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[RP]Le phare de Guilberville, chez Matou et Stromb.

Matouminou


Oui, ce phare était beau et majestueux. On le voyait de loin et s'il y avait bien un endroit où elle se sentait chez elle, c'était ici. Elle fit les derniers pas en courant, elle avait hâte de s'y retrouver.
Elle poussa la porte et aussitôt Suzon vint à sa rencontre. Matou la salua chaleureusement et écouta les nouvelles. Finalement les Hydres avaient lâché prise et s'étaient éloignés du phare. La jeune servante ajouta:


- Un pique nique est organisé par la mairie, sans doute ont-ils préféré aller là-bas.


Matou lui sourit:

- Qu'ils aillent où ils veulent, en enfer si possible...

Puis, elle demanda des nouvelles de Victoire la cuisinière et de Clément, attachés au domaine de Guilberville , mais qui était venu garder le phare afin que Suzon ne soit pas seule. Ils allaient bien.

Elle sentit alors la fatigue l'envahir. Elle se dirigea vers sa chambre. Sans être trop spacieuse, elle était meublée simplement: son coffre de mariage au pied du grand lit, une belle armoire normande bien sur, et la toilette où elle avait l'habitude de se coiffer. Tout respirait l'ordre et la propreté. Elle jeta ses chausses à l'autre bout de la chambre et se pelotonna sur le lit. Très vite elle s'endormit.

Elle n'entendit pas Stromb arriver avec la charrette un moment plus tard.

_________________
--.suzon.


La Dame de Guiberville et le Messire Stromboli étaient de retour. Suzon ne cachait pas sa joie.
Tout d'abord parce que c 'est vrai que la vie au phare avait été un peu bousculée ces dernières semaines et la vigilance avait été de rigueur.
Clément, l'homme a tout faire, et sa femme Victoire, cuisinière de son état, étaient venus s'installer au phare à la demande de la Dame de Guilberville, fermant le domaine pour quelques semaines.
L'Hydre étant partout et jusqu'au pied du phare, il ne fallait pas baisser la garde.
Du reste Clément avait instauré des règles bien précises:
les deux femmes sortaient le plus rarement possible du phare, et toujours accompagnées de Clément.
Chaque nuit, et toutes les deux heures, Clément faisait le tour, veillant à ce que tout soit en ordre. Pour cela, il était accompagné de son fidèle malinois qui lui obéissait au doigt et à l’œil.
En journée, les menues travaux qu'occasionnait le phare permettaient à l'homme de toujours être aux aguets et de voit arriver de loin d'éventuels visiteurs. Ainsi il avait salué deux dames venues s'enquérir que tout allait bien au phare. C'était des amies de la la Dame de Guilberville. Il les avait rassurées. Tout était en ordre.

L'autre raison qui mettait tant en joie Suzon était qu'elle retrouvait sa maitresse avec un sourire radieux sur le visage, et cela lui faisait chaud au coeur. Elle ne l'avait plus vue aussi heureuse depuis des mois. Il était inutile de chercher qui était le responsable de son bonheur, il suffisait de voir les yeux qu'elle posait sur Messire Stromboli.

Tout ceci mettait d'excellente humeur Suzon. Et elle donna les dernières nouvelles de Fécamp en riant à Matou. Puis, tandis que cette dernière était allée se reposer, elle avait défait les malles, triant les vêtements, mettant de côtés ceux qui avaient besoin d'être reprisés, beaucoup de corsages, et ceux qui devaient être lavés au lavoir.
La Dame de Guilberville ne lui avait pas caché qu'ils ne resteraient que quelques jours, mais que cette fois-ci, elle, Suzon, ferait partie du voyage.

Elle entendit le bruit d'une charrette et alla vers la fenêtre de la cuisine qui s'ouvrait sur le seule chemin praticable pour monter jusqu'au phare. Elle reconnut Messire Stromboli et le vit engager la conversation avec Clément. Elle l'observa, l'homme était grand, élancé et mince, il avait des cheveux bruns. Il ne devait pas avoir plus de 25 ans. Lorsqu'il parlait, un léger accent trahissait ses origines rouergates. Comment Suzon savait-elle cela? Par Victoire, qui était toujours au courant de tout.

Elle le vit ensuite se diriger vers l'entrée du phare, en compagnie de Clément, et immédiatement elle se précipité pour lui ouvrir.

- Le boujou Messire Stromboli!!Bienvenu au phare!

Et elle fit une petite révérence. Il la remercia et posa quelques bouteilles de ce qu'il appelait du "whisky", sur la table de l'entrée.
Elle l'informa que Dame Matouminou était en train de se reposer. Il hocha la tête et se dirigea vers le petit salon. Elle sentait qu'il y avait une sourde colère en lui, une grande fatigue aussi.
Clément repartit à ses occupations, elle aussi.
Un long moment s'écoula, elle entendit la porte de l'entrée claquer et sut que l'homme était ressorti.
Elle se replongea dans ses travaux de couture, laissant vagabonder ses pensées, songeant qu'elle était heureuse de les accompagner dans leur prochain voyage.
Matouminou


Elle s'étira et poussa un soupir, puis ouvrit les yeux et regarda autour d'elle avec étonnement. Puis, elle sourit, elle était au phare, dans sa chambre, et il semblait bien qu'elle se soit endormie. Elle écouta un instant le bruit du ressac ponctué de temps à autre par le cri d'une mouette.

Elle se leva, lissa sa jupe et remit un peu d'ordre dans ses cheveux. Puis, elle alla rejoindre Suzon à la cuisine. Il lui fallait lui donner quelques menus détails sur la suite des évènements.
Immédiatement, la jeune servante lui annonça que Stromb était là aussi, ajoutant qu'il était dehors.

Matou hocha la tête, la remercia et décida de reporter à plus tard ce qu'elle avait à dire à Suzon se contentant de lui demander de préparer une première malle:


- Tu mettras dans cette malle des vêtements pratiques et légers pour Mahaut et pour Guillaume....


Il avait été convenu qu'ils les récupèreraient au collège Saint Louis afin qu'ils fassent partie du voyage. Stromb avait insisté sur ce point, et Matou lui en était d'autant plus reconnaissante, que ses enfants lui manquaient terriblement.

Puis, elle sortit du phare. Le ciel était parcouru de gros nuages blancs. Peut-être cela se transformerait-il en pluie dans la soirée.
Elle le vit à quelques pas, tourné vers l'endroit où Num, le maire, avait décidé d'organiser un grand pique nique, nouvelle qu'elle avait apprise de la bouche même de Suzon.

Elle s'approcha de lui doucement, passa ses bras autour de sa taille, posa sa joue contre son dos et lui murmura:


- Ça va mon volcan?

_________________
Stromboli
Toujours dehors, perdu dans ses pensées noires. Au bout d'un moment, il entendit un bruit de pas léger derrière lui. Une étreinte familère, réconfortante... Il posa ses mains sur celles de Matou.

Citation:
- Ça va mon volcan?


Il hocha la tête machinalement et sortit un odieu mensonge.

- Oui.

Il se retourna et lui fit face. Prenant ses mains dans les siennes, il s'adoucit en plongeant son regard dans le siens.

- Tout est prêt pour le départ ?

Il avait conscience que quitter Fécamp pour un aussi grand voyage n'était pas chose facile. Lorsque lui-même avait quitté sa ville pour la première fois, il s'était posé beaucoup de questions. Heureusement Vf n'était pas tout à fait comme Fécamp : une ville morte, un comté corrompu, de trés rares personnes pour faire (sur)vivre la ville... Les gens qu'il avait croisé là-bas était devenu des amis précieux, trés précieux...

Le retour à Fécamp ne se ferait pas avant longtemps. Il savait que ce serait sûrement dur pour elle. Il la regarda et passa une main sur son visage, conscient des sacrifices qu'elle était prête à faire pour lui, avant de déposer tendrement un baiser sur ses lèvres.
Matouminou


Tout est prêt, oui! Les malles attendent dans l'entrée du phare, les tonneaux de calva ont été remplis, j'ai aussi prévu des couvertures. Il arrivera sans doute que nous soyons obligés de dormir parfois dans la charrette, mieux vaut être prudents!

Elle lui fit un grand sourire. Elle lisait la tendresse dans ses yeux, mais aussi l'inquiétude. Elle savait qu'il n'aurait de repos qu'après avoir récupéré ses filles.
Alors, peut-être sortirait-il de son deuil, peut-être les cernes sous ses yeux s'effaceraient-elles et enfin, il dormirait d'un sommeil réparateur.

Il ne restait plus qu'à fermer le phare. Il lui manquerait, la mer aussi. Mais elle avait hâte de découvrir le comté où était né Stromb, hâte de le présenter à Mahaut et à Guillaume, hâte de serrer dans ses bras la jeune Ixia et de bercer bébé Luna.
Oui, elle avait hâte qu'ils forment une famille. La stabilité viendrait petit à petit. Les voyages n'empêcheraient rien. Ils feraient de la ville de Stromb et de Fécamp leurs pieds à terre. Ils iraient au gré de leurs envies, de leurs besoins.

Elle avait confiance et foi en leur avenir, elle savait aussi qu'ils reviendraient....

_________________
Laveternate
Fidèle à une promesse , Lave se rendit au phare et repartit en retraite .
Laveternate
Juste un coup d'oeil pour vérifier que le phare n'a pas coulé ...
Serviteur_du_bourgeois


Il passait par là. Plus rien à faire à la maisonnée.

Juste un coup d'oeil? moi je dirai juste un coup d'un oeil.
Hum si je me rappelle bien, c'est mon maitre qui vous a rendu borgne.....
Il me le raconte des fois, au coin du feu, quand j'ai fini mon service. Et c'est toujours bien tard.
Là, je suis bien. Il est parti en mer, encore . Je fais le strict minimum. Au prix où je suis payé...
Je donnerai un grand coup de collier avant qu'il ne rentre.
Laveternate
Peut-être qu'un seul oeil mais le bon !!!
--Clement.


Les jours avaient passé, puis les semaines. Il avait peu de nouvelles de la Dame de Guiberville, parfois un petit pigeon de Suzon, sa servante, qui avait appris à écrire. Il savait que sa maitresse, le compagnon et les enfants de celle-ci avaient fait pas mal de route, et qu'après plusieurs semaines en Rouergue, ils allaient vers la mer pour ensuite remonter tranquillement vers la Normandie. Sur la dernière missive envoyée et reçue quelques jours auparavant, Suzon lui avait écrit:

Citation:
...Notre Dame, Clément, est en grande forme, très heureuse. Tu trouveras aussi les enfants changés, ils ont grandi. Notre petite maitresse, Mahaut, a retrouvé son rire, celui du temps de notre bon seigneur Horloger. Ce Messire Stromboli a su faire renaitre cette famille et tu serais heureux de les voir plaisanter.
Pour ma part, j'ai trouvé un amoureux, il s'appelle Didier et c'est l'homme à tout faire de Messire Stromboli.

Nous rentrons bientôt...les tonneaux de calva sont vides, c'est le signe qu'il est temps de revenir en Normandie, comme l'a dit notre maîtresse...


Le reste étaient des banalités sur le temps, les tavernes pas toujours très animées...

Il avait souri, le vieux Clément. Depuis que sa femme l'avait quitté pour rejoindre le Très-Haut, il se sentait seul, et ne plus avoir le jeune Guillaume courant dans ses pattes, ou la Dame de Guilberville lui posant mille questions sur l'avancée des travaux du domaine, et bien, cela lui avait manqué.
Ne pouvant se résoudre à habiter totalement au phare, il avait décidé de faire des allers retours entre le domaine de Guilberville et Fécamp. La route n'était pas bien longue et en moins d'une heure, avec la charrette, il y était.

Le phare était propre comme un écu neuf et il scintillait sous le soleil. Il faut dire qu'il avait mis le paquet, aidé parfois de quelques fécampois, c'est vrai.
De temps à autre une dame était passée...il avait évité de l'aborder, car elle lui faisait un peu peur. Il ne connaissait que trop sa réputation de médecin, car il l'avait reconnue.

Il l'avait vue jeter un œil sur le phare, comme pour bien vérifier qu'il était entier, et pour son plus grand soulagement, c'était un coup d’œil furtif. Elle ne s'attardait jamais.
Un jour, un autre homme était venu. Il ne le connaissait pas, mais il l'avait vu souvent en compagnie de Maitre Aupyl, une figure notoire de Fécamp, qu'on voyait arriver de loin tant sa masse était imposante.

Il décida, ce jour là, de laisser entrer le soleil dans le phare. Il n'enlèverait pas tout de suite les draps blancs qui recouvraient chaque meuble pour les protéger de la poussière. Il attendrait encore quelques jours.
Et c'est le coeur joyeux, pour une fois, qu'il se mit à l'ouvrage, ouvrant en grand les fenêtres et les portes, pour que l'air circule et chasse l'odeur de renfermé.

Bientôt, le phare allait de nouveau résonner des rires, des chants et des allers et venues de ses habitants.
















Kerdwin


Décidément, il n'y avait plus grand monde à Fécamp, Kerd ne put que le constater quand elle arriva chez son amie Matou... Heureusement Clément était là et la Sirène put lui laisser une missive pour la Dame de Guiberville...



Ma chère Matou
Je ne suis que de passage à Fécamp, je suis revenue pour reprendre mes enfants mais, bien entendu, ce radin d'Aupyl ne veut me les rendre que moyennant finances... Il va voir de quel bois je me chauffe celui là!
J'aurais tant aimé te voir et te présenter Raytheon, le nouvel homme de ma vie mais nous repartons ce soir... Je retourne en Angleterre avec lui et oui, comme pour toi, l'amour me donne des ailes et j'ai retrouvé ma joie de vivre. Je sais que la vie avec lui ne va pas être facile et totalement différente de celle que j'ai pu avoir avec Stefanov... L'aventure c'est l'aventure!
Si tu fais un voyage aux pays des Anglois, préviens moi et j'essayerais de venir te retrouver, en attendant, je t'embrasse très très fort ainsi que tes enfants. Mes respects à ton Messire que j'espère connaître un jour.
A bientôt te lire
Kerd

P.S: Heureusement Clément était là, il te donnera cette missive. Ne lui dis pas mais je trouve qu'il a pris un coup de vieux ton fidèle serviteur!

Elle remit le pli à Clément... Voilà, mon brave, tu donneras cette lettre à ta maîtresse, n'oublie surtout pas.
L'en remerçiant, elle se sauva au plus vite. Il lui fallait régler une affaire des plus importantes: Arracher ses enfants au vil Aupyl et à l'affreuse Gribouille...

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Laveternate
Lave sortait parfois de retraite pour se reposer , tous ces jeunes moinillons , ce n'était plus de son âge .... A chaque fois, elle n'oubliait pas de jeter un oeil du coté du phare de Jobart , enfin de Matou maintenant , elle avait promis de surveiller .
Ce jour là, elle vit l'homme à tout faire de son amie , un dénommé Clément si elle se souvenait bien , ouvrir et aérer la batisse .
Il y avait aussi Kerdwin, celle qui avait épousé un anglois , quelle drôle d'idée .... mais bon, y'avait pire, Aupyl avait bien épousé une lorraine , enfin Kerd repartait également et Lave ne se montra pas . Elle savait que si elle commençait à discuter, ça durerait des heures et elle serait en retard pour le repas du soir au monastère .


Le vieux Clément était devant la porte et Lave eut une de ses pulsions , que voulez-vous, on ne se refait pas , quand Lave avait une pulsion , elle n'y pouvait rien et surtout elle n'y résistait pas ...

Elle se dirigea droit sur lui et se planta devant .


Salut , fidèle serviteur de Matou ! Je suis Lave , sa vieille amie et tu m'as souvent vue trainer par ici, je suppose . Quelle belle journée, tu ne trouves pas ?

Et là, elle sorti le grand jeu , la poitrine qui gonfle, les lèvres qui s'entrouvent sur une bouche gourmande , les yeux qui s'assombrissent comme pris d'un désir irrésistible , la respiration qui s'accélère doucement.... bref, le grand jeu .
D'accord, la femme médecin n'était pas de la toute première jeunesse mais le serviteur non plus et comme il était veuf depuis longtemps ......

Lentement, elle leva la main sur le visage du serviteur et l'effleura du bout des doigts.


Et si tu me faisais entrer ?
--Clement.


Il n'était pas prêt d'oublier cette journée. D'abord il avait eu la visite de Dame Kerd, visite qui lui avait fait bien plaisir. Il se souvenait d'elle et de ses enfants qui avaient souvent partagé les jeux de Guillaume et Mahaut.
Il avait appris le décès de son époux, survenu quelques semaines à peine, avant celui du Seigneur Horloger.

Elle avait laissé une lettre, qu'elle lui avait demandé de remettre à sa maitresse. Ne sachant pas quand exactement cette dernière rentrerait,fin septembre ou début octobre, il jugea préférable de l'envoyer, et c'est ce qu'il fit.

Et ce fut une erreur, car tandis qu'il se préparait à aller au village, il se retrouva nez à nez avec la dame médecin.
Jusqu'à présent, il avait pris grand soin de l'éviter. Elle passait assez régulièrement, regardant le phare, parfois elle restait un peu, parfois elle tournait immédiatement les talons.
Clément se faisait alors tout petit et attendait son départ pour vaquer de nouveau à ses occupations. Elle avait une telle réputation, ne soignant bien, par exemple, que les morts..ce qui donnait la chair de poule, car, Clément n'avait pas vraiment envie d'être mort, pour que sa famille soit rassurée qu'il serait bien soigné. D'ailleurs, ça n'avait pas de sens, comme le sel*, qui prit dans un sens comme dans un autre, se lisait pareil.

Il se souvint de cette terrible histoire qu'on racontait au village, au sujet d'un patient de Lave, qui n'avait eu que pour malheur unique, la terrible malchance d'être lépreux...Grand mal lui prit de vouloir se faire examiner par Lave...qui, prise d'un éternuement, l'avait éparpillé au quatre coins de sa salle d'auscultation, façon puzzle, un jeu anglois, parait-il. Clément se dit que le pauvre lépreux n'avait pas demandé à finir comme un jeu. Le plus horrible, c'est qu'il se racontait aussi que Lave avait tenté de le reconstituer, afin de le rendre dans un état convenable à sa famille et qu'elle chantonnait:

"P'tit lépreux, je t'ai éparpillé...et la tête...et la tête...et le nez...et le nez...et le bras...et lebras...ah ah ah ah..p'tit lépreux j'vais te reconstituer..." **

Non, vraiment, Clément n'avait aucunement envie de se retrouver entre les mains de Lave.
Aussi, quand il vit qu'il n'y aurait pas moyen, cette fois-ci, de l'éviter, il fit rapidement une prière en silence et se confectionna un visage imperturbable. D'autant qu''avec une vigueur peu commune mais qui montrait bien la volonté du médecin de papoter un peu, elle s'adressa à lui:


Citation:
Salut , fidèle serviteur de Matou ! Je suis Lave , sa vieille amie et tu m'as souvent vue trainer par ici, je suppose . Quelle belle journée, tu ne trouves pas ?


Arfff, mais que répondre à cela...oui, il faisait beau jusqu'à maintenant. Il hocha la tête:

- L'bonjour, Dame...Ben, pour sur, l'été n'a point encore dit son dernier mot...veuillez m'exc...

Il ne put finir sa phrase, car ce qui suivit le laissa pantois. Ses yeux allaient de la figure de Lave a sa poitrine généreuse, il ne pouvait le nier, elle avait des arguments solides. Une bouffée de chaleur l'envahit, il ouvrit la bouche, la referma.
Déjà elle poursuivait en s'enhardissant, allant jusqu'à lui caresser la joue:


Citation:
Et si tu me faisais entrer ?


Il hocha la tête, comme hypnotisé, et recula un peu. Mais tout à coup, le visage de la dame de Guilberville passa devant ses yeux et il se souvint de l'avoir entendu dire, un jour:

- Tuck et Lave, c'est une drôle d'histoire, mais qui dure...ce qui n'est pas forcément toujours le cas de Tuck. Toutefois, tout homme qui s'approcherait de Lave aurait à faire à lui et finirait en passoire...parce que sa spécialité à Tuck, c'est de faire des trous!!

Il se mit à blêmir, et retrouva suffisamment ses esprits pour bégayer:

- Euh...ben...euh...ça va pas pouvoir se faire...parce que là...j'allais au village...

Pauvre de lui, comment allait-il se sortir de cette situation pour le moins fâcheuse. Il ajouta, espérant que cela détournerait Lave de ses projets:

- La dame de Guilberville va bientôt rentrer, ce n'est qu'une histoire de jours...je lui dirai que vous êtes passée à plusieurs reprises, elle appréciera...mais maintenant faut que j'aille chercher des miches.argg..des miches de pain, je veux dire...


C'est qu'il était troublé, Clément, et avait bien du mal à regarder Lave dans les yeux, les siens étant rivés sur la poitrine opulente de celle-ci.


* Palindrome: mot ou phrase qui se lit à l'envers comme à l'endroit.
** sur l'air de la comptine "Alouette, je te plumerai"























Laveternate
Sa manoeuvre de séduction marchait bien et Lave se dit que finalement, elle pouvait encore plaire et cela la mit de bonne humeur .



Citation:
Euh...ben...euh...ça va pas pouvoir se faire...parce que là...j'allais au village...


Eh ben , ce n'est pas grave mon petit Clément , ce sera pour une autre fois !

Le voir trembler et bégayer comme ça , ça lui donnait vraiment la pêche à Lave .

C'est alors qu'il lui vint une drôle d'idée .

Tiens, je suis de très bonne humeur alors je vais aller me présenter comme maire !!!

Et elle s'en alla en sautillant vers le village .
--Clement.


QUELQUES JOURS PLUS TARD

Il s'était essuyé le front en un geste qui traduisait bien tout le soulagement qu'il avait pu ressentir, et avait regardé Lave s'éloigner, en grimaçant, se demandant si elle allait vraiment faire ce qu'elle venait de lui annoncer.

Un terrible cas de conscience lui avait alors traversé l'esprit. Peut-être qu'en refusant ses avances, il allait devenir le principal responsable de la perte de Fécamp...car Lave à la mairie, c'était plutôt une catastrophe et pas naturelle du tout!

Puis, il avait haussé les épaule, fataliste. Pauvre de lui, il n'avait aucun pouvoir pour empêcher qui que ce soit. Alors, comme il l'avait décidé avant qu'elle ne surgisse, il était allé faire un tour en ville.

Les jours avaient passé, l'automne se faisait de plus en plus sentir, en manifestant sa présence pas de fréquents et épais brouillards.
Le phare prenait alors une silhouette fantomatique, ne révélant ses murs que par morceau. Certaines journée, cette brume épaisse ne se levait guère. D'autre fois, le soleil triomphait et de nouveau, on pouvait voir la bâtisse dans toute sa splendeur.
Car, Clément avait nettoyé les murs à grandes eaux, récuré les mousses, brossé chaque pierre. Cela l'avait occupé pratiquement tout l'été, et le résultat était magnifique.
La dame de Guilberville et Messire Stromboli seraient ravis.

Il sourit, dans quelques jours, tout au plus une semaine, ils seraient là. Il avait hâte de retourner au domaine de Guilberville, afin de poursuivre les travaux. Ils n'avaient, hélas, guère avancé, et Clément redoutait fort que le souhait de sa Dame de s'y installer pour y passer la Noêl, ne puisse se réaliser. Du moins, seule de l'aide efficace pourrait réaliser ce vœu.
Il songea à cette immense domaine en ruine et secoua la tête.
Pourtant, restauré, il serait splendide.

Mais pour l'heure, il faisait beau et Clément avait entrepris de retirer des meubles les draps qui avaient permis que la poussière ne s'y colle pas. Au fur et à mesure, il les roulait en boule, et les déposait dehors.
Lorsqu'il eut terminé, il ouvrit chaque fenêtre et fenestrons, afin d'aérer. Puis, il secoua les draps avec énergie et les plia. Il les descendit dans la cave, où des malles avaient été mises là, l'une d'entre elle était la malle à draps.

Il remonta rapidement, et tandis que le phare reprenait vie, il s'attela à la cuisine, lavant le sol dallé, briquant les meubles et nettoyant complétement l'âtre de la cheminée. Il se souvint le nombre de fois où sa pauvre femme l'avait fait. Il soupira, elle lui manquait.

Puis, il entreprit de vérifier les cheminées.
Le phare ne permettait pas, de part son architecture d'avoir des cheminées dans chaque pièce. Seule la partie habitation, où se trouvaient la cuisine, mais aussi une salle à manger, un petit salon faisant aussi office de petite bibliothèque et de salle d'études pour les enfants, le bureau de sa Dame, en possédait deux. La première à un endroit stratégique, la cuisine, la seconde dans la salle à manger.
Les chambres, au nombre modeste de cinq se trouvaient dans une aile rajoutée au phare, possédant deux niveaux. La pièce que l'on découvrait en grimpant tout en haut du phare, avait été aménagé en bureau. Il savait que souvent, Dame Matouminou aimait à s'y isoler, s'enfermant dans des mélancolies qui pouvaient durer plusieurs heures.

Cela lui prit toute la journée. Mais, lorsque le soleil déclina, il put se féliciter d'avoir fait du bon travail.

Il relut alors la missive envoyée par la Dame de Guilberville. Il n'avait guère fait d'études, mais dès qu'il était entré à son service, elle avait tenu à ce qu'il apprenne à lire et à écrire. Il ne regrettait pas les heures passées à apprendre.

Citation:

Boujou Clément,

Nous avons enfin pris place à bord du "Gabriel", et allons nous mettre en route. Je pense que dans moins d'une semaine, et avec la grâce d'Aristote, nous serons à Fécamp.
Prépare le phare afin que nous puissions nous y installer immédiatement.

J'aimerais également, que tu nettoies les deux chambres d'amis. L'une d'entre elle, celle avec l'alcôve, sera pour Luna, la fille de Messire Stromboli, et sa nourrice.

Je compte sur toi, à très bientôt

Matouminou, Dame de Guilberville
Le 2/10/1460


Il sourit satisfait, il ne lui restait plus que les deux chambres à préparer et le phare n'aurait plus qu'à attendre l'arrivée de ses occupants.


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