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[RP] Une cage dorée n'enrichit pas l'oiseau qui y est captif

--Scopolie
La Comtesse nous a congédié de la salle d'audience comme une mère envoie ses enfants dans leur chambre. Escortés par un garde, je rumine ma haine : qui est donc cette couronnée pour me retenir ainsi captif selon son bon vouloir, elle qui perdra sa couronne et son pouvoir dans moins de deux mois, elle qui appelle cet imposteur "baron", elle qui n'est bonne qu'à gouverner des terres. Je jette une œillade à Sorianne. C'est sa faute à elle aussi, elle n'est pas du tout convaincante lorsqu'elle ment. Je lui ferai payer son incompétence lorsque nous serons partis du Limousin. C'est aussi la faute de ce misérable diffamateur que je regarde de travers. Si j'en ai l'occasion, je lui couperais la gorge de mes propres mains, et je n'aurai qu'à faire accuser la brune du meurtre. Enfin, j'observe le garde, essayant de discerner une lueur d'intelligence derrière ce visage impassible, à croire qu'il marche au garde-à-vous. Celui qui ne tente rien n'a rien, je vais donc essayer de le convaincre de nous libérer, en espérant qu'ils soient aussi réceptifs aux arguments qu'aux ordres.

C'est un outrage ! C'est un blasphème ! Vous traitez un prêtre comme le dernier des brigands parce qu'un fou m'accuse d'être un imposteur ! Vous mettez des chaînes au pouvoir spirituelle, vous, le pouvoir temporel ! Le corps ne domine pas l'âme, et ce ne sont pas les moutons qui vont faire paitre le berger ! Retournez donc à la gestion de vos soldats, de vos mines et vos braconniers ! Je ne me soumettrai jamais à une autre autorité que celle de l’Église ! La mort de Christos est est son dernier enseignement, et vous n'en avez rien retenu ; mais je promets devant Lui que lorsque ma fonction d'Inquisiteur aura été confirmé, je vous jugerai à mon tour, vous et votre Comtesse !

Ma diatribe ne semblait pas avoir l'effet escompté. L'Eglise n'inspire plus admiration et crainte, tout juste est-ce si le baptême est une ligne supplémentaire dans les maigres CV. C'est une époque bien sombre à laquelle il faut apporter la Lumière. Mais en attendant, je devrais convaincre l'autre vermine royale de retirer ses accusations. Je l'interpelle à travers le garde qui nous sépare.

Tout Rome apprendra que le Primat est parent avec un ecclésiaste qui porte publiquement une épée, mais qui en plus ne respecte pas les autres ecclésiastes, qui porte atteinte à l'image de l’Église par ses agissements.

Si on découvre en plus que le Primat a utilisé son influence pour vous aider, alors il ne restera de lui bientôt plus que sa soutane : ses rivaux vont lui prendre ses biens, ses charges et ses amitiés. A moins qu'il ne décide de vous renier dans sa réponse à la Comtesse, ce qui serait compréhensible. Quoi qu'il en soit, votre futur est aussi sombre que la Lune qui vous attend.


Un rictus moqueur appuya mes paroles. Je ne pense pas que tout se déroulera ainsi, ce serait trop beau ; mais si ma tête tombe, j'entrainerai mon meurtrier avec moi.

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--Ze_narrateur
- J'te jure les lubies de la brune...

- Oui.. Moi je te les aurais fichus en prison. Non mais des fois, regarde-moi ces draps. Ils vont bientôt grouiller de vermine et on s'ra bonnes pour tout r'nettoyer...

- Ah ben t'sais pas la meilleure ? Elle a exigé qu'on prenne grand soin d'eux. Pi qu'on leur fasse monter un bain.

- Humpf... On pourra toujours les récupérer et les laver ces draps...

Les deux commères furent interrompues par un Hyppolite hirsute qui, passant par là avant de retourner à son poste les tança vertement, leur rappelant que "la brune" comme elles disaient leur permettait de manger décemment chaque jour, avait pris en charge l'éducation de leur marmaille qui soit dit en passant était des plus nombreuse. Et qu'au lieu de jouer aux poules pondeuses elles feraient bien de prendre exemple et de servir avec déférence.

Ainsi, trois chambres furent parées.
Sorianne
La moue boudeuse et blasée ne quittait plus le visage de la noiraude. Toujours à se mettre dans de beaux draps, ou à être là où il ne le faudrait pas. Elle n'y était pour rien dans cette histoire, et pourtant la voilà qui se retrouvait à être encadrée par deux gardes en compagnie d'un blond baron inconnu et d'un prélat. Direction une chambre du château où ils allaient être enfermé. Et pour combien de temps?!

La So leva le museau pour plonger son regard dans celui de Scopolie, qui l'observait l'air mauvais. Elle s'empourpra d'office, et trouva soudain grand attrait au couloir qui s'étalait devant eux. Ce n'était pas compliqué de deviner ce qu'il voulait faire passer comme message. Mais elle n'avait jamais su mentir. Ce n'était pas ce jour que cela changerait... Quoi qu'elle aurait sans doutes dû pousser un peu plus l'effort. Puis pourquoi aurait-elle dû mentir? Un froncement de sourcils se fit. Contrariée, elle l'était.

La jeune femme dût cesser là le cours de ses pensées. La voix du curé retentit à ses oreilles, claire et sermonneuse. Sans grand succès... Et elle soupira. Ils ne sortirait pas de là avant un bon moment... Elle ne put que remercier le Très Haut d'avoir fait rester l'Angloys. En espérant qu'il n'en profite pas pour se sauver avec Nominoée pendant qu'elle serait là.

La brune releva le nez quand elle entendit le prélat s'adresser au Baron qui les avait conduit ici. Elle ne put retenir un sourire sans joie.


Et la Lune n'est pas bien accueillante. Sans doutes devriez vous penser à votre âme tant qu'il est temps...

Un soupçon d'ironie. Elle aurait compagnie en tous cas sur cet astre craint. L'un des gardes la bouscula, peut-être voulu, peut-être pas. Mais elle manqua trébucher dans ses jupes, manquant un pas. Et la mine revêche, Sorianne lui lança un regard mauvais. Mais puisqu'il fallait avancer... Autant se taire de nouveau, toujours boudeuse.

J'ai rien fais. J'ai pas à être ici...
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'ci Crok =)
Ailvin
Le Wolback marchait, indifférent, flanqué de deux gardes, tentant de dissimuler la douleur qui lui tiraillait les reins.
Le faux Inquisiteur voulut prouver par sa harangue qu'il fallait dévouer ce maudit Wolback, ce pelé ce galeux, d'où venait tout leur mal. Mais la garde ne jugea pas son cas pendable.
Aussi, alors que l'imposteur et son acolyte s'évertuait à convaincre le Blond que manger l'herbe d'autrui était un crime abominable, et que rien que la mort n'était capable d'expier son forfait, le concerné, lui, ruminait le talion, préparait sa vengeance et machinait son jugement.

C'est ainsi que, jouant des hanches, le Wolback se libéra de l'emprise des soldats, s’élançât de tout son poids, de toute sa force, sur le malfrat, se préparant à lui asséner beignes et blessures pour sa peccadille :


« Prends ça, lépreux, réprouvé, hâbleur et fanfaron ! »

Et d’exécuter sa sentence, le rouant de coups, se jetant à terre et l'emportant avec lui, de rompre son nez et son poing par la même occasion, avant d'être définitivement gagné par la douleur et de gésir sur le sol, aux côtés du prélat à la face dégoulinante.
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--Scopolie.
Tout se déroula très vite. Pour moi. N'étant pas homme d'action, quoi que pas plus homme de parole, mais plutôt de Verbe, je ne m'attendais pas à ce que mon diffamateur, la source de tous mes soucis, se jette sur moi et me frappe, devant le regard ahuri des gardes. N'étant pas de constitution solide, je protège mon visage tant bien que mal avec mes mains, tournant la tête sur le côté pour chercher de l'air tandis qu'il m'écrase de tout son poids. Et tandis que mon corps souffre le martyr, mon esprit lui se gausse de la scène. Ce chien enragé vient de détruire le peu de crédibilité qu'il avait sur un coup de sang. A moi l'avantage maintenant.

Il finit par s'arrêter, laissant là mon visage tuméfié et en sang. Que faisaient les gardes ? Peut-être étaient-ils entrain de parier sur lequel de nous aller gagner. Finalement, nous nous retrouvons tous deux essoufflés, quoi que lui en meilleur état que moi. Il aura au moins réussi à me faire taire : mon nez me fait souffrir, mes lèvres ont doublé de volume et j'ai besoin de ma bouche pour reprendre mon souffle. Mon regard se posa sur les gardes, leur ordonnant silencieusement d'aller le récupérer, puis sur Sorianne, pour qu'elle vienne me relever. C'était le moment de racheter son erreur de tout à l'heure. Si je percevais la moindre hésitation dans sa réaction, elle allait prendre cher.

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--Ze_narrateur
Passée la première stupeur, la garde réagit, vite et bien, arnachant le forcené, non sans lui filer quelques baffes, relevant le vieux spectre sans ménagement, pour leur aboyer d'un ton peu amène quelques consignes bien senties.

Et de les séparer pour maintenir une distance de sécurité acceptable. Que l'un d'eux ose bouger le petit doigt à nouveau.
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