Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP ouvert] Haggis, schnitzel et smørrebrød

Soren
[De retour sur les chemins, quelque part entre Mayenne et le Mans…]

La journée avait commencé par une séance de galop. Elle comme moi, avions besoin de nous défouler je pense. Combien de temps sommes-nous restons dans le Maine? 2 mois? 3 mois peut-être? Plus? Je ne compte pas les jours qui passent, c'est par trop déprimant. Nous étions arrivés trois et nous en repartons à deux. Depuis le jour à Compiègne où la décision fut prise de partir vers le Maine, je savais ce qui arriverait. J'avais comme un pressentiment. Ce qui fut craint arriva. La page est tournée désormais. L'aventure reprend ses droits. Il faut croire que je ne suis pas fait pour m'installer quelque part. Même si….

Pendant mon séjour en sol mainois, j'avais fait une courte visite à Paris… Un drôle de visite. Celle-là m'avait autant affecté que mes récents déboires mainois. Décidément, il n'y avait rien de stable dans ma vie actuelle. Mais est-ce de la stabilité que je cherche? Ne suis-je pas mieux dans l'imprévu? L'inconnu? Les surprises au jour le jour? Les risques encourus à chaque instant? Qui suis-je en réalité? Qu'est-ce que je veux? A quoi j'aspire? Encore et encore… tant de questions et si peu de réponses!

Syuzanna est là devant moi. Elle a pris un peu d'avance. La blessure que j'ai reçu dans une taverne m'oblige à faire preuve de prudence. J'arrête le galop. Inutile de ré-ouvrir la plaie en route. Cela ne serait guère pratique. Je jette un regard circulaire autour de moi. Le printemps n'a pas encore repris sa place mais cela ne va pas tarder. Toute la nature est prête à revivre, à éclore, à profiter des bienfaits du soleil et de la chaleur. Les beaux jours ne sont plus loin. Est-ce le cas pour tout le monde. Depuis le début du voyage, je n'ai pas été très bavard. Si je me renferme trop longtemps sur moi, Søren le noir va refaire surface. D'un coup de talon sur ses flancs, je pousse ma monture pour rejoindre la saxonne… mon compagnon de voyage.


Je ne suis pas un compagnon de voyage bien agréable n'est-ce pas? Donne-moi du temps Syuzanna. Laisse-moi le temps de maîtriser la colère, la haine, l'incompréhension et la violence qui se déchaînent en moi. C'est un combat de tous les instants. Si je me relâche… je sombre!

Je soupire. Parler m'est difficile. Encore plus quand le noir rôde autour de moi, en moi.

Il y a quelque chose que tu dois savoir… je te le dois par respect pour toi. Je te le dois parce que… j'ai besoin de ton conseil. Voilà! Nous n'errons pas réellement sans but. Je n'ai pas choisi la destination de ce voyage complètement au hasard...


[Modo Nicolas.df : Bonjour, merci de traduire vos propos en langue étrangère conformément aux Règles d'Or. Bon jeu !]

Haggis, schnitzel et smørrebrød : non traduisible. plats respectivement écossais, saxon et danois
_________________
Syuzanna.
[Sur la route, les cheveux dans le vent]

Il n'y a plus guère que l'horizon qui oppose une limite, désormais, au chemin qu'ils empruntent. Le ciel est d'un bleu clair, sans aucun nuage. Une belle journée, à la veille du Printemps. L'air, frais et sec, lui fouette le visage, et fait voler ses cheveux en tous sens. Elle accélère encore l'allure, d'une légère pression sur les flans de son alezan.

Pour les commodités du voyage, elle a troqué ses oripeaux habituels contre une paire de braies et une tunique, serrée mais confortable. Les vêtements masculins ne lui vont pas trop mal. Elle en est sûre soudain, dans quelque temps, cet habit sera à la pointe de la mode féminine. En attendant, les rares voyageurs croisés la dévisagent comme si elle est une abération de la nature. Une femme en braies, a-t-on déjà vu pire que cela ?

Elle tourne la tête, sa crinière venant se plaquer contre sa joue. Le Danois blessé semble avoir bien du mal à garder le rythme. Elle éclate soudain de rire, et fait ralentir sa monture, qui file toujours à bonne allure. Qu'y peut-elle, elle a toujours adoré chevaucher. Et son étalon est très maniable, ce qui ne peut qu'augmenter le plaisir de la course. L'animal n'est pas bien grand, mais d'une rapidité étonnante.

Un instant, elle pense à Loh. Que devient dont la fillette ? Elle a finalement retrouvé sa mère, mais qu'en est-il désormais ? Est-elle promise à un jeune duc ? A-t-elle trouvé le bonheur ? Tant de questions, et aucune réponse. Ecrire n'a jamais été son fort. Une fois inscrits, les mots restent pour toujours. Parler est plus facile, les sons s'échappent dans le vent, et s'ils ne nous plaisent pas, on peut souffler dessus et les effacer. Pas toujours, certes. Certaines phrases retentissent à jamais à nos oreilles. Mais trêve d'interrogation inutiles ! Ne fait-il pas beau ? N'est-elle pas à cheval ? En compagnie de Soren ?

Elle laisse, souriante et les joues roses, son compagnon de route la ratraper. Il a l'air bien soucieux. Il s'excuse pour son silence. Elle lui sourit, essayant de lui faire comprendre ainsi que cela n'est rien. Mais quelques mots sont parfois plus compréhensibles qu'un sourire, aussi ravissant soit-il
.

- Ne t'en fais donc pas, Soren. Je comprends que tu doives garder les lèvres closes pour mener ta guerre intérieure. Je te comprends très bien. Je n'ai pas encore tout à fait achever la mienne.

Elle lui sourit, creusant une fossette dans sa joue gauche. Levant le nez au ciel, elle ferme un instant les yeux, laissant les rayons du soleil jouer sur son visage. Elle reprend bien vite un air aussi sérieux que possible, alors que Soren s'arrête en pleine confession. Comment cela, pas au hasard ?

- Explique-moi donc ce que tu as en tête, Soren Eriksen...
_________________
Soren
[Confessions…]

J'allais reprendre la parole lorsqu'un corbeau vient se placer sur mon épaule en lançant un croassement ricaneur. Un corbac!?!?!?!? Mon imagination s'emballe. Se peut-il que…? Voyons! C'est un corbac! Un simple corbeau comme il en existe sans doute dans milliers dans le Maine. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que cet oiseau est celui qui me rit au nez lorsque nous arrivâmes tous les trois Loh, Syu et moi au château de Gorron. Le même volatile noir qui me guida jusqu'aux femmes dans le campement de Rachelle. Corbeau de bonheur ou Corbac de malheur? Tu veux rester là Sieur de malheur? Bah, reste-y! Je ne vais pas t'en empêcher! Après tout, ta couleur n'est-elle pas le reflet de mon âme? Mon attention se retourne enfin vers Syu.

Ça risque d'être un peu long tu sais… mais on a encore du temps avant d'arriver au Mans. Voilà… Pendant mon séjour à Laval, j'ai fait un bref aller-retour à Paris. J'avais à y faire. Je voulais faire reconnaître mes droits de noble estranger auprès des institutions françoises. Là-bas, le hasard a voulu que je rencontre un drôle de petit groupe Syu : un couple d'écossais et un italien. Lorsque je me suis présenté, l'écossaise s'est évanouie… un pâmoison. Étrange? Attends, cela ne fait que commencer…

Je reprends ma respiration. Les mots. Toujours ces mots qui me mettent mal à l'aise. Se confier, raconter des évènements qui me sont proches m'est toujours difficile. Même en présence d'une très bonne amie comme Syuzanna NicDougall. J'ai envie d'arrêter là, mais tout ceci n'a pas de sens. Force-toi Søren! Encore! Fais un effort!

Lorsqu'elle a repris ses esprits, elle m'a raconté une drôle d'histoire… L'histoire de ma vie. Enfin… du début de ma vie! Une histoire abracadabrante Syu! Impossible à croire… surtout vu les circonstances fortuites de notre rencontre.

Elle m'a dit qu'elle s'appelait Brunhilde… Bryn ou Brygh Ailean MacFadyen, et qu'elle était ma mère. Elle m'a raconté ma naissance, comment son fou d'époux lui avait cassé la hanche pour me permettre de naître en vie. Elle m'a raconté que mon père, celui que j'appelle mon père… Erik Larsen du Jutland… n'est pas mon père, mais le frère de mon grand-père. Elle connaissait des détails qu'elle n'aurait pas du connaître Syu…. Elle savait que j'étais né en Novembre, que Erik Larsen est sans doute un homme qui ne peut avoir d'enfants. Syu! Elle savait ça sur lui… et ce sont effectivement les rumeurs qui courent à son sujet.


Je fais une nouvelle pause pour retrouver un peu de force. Je déteste parler de moi, de ma vie, de mes humeurs, de mes envies, mes joies ou mes peines. Alors que le silence s'installe, le corbeau en profite pour lancer un ricanement moqueur.

Que je sois le fils de Erik Larsen ou Hakon Eriksen, le mal et la haine sont en moi Syu. Ce sont des cadeaux empoisonnés légués par mon paternel! Je ne veux pas devenir comme eux. Je ne veux pas tyranniser la population que je dirige. Je ne veux pas fracasser la hanche d'une femme qui porte ma descendance! Non!

Je tire sur la bride de ma monture pour l'arrêter. Je fixe le sol devant moi pendant quelques instants. Puis, je descends de cheval.

T'ai-je dit que j'aurais une sœur aussi? Oui, une vraie sœur… du même père et de la même mère. Elle aussi doit porter les graines du mal j'imagine...

Je m'approche d'un arbre qui se trouve sur le bord du chemin. je le choisis au hasard, parce qu'il est là. Il n'y a pas de raisons supplémentaires.

Dans les fontes de mes selles, il y a une canne de bois. La canne que Bryn utilisait pour se déplacer. Elle m'en a fait cadeau. Toutes les villes du Périgord y sont gravées. Sacré cadeau hein? Tout un symbole! Sa canne... à moi qui est la cause de son infirmité! Tu te rends compte? Pfff... Mais oui… tu as compris désormais pourquoi je te propose de gagner le Périgord. J'aimerais en savoir plus sur cette affaire. Bryn.. enfin Mère, puisque c'est ce qu'elle prétend être, y habite.

Je sors l'épée pour donner des coups de taille à cette malheureuse créature végétale et chlorophyllienne. Je crie. Je passe ma haine contre ce tronc. Des gouttes de sueur perlent sur mon front.

Han! Tu… Han! Tu dois… Han!…. m'aider Syu!… Han!… m'aider à passer au travers de cette nouvelle crise noire… Han! J'ai besoin, de ton aide, tes conseils… Han!... J'ai besoin de toi!

Ma blessure me fait souffrir, mais je préfère continuer à taper. je cherche à me vider de cette énergie sombre qui m'enveloppe. Han! L'écorce est salement entaillée, mais pour un monstre pareil, ça n'a pas l'aider de lui faire mal.
_________________
Syuzanna.
[Emmène moi dans tes moments les plus noirs, je ne t'abandonnerai jamais, je serai à tes côtés *]

Elle l'écoute sans mot dire. Il n'est donc pas Danois. Ils viennent donc à peu près du même endroit. Cette idée pourrait la faire sourire, mais elle n'en a guère envie. Découvrir brusquement, un beau jour, que l'on n'est pas le fils de son père, que toute sa vie n'a finalement été qu'une sorte de mensonge... Elle secoue légèrement la tête, et écoute encore. Les peurs qu'il a.

Syu le regarde descendre de cheval, puis massacrer un arbre de son épée. Faisant passer une jambe par dessus la croupe de sa monture, elle se laisse glisser au sol, et reste un moment immobile. Que doit-elle faire ? Elle n'a guère l'habitude de ce genre de choses. Mais comme pour le reste, elle apprendra. Elle s'approche de lui, et hésite à poser sa main sur son épaule. Heureusement, il a le dos tourné. Il n'a pas pu remarquer son hésitation.


- Tu n'es pas obligé de leur ressembler, fait-elle doucement. Rien n'oblige un fils à ressembler à son père. Qui qu'ils soient, tu n'es pas eux. Tu es toi-même, tu es Soren.

Elle se mord la lèvre inférieure. Une fils n'est pas obligé de ressembler à son père, hein ? Et une fille ? Elle est peut-être mal placée, finalement, pour donner ce conseil. Quoique... Elle n'est pas folle, elle. Elle n'impose rien à personne. Et encore moins de faire changer d'identité à toute une population.

- Tu n'es pas eux, répète-t-elle. Tu ne vas pas tyraniser un peuple ni briser la hanche d'une femme.

Syu lève les yeux au ciel, cherchant dans l'immensité bleue les mots qui peuvent apaiser le Danois. Qui n'est pas plus Danois qu'elle. Qu'aurait dit Aonghas, son oncle, à ce moment précis ? Il savait toujours trouver les mots. Toujours. Elle inspire profondément, et finit par dire :

- Nous sommes tous sur le fil, entre le Bien et le Mal. Et si tu tombes, Soren, je m'arrangerai pour que ce soit du bon côté.

Quitte à tomber dans le mauvais, songe-t-elle en fonçant les sourcils. Un vent léger fait voler ses cheveux, et elle coince une mèche derrière son oreille. Elle ferme les yeux, se remémorant une vieille conversation avec Aonghas. Je ferai tout pour toi, fille de ma soeur. Tu es tout ce que j'ai, et je ferai tout pour toi. C'est exactement ce qu'elle a envie de dire à Soren en cet instant. Mais les mots ne peuvent franchir la barrière, si bien soudée, de ses lèvres.

Elle fixe son dos, ne sachant plus que dire. Attendant... Mais attendant quoi, au juste ? Ses paroles ont été ridicules, ce n'est certes pas ce qu'il a envie d'entendre ! Est-elle donc si inutile sur cette Terre qu'elle ne sache pas même consoler cet homme ?


- Je serai toujours là pour toi, ajoute-t-elle d'une voix à peine audible. Toujours.


[*traduction d'I'll stand by you, des Pretenders]
_________________
Soren
[Au Mans, dans l'attente d'un laisser-passer...]

Cela fait deux jours que je me morfonds dans cette auberge mancelle. Eh bien! Ce voyage commence bien. A peine débuté, nous devons déjà nous arrêter. Mayenne - Le Mans! Et puis quoi? Plus rien? Les nouvelles en provenance du sud ne sont guère reluisantes. L'Anjou serait infestée de brigands. La Touraine serait sur le pied de guerre, des compagnies franches rôdant sur son territoire à la recherche de ceux qui n'ont rien à faire là. For fanden! Et ce prévôt qui ne répond pas! Je prendrais bien le risque de traverser sans laisser-passer, mais avec les nouvelles que nous avons eues, ce serait du suicide. Purement et simplement.

Le manque de bière augmente mon irritabilité. J'ai fait toutes les auberges de la ville. On dirait que la ville est à sec. Complètement! Impossible de trouver la moindre goutte de trésor liquide. Une ville qui n'offre pas de bière n'est accueillante ni pour un danois... ni pour une saxonne d'origine écossaise!

Dans ma chambre d'hôtel, je me morfonds. Je n'ai presque pas dormi de la nuit. Je cogite trop. Beaucoup trop. L'oisiveté ne me convient pas du tout. Sur la corniche près de la fenêtre, le corbac se met à croasser. Qu'est-ce qu'il veut encore celui-là? Cela ne lui suffit pas de me suivre, il faut encore qu'il me casse les oreilles à longueur de journée et de nuit? Visiblement effrayé, un pigeon attend que je le laisse passer.

J'ouvre la vitre, m'empare du message. Je sors de mon sac un épi de mais, un reste de l'un de mes derniers repas. L'oiseau s'en délecte pendant ma lecture. Mon visage s'illumine. Enfin! Enfin... Il vient de Touraine. Sainte Solange Curnonsky, soyez bénite... même si vous m'avez fait attendre bien trop longtemps! Le soleil est à peine levé mais il faut que j'aille lui porter la bonne nouvelle! Je me précipite à l'extérieur de la chambre et entre sans frapper dans celle d'à côté.


Syu! NicDougall! On a le laisser-passer pour la touraine! Ramasse tes affaires! On quitte cette ville sans bière immédiatement!

Je m'arrête net, constatant que la dame en question est encore allongée dans son lit, les yeux embués du sommeil que je viens de perturber. Je rougis en pensant que j'aurais pu la déranger dans son intimité... que je l'ai dérangé dans son intimité! Ouais! Parfois j'agis sans trop réfléchir aux conséquences de mes actes.

Je... euh... Hum... Non.. Rien...Prends ton temps finalement! ... Excuse-moi... Je pensais que tu ne dormais pas...

Je passe ma main dans mes cheveux. Celle-ci finit par se perdre quelque part dans ma nuque... Un geste machinal... Un geste lié à la gêne que je ressens.

Je... Je vais t'attendre dans la salle commune. Je te propose de prendre un bon repas et de voyager toute la journée pour qu'on puisse attendre Vendôme en fin de soirée.

Je fais marche arrière, referme la porte derrière moi puis me ravise. Une tête blonde et danoise passe par l'embrasure.

Euh... Pain, vin, fromage et lard... ça te va? J'ai cru voir aussi que le cuisinier avait préparé hier un brouet de cailles. Tentée?
_________________
Syuzanna.
[Entre rêve et réalité]

Le sanglier arrivait à toute allure. La jeune fille planta dans le sol la lance en bois taillée en pointe, et le maintint fermement. A sa droite, son ami la supplia une énième fois de se reculer. La bête était bien trop grosse. Mais comme d'habitude, la rousse repoussa l'argument d'un léger éclat de rire. La chasse sans danger, c'était pour les vieux. Et elle n'avait pas seize ans !
Mais le sanglier était en effet plus gros et surtout plus fort que la petite saxonne, et au lieu de s'enficher gentiment dans la lourde lance, préféra enfoncer l'une de ses défenses dans la cuisse gauche de l'inconsciente.
Le choc l'envoya bouler en arrière, et elle tomba aux pieds de Duncan.
La dextérité de celui-ci leur sauva la vie. Il empoigna la rousse sous les aisselles et grimpa avec elle sur la première branche d'un châtaigner.
Une poignée de minutes suffit à la bête pour partir. Ils étaient de nouveau en sécurité.
La jeune fille se laissa tomber sur le sol, alors que Duncan poussait un cri d'effroi.
- Syu ! Ta cuisse !
Elle jeta un oeil. Ah, c'était donc pour cela qu'elle avait mal. La défense de l'animal lui avait transpercé la jambe, et fait un joli trou dans son kilt, par la même occasion.
- Iseabail va me passer un savon, soupira-t-elle.
- Laisse donc la tisserande où elle est, et viens, je te porte jusqu'au village, ordonna Duncan.
- Tu plaisantes, Dun ! Je ne suis pas une fillette voyons !
Et sur ces mots, qu'elle ponctua d'un de ses éclats de rire agaçants, elle s'en fut, bondissante et semblant insensible à la douleur, vers chez elle.
Une paire d'heure leur suffit pour arriver. Malgré la douleur et le sang qui dégoulinait sur sa jambe blessée, Syu n'avait pas un instant ralenti le trot rapide qu'elle avait imposé dès le départ. La maison du Guérisseur était là, elle entra, mais personne ne s'y tenait. Qu'à cela ne tienne ! Elle se soignerait seule. Elle lava les bords de la plaie, étala un onguent censé accélérer la guérison, puis se saisit d'un fil et d'une aiguille. Une fois recousue, elle leva le nez vers Duncan, un petit air insolent accroché au visage.
- Tu es folle, lui reprocha son ami.
- C'est hériditaire, Dun ! plaisanta-t-elle.
- Mais peu importe. On a le laissez-passer pour la Tourraine. Ramasse tes affaires, on quitte cette ville sans bière immédiatement !
- Qu... Quoi ?


Elle s'éveille en sursaut. Elle a un peu de mal à situer l'endroit où elle se trouve. Mais la présence de Soren dans sa chambre lui remet les idées en place. Le Mans, l'auberge.
Elle se frotte les yeux, tâchant de s'éveiller totalement. Elle s'aperçoit qu'il a l'air gêné. Pourquoi donc ? Ah, comprend-t-elle avec un temps de retard. Elle est dans le lit, en simple chemise de nuit. De plus, celle-ci a glissé, laissant apparaître son épaule. Elle remet en place le tout, et se redresse, agitant la main pour signifier que ce n'est rien. Elle est encore habillée, après tout.


- Un repas, oui, bien, excellente idée. J'arrive tout de suite.

Le voilà repartit. Elle sourit en secouant la tête, amusée. S'extrayant du lit, elle pose ses petits pieds sur le plancher usé de la chambre, puis défait la natte qui retient d'ordinaire ses cheveux pour la nuit. Sa crinière de feu cascade jusqu'à sa taille, et elle passe une main dedans pour en ôter les noeuds éventuels.

Mais le voilà qui revient, lui énumérant les ingrédients composant le menu. Elle retient à grand peine un éclat de rire, se mordant les lèvres pour le retenir
.

- C'est parfait pour moi. Exactement ce dont j'ai envie.

Il referme la porte, la laissant seule de nouveau. Elle quitte donc enfin et définitivement, le lit, et, avisant un pichet d'eau et un récipient, entreprend une rapide toilette, après avoir ôté sa tenue nocturne. Elle enfile ses braies, sa tunique, saute dans ses bottes, y glisse sa dague, qui ne la quitte jamais, puis serre sa ceinture autour de ses hanches. Bien, la voilà prête.

Elle se penche, ramasse ses affaires, et part retrouver le Danois dans la salle commune. Il n'y a pas grand monde, d'ailleurs. Mais c'est bien normal. Quelle personne censée viendrait fréquenter un lieu où la bière ne coule pas à flot ? Elle repère donc très aisément Soren. Prenant place en face de lui, souriante, elle lance joyeusement :


- Alors ? Remis de tes émotions ? Et ce festin promis ? Ne me dis pas que tu as tout englouti, j'ai une faim de loup !
_________________
Soren
[A Vendôme, la panse pleine de bières, arpentant les ruelles sombres de la ville.]

Allez viens Syu! Tu n'auras rien à faire, juste à écouter. J'aimerais juste que tu ne sois pas loin de moi. Tu sais, je ne vais pas chercher un quelconque sermont théologique, encore moins une explication spirituelle à mes démons. Je cherche juste à avoir des conseils d'un lettré, une personne qui a peut-être déjà eu à s'occuper de cas similaires.

Je ne suis pas un fidèle aristotélicien. Je ne suis pas un croyant convaincu non plus. Mais j'ai été élevé dans les principes d'un Dieu unique, du Très-Haut qui est tout et je m'y tourne parfois. Tout comme mes ancêtres se tournaient également vers eux... ou vers le panthéon nordique!

Tirant une rousse saxonne réticente par la main, je me dirige vers le presbytère de Vendôme situé près de l'église.


Il ne m'a pas l'air à faire du prosélytisme. Il a un grand sens humain tu sais.

Je m'arrête, me retourne vers elle. Je lui prends les mains et cherche à fixer les prunelles de ses yeux. J'ai besoin d'être convaincant.

Syu... Qu'est-ce que je risque? Qu'est-ce que tu risques? Au mieux il trouverait les mots pour que le noir vienne se terrer à nouveau dans un coin reculé de mon esprit. Dans un coin qu'il n'aurait jamais dû sortir. Au pire, il se fera moralisateur et il apprendra ce que ça veut dire d'essayer d'évangéliser une saxonne rétive.

Écoute-moi Syu, quand il est arrivé dans la taverne,il ne m'a fait aucun reproche. Il ne m'a même pas fait de sermon sur le fait de ne pas boire trop d'alcool. Regarde... c'est juste là!


Je m'approche de la petite batisse attenante à l'église. Je souffle un grand coup pour extirper la sensation oppressante qui m'empêche de respirer correctement. je serre plus fortement la main de Syu, puis la lâche. Je toque. Trois coups frappés sur la lourde porte de chênes.
_________________
Syuzanna.
[Près cet étrange lieu de culte Aristotélicien nommé église]

Il l'entraîne, l'entraîne, l'entraîne... Elle se demande un instant jusqu'où il pourrait l'entraîner sans qu'elle refuse de l'accompagner. Etant donné ce qu'il lui demande, et ce qu'elle fait, Syu comprend non sans une légère grimace que même s'il la suppliait de l'accompagner aux enfers, elle l'y suivrait sans résistance réelle. Quelques grimaces et protestations lancées d'une voix molle, mais rien de plus...

Bon, bon, puisque c'est pour lui... Par les Dieux, s'il lui proposait de se convertir... Elle frissonne à cette idée, et préfére occulter momentanément cette pensée de son esprit.

Le nez en l'air, elle observe avec curiosité l'étrange édifice de pierre qui semble avoir pour but de crever le ciel, avec cette flèche, là-haut. Ce sont les Dieux qui doivent être ravis... Elle esquisse en sourire en songeant que leur Très-Haut est peut-être content de voir toutes ces pierres les unes par-dessus les autres.


- Je suis là, je suis là, le rassure-t-elle. Je viens avec toi dans ton lieu de culte, et je ne ferais pas de bazar. Je sais me tenir.

Elle dépose un baiser sur le poing de Soren, tout en le laissant toquer contre la porte. Bien, est-ce que les hommes d'Eglise sont longs, à ouvrir, en général ? Non pas que le coeur de la Saxonne connaîtrait la peur à l'idée d'entrer là-dedans... Mais il est toujours bon d'entamer un petit chant, pour se donner du courage. Et de toute façon, songe-t-elle en glissant ses doigts dans la main de Soren, ni le prêtre ni le Danois ne comprendront la signification de l'air. Elle chantonne donc, non pas d'une voix forte et claire comme sur les hmps de bataille, mais doucement, presque du bout des lèvres.

- Cois bánta réidhe, ar árdaibh sléibhe,
Ba bhuachach ár sinsir romhainn,
Ag lámhach go tréan fé'n sár-bhrat séin
Tá thuas sa ghaoith go seolta
Ba dhúchas riamh d'ár gcine cháidh
Gan iompáil siar ó imirt áir,
'S ag siúl mar iad i gcoinne námhad
Seo libh, canaídh Amhrán na bhFiann... *


Le chant lui procure les mêmes sensations, ou presque, que lorsqu'elle l'interprêtait, sur les chemins menant au combat. Bien sûr, la différence est immense - elle ne va tuer personne, dans ce présbytère - mais depuis son arrivée en France, elle s'est toujours tenue loin des lieux de culte des Aristotéliciens. Ennemis, ennemis, beuglait son père en brandissant le poing. Et à force d'entendre cela tous les jours durant deux décennies ou presque, on finit plus ou moins à penser de même. Plutôt plus que moins, dans le cas de la rousse.

Mais, c'est pour Soren. Il a besoin de parler à un homme qui peut l'aider à faire sortir le noir en lui. Ou du moins à le repousser le plus loin possible dans les tréfonds de son âme. Et Syu n'est ni assez bête, ni assez égoïste, pour refuser de l'accompagner. Et, quelque part, elle se sent flattée. Flattée d'être là, et de tenir la main de cet homme. Flattée de l'accompagner. Flattée, et pleine de fierté, parce qu'il lui fait confiance. Mais que peut-elle dire, pour apaiser ses craintes ?

- Je suis là. Et effectivement, il ne risque pas de nous arriver malheur. Je ne crois pas en la théorie disant que les païens fondent à peine après avoir franchis le seuil d'un lieu de culte du Très-Haut.

Elle lui envoie un petit sourire espiègle, à la limite de l'insolence, et un brin agaçant en prime.
Et, comme pour se faire pardonner ce trait d'humour fort peu amusant, et lui dire d'une autre manière qu'elle se tient à ses côtés maintenant, et tout le temps que les Dieux lui accorderont en ce monde, elle entremêle ses doigts aux siens, et le regarde intensément.


- Je suis avec toi, Soren. Je serai à tes côtés. Du début à la fin.


______________

* Dans la verte vallée ou dans la montagne,
Nos pères ont lutté avant nous
Et ont vaincu sous le même étendard
Qui flotte fièrement
Nous sommes les fils d'une race de combattants
Qui n'a jamais connu le déshonneur,
Et pendant que nous marchons pour affronter l'ennemi
Nous chantons la chanson d'un soldat

[traduction de la chanson en gaélique Amhrán na bhFiann, d'Enya]

_________________
Padremanuel
PadréManuel se promenait en Vendôme, pour se rendre à l'abbatiale,
cette ville était celle de sa mission sur le Royaume, il y rencontrait ses ouailles mais aussi de simple voyageur qui aimait à venir discuter

il y a peu, un homme l'avait aborder lui disant qu'il avait énorméments de choses à se faire écouter, des choses qu'il disait pas belle et que sans doute l'acte de confession serait pour cela le bienvenu

le Prêtre avait répondu par l'affirmative à cette demande après avoir vérifié que cette acte pouvait être fait n'importe ou dans le Royaume quelque soit où l'on pouvait voyager

PadreManuel était prêt quand ce dernier le lui dirait à faire en sorte de l'écouter, le Prêtre Théolongien avait une conception de sa mission assez simple, jamais il ne jugeait, pour juger il faut être irréprochable et seul le Seigneur pouvait l'être.

arrivé non loin de la maison du Très Haut, il reconnu cet homme et le salua il était accompagné et donna le bonjour à cette personne

bonjour mes Enfants que le Très Haut vous guide et vous protège

se tournant vers l'homme
je suis heureux de vous revoir, vous veniez prier?
_________________
Soren
[ A quoi sert de se confesser lorsqu'on aime le fruit de sa faute ?* ]

La lourde porte s'ouvre alors. Je reconnais la personne que j'ai croisé il y a peu dans une taverne de Vendôme. Je soupire de soulagement. L'homme est là. J'ai besoin de lui parler. Je tire Syu par la main. Je sais que cela doit être difficile pour elle. Je dois me montrer résolu. J'entre dans la pièce. Sur la table, une lampe à huile donne une clarté vacillante à l'endroit aux dimensions restreintes. Je ne peux discerner tous les détails des tableaux accrochés au mur, ou encore des quelques statuettes posées ça et là, mais ça n'a pas beaucoup d'importance. Je ne suis pas venu ici pour admirer des œuvres d'art.

Non, mon père, je ne viens pas pour prier, mais plutôt pour chercher une réponse à mes tourments.

D'un geste du menton, je désigne la personne qui m'accompagne.

Syuzanna NicDougall mon père. C'est mon compagnon de voyage. Et euh… c'est aussi ma confidente. Elle connait tout de ce que je vais vous conter sous peu. Je n'ai pas de secrets à avoir pour elle. C'est la raison de sa présence ici.

A quoi bon préciser qu'elle n'est pas aristotélicienne? Qu'elle croit à d'autres Dieux? Je lui fais un clin d’œil, détache ma main de la sienne et m'approche du mur du fond. J'ai besoin de trouver mes mots, de trouver la volonté nécessaire pour parler. Je ne peux même pas dire qui est représenté sur le tableau qui se trouve devant moi. Je le vois mais ne le regarde pas. Je suis déjà perdu dans mes pensées. Mes mains se joignent nerveusement dans mon dos. Je sens la présence du prêtre derrière moi. Par où commencer? Je me retourne lentement, viens prendre appui sur la table. J'y pose mes fesses, une jambe appuyée au sol, l'autre se balançant négligemment dans l'air.

Voilà mon père… Je ne sais si je vous l'ai dit, mais je suis danois. J'ai été élevé dans la péninsule du Jutland. Là-haut, l'éducation est rude. Très rude. On m'a appris à respecter les principes aristotéliciens, mais je ne suis pas baptisé. Mon… Mon…

Je bute sur ce mot. Si avant je le prononçais avec un dégout évident, aujourd'hui c'est le doute qui prend le dessus.

…père est un homme avec des principes rigides, strictes. Quand il décide quelque chose, il s'attend à être obéi sans sourciller. Il ne tolère aucun rébellion, aucune idée contraire aux siennes. Ses ennemis, il les mâte par la diplomatie. Toujours la diplomatie en premier. Et il est habile. Mais quand cela ne suffit pas, ce qui est rare croyez-moi, c'est dans le sang qu'il obtient gain de cause. Il se comporte avec sa famille comme il se comporte avec ses ennemis, de façon impitoyable.

Je prends une pause. Je ne peux supporter plus longtemps le regard du prêtre. Je dévie alors vers Syuzanna. Je respire profondément. Tout ceci n'est qu'une introduction et c'est déjà si pénible. Sur la table, j'aperçois un vélin et une plume. Je m'empare de cette dernière. J'ai besoin de passer ma nervosité sur quelque chose. Mes doigts lissent la plume dans le sens des barbes.

J'imagine que vous pouvez aisément comprendre que mon…. mon… aïeul… a un caractère fort… et brutal! Il y a quelques temps, plusieurs évènements très émotifs ont eu lieu dans ma vie. Et… cela a fait ressortir en moi ce même caractère fort et brutal. Mon père… Il y a du noir en moi… beaucoup de noir! Ce noir, je l'ai, je le ressens depuis mon enfance. Je l'ai toujours eu mais j'avais réussi à le contrôler avec plus ou moins de réussites… selon les périodes de ma vie.

Je marque une nouvelle pause. Mon regard se porte alors sur la plume dont je vois le bas déchiré, corné, abimé. je balaie d'un revers de la main les détritus tombés sur la table.

Mon père, je ne contrôle plus ma violence. En ce moment, j'ai besoin de l'exprimer avec force, de l'extérioriser.

Les dernières barbes disparaissent de la plume à une vitesse phénoménale. Mes doigts s'activent nerveusement à détruire... à tout détruire.

Et pour que la vie reste supportable, j'ai besoin de m'enivrer, de boire à l'excès. Souvent... très souvent. Au petit matin, Il m'arrive même de ne plus me rappeler ce que j'ai fait la veille au soir.

Mon poing commence à taper régulièrement sur la table. Doucement dans un premier temps.

Je suis un combattant mon père, un guerrier. En temps normal, je ne tue pas mon adversaire. Je considère qu'un homme hors de combat est plus encombrant pour une armée qu'un mort. Mais actuellement, je sens que je serais capable de tuer… sans raison… pour me défouler… pour extirper ce mal que j'ai en moi! Le noir vire au rouge mon père! Au rouge sang dont je m'enivre! L'alcool n'est plus qu'un succédané bien fade. J'ai besoin de bien plus de sensations que l'alcool n'est capable de m'apporter! je suis dangereux mon père! Dangereux!

Au fur et à mesure que mon discours avance, les traits de mon visage se crispent, se durcissent, et mon poing sur la table bat la mesure avec vigueur. Le revers de la main se meurtrit sur la dureté du bois… mais je ne ressens pas la douleur que je provoque en tapant ainsi. La paume de mes mains subit elle aussi ma colère. Mes ongles marquent profondément dans la chair tellement mes doigts sont crispés.

* Graham Greene
_________________
Padremanuel
Le Tourment mon Enfant, je considère que être tourmenté est aussi une façon de reconnaitre sa Foy, je vais vous entendre en confessoon.

oui vous m'aviez parlé de vos orignie danoise, par le bas la vie est rude que l'on dit il est peut être normal que les gens qui y vive le soit aussi, ce qui n'empêche pas de croire

j'ai somplement une petit question afin d'être en accord avec l'église de Rome votre demande de confession vient de votre coeur, de vous, si vous préférez, elle ne vous a pas été imposée par une autorité, comme étant une pénitence?




vous comprendrez ma Fille que la confession est un acte strictement privé entre celui qui souhaite et son confesseur, si vous voulez bien attendre là
fait un sourire aimable

PadréManuel se dirige vers le confessional avec Soren




et lui indique là où il doit se tenir
installez vous je vous en prie
et prend place de l'autre côté, afin d'écouter


à travers la grille de discrétion qui sépare les 2 protagonistes
je suis à vous mon Enfant, je vous écoute

[Cheffe-cheffe Aldraien
Que vois-je ? Un gros pavé de HRP au milieu d'un RP ? Allons allons, il y a un topic HRP pour cela, ou même les MP's. Je l'ai retiré, vous êtes prié de le mettre dans un endroit approprié. Bon jeu.]

_________________
Syuzanna.
[On n'apprend rien simplement en lisant des livres, on n'apprend qu'en recevant des coups *]

Elle suit Soren à l'intérieur du presbytère. On ne peut pas dire, songe-t-elle, que ce soit gai, là-dedans. Mais peu importe, elle n'est pas là pour donner son avis sur la décoration.

Tandis que Soren parle, la rousse s'adosse au mur, près de la fenêtre. Quel dommage, pense-t-elle, qu'ils ne se soient pas trouvé dans l'église ! Elle aurait été si curieuse de voir l'intérieur de la grande bâtisse en pierres !

Elle reporte son attention sur Soren, l'écoutant avec attention. Ses yeux se plissent, ses lèvres se pincent. Elle n'aime pas beaucoup ce qu'il raconte. Le père de Soren est visiblement du même accabi que le sien. En un éclair, elle réentend les paroles d'Aonghas, quelques heures après le dernier combat.
"Je l'ai fait pour toi, mon enfant !". Elle, elle avait eu la chance de pouvoir s'en sortir, grâce au sacrifice fou d'un homme. Mais Soren, personne n'avait-il tenté de l'extraire du joug de son père ? Visiblement non.

Il conte le noir, puis le rouge, et cette envie de sang, comme un arrière goût métalique omniprésent dans sa bouche. Une envie qui doit être apaisée pour ne pas finir fou. Mais peut-on réellement satisfaire ce genre de besoin ? Comme ça, gratuitement ?

La Saxonne aurait tant eu envie de recouvrir les sombres pensées de Soren, de les prendre en elle pour qu'il trouve enfin la paix. Pourquoi cela n'est-il possible , songe-t-elle en levant les yeux vers le plafond.

Puis, le prêtre les informe que Soren va passer au confessional. Et qu'elle n'est pas admise. Elle est tentée de lui jeter un regard noir et de lui dire qu'elle n'est pas du genre à obéir aux hommes du Très-Haut. Mais non, se reprend-t-elle. A quoi cela servirait ? Et elle n'aiderait pas Soren, en agissant de la sorte. Elle se contente de faire la moue, et se recule lentement, histoire de les laisser seuls. Elle plonge ses yeux dans ceux de Soren, juste avant que celui-ci n'entre dans la minuscule cellule des plus sinistres.
"Je suis là", articule-t-elle, en silence. Puis, il se glisse dans la chose de bois, et la Saxonne comprend, lorsque le prêtre y disparait également, qu'elle doit s'éclipser.

Syu pousse donc la porte, et se retrouve de nouveau à l'air libre. La lumière, vive en comparaison de l'intérieur du presbytère, lui brûle un instant les yeux. Elle observe les alentours, cherchant une occupation, quelque chose qui lui permettrait d'oublier que Soren est entre les mains d'un homme du Très-Haut, et qu'elle n'a plus le droit d'être en sa compagnie. Elle lui a promis d'être là du début à la fin, et voilà qu'elle ne peut tenir son engagement, à cause des coutumes aristotéliciennes.
Finalement, si, réalise-t-elle. Elle est du genre à obéir à un homme d'Eglise, et ce au nom des sentiments qu'elle porte à Soren. Que ne serait-elle capable de faire pour lui ? Même s'il lui demandait de se convertir officiellement au Très-Haut, elle n'est pas du tout sûre d'avoir la force de lui résister. Surtout s'il se mettait à la regarder dans les yeux...

Elle secoue la tête, préférant de nouveau occulter cette idée. Puis, elle avise l'église, et un sourire apparait sur son visage. Le même genre de sourire que lorsqu'elle s'apprêtait, autrefois, à faire les quatre cents coups avec son ami Duncan.


- Et pourquoi pas ? se lance-t-elle à elle-même, en marchant d'un pas guilleret vers la porte de l'édifice.

* Swâni Prajnânpad
_________________
Soren
[On ne s’accuse de la rage que pour faire croire que l’on sait mordre.*]

Pourquoi faut-il toujours respecter des règles, des conventions, là où il n'y en n'a pas besoin? La nature humaine est parfois étrange. L'humanité est souvent respectueuse des règles qu'elle s'impose à elle-même. Un confessionnal? Que voilà une drôle d'idée alors même que je viens de déclarer à Padré que Syu peut tout entendre, que je n'ai pas de secrets pour elle. Mais il faut croire que quelqu'un a écrit un texte sur la façon d'entendre une confession et que ce texte fait force de loi… même quand c'est complètement inutile. Cela me rappelle mon incursion à la chapelle des Hérauts d'armes. Quelqu'un a décrété un jour que c'est une fonction royale que de reconnaître les droits des nobles estrangers résidant dans le royaume de France. Ce quelqu'un s'est-il un jour posé la question de l'utilité d'une telle décision? Commet si le Roi de France n'avait rien d'autre à faire de ses journées!

Mais je suis ici sur le territoire du prêtre. Je dois, bon gré mal gré, me plier à ses décisions, jouer son jeu. Le noir est bien trop présent dans mon esprit. Je ne veux pas que le rouge vienne s'en mêler. Surtout pas. D'un geste habile, je dégrafe la boucle de ma ceinture, et j'envoie dague et épée en direction de Syuzanna.


Garde ça pour moi Syu tu veux?

J'ajoute tout bas pour moi et moi seul.

C'est bien plus prudent.

J'entre ensuite dans la cage de bois que l'on appelle confessionnal. Je l'observe sous tous les angles et me demande si l'intérêt de ce dernier est de préserver la confidentialité des paroles échangées ou… d'assurer la protection du prêtre qui œuvre! Je sens comme une forte pression qui s'accentue dans mon esprit, une pression qui requiert de l'action pour s'apaiser. J'essaie de contrôler ma respiration. Je tente de laisser passer la vague que je sens présente au fond de moi, prête à déferler sauvageusement. L'affronter est bien trop dangereux. Je veux surtout éviter les débordements.

Pendant que le prêtre s'installe de l'autre côté de la paroi, mon pied droit commence à battre une mesure frénétique sur le plancher. Mes ongles cherchent à arracher les fibres de bois du siège sur lequel je suis installé. Par la grille, je distingue à peine mon confesseur. Syu n'est plus là pour empêcher les débordements. Je suis livré à moi-même et cela m'inquiète. J'espère que tout se passera bien.


Que dire de plus mon père? Que je crains de ne passer à l'acte? Que j'ai peur de tuer pour le simple plaisir de tuer? Que je veux apaiser cette souffrance que je ressens en moi? Vous savez mon père, je vous l'ai dit, je suis un combattant. Tuer ne me fait pas peur. Je vis avec pendant une bataille. Je viens quérir votre aide mon père. Je veux me débarrasser de ces tourments, faire la paix avec moi-même.

Je vous l'ai dit mon père, avec moi, ne vous attendez pas à de simples péchés de gourmandise, de jalousie, de chair ou je ne sais quoi de très habituel. J'ai la mort en moi, et je veux m'en débarrasser! Pour toujours!


Le silence se fait. Je peux même entendre mon cœur battre à tout rompre dans ma cage thoracique. Il bat le rythme sur mes tempes aussi, dans ma tête…

Vous voulez savoir si j'ai déjà tué en pareille situation? Non. Il m'est déjà arrivé de tuer en bataille, de détruire des objets en tavernes, de participer à des rixes généralisées ou encore d'abuser de mon statut de noble pour imposer ma volonté. Mais tuer pour me défouler…jamais! Pas même à la chasse!

Mon père, plus que d'une absolution, c'est de conseil dont j'ai besoin. Dîtes-moi ce qu'il faut faire pour canaliser cette force négative que j'ai en moi?


J'étouffe de plus en plus dans ce lieu restreint et sombre. Je ne peux guère bouger. Ma respiration se fait haletante. J'ai besoin de sortir. Vite. J'ai besoin de passer ma rage sur quelque chose… vivant ou inanimé. Vite!

* Laurent Rochut
_________________
Padremanuel
le Padré écoutait, sans rien dire, mais avec sérieux il écoutait ce que lui disait "son" tourmenté de l'autre côté de cette grille, qui doit mettre en confiance et ainsi parler librement

la mort en effet certainement l'un des actes qui tourmente le plus l'âme des vivants, avons nous tors ou raison, tuons nous pour la bonne cause, toutes ces questions ne peuvent trouver réponse que dans chaque personne

pour lui même il pensa
mon Fils si simplement tu connaissais mon passé, mon histoire tu saurai que la mort fait partie intégrante de ma vie, moi l'ancien mercenaire, on ne né pas Prêtre on le devient au hasard de rencontres

avant de lui répondre à travers la grille
Mon Fils vous me parlez d'un acte ou plutôt d'actes

car celon moi, on ne peut pas vous reprocher de tuer sur un champs de bataille, vous répondez à des supérieurs qui prennent les décision pour vous, par contre Il ne faut pas que votre geste s'accompagne de la haine.

Pour ce qui est de vos états d'âmes, qui sont fort louables, prier mon Fils prier pour vos morts, en faisant cela vous apaiserez vos tourments, le Seigneur vous jugera un jour, oui, comme pour nous tous, et ce que vous aurez fait à côté sera mis dans la balance de son jugement.

Maintenant il y a le reste, les bagarres, la violence dans son état le plus simple, que vous dire "dominez vous", c'est tellement facile, 2 mots peuvent ils vraiment résumer et résoudre un problème tel que celui là, non bien entendu.

Alors je vais simplement vous dire ce que l'on raconte par chez moi

un homme brutal ne pouvais pas dominer cette force pleine de haine qui parfois venait du fond de son coeur, alors un jour un jeune abbé qu'il croisa lui dit "Cher Enfant ne te fatigues pas à passer ta colère sur les Enfants de Dieu, tu as besoin d'évacuer, besoin de te défouler, alors suis moi, j'ai tellement de bois à fendre qu'après ton corps ne réclamera que paix et repos" et pendant longtemps cet homme que la colère envahissait aussi rapidement que certains vide une chopine venait chaque jour et passait ses nerfs sur les bûches de l'abbé,
puis un jour cet Abbé fut rappelé par le Très Haut, et l'homme se retrouva seul, avec toujours ses instincts colériques et sans que personne ne le lui demande depuis ce jour il va fendre des bûches à qui veut, il travaille et en même temps se défoule.

que retenir de tout ça,

vous pouvez être guider par quelqu'un, mais seule votre volonté personnelle fera que vous vous en sortirez, on né avec nos qualités et nos défauts, faites en sortes que vos qualités prennent le dessus.


le Prêtre fit silence pour continuer son écoute
_________________
Syuzanna.
[Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises *]

Syu pousse la lourde porte de bois, et se glisse subrepticement à l’intérieur du grand bâtiment de pierres. Elle met quelques secondes à s'habituer à la semi-obscurité ambiante, mais quelques clignements de paupières suffisent à sa vue pour devenir aussi claire que communément.

Une fois sa vue stabilisée, elle se tourne vers l’intérieur de la bâtisse. Levant le nez en l’air, elle pousse un sifflement admiratif. Les Aristotéliciens ne lésinent pas sur les démonstrations de leur foi. Elle avance lentement, avec pour uniques sons ceux de ses bottes et de sa respiration. La résonnance du claquement de ses pieds la fait sourire en coin. Ils aiment visiblement faire passer les hommes pour minuscules, face à l’immensité de leur Dieu.

Mais cela ne l’impression guère. L’amuse plutôt. Elle fait glisser ses doigts sur les dossiers des bancs de bois lustrés par les années de fréquentation assidues des fidèles. Elle imagine sans mal les bigotes faisant leurs signes de croix en confessant à Aristote leurs odieuses pensées lubriques. Cette pensée lui arrache un éclat de rire.

Le nez en l’air, elle observe la voûte de pierres, et ne peut s’empêcher, malgré tout, d’être quelque peu admirative. Il faut reconnaître que c’est majestueux. Majestueux, oui. Nouveau sifflement d’admiration de la part de la rousse.

Remontant l’allée, elle finit par croiser le regarde du gardien des lieux. Aristote en personne, qui semble la juger du haut de sa croix. Nullement impressionnée, Syu se plante devant lui, les poings sur les hanches et les sourcils froncés. C’est donc lui, qui a réussi à convertir le monde entier, ou presque ? Comment un seul homme a-t-il bien pu… Mais peu importe. Elle étudie ses traits. Il n’a pas l’air méchant, en effet. Mais si triste, en revanche ! Elle se détourne de lui, et reprend son inspection des lieux.

Elle déambule, de-ci, de-là, et lève de nouveau les yeux. Vers les vitraux, cette fois. Le soleil les frappe de ses rayons, et agissant comme un prisme, étale sur le sol des dizaines de couleurs. Elle lève une main, qui se colore tantôt de bleu, tantôt de jaune, puis de rouge, de vert, de violet. La rousse se décale ensuite, pour être inondée de la tête aux pieds de toutes ces teintes enchanteresses. Ses habits, son visage, ses cheveux, tout change de couleurs !

Syu réalise alors que tous ces carrés de verre représentent une scène religieuse. Elle ne parvient pas à l’identifier, mais cela représente une femme. La plus belle femme que Syu ait jamais vu. Ses cheveux cendrés cascadent jusqu’à sa taille, et un voile bleu lui couvre la tête. Son regard océan est doux, plein d’amour. Exactement le genre de regard que Syuzanna s’imagine lorsqu’elle pense à sa mère. Elle est vêtue d’une tunique paille, et un châle azur lui couvre les épaules. Dans ses bras, elle tient un jeune enfant, un nouveau-né. S’il n’y avait pas ce voile, elle ressemblerait aux femmes de son pays. S’il n’y avait pas ce voile, elle serait tentée, l’espace d’une seconde, de s’imaginer voir sa mère. Cette femme mystérieuse qu’elle n’a jamais connue et à qui, pourtant, elle désire plus que tout ressembler.

Elle reprend son inspection des lieux, fouinant à droite, à gauche, se tenant tour à tour devant, puis derrière l'autel, hume les quelques fleurs fraiches présentes ici et là, observe les quelques statues des Saints Aristotéliciens, leur passe un doigt sur le visage, sourit, sautille à droite, à gauche, puis se poste de nouveau devant les vitraux. Elle ne parvient pas à identifier la scène, mais peu importe. Elle s'amuse avec les couleurs, bondissant de tâches de couleur rouge, à tâches de couleur verte, bleu, jaune ! Finalement, ils n'inventent pas que des sottises, les aristotéliciens...


* Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban {mot de passe de la Carte du Maraudeur}
_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)