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[RP] les Pont Notre-Dame et Petit Pont: passer la Seyne

Maelisse@
Elle frissonna quand il lui toucha la main, douce chaleur des prémisses de sentiments. Elle ne retira pas sa main, mais plutôt entre lassa ses doigts aux siens.

La nuit commençait sa descente, et le soleil prenait sa couleur orange, Maelisse regardait le spectacle avec des yeux d enfants, elle adorait ce miracle de la nature.
De longues minutes s écoulèrent sans qu’aucuns mots ne sortirent de leur bouche, tout deux profitaient du moment présent, être la l un à coté de l autre.

Puis maelisse rompu le silence, avec sa douce voix:


Il va falloir que je parte cette nuit ou demain a l aube...je dois rentrer chez moi.

Elle laissa, sa tète tomber sur l épaule de Vegastar et soupira...

J aimerais visiter la rochelle aussi, ce doit être une ville très jolie...

Elle ferma les yeux, et se laissa s enivrer de son parfum.
---fromFRvegastar
La nuit s'imposait au jour lentement, les couleurs se melangeaient dans le ciel et, avec Maelisse a ses cotés, il appreciait ce spectacle. Leurs mains s'etaient inevitablement unies, quelquechose naissait a cet instant precis il l'avait bien deviné.

Le silence fut brisé et il se sentit tout a coup mal, elle lui parlait de son depart, ce soir ou demain, la peur de ne plus la revoir l'avait envahi. Pourquoi s'emballer pour une personne que l'on vient a peine de rencontrer? L'amour peut etre parlait..L'espoir revint lorsqu'elle exprima son desir d'aller un jour a La Rochelle.

Peut etre pourrais je vous y emmener un jour Maelisse. J'aime bien voyager et, il serait bien plus prudent de voyager a deux dans votre etat. Et puis..ce serait l'occasion de nous revoir...

Son coeur s'etait affolé en la sentant sur son epaule, il se retourna delicatement et lui prit les deux mains, melant ses doigts aux siens, son regard uni a celui de Maelisse.

Pour ce soir, evitez de voyager c'est trop dangereux, partez plutot demain. Je ferais un bout de route avec vous. Si vous le desirez nous pouvons trouver un petit hostel convenable pour la nuit, ce sera plus confortable pour le bébé.

Ses levres s'approcherent des siennes lentement, mais tres vite il les deposa sur sa joue, baiser farouche et timide a la fois. Simple baiser qui lui permis de gouter a la douceur de sa peau, et a son parfum envoutant.

Qu'en pensez vous?
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Maelisse@
Ce baiser sur la joue…ses lèvres sur sa peau… frisson parcourant le corps, Maelisse commençait à être transportée dans l univers doux de l engouement. Il semblait prévenant, elle aimait ça, elle en avait perdu l habitude…

Il avait raison, partir ce soir ne serait pas prudent, surtout pour le bébé. Il fallait trouver une auberge calme pour y passer la nuit et elle partirait au petit matin.
Aller voir La Rochelle avec lui, idée si merveilleuse, la ville n en serait que plus belle.


Et bien je dois dire que d être accompagne par votre personne pour le voyage, me rassurerais.

Sans avouer que l idée de partir en voyage autre que pour rentrer chez elle, avec lui, ne lui était pas désagréable.

Je sais qu’il y a une auberge a la sortie de la ville, qui est très calme, loin de toute l effervescence de la capitale. Nous devrions nous y rendre, et voir s il y a encore des chambres.

Elle lui redonna un baiser sur la joue, et se leva doucement. Cette journée avait était des plus surprenante, comment ce terminerait la soirée, Maelisse n en savait rien, mais il lui avait enjolivé la journée.

Ils se retrouveraient autour d un bon repas, discutant de leur vie, surement l atmosphère serait des plus chaleureuse, et elle serait bien.

Elle se tourna vers lui en lui souriant, lui tend la main.


Vous venez ? Nous allons nous restaurer avant de passer la nuit.
---fromFRvegastar
Il etait heureux, presque soulagé qu'elle acceptait sa compagnie pour se rendre a La Rochelle, son but n'etait pas vraiment de voyager mais cette surprenante rencontre lui donnait des ailes et des milliers d'envies dont la plus grande etait de passer plus de temps avec cette jeune femme incroyable.

Il fut d'autant plus ravi qu'elle daigna rester cette nuit encore dans la capitale, sans vraiment la connaitre encore, il se faisait deja beaucoup de soucis pour elle, se sentant meme responsable de sa personne.

Un baiser sur sa joue rosie et il fut transporté au paradis, ses levres douces et chaudes le faisaient frissonner, il sa languissait de ne pouvoir l'embrasser. A son tour il se leva et joigna sa main a la sienne, soignant son sourire pour la charmer autant qu'elle l'envoutait.

Je vous suis Maelisse, cette petite auberge sera parfaite pour diner et dormir. Nous pourrons ainsi mieux parler de ce petite voyage vers La Rochelle, sachez que je vous suivrais.. jusqu'au bout du monde..euh non ne t'affoles pas trop Vega tu vas la faire fuir.. jusque la bas si je vous suis de bonne compagnie bien sur

Il entrelaçait ses doigts aux siens, et se sentait appaisé, c'est vrai qu'au depart il avait hesité a venir ici, Sarlat etait tres bien, pourquoi partir si loin pour acheter si peu? Le destin avait fait tres fort aujourd'hui, il n'oublierait certainement pas de remercier ce cher Aristote pour cette fabuleuse rencontre.

Le regard complice et cette sensation de bien etre, ils allaient vers la petite auberge, comme deux adolescents qui vivent leurs premieres experiences de la vie
_________________
---fromFRAntonin Dubois
Foutu soleil. S'pas tous les jours qu'Antonin se le pense, il aurait plutôt tendance à aimer sa ville éclairée par l'astre, ça la fait comme neuve, comme si la vieille dame avait changé de robe, renouvelé ses fanfreluches, mais aujourd'hui le printemps lui sourit pas. Il a le rayon trop verticale et allez savoir pourquoi, c'est sur sa pauvre carcasse qu'il s'obstine à cogner.

Ho pour un jour d'hiver, il aurait pas craché sur l'affaire, de la chaleur quand les doigts vous piquent à en faire mal, et qu'encore il faut s'estimer heureux parce que vous les sentez toujours vivants sous les charges, c'est jamais de refus. Sauf que pour l'heure, la chaleur il la produit lui même. Il avait pas besoin d'apport extérieur.

C'est M'sieur Dame s'installent à la capitale. Ils débarquent tous frais de leur province, fleurant bon la terre qui s'étend de l'autre côté du mur, tout esbaudis devant la foule et les enfilades de rues. Même la Seyne leur fait des yeux en soucoupes et leur arrache des grands hoooooo et haaaaa, alors que c'est jamais qu'un trou rempli de flotte qui a joué les pique assiette dans les lits de ses petits frères.

Parait que ça sort de terre pas plus gros que l'asticot d'un nouveau né et qu'à arpenter les terres, ça se gonfle d'orgueil jusqu'à devenir cette charrieuse de merdasse, cette spécialiste du boueux puant, la Seyne. Pour y pêcher, t'as plus vite fait de tailler des marches pour te faire un escalier jusqu'au fond, de toute façon même les poissons te remercient de les sortir de là. Les seules poiscailles au monde à se faire bouloter avec le sourire. Le prochain messie, c'est par là qu'il passera, juste qu'y'aura pas un parigot pour croire au miracle, traverser la largeur de flotte, n'importe quel poivrot est capable de le faire. C'est du solide.

La caisse calée au milieu du dos, les yeux comptant le nombre de fois où apparaissent les bouts de ses pompes sur les pavés, l'Antonin fait la route. Du relais des voyageurs à l'hôtel des néo-urbains. C'est la douzième fois qu'il se tape l'aller retour. Ils ont pas voulu prendre quelqu'un d'autre pour aider. Parait qu'il a bonne allure et larges épaules. Radins oui ! Par contre, ils ont fait faire le voyage à toutes leurs affaires, c'est qu'il faudrait pas se retrouver à poil dans la câaaaaapitale comme elle dit la dame. Même la pince à sucre est de la migration et la garce, elle pèse son poids.

De l'esclavagisme, voilà s'que c'est, y'a pas d'autre mot et pas besoin de causer de leur colonies pour en être. C'est un gentil gars le déménageur, patient et coulant avec les patrons. Un peu par obligation bien sûr, tant que les écus n'ont pas changé de mains, il fait pas bon se plaindre. Sauf que quand il a trébuché, que la fatigue lui a brouillé le regard, que la sueur lui brulait les yeux et qu'il a entendu la grosse vache s'écrier que non non ne vous inquiétez pas le vase de tantine n'est pas fêlé ... il a eu comme un sursaut d'humanité. Un coup à se serrer la ceinture pour la semaine mais qui sur le moment vous fait glapir un bord
el, ça défoule !

Sans sourire annonciateur, il s'est redressé, a épousseté ses nippes qui ne valent même pas cette peine et a repris la malle à pleins bras, pour la lâcher délicatement sur le pieds botté de la mégère.


Ben maint'nant, la soupière fuit et bonsoir.

Dans les vagissements de la femme et sous les imprécations de son gros mari, il les a planté sur le pavé avec leur malle, c'est remis les reins en place et il est allé dépensé l'argent qu'il n'avait pas gagné avec ses camarades besogneux qui tenaient le siège d'un vieux troquet. Et merde.
Safranne
[Tôt un matin de février enveloppé dans une légère brume]

Les cloches sonnaient dans la ville de Paris. Et déjà, je passais une robe ample tout juste cintrée par d'une cordelette qui soutenait ma besace à fioles. Les habitants des villes se ressemblaient tous : affairés dès la première heure, tous enivrés avant que ne sonne la dernière.

Et tous avaient des brulures superficielles à nettoyer, des prétendues douleurs aux dents, un furoncle qui ne partait pas... Cependant, il y en avait, assez nombreux, qui souffraient vraiment. Et ceux-ci, je ne savais pas quoi en faire. Les gestes de bases ne guérissaient pas des boules grossissantes dans la bouche, ne pouvaient sauver le membre d'un homme à demi-arraché par un coup de haches, ni sauver d'une prochaine fausse-couche...

Alors je faisais semblant de savoir.


La bonimenteur, la marchande d'élixirs universels que je suis, ne pouvait pas écarter ces personnes. Et c'est la honte dans l'âme et la main tendue vers leurs pauvres économies, que je leur donnais, l'air faussement confiante, un sirop à base d'alcool et de quelques herbes médicinales qui n'auraient aucun effet.

Sur le pont, je voyais les premiers parisiens circuler. Je pris une caisse et me juchai dessus criant à pleine gorge au dessus des bruits de charrues transportant vers les halles, oies et autres volailles qu'on allait bientôt passer à la casserole.

Dames et Sieurs, Gens de bien et Gens de peu... J'suis Safranne la Guérisseuse aux mains d'or, Safranne LaFiole. J'ai parcouru nomb'de villes pour soulager la souffrance... La souffrance qui vous empêche de porter un sac de grain...

Je prends à parti une vieille dame se tenant à sa canne.


... qui vous empêche d'danser, d'mastiquer un bon morceau d'boeuf... Et j'sais que vous n'avez pas de quoi aller quérir un médecin. Qu'est ce qu'la guérison cont' seulement 3 écus, dites moi, mes braves? 3 écus ! 3 écus pour cet élixir universel qui guérira tous vos maux... Pour ceux qui ont des membres à remettre à leur place, mes mains font des miracles !! Allez mes braves, v'nez sans crainte aucune ...


Je sortis une fiole en verroterie rouge:


Celle-ci, c'est une spéciale. Elle redonne vaillance au plus couard, et n'import'quel freluquet devient un colosse inébranlable! Cont' 16 écus, c'est donné!..............Allez approchez, mes braves ! Approchez!
Erling
Fin Février à Paris... Quelle idée de venir ici en cette saison...
Pas une feuille sur les arbres, et pour ainsi dire pas ame qui vive...

Et ce vent, ce damné vent qui me gèle les os, à moins que ça ne soit l'approche de cette date fatidique...

Mais quelle idée, quelle idée d'avoir accepter...
Trop bon... Je suis trop bon...

Aller défier des Dames Blanche lors d'un tournois moi qui hait toute forme de violence...
Mais quelle idée d'être noble aussi... Si je n'étais qu'un simple roturier, rien de tout cela ne pourrai m'arriver...

Ah, et voila ce pont, palais des courant d'air mais lieux où les badauds se pressent, va savoir...
Les parisiennes sont forts belles, mais fort pimbêches aussi...

Mais demain, je reprend la route, direction ce manoir, source de bien des malheurs...
Ne pas y aller, autant me pendre....
Y aller, c'est à vrai dire une maigre différence...

Ah, mais c'est quoi cet attroupement ? Un troubadour, un nouveau marchand de tissus venant de Genes ?


Elle redonne vaillance au plus couard, et n'import'quel freluquet devient un colosse inébranlable! Cont' 16 écus, c'est donné!..............Allez approchez, mes braves ! Approchez!

Si seulement ça existait...
Un premier passage, la vendeuse est fort belle, un sourire angelique, des dents blanches magnifique, une robe qui voile ses formes...

Ah, allez soyons fous...

Demi tour, et allons voir....


C'est pas un peu cher cette fiole pour de la force ?
Et les effets, c'est quand ?
Safranne
Les effets? C'est dans la nuit, mon ami!

Ouep, il me faudrait bien une nuit pour prendre la fuite vers un autre coin de Paris. Pour mettre de la distance entre moi et celui qui allait avoir une drôle de diarrhée dans la nuit. Avait-il prévu des braies de rechange pour pallier à l'inévitable? Je m'approchai de la futur victime, prenant soin de ranger la fiole dans ma robe, souriant de toutes mes dents de renard filou.

Blond, un brun mielleux dans le regard, même son attitude laissait transparaitre une certaine anxiété. Frêle de corpulence, pas étonnant qu'il lui demande une fiole sensée compenser les muscles qu'il n'avait pas. Un sourire charmeur, un de ces sourire large de galants qui n'acceptent aucune fuite de leur proie: "une femme chassée, est une femme acquise".


Je fis le tour du bonhomme. Tissu de bonne qualité. Lavé dernièrement. Pas de crasse sur les mains. Il était un nanti, ça ne faisait pas l'hombre d'un doute. Et si sa lourde cape ne cachait pas sa bourse, j'aurais pu à loisir deviner le montant de ses écus.

Bourgeois? Noble? Rentier? Tout chez lui respirait la richesse et l'oisiveté.

Je pouvais gonfler le prix. Une bonne pêche aux bêtas se présentait ce matin :


36 écus pour la fiole du Taureau.

Je sortis la petite bouteille rouge et la fis miroiter devant ses yeux.
Erling
Bougrement belle la demoiselle en plus...

Ce petit sourire, ses yeux rieurs, son teint hallé en cette saison...

Voila une demoiselle qui déplairait sans aucun doute à ma mère mais qui à moi me conviendrai fort bien...

Et la voila qui me met la fiole sous le nez...
Mes yeux qui cherchent la belle et son regard qui me trouble d'un coté, et de l'autre ma peur panique de prendre une rouste par une belle, ou une moins belle, en jupette...

Et la couleur, quelle belle couleur, non, le rouge ne m'attire pas, mais ce regard profond...

Allez on se secoue les méninges...
Les femmes te fairont toujours perdre la raison je crois...
Et si tu n'as pas de solution, d'ici une semaine tu seras de la charogne pour chiens affamés au milieu d'un bois...
A moins que tu n'y ailles pas, et là sans compter sur la honte que ta mère aura, elle viendra te tuer de ses propres mains...


Trente six écus !
A ce prix la j'en ai deux j'espère !!


Un petit sourire, on va bien voir, tout n'est que troc et echange après tout...

Allez pour quarante je t'en prend deux et tu me rajoutes un onguent contre les coups !
Safranne
J'esquissai un sourire. Le voilà qui marchandait. Et bien allons y à coeur joie et négocions.

Une fiole et une seule. Je n'en ai qu'une... 45 écus c'est : pour la marchandise, un onguent et une poignée de main. Allez, bonhomme, comme vous m'êtes sympatique, j'peux même vous raconter une histoire ben drôle, histoire d'vous délier la mâchoire qu'vous avez d'ben crispée...


... Et de vous faire délier votre bourse. Un battement de cils. Mais pas trop non plus. Sinon j'aurais manqué ma vocation de fille des trottoirs.

C'est quoi ton p'tit nom joli coeur? J'garde en tête tous mes futurs clients fidèles... Moi c'est Safranne si tu m'as pas écouté comme y'faut tantôt. Tu peux m'trouver ici tous les samedis et jeudi matin sur c'pont, au cas où tu t'décides plus tard.

Je fis mine de ranger mon estrade de fortune et de remballer bien à l'abris ma fiole avec ses camarades de verres. Lui faire croire qu'il allait manquer sa chance. Le presser un peu dans sa décision. Ne jamais les laisser le temps de réfléchir. D'autres clients potentiels étaient venu écouter la conversation, mais ne semblaient pas être plus enclins que ça à m'acheter quoi que ce soit. Tant pis, contentons nous de ce jeune coq aux plumes d'argent.

La cloche d'une église proche sonnait les huit coups de la matinée. La foule de passage s'épaississait. Je manquai des clients, et pour le moment, en une demie-heure je n'avais rien vendu. Il faudrait pas que le jeunot me fasse perdre trop de temps en parlementation.

Ce jeunot... qui finalement devait avoisiner mon âge, hésitait, passant d'une jambe à l'autre, son esprit calculant vite...Il va refaire une offre à coup sûr.
Erling
Mince la voila qui remballe...
Et puis j'ai pas le temps...

Quarante cinq écus c'est un vol manifeste, c'est sur...

Bon alors je fais quoi...
J'ai froid aux pieds... Mais je dois avoir l'air fin à me dandiner comme ca moi tiens !!!

Mais quel regard, quel regard...

Et ce prénom, Safranne... melange de soufre et de safran...

Bon allez je fais quoi... Car le temps qu'elle repasse, je serai surement mort si je ne me decide pas...


Bon, allez pour te faire plaisir, quarante écus l'onguent et la potion, et même, je te baise la main...

Regard ravageur qui fait tomber les midinettes, m'est avis qu'avec elle c'est un coup d"pépée dans l'eau mais bon, qui ne tente rien n'a rien...

Sortie de bourse bien rempli rapide, le cuir et le son chantant des écus devrai finir de la persuader...
Safranne
Dommage qu'j'ai pas une fiole pour t'déboucher c'qui te reste d'oreilles, hein! J'ai pas dit 40, mais 45! Si t'as un trou dans ta bourse, c'est p't'être mieux qu'tu voix quelqu'un d'autre que M'zelle Safranne. Un tisserand ça sera plus dans tes b'soins.

Sourire ravageur pour petite empoulée des basses tavernes. Non mais, dis-donc il me prenait vraiment pour une de ces oies blanches qui bafouillent devant le moindre minois alléchant? Il se croyait devant une de ces nobliotes qu'ils croisaient dans les diners mondains ou quoi? Il commençait sérieusement à m'agacer. Le remettre à sa place et vite fait:

45. Dernier prix. Sinon, t'as plus qu'à te faire pousser d'nouveaux bras un peu plus virils... Un peu plus dignes d'un homme, un vrai.


Le provoquer. Le secouer. Le décider.

Ce n'était pas la première fois qu'un pourceau de sang bleu venait frôler ma robe dans l'espoir de toucher à mon jupon. Je le voyais à son regard faussement courtois, qui convoitait bien plus qu'une petite fiole. Pas que ça ne soit inenvisageable. Mais il fallait vraiment que je crève la faim pour ça. Non, si j'arrivai à vendre cette fiole, mes jupons resteraient à leur place au moins une bonne semaine.

Le dindon de ma farce faisait la grimace. Il ne devait même pas mettre ce prix pour une catin, alors pour sa fierté d'homme?

Je fis rouler la fiole dans ma paume, le fixant du regard, impassible. Ce serait 45. Alors que ce que j'y avais mis m'aura coûté tout au plus 4 écus. Une sacrée plus value. Allez mon coco, prends là cette fiole. Elle est déjà à toi....Allez, vaurien, prends, laisse toi faire...
Ellya
[Un froid et pluvieux jeudi matin]

Elle avait voulu se rendre à Paris. Avait longtemps médité sur le " comment " et le " avec qui ". Pas facile de se lancer à la conquête d'une grande ville quand on se perd facilement dans sa propre maisonnée... Et, sur qui était-elle tombée pendant ses tergiversations?! Le prévôt!

Somnolant sur le banc du réfectoire, de la bave figée sur le menton, il était là. Et la jeune sœur eut bien évidemment un éclair de génie! Qui était mieux placée que le prévôt Kronembourg pour l'escorter, elle, une jeune Cistercienne, dans les rues désirées de Paris?!

Et sitôt dit, sitôt fait. Les sots résistent difficilement aux caprices des enfants. Le voyage n'avait pas été aussi agréable qu'elle l'aurait souhaité. Quel galant garde du corps! Il ronflait, jurait, et je vous passe les détails les plus ragoutants...

Et cette ville, qu'elle imaginait joyeuse, féérique même! Avec de beaux hommes dans chaque recoin de rue, de délicats parfums, et d'autres détails tout aussi exaltants les uns que les autres.
Et cette ville, elle la connut froide, humide et ... effrayante!

*Quelle idée d'être venue ici! Tout est de la faute du soldat!*
Regard noir vers ce dernier.
*Il aurait dû me prévenir de l'état de cette ville!*

Boudeuse, elle descendit vivement de la carriole une fois celle-ci arrêtée, et commença à parcourir quelques rues. Ne faisant pas même attention au soldat *Si je me perds, il n'aura qu'à s'expliquer auprès des miens, na* elle continuait ses découvertes, recouvrant peu à peu sa bonne humeurs.

Capuche abaissée pour ne point à avoir à souffrir de la fine pluie, elle trouva avec bonheur de nombreuses petites échoppes. Courant d'une à l'autre, elle se rasséréna. Ce voyage n'était pas une si mauvaise idée finalement.

Elle tourna vivement la tête, cherchant de droite et de gauche son "garde du corps". Rassurée, elle le vit en train de s'attarder devant un marchant ambulant. Se déplaçant vers lui, elle passa devant une encapuchonnée entourée de plusieurs personnes.

Intriguée, Ellya se fraya une place pour voir l'objet de l'attraction de tous ces gentilshommes.

Plusieurs petits flacons défilaient devant ses yeux, tous plus jolis les uns que les autres. La vendeuse, crasseuse et bien couverte, ne laissait son visage à découvert.

La curiosité du contenu des flacons l'emportant sur celle de l'identité de la femme, la jeune sœur s'adressa à cette dernière:


C'est du parfum, dans vos flacons?
Safranne
Le blondinet hésitait encore et encore, mais le petit jeu avait ameuté une bonne petite peuplade curieuse de connaitre ce qui faisait à ce point rougir le bellâtre. Car il rougissait, malmené par mes manières un peu braque et mon sourire de renarde rusée.

La pluie commençait à mouiller ma cape, et bien malgré moi je manquais de réprimer un soupire de lassitude qui sortit la bonne poire de sa valse d'hésitation... et prit ses jambes à son cou, comprenant enfin qu'on se jouait de lui, et qu'à mon petit jeu il en sortirait toujours perdant.

Cependant, je raffermissais mon sourire sur mon visage : le troupeau d'oies blanches m'entouraient toujours, subjugués par les fioles multicolores et mystérieuses.

Un homme édenté et affreux d'aspect, croulant de puce sous son chapeau rapiécé, fit mine de toucher du bout des doigts l'une des potions. Je lui donnai une tape sur la main, accompagné d'une sourire encourageant:


Un peu d' cette onguent et toutes les bonnes femmes, même les donzelles des bourgeois vous f'ront les yeux doux... rien que 6 piécettes pour s'frotter à la chaleur de leur jupons, mon ami...

Je frôlai du regard la bourse du dit-homme. Pas de quoi se payer une miche de pain. Ni de mettre de côté pour envoyer à la fermière qui gardait ma fille à la campagne. Il me faudrait plus d'un pigeon de son acabit pour faire terre mon ventre qui criait famine depuis quatre bons jours, et rembourser les impayés à la fermière. Déjà deux mois sans voir ma petite Ava...

Mais pas le temps de soupirer, une autre voix s'éleva dans la foule:


C'est du parfum, dans vos flacons?

Je n'avais en rien détaillé la dame, mes yeux rivés sur un éventuel chapardeur qui s'approchait un peu trop de ma marchandise. Je répondis à la voix féminine machinalement :


Ouep' m'dame, c'est le parfum des amours. Mais avec vot'minois ça ne doit pas être vot' soucis, j'me trompe?


Je me tournai vers l'origine de la voix, tenant déjà dans chaque mains une fiole qui pourrait l'intéresser et préparant mon laïus sur les bienfait gastrique de l'une et le rafraichissement du teint par l'autre.

Je crispai soudainement les doigts sur les récipients de verre, croyant les briser dans ma paume tant le choc était imprévu. Il faisait déjà quelques mois que mon regard n'avait pas croisé la douceur du sien.

L'embarras et la honte prirent bientôt le dessus sur la surprise. Et cherchai à amasser dans ma besace prestement ma production d'escroc. Ma bourse vide et ma gorge nouée par peur d'avoir à donner des explications. Je trouverai un autre endroit pour exercer...

_________________
Mademoiselle_madelon
[Diatribe assise, au gré des vaguelettes paresseuses]

De l'intérêt de porter ses yeux à la course du soleil. Celui qui fait danser les poussières et tousser les cavaliers aux galops de montures épuisées. Celui qui scinde le temps en maintenant, hier, avant, plus tard. Celui qui en ce soir éclaire la Seyne.
Le banc de pierre moulé au parapet. Froid. Sous les tissus étrangement assorties des femmes.


Où s'arrête la perversion, où commence le crime ? Bien sûr, il faudrait se poser la question.

Les jupes côtoient la tenue presque militaire, l'ombrelle la rapière, la coiffure disciplinée l'ébouriffante liberté mais le ton de l'échange est à l'unisson des mois passés dans une promiscuité d'affaires qui créèrent l'amicale intimité.

Des yeux s'ouvrent grand à engloutir des atours d'impératrice.


Ah non, il ne fait jamais ça. Je ... Ah bon ?

Une demoiselle qui perd son vocabulaire ne pousse pas la coquetterie à rougir. Si elle consent à s'étonner, de s'émouvoir il ne faut point l'attendre de sa part. Toute chose est bonne à apprendre, telle est son inclinaison pour les leçons de vie.

En Empire, un jour ou cent, les cailloux des chemins ont roulé pour détourner des courants et voguent les plaisirs des frissons qui tétanisent. Au hasard, ou pas.

Une miette de pain caresse le pavé sous l'oeil concupiscent des bisets parisiens mais sur ce sujet, précisément, que savent ils les ailés personnages qui viennent meubler le décor de l'histoire. Moins qu'elles, l'une valant l'autre.
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