Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

Doit avoir cheveux propres celui qui nomme autrui pouilleux

Soren
[Un cri dans le hall*]

Mon esprit vagabonde. Il part loin de Paris. Il retourne vers le Maine et vers mes amis. Depuis mon bannissement du Danemark, je n'ai plus qu'eux. Cela fait longtemps que je les ai quitté, bien trop longtemps. J'ai besoin de reprendre la route, de vadrouiller la campagne. J'ai besoin de me sentir utile, de mettre mon bras armé au service de quelqu'un. J'ai besoin de me sentir utile.

Le cheminement de mes pensées est soudain brisé par un cri qui retentit dans la pièce. Une voix féminine...L'inconnue... Elle est revenue à elle. C'est la première fois que j'entends sa voix. Je lève les yeux dans la direction du groupe qui n'a pas bougé. Je ne comprends foutrement rien à ce qu'elle dit. Aux sonorités, j'ai l'impression qu'elle parle le même dialecte que l'écossais, un dialecte qui m'est inconnu. Mais se peut-il que le premier mot qu'elle ait prononcé soit... mon nom?!?!?!?

Intrigué, je m'empare de la canne. Le talon de mes bottes résonnent dans le hall de l'hôtel. Je m'approche. Je jette un oeil furtif en direction de l'italien, puis de l'écossais. Mon regard est interrogateur. Ai-je bien entendu mon nom? Pourquoi aurait-elle prononcé mon nom? Tout ça n'a pas beaucoup de sens. Je fixe mes mirettes sur son visage. Je détaille le moindre de ses traits. Je cherche une réponse dans le blanc de ses yeux, dans les courbes de son nez, de la rondeur de pommettes.

Oui, elle est bien écossaise. Par certains côtés, elle ressemble à Syuzanna. Je ne sais quoi lui dire. J'ai l'impression d'être de trop ici en ce moment. Ces trois-là se connaissent. Je suis le seul inconnu. Je n'ai vraiment pas ma place ici. Je les dérange. Je trouverai de l'aide ailleurs.Je dépose la canne à ses côtés. Non! C'est impossible! Elle n'a pas pu prononcer mon prénom! Ça n'a pas de sens! Je hoche la tête dans leur direction respective, signe que je vais prendre congé. J'ai une étrange sensation. Je ne sais pourquoi, mais quelque chose me pousse à quitter cette pièce, à m'éclipser. Sans trop comprendre pourquoi, je tourne les talons... Clac.. clac... clac... Le bruit de bottes se fait de nouveau entendre dans le hall de l'hôtel.



* Référence à "Un cri dans la nuit de Mary Higgins Clarks"
_________________
Brygh_ailean
L'urgence, toujours l'urgence. Pourquoi la vie de la Grande n'est-elle qu'une suite d'urgences sans fin ? L'urgence est là pourtant, suffisamment urgente justement pour qu'elle ait une voix. Malgré sa détestation du lieu, malgré sa détestation de son état, malgré tout, il est une urgence qui justifie toute les autres. Celle qui fait qu'on guérit. Celle qui fait qu'on se remet à sentir son coeur battre. Celle qui fait que tout semble reprendre sa place, et que les toiles d'araignée disparaissent des plafonds trop hauts.

Lorsque le jeune homme lui rapporte sa canne, l'espoir cède à l'urgence. Il est beau en fait. Très beau, même. La beauté du diable, peut-être. Non, il est paumé. Bah, il n'est pas le seul. Sauf qu'elle, elle sait et que donc elle est un peu moins paumée que les autres. Enfin, ça se serait passé sous sa tente ou ailleurs qu'à cet endroit, elle en aurait été ravie. Mais y'a pas le choix : c'est ici. Picétou.

Il la regarde longtemps. Quelle désastreuse image elle doit donner. Son corps si maigre rongé par la maladie, son visage si creusé par les ennuis. Elle est si loin la farouche guerrière, l'indomptable, la chieuse, le volcan. Elle est si près aussi. Elle n'a jamais été aussi près.

Puis il s'éloigne à nouveau. Non, il n'a pas le droit, pas maintenant. Alors l'urgence revient, violente, brûlante et blessante.


Soren Eriksen !!!... Blive !!! Bedde...


Que vient-elle de dire ? Elle n'en a aucune idée. Non, c'est sorti comme ça parce que ça doit. Picétou.

Seurn... Jeg hedder Bry... Brunhilde.... Jeg er din mor...

Elle espère alors : du temps. Il lui fait encore et toujours du temps :
Un instant, encore, laisse-moi un instant... je t'en prie.

* La traduction viendra de Soren ou pas. Patience !
_________________

Le RP en PA : « Moi gros-bill, toi ta gueule »... Je suis sûre que vous avez envie, là, non ?
Soren
[Raison et sentiments]

Fini le cliquetis des bottes sur la dallage. Je m'arrête net. Surprise, étonnement, perplexité. Ses mots, je les entends mais leur signification m'échappe. Je n'y prête guère attention. Mon esprit est tourné vers la langue que je viens d'entendre, une langue dont je n'ai pas entendu les sonorités depuis une éternité. Une langue qui glisse avec délice dans mon oreille. Une langue qui me fait l'effet d'une douche fraiche par une chaude journée d'été. Un retour aux sources. La sensation d'être entouré d'une aura protectrice. Danois! Elle parle le danois!

Je suis toujours dos au groupe. Le temps semble s'être arrêté. Mon visage trahit à peine ma surprise: le sourcil gauche, toujours le même, se lève, et se rabaisse. Rien de plus.


Brygh_ailean a écrit:
Soren Eriksen!!!… Blive !!! Bedde…


"Soren Eriksen!!!… Reste!!! S'il te plait…". Pas de sieur ou de messire… Mais un appel à rester en utilisant mon patronyme. Comment si elle me connaissait depuis longtemps...

Brygh_ailean a écrit:
Seurn… Jeg hedder Bry…Brunhilde… Jeg er din mor…


"Seurn… Je m'appelle Bry…Brunhilde… Je suis ta mère". Mes paupières se ferment. Cette familiarité… Ce ton avec l'estranger que je suis. Pourquoi? Et pourquoi ce mensonge? Dans quel but? Dans quel intérêt? Oui, je cherche à comprendre ce que tout cela veut dire. Je reprends mon chemin vers la sortie. Trois cliquetis de plus.

Puis nouvel arrêt. Non… Je ne peux partir ainsi! Il faut que je m'explique, qu'elle s'explique. Il y a de la sincérité dans sa voix. De la sincérité et, j'en ai bien l'impression, de l'appréhension. Tout cela est si étrange… Est-ce pour ces raisons ou pour le fait qu'elle parle danois que je me retourne? Qu'importe!

Prenant place à ses côtés, aux côtés des hommes qui la soutiennent et en qui elle a une entière confiance, je me mets à sa hauteur. Je ne désire aucune sensation de supériorité. Ni d'un côté, ni de l'autre: tous les deux au même pied d'égalité, l'écossaise qui parle danois et le danois banni. J'évite de croiser le regard de ses protecteurs. Pas maintenant. C'est à elle que je dois parler. Je le sais. Je le sens.

J'ai envie d'utiliser ma langue maternelle, une immense envie. Cela fait trop longtemps que je ne me suis exprimé en danois. Mais je dois me résoudre à la réalité même si elle est cruelle.. Jamais je ne reverrai mon pays. Jamais! Alors force-toi Søren! Force-toi!


Brunhilde, je ne sais qui vous êtes ni d'où vous venez. Je suis né au Jutland, d'une mère et d'un père danois. Ma mère est morte alors que je n'étais encore qu'un gamin. Je n'ai aucun souvenir d'elle mais je sais une chose: les morts ne reviennent pas sur terre. Alors pourquoi? Que veut dire votre dernière affirmation? Que cherchez-vous Brunhilde?

Brunhilde… J'ai connu des filles, là-bas au Jutland, qui se prénommaient ainsi. Je suis confus. Tout est entremêlé dans ma tête. Mais qu'est-ce qui se passe? Les souvenirs affluent et ils sont toujours porteurs de violence. Brimades, gifles, remontrances, sévérité gratuite. Les beaux moments, eux, sont toujours occultés. Toujours! C'est mon côté noir.

Qui êtes-vous réellement? Qui? Je veux le savoir!

Il n'y a pas de haine, de dureté dans mes propos. Mais ils sont empreints d'une détermination sans faille. Je ne partirai pas d'ici sans avoir une explication, dussé-je employer les moyens les plus extrêmes pour parvenir à mes fins.
_________________
Brygh_ailean
« Rien n'est plus vivant qu'un souvenir. » Federico Garcia Lorca

Il était revenu sur ces pas. Il était près d'elle. Il parait qu'une mère reconnait toujours ses petits en les reniflant. Et que les petits pareillement. Bah, visiblement pas au moins de mars. Entre le rhume et le froid qui n'est pas propice aux effluves, elle ne sentait rien avec son nez. Elle ressentait juste un sentiment bizarre, quelque part entre son estomac et sa trachée.
Du coin de l'oeil, elle n'osait le regarder.

Elle inspira profondément. Arth ne connaissait pas toute l'histoire. Elle avait peur de le choquer. Adriano, lui, était au fait du moindre détail depuis si longtemps que rien ne pouvait plus l'atteindre. C'est donc les doigts d'Arth qu'elle prit dans les siens. Elle regardait le sol, déjà ailleurs.


Je ne cherche rien... Et surtout pas toi, en fait. Je suis la première étonnée.

Ca ne voulait rien dire. Rien du tout. Sa voix si grave était légèrement rauque de surcroît de n'avoir pas servi depuis si longtemps. Elle aurait voulu être aimable, mais c'était déjà trop lui demandé en temps normal, alors là... hein ! Nan. Elle avait son ton froid, celui qui lui avait valu si mauvaise réputation parmi les esprits creux.

Si tu crois que je te mens, libre à toi. Je n'ai rien à y gagner... Toi non plus, ma foi. Qui je suis... mais la question est sans doute qui es tu, toi, non ?

Elle respira profondément.

Je suis Brygh Ailean McFadyen, veuve d'Hakon Eriksen, puis de Ben du Gueslin. Cela n'a aucune importance ce que je suis... vraiment...

Nouvelle aspiration. Elle releva la tête vers Natale, cherchant son assentiment, mais sans l'attendre elle poursuivit.

Tu es né à Hoy, dans les Orcades... Norðr-eyjar, comme on dit chez vous. C'était vers la fin de novembre, tu étais en retard déjà... Il pleuvait affreusement, j'avais froid et j'étais si fatiguée... Cela a pris du temps. Tu étais grand, trop grand... même pour moi.

Un sourire las se dessine sur ses lèvres. Les yeux toujours fixe à regarder la même dalle.

Il a plu tout le jour, et toute une nuit après, et encore tout le jour... Lorsque ton père est rentré. Ses ordres ont été simples : tu étais sa priorité.
Pour te faire naître, il m'a fracassé le bassin à l'aide du pommeau de son épée... Alors tu es né. C'est fou ce qu'il pleuvait...


Un long moment de silence.

C'est tout ce que je sais de toi. Mais ça, je le sais. Erik Larsen n'est pas ton père. Seulement le frère de ton grand-père. Erik a les bourses aussi vides que le cerveau de... hmm... peu importe... C'était notoire... Combien de femmes a-t-il fait tuer pour leur soi-disant infertilité ? En fait, je n'en sais rien... je me contente de répéter ce que j'ai entendu dans ces années-là...

Elle se releva, s'appuyant sur son compagnon de route.

Erik n'est pas ton père et je ne sais quelle sornette il a pu te servir. Je suis ta mère... enfin, j'aurais pu l'être si je l'avais été. Mouarf... Cela ne veut rien dire. Mais c'est tout ce que j'ai à t'offrir, Soren Eriksen... un morceau de ma vérité. Je n'essaierais pas de te convaincre. Seule, ta soeur s'y efforcerait. Arf, oui... autre détail : tu as une soeur...Una MacFadyen... Ma grande fierté.

Bryn était toujours aussi froide. Les larmes perlaient au coin de ses yeux. Elle s'en voulait de ne pas savoir être plus accueillante, explicatives ou je ne sais quoi de moins formelle et guindée. Mais c'était ainsi. Pas autrement. Personne ne l'en dissuaderait.

Jeg er din mor... C'est ainsi. C'est tout. A prendre ou à laisser.

Avec un caractère pareil, fallait vraiment la supporter.
_________________

Le RP en PA : « Moi gros-bill, toi ta gueule »... Je suis sûre que vous avez envie, là, non ?
Soren
[L'intuition est à la connaissance, ce que la canne blanche est à l'aveugle.*]

Incroyable. Il n'y a pas d'autres qualificatifs. L'histoire que me raconte Brunhilde... ou Brygh Ailean MacFadyen... ou tout autre façon dont elle se fait appeler... n'a tout simplement ni queue ni tête. Dans mon esprit, je remets les choses en perspective et je ne peux imaginer qu'il y ait une once de vérité dans tout cela. Tout est bien trop improbable. Je monte à Paris pour faire reconnaître mes droits de noble. A l’hôtel Saint-Paul, je bouscule un écossais qui s'avère accompagner une dame. Cette dame tombe à la renverse en entendant mon nom... enfin si c'est bien la cause de sa chute! Après avoir repris ses esprits, elle me raconte une histoire abracadabrante. Elle serait ma mère. Mon père ne serait pas mon père. Je ne suis pas né au Danemark mais en Écosse. Pffff... Comment puis-je croire tout cela? C'est si invraisemblable! Je m'imagine déjà retourner dans le Maine et raconter cela à mes amis. Je les vois me rire au nez en me disant que mon imagination est par trop fertile.

Et pourtant! Je ne peux occulter certains points précis de son récit. Des points qui le rendent crédible malgré tout. Elle fixait le sol pendant qu'elle palabrait. Moi, je n'ai eu de cesse de la regarder. Je n'ai pu observer aucune once de fourberie sur son visage. Maintenant que son récit est terminé, un grand blanc s'est installé entre nous. Mon esprit assimile la quantité d'information qu'il vient de recevoir. Il se bat contre les incohérences qui s'opèrent et s'opposent en moi.

Si elle n'est pas ma mère... si elle ne me connait pas... Comment sait-elle que je suis né en Novembre?

Erik Larsen... ce fou! Ses paroles à son encontre me mettent mal à l'aise. Oui, j'ai moi aussi entendu ces rumeurs à son sujet. "Bourses vides"... "infertilité"... "Impuissance"... Ces ragots-là se colportaient parmi la population. Mais gare à ceux qui se faisaient prendre car la punition pour un tel méfait, c'était l'écartèlement. Tout simplement. D'aucuns prétendaient que j'étais le fruit d'un relation adultérine... Que la deuxième femme d'Erik Larsen était déjà enceinte quand elle l'a épousé... Tant de ragots! Mais où est la vérité? Où?

Et puis... Et puis il y avait d'autres souvenirs qui remontent à mon esprit. Des souvenirs qui y étaient enfouis depuis des années. Des souvenirs auxquels je n'avais plus prêté attention... C'était par une nuit froide d'hiver. Le vent soufflait en rafale, faisant tourbillonner la neige avant que celle-ci ne vienne s'amonceler au sol. Je m'étais approché de la cheminée à la fois pour me chauffer et pour disposer d'une source de lumière. J'avais un livre sur les genoux. Un livre que mon mestre m'avait demandé d'étudier. Il concernait la généalogie familiale. Parait-il qu'il fallait que je connaisse tout de l'ascendance de mon père et accessoirement de celle de ma mère. Ce soir-là, je n'avais pas envie d'étudier... comme souvent d'ailleurs. Les livres ne m'ont jamais trop attiré. Je m'étais égaré du côté de certaines pages que le mestre ne m'avait jamais faites étudier. Les noms que j'y ai trouvé m'ont marqué. Ils n'étaient pas de consonance danoise. J'appris plus tard qu'ils étaient écossais. Quand mon père eut vent de cela de la bouche même du scélérat de mestre, j'eus droit à une raclée phénoménale. Celle-là, je m'en souviens encore aujourd'hui. Parfaitement. Celle-là, je ne l'oublierai jamais. Jamais!

Aujourd'hui, il m'est difficile de dire si les noms que je vis étaient ceux des MacFadyen. Peut-être que oui... Peut-être que non... Hakon Eriksen? Est-ce lui qu'elle prétend être mon père? Hakon Eriksen... Ce nom fait naître des étincelles dans mon esprit. Je suis sur de l'avoir déjà vu quelque part... Tant de doutes.. Tant de doutes pour croire à son histoire... Tant de doutes pour la repousser simplement d'un revers de la main.

Que j'y crois ou non, les perspectives pour moi ne sont guère enviables. Tant Erik Larsen que Hakon Eriksen semblaient être de charmants personnages. Casser le bassin de son épouse pour faire naître son héritier relève de la démence au même titre que les écartèlements de mon cher père... enfin du tyran du Jutland.

A cette pensée, je détourne mon regard de Brunhilde. Si ce qu'elle dit à mon sujet est vrai, elle doit me haïr au plus profond de son être. Inexorablement, mon regard est attiré par cette canne que je viens de lui porter. Ironie du sort. Elle boite...pour que je puisse être en vie. Elle boite à cause de moi. Cette canne, c'est le prix à payer pour ma vie! Cette canne... cette même canne que j'ai tenu dans mes mains tout à l'heure, sur laquelle j'ai passé ma propre colère. Combien de fois l'a t-elle serrée entre ses doigts en me haïssant au plus profond de son être? Est-ce cela que l'on appelle la destinée? Est-ce que je viens de lui passer un témoin en lui tendant sa canne? J'en frissonne littéralement. Cette histoire, si elle est vrai, n'est tout simplement qu'une histoire d'horreur... et c'est la mienne! C'est l'histoire de ma vie!

Il me faut à nouveau affronter son regard. Fuir ne sert à rien.


Brygh_ailean a écrit:
tu as une soeur...Una MacFadyen... Ma grande fierté.


Une soeur? Une sœur qui a la chance d'avoir une mère aimante. Une chance que moi, où que soit la vérité, n'aurait jamais. Il faut dire qu'elle ne lui a jamais cassé la hanche...

Je prends une grande respiration et me lève enfin.


Je...Euh...Il faut que je parte maintenant.

Faire reconnaître mon titre de noblesse n'a soudain plus grand intérêt pour moi... quelle que soit la vérité... Quelle que soit la vérité! Et ce doute... toujours ce doute...

Y'a t-il un moyen de vous contacter ? Enfin... si j'ai besoin et désire vous contacter?

Une image s'impose alors à moi. Je sais qu'un jour... ça, j'en suis désormais persuadé... je sais qu'un jour mon épée sera à son service... qu'elle soit ma mère ou pas. Il y a des moments où l'on a des intuitions qui s'imposent à nous avec une telle force qu'elles se réalisent toujours.

* Jérome Touzalin
_________________
Brygh_ailean
« Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre. » Fiodor Dostoïevski

Déjà ?

Avant de tout dire, avant que la barrière qui retenait sa voix depuis six longs mois ne cède, avant que les souvenirs refluent, avant qu'elle soit prête pour résumer, elle l'aurait certainement laissé filer sans réagir. Elle se souvint alors de la grande jeune fille brune qui s'était présentée au castel de Périgueux, pleine de détermination à retrouver sa mère. Elle se souvint de l'accueil qu'elle lui avait réservée, la reconnaissant d'emblée comme ce qu'elle était. Elle s'était évanouie aussi. C'est fou ce qu'ils avaient en commun, ces deux là finalement.

Si tu es ici, ce n'est pas pour moi mais parce que tu as à y faire. Qui viendrait ici sinon ? Alors, reste... ce serait dommage de remettre à demain ce qui peut être fait...

Elle le regarde enfin, sans le dévisager, mais avec cette intensité propre aux mères. Oui, il est beau. Très beau même. Et gêné... ou effrayé...

Le surnom de ton père, le vrai, était Hårfagre*... C'était sa fierté. Tes cheveux sont... indomptables, non ? Ce doit être des miens que tu as hérités... Ma fierté.

Elle sourit en coin. Le rire n'est pas loin. En même temps, rire ici, dans l'antre des culs coincés, mouarf... surtout le rire de la Bryn. Pas follement discret. Elle se contente de sourire.

Je te présente Arthanagor Urqhart, mon ami et mon épée... et voici le seigneur Natale. Ces titres sont si nombreux que même lui les a certainement oubliés.
Petit sourire vers son vieux camarade. Dire que quand je l'ai connu... 'fin bref... Si tu es là, joins-toi à nous... et nous pourrons nous entraider. S'il est une chose que personne ne pourra jamais reprocher à la MacFadyen, c'est de manquer de sens pratique. Seulement le sens pratique n'est pas ce que l'on offre à un jeune homme dont on vient de massacrer la courte existence. Elle s'en rend compte au moment même où elle parle. Que lui dire alors ? Je suis là pour faire valoir les droits de mon fils qui ont été bafoués par un foutu bâtard de ... Elle s'arrête en souriant. Mon autre fils, c'est encore un bébé. Et faire valoir mes droits de noble étrangère dans ce pays de cintrés... Elle porte sa main à sa bouche, se rendant compte que le naturel la reprend plus vite qu'une chevauchée. Elle jure, elle appelle les gens par les noms qu'ils devraient avoir, elle est heureuse de se défouler. Elle est d"autant plus volubile que de nombreuses barrières pour elle, viennent de tomber, à commencer par sa voix.

Soren Eriksen, sais-tu voler un poney ? Reste... et je t'apprendrai. Sinon, reviens me voir dès que l'envie t'en sera donnée. Garde la canne... désormais, je saurais m'en passer. Elle te mènera à moi...
Toutes les villes du Périgord y sont gravées.


Puis se tournant vers ses compagnons : Et Montjoie... elle est où, ceste-là ? Et les maréchaux ? Pas un pour pointer son nez ? Ils ont deux MacFadyen sous la main pour se défouler... et aucun ne se ramène pour être odieux à souhait ?

Etrange lucidité. Allait-elle retomber dans cet autre monde dans lequel elle vivait depuis presque un an désormais ? Avait-elle, grâce à lui, franchi le seuil définitivement, de la conscience éclairée ? Elle était vivante, comme elle ne l'avait pas été depuis longtemps. C'était déjà un immense pas en avant.

* beaux cheveux.
_________________

Le RP en PA : « Moi gros-bill, toi ta gueule »... Je suis sûre que vous avez envie, là, non ?
Soren
[La vie ne se comprend que par un retour en arrière, mais on ne la vit qu’en avant.*]

Je n'ai plus rien à faire ici depuis quelques instants. J'étais moi aussi venu pour faire valoir mes droits de noble danois. Mais vous venez de toute détruire. Vous avez instillé le doute dans mon esprit. Je ne sais plus qui je suis, ni d'où je viens réellement. J'ai l'impression d'avoir fait un retour en arrière, d'être revenu à un embranchement principal sur le chemin de ma vie. Je ne sais pas si je dois reprendre le même chemin... ou si je dois bifurquer. Je ne sais plus où se trouve la vérité. La voie de la vérité... la seule qui m'intéresse... quel que soit le prix que je dois payer pour la connaître! Comment puis-je demander à reconnaître mes droits de noble quand je ne sais plus qui je suis réellement?

Je me rends soudain compte de la dureté de mes propos. Non, je ne voulais pas ça. Encore une fois, je me suis laissé emporté par mes sentiments. C'est une faiblesse, une énorme faiblesse! Je le sais! J'en suis conscient! Il va falloir que je corrige cela... et vite!

Excusez-moi... Mon ton ne se voulait pas emprunt de reproche. Je... Je suis juste perturbé par ce que je viens d'entendre. Je ne sais que croire.

Un sourire furtif passe sur mon visage. J'ai besoin de détendre l'atmosphère. Je sais que je vais passer pour un abruti... mais je ne peux me retenir...

Et si mes cheveux sont aussi indomptables que les vôtres... ils sont aussi blonds que les vôtres sont bruns! Ils sont aussi blonds que ceux de Erik Larsen ou...

Les mots sont difficiles à sortir, mais il faut qu'ils sortent!

... ou de ce Hårfagre!

Je soupire. Non pas de dépit, mais parce que l'effort que je viens de réaliser m'a obligé à puiser dans mes réserves. Je suis las. Très las.

Je vais rester Mère.... Brunhilde... Brygh Ailean MacFadyen. Oui! Je vais rester. Non pas pour défendre ma cause devenue caduque... mais pour discuter avec vous et vos compagnons. Je veux en savoir plus sur toute cette histoire. Sur vous. Sur votre vie. Sur celle que vous prétendez être ma sœur. Car j'imagine que si vous avez utilisé ce terme, c'est que nous avons le même père? Sinon, vous l'auriez présenté comme vous l'avez fait avec Hadrien n'est-ce pas? Enfin... je reste si le sieur Natale et le sieur Uhrquart acceptent également ma présence. Ce sera pour moi l'occasion sans doute de comprendre ce que veut dire cette phrase si mystérieuse : "voler un poney"

Ce fut dur, mais je suis soulagé. Oui soulagé d'avoir sorti tout cela. Je ne suis pas un beau parleur. La diplomatie est un art que je ne maitrise pas. Tout comme l'art de la séduction. Mais discourir m'a fait du bien. Oui.

Le cadeau qu'elle me fait me marque beaucoup. Par le symbolisme que porte cette canne, j'ai l'impression que c'est un pont qu'elle lance en ma direction. Une invitation à croire sa version des faits. Une invitation à rétablir des liens. On ne rattrape jamais le temps perdu. Mais on peut corriger les errements du passé. Elle en a sans doute eu.... tout comme moi! Je serre fortement la canne entre mes mains. Je préfère passer mes émotions dans cette poigne de fer plutôt que sur mon visage. Ne rien montrer. Non.


Quelle que soit ma décision, que je porte foi à votre histoire ou pas, je viendrai. Oui, je viendrai en Périgord... à condition de savoir dans quelle ville je puis vous trouver, vous et vos compagnons.

* Søren Kierkegaard.
_________________
Arthanagor
{…Miracle à St PAUL …}

Elle pèse son poids , on ne dirait pas.
C’est une fausse maigre la grande, ou alors c’est les os qu sont lourds mais toujours est-il qu’Arth est content de pouvoir enfin l’allonger dans une pièce un peu a l’écart du passage.
Trop de curieux.
Et puis, qu’aurait pensé un jeune clerc en voyant Natale appliquée une médecine toute italienne. Y’a pas a dire, ces transalpins sont toujours prêts profiter de la moindre occasion pour profiter des faveurs des dames.
Mais bon, il faut avouer que cela à au moins l’avantage de faire réagir quelque peu sylphide
.

Le géant blond semble encore plus mal à l’aise que lui. Est-ce l’endroit ou la situation ? Peut être les deux. Il tient toujours dans sa main la canne de la grande dont il caresse le bois machinalement. Son regard a changer. Plus de colère non, mais c’est une lueur de doute commence à l’éclairer. Est-ce le même doute que celui qu’il a lui lorsque qu’il compare leurs regards ?
Seurn semble hésiter, et après avoir salué d’un hochement de tête, il tourne les talons et s’apprête à quitter la pièce. Et c’est l’alors que l’improbable, ce que personne n’attendait se produisit.
Une vois rauque, éraillée de ne s’être faite entendre depuis de longs mois semble sortir du néant.. Faiblement d’abord, puis, le murmure se fait cri, et plonge les trois homme dans une stupéfaction totale
:
- Seurn…Co a tha tu ? L’Ecossais en reste comme deux ronds de flans.
- Elle…elle a parlé ? L’Ecossais n’en revient paselle a parléééé !!!! Une fois n’est pas coutume, si Aristote en personne était là, l’Ecossais l’embrasserait bien volontiers.
En tout cas son cri, son appel même a été entendu car voilà que le Blond alors qu’il allait sortir de la pièce s’arrête net .
La grande s’adresse alors a lui de sa voix rauque dans un dialecte qui sans lui être totalement étranger, ne lui est pas familier pour autant.
Il sent sa main se glisser dans la sienne et la serrer
.

Alors…alors seulement il comprend.
Il comprend qu’il avait raison. Ce regard qui les rapprochait parlais bien plus que n’importes quelles phrases. Ils sont du même sang, ou presque.
Pourtant , c’est avec la plus grande intention qu’il écoutes l’histoire, ou plutôt devrait-il dire la saga. Il découvre un pan de la vie de Brygh qu’il ne connaissait pas. Sûrement un, voir le plus des plus sombre.
La révélation jette un trouble, un doute profond sur Soren,…et il y a de quoi. Mais le Danois accuse le coup, même s’il lui faudra du temps,, pour comprendre, et digérer.
La grande reprend du poile de la bête. Elle parle, elle râle….elle vie
Elle se lève s’appuyant sur l’Ecossais et lance une invitation franche à Soren.
Celui-ci d’une voix lasse parle alors
:
-Je vais rester Mère.... Brunhilde ... Brygh Ailean MacFadyen, dit-il, Oui! Je vais rester. Non pas pour défendre ma cause devenue caduque... mais pour discuter avec vous et vos compagnons. Je veux en savoir plus sur toute cette histoire. Sur vous. Sur votre vie. Sur celle que vous prétendez être ma sœur. Car j'imagine que si vous avez utilisé ce terme, c'est que nous avons le même père? Sinon, vous l'auriez présenté comme vous l'avez fait avec Hadrien n'est-ce pas? Enfin... je reste si le sieur Natale et le sieur Uhrquart acceptent également ma présence. Ce sera pour moi l'occasion sans doute de comprendre ce que veut dire cette phrase si mystérieuse : "voler un poney" il passe et repasse la main sur la canne gravée comme pour se prouver que ce qu’il vivait là était bien la réalitéQuelle que soit ma décision, que je porte foi à votre histoire ou pas, je viendrais. Oui, je viendrais en Périgord…à condition de savoir dans quelle ville je puis vous trouver, vous et vos compagnons.

Acteur passif des retrouvailles inespérées entre mère et fils, il a assisté a toute la scène en spectateur, se gardant même de tout commentaire, ou paroles qui auraient put être déplacés. Ce moment, cet échange leur appartenait à eux, et a eux seuls.
La famille Mc Fadyen comptait un membre de plus désormais.
Arth regardait le blond avec sincérité et hocha la tête
:
- Si vous êtes le fils de Brygh, dit Arth, …et je doutes qu’elle puisse inventer une telle histoire, il sourit doucement et lui tendit la main….Fàilte (*) Seurn, désolé pour avoir été un peu brusque avec vous….

Traduction du Gaélique Ecossais
(*) Bienvenue

_________________
Soren
[Apaisements]

Cette main qui se tend vers moi, c'est le signe que j'attends. Une volonté affirmée, confirmée de m'accepter tel que je suis. Je me sens stupide. Stupide de la colère que j'ai ressenti à l'égard de cet homme. Stupide d'avoir voulu l'embrocher. Stupide de ces colères qui grondent en moi et que j'ai parfois du mal à maîtriser. Aujourd'hui heureusement, elles n'ont pas causé de dégâts.

Vous n'avez rien à vous reprocher sieur. C'est… passons voulez-vous?

Avouer ses erreurs est un acte parfois difficile à accomplir… même quand les conditions sont favorables. Je suis ainsi. Je l'ai toujours été.

Je serre la main tendue vers moi en guise de paix.


Sieur, si l'occasion nous en est donnée, il me fera plaisir de me battre à vos côtés. Mais en attendant… j'ai l'impression que c'est avec les institutions françoises que vous vous apprêtez à guerroyer. Et là, ne me demandez pas de parier sur vous comme vainqueur!

J'esquisse un sourire, un léger sourire. Est-ce le premier de la journée?
_________________
Brygh_ailean
« Tout obstacle renforce la détermination. Celui qui s’est fixé un but n’en change pas. » de Léonard de Vinci

Elle sourit à son tour. Pas nécessairement qu'elle veuille sourire, mais ce grand blond là, a du bon sens. Malgré son jeune âge — ouais, la Bryn n'est pas tout à fait prête à assumer le sien, et alors ! —, il a bien compris ce qu'étaient les institutions du beau royaume de France. Cela n'en rend que le constat plus navrant.

Elle s'appuie davantage sur Arthanagor. Sa jambe ne lui fait pas mal : elle a juste besoin d'un appui plus moral que physique en fait.


Nous verrons bien... Le fait de faire attendre est en effet proche d'une stratégie guerrière. Faire patienter l'ennemi pour décourager. Mais il est un point que je ne peux admettre : ces institutions sont là pour nous servir, et non l'inverse. Nous prendre pour des ennemis c'est le plus grand affront qu'ils puissent faire à leur mission.

Fatiguée mais toujours aussi déterminée.

Je ne demande pas de réglement de compte. Nous avons à faire au héraut le plus nul qu'il m'est été donné de croiser : menteur, fainéant, incompétent au dernier degré, toujours à rejeter son manque de clairvoyance sur un autre... Enfin bref, une nullité. Mais je ne m'intéresse pas à lui. Je m'intéresse uniquement à ce que l'avenir de mes enfants soit protégé...

Après un instant de silence.

Tu es mon fils... Et là, je boirais bien quelque chose. N'y a-t-il pas au moins des valets de pied ?

Etranges paroles, en vérité. Etrange serment implicite entre deux étrangers. La vie de l'escote n'est fait que de ces instants d'étrangeté. C'est dans le calme et la sérennité qu'elle aborde l'ouragan qui vient de la toucher. Demain sera un autre jour. Là, elle est ici, maintenant, avec les siens et elle peut enfin parler.
_________________

Le RP en PA : « Moi gros-bill, toi ta gueule »... Je suis sûre que vous avez envie, là, non ?
Natale
"Mon rôle ça va être de réfléchir à voix basse dans ma tête."


Mais comme ça fait mal de trop réfléchir parfois...

- QUOI !!!!?
Ben oui, faut croire que ça n'étonne quasiment personne ici : "oui j'ai retrouvé mon ptit Danois après des années, du coup j'ai décidé de lui payer un verre".

Il écarquille les yeux et le pointe de l'index. Les phrases sont courtes tellement il n'en revient pas lui-même.


- T'es le fils de !!!

Puis en regardant la matrone en la pointant elle aussi.


- T'es sa mère ?

S'en suivent alors des retrouvailles touchantes. Il écoute tout cela aux côtés de l'Écossais amateur de truffes et tout en croisant les bras sur la taille.
Pour peu il en aurait bien lâché une ptite larme.

- Ah... y'a pas à dire, c'est émouvant hein.
Il ne peut s'empêcher, par contre, de renifler un peu, que d'émotions !

Passé cet instant il redécouvre lui aussi le rossignol milanais qui lui avait tant manqué.
- Et tu parles et tu nous l'avais pas dit...
Blondattitude forever.



Un Ange passe.



Il se félicite intérieurement rien qu'à savoir que désormais les vertus médicinales du baiser marquisal seraient appréciées à leur juste valeur. Il entrait désormais dans la légende et devenait un" Comte de fée" à lui tout seul.
Malheureusement, baiseur n'est pas forcément un métier à temps complet. Quoiqu'on trouve bien des rebouteux. Qu'importe, il ferait ça en dilettante quitte à ramener du travail à la maison.

- Bon ben en tout cas bienvenue hein !
... De l'air de dire : ouais moi aussi j'srai content de me battre à tes côtés. Après tout il avait bien aidé à protéger la veuve et l'orphelin jusque-là.
Puis, en avisant la Brune avec un regard innocent qui en dit long : vrai que tu paie l'apéro ?

_________________
Arthanagor
{ …Quand le vin est tiré, il faut le boire…}

Le blond saisit la main qu’il lui tend et la presse virilement, finissant d’apaiser toutes tensions entre eux deux. Ce gars n’est guère différent de lui, deux même se dit-il en jetant un œil a la grande brune. Soren ajoute qu’il lui ferait plaisir de guerroyer a ses cotés :
- Le plaisir serait partagé croyez le….Et le blond d’ironiser sur la lenteur administrative de l’institutionvous savez, en Ecosse un dicton dit que douze Ecossais et une cornemuse font une révolution, il jette un petit regard en coin à la grande, a deux et demi, on doit bien arriver a faire une émeute non ?

Arth sourit en regardant Natale. De son coté, il se remet encore de la surprise provoquée par les dernières révélations, visiblement ravi de l’éventualité que son baiser y soit pour quelques chose. Sacré transalpins !!
Brygh de son coté pense a la seul véritable chose qui manque pour sceller ces retrouvailles : A boire. Toujours soutenant la grande il hèle le clerc qui vient de passer la tête dans l’entrebâillement de l’huis
:
- Thu (*) !!! vas prestement nous quérir de quoi nous rincer le gosier : Hypocras, bière sans oublié un excellent Chianti si tu ne veux pas que messire, il désigne Natale, déguste ton foie cuisiné avec des fèves au beurre (**)…le clerc hoche la tête, apeuré par la menace, …Et si Montjoie veut faire le service, dis lui qu’on a rien contre hein !!

Divers et traduction du Gaélique Ecossais
(*) Toi
(**) Toute allusion au film « le silence des agneaux » serait…volontaire

_________________
Soren
[Un repas est insipide, s’il n’est assaisonné d’un brin de folie*]

L'accueil est chaleureux. C'est maintenant au tour du seigneur Natale de me saluer et de reconnaître cette filiation soudaine. Suis-je encore le seul à douter? Vraiment? Une multitude de questions se bousculent dans ma tête. Même si j'accepte tout cela comme étant la vérité, j'ai encore des liens à faire entre toutes les informations entendues aujourd'hui.Car après tout je ne sais comment j'en suis venu à passer de l'Écosse au Danemark, de mes parents à un tyran. Je salue Natale comme il se doit. A mon tour, je lui rends la reconnaissance due à son rang. Enfin… Le protocole, comme tant d'autres choses n'est pas mon fort. J'espère que je m'y prends bien.

La requête de l'écossais me remplit d'aise. Si le Chianti n'est pas ma tasse de thé, il en va tout autrement de la bière! Le risque, c'est de dépasser les bornes. Boire sans modération et ne plus arriver à se contrôler. Il est évident qu'un tel lieu n'est pas propice aux débordements alcooliques dont je suis, je dois le reconnaître, coutumier. Je crains fort par contre que cette proposition soit insuffisante. Mon ventre commence à grogner. Se pourrait-il que l'heure de manger approche. Avec une telle palette d'étrangers, je regrette que l'on ne puisse faire un véritable festin ici. Plats d'Italie, d'Écosse, du Danemark… Tout ceci est ma foi fort alléchant… et fait grogner mon ventre bruyamment. Je me dois de réfréner ces gargouillements inconvenants et vite si je veux garder une certaine contenance devant cette assemblée.


Dites-moi Mère, enfin… Bryn… Que s'est-il passé pour qu'un gamin né sur une île écossaise finisse par atterrir dans de la lointaine parenté?Pourquoi mon père qui désirait tant cette naissance s'est-il départi de moi? N'avez-vous rien eu à dire? Ma mise au ban vous agréait-elle? M'avez-vous vu grandir quelques années auprès de vous? Et ma sœur? Me connait-elle? Sait-elle que j'existe? Pourquoi n'est-elle point avec vous?

Toute une vie à découvrir. Tant d'évènements à corriger, à remettre en perspective. J'en ai la tête qui tourne. A moins que ça ne soit dû à l'estomac vide? Je me tourne alors vers le représentant du clan Uhrquart.

Dites-moi sieur, si je passe en Périgord, me ferez-vous l'honneur de me donner à entendre de la cornemuse? Il parait que c'est un instrument si…étonnant… qu'il faut au moins l'avoir entendu jouer une fois dans sa vie. Me ferez-vous aussi gouter à la cuisine écossaise? Ses plats typiques? Et ses boissons enivrantes?

Petit à petit, l'idée que toute cette histoire pouvait être vraie faisait son petit bout de chemin de mon esprit. Etait-ce parce qu'elle me semblait véridique? Parce que j'ai envie d'y croire? Une simple Rêve? Une simple envie? Ancrée dans une possible réalité ou pas?

J'essaierai de convaincre une de mes amies de se joindre à moi. Elle se morfond à Laval. Voir du pays lui fera le plus grand bien. Elle est saxonne mais doit avoir du sang écossais par ses ascendants. Elle se nomme NicDougall. Ce nom vous dit-il quelque chose?

* Erasme
_________________
Brygh_ailean
« La question est humaine ; la réponse, trop humaine. » Paul Valéry

Platon prétend que les questions que l'on pose, l'on en a déjà réponse, sinon l'idée même de la question ne nous aurait effleuré. Pour les disciples d'Aristote, penser à Platon n'est pas forcément la meilleure idée. Mais il n'en est pas moins vrai que les questions du blond à l'accent chantant ont de quoi amuser la grande. Sur le ton de la confidence, elle se penche vers son "doge" préféré.

Adriano, comme si tu ne le savais pas... Et voudrais-tu cesser de me tutoyer à voix haute chez les culs-coincés ? Nous ne sommes pas aux Plombs, ni dans nos habituelles galères. Tsss...

Son sourire est bien là, amusé, complice et un brin polisson. Elle en oublierait le lieu qui la rend si mal à l'aise. Elle reprend néanmoins bien vite sa stature altière et sa morgue habituelle.

Payer ? Euh... je suis escote, mon si cher ! Je préférerais que les bons parisiens nous démontrent leur accueil hors du commun en nous offrant ces godets.

Et toc ! Cette réponse là, Platon t'aurait en effet dit de l'anticiper, Natale Adriano d'Ibelin et tout et tout. D'ailleurs celle qui parvient d'Arth montre bien leur véritable nature. Scotitude for ever.
C'est alors que lui parviennent d'autres questions. La minute blonde n'est pas totalement terminée, elle change de voix et de finalité, c'est tout. C'est Soren qui désormais exprime ses doutes, laissant le visage de Bryn légèrement se figer. Oui, il est des questions dont les réponses sont anticipées. Alors, elle doute un instant. Pourquoi les pose-t-il ? Elle se recompose une contenance pendant qu'elle évalue les options : répondre de manière vague et ambigüe, le laissant sur sa faim de savoir, mais avec l'assurance qu'il aura le temps de digérer tout ce qu'il vient déjà de subir ; ou bien, être elle-même, ne jamais transiger avec la vérité — tout lui dire au risque d'un peu plus le briser.


Soren, assied-toi, mon garçon...

C'est un homme à qui elle parle, non à un moufflet. Elle hausse les yeux au ciel dans un coin de sa tête. Elle en profite pour s'asseoir également. Sa décision est prise, elle dirait la vérité, mais en l'épargnant. Ce n'est pas un mensonge, juste un oreiller en guise de silencieux sur un mousquet chargé.

Ton père n'est plus de ce monde depuis de nombreuses années. Il est mort quelques mois après ta naissance pour te dire vrai. Ce n'était pas un brave homme. Il n'y a eu personne pour le regretter. Et moi... j'ai dû quitter Hoy et je n'y ai jamais remis les pieds. Ta soeur était chez des familiers qui l'ont élevée. Elle ne servait à rien, selon ton père... Toi... Il t'a confié à une de leurs truies... hmm... une femme de chez vous, car il ne me jugeait pas digne de poser ne serait-ce que les yeux sur toi...

Son regard s'échappe un instant puis elle se reconcentre et se tourne vers le jeune homme.

J'imagine qu'Erik ayant perdu avec ton père son héritier, il t'a adopté pour le remplacer. A Hoy, la situation n'était pas tenable. Autant beaucoup des vôtres ont fait tout ce qu'il fallait pour se fondre dans notre population, autant ton père et ton grand-père étaient bien trop fiers pour nous imiter. Ils n'ont jamais vraiment eu leur place et c'est pour cela qu'il m'avait épousée.

Elle réalise que c'est la première fois qu'elle parle de ces trois années maudites avec détachement. Oui, les unions économiques ou géopolitiques existent. Elle en est le témoin. Oui, des petites filles épousent tous les jours des hommes plus agés qui convoitent leurs biens. Elle n'en était qu'une parmi les autres. Avec l'âge, cela lui parait bien plus abordable comme sujet.

Ta soeur sait que tu es né. Je ne pense pas qu'elle en sache davantage. Elle est repartie en Ecosse réanimer nos terres, pas à Hoy mais à Mull, notre foyer... Elle est très belle ... et trop fûtée. J'espère que vous pourrez... Tu es noble de sang, Soren Erikssen, parce que tu es fils de baron danois et de moi qui suis laird. Tu peux et tu dois le faire revendiquer...

Puis elle attend la réponse d'Arth. Jouer de la pipe... manquerait plus que ça. De la claymore, oui, des étriers certainement. Mais elle imagine mal son cousin en train de sonner une sérénade. Quant à la cuisine... Elle part d'un éclat de rire, bruyant et débridé. Si personne ne les entend désormais, une seule conclusion s'imposera : jouer à cinq émaux contre un écu rend sourd, à ne point en douter.
_________________

Le RP en PA : « Moi gros-bill, toi ta gueule »... Je suis sûre que vous avez envie, là, non ?
Arthanagor
{...Chasse, pêche, et traditions...}

Ce n’est pas que l’attente commence à peser non. Elle avait au moins eut le mérite d’être meubler par des retrouvailles. Mais le groupe était quand même là pour autre chose que de partager un jésus et tailler le bout de grand comme de simples bouviers sur une place de foire.

Le Danois doit avoir l’estomac dans les talons.
On dit que lorsqu’il est poussé dans les extrêmes limites de la fin, l’homme délire. N’est-ce pas ce qu’il lui arrive ?

- Dites-moi sieur, si je passe en Périgord, demande-t-il, me ferez-vous l’honneur de me donner à entendre de la cornemuse ? Il paraît que c’est instrument si…..étonnant…qu’il faut l’avoir au moins entendu jouer une fois dans sa vie. Me ferez vous aussi goûter à la cuisine écossaise ? Ses plats typiques ? Et ses boissons enivrantes ?
L’Ecossais le regarde, un peu étonné de la demande et se tourne vers la grande qui affiche un air légèrement moqueur :
- Il est sérieux là ? il reporte son attention sur Soren….remarquez , vous avez peut une idée là, un air de piob mhòr (*) dans le bâtiment aurait peut être pour effet de faire sortir Montjoie de sa tanière, ou de réveiller l’intendant des lieux afin d’avoir ne serait-ce qu’un pichet d’eau claire et un croûton de pain pour patienter.

Il réfléchit un peu.
Une demande a être annoncé « officiellement » avait été faite comme le voulait l’étiquette, mais ne semblait pas avoir plus d’effets qui s’ils avaient sonner de l’olifant dans la grande galerie du Louvre. Il fallait donc bien trouver une solution pour faire sortir le loup du bois
.
Un proverbe sorti du fond de sa mémoire lui revint « Parfois, si tu ne triches pas, tu n’essayes pas vraiment ».
Il regarde la grande, et le groupe
.
- Faut peut être l’appâter Montjoie…non ?
Chasseur dans l’âme l’Ecossais.
Il s’avance alors vers la porte donnant sur le corridor se met à quatre pattes et l’entrouvre. L’Hôtel St Paul devient l’espace d’un instant, une lande de bruyère giboyeuse dans l’esprit de l’Ecossais, et le Roi d’Armes de France, un gibier de choix que le groupe voudrait bien attraper.
Prenant alors une voix qu’il veut à l’accent gascon, il pousse le cri du carmin au fond des bois
:
- compagnieamoicompagnieamoicompagnieamoicompagnieamoi…….

Traduction du Gaélique Ecossais
(*) Grande cornemuse

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)