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[RP] De nous à toi. - Saveur de printemps et de passion

Enzo.blackney
    « C'est pour le soleil que la terre tourne dans le vide. »
    Extrait d’une Poésie populaire


Et c'est pour toi que j'ai le cœur à l'envers...

Citation:


À toi, Gabrielle
De nous, Enzo


    Connais-tu le vide, cousine ?

    Nous voilà bien avancée sur les routes avec Audoin. Le printemps fait doucement son apparition, cela fait du bien aux humeurs, mais pour voyager ce n'est pas des plus agréable. En effet, les routes se retrouvent boueuses et nous indisposent pour avancer à cheval. Voilà quelques jours que tu es ailleurs. Et que nous sommes ici. Dis-moi, Gabrielle, comment cela se passe t-il pour toi ? Nous aimerions bien t'écrire des mots qui respectent la cohérence de ce que nous ressentons à ton encontre. Seulement, ça s'encrasse dans nostre esprit.

    Nous pourrions te dire nos maux de tous les jours*, mais nous préférons te remercier des nuits que tu nous as offert. Puisque ce sont nos adieux, nous pouvons peut-être l'avouer. Juste un peu. N'attends pas de nous que nous te disions des mots d'amours. Nous aurions bien aimé profiter un peu plus des jours avec toi. Mais sans plus. Et puis, nous n'avons pas le temps de nous appesantir sur de telles inepties. De plus, qu'en savons-nous, peut-être que ce vide n'est qu'un entracte de nos vies. Après, peut-être sommes-nous le seul à le sentir ce vide et à cracher sur ces amers adieux.

    Le vélin est court. Nous ne pourrions pas vous écrire un de ces textes d'érudits, long et compliqué. Sache toutefois, que le vide nous attend à tout moment. ** Pour l'heure, il faut y aller. Le soleil se lève sur ces maux que je forme de nostre écriture un peu légère et peu droite. On me l'a si souvent dit. Nous n'aurions pu être un homme de lettre, mais cela n'a guère d'importance. Fais attention que l'Enfer ne gagne pas le cœur qui se vide parfois par l'absence.***

    Peut-être nous te manquons, après tout. Ou plutôt l'alcool que nous avons bu ensemble.

    Que Diu t'ay en sa sancta guarda,



La lettre fût simplement scellé marqué du blason familiale des Blackney et remis à un coursier payé d'avance, s'assurant de la confiance de ce dernier. Tandis qu'Enzo était sur les routes, direction Mende. Elle. Était en train d'expier ses pêchés. Les leurs, plutôt, quelque part dans les Royaumes. Sans doute non loin de la Bretagne. Et pourtant, il y avait ce vide qui s'installait, comme si, Gabrielle lui manquait. Comme si elle n'était pas une fille comme les autres.

* Oui, j'ai osé transformé une phrase de la chanson la vie en rose.
** Extrait du Question de temps de Shashi Deshpande
*** Inspiré d'une citation de Khalil Gibran.
En italique : Que Dieu te garde - Un truc comme ça...

_________________
Gabrielle_blackney
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé
- Alphonse de Lamartine -

Et va savoir si tu ne pourrais pas être celui-là...

Citation:
A toi, Enzo
De moi, Gabrielle


Si je connais le vide?
A peine sommes-nous séparés que déjà tu t'amuses. Tu te veux cruel peut-être, mais j'ai ici trouvé tes maitres en la matière et aucun de tes sarcasmes ne pourra m'atteindre tant tout me parait doux à côté de mon quotidien. Même tes mots acides me font l'effet du miel. Oh Enzo, tu n'imagines pas ce que je dois subir. Mais il n'est pas l'heure de me plaindre, et ça n'est pas vraiment mon genre, j'ose espérer que tu le sais.

Pour t'amuser un peu, je te dirais seulement que l'on m'a désarmée, j'espère qu'ils prendront soin de Kindness*, maintenant que je sais la manier, j'y tiens, et je ne voudrais pas qu'il me l'abîme ou me la perde.
J'ai aussi du tomber les braies. Non, ne rougis pas, rien que de trés aristotélicien, je dois porter une robe. Tu m'imagines moi en jupon? Je t'entends déjà rire à cette image. Et tu aurais bien raison. Tu penses bien que dans ce genre de lieu, on évite de flatter la silhouette, imagine un sac de blé dans lequel on aurait fait des trous. Je t'assure que j'exagère à peine.

Le printemps arrive, oui. Je te jalouse un peu de chevaucher le Royaume en cette saison. Le printemps c'est joli. Je pourrais en profiter dans les jardins du prieuré qui sont magnifiques, je crois que je vais sortir de là bien savante sur la botanique. Tout commence à bourgeonner, l'air se réchauffe, la nature s'éveille. Mais pour l'heure, il fait encore froid et humide dans la région. J'ai malgré tout souvent envie de passer les murs du jardin - ceux qui entourent le potager ne sont pas bien hauts - et de dévaler les pentes herbues en criant les bras écartés, comme lorsque j'étais enfant. Mais je crois que le bûcher m'attendrait à mon retour si on me rattrapait. Ou pire.
Alors je reste sage. Peux-tu y croire? Calme et soumise, les yeux souvent baissés, une parfaite repentie, je n'en finis pas de faire semblant d''expier une faute que je ne regrette pas.

Le vide disais-tu.
Oui, Enzo, tu me manques. Mais tu n'en doutais pas un instant et l'orgueil qui est le tien se trouvera encore grandi par mes simples mots. Tu me manques, c'est une évidence.
Mais qu'y puis-je? Je ne contrôle pas tous les mouvements de mon âme, tu penses bien, sinon, que je me ferais un plaisir de me passer de ton souvenir. Non qu'il ne me soit agréable de penser à toi - j'en ai d'ailleurs tout le loisir la nuit; tant que les mains restent au dessus des draps, nous pouvons songer à ce que nous plait, ils n'ont pas encore trouvé le moyen de contrôler nos rêves et nos pensées, même s'ils s'y efforcent avec leurs prières imbéciles et leurs pénitences sadiques.
Je pense à toi donc, après tout, tu es l'objet de mon péché et je dois expier.

Je n'attends aucun mot d'amour de toi. Quelle idée saugrenue! Tu me crois donc si naïve? Mais je sais lire. Et tu me mens souvent, tu te souviens, tu me l'as dit. Alors je lis tes mots et j'y vois ce que je veux bien y trouver.

Je sens déjà que le ton de ma lettre va t'agacer. Mais j'ose espérer une réponse. Même avec une écriture légère et pas tout à fait droite, écris-moi.
Je suis peut-être bien un peu naïve après tout.

Et oui, tu as raison, l'ivresse que nous avons partagée me manque. Terriblement.
Merci à toi aussi.

May God keep you safe**,

Gab.

Post-Scriptum : je prends un grand risque avec ces lettres, sois-en au moins reconnaissant.
L'illicite a un parfum particulier dans ce lieu, ce qui n'est pas pour me déplaire tu l'imagines bien.


*Kindness (Gentillesse) est le nom de l'épée de Gabrielle
** Que Dieu te garde

_________________
Enzo.blackney
    « Les mots sont nos esclaves. »
    de Robert Desnos

Ainsi, j'écris bien ce que je veux bien t'offrir, et tu y lit bien ce que tu veux comprendre. Je mens et je rature, parce que je suis le maitre des mots que je te livre, Bachert.*

Citation:


À toi, Gabrielle
De nous, Enzo


    Nous somme étonnés, le coursier a fait rapidement. Penses-tu que cela vient du fait que nous avons promis belle somme si cela était fait rapidement ? Les hommes semblent en avoir que pour les écus qui se cognent et forment le bruit du pouvoir. Nous concevons toutefois que comparés aux mots, ils peuvent construire des murs.**Bref. Nous penserons peut-être à faire un don à cette poste efficace qui a de ses coursiers tout pareil. Ou nous oublierons, comme plusieurs autres choses futiles et inintéressantes. Mais passons.

    Comme cela la cruauté règne en maistre dans le prieuré ? Il fallait nous le faire savoir avant, Cousine, nous aurions peut-être pensé à la possibilité de faire nostre séminaire. Nous pensons pas que nostre Père en aurait été heureux, toutefois. Pour ce qui est de t'avoir désarmé, ce n'est pas mauvaise chose. Et puis, ça donnerais un peu d'écus à l'Église s'ils la vendent. Rien de mieux pour aider les misérables qui existent dans ce monde. Quoique, cela ne ferait pas de tords qu'ils meurent... Ça puerait peut-être moins.
    Ce n'est pas nostre faute tu sais. Ainsi va l'existence absurde de nos vies sur cette terre. Ronde ou plate qu'elle est.

    Nous trouvons cela fastidieux de parler de tout et rien. S'en est presque ennuyeux.

    Et nous ne voyons pas pourquoi tu n'acceptes pas sans rechigner les jupons. Cela te sied sans doute mieux que les vulgaires braies.Surtout beaucoup moins frustrant à retirer. Plus pratique, et ma foi, plus jolie. Cela laisse même place à l'imagination en ce qui concerne les courbes féminines. De plus, bien portés cela peut être aguichant, mais nous te concédons le fait que tu n'es pas bien gironde. Malheureusement. Que disons-nous ! Enfin, cela nous amuse, et nous fait penser que tu n'es en rien le prototype de la femme idéale que nous nous faisons. Cela manque de formes voluptueuses, mais la poitrine est parfaite ! Pardon, nous nous égarons, et avons bu. Un peu. En pensant à toi, comme promis.

    Le printemps. Cela éveille les pucelles espérant se trouver mari pour l'été, ou petit amour de passage, si elles sont plus libertines. C'est d'un ennui. Au moins, tu n'as pas à vivre cela où tu es. Nous, nous sommes bien pris dans ce fastidieux réveil des sens qui porte préjudice à nostre humeur. Nous allons bien voir ce que ce printemps nous amènera autour de nostre si charmante personne. Dis-nous. Nous avons cru que le feu ne te faisais pas peur. Le bûcher, n'est qu'une autre façon de consumer ton corps. Non ?

    Peu importe après tout, il nous plaît de savoir que nous te manquons. Cela nous fait étrangement plaisir, mais ne vas pas trop loin en y parlant d'âme, nous pourrions fuir et arrêter de t'écrire. Rêve de nous. Explique-nous tes rêves, mais n'ose pas trop aimer. Nous avons une réputation à tenir. N'est-ce pas ? Pardonne-nous un peu de faire l'imbécile. Nous te plaignons un peu de tout de même, d'être seule là-bas. Nous aimions bien les soirées en taverne. Nous osons espéré que tu viendras nous revoir, une fois sortie. Pour nous saluer. En échange nous t'offrirons peut-être une de ces bouteilles d'Armagnac.

    Savais-tu que l'humain est le seul à aimer. Nous l'avons lu dans le Livre des Vertus. Nous t'en laissons la copie.

      « Humain, puisque tu es le seul à avoir compris ce qu’était l’amour, Je fais de tes semblables Mes enfants. Ainsi, tu sais que le talent de ton espèce est sa capacité à M’aimer et à aimer ses semblables. Les autres espèces ne savent aimer qu’elles-mêmes. »


    Crois-tu avoir ce talent Cousine ?

    Que Diu t'ay en sa sancta guarda,



    Post-Scriptum : Le parfum de l'interdit est tel le bouton d'une rose qui nous éclot au nez. Continue à nous écrire. Nous ferons de même, de manière irrégulière.


* « Le Bachert est la personne que Dieu t'a destiné, elle est l'autre moitié de toi-même, ton vrai amour. » Marc Levy - Dans le sens ici, c'est plutôt une attirance, un vide quand l'autre n'est pas là. Pas nécessairement, l'Amour. -
** Emprunt à Cratinos, mais reformulé pour la lettre.
En gras : Le livre des Vertus - Livre 1. Le mythe Aristotélicien. I. - I. Création. Partie 7 : L'Amour
En italique : Que Dieu de garde - à peu près ça...

_________________
Gabrielle_blackney
La pitié, l'amitié et l'amour sont également étrangers à votre coeur
- Choderlos de Laclos -

Odieux, parfaitement et sublimement odieux. Tu le sais toi pourquoi ça me plait tant? Je pourrais bien l'être aussi, odieuse... amusons nous, mais gardons nous de nous perdre au risque de ne plus nous retrouver.

Citation:
A toi, Enzo
De moi, Gabrielle


Oui, le coursier a fait vite. Et quant à moi, j’ai quelques complicités en interne qui s’occupent de la réception et de l’envoi de mes missives. Je te passe les détails sur ce qu’il m’a fallut faire pour obtenir cette faveur, cela t’importe sans doute peu.

Le printemps n’éveille pas que la pucelle semble-t-il, mais le mâle aussi, aux abois et en rut comme tout mâle dominant qui se respecte. Car tu es dominant, n’est-ce pas ? Moi aussi je suis curieuse de ce que ta « si charmante personne » attirera, raconte-moi, cela promet d’être amusant.
Ici aussi, cela s’agite, si les nones savaient ce qui se passe quand elles ont le dos tourné, ça ferait scandale. Mais peut-être le savent-elles après tout, je ne les crois pas toutes vertueuses. Il y a même une femme d’église enceinte. C’est au demeurant la plus agréable, à croire que le plaisir des corps apaise les esprits.

J’aurais aimé te raconter mes rêves mais ça serait totalement indécent. Et ça ne te regarde pas vraiment. C’est intime un rêve. Surtout les miens. Et ça ne se raconte pas. Surtout pas à toi.
Pour tout te dire, Enzo,à te lire, je te trouve bien présomptueux. Que sais-tu de mon âme et de ce qui s’y passe ? Crois-tu donc que tu es le seul à occuper mes pensées et à me manquer ? Oh bien sûr, oui, nos étreintes nocturnes me furent agréables mais crois-tu vraiment que l’extase seule suffit à délier l’amour ? Vraiment, Enzo, je te pensais plus savant que ça en ce domaine.
Je suis parfois bien naïve te concernant et ta candeur m’étonne souvent.
Tu crois vraiment que je t’aime ? Ne te flatte pas et ne me sous-estimes pas ainsi. Je crois bien valoir un peu mieux que ton mépris arrogant et ton orgueil egoïste. Aimer c'est partager je crois, et tu ne sais pas faire.
Oui, tu es important pour moi. Toujours. Mais pas plus. Ni moins.
Et pour te répondre, oui, je crois bien que j’ai le talent d’aimer. Et toi ?

Tu m’as bien amusée avec tes histoires de jupons. Tu sembles fort connaisseur en la matière. Et heureusement que je ne suis pas plus voluptueuse, ni plus aguichante, je n’ose imaginer où nous en serions.
Si nous nous revoyons un jour, je pourrais bien être tentée de te montrer à quoi je ressemble ainsi affublée, surtout qu’étant loin de ton idéal, je ne craindrais pas grand chose de toi, même avec une robe de catin.
Et tu as raison, une fois encore, mes seins sont parfaits, tu n’es pas le premier à en faire la remarque. Le prieuré entier peut les admirer lors des bains glacés dans le lac que je dois supporter, je ne comprends pas que personne ne s’affole que les jeunes filles ne soient revêtues que d’une chemise longue qui ne cachent pas grand chose une fois trempée. Les règles de ces lieux me restent hermétiques. Mais peu importe, je suis là pour subir, en silence et les yeux baissés. Alors je me tais, je baisse les yeux et je patiente.

Oui, je patiente, Enzo, parce que je vais bien finir par sortir.
Je ne sais pas encore quand, ni comment je sortirais de là. Meilleure ou pire ? Damnée ou sauvée ?
Peu m’importe, je sortirai.

Tu as joué avec tes maux Enzo et tu t'amuses avec moi. Je suis joueuse, tu le sais, j’aime ça, surtout avec toi, tu es un si bon partenaire.
Alors oui, espère, Enzo, espère mon retour, la partie n’est pas terminée et elle n’est pas encore perdue, ni gagnée.

A voir ta lettre, tes mots, ton écriture malhabile et le peu de soin apporté à l’ensemble, je sais que tu as bu. Et sûrement beaucoup, quoique tu t’en défendes, après tout c'est bien normal si tu penses à moi dans ces moments là. Moi, je n’ai rien bu. Mes mots sont donc bien moins excusables que les tiens. Sauras-tu me les pardonner ?

May God keep you safe*,

Gab


*Que Dieu te garde
_________________
Enzo.blackney
    « Une gifle, cela ne blesse que l'orgueil. »
    de Marie-Claire Blais

Alors pourquoi tes mots me font plus réagir que quelconques autres insultes à mon égard ? Et cela me semble tout autre qu'un sentiment d'amour-propre lésé.

Destiné à Gabrielle Blackney a écrit:


À toi Gabrielle,
De nous Enzo,


Abistis, dulces caricæ ,*

    Illettrée que tu aurais du être Gabrielle. Ainsi, ces lettres n’auraient pas existé, ni les mots que nous venons de lire avec outrance. Tu pourrais en devenir regrettable avec cette ironie que tu nous envoies tel un poison. N'aie crainte, nous n'avons pas le cœur en dentelle pour y laisser lésions internes. Les routes sont ennuyantes, comme toujours. Un peu comme le corps d'une femme refroidie, mais après tout, qu'en savons-nous. Nous n'avons connu que le feu, celui qui brûle et dément les illusions pour quelques épines qui agressent la peau, mais offre avec si grande rédemption, le parfum de la jouissance. Ceci dit, tu nous vois tel un coureur de jupons prêt à retrousser ces quelques frivoles lingeries pour nous contenter un peu ?

    Ma foy, Cousine, serais-tu devenue sotte depuis nostre derrière rencontre ? Ou est-ce ce froid des lacs qui vient durcir le peu intelligence qu'il reste dans ta si charmante tête ? Pour ce qui est du reste de ta lettre, elle nous a ennuyé. Même que le mot beaucoup ne serait pas assez fort pour démontrer tout l'ennui qui s'est agité en nous. Si nous avions le courage de le faire, sans doute que tu serais toute émiettée, petite femme que tu es, malgré tout ce que tu espères. Nous vivons à l'époque où l'homme a domination sur la femme que cela te plaise ou non. Nous ne concevons qu'une chose. C'est que le caractère est chose agréable à tirailler, et plus intéressant que la façade fade de la femme soumise.

    Alors pour ce que tu nous dis, nous pourrions te dire que tu ne vaux guère mieux, mais nous n'allons point le faire. Cela serait indécent, mais sache que cela ne change pas le fait que nous avons droit de lancer nostre mépris ou nostre orgueil à qui semble bon de le recevoir. Ne m'écrivez plus si nostre importance n'a pas plus de place que cela. Cela nous évitera d'être ennuyé à devoir répondre du poison qui s'étale à l'aide de l'encre de qualité pas trop mauvaise. Et nous ne répondrions au retour de la question.

    Ad interim**, subit. Puisque cela ne semble pas te rendre calme. Subit et juge de ce qui fut bon ou mauvais. De ce que tu veux de nous, et de cette absence trop longue. Gabrielle. Envoie ces lettres aux flots, et oublie nous dans les vagues fracassantes des mers déchaînées, si cela sied à ta rédemption. Subit, mais tu verras, que c'est des fleurs les plus interdites que nous cherchons la meilleur des délivrances. Puisque ce n'est pas le désir de chair qui est pêché, ni la passion de nos ébats, selon le Livre des Vertus.

      « Mais seul l’amour que J’aurai béni pourra permettre l’acte de chair, afin que votre espèce perdure dans Mon amour. »


    Peut-être que cela t'aidera t-il. Nous sommes las des mots sans saveurs sucrés que tu nous envoies.

    Que Diu t'ay en sa sancta guarda,




* Wiki : « Vous êtes finies, douces figues. » Pétrone, Satyricon, 64. Comprendre : « Les beaux jours s'en sont allés ! »
** Pour l'instant
Citation en gras : Le livre des Vertus - Livre 1. Le mythe Aristotélicien. I. - I. Création. Partie 8 : La Décision.
En italique : Que dieu te garde, en gros.

_________________
Gabrielle_blackney
Et il y a des mots que je ne dirai pas
Tous ces mots qui font peur quand ils ne font pas rire
(…)
Je voudrais vous les dire
Et je voudrais les vivre
Je ne le ferai pas,
Je veux, je ne peux pas

- Michel Berger -

Alors je les écris une nuit de vague à l'âme, je les écris et tu ne les auras pas...

Citation:
A toi, Enzo
De Moi, Gabrielle


Enzo. Je crois bien ne t’avoir jamais dit comme j’aime ton prénom. Peut-être parce qu’il est le tien, ou peut-être pour ses sonorités, va savoir.
Enzo, je lis ta lettre et je suis un peu confuse, j’y répondrai plus tard. Mais je sens bien que le ton de la mienne ne t’a pas plu. C’était à prévoir.
Nous sommes deux orgueilleux, nous nous sommes déjà brulés une fois à ces jeux imbéciles et nous recommençons.
Là, j’écris pour moi.

Sais-tu le nombre de fois où j’aurais eu envie de te parler ? J’aimerais pouvoir te dire que tu me manques terriblement, que tes sourires m’ont émus, que tes yeux sont les plus beaux pour moi, que je me souviens de tout. De chaque discussion, de chaque rire, de chaque soupir, de chaque éclat de voix. Que je me souviens de ta main dans la mienne la nuit au fond des tavernes.
Te dire que tu es important et plus encore.
Je l’ai pensé, mais je ne te l’ai jamais dit, Enzo, tu es mon opium, mon alcool violent, ma déraison. Tu es mon autre moi-même et quand tu n’es pas là, le vide s’ouvre, et le ciel a comme un autre éclat.

Tu ne le sauras jamais.

Cette lettre que j’écris, je sais déjà que je ne l’enverrai pas bien évidemment. Je vais t’en écrire une autre, bien plus comme ce que tu veux.
Je me demande parfois comment tu réagirais si je te disais tout ça. Tu fuirais certainement, tu es un peu lâche je crois bien, ou tu aurais peur, et je ne n’en blâmerais pas.
Mais je suis lâche aussi puisque je n’ose pas. Un jour peut-être.

Je ne crois pas t’aimer pourtant. Vraiment. Je ne suis pas faite pour ça… L’amour c’est un peu fade, non ? Enfin, je n’en sais rien. Je n’y pense pas vraiment puisque c’est interdit.
Ou alors je t’aime peut-être et je ne le sais pas ? Mais l’hésitation fait toute la différence il me semble.

Sais -tu que je n’ai qu’un vrai regret nous concernant. J’aurais aimé passé une vraie nuit avec toi, pas ces bouts éparts et trop rapides sans début ni fin. J’aurais aimé une fois, une seule, m’endormir avec toi et me réveiller à tes côtés sans me soucier de la morale et des autres.
Dans toutes les histoires il y a des regrets, des manques, des oublis, là seront les miens.

Enzo, je te dédie mes sourires, mes regards tendres et violents, mes tristesses et mes joies. Mais je ne te le dis pas parce que tu ne saurais pas quoi en faire. Tu n’y es pour rien et moi non plus, ce sont des choses qui arrivent.

Le soleil se lève et je n’ai pas dormi, je vais brûler cette lettre, ou l’enterrer, la détruire. Ou la garder cachée, je ne sais pas encore.

Le soleil se lève, je n’ai pas dormi et je pense à toi.

G.

_________________
Gabrielle_blackney
Maybe I didn't hold you
All those lonely, lonely times
I guess I never told you
I'm so happy that you're mine
Little things I should have said and done
I just never took the time
You were always on my mind*

- Willie Nelson -

Et tu es bien stupide si tu ne sais pas que tu es toujours dans mon esprit.

Citation:
A toi, Enzo
De moi, Gabrielle


Enzo, tu ne peux pas jouer avec moi et penser que je ne réagirais pas. Me prends-tu pour une de ces petites poupées passives et soumises que tu peux maltraiter sans réponse ?
Mais je t’accorde que ça n’était pas très malin de ma part et que te connaissant, je savais très bien que j’aurai un retour cinglant.
Orgueilleux nous sommes, orgueilleux nous resterons. Orgueil imbécile qui est le notre, on ne nous changera pas.

Comme tu as de l’importance, plus que d’autres, c’est à toi que j’écris. J’allais écrire plus que tous les autres, mais je ne voudrais pas te faire fuir, et puis qu'importe, fuis donc si tu ne peux pas l'entendre.
Je ne peux malheureusement pas suivre ton conseil d’envoyer tes lettres ni ton souvenir dans les flots, l’océan est bien loin. Et je n’en ai nulle envie. Je m’ennuie ici. Et me souvenir de toi est un passe-temps des plus satisfaisants. Je crois bien que même sans ennui, je pourrais continuer.

Armagnac ou pas, tu le sais que je viendrai te rendre visite à ma sortie. Je serai plus libre que toi, ça promet d'être intéressant. Et nous trouverons bien des choses à nous dire. A défaut, nous boirons. Avoue que tu n’as pas retrouvé compagnon de chope plus agréable que moi?
En parlant d’Armagnac, sais-tu quel a été mon dernier geste de femme libre ? Debout, à côté de mon cheval, devant la porte du prieuré, j’ai vidé ce qu’il restait de la bouteille que tu m’avais offerte en Bretagne, à Rohan. J’ai ensuite fracassé la bouteille sur les murs en pierre de ce couvent, devenu ma prison.
Un geste vain, inutile et hautement symbolique. Un peu stupide aussi. Mais le désespoir fait faire n’importe quoi.

J’espère que tout va bien pour toi, que la route ne te paraît pas trop longue et qu’Audoin est un peu plus bavard qu’à l’ordinaire. Ne le torture pas trop. Ou alors raconte-moi, ça me distraira.
Quand je pense que certaines filles passent plusieurs années enfermées dans ce genre d’endroit, j’en reste chancelante. Je n’aurais jamais tenu et serais morte avant. Elles sont d’une naïveté confondante, je n’ose imaginer ce qui se passe pour elles quand elles retournent dans le monde.
Enfin, peu importe.

Je relis ta lettre et je ne suis pas sûre de tout comprendre.
Mais ce que j’en comprends ne m’est pas que désagréable. Et tu le sais, moi je n’ai jamais pensé que nous avions commis un péché. Mais je suis faible et fort peu vertueuse, chacun sait cela. Et tu étais un peu trop malhonnête pour que je te résiste.

Vivement la fin de mon expiation à laquelle je ne crois pas vraiment. Il me semble bien que mon âme ne sera jamais sauvée.
Mais comme tu me l’as dit, le feu ne me fait pas peur, j’aime tout ce qui consume, alors pourquoi pas les enfers ?
Et comme tu sembles aimer les citations qui donnent à réfléchir - je ne connais pas assez le Livre des Vertus pour en extraire une phrase à porter à ta réflexion - je te livre du Saint-Augustin.

"Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion"

Le jour pointe à peine, j’écris quand tout le monde dort encore et que le soleil éclaire juste assez pour que je puisse distinguer les mots que je couche sur le vélin.

Une nouvelle journée va commencer, tu me manques et je pense à toi.

May God keep you safe**,

Gab.


*Peut-être que je ne t'ai pas aidé
Durant tous ces moments de solitude
Et je suppose que je ne t'ai jamais dit
Combien j'étais heureux que tu sois à moi
Ces petites choses que j'aurai du dire ou faire
Je n'ai simplement pas pris le temps
Tu étais toujours dans mon esprit
** Que Dieu te garde

_________________
Enzo.blackney
« Un amour excessif est un amour coupable. »
de Milan Kundera

Et je le suis coupable. Coupable de sentir ce vide. Coupable de ne pas avoir pris de bateau pour Venise avec toi. Coupable de tout et de rien. C'est douloureux, excessif, épuisant. Je me déteste de t'aimer. Un peu. Peut-être plus...

Citation:


À toi, Gabrielle,
De nous, Enzo,


Cor ad cor loquitur,*

    Puisque tu as parlé de Saint-Augustin. On lui attribue souvent cette citation latine que tu ne comprendras sans doute pas. Tant pis. Les journées de voyage sont longues, et nous avons bien hâte d'arriver à bon port, même si nous sommes incertain de ce que nous allons y trouver. Malheureusement, nous n'avons rien à raconter sur ce qui se passe sur les routes. Aucun fait croustillant sur Audoin. De plus, nous ne sommes pas spécialistes des rumeurs, ou tout simplement pour raconter les faits divers des personnes qui nous entourent. Ainsi, nous n’allons parler que de nous. Ça ne te changera pas trop. Nous sommes un peu égoïste de toute manière.

    Nous n'avons pas beaucoup de mots ce jour pour écrire une lettre convenable. Nous sommes éreinté et avons encore longue route à faire depuis que nous avons quitté Paris. Paris. Nous avons tenté de t'y oublier. Ses crimes et ses bordels ne font rien contre l'absence, mise à part comblé un temps. Mais cela reviens. Notre orgueil nous a perdu, Cousine. Tout autant que nous considérons, de façon personnelle, avoir gagné quelque chose. Ne cherche pas trop à comprendre notre lettre. Les nuages s'entassent dans ma tête, et tu nous manques aussi. N'abîme pas trop ton corps avec les eaux froides ou autres sévices. Nous aimerions bien le voir intact et dans sa beauté naturelle de nouveau.

    Il va de soit que nous n'allons point reprendre ta lettre comme il se devrait. Point par point. Cela ne vaut pas la peine et nous pensons que la fatigue t'a amené à écrire des mots que tu ne crois pas réellement. Ou est-ce l'expiation qui te fais délirer un peu. Nous nous sentons coupable, pas de ton enfermement. Non. Juste coupable. De quoi, nous ne savons pas encore. Les femmes sont la tentation. Nous y croyons de plus en plus. Vicieuse tentatrice pour qui nous succomberions sans hésiter. Nous allons aller à confesse. Cela vaut sans doute mieux. Tu aurais du nous écouter, Gabrielle, et nous détester, comme les autres. Nous n'aimons pas l'effet que tu nous fais.

    Bonne nuit Cousine, nous te laissons. Nous sommes las d'écrire. Cela nous ennui.

    Que Diu t'ay en sa sancta guarda,


Post-Scriptum : Effectivement, nous n'avons pas trouver meilleur partenaire de chope que toi, mais nous ne désespérons pas.



*« Le cœur parle au cœur. » Devise du cardinal John Henri Newman, fréquemment attribuée à Saint Augustin.
En italique : Que Dieu te garde, en gros.

_________________
Gabrielle_blackney
Je sais ta bouche sur ma bouche.
Je sais tes yeux, ton rire, ta voix.
Je sais le feu quand tu me touches
Et je sais le bruit de ton pas.
Je saurais, sur moi, dévêtue,
Entre mille, quelle est ta main nue,
Mais simplement dire "Je t'aime.",
Je ne sais pas, je ne sais pas.

-Barbara -

Un jour peut être bien que j’oserais. Un jour. Peut-être.


Citation:
A toi, Enzo
De moi, Gabrielle


Me neither*,

Tu me sers du latin, je te sers de l’anglois.
Sais-tu que dans un prieuré il est facile de se faire traduire une phrase en latin. Essaie plutôt l’occitan si tu ne veux pas que je comprenne.

Sois prudent sur les routes, on entend dire des choses terribles sur la situation politique et l’instabilité que cela entraine. Même si je les soupçonne d’en rajouter pour détruire toute velléité de fuite, il y a sûrement du vrai, les gens en parlaient en taverne pendant notre voyage. Sois prudent donc et ne meurs pas.

Pour la chope, commence à te lamenter, je bois mieux que toi et que quiconque. Quoiqu’à force de me faire boire de l’eau, je sens qu’ils vont m’abîmer et me faire perdre mes capacités. Je m’enivrerai d’un rien en sortant d’ici.
Et je ne m’inquiète pas pour mon corps. Tu le retrouveras, et il ira bien. C’est pour mon cerveau que je m’inquiète. Ils essaient de tout rendre confus, à tenir des discours contradictoires, je me perds à les écouter. Alors je ne les écoute plus vraiment. Je me contente des messes, c’est reposant. Et je règle mes comptes directement avec le Très Haut. Lui, je lui fais confiance et j’ai foi en son jugement.
D’ailleurs, je sortirai d’ici baptisée.

Je n’ai pas cherché à comprendre ta lettre. Je l’ai lue. C’est tout. Je ne peux pas la relire. Comme toutes les autres, je ne peux pas les garder de peur qu’elles ne soient découvertes. Je les confie donc à quelqu’un qui me les rendra à ma sortie.Je ne relis donc pas, mais j'ai bonne mémoire.

Moi aussi j’irai à Paris à ma sortie. Je n’y verrai sûrement ni crimes ni bordels, mais j’y trouverai sûrement ce qu’il me faudra. Peut-être bien que j’essaierai d’oublier aussi, même si tu me dis que ça n’est pas bien efficace, rien ne vaut l’expérience.

Va à confesse, oui. J’y vais tous les jours. Même si je n’ai plus rien à dire. Et continue de croire que les femmes sont des créatures du mal. Le crois-tu vraiment ? Nous ne sommes rien en ce bas monde, nous n’avons ni pouvoir ni choix. Notre vie est réglée par la vôtre, hommes orgueuilleux qui aimez tant nous asservir et nous manipuler. Nous ne sommes rien et si nous essayons d’être quelque chose, vous nous brisez. Ou vous tentez.

J’ai appris sur les anges et les démons ici. J’ai le prénom d’un archange, celui de la tempérance, tu le savais ? Moi non. Le prénom d’un ange et le comportement d’un démon disais ma mère quand j’étais petite. Mais je ne savais pas de quel ange il s’agissait. La tempérance. Quelle idée étrange ont eu mes parents.
Enfin, ici, on me répète tous les jours d’abandonner Asmodée et Belial mais à force de me faire dire que je suis une âme perdue, je pense bien que je les crois.

A
h Enzo, quel dommage que mon âme fut perdue par toi et non pour toi.

L
e soleil se lève, la première messe est annoncée, je vais cacher ce vélin sous ma robe et le transmettre à qui il faut pour qu’il t’arrive.

I still miss you**,

M
ay God keep you safe***,

Gab.


*Moi non plus
**Tu me manques toujours
*** Que Dieu te garde

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Enzo.blackney
« L’excès engendre un sentiment d’ennui. »
de Eduardo Manet

Ainsi, aurais-je trop gouté cette passion dévorante pour en ressentir, après ton départ, le manque. Celui-là même de celui qui a abusé de l'absinthe. Tu me manques. Et je n'ose ni me l'avouer, ni te le dire sincèrement.

Citation:


À toi, Gabrielle,
De nous, Enzo,


Cogitationis poenam nemo patitur*,

    Nous aurions du te citer cette locution latine bien avant. Puis que tu vas la faire traduire, nous n'allons pas t'importuner avec la définition. Fais attention, ils vont trouver cela étrange. Surtout cette dernière, elle te vaudra peut-être une pénitence. Fais comme tu auras envie. Si jamais tu as préféré ne pas demander, nous te ferions l'honneur de te la traduire dans la prochaine lettre. S'il y a.

    Nous avons traversé une arme avec Audoin. Sans blessure, mais ça été un combat tout de même, parce que nous ne faisions pas partie de la liste des gens à ne pas tabasser à mort. Par chance, une fois dans l'enceinte de la ville, ils ne nous ont pas poursuivi, et nous avons pu demander un laisser-passer pour traverser le Duché sans nous faire attaquer de nouveau.

    Nous ne savions pas pour ton prénom. Nous connaissons à peine les noms des démons. Cela nous a sans doute été enseigné, mais vite oublié. Un peu comme tout.Nous ne cherchons pas à ce que tu comprennes nos lettres. Ça n'a aucune importance, puisque nous ne sommes que celui qui t'a fait perdre ton âme. Peut-être aurions nous du te la laisser pour que tu puisses l'offrir à celui de ton choix.

    N'oublie juste pas que les hommes condamnent ce qu'ils ne comprennent pas. Nous n'avons pas l'âme d'écrire ce soir. Nous allons aller en taverne prendre un verre, parler à des inconnus et nous alanguir dans l'ennui.

    La passion s’effrite,

    Que Diu t'ay en sa sancta guarda,



*« Nul ne peut être puni pour de simples pensées. »
En italique : Que dieu te garde en gros.

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Gabrielle_blackney
Les deux grands secret du bonheur : le plaisir et l’oubli
- Alfred de Musset –

Avec toi, j’ai connu l’un mais l’autre tarde à venir… et je ne crois pas en avoir tellement envie, ça serait pourtant si simple s’il venait. Mais il y a des gens qui ne sont pas fait pour la simplicité. Ou pour le bonheur.

Citation:
A toi, Enzo
De moi, Gabrielle


Fais bien ce que tu veux avec qui tu veux : bois, aime, ennuie-toi. Peu m’importe.
Je suis fatiguée, je suis sobre et je ne suis pas d’humeur à supporter la tienne, tes états d’âme, ton ennui, ta lassitude. Vis avec mais ne me les fais pas porter, mon fardeau est assez lourd sans que je prenne le tien.
Ca n’est pas de ta faute, quoique tu n’es pas complètement étranger à ma présence ici. Je ne t’en veux pas malgré tout, mais je t’en prie, tais-toi. Que je n’ai pas à subir ton mépris en plus de ma punition.

Je n’arrive pas à te détester alors je suis malgré tout soulagée que tu n’aies rien suite à ta rencontre avec cette armée. Mais pour le reste.
Je ne comprends pas pourquoi tu perds ton temps à m’écrire. Puisque ça t’ennuie et que je ne suis pas grand chose pour toi. Enfin, tu es un homme surprenant, je ne devrais plus m’étonner de rien venant de toi.

Et laisse mon âme en paix. Je la perds comme je veux et avec qui je veux. Je ne suis pas faible au point de ne m’en remettre qu’au destin. Portée par le vent mais dans la direction qui me plait. Et je sais bien où je veux aller.
Je n’ai plus la force de me battre avec toi pour le moment, bats toi seul et reviens moi si tu le veux. Je ne te supplierai pas. Tu détesterais ça je crois. Tant pis si mes mots me perdent à jamais dans les tréfonds de ta mémoire. Souviens toi ou pas, je ne puis rien y faire. Nous ne nous appartenons pas et nous ne nous devons rien.

Si Dieu le veut, nous nous reverrons.

T
u m’as écrit que nul ne pouvait être puni pour de simples pensées – oui j’ai pris le risque de la pénitence. Penser, c’est tout ce qui me reste comme liberté. Mais plus les semaines passent et moins je sais quoi penser.
Quel dommage que tu sois qui tu es. Et quel dommage que je sois si faible. And you are my weakness, I’m such a fool. If you call my name, I would come to you. I know it’s wrong, but I can’t get along. Enzo, I’m begging of you please don’t take my soul, please don’t take it just because you can. I can’t compete with you*.

J’arrête ici cette lettre qui ne sert à rien. J’ai besoin d’un verre mais je ne peux pas. Alors je vais attendre la messe et sa gorgée de vin trop âpre qui râpe la langue. Je n’ai plus que ça comme ivresse.

May God keep you safe**.

Gab.

Post-scriptum : si un sentiment s’effrite, c’est qu’il existe.


*Et tu es ma faiblesse, idiote que je suis. Si tu dis mon nom, je viendrais vers toi. Je sais que c’est mal, mais je n’arrive pas à partir (comme Nina Simone mais j’ai pas fait exprès). Enzo, je t’en supplie ne prends pas mon âme, s’il te plait ne la prend pas juste parce que tu le peux. Je ne peux pas lutter contre toi (un peu comme Dolly Parton, mais pas vraiment).
**Que Dieu te garde

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Enzo.blackney
« Les mensonges peuvent avoir un goût exquis. »

...même quand il est faux.

Citation:


À toi, Gabrielle,
De nous, Enzo,


La morala es un messorga,*

    Soit. Gabrielle. Nous disons ton nom. Nous n'avons point compris ton anglois, pas tout les mots du moins. Et sans doute pas le sens de tes écritures. Alors, nous allons t'écouter et ne point t'envoyer de nouveau de lettre. Notre silence s'ancrera à cette lassitude qui semble te prendre à force des semaines dans ce prieuré. Est-ce le manque d'alcool ? Peut-être. Et nous ne voulons pas savoir, puisque selon toi, nous sommes un homme qui ne fait qu'oublier les gens.

    Même toi, cousine. Même toi. Fa sembla, fa sembla...

    Qué souy fatigat. Nous aussi. Il fait beau. Gardons nos nuages pour nous. La passion à existé. Oui. Nous l'avouons. Nous aimerions t'écrire : Qwan 'nsé poudérém tourna bédé ? Mais tu ne le comprendras pas. Et il semblerait que cela n'ai plus d'importance. Va où tu veux. Donne ton âme à celui que tu veux. Fais ce qu'il te plaît. Nous allons rester là, dans le Languedoc, à attendre d'avoir nous aussi regagner l'honneur que nous avons perdu dans tes bras. Sur toi. Sur ta peau, tes cheveux, ton odeur.

    Nous te pardonnons d'avoir fait vibrer nos entrailles. Nous nous pardons d'avoir bravé l'interdit pour quelques éphémères passionnels. Alors nous finissons aussi cette lettre qui sert toujours à rien.

    Adishats,

    Que Diu t'ay en sa sancta guarda,


Post-Scriptum : Collige, virgo, rosas dum flos novus et nova pubes,et memor esto aevum sic properare tuum.**


*Citation de Thomas Bernhard mis en Occitan. Trad. La morale est un mensonge.
**mignonne, tant que la rose et toi sont dans la fleur de l'âge,cueille la rose et souviens-toi que comme elle tu te flétriras.

En ordre dans la lettre : Il parait, il parait. ( Traduction approximatif...)
Je suis fatigué.
Quand pourrions-nous nous revoir ?
Au revoir
Que dieu te garde ( à peu près)

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Gabrielle_blackney
Attends-moi
Je saurais bientôt la vie comme elle veut
Et tout finira
Ou par un baiser
Ou par un adieu

- Michel Berger -

Ou par je ne sais quoi… il y a tout un éventail de possibles entre tout et rien, nous verrons bien.

Citation:
A toi, Enzo
De moi, Gabrielle


Je suis sortie.
Je suis sur les chemins.
J’aimerais bien te voir.

Seras-tu là ?

May God keep you safe*,

Gab.



*Que Dieu te garde
_________________
Enzo.blackney
« Une petite impatience ruine un grand projet. »
de Confucius

Alors si grande sera la mienne que j'en resterais surpris, quand vous serez là. Et peut-être de nouveau mienne. Dans la nuit...,

Citation:


À toi, Gabrielle,
De nous, Enzo,


    Tu vas bien ? Nous l'espérons.

    Alors, ainsi c'est terminé ? Nous avons l'impression que ce prieuré avait pris la forme de geôles tellement cela semblait t'être éprouvant. Tu nous raconteras, nous aimerions bien savoir quel sadisme peut bien habiter les religieux. Ceux qui pourtant proclame la paie en dehors de leurs murs. Nous nous égarons, nous sommes au courant. Seulement depuis quelques temps, mes croyances me sembles diverger.

    Nous devrions reprendre le livre de Vertus et aller à la confesse. Nous nous attendons Gabrielle. Dans le Lenguàdoc. Nous ne savons comment tu vas nous retrouver, les routes font parfois découvrir de jolies filles...

    Bref. Fait donc. Viens donc.
    Nous t'attendons.

    Adishats,

    Que Diu t'ay en sa sancta guarda,




En italique : Au revoir
Que dieu te garde ( à peu près)

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