Gabrielle_blackney
Ce RP se situe dans le futur, après lenfermement de Gabrielle au prieuré. Peu importe quand, juste plus tard
* le titre est une citation de Victor Hugo
* le titre est une citation de Victor Hugo
[Au printemps, tu verras, je serai de retour,
Le printemps, c'est joli pour se parler d'amour,
Nous irons voir ensemble les jardins refleuris,
Et déambulerons dans les rues de Paris
( )
Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà,
Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois,
A voir Paris si beau dans cette fin d'automne,
Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne,
Je tangue, je chavire, et comme la rengaine,
Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne,
Ton image me hante, je te parle tout bas,
Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi*]
- Paris Une taverne quelconque Entre chien et loup
Des jours, des semaines, des mois, Gabrielle ne savait plus vraiment combien de temps elle était restée enfermée dans son prieuré. Quand on était venu lui annoncer quelle était libre, elle avait cru défaillir. Elle ny croyait plus, nattendant plus rien, le monde extérieur sétait réduit, disparaissant entre les épais murs de pierre du prieuré et ses jardins. Seules les lettres quelle recevait lui rappelaient quau-delà du couvent la vie lattendait, le monde continuait. Hors du temps, hors du monde, hors de la vie. Voilà ce quavait été son enfermement. Une parenthèse. Pas enchantée comme avait pu lêtre son voyage avec Enzo, non, juste une parenthèse, noire, sombre. Tout navait pas été négatif certes, elle avait beaucoup médité aux paroles des différents prélats qui sétaient chargés de la remettre sur le droit chemin. Elle avait reçu le sacrement du baptême. Mais si sa foi dans le Très Haut se trouvait confortée par ce séjour, sa foi dans lhumanité, déjà ébranlée, sétait effondrée.
Seul quelquun qui la connaissait bien aurait pu percevoir les changement subtils qui sétaient opérés en Gabrielle. Plus dure, plus froide, avec moins daffect, son visage avait définitivement perdu de sa rondeur, ses joues étaient plus creuses, son sourire plus blasé et son regard bleu bien plus sombre et tourmenté quavant. Oui Gabrielle avait changé mais qui sen apercevrait ?
Quand elle était sortie du prieuré, sa première idée fut daller se saouler dans la première taverne venue. Ce quelle fit avec une délectation et une jouissance énorme. Livresse lui avait fait du bien et elle sétait complue dans cet état trois jours durant. Puis elle était allée aux étuves, sa seule coquetterie depuis toujours. Enfin, remettre des braies, des bas, des bottes, une chemise, un corset, une cape, sentir de nouveau son épée à sa gauche et ses deux dagues sous sa chemise dans leur fourreau de cuir avait achevé de la réconcilier avec elle-même. La seule nouveauté était le chapelet qu'on lui avait donné et qu'elle gardait autour du cou, sur sa peau, comme un collier, même si elle savait que ça n'était pas l'usage. Gabrielle se sentait de nouveau vivante. Vivante et libre.
« Paris ça pue », les mots dEnzo résonnaient encore. Il avait promis de ly emmener, elle y était finalement venue sans lui. Oui, ça puait, ça grouillait, le pire cotoyait le meilleur, le laid se mariait avec le beau, nobles, catins, commerçants, voleurs, artisans, mendiants sy cotoyaient dans une ronde sans fin.
Gabrielle était tombée amoureuse de la ville sitôt les portes franchies. On pouvait sy perdre et cest exactement ce quil lui fallait en ce moment. Oui, Gabrielle se sentait de nouveau vivante. Vivante et libre. Et elle comptait bien en profiter.
Elle était entrée dans cette taverne complètement par hasard. Elle ne savait même pas dans quel quartier elle était. Mais quelle importance ? Tant que lalcool était fort et la compagnie distrayante, le reste importait peu.
Vivante, libre avec aucune envie de penser à demain, à plus tard, juste vivre linstant. Demain serait un autre jour, en attendant, ce soir, Gabrielle était de retour.
*Barbara
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Absente du 2 au 6 avril, pas de RP donc...