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[RP] Respirer Paris, cela conserve l'âme*

Gabrielle_blackney
Ce RP se situe dans le futur, après l’enfermement de Gabrielle au prieuré. Peu importe quand, juste plus tard…

* le titre est une citation de Victor Hugo


[Au printemps, tu verras, je serai de retour,
Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour,
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris
(…)
Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà,
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois,
A voir Paris si beau dans cette fin d'automne,
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi*]




- Paris – Une taverne quelconque – Entre chien et loup –

Des jours, des semaines, des mois, Gabrielle ne savait plus vraiment combien de temps elle était restée enfermée dans son prieuré. Quand on était venu lui annoncer qu’elle était libre, elle avait cru défaillir. Elle n’y croyait plus, n’attendant plus rien, le monde extérieur s’était réduit, disparaissant entre les épais murs de pierre du prieuré et ses jardins. Seules les lettres qu’elle recevait lui rappelaient qu’au-delà du couvent la vie l’attendait, le monde continuait. Hors du temps, hors du monde, hors de la vie. Voilà ce qu’avait été son enfermement. Une parenthèse. Pas enchantée comme avait pu l’être son voyage avec Enzo, non, juste une parenthèse, noire, sombre. Tout n’avait pas été négatif certes, elle avait beaucoup médité aux paroles des différents prélats qui s’étaient chargés de la remettre sur le droit chemin. Elle avait reçu le sacrement du baptême. Mais si sa foi dans le Très Haut se trouvait confortée par ce séjour, sa foi dans l’humanité, déjà ébranlée, s’était effondrée.

Seul quelqu’un qui la connaissait bien aurait pu percevoir les changement subtils qui s’étaient opérés en Gabrielle. Plus dure, plus froide, avec moins d’affect, son visage avait définitivement perdu de sa rondeur, ses joues étaient plus creuses, son sourire plus blasé et son regard bleu bien plus sombre et tourmenté qu’avant. Oui Gabrielle avait changé mais qui s’en apercevrait ?
Quand elle était sortie du prieuré, sa première idée fut d’aller se saouler dans la première taverne venue. Ce qu’elle fit avec une délectation et une jouissance énorme. L’ivresse lui avait fait du bien et elle s’était complue dans cet état trois jours durant. Puis elle était allée aux étuves, sa seule coquetterie depuis toujours. Enfin, remettre des braies, des bas, des bottes, une chemise, un corset, une cape, sentir de nouveau son épée à sa gauche et ses deux dagues sous sa chemise dans leur fourreau de cuir avait achevé de la réconcilier avec elle-même. La seule nouveauté était le chapelet qu'on lui avait donné et qu'elle gardait autour du cou, sur sa peau, comme un collier, même si elle savait que ça n'était pas l'usage. Gabrielle se sentait de nouveau vivante. Vivante et libre.

« Paris ça pue », les mots d’Enzo résonnaient encore. Il avait promis de l’y emmener, elle y était finalement venue sans lui. Oui, ça puait, ça grouillait, le pire cotoyait le meilleur, le laid se mariait avec le beau, nobles, catins, commerçants, voleurs, artisans, mendiants s’y cotoyaient dans une ronde sans fin.
Gabrielle était tombée amoureuse de la ville sitôt les portes franchies. On pouvait s’y perdre et c’est exactement ce qu’il lui fallait en ce moment. Oui, Gabrielle se sentait de nouveau vivante. Vivante et libre. Et elle comptait bien en profiter.

Elle était entrée dans cette taverne complètement par hasard. Elle ne savait même pas dans quel quartier elle était. Mais quelle importance ? Tant que l’alcool était fort et la compagnie distrayante, le reste importait peu.
Vivante, libre avec aucune envie de penser à demain, à plus tard, juste vivre l’instant. Demain serait un autre jour, en attendant, ce soir, Gabrielle était de retour.


*Barbara
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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...
Judas
[Regardez les regards des hommes
Regardez quand leurs yeux se posent sur vous
Des yeux qui vous déshabillent
Leurs yeux vous voient et ils vous croient
Conquise, soumise,
Ils sont terribles les yeux des hommes, vraiment terribles] *


"Tu es dans le quartier du quai de l'Horloge, et moi je t'ai remarquée."

L'endroit n'est pas des plus gai, la prison de Saint Lazare n'étant pas loin, pourtant c'est là qu'elle a choisi d'échouer. La belle enfant a l'air d'une provinciale, et qui se douterait qu'elle sort du couvent? Judas lui a fait halte pour se sustenter, là à deux pas de son appartement, garçonnière esseulée. Assis devant une écuelle vide il s'est empli la panse de la plus grasse des poulardes de l'endroit alors que dehors la famine ronge les ventres. C'est toute l'ironie des inégalités, le riche s'empâte en mangeant entre la peau d'une côte de pauvre.

Quelques minutes à la détailler, le Von Frayner avait gardé distance juste le temps d'entamer une digestion paisible et de s'assurer qu'elle n'était pas accompagnée. Sûr de son fait, la silhouette aux cheveux longs s'ébranla, délaissant gants et garde-corps sur le siège qu'elle occupait. D'une innocence toute discutable senestre s'échoue au comptoir, hélant d'un index et d'un majeur autoritaire le taulier. Deux verres arrivent donc, dont l'un est poussé du bout des doigts vers l'inconnue.

"Je ne sais pas qui tu es, ni ce que tu cherches, pourtant je sais déjà que je te veux."

La nuit s'entame, les nobles gens s'en retournent couver leurs oeufs à l'heure des poules. Judas lui, demeure, certain que si soirée se fait longuette la Rose Noire saura écourter sa nuitée. Le visage au nez fin se tourne vers celui de sa voisine, l'oeil est chafouin mais les manières moins cavalières. Il est des femmes qui méritent bien qu'on ne tourne pas autour du pot le temps d'une croisade de cent ans, si les lèvres restent coites, le regard lui parle de trop.

Dehors, Ayoub attend que son seigneur daigne bien prendre congé, il est aussi des hommes qui ne connaissent que trop la durée des croisades de cent ans...


* Barbara
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Gabrielle_blackney
[Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir.

Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer
Près de moi, dans un bruissement d'ailes,
Comme tombé du ciel
L'oiseau vint se poser.*]


Un chasseur. Faucon, loup ou chien, Gabrielle ne sait pas bien. Mais un chasseur. Et elle est sa proie. Il y a des regards qui ne trompent pas, même si Gabrielle s’étonne toujours qu’ils puissent se poser sur elle. Elle manque de courbes et de volupté, la jeune brune, et il lui semble bien que c’est pourtant ça qui fait tourner la tête des hommes au premier regard. Et puis les hommes, ça aime les femmes en jupons, non ?

Peu lui importe après tout. Cet homme lui offre un verre et ça, elle ne le refuse jamais. Elle le regarde un peu, sans détailler plus que ça la mince silhouette aux longs cheveux bruns. Pour boire, ça suffit bien, pas besoin de s’attarder.
Noble. Sans aucun doute. On les repère de loin, ils ont toujours une légère distance sur les choses, une élégance racée, même les moins policés d’entre eux. Mais aucune importance, pour boire, tous les hommes se valent.

Gabrielle est joueuse. Il a sûrement d’autres idées en tête cet homme, une envie d’une ivresse différente de celle qu’amène l’alcool, un désir pas tout à fait honnête, et elle devrait l’arrêter tout de suite, qu’il ne se méprenne pas. Mais Gabrielle est joueuse oui, et peut-être bien que lui aussi après tout.
Alors jouons, bel inconnu au regard de chasseur.

Et Gabrielle de prendre le verre et d’en jauger le contenu du regard et à l’odeur. La soirée ne fait que commencer et elle promet d’être intéressante.
Elle se cale bien en arrière sur sa chaise, pose son regard bleu sombre sur l’homme et lui sourit, un peu narquois le sourire – c’est de famille – mais pas trop, elle espère mettre dans ce sourire suffisamment de distance pour qu’il ne la prenne pas pour une catin égarée ou une courtisane en attente, mais aussi suffisamment de chaleur pour qu’il reste. Gabrielle a horreur de boire seule et ce grand brun au visage fin et pâle, et au regard sans équivoque, fera très bien l’affaire. Surtout si c’est lui qui offre.


Gabrielle. Et vous ?


*Barbara (oui, allez zou, un RP avec que du Barbara, chiche ?)

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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...
Judas
[Vous entendrez parler de lui,
On vous dira dans le pays,
Qu' il était cela ou ceci,
N' en croyez rien,
On vous dira, peut-être encore,
Que la nuit, il couchait dehors,
Ou bien qu' il était cousu d' or,
N' en croyez rien.]
*

Et ce sourire étrange vient encenser son visage, ce sourire qu'il aurait pu servir. Judas rend la pareille avec courtoisie, inspiré, modéré. Qu'il est bon de boire au calice de la simplicité, lorsqu'une femme ne se refuse à partager... Les farouches ont leur charmes; les audacieuses aussi. Gabrielle... Il ne put s'en empêcher.


Judas Gabryel.


C'est que son second prénom ne se couchait d'habitude que sur vélin, mais tentation était grande de lui trouver un point commun. Si elle ne l'a pas détaillé de trop, lui a eu tout l'heur de le faire en retour. Silhouette fine, pas bien grande. Braies et verre en main, Judas ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec... Ce coté garçonne... L'ironie des ressemblances voudrait peut-être qu'elle soit en sus désertée par le sommeil. Est-ce cette inexplicable sentiment de déjà-vu qui attire le satrape? Car si les terre à terre s'assombriraient à l'idée d'être comparée à une autre, il est certain que c'est en cette similarité que réside le compliment. N'est pas Roide qui veut.

Les prunelles anthracites ont tout de même noté les courbes moins soulignées. "Pas vraiment de quoi remplir pleinement la main d’un honnête homme", cela tombe à point, honnête n'est pas le Von Frayner. Quelques écus viennent trouver le bois poli par les mille flâneur aux verres du comptoir, le double dû. Et rien n'est moins innocent, le taulier comprendra qu'il ne faudra laisser les coupes s'assécher. Gabrielle... Cinq consones, quatre voyelles, autant d'accroche. Evitant les banalité d'usages, Judas compta sur son aura, ça passe ou ça casse...


J'ai remarqué que vous étiez seule, et vous me plaisez.

Petit mouvement vague du menton, comme s'il avait parlé de la pluie et du beau temps et qu'il ne la courtisait pas ouvertement.

Alors mafoy... A la notre.

La lippe vagabonde sur le fil du breuvage douceâtre, Judas sent la légère vague si significative des premières gorgées d'alcool, chaude et pourtant gouleyante à la fois.

*Barbara
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Gabrielle_blackney
[Aux matins frêles des lacs de neige,
Aux matins froids aux reflets grêges,
Aux soleils, frissons de l'hiver,
Je suis la louve solitaire.
J'allais sur mes terrains de guerre,
Cachée, chassant sur mes chemins.
Soudain, sur un socle de pierre,
Il m'est apparu un grand chien*]


Gabrielle sourit légèrement en entendant le nom. Judas Gabryel. Le destin est joueur lui aussi. Elle le regarde déposer de sa main gauche plus d’écus qu’il n’en faut sur le comptoir en bois, assurance d’un verre toujours plein. Qu’il n’espère pas l’enivrer, il n’y arrivera pas, d’autres s’y sont cassés les dents avant lui. Mais peu importe, ce soir, Gabrielle boit cet alcool brûlant comme sa vie, sa vie qu’elle boit comme une eau-de-vie**.

« J’ai remarqué que vous étiez seule, et vous me plaisez ». Direct. Mais pourquoi pas, c’est toujours aussi bien que les séducteurs du dimanche qui vous saoûlent de paroles ineptes et ennuyeuses. Tant qu’à avoir des pensées malhonnêtes, autant en avoir aussi les façons.
Gabrielle ne peut s’empêcher de penser à un autre, unique objet de ses pensées et de ses passions, il ne lui a jamais dit ça, Lui. Non, jamais. Lui plait-elle ? Elle n’en sait rien. Sûrement un peu à sa manière mais il préfèrerait crever que de lui avouer. Et ce soir, il est loin.

Et donc, elle lui plait. Intéressant. Alors, elle le regarde, sans fausse pudeur. Une silhouette ordinaire, banale, pas bien épais, une taille honorable. Mais c’est son visage qu’elle fixe surtout, ses yeux sombres, ses cheveux raides et bruns. Il est beau dans son genre. Pas d’une beauté ostentatoire comme… l’Autre. Non, une beauté étrange, une beauté qui tient même à son étrangeté.
Et c’est un sale type. Assurément. Gabrielle les repère et les attire. Et elle les aime. Elle retient un soupir, le danger est là, tout près. Mais fuis donc Gabrielle au lieu de boire !
Mais elle pressent que celui là de sale type ne lui sera pas fatal comme il l’a été Lui. C’est que son âme, son esprit et son cœur sont déjà saturés, il n’y a plus de place pour le danger, juste pour le désir éphémère d’une nuit et peut-être bien pour le plaisir et l’extase. Alors pourquoi fuir ? La soirée ne fait que commencer.

Je vous plais ? Vous m’en voyez flattée. Quant à moi, je n’ai pas encore décidé si vous, vous me plaisiez.

Oui, à la nôtre, Judas Gabryel.
Gabrielle boit, ça brûle, c’est chaud, c’est bon. Et de lui sourire, toujours.


*Barbara (on l'a dit, on le fait)
** Variation sur deux vers de "Zone" de Guillaume Apollinaire

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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...
Judas
[Elle prit le voile à Tolède
Au grand soupir des gens du lieu
Comme si, quand on n' est pas laide
On avait droit d' épouser Dieu .
Or la belle à peine cloitrée
Amour en son coeur s' installe
Un fier brigand de la contrée
Vint alors et dit: Me voilà!
Quelquefois les brigands surpassent
En audace des chevaliers]
*

Audacieuse, la voisine n'a pas froid au yeux. Et dieu sait si Judas aime les femmes qui ont le feu au corps. Sa façon de jouer est un aveu, Gabrielle a de la ressource. Adversaire somme toute très intéressante nonobstant sa désinvolture que le satrape a encore du mal à situer entre le surfait et le naturel. Il accuse son audace sans révolte, achevant une gorgée longue et sans aigreur. Léger mouvement de menton, le regard est planté quelque part de l'autre coté du comptoir, rempart des possibles qui épie depuis toujours les conversations de ses hôtes. Le verre est repoussé avec délicatesse tandis que le couteau qui avait entamé la chair juteuse d'une poularde quelques instants auparavant refait son apparition, entamant la couche sombre - certainement de crasse accumulée - du comptoir, griffonnant. Judas ressemble à un gosse, mais à un gosse qui tire dans les vitraux d'une église. La voix cassée réplique, aussi assurée que l'autre et au demeurant plus spontanée encore.

J'ai décidé que ce n'est pas vous qui le déciderez.

Un imperceptible sourire, canine rieuse sous son rideau cauteleux, il tourne son visage vers elle. Elle l'observe, traquant les détails qui pourraient peut-être le faire sortir d'un lot d'admirateurs dont il ne connait rien. Qu'importe... Ce soir ou demain, il n'en voudrait rien savoir. Pas besoin de hanap pour savourer le gout d'une femme, et puis a trop pousser les ressemblances on finirait par connaitre la fin. Le désir est une forme d'ivresse. D'ailleurs d'ivresse Gabrielle n'en goute rien, le couvent et son vin de messe forment de bien surprenantes descentes.

Quand on est aussi jolie, on a tort de résister à la nuit, de résister... A Paris.

Et à ses visiteurs, ceux qui vous étreignent le coeur et s'en vont au petit matin vers de tout autres lendemains. Judas reprend son faciès austère, perdu fugacement par le divertissant spectacle d'une résistance prévisible. Et de demander, sûr de son fait:


Que fêtez-vous ce soir?

* Barbara
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Gabrielle_blackney
[Quand, sur la pâleur de mes nuits,
Il roule un chemin parallèle
Sur le boulevard de Minuit.
Comme un loup sur son territoire,
Il m'encercle, je ne sais pourquoi,
Et, dans le sang du désespoir,
Il fait blondir le mimosa.*]


Ca aurait pu l’agacer, le vexer, le faire fuir son petit ton provocateur un peu imbécile. Mais non. Et il prend son temps pour répondre, jouant avec son couteau, comme un gamin capricieux. Gabrielle le regarde et vide son verre un peu trop vite, en ex-habituée des pubs anglois qu’elle est. Boire noblement ne sera jamais de ses qualités. Elle repose le verre quand la sentence tombe. Heureusement, elle aurait bien pu recracher le liquide ambrée en entendant la réponse.

Joueur. Sans aucun doute.
Présomptueux. Assurément.

Si Gabrielle était une fille un tant soit peu vertueuse et honnête, elle lui balancerait son verre sur la tête, le giflerait, s'offencerait et préserverait le peu de fierté qui lui reste.
On ne lui a donc rien appris dans son prieuré ? A quoi ont donc servi les prières, les bains glacés, les sermons ?
A rien. Gabrielle le pressentait, mais maintenant elle en sûre.
Que le Très haut lui pardonne, mais le crime est beau et la victime consentante. Alors qu’y faire ? A lutter contre sa nature, on finit par s’aigrir. Si le chapelet de Gabrielle se balade sous sa chemise, ça n’est pas pour rien. On met bien sa vertu où on veut, on peut être pieuse sans être sage. Elle y a pensé à tout ça, toute jeune baptisée qu’elle est. Oui, le Très Haut lui pardonnera plus que ses frères humains, alors elle a décidé de suivre les chemins tortueux que lui imposent son esprit, vivre tout simplement.
Vivre vite, se brûler et se consumer, mais vivre.

Résister à la nuit ? A Paris ? Ou à toi ? Tu peux bien utiliser toutes les métaphores que tu veux, tu sais que je l’ai très bien compris. C’est un jeu dont l’issue est presque certaine, mais nous jouons quand-même parce que nous aimons ça.
Et ce soir, je fête mon âme qui ne sera jamais sauvée, ma rédemption qui n’arrivera pas. Et je bois à Lui, mon opium, mon alcool violent, ma déraison. Mais je peux bien l’oublier un peu dans les soupirs d’un autre. Nous nous retrouverons sûrement si la vie est assez folle pour nous le permettre.


Je fête ma liberté retrouvée. Une faute à expier. Une affaire entre le Très Haut et moi. Mais peu importe. Et vous ? Que faites-vous donc ici ?

Dis-moi donc un peu qui tu es, Judas. Que fais-tu dans ce quartier glauque, toi si noble ? De quoi donc sont faites tes affaires malhonnêtes ?

Un sourire, toujours un peu narquois, une assurance tranquille, et un regard bleu sombre qui observe. Désinvolture ? Il y a de ça. On ne joue rien d’autres que quelques heures à s’oublier sur le corps d’un autre. Une forme d’inconvenance assumée, une manière d’attirer et de feindre l’indifférence. Mais c’est tout un art. Gabrielle commence à y exceller. Et elle pourrait bien avoir trouvé un partenaire de talent.


*Barbara
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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...
Judas
[Qui est qui
Qu' est-ce que ça peut faire au fond d' un lit
La nuit tous les chats sont gris
Qu' est-ce qui fait le plus mal
Quand on est animal
Etre mâle ou femelle
Qu' est-ce qui fait le plus mal
Et où est la normale
Etre un Il ou une Elle]
*

Une affaire entre le Très Haut et elle. Judas ne s'étonne de rien, les rencontres inopinées ont une saveur que trop de questions éventent, aussi se garde-t-il d'en demander plus. Pourtant il est certain que si la brune avait révélé le pot au roses et sa libération du couvent, l'idée n'aurait fait qu'exacerber son attirance. A sa demande il répondit simplement, sans trop s'étaler ni la couper d'un "peu importe", histoire de ne point trop se mouiller non plus.

Je passe, j'ai un appartement en la capitale. J'aime bien y cultiver mon temps libre. Mais les repas ne se faisant pas seuls j'aime à manger ici, et vous, vous n'êtes pas du coin... Sans quoi vous y viendriez aussi. La cuisinière n'a pas d'âge mais elle fait des merveilles.

Comme si tout le monde pouvait se payer le luxe de manger autre chose que du pain noir. Judas avait déjà dépassé son quotat de paroles pour la nuitée, entretenir la conversation n'avait jamais été ni son fort ni son plaisir. Ce dernier était souvent bien plus primaire. Une envie valable est une envie immédiate. Pourtant, toute courtoisie mise à part Judas ne laisse que rarement chose au hasard...

Je suis à Paris pour la nuit, si la votre s'avère trop longue, rejoignez-moi...

Gabrielle, ni sainte, ni touche. Viens donc me retrouver et offres-moi ta bouche. Je me fous de ton coeur, tu te foutras du mien. Moi aussi je te toucherai comme si tu étais Elle, tu as ses yeux, tu as sa verve et sa sacro sainte désinvolture. Tu bois comme elle, et rien que pour tout cela, elle te détesterai. Mais moi je te veux, je te veux toute entière, et ce jusqu'à demain. Elle m'a fait mal, fais moi du bien. C'est là que le bât blesse, chacun ses faiblesses. Prend moi pour ton Il ou bien oublie-le un peu, qu'importe, le temps s'enfuit et moi aussi. Viendra, viendra pas? On verra.

Le Judas se passe d'un baise main, on n'embrasse pas ainsi la roture, si elle le veut il saura l'aimer comme elle le mérite. En attendant, il se lève et remet dans une poche sa lame au manche particulier, les mains baguées s'assurent qu'il retrouve sa place. Le Von Frayner retourne chercher ses gants et son garde-corps qu'il n'enfilera que dehors auprès d'Ayoub. Inutile de servir du sourire à la Gabrielle, il n'est pas mielleux, juste redoutablement touché par une envie typiquement masculine.

Sur le bois du comptoir, elle pourra lire une gravure claire dans la fibre sombre: "23 Rue Ste Opportune".


* Barbara

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Gabrielle_blackney
[Je serai belle, si belle

Quand tu me diras de l'être.
Je serai obéissante

Quand tes mains caresseront

Mes reins, mes seins, mon étoile.

Oui, je serai très très belle

Quand, à minuit,

Tu me coucheras

Sur un lit aux draps défaits,

Sans vraiment aucun souci

Pour ma robe rouge d'amante,

Sans aucun souci vraiment.*]


Gabrielle le regarde partir. Elle sait déjà qu’elle le rejoindra. L’adresse est gravée dans le bois comme le nom des morts sur les pierres tombales des cimetières. Elle n’a pas la moindre idée de où c’est, mais renseignement pris, c’est tout à côté. Pas de hâte, pas d’urgence, alors Gabrielle savoure un dernier verre d’alcool brûlant avant d’aller s’enivrer à un autre parfum.

- 23 rue Ste Opportune - Devant la porte -

Lui aussi m’a fait du mal. Il n’en sait rien et rirait bien si je lui disais. Il se rirait de mon âme trop faible, maudite par lui, il se rirait de moi l’incestueuse amoureuse, à jamais sans retour.

Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Alors oui, tu seras mon Il et je serais qui il te plaira. Dans les jeux du désir et du plaisir, je suis la femme au cent visages, je peux être qui tu veux, soumise ou rebelle, amoureuse ou amante, douce ou violente, je prendrais le visage que tu voudras, c’est comme ça que je me perds et que j’oublie la violence de ce monde cruel.
Demande et tu seras exaucé.

Et dans la fraiche nuit parisienne, la main de Gabrielle frappe à la porte de l’appartement parisien de Judas, celui qui avait décidé qu’elle ne déciderait pas.


*Barbara

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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...
Judas
[Ma chambre est une église où je suis, à la fois,
Si je hante un instant, ce monument étrange,
Et le prêtre et le Dieu, et le doute, à la fois,
Et l' amour et la femme, et le démon et l' ange,
Au ciel de mon église, brûle un soleil de nuit,
Dans cette chambre-là, j' y ai couché mon lit,
Mon lit est une arène ou se mène un combat,
Sans merci, sans repos, je repars, tu reviens,
Une arène où l' on meurt aussi souvent que ça,
Mais où l' on vit, pourtant, sans penser à demain,
Où mes grandes fatigues chantent quand je m' endors,
Je sais que, dans ce lit, j' ai ma vie, j' ai ma mort]
*

Le deux hommes avaient pris le chemin du retour, comme on rentre de guerre, le pas lent et l'esprit tourné vers qu'il retrouveraient à leur retour à la maison. La silhouette d'Ayoub faisait bien deux fois celle de son Maistre, c'est dans son ombre que ce dernier marchait, ne sachant pas réellement si sa rencontre du soir daignerait pointer le bout de son museau. Il est bon de ne pas trop avoir d'assurance, ni une trop haute idée de soi. Pour l'individu qui a une bien grande idée de lui, on dit helas que c'est bien là la seule grande idée qu'il aura de sa vie.

Les compères se quittent une fois arrivés à bon port, Judas affranchi le sbire pour la nuit, il pourra aller se trainer où bon lui semblera, tant que ce n'est pas dans ses pattes. La Garçonnière parisienne est bien vide, désertée depuis le matin. Judas ravive un feu assoupi, puis prend le temps de se découvrir et de s'alléger des étoffes bien lourdes qu'il a supporté tout le jour. Les bottes sont laissées a l'entrée, qui n'est jamais bien loin vu la taille dudit appartement. Deux pièces à vivre, on y mange , on y dort, on s'y lave. Le repère est une antre de Garçons qui parfois voit passagère. En atteste la couche démesurée dont la proportion mange le fond de la chambrine, un lit familial que Judas habite égoïstement. Il est défait, tout comme la vie de son propriétaire.

Sans penser à Gabrielle, le Von Frayner fait une toilette sommaire avec un petit baquet d'eau refroidie. Penser c'est espérer, et quelque part Judas n'espère pas, il laisse venir à lui le bon vouloir de la femme. Quant à l'ablution, la rapidité de l'entreprise est proportionnelle à la température du contenu. La peau se pare d'un manteau rugueux, les poils s'hérissent d'un mouvement frileux. Placard éventré, juste de quoi retrouver des frusques propres.

Lorsqu'il avait servit à la presque inconnue son pamphlet sur son passage éclair à Paris, le marchand d'âme avait menti. Il restait encore quatre jours à son passage en la capitale. Mais qu'importe, il savait déjà qu'il ne la reverrait pas, du moins pas de sitôt. Le léger bruit à sa porte l'interrompit dans l'illumination d'un candélabre, et puisqu'elle était venue, la lumière de l'âtre leur suffirait grandement. Il la découvrit à son seuil et lui tendit une main prédatrice. L'oeil s'irise de malice, il a pourtant un petit quelque chose qui se veut admiratif. Elle est venue.

Entre Gabrielle, ne reste pas là. Rien qu'à te revoir je sais déjà comment je te veux.


Viens.


* Barbara
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Gabrielle_blackney
[Je viens
Les mains nues.
Je viens vers toi.
Il fait froid.
Je n'ai plus rien.
Je suis seule.
Tu peux surgir de tes ombres.
Il est minuit quelques secondes*.]


Viens.

A ce mot, Gabrielle frémit imperceptiblement. Viens. Come. Elle l’a dit ce mot. A un autre. Seul ordre accepté sans hésitation par Lui, sans que l’orgueil qui était – et est encore peut-être – le sien ne se sente agressé. Viens sur moi, viens en moi, viens sous mes mains expertes, viens. Et il était venu. Plus d’une fois. Et ils avaient aimé ça. Et ça les avait perdus.

Et maintenant, la voilà seule avec un inconnu au regard sombre qui lui tend la main. Nulle politesse ou galanterie, juste la main d’un homme qui la veut. Et elle la prend cette main parce que c’est tout ce qu’elle a à faire. De son autre main, elle se déleste prestement de la ceinture qui maintient le fourreau de son épée et la tend à Judas. On n’entre pas armée chez son hôte. Oui, un peu comme au bordel. Gabrielle le sait bien, dans une autre vie, il y a des siècles, elle a beaucoup fréquenté un lieu de plaisir londonien, ni cliente, ni catin, et elle en gardé certaines habitudes. Les dagues attendront un peu. Le geste se veut avant tout symbolique.
Désarmée donc, la main dans celle de Judas, rien d’autre à faire, jouer les farouches, les outrées ou les pudibondes ne lui ressemblerait pas. Le désir n’est pas que masculin.

Tu n’imagines pas, Judas, ce qu’est l’enfermement au prieuré. Rester à genoux à réciter des prières ineptes, se confesser mille fois et mille fois entendre qu’on est une abomination, crever de faim et les regarder s’empiffrer, boire de l’eau et chercher dans le vin de messe le souvenir des ivresses passées.
Humiliée, bafouée, soumise, et ne rien dire, garder les yeux baissés et le poing serré à s’en faire mal.
Peut-être me trouves-tu courageuse ou audacieuse d’être là à ta porte. Mais ça n’est ni du courage ni de l’audace, juste de la rage et de la frustration à évacuer.
Cette nuit, je compte sur toi pour achever ma non-rédemption .
Et demain matin, je partirai vers le reste de ma vie.

Gabrielle fais deux pas à l’intérieur de la pièce. Elle jette un œil vague. Peu lui importe le décor après tout. Elle l’envie tout de même d’avoir cet espace à lui dans une ville comme Paris. Un jour peut-être. Mais ça n’est pas le moment d’y penser.
Elle se tourne vers la mince silhouette aux cheveux longs et plante ses yeux bleus sombres dans le regard de Judas.

Je suis là.

*Barbara

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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...
Judas
[Tes mains, à mon cou nu,
Comme des algues,
Brunes, se sont enroulées,
Comme des algues,
A mon cou nu,
Se sont enroulées,
Et se balancent,
Notre lit est un voilier,
Qui se balance, se balance,
Sur l' océan de la nuit]
*

Ceinture est saisie, jusqu'à trouver la faveur froide du sol à leur coté. Judas l'attire à lui, refermant la porte sur leur nuit. Qu'est-ce qui la rend si désirable? La détermination de son envie ou cette exemption de fausse pudeur? Certainement les deux, de souvenir le Von Frayner a du mal à se rappeler d'une femme si peu farouche, une femme qu'il n'aurait pas payée s'entend. Et ça le rend fou. On savoure mieux la sacralité des églises quand on a pas à enfoncer leur porte d'un coup de bélier.

Avant de l'embrasser, avant même de la darder de l'estoc de son envie il se met en quête d'un peu de chez lui. Hanap de Bourgogne passé aux lèvres de Gabrielle, tiens, bois ma vie. Bois ma belle, garde ce gout chéri toute la nuit, lorsque je happerais tes lèvres je sentirai le feu sur les vignobles de mon pays. Chaque gorgée sera un voyage, et tu seras mon vaisseau, je garderai au palais le gouleyant de ta peau.

Laissant aux soins de ses mains le vin et la soif, les siennes viennent délier liens et entrelacs d'un bustier. Les cordages retiennent les voiles d'un derme inconnu, rivage méconnu que découvre lentement les doigts du marin. Il en a dévêtu des femmes durant sa vie, la première fut sa soeur. Pour autant, toutes différentes, c'est avec les yeux d'un enfant qu'il aime à en toucher de nouvelles. Gabrielle.

Tu n'es pas Elle, mais ce n'est rien. Je ne suis pas Il mais ça ira bien.


C'est bon, n'est-ce pas?


Question dont il n'attend nulle réponse, vient une heure où il n'est plus temps de converser.

Barbara*
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Gabrielle_blackney
[Soudain, me prenait la rage,
Mon Dieu, que j'avais besoin de vous,
Que le Diable vous emporte,
D'autres m'ont ouvert leur porte,
Heureuse, je m'en allais loin de vous,
Oui, je vous fus infidèle,
Mais vous revenais quand même,
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous*]


Oui, je lui reviendrai s'il veut de moi. Nous avons tous les deux notre faiblesse et un cœur trop orgueilleux pour lui avouer. Non, tu ne seras pas Lui, et je ne serai pas Elle. Mais je suis venue à toi et tu m’as ouvert ta porte. Alors oublions-les ou faisons comme si nous étions autres.

Et Gabrielle boit ce vin capiteux qui tape mais ne l’enivrera pas, pendant que les mains masculines délacent son bustier. Le dernier qui l’a fait s’y emmêlait les doigts, elle a troqué la maladresse de la jeunesse contre l’expérience de la maturité. Judas l’homme aux mille amantes très certainement, et elle veut bien n’être qu’une de plus.

Non, Gabrielle n’est pas farouche, elle ne veut pas le séduire, Judas. Elle lui donnera son corps et sa vertu déjà perdue, il n’aura que ça, c’est tout ce qu’il veut. Et elle se servira aussi à la source intarissable de la volupté des amants éphémères.

Allez, viens Judas, je sais ce que tu aimes chez moi même si je ne sais pas pourquoi. Tu te fiches de mon esprit, tu as aimé mon arrogance, ma désinvolture, la facilité avec laquelle je me suis laissée approcher, et ce sont mes yeux , ma bouche, mes seins, mes hanches qui vont achever de te convaincre.
Oui, viens, que je te fasse découvrir que moi aussi je peux désirer.
Laisse moi t’embrasser, goûte-moi et emplis toi de mes parfums. Je peux être généreuse si tu l’es aussi.
Viens et je tenterais de l'oublier.

Oui, c’est bon.

*Barbara
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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...
Judas
[J' suis plus d' ton âge
Mai t' as le goût, a m' regarder
Premier voyage
Je plie le cou, sous tes baisers
T' as poussé doucement ma porte
Refermée
Et tu m' as dit en quelque sorte
"Je voudrais t' aimer"
Et dans le vide, où je m' avance
Un peu cassé
Sans plus rien voir
Plus rien savoir, rien écouter
T' as dit "je veux"
Avec ferveur
Tu t' es couchée ]
*

Cède les étoffes-murailles, lentement, sûrement. On y voit à leur chevet deux galbes couronnés qui font le guet, et la main de Judas de s'y poser comme elle auréolerait un pommeau précieux. La pulpe des doigts retrace le chemin de ronde bâtit par les clavicules légères jusqu'au parapet de l'épaule à nue. Elle est belle Gabrielle, pas comme ces beauté stériles aux yeux profonds comme des douves et au con serré comme des meurtrières. C'est une beauté plus simple et moins prétentieuse, une main tendue. Peut-être a-t-elle la langue piquante, l'esprit aussi affuté qu'une vieille herse qui en a vu passer. Peut-être pas. Elle a ce parfum fané des amours passagères, de celles qui rendent la solitude plus légère.

Judas l'attire à reculons vers la couche aux courtepointes éprouvées, sans cesser d'admirer le spectacle de sa bouche. Une gouttelette d'ichor y est venue se loger, là en commissure. Il y reste suspendu jusqu'à l'instant où, fébrile, il l'espère voir tomber. Le cordage léger ceignant les braies est dénoué, juste assez pour les laisser glisser et découvrir l'arrondi trop modeste de hanches. Toison de ronces douce effleurée, senestre piège sa jumelle pour l'attirer plus encore, là sur son corps a demi allongé. La hauteur de la paillasse est surmontée, il la veut plus audacieuse encore, tant qu'à profiter d'une amante qui a de l'estomac... L'amant timide n'est jamais heureux. Le bonheur est le prix de l'audace.**

Et de l'échancrure, qu'un mouvement fait docile en y roulant ses poings. Viens Gabrielle, chevauche-moi puisque tu as ce cran qui m'affoles, je ne serai pas monture farouche, laisse moi que je te touches. Déjà je baise tes mamelons comme deux perles de rosaire, montre moi que tu as la cuisse hospitalière. Permet-moi de tresser tes cheveux, je m'en ferai un ras-de-cou chaleureux, m'y pendre ne me dérangera pas ce sera un peu comme à la croix de tes bras. Bien sûr que tu sais Gabrielle qu'il y a des hommes qui savent rendre la vie un peu moins monotone. Comme ton Il, comme ton Il.


Barbara*
Félix Lope de Vega**

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Gabrielle_blackney
[Regardez le sourire des hommes.
Oh ! Regardez,
Quand leurs mains se posent sur vous,
Des mains qui vous déshabillent,
Leurs mains vous touchent et ils vous croient
Conquise, soumise.
Elles sont terribles les mains des hommes, vraiment terribles*]


Et celles des femmes peuvent être terribles aussi. Mais peut-être moins que leurs pensées.

Le corps à nu. C’est tellement plus facile que le reste. Un corps, ça n’est rien. Ca affole les yeux des hommes, ça leur tourne la tête, ça les rend fous. Mais ça n’est rien. Juste un corps.
Que Judas le prenne s’il le veut, ça ne compte pas vraiment. Alors Gabrielle va lui donner ce pour quoi elle est venue. Et son corps pourrait bien embarquer son esprit dans son extase s’il est assez doué pour ça.

Elle plante ses yeux bleus dans le regard sombre qui lui fait face et se penche juste assez pour lui attraper les poignets. Ses doigts à elle venant se refermer autour des articulations, étonnamment fines pour un homme, comme deux bracelets d’esclaves. Il est à elle. Elle lui sourit. Les bras de l’homme sont relevés au dessus de sa tête parce qu’elle le veut et elle l’embrasse lentement, tentant de deviner ses pensées d’une langue exigeante et baladeuse. Elle ne ferme pas les yeux, ses baisers là sont réservés à un Autre. Elle y pense forcément à cet Autre puisque Judas lui impose - ou presque - la position qui fut la leur lors de leur première nuit, il y a longtemps déjà dans une chambre d’auberge, loin de Paris. Et plus elle y pense, et plus elle a envie de celui qui est là.

Elle plaque ses reins contre ceux de Judas, deux corps inconnus qui pourtant s’emboitent si bien et Gabrielle conduit la chevauchée indécente, elle dessus, lui dessous, tenant toujours les poignets masculins comme elle a pris les rênes de leur corps à corps. Elle les abandonne pourtant, petit à petit, ses mains descendant le long du corps de Judas au fur et à mesure que son corps à elle se redresse, ajustant la position de son bassin, ses hanches se faisant plus souples, ses cuisses plus tendues et ses mains plus dures.

Allez viens Judas, viens danse avec moi, montre moi ce que tu veux, ce que tu aimes. Tu veux de l'audace, donne moi ce que tu as en échange. Danse avec moi Judas. Let's dance tonight, like you dance with your other ones. Come and dance with me**.

Peut-être bien qu’elle fermera les yeux finalement, juste un instant, ou un peu plus.
Ca dépend un peu de lui aussi maintenant.

*Barbara (je sais, JD Judas l'a déjà mise mais c'est pas le même couplet et je fais ce que je veux d'abord)
** Dansons ce soir, comme tu danses avec tes autres. Viens et danse avec moi.

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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...
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