[RP]Le phare de Guilberville, chez Matou et Stromb.

Elle releva la tête et fronça les sourcils...qui cela pouvait-il bien être? Elle se leva et alla vers la petite fenêtre et un grand sourire illumina son visage. C'était inba, Stromboli et leur petite famille . Elle se dépêcha pour aller les accueillir. Elle devança Suzon:

- Merci Suzon, j'y vais!

Elle ouvrit la porte en grand et leur sourit:

- Vous voilà!! Venez, venez...soyez les bienvenus au phare de Guilberville!!

Elle se pencha pour embrasser Ixia, jeta un coup d’œil plein de tendresse vers le panier où se trouvait Luna, puis fit la bise à Ina et à Stromboli.

- Entrez!

Émue, elle prit le paquet que lui tendait Inba et s'effaça pour les faire entrer dans le phare.

- Voilà mon chez moi, c'est grand, sur plusieurs niveaux, ce qui fait souvent beaucoup de marches à monter ou à descendre, mais j'en ai fait quelque chose de bien après que le dernier propriétaire soit parti. Venez, nous allons partager le verre de l'amitié comme il se doit, puis, je vous montrerai votre chambre, et je vous présenterai Suzon. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, elle pourra vous aider.

Tout en papotant, elle les emmena vers son bureau qui tenait aussi lieu de petit salon. Elle affectionnait cette pièce et c'est là qu'elle aimait y recevoir ses amis.

Elle sourit à Ixia qui tenait une besace contre elle avec une attention particulière, comme si dans ce sac, elle transportait tous ses trésors. Du reste la fillette semblait étonnée qu'on puisse vivre ici:



Matou éclata de rire:

- Ma toute mignonne Ixia!! Tout d'abord, cette maison qu'on appelle un phare, n'est pas sur l'eau, mais tout au bord de l'eau. Et non...je n'ai pas été punie, c'est juste que c'est l'endroit où j'ai choisi de vivre. Tu sais, dans un village situé au bord d'une mer, le phare est très important, il veille sur les marins qui partent à la pêche...Il est leur repère car on le voit de loin. Nous irons tout en haut du phare, tu verras comme on voit loin...

Puis, elle entreprit de défaire le papier dans lequel était emballé le présent d'Inba et poussa un petit cri de joie. Il s'agissait d'un écritoire en bois. Il était de bel facture et tout incrusté de coquillages.

Elle fit la bise à Inba pour la remercier avec chaleur.

- C'est un très bel objet, merci beaucoup. Bien! nous allons trinquer ensemble, plusieurs fois s'imposent...d'abord à votre venue en Normandie, ensuite à votre décision de vous arrêter à Fécamp et puis, bien sur, à notre amitié....Ensuite...

Elle leur fit un sourire malicieux:

- On verra dans quel état on est!!

Elle dit encore à l'adresse 'Ixia:

- Ma chérie, tu peux t'installer sur un grand fauteuil, ou encore à mon bureau et déballer ce que tu as dans ta besace, je suppose que ce sont quelques jouets...

Matou se mit à rire devant l'enthousiasme de la petite Ixia. Cette fillette était pleine d'énergie, cela faisait plaisir à voir. Elle la regarda d'installer à son bureau et sortir ses jouets.
Puis, elle reprit la conversation avec Inba et Stromboli. En écoutant la jeune femme, elle sut de qui Ixia tenait cette joie de vivre communicative. Inba était si joyeuse. Elle rayonnait de bonne humeur.

- Une rencontre, en Normandie, commence toujours par un verre de calva...le normand qui ne vous offre pas un calva est fort discourtois...

Elle avait noté une légère hésitation dans la voix d'Inba cependant, concernant la promesse de les faire monter au sommet du phare. Elle lui fit un sourire rassurant:

- La hauteur et la vue sont impressionnantes, mais il n'y a pas de danger. Vous verrez, vous en aurez le souffle coupé...j'avoue que cela me fait toujours autant d'effet d'aller là haut, et de voir la mer à perte de vue...c'est vertigineux, parfois on a du mal à savoir ou s'arrête la mer et la où commence le ciel, tant leurs bleus se confondent....

d'ailleurs, je vais vous montrer les croquis que j'ai faits....

Elle alla vers son bureau, où Ixia, avec beaucoup de concentration, était en train de dessiner. Elle sourit, mais très vite son sourire se figea et elle ne put s'empêcher de lâcher un petit cri:

- Oh!!

Elle venait de reconnaitre les parchemins sur lesquels la fillette dessinait. Elle fit la grimace...le projet d'école, la charte, l'affiche d'ouverture, le règlement intérieur...rien ne semblait avoir échappé à la jeune dessinatrice.

La conversation allait bon train, Matou avait eu quelques petites frayeurs notamment quand Stromboli avait rattrapé, de justesse, le vase de feue sa grand maman, un objet auquel elle tenait. Même Ef qui ne cessait de dire que c'était un objet très laid, et qu'il n'en voudrait même pas pour se soulager...moyennant quoi, elle lui avait rétorqué que s'il osait s'en servir de cette façon, elle lui frotterait les oreilles jusqu'à ce qu'il crie grâce, donc, même Ef y faisait attention et n'avait pas réussi à le casser.
Elle avait sourit lorsqu'il s'était pris les pieds dans le tapis. Se pouvait-il que cet homme soit aussi maladroit?...et dire qu'il avait emmené Inba jusqu'au bord des falaises...

Puis, elle s'était aperçue de la bêtise de Ixia. Le "oh" de surprise qu'elle avait poussé, provoqua comme un moment de flottement. Ixia semblait ne pas comprendre l'importance de sa bêtise, et lorsque Inba se mit à la gronder, la petite croisa les bras et dit en boudant:

-

Matou retint un sourire, Inba, le visage décomposé, se tourna vers elle pour lui dire qu'elle l'aiderait à refaire les documents, elle secoua la tête:

- Ne t'inquiète pas, ce n'était que l'ébauche d'un projet...et puis, j'ai tout en tête, et Ef qui en est le créateur doit avoir aussi un exemplaire.

Elle essayait de se convaincre de cela sans en être bien certaine. Une chose était sûre, c'est qu'il allait râler, mais elle saurait le calmer...un sourire enjôleur, un baiser tendre feraient passer la pilule.
Elle se pencha sur les dessins, Ixia avait expliqué qu'il s'agissait de sa famille, c'était donc important pour elle:

- C'est très beau Ixia...tes dessins sont vraiment réussis, ohhhh, tu as même pensé à mettre un bandeau sur la tête de ton papa!!

Elle sourit et fit un petit clin d'oeil à Inba pour détendre l'atmosphère. Il n'y avait pas mort d'homme, après tout.

- Que diriez vous de monter à l'assaut de ce phare maintenant? Le soleil est déjà haut et nous aurons une vue splendide...

Sa proposition de monter jusqu'au sommet du phare fut accueillie avec enthousiasme. Elle sourit en voyant Ixia courir se réfugier dans les bras de son père. Elle fit un petit clin d'oeil à Inba pour l'encourager, car elle avait cru comprendre que les hauteurs et le vide qu'elles engendraient, lui faisaient quelque peu peur.

- Il n'y a rien à craindre, peut-être apercevrons nous les côtes angloises, s'il n'y a pas trop de brume...et puis...

Mais elle ne put terminer sa phrase, elle entendit un couinement et cela réveilla en elle tout ce dont elle avait en sainte horreur. Ses poils se hérissèrent sur ses bras et un frisson la parcourut quand elle vit d'où provenait le cri. Bien que Matou ait été confrontée à beaucoup de choses parfois insupportables, il y en avait une à laquelle elle ne pourrait jamais se faire: les rats. Quelques mois en arrière, elle avait même demandé l'aide de Ména, afin qu'elle procède à une dératisation en bonne et due forme , du phare. Cela lui avait couté car, en même temps, elle avait eu l'impression de se rendre complice des prochains ragouts que Ména ne manquerait pas de cuisiner avec les rats du phare, et de fait, des prochains ravages qu'ils feraient chez tous ceux qui en gouteraient.

Mais sa peur panique de ces sales bestioles moches et sournoises avaient fait taire sa culpabilité. Et depuis, plus aucun rat au phare...jusqu'à ce jour...

Et là, tandis que Inba hurlait et partait en courant vers les escalier et disparaissait, Matou eut le réflexe le plus féminin qui soit, elle poussa un cri strident elle aussi , et se réfugia derrière Stromboli, car dans son esprit, seul un homme pouvait affronter ce genre de bestiole. Elle balbutia:

- Tu me vires immédiatement cette chose immonde!! TOUT DE SUITE!!

Elle fit fi de la forme et du fait qu'elle devait toujours adopter une noble attitude, et ne pas se laisser aller à une quelconque hystérie, en oubliant jusqu'à son rôle d'hôtesse.

Le rat blanc, après les premières émotions passées, se trouvait au milieu de la pièce, dressé sur ses pattes arrière et semblait humer l'air. Matou crut défaillir, il n'était même pas effrayé.