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[RP]istolaire II

Mai


    Suite aux premières missives échangées
    et à la découverte de ses lettres adultères par son époux,
    une nouvelle missives fut envoyées, signant la fin d'un chapitre,
    et peut-être le début d'un autre. Tournons la page et poursuivons...


Citation:




    A vous qui me voulez encore,


    Vous ne m’avez point perdu, non. Pas encore, pas tout de suite. Vous me gagnez, j’ai l’impression. Lentement, à chaque mot, à chaque phrase. Vous me charmez. Et à mesure de cela, la Magda que vous avez faites de moi éclipse un peu plus chaque nuit Marie. Cette nuit, alors que Morphée ne voulait pas de moi, j’ai pris conscience que je me devais d’être heureuse. Objectif sincère que je n’ai jamais vraiment réussis à atteindre.

    Avec courage, j’ai décidé de ne plus écouter les voix qui me retiennent en Breizh. Adieu pays, amis, famille et époux. La décision fut des plus douloureuse. Il n’est pas évident de tout renier, de tout perdre, pour recommencer ailleurs. Mais mes malles seront closes bientôt et je prendrai la route demain vers la France, avec ma fille sans doute. Je ne me fais guère d’idée sur le devenir de mon fils. L’héritier sera gardé jalousement par ma belle-famille, je suppose. Mais j’ai trop besoin d’ailleurs pour continuer à faire semblant d’être en vie. Et je ne me voyais guère retrouvé cette corde qui a ceint mon cou, jadis… Ainsi soit-il? Ma seule déception sera, je crois, d’infligé à mes enfants l’image de parents séparé. Je prie pour que cela se passe au mieux…

    Suite à tout cela, vous vous doutez bien que votre venue en terre barbare ne me trouvera pas ou vous m’avez laissé, il y a quelques mois. J’espère cependant vous croisez sur ma route. En Maine, Anjou, Touraine ou à Petit Bolchen. Peu importe. J’espère que vous me voudrez encore. Auprès de vous. Pour quelques temps. J’ai besoin qu’on m’ouvre de nouveaux horizons. Une royauté inconnue. De nouvelles connaissances. Une patrie différente. J’ose espérer ne point vous lassez avant que vous ayez pu m’apprendre votre France et votre Roy. J’ai ouïe dire que votre Eusaias était tout proche du trône. Je vous souhaite qu’il réussisse dans son entreprise. Sans le connaitre, il m’est déjà plus agréable que le Vonafred.

    J’espère que vous accepterez d’etre le guide du chamboulement de ma vie, Judas.



    Avec coeur...
    Votre Magda


    PS: Veuillez excuser la sobriété de ma lettre, mais les vélins de qualité et mon nécessaire de sigillographique sont déjà rangé au fond de mes malles.


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Judas
La nouvelle avait eut un effet surprenant sur Judas. Lire et relire, par mille fois il crut avoir mal compris. La jeune Montfort quittait la Bretagne et toutes ses charges? Pour vivre comme une paria? Judas s'assombrit. S'il en était bien une qu'il considérait frêle et vulnérable hors de ses terres c'était bien elle, malgré toute l'affection qu'il pouvait lui porter. Et puis, quelle inconvenance d'abandonner son devoir marital pour le bonheur... Bonheur encore obscur aux yeux de judas au demeurant. L'homme déglutit, lâchant dans un soupir entrecoupé la missive écrite à la va vite. L'inquiétude avait gagné le satrape, certain que l'amante se ferait tondre et humilier en place publique avant de n'avoir pu mettre un pied hors de chez elle avec ces intentions là...

Citation:
Marie aux monts d'or,

Pour vous perdre, il faudrait vous avoir possédée. Or, vous mariée, moi en liberté, jamais je n'eut l'audace de croire qu'il en fut une seule nuit ainsi. Vous vous devez d'être heureuse, oui. Mais votre devoir de rendre heureux votre époux semble compromis. C'est avec stupéfaction que je cru mal lire, parlons-nous d'une annulation de mariage? Ce cher petit fils de Roy n'aurait-il pas consommé son hymen? Assurément pas, je vous ai eu au creux de mon épaules la panse ronde de sa vie... Alors Marie, qu'est-il arrivé?

J'ai encore du mal à croire cette annonce, l'idée de vous voir quitter vos terres et vos titres me parait tellement... Absconde. Sans doute que ce qui vous y pousse doit être... Terrible. Enfant et mari? Tant que cela? Mais qu'est-il arrivé, M'amie?

Vous ne connaissez de la France que Paris, pensez-vous que ce n'est pas là petite folie? Je n'aime guère vous savoir ainsi, en fuite, si encore vous ne finissez pas pendue. Je vous en conjure, restez discrète, je n'imagine pas le courroux qui peut s'abattre sur vos épaules. J'ai un appartement à Angers, si vous ne savez où aller réfugiez-vous-y, vous y serez en sécurité.

Auprès de moi, pour quelques temps dites-vous. Je tâcherai de vous assurer ma présence mais me sais être un piètre guide pour la nature dont dieu vous a dotée... Marie, assouvissez mes questionnements, comment en sommes nous arrivés là?

Votre .


Sûr que si elle eut été sa femme, Judas l'aurait tuée de ses mains.

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Mai


    Sur les routes entre le Maine et la Bretagne.
    Coin de table d'une auberge de campagne...


Citation:


    Le 20ème jour du mois de Mars 1460,


    Mon cher Judas... Si vous ne m’avez pas possédée, c’est pourtant vous qui avez cru me perde dans vos précédents écrits. Ainsi, donc, je ne fais que reprendre vos mots. Pardonnez moi si je vous avais mal compris. Depuis cette nuit, le lot de mes affaires est désormais chargé à l'arrière d'un convoi et je suis en partance pour le Maine avec Alix-Ann, ma merveilleuse fille qui dort dans le présent que vous m'aviez fait parvenir pour sa naissance, ainsi vous êtes un peu avec nous en ce moment...

    Concernant ma décision ne vous affolez point je vous prie. Les soucis et les angoisses ne vous vont pas plus au teint qu’à moi. Je m’en voudrais que votre cour ne vous trouve pas à votre avantage, mon beau seigneur. Et si la situation a changé, c’est bien par ma faute. Nous n’en sommes pas arrivés là. J’en suis arrivée là. Seule. Et je l’assumerai ainsi, si comptes me sont réclamés à l'avenir. Sachez bien que malgré que vous en soyez le premier informé, je ne vous demande rien de plus qu’un peu d’aide. Une présence réconfortante face à ce changement subite que j’ai enclenché dans ma vie. Rien de plus, vraiment. Recevez, d’ailleurs, mes plus chaleureux remerciements en échange de cet abri protecteur que vous m’offrez. Je pense qu’Angers fera une première étape parfaite pour cette nouvelle vie qui s’offre à moi.

    Je ne pense pas qu’il y aura de représailles suite à mon départ. Je ne fuis pas mon époux, mais cette Bretagne que j’ai tant aimée et qui a disparu désormais. Ce système sclérosé qui m’a épuisé de nombreuses années et pour lequel je n’ai plus d’espoir désormais. Vous l’avez bien vu lors de votre venue en Bretagne. Ma démission du trône ducal n’était qu’un signe annonciateur de tous cela. L’abandon de mon mariage n’est qu’un dommage collatéral et il me semble que Cassius l’a compris depuis un moment même si il ne voulait le reconnaitre. Voilà longtemps que l’envie de partir me tenaillait le ventre. Nombreuse furent les disputes sur le sujet, moi voulant partir, lui voulant rester. Nos routes se sont séparés une fois marié, ses absences, ses soldats, et la marée masculines qui m’entoure, ont fait le reste. Je l’ai aimé et il a eu son héritier. C’est tout ce qu’il attendait de moi. Cassius est un homme réfléchis, et bien que l’amertume et la tristesse emplissent nos deux cœurs, nous nous séparons sans heurt. L’église bretonne, espérons-le, acceptera de dissoudre cette union qui n’a point fonctionné malgré nos efforts.

    De plus, il a trouvé nos échanges. Je ne sais point comment il a fait. Et pour tout vous dire, cela m’est égale. Cela devait arriver un jour ou l’autre, n’est-ce pas? Une fois essuyée la tempête de sa colère, et de sa déception, il m’a laissez partir. Je ne pense pas qu’il ait compris que je fuyais la Bretagne plus que lui. Il lui sera sans doute plus aisé de raconter aux quatre vents que je pars pour les bras d’un autre, faisant fi du mal qui me taraudait depuis des mois. Tant pis, ainsi soit-il. De la Bretagne, je garde mon île et Buzay si clémence m’est accordée. De lui je garderai, Amour et enfants. C’est bien suffisant pour estomper ma peine.

    Mon cher Judas. J’espère vous croiser rapidement sur mon chemin. Si pour le moment, je fais face. Si pour le moment, la barque de ma vie reste à flot, je gage que des moments plus difficiles vont se profiler à l’horizon. Du doute, de la solitude, du regret, de la honte peut-être aussi. Me ferez-vous l’honneur de vos bras puissants pour soutenir mes pas fragiles et chancelants ? Je l’espère sincèrement. Sinon tant pis, je l’accepterai tant bien que mal, ne vous en inquiétez point.


    Qu’Aristote veille sur nous…

    Maï eus Montforzh


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Judas
Citation:
Ainsi donc, c'est l'affaire d'un courrier intercepté. Je prendrai la route après les élections Royales, j'ai quelques affaires à régler cependant, gageons que cela se fasse au plus vite. Gardez-vous de courir le pays seule avec un enfant, écrivez-moi lorsque vous serez arrivée à Angers, et que dieu vous fasse parvenir au moins cette missive. Si tel est le cas, qu'il me rende le messager talentueux qui vous aura retrouvée, même si sans doute avec un peu de retard. L'appartement est rue de Rennes, je ne sais si nous devons en rire. Il y a une clé a peine dissimulée sous la porte cochère. A vrai dire, je ne connais retraite plus tranquille que l'Andégave hospitalité, maintes fois je crû y mourir d'ennui.

Dieu vous garde Marie.


Vostre.


Dieu vous sauve Marie. Bientôt je vous serrerai de nouveau dans les bras.
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Mai
Citation:





    A vous, mon bel amant, mon bel ami.


    l semblerait que pas après pas, lieues après lieues, votre habile estafette ait su retrouver mon chemin pour me transmettre vos mots. Et même si je ne suis finalement pas si seule dans ma fuite - ma sœur m’ayant rejointe avec mon fils - j’accueille avec plaisir la consolation de vos écrits en ces instants pénibles. Ils sont tels les battements de mon cœur quand je suis dans vos bras. Tel mon souffle dans votre nuque lors de nos nuits bourguignonnes. Tels nos agréables rencontres. Rares mais réguliers. Doux et rassurants

    ecevez aussi tous mes remerciements pour ce refuge offert. Mon attente de vous retrouver n’en sera que plus douce dans cette vallée ligérienne ou serpente endormi le fleuve paisible qui nous relit. Grace à vous, mes enfants dormiront dans un confort bien plus personnel que celui d’une auberge. Et si ce n’est rien pour vous, c’est beaucoup au cœur de la meyre que je suis. Merci.

    Que le très haut vous amène vite à moi…



    Affectueusement,
    Marie.



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Judas
Le calcul fut rapide. Une Marie, sa soeur et... Ses deux enfants. Des enfants... Les deux garnements qui avaient des mois durant gonflé sa panse, en bretagne. Judas accusa le coup. Sa relation aux enfants était compliquée, autant le dire, les enfants ne l'aimaient pas. Peut-être parce que quelque part, il ne les aimait pas non plus. Il imagina son trois pièces Andégave emplit de cris et de pleurs, quoi que la compagnie d'une soeur l'assura que tout n'était point perdu. Il répondit donc, mi figue mi raisin.

Citation:
A la Kermorial, puisque Montfort n'est plus.

Je prend la route ce soir, avec quelque escorte. Je crains que la configuration des choses ne nous permette pas de partager nos nuits, je me trouverai donc une âme charitable chez une quelconque duchesse - J'ai appris que leur hospitalité était des plus ... Inédite? - ou une bonne auberge, car nous serons Cinq, ou plus. Je gage que mon lit ne soit assez grand pour nous contenir tous. Et puis, je ne dérangerai ainsi point les enfants.

A très bientôt m'amie.


Vostre.


Marie comprendrait-elle qu'il n'avait pas envie de passer ses jours et ses nuits avec des mouflets dans les pattes? Il espéra que non. Ni le malheureux sous entendu sur l'hospitalité ducale. Avec un peu de chance, l'Anjou était sous le pouvoir d'un homme...
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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Mai


    La lettre judéenne avait été conservée précieusement toute la journée dans l’attente d’un moment de solitude. Ce ne fut que lorsque la nuit avancée, Morphée eut terrassée un à un les Kermorial, que Marie pu décacheter la missive bourguignonne. Recroquevillé dans un siège auprès de l’âtre, les iris parcoururent la courte missive. Une fois, deux fois, trois fois. Et une larme maigrelette caressa le mont rosé de sa joue. Certains vous dirons qu’elle à la larme facile. C’est certes le cas mais tout de même…

    Le pli avait le gout d’une fin imminente. Il ne partagerait pas ses nuits… Lui préférant les bras d’une autre. De nombreuses autres. Ainsi va la vie… Si elle savait que cela arriverait un jour, elle n’imagina point que ce fut si vite. L’homme c’est lassé de cette relation si peu charnelle qui s’était installé entre eux. C’est du moins ce qu’elle pensa.

    Le regard posé sur les flammes dansantes de l’âtre, Marie laissa son cœur se vider de se mal être qui l’asphyxie. Aucun bruit, aucun soubresaut. Marie se liquéfie sans un bruit et sans personne. Le cœur trop serré de se retenir devant ses enfants… Une heure passe puis une réponse poli fut faite et envoyer.



Citation:

    A vous.

    Merci encore pour les murs et le toit que vous nous prêter. Votre maison est charmante. Elle a un gout de vous, de Petit Bolchen aussi. J’aime à le penser. Soyez assuré que votre exil ne sera point long à vous et votre maisonnée. Ma famille et moi nous rendrons à Saumur peu après votre arrivé. Ainsi votre couche restera votre… Ainsi, les enfants ne vous dérangeront point non plus.

    Marie.


    Point de fioritures. Pas l'envie.
    En plus, le sommeil vient... Il est temps.

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Judas
Elle s'était vexée. Judas n'avait plus vraiment souvenir des mots exacts qu'il avait couché a son attention quelques jours auparavant. Mais s'il était certain d'une chose, c'est qu'en aucun cas cette minauderie n'était justifiée. Prêtant cette réaction à l'effet monocorde et insipide d'échanges épistolaires et à une distance qui commençait certainement à taper sur le système de la Kermorial, Judas ne se remit pas en question. L'idée qu'il avait été cavalier dans sa formulation ne l'effleura pas, bien ensevelie sous un égo de fer.
Citation:

Marie,

Vos mots sont boudeurs, ou est-ce là le rendu sans ton de quelques griffonnages à la hâte à mon encontre? Ne répondez plus, je suis déja en route, je saurai vous faire retrouver le chemin d'Angers, devrais-je le faire par le bon souvenir de mes lèvres et de mes mains. Je suis outré de lire que vous vous soustrayez à mon hospitalité, bien qu'un peu exigüe. Mais à ce propos, je n'ai jamais porté dans mon coeur l'Anjou et ses gens, ceci explique-t-il cela, tant que le confort y est... Gardez-vous de me fuir, la duchesse était une boutade, a huit m'amie gagez qu'il n'est pas de bon aloi d'aller s'entasser dans une couche! Je trouverai le confort de l'auberge attenante, mais réclamerai votre giron et la douceur de vos bras.

Vostre.


Et puis, il pensait certainement à Chiméra lorsqu'il écrivit la précédent lettre, et cette hospitalité chaleureuse qu'elle lui avait offert sans même qu'il ne put relever ses jupes. Mais ça, cette fois, il se garderait bien de le préciser.

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" Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles "
Mai


      «Vos mots sont boudeurs?»


    Si il y a bien une chose qui pouvait énerver la Marquise, c’était qu’on lui dise qu’elle boude, relayant ainsi le moindre de ses sentiments à des gamineries d’enfants. La deuxième chose qui l'agaçait, fut qu’il puisse en douter, aux vues de sa lettre. L’homme se croyait-il idole dans le cœur de l’hermine, au point qu’il ne puisse admettre avoir fait de faute?



      «Je saurai vous faire retrouver le chemin d'Angers»


    Ça tombait bien. La mâchoire serré, la blonde venait de décider le départ pour Saumur. Pour un bourguignon, c'était le chemin d'Angers après tout. Et se serait bien la seule chance qu’il aurait de la revoir, lui qui faisait si peu de cas d’elle de ses lettre et de ses sentiments. A quoi bon s’encombrer d’un homme qui ne vous respecte qu’à moitié ?


      «Vostre.»


    Tu n’es plus mien, Judas. Tu ne l’as jamais vraiment été au final. Ainsi soit-il.
    Les bras des autres nous consoleront fort bien, je n’en doute point. Fin.


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