Judas
[Dans la chambre, s' est glissée l' ombre,
Je t' aperçois dans la pénombre,
Tu me regardes, tu me guettes,
Tu n' écoutais pas, je m' arrête]*
Glissent les braies, glissent les peaux échaudées, dresse le désir, dresse Gabrielle. D'un mouvement musculeux la carrure sèche de Judas se redresse pour répondre à ses baisers. Les mains se délient pour tomber sur les hanches qui sont fermement empoignées. Oui, dansons Gabrielle, c'est moi qui mène. Comment pourrait-il en être autrement? Lorsque senestre vient agripper ses cheveux, le corps s'étend de nouveau comme un val tranquille, prenant sa source au corps de l'amante. Le paisible est relatif, la dextre trouve un argument terrible au globe qu'il enceint. Ce qu'il voit anime ce qu'il offre, quelques brusques élans conquérants. Prendre Gabrielle n'est pas prendre une forteresse, et est-ce cette escalade aisée qui trouble notre sybarite?
Chassées de coté, des images passées s'enfuient, Judas revient à sa passagère de nuitée. Et les crocs de mordre sa peau, et les gestes de l'asservir un peu. Viens Gabrielle, viens donne moi ta langue, je la veux lascive. Non pas dans le cou, ce n'est pas assez. Non pas sur l'épaule, ce n'est pas encore. Pas non plus sur le ventre, descend que je te montre. Oui, voilà, je te veux là, c'est un peu Elle sur les falaises de bretagne... Et le frisson qui lui remue l'échine, et sa bouche entrouverte, bien sûr que c'est Elle et la brise froide des barbares. Les images reviennent, là sous les paupières, c'est aussi bon que la première fois, d'ailleurs avec Elle c'est toujours la première fois.
Le mâle accompagne l'abandon général, oui ses yeux restent clos quand il la repousse un peu pour mieux venir la dominer. Et lorsque d'une main douce et peu tendre à la fois il vient écarter l'étau de ses cuisses pour s'y abreuver, il réinvente même les stigmates de la Roide. Trouble grandit, lentement, sûrement. C'est que le palais gourmet ne la reconnait pas. Est-elle plus doucereuse ou plus piquante? Les paupières se froissent et les cils frissonnent. Judas s'agace, quitte les lieux sans refermer la porte. Un myriade de petits baisers au gout de cyprine s'étiole jusqu'au menton fin, Von Frayner décide d'embrasser à sa façon, celle pour laquelle il ne sollicitera pas le gout.
Mais prendre Gabrielle n'est pas prendre une forteresse, et même quand il la besogne pour oublier sa peau sans embruns armoricains, l'essence de son malaise croît. L'accueil est différent. Elle est différente. Et après tous les efforts déployés pour garder un tant soit peu de concentration ses yeux s'ouvrent en grand, Judas en a perdu tout son mordant.
Tu n'es pas Elle. Tu es Gabrielle.
Il se retire, presque blessé. Et les corps lentement de séparer.
Pardonne moi.
*Barbara
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Je t' aperçois dans la pénombre,
Tu me regardes, tu me guettes,
Tu n' écoutais pas, je m' arrête]*
Glissent les braies, glissent les peaux échaudées, dresse le désir, dresse Gabrielle. D'un mouvement musculeux la carrure sèche de Judas se redresse pour répondre à ses baisers. Les mains se délient pour tomber sur les hanches qui sont fermement empoignées. Oui, dansons Gabrielle, c'est moi qui mène. Comment pourrait-il en être autrement? Lorsque senestre vient agripper ses cheveux, le corps s'étend de nouveau comme un val tranquille, prenant sa source au corps de l'amante. Le paisible est relatif, la dextre trouve un argument terrible au globe qu'il enceint. Ce qu'il voit anime ce qu'il offre, quelques brusques élans conquérants. Prendre Gabrielle n'est pas prendre une forteresse, et est-ce cette escalade aisée qui trouble notre sybarite?
Chassées de coté, des images passées s'enfuient, Judas revient à sa passagère de nuitée. Et les crocs de mordre sa peau, et les gestes de l'asservir un peu. Viens Gabrielle, viens donne moi ta langue, je la veux lascive. Non pas dans le cou, ce n'est pas assez. Non pas sur l'épaule, ce n'est pas encore. Pas non plus sur le ventre, descend que je te montre. Oui, voilà, je te veux là, c'est un peu Elle sur les falaises de bretagne... Et le frisson qui lui remue l'échine, et sa bouche entrouverte, bien sûr que c'est Elle et la brise froide des barbares. Les images reviennent, là sous les paupières, c'est aussi bon que la première fois, d'ailleurs avec Elle c'est toujours la première fois.
Le mâle accompagne l'abandon général, oui ses yeux restent clos quand il la repousse un peu pour mieux venir la dominer. Et lorsque d'une main douce et peu tendre à la fois il vient écarter l'étau de ses cuisses pour s'y abreuver, il réinvente même les stigmates de la Roide. Trouble grandit, lentement, sûrement. C'est que le palais gourmet ne la reconnait pas. Est-elle plus doucereuse ou plus piquante? Les paupières se froissent et les cils frissonnent. Judas s'agace, quitte les lieux sans refermer la porte. Un myriade de petits baisers au gout de cyprine s'étiole jusqu'au menton fin, Von Frayner décide d'embrasser à sa façon, celle pour laquelle il ne sollicitera pas le gout.
Mais prendre Gabrielle n'est pas prendre une forteresse, et même quand il la besogne pour oublier sa peau sans embruns armoricains, l'essence de son malaise croît. L'accueil est différent. Elle est différente. Et après tous les efforts déployés pour garder un tant soit peu de concentration ses yeux s'ouvrent en grand, Judas en a perdu tout son mordant.
Tu n'es pas Elle. Tu es Gabrielle.
Il se retire, presque blessé. Et les corps lentement de séparer.
Pardonne moi.
*Barbara
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "