Ashabie
Après-midi bien froide bien que quelques rayons de soleil transpercent les nuages.
Les ruelles de Paris sont peuplées de monde. Des cris, des rires, des bousculades, tout est animé. On se croirait dans un rêve, celui dans lequel on imagine un village un peu plus vivant que celui que lon voit quotidiennement
Loin dun rêve utopique cependant, les ruelles sont sales, autant que les gens. Est-ce bien ici lendroit le mieux famé de la ville ? On pourrait en douter, et pourtant, oui cest bien ici. Finalement cest toujours mieux que la cour des miracles, ou même que les villages constituants le royaume de France
Une jeune femme, guère plus grande quun enfant de douze ans, les pieds nus et une simple chemise sur le dos, arpente les ruelles puantes de la ville.
Elle avait fait du chemin pour arriver jusque là. Son frère avait pris contact avec elle, cela faisait longtemps quils navaient pas échangé quelques mots, pour lui proposer de monter à Paris, comme elle lavait toujours souhaiter.
Elle navait pas hésité à partir. Pourtant elle pensait que Sémur serait sa dernière destination, comme devait lêtre Dieppe avant cela, mais il nen était rien. Ashabie était une fille du voyage, ne prenant que son petit sac de cuir, une miche de pain et sa lyre quelle affectionnait tout particulièrement.
Le voyage jusquà Paris avait été le moins long quelle avait effectué depuis quelle était née il ne fallait peut-être pas aller bien loin pour trouver le bonheur.
Bonheur, notion quelle ne connaissait que peu, quelle pensait avoir trouvé aux bras de Tamarin, coureur de jupons renommé, mais non, il fallait encore quelle parte. Quelle laisse tout derrière elle, sans prévenir personne dautre que son frère. Même ses amis ne savaient pas où elle se trouvait, ni même sa sur.
Elle ne savait pas en quittant Sémur, quel genre dhistoires elle allait vivre. En chemin elle avait rencontré du monde, des malades la plupart du temps. Elle avait même rencontré une diseuse de bonne aventure avec qui elle avait pris la route quelques heures.
Pour gagner son pain elle devait faire la manche. Nhésitant pas à frapper à la porte des fortunés pour parvenir à manger. Pour boire ce nétait pas difficile, il suffisait daller au lavoir quand personne ny était, pour éviter de se faire chasser.
Cétait bien une fille perdue qui arrivait dans la grande ville quétait Paris. Ashabie avait peur de tout ici, pourtant elle naurait pas dû, ça ne pouvait pas être pire que ce quelle avait vécu étant petite.
Il fallait se rendre à lévidence, Paris était comme les autres villages, avec quelques rues de plus !
Une femme potelée et âgée venait de lui prendre le bras. Ashabie se tourna, surprise et avec un regard de dégoût. Les dents que la dame étaient plus sombres que le sac de cuir de la jeune Ashabie.
Oh ma petite chérie tu tes perdue ? Cest quoi ton petit nom ma belle ?
La jeune fille essayait tant bien que mal de défaire de létreinte de la dame mais en vain. Elle navait plus le choix, il fallait quelle réponde.
Jmapelle comme jpeux ma tite dame, on choisi pas toujours cquon a ni cqu'on est.
Jcherche euh lpont neuf. Sauriez pas où quy strouve par hasard ?
La petite commençait à prendre de lassurance. Elle regardait la vieille dun air malicieux et limite moqueur.
Jchuis sûre que si vous lsavez !
Alors dis moi dont cque tu veux la gueuse pour quen rtour je sache où jdois mrend
La dame âgée ne savait plus si elle devait se méfier. Puis elle lâcha le bras dAshabie comprenant quelle ne se laisserait pas faire si facilement.
Elle pointa ensuite du doigt le lieu où devait de se rendre la jeune fille. Elle sessuya le nez avec le revers de sa manche.
Tu me plais bien ma petite.
Je veux rien en échange vas, tas lair assez paumée comme ça pour que je tembête plus longtemps.
Bonne chance et surtout ne vas pas trop près de la cathédrale !
Quelle cathédrale ? Elle est bien gentille elle verrait bien. Elle allait déjà dans la direction montrée par la vieille dame. Plus Ashabie avançait, plus les rues étaient agréables à longer. La Seine était juste là ainsi que le pont. Elle se renseigna une nouvelle fois, cétait bien ici. Le cur palpitant elle avança encore.
Les gens étaient propres ici. On pouvait réellement reconnaître leur couleur de peau. Lodeur avait également changé. Il ne fallait pas quAshabie savise à faire la manche ici, elle risquait de se faire ramener chez les malpropres à coup de pieds dans le train. Pourtant cest ce dont elle avait lair ici, une malpropre, avec ses pieds sales, sans chausses et sans vêtements lui appartenants vraiment.
La jeune fille regardait autour delle, bouche bée, puis le sourire aux lèvres. Lambiance était certes moins festive mais latmosphère, elle, nétait pas aussi étouffante. Un endroit charmant en plein Paris. Cétait grand, cétait beau, cétait le
PONT NEUF !
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Castel d'Avalon - Atelier des 1001 Créations
Les ruelles de Paris sont peuplées de monde. Des cris, des rires, des bousculades, tout est animé. On se croirait dans un rêve, celui dans lequel on imagine un village un peu plus vivant que celui que lon voit quotidiennement
Loin dun rêve utopique cependant, les ruelles sont sales, autant que les gens. Est-ce bien ici lendroit le mieux famé de la ville ? On pourrait en douter, et pourtant, oui cest bien ici. Finalement cest toujours mieux que la cour des miracles, ou même que les villages constituants le royaume de France
Une jeune femme, guère plus grande quun enfant de douze ans, les pieds nus et une simple chemise sur le dos, arpente les ruelles puantes de la ville.
Elle avait fait du chemin pour arriver jusque là. Son frère avait pris contact avec elle, cela faisait longtemps quils navaient pas échangé quelques mots, pour lui proposer de monter à Paris, comme elle lavait toujours souhaiter.
Elle navait pas hésité à partir. Pourtant elle pensait que Sémur serait sa dernière destination, comme devait lêtre Dieppe avant cela, mais il nen était rien. Ashabie était une fille du voyage, ne prenant que son petit sac de cuir, une miche de pain et sa lyre quelle affectionnait tout particulièrement.
Le voyage jusquà Paris avait été le moins long quelle avait effectué depuis quelle était née il ne fallait peut-être pas aller bien loin pour trouver le bonheur.
Bonheur, notion quelle ne connaissait que peu, quelle pensait avoir trouvé aux bras de Tamarin, coureur de jupons renommé, mais non, il fallait encore quelle parte. Quelle laisse tout derrière elle, sans prévenir personne dautre que son frère. Même ses amis ne savaient pas où elle se trouvait, ni même sa sur.
Elle ne savait pas en quittant Sémur, quel genre dhistoires elle allait vivre. En chemin elle avait rencontré du monde, des malades la plupart du temps. Elle avait même rencontré une diseuse de bonne aventure avec qui elle avait pris la route quelques heures.
Pour gagner son pain elle devait faire la manche. Nhésitant pas à frapper à la porte des fortunés pour parvenir à manger. Pour boire ce nétait pas difficile, il suffisait daller au lavoir quand personne ny était, pour éviter de se faire chasser.
Cétait bien une fille perdue qui arrivait dans la grande ville quétait Paris. Ashabie avait peur de tout ici, pourtant elle naurait pas dû, ça ne pouvait pas être pire que ce quelle avait vécu étant petite.
Il fallait se rendre à lévidence, Paris était comme les autres villages, avec quelques rues de plus !
Une femme potelée et âgée venait de lui prendre le bras. Ashabie se tourna, surprise et avec un regard de dégoût. Les dents que la dame étaient plus sombres que le sac de cuir de la jeune Ashabie.
Oh ma petite chérie tu tes perdue ? Cest quoi ton petit nom ma belle ?
La jeune fille essayait tant bien que mal de défaire de létreinte de la dame mais en vain. Elle navait plus le choix, il fallait quelle réponde.
Jmapelle comme jpeux ma tite dame, on choisi pas toujours cquon a ni cqu'on est.
Jcherche euh lpont neuf. Sauriez pas où quy strouve par hasard ?
La petite commençait à prendre de lassurance. Elle regardait la vieille dun air malicieux et limite moqueur.
Jchuis sûre que si vous lsavez !
Alors dis moi dont cque tu veux la gueuse pour quen rtour je sache où jdois mrend
La dame âgée ne savait plus si elle devait se méfier. Puis elle lâcha le bras dAshabie comprenant quelle ne se laisserait pas faire si facilement.
Elle pointa ensuite du doigt le lieu où devait de se rendre la jeune fille. Elle sessuya le nez avec le revers de sa manche.
Tu me plais bien ma petite.
Je veux rien en échange vas, tas lair assez paumée comme ça pour que je tembête plus longtemps.
Bonne chance et surtout ne vas pas trop près de la cathédrale !
Quelle cathédrale ? Elle est bien gentille elle verrait bien. Elle allait déjà dans la direction montrée par la vieille dame. Plus Ashabie avançait, plus les rues étaient agréables à longer. La Seine était juste là ainsi que le pont. Elle se renseigna une nouvelle fois, cétait bien ici. Le cur palpitant elle avança encore.
Les gens étaient propres ici. On pouvait réellement reconnaître leur couleur de peau. Lodeur avait également changé. Il ne fallait pas quAshabie savise à faire la manche ici, elle risquait de se faire ramener chez les malpropres à coup de pieds dans le train. Pourtant cest ce dont elle avait lair ici, une malpropre, avec ses pieds sales, sans chausses et sans vêtements lui appartenants vraiment.
La jeune fille regardait autour delle, bouche bée, puis le sourire aux lèvres. Lambiance était certes moins festive mais latmosphère, elle, nétait pas aussi étouffante. Un endroit charmant en plein Paris. Cétait grand, cétait beau, cétait le
PONT NEUF !
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