Eulaly_de_baylaucq
Depuis la veille, Eulaly ne lâchait plus les clés ou presque.
Sa besace n'avait pas suffit ce coup-ci, et, son énorme sac sur le dos, telle un baudet s'en allant au marché, elle soufflait pas mal sur le chemin qui la menait au vieux moulin à eau.
Marteau, tenailles, gouge, doloire, boîte à chevilles, vilebrequin, couteau, tarière, pointe à tracer, trusquin, rabot, scie à bois, à chantourner, mèche cuillère, outil à rainure, compas, ciseaux et clous, rien ne manquait à la petite charpentière pour ce qu'elle voulait faire de ce bel après-midi printanier.
Elle aurait bien pris son vieux Bucéphale s'il n'avait pas été souffrant ces derniers jours. Repos obligatoire si elle voulait le garder encore un peu.
Elle sue donc sur le sentier, les joues rougies par l'effort, traverse la ville entière pour rejoindre la campagne, suit la rue du Vent, passe devant la mine de fer pour trouver le chemin des Moulins et marche jusque tout au bout, tout au bout.
Le moulin des Staline se trouvait tout au Nord de la ville, celui de son fiancé le plus au sud de la campagne. Vachement pratique.
Le murmure de l'Escaut qui coule dans son lit. Elle y est... presque.
Au fur et à mesure qu'elle avance, il se découvre à travers les arbres. Ses tuiles, ses murs en torchis et ses colombages, sa grande roue à aubes tournant, imposante, au rythme tranquille du débit de l'eau.
C'est lui. Le vieux moulin à eau.
La future demeure de Florestan. La future sienne aussi.
Derrière le portail, le vieux moulin sommeille ;
Cela fait bien longtemps qu'il ne moud plus de grain !
On le croirait pourtant arrêté de la veille
Et prêt à repartir avec le même entrain.
Derrière le portail, le vieux moulin qui rêve
Songe peut-être au temps où l'on venait de loin
Lui porter des sacs pleins de blé, d'orge, de fèves,
De seigle et de maïs qu'il broyait avec soin.*
*Extrait de "La Renaissance du Moulin", Marie-Claude Dominique
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http://www.youtube.com/watch?v=MmvtVHHtRWo
Sa besace n'avait pas suffit ce coup-ci, et, son énorme sac sur le dos, telle un baudet s'en allant au marché, elle soufflait pas mal sur le chemin qui la menait au vieux moulin à eau.
Marteau, tenailles, gouge, doloire, boîte à chevilles, vilebrequin, couteau, tarière, pointe à tracer, trusquin, rabot, scie à bois, à chantourner, mèche cuillère, outil à rainure, compas, ciseaux et clous, rien ne manquait à la petite charpentière pour ce qu'elle voulait faire de ce bel après-midi printanier.
Elle aurait bien pris son vieux Bucéphale s'il n'avait pas été souffrant ces derniers jours. Repos obligatoire si elle voulait le garder encore un peu.
Elle sue donc sur le sentier, les joues rougies par l'effort, traverse la ville entière pour rejoindre la campagne, suit la rue du Vent, passe devant la mine de fer pour trouver le chemin des Moulins et marche jusque tout au bout, tout au bout.
Le moulin des Staline se trouvait tout au Nord de la ville, celui de son fiancé le plus au sud de la campagne. Vachement pratique.
Le murmure de l'Escaut qui coule dans son lit. Elle y est... presque.
Au fur et à mesure qu'elle avance, il se découvre à travers les arbres. Ses tuiles, ses murs en torchis et ses colombages, sa grande roue à aubes tournant, imposante, au rythme tranquille du débit de l'eau.
C'est lui. Le vieux moulin à eau.
La future demeure de Florestan. La future sienne aussi.
Derrière le portail, le vieux moulin sommeille ;
Cela fait bien longtemps qu'il ne moud plus de grain !
On le croirait pourtant arrêté de la veille
Et prêt à repartir avec le même entrain.
Derrière le portail, le vieux moulin qui rêve
Songe peut-être au temps où l'on venait de loin
Lui porter des sacs pleins de blé, d'orge, de fèves,
De seigle et de maïs qu'il broyait avec soin.*
*Extrait de "La Renaissance du Moulin", Marie-Claude Dominique
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http://www.youtube.com/watch?v=MmvtVHHtRWo