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[RP]Le phare de Guilberville, chez Matou et Stromb.

Stromboli
Tremble mille pâtes gluant ! Misérable vermine !! Ver lubrique repoussant !!!

Dans son rêve, Stromb combattait un ver solitaire géant, après avoir été avalé tout cru par un ogre à qui il avait tenté de voler le trésor. Brandissant une épée sur-dimensionnée, la chemise largement ouverte sur un torse très exagérément musclé... ben oui c'est qu'un rêve... il embrochait le ver qui poussa un hurlement des plus lugubre. Triomphant, il se pencha pour ramasser le trésor, dégoulinant de pièces d'or, de diamants et d'objets royaux dont il ferait don à Eremon.

Ce fut à ce moment là qu'il se senti secoué et propulsé en arrière.


Arghhhh mon ooooooorrrr !!!!

Citation:
- Chéri?? chéri??? Réveille toi!! c'est NOEEEEELLLL...on va ouvrir les cadeaux...Dis? Dis? Mon volcan?


Humffff... Mais quelle était donc cette furie ?? La tronche dans l'oeiller, il grogna, râla, se tordit pour rester planqué sous la couette.

Gnblgojnbgmbglknbjg !

Voila, tout était dit...
Matouminou


Citation:
Gnblgojnbgmbglknbjg !


Matou fronça les sourcils.

- Ahh, mais non, mon volcan, non!! ce matin, on se lève sans grommeler...allez..allez..

Et pour l'inciter à se lever, et pour ne pas faire ce qu'elle mourrait d'envie de faire, c'est à dire faire valser la couette, elle se pencha sur lui et se mit à lui faire des bisous sur la tête et ses mains se firent chatouilleuses, mais pas trop..elle avait dit réveil en douceur...enfin presque...Car à ce moment là, on toqua à la porte et avant même qu'elle est dit d'entrer, Guillaume, Mahaut, Luna dans ses bras, entrèrent.

- Joyeux Noel, maman et Stromb!!!!!!!!s'exclamèrent en riant les deux grands

Matou se mit à rire et les embrassa tendrement. Eux aussi étaient impatients de découvrir leurs cadeaux. Elle prit Luna, frotta son nez contre le sien en riant et la posa sur le lit.

La petite regarda la bosse que formait le dos de son père e se mit à rire, ce qui fit rire tout le monde bien sur.
















--.guillaume.


IL ETAIT UN PETIT HOMME... PIROUETTE... CACAHUETTE....

- retour en arrière...le 6 décembre 1460 -


Quelle effervescence dans la maison...ça courait de partout. Tandis que Guillaume discutait avec Marie, Stromb avait passé sa tête par la porte de la chambre et avait lancé au garçonnet:


Citation:
Hé ! Vous êtes sages tout les deux hein ! Je vous ai à l'oeil !! Et Guillaume, plus de mélange de cagettes de légumes au marché, on est grillés. Si tu es sage je te parlerai de mon nouveau plan. Ah et puis, écoute ta mère aussi ! Faut toujours obéir à sa mère !!


Guillaume avait à peine eu le temps d'ouvrir la bouche que déjà Stromb était reparti. L'enfant grimaça, arfff...ainsi, une de ces affreuses bonnes femmes avait du les voir, et tout raconter à sa mère...bon, il garda dans un coin de son esprit que Stromb avait un nouveau plan, et de nouveau fit la grimace en songeant à sa possible et obligatoire obéissance vis-à-vis de sa mère...
Il regarda Marie et lui sourit:


- Groumpphffff...il a peut-être raison...enfin comme on dit "pas vu, pas pris"...Bon ben repose-toi bien, je crois qu'il faut que je me tienne au courant de ce qu'il se passe dans cette maison...

Et il la laissa se reposer.
Se tenir au courant de ce qu'il se passait ne fut pas une mince affaire. Il se fit proprement renvoyer dans sa chambre par Suzon, n'eut pas le droit d'aller voir comment allait sa mère, Mahaut lui annonça vaguement que le bébé était en train de naitre...EN TRAIN DE NAITRE???

Il avait ouvert de grands yeux et avait pâli, imaginant la souffrance de sa mère, il avait entendu des tas d'histoire sur les naissances, en même temps, ça concernait des vaches, des brebis et des poussins. Il imagina un instant son futur frère, ou sa future soeur, arriver dans une grosse coquille d'oeuf. Cela le fit grimacer. Inutile de se lancer dans une discussion avec sa soeur, elle s'était replongée dans la lecture d'un livre et il savait que c'était sa façon d'oublier tout le reste.

Bref, inutile de se torturer l'esprit à imaginer comment cette future terreur, c'est ainsi que l'appelait Stromb, allait venir au monde. Il était déjà bien assez ennuyeux, une fois qu'elle serait parmi eux, qu'elle y reste. Il grommela, alla dans la cuisine et décida de se caler l'estomac avec une immense tartine de miel.
Combien de temps resta-t-il à attendre? une éternité pour un garçon qui en principe est toujours en mouvement.
Il tendait de temps en temps l'oreille. Le phare bruissait des bruits habituels, le ressac des vagues sur ses murs, les mouettes moins bruyantes en cette période de l'année, le vent qui parfois s'engouffrait sous les portes et puis les autres bruits, des murmures, des pas rapides...soudain, il tressaillit. Le vagissement d'un bébé lui parvint jusqu'aux oreilles, il en lâcha le pot de miel qui vint se renverser lourdement sur la table, sans toutefois se casser. Il pâlit, roula des yeux et resta un moment figé, regardant bêtement le miel en train de se répandre lentement sur la table.

Puis, il sauta sur ses pieds et courut jusqu'à la chambre de sa mère. Il y trouva Suzon et Didier. Il les regarda d'un air interrogateur. Mahaut vint les rejoindre.
Enfin, la porte s'ouvrit, laissant place à un Stromb un peu malmené mais le sourire qui éclairait son visage traduisait sa fierté, et surtout ce sourire rassura Guillaume qui en déduisit que sa mère allait bien. Le rouergat annonça à la ronde:

- C'est un garçon! Mahaut, Guillaume, venez dire bonjour à votre petit frère...

Guillaume ne se fit pas prier, il était heureux, un garçon!! un petit frère, avec lequel il imaginait déjà mille bêtises, des combats sans fin, des parties de cache-cache, des cabanes dans les arbres...et surtout, surtout...la joie d'être deux pour embêter Mahaut...un instant, l'idée lui traversa l'esprit qu'il devrait le partager avec Stromb...bon, il verrait ça au fur et à mesure. De toute façon, ce serait lui toujours le plus grand et ça, et bien, ça le rassurait.

C'est donc un peu intimidé qu'il suivit Mahaut dans la chambre, et ce qu'il vit le laissa sans voix. Sa mère plutôt pâle, tenait dans ses bras une minuscule petite chose toute rouge.
Il regarda Stromb, puis sa mère, tandis que Mahaut s'exclamait avec joie devant ce qui devait, en effet, être leur petit frère.
Que dire dans ces cas là? Il balbutia:


- Euh...b'jour m'man...c'est euh...normal qu'il soit si petit?

Oui, c'était un peu idiot comme question, mais il n'avait rien d'autre en stock, ou alors des trucs qui n'auraient pas forcément fait plaisir, genre "il est moche", " et on va le garder longtemps?"

c'est ainsi que Guillaume fit connaissance de son frère et qu'il le trouva parfaitement inintéressant.































--.guillaume.


Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis la naissance de la terreur qui portait bien son nom, selon Guillaume, quand il l'entendait brailler. Et cela faisait rire sa mère et Stromb. Suzon en était gaga et ça, ça ne plaisait pas du tout à Guillaume. Parce que Suzon, c'était celle qui s'était occupée de lui depuis tout petit, quand ses parents étaient pris dans leurs fonctions. Et voilà que maintenant, elle n'avait d'yeux que pour Antoine.

Heureusement, Stromb était là. Et un jour, tandis qu'il avait neigé toute la nuit, et que la Normandie s'était réveillée sous un épais manteau blanc, il avait déclaré les jeux d'hiver ouverts. Les batailles de boules de neige avaient fait fureur, et Guillaume s'était vraiment bien amusé, heureux de ces moments en compagnie de celui avec qui il partageait beaucoup de complicité et surtout des tas de bêtises dont sa mère n'imaginait guère un dixième.
Ce jour là, Stromb était venu le chercher en lui disant:


- Couvre-toi bien...aujourd'hui c'est journée bonhomme de neige....

Et le garçonnet ne se l'était pas fait dire deux fois.
Faire un bonhomme de neige est une chose qui peut paraître banal en hiver quand il a bien neigé..oui...mais faire un bonhomme de neige avec Stromb, prenait une toute autre dimension...Guillaume avait bien écouté les consignes...


- On va faire chacun un bonhomme de neige qui ressemblera à quelqu'un que l'on connait..et il faudra y mettre des petits détails qui rappellent cette personne, bien sûr!!

Grand sourire de Guillaume, l'idée lui plaisait et très vite, tous deux s'étaient mis à l'oeuvre...Dire qu'ils s'étaient uniquement concentrés sur leur bonhomme aurait été faux! De temps en temps, une bataille de boules de neige éclatait, ou un savonnage en bonne et due forme...

- Ca fait circuler le sang, hurlait Guillaume en sautant sur le dos du rouergat pour lui engouffrer une pleine main de neige dans le cou.

Les rires et les cris de fausses protestations fusaient près du phare, et tandis que le jour commençait à décliner, ils purent admirer leurs bonhommes de neige respectifs.
Guillaume reconnut tout de suite celui de Stromb:


- je sais qui c'est!! C'est Didier...trop fastoche, avec ses cheveux roux!!



- Mais pourquoi t'as mis deux petits bouts de laine, ici?

L'enfant regarda Stromb, un peu intrigué...celui-ci fit la grimace et secoua la tête en disant:

- Rien, rien...bon et le tien de bonhomme....il est petit...et...arffff...tu as fait Antoine!! Pourquoi il a la bouche ouverte comme ça?


- Ben parce qu'il braille tout le temps...

Ils éclatèrent de rire ensemble et cela se termina par une grande bataille de boules de neige.




« Ce qui compte à Noël, ce n’est pas de décorer le sapin, c’est d’être tous réunis. »

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~25 décembre ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Et le matin de Noël était enfin arrivé. Guillaume avait sauté au bas de son lit, était entré en trombe chez Mahaut. Il savait qu'elle avait horreur qu'il fasse ça.."on toque avant d'entrer, surtout chez une dame...disait-elle d'un air pincé quand il oubliait, mais là ce n'était pas la même chose, c'était Noêl!!

- Allez, vite...vite...je suis certain qu'il y a des tas de cadeaux...grouilleeeee, Mahaut....

Et sans plus attendre, il s'élança vers la chambre de Stromb et de sa mère, Mahaut sur ses talons. Un petit coup à la porte, parce que tout de même, c'était la chambre d'adultes...et hop...un grand sourire sur les lèvres et en choeur avec Mahaut:

- Joyeux Noel, maman et Stromb!!!!!!!!
Stromboli
Citation:
- Joyeux Noel, maman et Stromb!!!!!!!!


Toujours emmitouflé sous la couette, bercé par les baisers de Matou, il était sur le point de se rendormir. Mais c'était sans compter sur l'entrée fracassante des enfants qui firent sursauter le rouergat. Il entendit Luna s’esclaffer et les autres se mettre à rire. Il leva la tête de son oreiller, la tronche de travers, les yeux minuscules qui se battaient contre la lumière, les cheveux en pétard... Enfin, plus qu'à l'accoutumée en tout cas. Il grommela quelque chose d'incompréhensible et vit sa mini chieuse tenter d'escalader, à quatre pâtes, la "montagne" que le corps de son père faisait sous la couette. Il afficha un sourire amusé et l'attrapa, lui colla un bisou et se recoucha. La fillette babilla et gigota, cherchant à sortir de l'emprise paternelle.

Pfff... Tu cherche déjà à me fuir ! Moi qui t'aime tant... Fille ingrate.

Et pour toute réponse, il se prit un coup de pied dans le pif de la demoiselle qui avait trouvé le moyen de se sortir de là. Il râla, oui ça fait beaucoup pour une seule matinée, mais quand on est pas du matin...

Gbfnvmfknjfbljblfb !! Bon, allons ouvrir ces cadeaux...

Après quelques minutes et plusieurs tentatives pour enfiler sa chemise du bon sens, il rejoignit les autre en bas qui attendaient en dansant d'un pied sur l'autre devant le sapin. Il se frotta les mains.

Bon et bien.. Que la distribution commence !

Il donna leurs cadeaux à chacun et prit le sien. Les yeux brillants, comme un gosse, il l'ouvrit et découvrit les instruments que Matou lui avait offert. Il sourit largement, lui qui n'avait pas pu tout ramener de Vf, vu que la dizaine de malles de vêtements de madame prenait toute la place dans la cariole... Il se pencha vers sa belle et l'embrassa tendrement.

Merci pour ce beau cadeau... Toi qui aime tant quand je lime toute la journée, tu vas être servie...

Il rigola franchement. Puis voyant que Mahaut aidait Luna à défaire son paquet, il se leva et prit avec lui la Terreur. Il était encore trop petit pour ouvrir les cadeaux et comprendre ce qui se passait, mais bon, il avait droit lui-aussi à faire la fête. Malgré son trèèèès jeune âge, il avait déjà été gâté, notamment par le cadeau immense et poilu que son parrain lui avait fait, et qui broutait paisiblement dans l'écurie, à l'abris du froid. Stromb lui présenta le petit mouton en peluche qu'il lui avait offert, et sourit en voyant son fils ouvrir de grands yeux devant cette bête.

Et bien petit normand... Il semblerait que tu aimes les moutons comme ton papa. Au prochain Noël, tu en auras un vrai !
Matouminou


L'ambiance, en ce matin de Noël, était aux rires et même aux fous-rires. Car la tête de son volcan était impayable. Pourtant, elle y était habituée mais là, c'était encore plus comique que d'habitude de le voir lutter pour se réveiller et faire bonne figure. La petite Luna ne s'y trompa pas et opta pour la méthode efficace...et vlan, un coup de pied dans le nez. Cela fit râler son père mais bien rire Matou, Mahaut et Guillaume.

Ils laissèrent l'homme s'habiller. Matou prit Luna dans ses bras, tandis que Mahaut sortait son frère de son berceau, lequel à grand renfort de "areuh" et gazouillis en tous genres, avait manifesté son envie de se joindre à la fête. A peine âgé de quelques semaines, il commençait à avoir de plus longues périodes d'éveil et aimait voir du monde autour de lui.

Lorsque les enfants entrèrent dans le petit salon, ce fut une explosion de joie. Luna battit des mains et se tortilla pour que Matou la pose à terre. A quatre pattes, elle atteignit les premiers paquets. Stromb, l'air un peu plus frais, arriva à ce moment là et lança la distribution.


Citation:
Bon et bien.. Que la distribution commence !


Et chacun eut la joie de découvrir ses cadeaux. Matou ouvrit de grands yeux devant la splendide houppelande que lui avait offert Stromb, ravie car c'est vrai qu'en femme coquette, elle aimait les vêtements. c'était d'ailleurs toujours un sujet de grande discussion au moment des départs en voyage. Stromb estimait qu'elle en emportait trop:

- Tu n'en mettras pas la moitié de toute façon, et en plus, tu en achèteras d'autres....

Mais son volcan ne saisissait pas combien il est rassurant pour une femme d'avoir toute sa garde robe avec elle, et elle riait, lui faisait les yeux doux en disant:

- Mais, mon chéri, c'est au cas où...

Ah!!! le fameux "au cas où.." qui ne voulait strictement rien dire, car bien sûr, elle savait qu'il avait parfaitement raison, elle pouvait se contenter d'un quart de ce qu'elle emportait. Alors en soufflant, en râlant et en rechignant tout ce qu'elle savait, parce que se résigner sans rien dire n'aurait pas été drôle, elle faisait le tri, ponctuant le retour dans les armoires de quelques houppelandes et autres vêtements de "les hommes n'y comprennent rien!!"

Elle plaqua la houppelande contre son corps, et virevolta sur elle-même, le sourire aux lèvres et les joues roses. A cette instant précis, elle avait l'air d'une gamine à qui on avait offert sa première houppelande pour aller à son premier bal...rien ne pouvait lui faire plus plaisir.

Elle regarda son volcan qui, lui aussi, venait de découvrir ses cadeaux, et fut heureuse de voir que cela lui plaisait. Elle pouffa en hochant la tête lorsqu'il lui glissa à l'oreille:


Citation:
Merci pour ce beau cadeau... Toi qui aime tant quand je lime toute la journée, tu vas être servie...


Et elle répondit à son baiser avec autant de tendresse.

Puis, son attention se reporta sur les enfants qui, eux aussi, avaient ouvert leurs cadeaux. Les sourires qui s'affichaient sur leur visage, étaient la preuve qu'il étaient heureux de ce qu'ils avaient reçu. Ils remercièrent Stromb et Matou avec chaleur.
Elle demanda à Guillaume d'être prudent avec sa dague, lui assurant que Stromb lui apprendrait à s'en servir. Elle admira l'épée et le bouclier fabriqués par Stromb et le félicita pour cette belle réalisation. Mahaut avait aidé Luna à découvrir ses chevaux de bois...et Matou ne put s'empêcher de s'exclamer:


- Cette petite a un bel avenir de cavalière!!

En effet, en plus de ses chevaux de bois, il y avait le vrai poney qui l'attendait dans l'écurie, cadeau de son parrain. Il faudrait d'ailleurs qu'elle le remercie de cette gentille attention.
Pour l'heure, la petite fille s'amusait avec les boites vides qu'elle empilait devant elle.

Mahaut s'était installée à la petite table et déjà, penchée sur un parchemin, elle testait ses fioles de couleur. Guillaume s'improvisa chevalier en un combat contre un ennemi imaginaire. Stromb avait pris Antoine sur ses genoux et lui avait présenté le petit mouton qu'il avait trouvé pour lui. Elle regardait le spectacle de leur famille avec émotion, songeant qu'un an en arrière, le phare s'était enfermé dans un climat si triste que Matou avait vraiment pensé que plus jamais il ne résonnerait de rires.

Mais il restait encore quelques paquets, aussi Matou se saisit-elle de la petite clochette afin d'appeler Suzon et Didier. Ils arrivèrent, un peu intimidés d'être mêlés à cette fête familiale. Aux yeux de Matou, ils faisaient partie intégrante de leur vie à tous. Suzon était à son service depuis la naissance de Guillaume, 9 années auparavant. Sa dévotion et sa gentillesse n'étaient plus à prouver. Didier était l'homme à tout faire de Stromb, le complice pour certaines bêtises aussi. Imprévisible, brouillon, surprenant parfois de naïveté, il n'en restait pas moins brave et dévoué, et en plus, il avait jeté son dévolu sur la servante.

Il fut temps de se mettre à table. Mais avant, ils trinquèrent avec du calva, étape obligatoire dans toutes les fêtes, les cérémonies normandes, et même sans occasion particulière.
Puis, les rires et les discussions se poursuivirent autour d'un bon repas, préparé par Suzon. Noël 1460 fut une belle journée, un vrai témoignage de leur bonheur.

































--Suzon


LE PHARE EN QUARANTAINE

La nuit avait été un vrai cauchemar. La dame de Guilberville s'était sentie mal vers la fin de la nuit, et voilà qu' Antoine, le dernier né ne cessait de pleurer, il venait de vomir sa dernière tétée et elle ignorait si Messire Stromboli était souffrant, ce dernier étant parti très tôt le matin, pour travailler.

Elle avait reçu des ordres précis: préparer, très vite, les affaires des enfants et les éloigner du phare. Ils iraient chez une vieille amie de Matou,qui , ne sortant jamais, n'était pas malade.
Seul Antoine resterait auprès de ses parents.
Elle avait donc aidé Didier à charger la charrette. Elle même ne se sentait pas au mieux de sa forme. Toutefois, elle tenait le coup.
Luna avait pleuré, elle voulait voir Matou et son père, mais ils avaient été formels; hors de question d'être en contact avec eux, s'ils tombaient malades.
Ils avaient été plus simple d'expliquer aux deux grands ce qu'il se passait. Une épidémie sévissait sur l'ensemble du royaume depuis quelques semaines. Elle avait touché le sud, et ils avaient espéré qu'elle ne remonterait pas jusqu'en Normandie. C'était un espoir vain. Sans doute apportée par les gens de passage, elle avait atteint depuis la veille les portes de la Normandie, touchant Honfleur, puis Fécamp.
Sans doute, à l'heure qu'il était, aucune ville normande n'avait été épargnée.

Suzon, faisaient donc des allers et retours entre la chambre de ses maitres et la cuisine, chauffant de l'eau, épongeant le front du petit Antoine, encore si jeune et bien fragile, nettoyant les souillures de ses vomissements. On était au milieu de la journée maintenant et l'enfant n'avait gardé aucune des trois dernières tétées.
La Dame de Guilberville grimaçait sous la douleur, mais c'était l'inquiètude pour son fils qui lui déformait le visage.
Toutefois, elle faisait face, et avait ordonné que l'on fasse une bouillie de maïs au nourrisson.


- Il faut tenter de lui en faire un peu manger, mélangée avec un peu d'eau...je ne peux plus l'allaiter, je ne ferais que le surcontaminer...

Suzon s'était exécutée, elle savait combien il était dangereux pour un bébé de même pas 2 mois, de ne pas manger ni boire.
Le petit pleurait, cherchant le sein de sa mère, sans doute avait-il faim, et mal aussi.

Une bien triste atmosphère régnait en ce matin de janvier sur le phare de Guilberville.
Matouminou


C'est au petit matin, alors que le jour n'était pas encore levé que Matou s'était réveillée brusquement. Elle avait mal partout, comme si on l'avait battu. Elle frissonna. A côté d'elle Stromb dormait paisiblement. Nul bruit dans le phare, tout semblait paisible. Elle se leva doucement et avec peine. Un mal de tête lui vrillait les tempes.
Elle fit quelques pas qui faillirent lui arracher un cri. La douleur iradiait dans tout son corps.
Elle ne fut pas longue à comprendre qu'elle avait été frappée par cette fichue épidémie qui déferlait depuis quelques semaines sur tout le royaume.
La veille, Stromb et elle avaient eu une vive altercation avec le maire Dd. Ils étaient partisans qu'en cas de contamination, il était préférable de ne pas aller dans les lieux publics tels que les tavernes. Dd avait rétorqué qu'il continuerait de fréquenter la taverne.
Stromb en avait été outré lui disant que c'était le plus sûr moyen de répandre la maladie. Quant à Matou, elle avait demandé à savoir le nom des malades, pour proposer du maïs. Tout avait été de travers, à la fois dans l'interprétation de leurs intentions, dans les propos sarcastiques du maire, entre autres personnes décidées à ne voir en eux que de vils profiteurs.

Elle secoua la tête au souvenir de cette conversation et s'aperçut qu'Antoine gémissait dans son berceau. Elle sentit une sourde inquiétude au creux de son ventre.
Ente temps, le jour s'était levé, et Stromb aussi. Elle lui avait expliqué ce qu'il en était, refusant qu'il l'embrasse et retenant les larmes qui lui étaient montées aux yeux. Avec le plus de fermeté possible dans la voix, elle avait réussi à lui dire :


- Tu es en forme, chéri...inutile que nous soyons 2 à tomber malade...D'ailleurs, il nous faut éloigner les enfants...

Ils discutèrent rapidement sur la conduite à tenir vis-à vis de leurs enfants, et il fut convenu qu'ils seraient emmenés par Didier chez une vieille amie de Matou qui habitait un peu en dehors de Fécamp et qui ne sortait jamais.

- Elle n'aura pas été en contact avec l'épidémie...et les enfants seront à l'abri...

C'est le moment que choisit Antoine pour se mettre à pleurer. Elle se précipita vers le berceau, n'écoutant que son instinct de mère inquiète pour son tout petit. Elle posa la main sur son front, il était un peu tiède. Elle le prit dans ses bras, oubliant son état à elle, et le berça. Sans prévenir, l'enfant se mit à vomir. Elle ferma les yeux, en proie à une profonde inquiétude. Elle avait allaité Antoine, un peu après minuit, elle se sentait bien, et n'avait aucunement imaginé qu'en quelques heures cela évoluerait ainsi. Elle fit le douloureux constat qu'elle avait, à travers son lait, contaminé son propre fils.

- Chéri...appelle Suzon et puis, tu dois ensuite expliquer à Didier le chemin pour emmener les enfants chez mon amie...

Les mots sortaient, saccadés, de sa bouche, la douleur qu'elle avait oublié, toute à l'angoisse qui l'avait submergée pour Antoine, était de nouveau bien présente. Pourtant, elle était étrangement calme, et avec des gestes précis et pleins de douceur, elle rassurait son fils, lui ôtant doucement ses vêtements souillés et le nettoyant à l'aide d'un linge sur lequel elle avait versé un peu d'eau de lavande. L'enfant sanglotait, il avait mal et faim sans doute.
Elle se mit alors à réfléchir, essayant, comme on le lui avait appris au cours d'infirmière de rester calme, de ne pas se laisser submerger par ses sentiments.

Suzon arriva, elle avait rapporté de l'eau chaude dans une bassine. Matou lava rapidement encore une fois Antoine et le confia à Suzon. Elle ne pouvait plus le porter tant la douleur lui vrillait tout le corps. Elle dit, dans un souffle, à la jeune servante:


- Suzon...habille Antoine..ensuite...il faut qu'il mange un peu...prépare lui une bouillie de maïs que tu dilueras avec de l'eau... il est encore trop petit pour passer à une alimentation solide...mais nous n'avons pas le choix, je ne peux plus l'allaiter...Ensuite, il faudra trouver du lait de chèvre..c'est le plus digeste...

Elle s'épongea son front moite, s'allongea sur le lit et continua:

- Pose le auprès de moi, je crois que le mal est fait, de toute façon...et va, Suzon, fais ce que je te dis...dis aussi aux enfants qu'il est nécessaire qu'on les éloigne du phare. Ce ne sera guère long...mais je pense que Stromb les aura rassurés...Dis leur que je les aime...

Elle prit Antoine contre elle. Instinctivement le bébé chercha le sein. Elle secoua la tête les yeux embués de larmes:

- Non..non..petit bonhomme...pendant quelques temps, je ne pourrai plus te nourir....

Elle se cala contre les oreillers, ferma les yeux en le berçant pour le calmer, priant pour que Suzon puisse se débrouiller, priant aussi pour que ni Stromb, ni les 3 enfants n'attrapent quoi que ce soit. Elle songea alors, qu'à l'heure qu'il était plus d'un fécampois devaient être dans le même état qu'elle. Un long frisson la parcourut. Elle avait soudain très froid.

_________________
Stromboli
Il tournait en rond. Il n'y avait pas 36 mots pour le dire, il tournait carrément en rond.

Il était parti tôt ce matin là, et à son retour, le temps semblait s'être suspendu au phare. Il avait appris la nouvelle : Matou était tombé malade, Antoine pareil, et il suspectait fortement Suzon d'avoir la même chose. Des mesures avaient été prises, les enfants envoyés chez une vieillasse, et lui cloisonné ailleurs. Et depuis, il tournait en rond.

Didier aussi était parti. Il lui avait demandé de rester avec la marmaille, de ne pas les quitter d'un pouce. Il avait failli perdre Luna 2 fois, il avait donc une méfiance constante à l'égard des gens qui l'approchaient. Didier était parti, fier comme un paon d'avoir une telle responsabilité. Cet homme était certes niais, mais il était l'être le plus digne de confiance qui soit.

Le silence lourd du phare commençait à lui peser. Il n'avait pas le droit de voir Matou, ni son fils. Alors il maugréait, les mains dans les poches, faisant les cent pas comme un lion en cage. En fin de journée, il craqua et fut pris d'une furieuse envie de sortir. Il attrapa sa cape et se dirigea vers les tavernes. Sa décision était prise. Il refusait de rester loin de Matou. Si pour l'approcher il fallait être malade, et bien il le serait. L'air déterminé, la démarche sûre, il se dirigea chez Raymond. La municipale était réservée pour les malades, si sa bien aimée voudrait sortir, et bien elle le pourrait, et lui serait là à l'attendre, quitte à tomber malade. En réalité, il s'en fichait comme de l'an 40. Il s'était fait la promesse de ne rien vendre sur le marché s'il tombait malade, ni de fréquenter aucune taverne saine.

Arrivant devant la municipale, il vit Dd et Faustine par la fenêtre. Il respira un grand coup et entra.

La soirée fut bonne, et bientôt la taverne en quarantaine fut la plus remplie. Stromb en fut lui même étonné. Il y avait autant de malades que de non contaminés. Matou arriva enfin, et un sourire éclaira son visage.

Une fois qu'ils furent rentrés au phare, Stromb était quasiment sûr de se lever malade le lendemain. Parsque bien entendu, il n'avait pas résisté à l'embrasser, et bien plus... Mais il était serein. Allongé dans le lit, les yeux grands ouverts dans l'obscurité de la chambre conjugale, il regardait Matou endormie contre lui. Il songeait que finalement cette maladie n'était pas des plus méchantes, et que même si les suivantes devaient être autrement plus féroces, il état prêt à partager le tombeau avec elle sans hésitation.

Mais heureusement, là n'était pas la question. Fatigué de ses réflexions à l'eau de rose, il secoua la tête et se força à compter les moutons (rouergats bien sûr) avant de s'endormir.



Le lendemain


Les rayons matinaux filtraient par la fenêtre et vinrent l'éblouir. Ses paupières se plissèrent, un râlement naquit au fond de sa gorge. Il ouvrit les yeux après s'être souvenu qu'il avait du travail. Il tourna la tête de l'autre côté du lit.. Matou dormait, enfouie sous la couette. Sa nuit avait été agitée, il l'avait sentie remuer. Sans compter la fièvre.

Il se leva et s'habilla. Il descendit chercher de l'eau au puit et la fit chauffer dans l'âtre. Pendant ce temps, il se mis à table et mangea un morceau de pain de la veille pour tout petit déjeuner. Encore un peu embué, il se figea soudainement. Il fixa son pain, comme si celui-ci venait de lui donner une illumination. Il se leva, fit quelques pas, tâta ses bras, ses jambes, sont torse... ailleurs.. bref. Aucune douleur. Il passa la main sur son front. Pas de température. Il avait de l'appétit et aucune envie de vomir. Il se remit lentement à table, en revenant à peine d'être toujours sur pieds après tout les contacts qu'il avait eu avec la maladie. Il finit son pain et sortit l'eau de l'âtre pour faire sa toilette.

Une espèce d'euphorie intérieure s'était emparée de lui. Il n'était pas malade, pas encore en tout cas. Et ce pied de nez temporaire qu'il avait fait à la nature le mettait en joie. Il enfila sa cape et partit travailler avec entrain, pour la première fois depuis des années.
Matouminou


Encore une nuit bien agitée, la troisième...Matou avait réussi à s'endormir malgré la maladie qui ne la lâchait plus. Au milieu de la nuit, elle s'était réveillée. Elle mit un temps à comprendre pourquoi. Etait-ce la douleur qui l'avait réveillée? Elle sut, en entendant Stromb gémir à côté d'elle, que non. Elle se sentit blémir. Son volcan semblait souffrir. Elle se tourna vers lui et, posant sa main sur la sienne, elle lui chuchota:

- Chéri? tu vas bien?

Mais il ne répondit pas, il dormait. Elle n'insista pas, une autre douleur avait pris possession de son coeur cette fois, celle de l'inquiétude car, il n'y avait pas besoin de réfléchir bien longtemps. Elle sut, à ce moment précis, au coeur de la nuit, que son volcan était, à son tour, touché par l'épidémie.

Comme elle aurait voulu se tromper, et penser qu'il était seulement en train de faire un cauchemar, mais il était inutile de se faire des illusions.

Elle ne le réveilla pas, songeant que tant qu'il pouvait encore dormir, c'était une bonne chose. Atteinte elle-même par cette étrange épidémie, sur laquelle on n'avait encore mis aucun nom, elle ne savait que trop ce qu'il aurait à endurer: la fatigue, les vomissements et surtout cette douleur quasi-incessante qui irradiait dans tout votre corps, vous arrachant des cris au moindre mouvement. Parfois, cette douleur semblait avoir pitié de vous et vous laissait un bref instant de répit. hélas, ce n'était que pour mieux vous terrasser quelques heures plus tard.

Elle caressa la main de son compagnon, priant puis menaçant Aristote qu'elle le maudirait à jamais, s'il lui arrachait celui qu'elle aimait par-dessus tout.

Elle réussit à se rendormir d'un sommeil agité, peuplé d'ombres et de cris sinistres, rêvant qu'elle appelait Stromb, et que celui-ci ouvrait la bouche pour lui dire quelque chose, mais aucun son n'en sortait. Elle le vit, dans cet affreux cauchemar, tendre ses bras vers elle, et essayer de la rejoindre...en vain...

Elle se réveilla en sursaut et en nage. Elle chercha de sa main Stromb dans le lit, mais sa place était vide. Les souvenirs de la nuit lui revinrent à l'esprit, nets et avec une précision presqu'effrayante.
Elle se redressa vivement, regarda autour d'elle, mais son volcan n'était pas là. Par la fenêtre, elle vit qu'il faisait grand jour. Avait-elle dormi si longtemps?
Deux solutions s'offrirent alors à elle: il n'était pas malade et déjà il était parti vaquer à ses occupations quotidiennes....Elle secoua la tête, un peu incrédule..non..il ne partait jamais sans l'embrasser et c'est ce baiser qui la réveillait en principe....mais pourquoi à ce moment là un champ de paquerettes s'imposa à son esprit....Elle secoua la tête comme pour chasser cette vision.
La seconde solution était qu'il était bel et bien malade...dans ce cas, où diantre était-il allé?

Elle s'extirpa du lit. Les douleurs s'étaient un peu estompées bien qu'encore présentes. A moins qu'elle ne s'y fusse habituée. Elle s'habilla d'une longue chemise appartenant à Stromb, négligea ses cheveux, se contentant de les redresser en un chignon maladroit, sans les coiffer, puis, elle fit tinter la petit clochette.
Suzon ne tarda pas à arriver, Antoine dans les bras. . Le bébé, s'il avait passé deux jours bien malade, semblait en meilleure forme. Toutefois, Matou ne pouvait se résoudre à reprendre l'allaitement tant qu'elle ne serait pas guéri, aussi était-il nourri avec du lait de chèvre.
Elle se força à sourire, le prit dans ses bras et l'embrassa tendrement sur la joue. Puis, elle demanda à Suzon:


- As-tu vu, ce matin, Messire Stromboli?

Suzon hocha la tête et répondit d'une voix blanche:

- Oui, Ma Dame, il était bien mal en point, pâle comme un m...enfin très pâle...il n'a pas répondu à mon salut. Il a tenté de manger un bol de maïs, mais...

Matou la vit grimacer:

- Il a tout rendu....j'ai essayé de lui dire de retourner se coucher...je ne sais même pas s'il m'a entendue...Il a quitté le phare sans dire où il allait...

Matou fit un effort suprême pour ne pas chanceler. Sentant ses jambes se dérober sous elle, elle redonna Antoine qui maintenant pleurer, comme s'il s'était rendu compte de l'inquiétude de sa mère, à Suzon.
Elle réussit à balbutier:


- Merci Suzon...vas donner à manger à Antoine...tu n'entends pas comme il a faim??


Elle avait presque crié ces derniers mots. Folle d'inquiétude, elle ne se maitrisait plus.
Alors, elle décida d'aller à sa recherche. Dieu seul savait ce qu'il était capable de faire.
Elle s'emmitoufla dans sa cape.

Son premier réflexe fut d'aller au dispensaire de PXG et de Monty. Quelques personnes s'y trouvaient, attendant leur tour pour se faire ausculter. Aucune n'avait vu Stromb. Elle passa ensuite dans toutes les tavernes. Là aussi, nulle trace de son volcan. Elle interrogea les personnes qu'elle croisait dans les ruelles. Celles-ci la connaissait et lui demandait des nouvelles de ses enfants. Elle répondait vivement, se fichant bien qu'on puisse s'offusquer de son impolitesse.

Et la journée s'écoula...le jour se mit à décliner, nulle nouvelle de Stromb. Matou était au comble de l'inquiétude, imaginant le pire. Aucun de leurs amis n'avait vu Stromb. Alors qu'il faisait totalement nuit, bien que l'on ne soit quà la fin de l'après midi, elle se résigna à retourner au phare, avec l'espoir qu'elle l'y trouverait. Un éclair illumina le ciel, une pluie fine s'était mise à tomber, la neige avait presque entièrement fondu. Elle s'arrêta, scruta le ciel...étrange cet orae qui s'était déclaré comme cela en plein hiver..elle blêmit, était-signe d'un mauvais présage?
Epuisée, elle avait emprunté le chemin escarpé qui la ramènerait jusqu'au phare, elle rencontra un des gardes qui, déjà, avait commencé sa ronde.
Un ultime espoir lui fit poser cette question qu'elle n'avait cessé de poser tout au long de cette sinistre journée.

Avec étonnement, parce qu'une fois encore, elle s'était attendue à une réponse négative, l'homme avait hoché la tête:


- Je l'ai croisé, y'a pas si longtemps...oui...il se dirigeait vers ...hum...vers la maison de Dame Laveternate, et Messire Tuck...Il avait l'air dans un sale état, il ne m'a pas vu...

Le souffle coupé, elle se rattrapa à son bras, pour ne pas tomber. C'est comme si elle avait reçu un coup de poing au ventre. Stromb avait donc décidé de se faire soigner par Lave...alors qu'il lui avait interdit à elle de commettre cette folie! Lentement, des lueurs se mirent à danser devant ses yeux, un froid immense submergea son corps, elle se sentit tomber...doucement...si doucement..Etait-ce elle qui criait ainsi? Pourquoi?

C'est bien plus tard, qu'elle se réveilla dans son lit. Sur le chevet, une bougie brulait. Dans l'âtre, elle pouvait entendre le bois craquer par moment. Les flammes du feu dessinaient sur les murs des ombres étranges. Elle tourna sa tête vers Suzon qui était assise près du lit:


- Suzon?? Que...que m'est-il arrivée? Je...le garde...

Elle écouta le récit de Suzon. Matou s'était évanouie et le garde l'avait ramenée au phare.
Elle hocha la tête et fronça les sourcils, tentant de se souvenir la cause de cette évanouissement. Elle était malade, oui...était-ce la faiblesse de son organisme qui l'avait faite réagir ainsi?
Soudain, le visage de Stromb passa devant ses yeux. Elle poussa un cri, attrapant la main de Suzon et se mit à hurler:

- Stromb!!! mon dieu!!! Il..il...Naaaan...pas Lave...naaaan!!!

Et elle éclata en sanglots. Lave n'avait jamais guéri qui que ce soit...Lave allait tuer son volcan...

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--Suzon


Il lui avait fallu beaucoup de temps et de patience pour calmer la Dame de Guilberville. Et aux sanglots s'entremêlaient des questions auxquelles Suzon répondaient comme elle pouvait.

- Il ne m'a rien dit, Pourquoi, mais pourquoi? Pourquoi?

Doucement, en lui épongeant le front, elle tentait de la rassurer:

- Tout simplement, parce qu'il n'a pas voulu vous inquiéter...et puis, rien ne nous dit qu'il est allé chez Dame Laveternate pour se faire soigner...

Elle savait sa Dame un peu excessive parfois, pour ne pas dire stressée, angoissée, chiante aussi, mais ça Suzon ne l'aurait jamais dit tout haut, dès lors qu'il s'agissait de sa famille , par conséquent, elle comprenait que parfois, Messire Stromboli ne lui dise pas tout.
Au regard que lui lança Matou, elle se mordit la lèvre:


- Peut-être est-il tout simplement allé passer commande d'une barque..à messire Tuck...

Hum..pas très cohérent non plus. D'autant que Matou maitenant délirait, en proie à de la fièvre, c'est ce que Suzon venait de constater en lui passant la main sur le front.

- Il ne m'aime plus...il...il....veut mourir...il...ohhhh...noooon....je ne veux pas...Suzooonn....

Suzon était bien en peine et maudissait intèrieurement Messire Stromboli, et puis le garde aussi. Mais qu'avait-il eu besoin de dire qu'il l'avait vu entrant chez Lave? Et pourquoi le volcan de sa dame avait-il besoin de courir des risques inutiles? On savait tous à Fécamp et même au-delà des frontières normandes, que Lave n'avait jamais guéri qui que ce soit. En même temps, personne n'osait aller la voir.
De plus, face à cette épidémie qui sévissait dans tout le royaume, elle ne ferait pas de miracle. Suzon avait entendu dire qu'aucun médecin n'avait de remêdes...il fallait manger du maïs et attendre cinq jours environ. Du moins c'est ce qu'on disait au village.

Elle fut tirée de ses réflexion, en voyant Matou se lever et enfiler ses chausses.


- Euh....Dame? vous faites quoi là??

Elle resta bouche bée en entendant la réponse:

- Je vais chez Lave, je vais la tuer, je vais aussi tuer Tuck!! Je vais sauver mon volcan.

Suzon secoua la tête. Bon, ça devenait vraiment du délire. Elle rattrapa Matou et la força à la regarder:

- Dame, vous délirez sous le coup de la fièvre...vous ne pouvez sortir ainsi, il fait nuit, il fait froid...vous êtes malade...Ecoutez moi, ne faites pas l'enfant...

Sa maitresse ne l'entendait pas de cette oreille. Elle la força à la lâcher...Suzon commençait à sentir la moutarde lui monter au nez. Elle voyait bien que plus rien ne pourrait la raisonner ...plus rien? si! peut-être quelque chose finalement.
Alors elle fit ce qu'elle n'aurait jamais pensé pouvoir faire. Elle gifla à toute volée sa Dame.

La claque résonna dans la pièce...puis, un long silence s'installa...
Khonsou2
La nuit venait de tomber sur Fécamp, l'épidémie se répandait comme une traînée de poudre.
Khonsou se baladait le long de la mer, la fraîcheur de cette belle soirée le rendait pensif, il se demandait comment allait ses amis, Matou et Stromb. Alors qu'il déambulait, il passa près du phare et se dit qu'il pourrait leur rendre visite.
Il se dirigea donc vers celui ci et frappa à la porte.

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Pilier de taverne de Fécamp.
Matouminou


Elle avait porté la main à sa joue, avait regardé Suzon, ayant du mal à comprendre ce qu'il s'était passé.
Qu'elle venait juste de se faire gifler par elle, n'arrivait tout simplement pas à faire son chemin dans son esprit.

Pourtant, cela eu l'effet escompté, elle se calma instantanément, et docilement s'installa dans un fauteil. Une profonde lasitude l'avait envahie. Il fallait qu'elle mette de l'ordre dans ses idées.

Elle ne dit rien mais fit un simple petit geste pour congédier Suzon. Elle ne lui en voulait même pas de l'avoir giflée. C'est une méthode qu'elle même avait déjà pratiqué en face d'une personne hystérique, et c'est ce qu'elle avait du être, en proie à l'inquiétude, à la maladie...

Elle ferma les yeux et essaya de se reposer un peu.

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--Suzon


Elle resta un instant interdite. Elle s'attendait à être renvoyée tout simplement après avoir commis ce geste.
Lorsque la Dame de Guilberville la congédia d'un petit geste, elle baissa la tête et s'en alla.

Nul doute que l'histoire n'en resterait pas là. Elle songea qu'elle serait bien malheureuse si elle devait quitter le phare.
Toutefois, elle n'eut pas le loisir de plus réfléchir à son avenir, plusieurs coups se firent entendre à la porte du phare.

Elle rectifia sa coiffe, lissa sa jupe et se confectionna un visage aussi naturel que possible.

Elle ouvrit la porte et se trouva face à un homme qu'elle n'avait jamais vu. Pas très grand mais mince, les cheveux poivre et sel, une barbe de quelques jours, c'était un homme dans la force de l'âge. Il portait un mantel très élègant.

Elle fit une petit révérence et lui demanda:


- La bonne soirée Messire, que puis-je faire pour vous? Messire Stromb est absent et la Dame de Guilberville se repose...Etes-vous attendu?
Khonsou2
Khonsou vit une femme ouvrir, il ne la connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, il se demanda s'il ne s'était pas trompé, mais non il était bien devant le seul phare de Fécamp. Ensuite, il se rappela que Matou avait une servante, une certaine Suzon si sa mémoire ne lui jouait pas de tours.

- Bonsoir, je me présente Khonsou, je ne sais pas si on vous a déjà parlé de moi. Non, je ne pense pas être attendu. Je passais devant le phare et avec cette épidémie, je me suis dit que c'était une bonne raison de venir prendre des nouvelles. Je ne veux pas déranger, laissez la se reposer si elle en a besoin.
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Pilier de taverne de Fécamp.
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