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[RP] - Bouton d'or et Fleur du Mâle.

Yolanda_isabel
Départ imminent pour le Languedoc, alors elle s’acharne comme si c’était un départ pour toujours, à graver chaque souvenir dans son cœur. Les champs de Corbigny qui s’étendent, quand on traverse la campagne bourguignonne alors, on voit les terres des autres nobles, des amis, de la famille. On voit les vignes, les longues étendues de vignes, dont elle pourrait sans vraiment chercher citer le vin qu’on en fera. Il y a l’Armançon qui coule et coule encore, il y a l’Armançon qui berce d’une voix étouffée les pas des chevaux et en l’occurrence, c’est un poney qui la mène, un poney blanc au nom de Vanille, un poney offert par la Mortain, un poney qui devient trop petit pour elle qui est trop grande pour son âge. Un poney à peine plus haut que le dogue trottant à ses côtés. Poney blanc pour chien noir, contraste amusant, la lumière dans l’obscurité, c’est la Lune.

Elle est venue à Nevers pour se recueillir sur la tombe de Marraine, les vêtements sont lissés, plus par habitude pour dissimuler la nervosité que pour effacer un quelconque pli. Elle va, elle veut.. Que veut-elle ? Prier, l’idée paraît incongrue venant d’elle et si Son Père la voyait prétendant prier, pour sûr que Monseigneur Fitz se fâcherait. Mais alors quoi ? Elle voudrait dire à Marraine qu’elle part pour le Languedoc, qu’elle va épouser ce garçon, cet homme qu’elle lui avait destinée. Elle voudrait .. Mais la suite ne vient pas, obnubilée, attirée par des cris non loin. Les rênes sont lâchées, et elle descend de l’animal pour mieux gagner la source des hurlements. Fascinée comme l’éphémère est fasciné par la lumière mortelle, elle avance à pas comptés, soulevant distraitement les pans de la cotte hardie qu’elle a revêtue et qui porte qui les couleurs de Molières, qui les couleurs des Josselinières. Elle est bleue, elle est blanche et de plus en plus même au fur et à mesure que la scène se précise. L’arrière d’une auberge, un gros homme rougeaud et une jeune fille qui s’essaye à la fuite malgré la poigne de fer qui retient son bras, des hurlements indistincts concernant des vols, et soudain, un bruit sec, un couperet. Le regard capte vaguement quelque chose qui saute au bas du tonneau où ils étaient appuyés, il n’y a plus rien, il n’y a plus de main. Ce n’est pas l’horreur de la situation qui la gèle sur place, c’est ce qui coule du moignon, sournoisement, comme le frisson glacé qui dégouline le long de son dos. Le sang. C’est le sang qui lui vrille la vue, qui lui donne ce goût infâme au bord des lèvres, qui lui rend les mains moites et la bouche sèche. Elle tremble et recule, elle tremble et voudrait hurler, mais rien ne vient sinon des sanglots silencieux qui noient sa vision.

Elle recule pour mieux se cogner contre quelque chose, quelqu’un. Réflexe enfantin que celui qui lui fait s’accrocher éperdument au pourpoint. Qui que ce soit, il la protégera du sang qui tâche, qui salit tout. Et aux sanglots succèdent les gémissements hystériques puisqu’elle n’est qu’une enfant, loin d’être une femme encore.


-« Ne les laissez pas me tuer.. Par pitié.. »

Car c'est bien cela, elle se fout comme de son premier ruban de la jeune servante, dans son esprit, il y a ce brigand qui avait battu au sang Thibert alors qu'il voulait les protéger. Ce sang, c'est celui qui précède la violence, qui l'accompagne et la suit.
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Félicitations ! Votre Etoile Rose évolue en Lune Bleue !
Judas
Gipponier, quel bel ouvrage n'as-tu pas fait pour y voir si blanche menotte s'y agripper? Judas se fige, partagé entre la stupeur et l'indignation de sentir se froisser sous une impertinente poigne l'étoffe souple de l'habit. La sensation d'être touché en pleine rue est désagréable parce que le ramenant à un cuisant souvenir. Celui de son agression à Paris. Il a vu la scène, et force est de constater qu'elle ne l'a pas fait frémir d'un cil. Des mains, il en avait fait couper lui aussi, l'image de la dernière dans son écrin à la ganse soyeuse est toujours là, dans son esprit. Où comment faire encore le lien avec ce Paris qui lui a pris ses couilles et à qui il a offert une vengeance dans une boite pompeuse. Si le Von Frayner n'est pas bien épais, celle qui vient de le heurter comme on s'accroche à une bouée ne peut pas en dire autant.

Le visage froid du satrape vient capturer l'image de celui, enfantin, d'une poupée trop bien attifée aux boucles blondes. Et cette supplique le fait tiquer, si fort qu'il la défait de sa personne d'un geste sec. S'il est certain que l'homme n'a pas d'enfant, il est légitime de ne pas lui en souhaiter. Au moins pour la progéniture, qui aurait tout le malheur du monde de naitre fille. Et de répondre d'une voix cassée autant qu'agacée:


Allons, personne ne te tuera.

Les cheveux de Judas sont ramenés en catogan, son visage aux reliefs déterminés s'est tourné vers le tonneau qui s'est paré d'un manteau de sang. La pauvresse hoquette, il sait qu'elle va s'évanouir. C'est le lot de toutes les femelles, là où les hommes préfèrent hurler et se rouler à terre. Le taulier n'a pas fait dans le sentiment, le forfait doit être conséquent. Loin du Von Frayner l'idée de se mettre entre l'affreux spectacle et les yeux de l'enfant. Ils sont trop bleus, ses joues trop roses, il ne lui faudrait pas devenir épouse-guimauve. La jaugeant de toute sa hauteur masculine il pose sa senestre gantée de cuir sur la petite épaule, le geste sonne comme un avertissement, il n'a rien de rassurant.


Ne deviennent manchot que les voleuses, et tu ne me sembles pas avoir besoin de commettre méfait pour obtenir ce qu'il te plait.


Car elle est noble cette gamine-là, et qui est le père trop tolérant qui l'a laissée s'enrober d'un si gras manteau? Un pater nobile qui étale sa richesse jusque sur les hanches de son enfant, sans doute quelqu'un d'important. Coup d'oeil circulaire, pendant que s'amenuisent les cris de l'horreur judas se questionne sur la filiation de la petite pleutre. Elle aurait tort de ne pas être couarde en se jetant sur le premier venu avec toute cette couenne en aveu. Les crèves la faim ne faisaient pas plus qu'hier dans la dentelle. Léger mouvement de menton, presque réprobateur.

Tu es seule?

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Yolanda_isabel
Elle essaye, s'efforce encore un peu de garder contre elle, cette mâle chaleur, avant qu'on ne l'y arrache, lui soutirant par la même un petit cri plaintif qui est bien vite étouffé par cette phrase qui claque. Loin d'être rassurante, elle lui fait l'effet d'une gifle, d'un rappel méprisant mais s'appesantit-on sur le ton pris quand la seule chose qui compte est de ne plus voir ce sang, ne plus y penser, de se cacher dans la rassurante ombre d'un adulte. Et tu parles d'un adulte rassurant, la main qui échoue sur son épaule, lui fait l'effet d'une serre et enfin, elle relève le museau face au sauveur qui n'a de chevaleresque que la présence inopinée et le pourpoint chaleureux. Elle n'a pas la froide ironie de sa belle-soeur, elle n'a pas la cinglante répartie de sa Linèta, alors quoi ? Que répondre aux propos de l'adulte, que répondre pour lui dire qu'elle est .. Terrorisée. Adieu vouvoiement, elle n'y prête pas garde, ne veut pas le rappeler, ne veut pas risquer de perdre.. Elle n'en a aucune idée. A cet instant, la seule chose qui semble percer les brumes de sa terreur, est l'indicible impression que s'il part, elle deviendra folle et elle mourra. Et sa question réveille d'autres frayeurs. Est-elle seule ? Soudain le regard se pose autour d'elle, ils n'ont pas vraiment suivi, elle n'était pas vraiment escorté, ni plus, ni moins qu'un homme à pied pour mener son poney. Il n'a donc pas lâché le poney et elle est seule. Mais pas vraiment. A Nevers, il y a tant de gens qu'elle connaît. Est-ce suffisant ? Ce n'est pas une plainte pourtant, une constatation qu'on souffle du bout des lèvres, une lassitude qui expire dans l'air ambiant.

-« Oui. »

Et soudain, la terrible réalité, elle ne connaît pas l'endroit, ne connaît pas cet homme. Est-elle moins stupide qu'on voudrait bien le laisser croire ? Toujours est-il que l'infante réalise bien tard que quiconque voudrait la tuer pourrait le faire ici. Encore une riche idée de sa part que de s'être écartée, loin d'attiser sa peur, l'idée la conforte dans le fait qu'elle soit bien loin d'égaler en prestance ou en intelligence les personnes qui pavent sa vie. Griotte n'aurait certainement pas eu peur en cette situation, et Eilinn aurait réussi à se défendre. Elle ? Elle s'interroge fidèle à elle-même.

-« Vas-tu me tuer ? Ou pire ? »

Pire ? Me violer ! Pire ? Me torturer et me rendre ainsi, mutilée à ma famille. Pire ? Me priver d'honneur et d'orgueil. Allons, dans l'esprit chevaleresque d'une petite dinde, il y a bien pire que la mort. Et bien plus que la mort, c'est cette perspective qui la réveille et la fait redoubler de tremblements. En revanche, elle ne gémit plus, ne pleure plus, et les larmes ont été séché d'un revers de manche garnie de galons brodés de fils d'or. Tranquillement les mots sont lâchés plus pour elle-même que pour lui.

-« Doit-on se résigner à mourir ? Je saurais enfin s'Il existe. »

Elle y croit vraiment la grue ! Elle se pense dans un des manuscrits dont elle est si friande. Elle va périr dans d'atroces souffrances, et son frère, au comble de la douleur, fera punir le responsable, et fera sacré ce jour comme jour saint. Voilà. C'est beau l'imagination, té !
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Judas
Il tique, regardant autour d'eux si une esgourde trainante ne cherche pas le même sort que l'extrémité de l'imprudente du taulier. C'est qu'on aurait tôt fait de rapporter une folie, la bouche de l'enfant est impudente, l'impudence est une grande enfant et le Von Frayner a dejà assez de malles dans le coche. La voix rauque gronde sourdement.

Puisque je te dis que personne ne veux te tuer! Et puis qu'y gagnerais-je, j'aurai ton père et toute sa garde aux trousses sans doute.

Le faciès de Judas se met à la hauteur de celui de Yolanda.

Ais-je l'air d'un truand?

On ne saurait dire s'il est offensé ou curieux. C'est qu'on lui prêtait beaucoup de visages à ce Judas... Son prénom ne plait pas, d'ailleurs on ne sait pas vraiment où il habite. Il parait qu'il vit entouré de femmes, des femmes aux yeux tristes. On raconte aussi qu'il est des Lions de Judas, forcément. Il est de l'Hydre, il est de tous ces chiens qui se salissent les mains à trop les regarder tomber. Mais oui, allons, Judas est un monstre! Pourtant, la main qui se referme sur celle de l'enfant se veut plutôt protectrice, mais qu'en savons-nous... Peut-être que le but de la manoeuvre est ailleurs. Sans attendre sa réponse dont il préfère deviner la teneur, il l'entraine plus loin.

Viens, ne restons pas là, ça pue la mort.

Les passants furent fouillés du regard mais il ne vit personne qui pouvait prétendre à chaperonner la fillette. Tout se faisant, les lèvres sans épaisseurs soufflèrent quelques mots tandis que les sourcils s'arquèrent de concentration.

Tu as des questions trop sérieuses pour ton jeune âge, et douter de l'existence de ton créateur est un sujet qui te vaudra bien des ennuis...


Il remarqua un homme tenant court les rênes d'un petit cheval qui semblait chercher son cavalier, mais point le grand dogue qui venait fourrager d'un museau curieux les pans de sa houppelande. L'animal aura certainement reniflé le parfum des sacro-saints lévriers Judéens... L'air encore absorbé par la rue, l'homme manda à l'enfant par où elle était venue, ou bien par où elle allait, le bruit d'une charrette et de quelques traines savates excités à son bord ne nous permit pas de l'entendre distinctement.
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Yolanda_isabel
    « Pourquoi un corbeau ressemble t-il à un bureau ? » - Alice au Pays des Merveilles.


Les propos semblent cohérents, ils se tiennent et se justifient par ce regard qu’il lui jette, mais avant tout, c’est la façon qu’il a de se mettre à son niveau. Combien d’adultes lui parlent comme on parle à une adulte ? Combien usent d’un langage et d’un ton qui se veulent adaptés à un adulte, tellement.. Mais lui, lui il se met à son niveau. Savent-ils tous ces adultes comme il est dur d’être l’un d’eux mais en formation, en constante mutation, pas tout à fait finie.. Si Judas ne sait pas, au moins, fait-il un effort. Et c’est pour cet effort, qu’elle sourit à travers les larmes qui mouillent encore ses yeux.

-« Non. Tu es beau. Les truands ne sont pas beaux, je pense. »

C’est tellement simple la logique enfantine. Ce qui est beau est forcément gentil. Ce qui est moche est forcément méchant. La main qui recouvre la sienne, elle lui fait confiance, et elle opine du chef à ses propos, réprouvant un frisson au mot « mort ». Si sensible enfant qui malgré les années se drape toujours dans son innocence pleutre. Et voilà qu’il murmure notre homme, et elle répond aux murmures sur le même ton, avec un haussement d’épaules.

-« Je doute, voilà. Admettons que tu crois en Dieu, et que moi, je doute. Le doute est ma foi. Et c’est parce que je doute que je pose des questions. Tu sais pourquoi il n’existe pas de prénoms qui finissent par "upe" ? »

Et le pire, c’est que c’est une réelle question. Et à celles de Judas, elle répond en montrant du doigt les pointes de la cathédrale, c’est là qu’elle veut aller.

-« C’est pour aller voir mon Père Fitz, lui non plus, il aime pas bien que je doute. Tu te poses jamais de questions, toi ? »

Les adultes se posent-ils des questions ? C’est une des questions qu’elle se pose tandis que de la main libre, elle caresse l’échine du dogue et intime au valet de pied l’ordre de les suivre s’il advenait que Judas veuille bien l’amener jusqu’à son précepteur.
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Judas
Pour aller voir son père Fitz. Fitz... Fitz l'évêque? Le Monseigneur Fitz qui l'avait baptisé en personne? Incongru. Le clerc aurait une enfant? Evidemment, Judas ne saisit pas le degré du propos, aussi arque-t-il des sourcils étonnés, qui éludent toutes les questions existentielles de la petite blonde. Il n'entendit pas vraiment le pseudo compliment sur la jolie truandaille, ni l'interrogation farfelue sur les prénoms en "-upe". A cet âge là, la gamine n'était sensée que se concentrer sur un sujet ou une occupation définie qu'une trentaine de minute... Il compris que cette créature là n'était pas de cet accabit. La truffe humide du grand chien vint toucher sa main, ce qui le fit sursauter légèrement et le sortit de ses rapprochements et questionnements en déroute.

L'homme au petit cheval semble être le bon lorsque le timbre encore léger de sa voisine lui mande quelque chose. Judas avance sans trop réfléchir en direction donc de l'édifice religieux qui pointait au cul de dieu sa grande tête piquante. Au moins serait-il fixé sur ce pater qui l'intriguait de plus en plus.

Il jeta un coup d'oeil méfiant au chaperon, qui semblait aussi efficace que ce dernier... Pour sûr que s'il eut s'agit de son enfant, le chaperon serait châtré pour la surveiller avec tant d'oisiveté.

Les portes de la cathédrale s'offrirent bientôt à leur vue, et à leur seuil Judas stoppa un instant.

Gelegt
.*

Le dogue sembla comprendre au ton qu'il était indésirable dans la maison du Très Haut, car à défaut d'obéir il s'écarta avec des yeux pleurnichards propre à sa race aux grandes pattes, sans plus quémander d'attention. Ils pénétrèrent en duo improbable dans le lieu saint, où la majesté d'un orgue écrasa leur maigres silhouettes. Lorsque les portes se refermèrent, les cachant à la vue de l'espèce de fausse duègne qui tenait la monture de l'enfant, il secoua un peu la tête et se signa.

Je connais un prénom qui se termine par "Upe". Celui de ton accompagnateur.

"Dupe".

* Couché
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Fitz
Un verre de vin à la main, un macaron dans l'autre, le prélat admirait l'édifice dans lequel il officiait désormais, assis aux premières loges. Cette paresse de contemplation des détails qui rendaient cette Cathédrale Saint-Sylphaël splendide à ses yeux était devenue un réel passe-temps depuis qu'un anneau pastoral avait rejoint son annulaire droit... A croire qu'il avait besoin d'un tel vice pour compenser la lourdeur des tâches administratives qui incombaient à un prélat. On n'informe malheureusement pas les postulants de cet aspect des choses..

Les portes de la Cathédrale s'ouvrirent, laissant entrer deux visiteurs silencieux, qui l'empêcheraient certainement d'achever son observation attentive des lieux en toute quiétude... Il pense entendre quelques murmures et l'évêque se doit de se tourner légèrement afin d'assouvir sa curiosité.

Et quelle curiosité...

Froncement de sourcils signifiant son incompréhension face à la scène qui se présentait à lui.. Un couple incongru. Pourquoi donc Sa tendre Fille était-elle accompagnée du froid Judas qu'il avait baptisé il y a peu ? Pourquoi donc Sa jeune Fille côtoyait-elle cet homme qu'elle ne connaissait sans doute guère ? Pourquoi donc Sa ronde Fille était-elle aux côtés de celui dont la personnalité n'avait pu être cernée en l'espace d'une cérémonie ?

Fichtre !

Les mains sont rapidement libérées et les miettes époussetées d'un revers. Le prélat se lève et espère incarner le prestige, de toute sa hauteur.. Les petons se dirigent vers la nef, en direction de Sa blonde Fille. Les pupilles fuient de temps à autre vers son voisin, sans cesse en quête d'une réponse à ses questions.

Regard qui se fait hésitant.

D'habitude, c'est toujours elle qui fait le premier pas !

En s'élançant à corps perdu sur sa personne...

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Yolanda_isabel
L’ordre fuse et elle cherche dans son esprit de quelle langue, il peut venir, et l’effort lui fait froncer les sourcils et tortiller le nez. Elle en oublie qu’il vient de donner un ordre à son chien, à son ami. Elle cherche, elle fouille dans sa mémoire, cette mémoire dont Marraine faisait l’éloge quand elle-même en était si mal pourvue. Marraine et son époux, son Epoux et ses domestiques, les domestiques du Frayner qui parlaient cette langue. Tilt ! Bénie soit la mémoire qui lui permet d’aborder l’avancée dans la nef de façon paisible jusqu’à ce que son accompagnateur lui fournisse une réponse ou du moins une autre interrogation pour elle sous forme d’affirmation pour lui. Que les hommes sont compliqués ! Mais elle y pense soudain, il soulève quelque chose de plus grand, de plus vrai.

-« C’est vrai que je sais pas comment tu t’appelles. Moi, c’est Yolanda Isab… »

Le reste de la phrase meurt dans un glapissement de plaisir et les larmes déjà ont disparu quand elle s’élance, s’arrachant à la poigne du Frayner, pour rejoindre l’évêque. L’évêque qui n’était avant qu’un curé comme les autres, puis vicaire diocésain, et maintenant évêque, mais avant tout, il était précepteur. Fitz a façonné avec son cœur aimant le caractère profondément sceptique de l’enfante, et c’est parce que son précepteur est homme d’église que la Josselinière connaît si bien ce contre quoi elle se braque. Une sceptique qui a fait ses classes toujours plus près de la religion aristotélicienne, cela donne une moqueuse en quête de savoir. Mais parce qu’elle aime Son Père, elle ne dit jamais un mot plus déplacé que l’autre, plus vulgaire que l’autre concernant ce dogme, Cette idée qu’il chérit qu’Un autre plus grand, plus fort là-haut dirige leurs vies et les aime d’amour.

C’est elle qui l’aime d’amour, elle seule et pas un prétendu dieu, alors elle se jette contre lui, bien grande maintenant pour le faire, mais avec toujours aussi peu de retenue et de bienséance.


-« Je m’étais perdue ! Et il m’a sauvée ! Bénissez le Mon Père ! »

Private Joke Father..
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Fitz
Il avait eu tort d'hésiter..

A peine avait-il vu cette machine de guerre en marche dans sa direction qu'il s'était préparé au choc, tous ses muscles tendus dans l'attente du contact qui ne manquerait pas d'arriver de toutes ses forces.. Et comme toujours, cela n'avait pas suffi à l'empêcher de reculer de trois pas sous la vitesse de l'impact.

La Josselinière est doucement repoussée alors qu'il est toujours à la recherche d'une explication concernant la présence de ce Judas. Elle s'était perdue ? Il l'a retrouvé ? Quelqu'un pour raconter l'histoire au ralenti ?


Je suis aussi content de te voir, ma chère Yolanda.

"Aussi", parce que le vol plané sur sa personne était synonyme chez la jeune fille de "Bonjour Mon Père adoré, je suis trop heureuse d'être dans vos bras !". Quel âge avait-elle maintenant ? Était-il toujours convenable de sa part d'accepter ces gestes tout sauf bienséants ? Ces gamins poussaient trop vite.. Et elle plus particulièrement. Devait-il vraiment préciser "autant en longueur qu'en largeur" ?

La silhouette du Von Frayner reste visible dans le dos de Sa Fille. Lui rappelant qu'il n'était pas normal de La voir lui rendre visite, non accompagnée - ou presque -, à Nevers, loin de sa demeure.


Comment se fait-il que tu sois ici sans m'avoir prévenu à l'avance ? J'aurais pu être absent et tu te serais retrouvée seule avec ton compagnon à admirer la Cathédrale...

Sous-entendu : tu te serais retrouvée seule avec un homme qui reste indéchiffrable et qui ne m'inspire pas spécialement confiance.
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Judas, incarné par Yolanda_isabel


Le satrape regarda la scène d'effusion d'un oeil critique, restant en retrait. L'évidence était bien là, il s'agissait bien du Fitz auquel il pensait, et l'affection que la petite lui démontrait en public lui fit dresser quelques poils sur les bras.

Bonjour Monseigneur.

Il fit une petite révérence, cherchant sur le visage de l'évêque des traits communs avec l'enfant. Yolanda. Elle s'appelait Yolanda. Ha l'église et ses secrets... Puisqu'on vous dit que la Bourgogne et ses ouailles avait toujours eu un parfum de sacandale. D'un ton qui se voulut discret par respect pour le lieux et les personnes qui l'animait le Von Frayner se justifia brièvement.

Je ne fais que passer, la fillette était très mal chaperonnée... Puisque vous semblez bien la connaitre, je pense que je puis la laisser en votre compagnie avant de me retirer. Je vais prier pour elle.

Il éluda le passage de la main coupée, celui des doutes de la blondine et celui sur sa parenté avec le prélat. Après tout, tout le monde avait des cadavres dans les placards... Judas n'en ressortait que plus désabusé. Il prierait même pour l'homme d'église tiens.

D'un léger coup d'oeil vers les prie-dieu, il repéra une place qui lui irait bien. L'endroit était bien moins majestueux que Nostre Dame, pourtant la scène lui rappela sa petite séance de prière avec Erwelyn Corleone en la cathédrale - devenue depuis peu et sous la bénédiction de Fitz sa marraine -... Séance qui n'était qu'une négociation chuchotée, a qui l'or, a qui l'honneur... Oui, tout le monde avait des cadavres dans les placards...

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Yolanda_isabel
Paternellement possessif, pourquoi alors ne pas présumer que le paisible prêtre et son palpitant paniqueraient en pensant, mû par ce prétendu paradoxe qu’ils présentent ou par un préjugé palpablement pédant, que sa parfaite élève - pour un précepteur particulièrement parfait - pourrait se pâmer de passion pour ce pendard de paroissien qu’est Judas. Par quelle prouesse intellectuelle, la petite pelotonnée, gouvernée par ce penchant pathétique qui la prend présentement pour le prêtre et son paroissien, se pousse pour patiemment passer du père au pauvre philosophe, poussant soupir et péniblement, prétextant la pudeur, partir quelques pas plus loin pour pouvoir percevoir la scène. Pétri de piété ? Peut être pas, pourtant Judas présente bien, pieux plus qu’on peut par habitude, elle piétine, pensant aux peccadilles qu’elle pourrait prononcer. Pardonnez mon père car je vais pêcher, par pure provocation.

-« Je n'ai pas pensé à vous prévenir, parce que je n'ai pas eu le temps ! Je dois partir au plus vite pour le Languedoc où mon frère me mariera au fils de Sa Seigneurie, Actarius d'Euphor. Je voulais vous demander si vous voudriez bien quand ce sera le moment, bénir ces fiançailles, et puis aussi, faire un peu attention à ce que mon Papa y va bien... Parce que ça s'arrange pas ! Il ne quitte plus Corbigny.. »

Voilà pour le prêtre, passons à son ouaille.

-« C'est mon précepteur ! Il est évêque ! » La classe, tu vois pas les strass ? « Mais je voudrais beaucoup que vous veniez avec nous sinon il ne pourra pas vous bénir. Vous m'avez quand même sauvé ! »

Et ouais, Mon Père. Chose promise par moi, chose due par vous. La base du parfait petit tyran.
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Fitz
Malade.

Malade était son cœur... Méprisant les sentiments du Monseigneur, la môme avait fait mouche en annonçant son mariage minutieusement mis en place par son mâle parent, son mécréant de frère. Des manigances que ces épousailles !

Mortels instants que de mettre nom sur ce malaise. Mal-être, tristesse, mélancolie... Méchant palpitant qui manque un battement. Marée de sentiments qui, massivement, martèlent dans sa tête... Maudite mélodie qui menace de malicieusement le mener vers le malheur. Méconnue restait la mécanique de son cœur meurtri.. La douleur migrait maintenant dans tous ses membres, méthodiquement.

Ô ma demoiselle, ma Fille, ma magnifique enfant ! Elle, bientôt mère et maternelle ? Éhonté mensonge...

Il réalise : un monde les séparerait désormais. Machinalement, sa mâchoire se carre, il mordille ses lèvres, mauvaises manies. Mais il reste de marbre. Ou du moins, essaie. Maitrise de soi était maître mot. Le résultat ? Médiocre à dire vrai.

Minimiser les faits ? Se moquer de ce moment ? Ses mains moites et son corps misérable ne motivaient point à penser mirage...

Il fallait néanmoins meubler le silence... Maladroitement, et dans un murmure :


Ma Fille... Mon tendre macaron ?

Tu quittes ton mentor en ce jour...

Morcelé, totalement en miettes, il ignore tout, même la suite, le mystère entourant la piété mesurée de Judas, la mièvrerie de sa réponse...

Mollement, il sourit péniblement.

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Judas, incarné par Fitz


Ha! Précepteur. On n'eut su dire si Judas était déçu ou rassuré. L'évêque n'avait pas de fille cachée, Judas avait fabulé. Ou s'était un peu beaucoup avancé... Il retint un rire nerveux, presque amusé de l'histoire qu'il avait échafaudé sur le dos du pauvre homme. Il nota tout le reste, avec application. Le pater , le vrai, vivait à Corbigny, il s'agissait donc de l'illustre Erik de Josselinière... La générosité pondérale de la môme trouvait toute son explication ici, les grasses ripailles ça devait y aller sévère... Une De Josselinière, blonde comme tout. Judas ne pouvait ignorer la réputation de sa famille, riche et influente. Preuve en était: damoiselle boucles d'or et mauvais chaperon se payait le luxe d'avoir un évêque pour lui inculquer les connaissances rudimentaires de la vie...

Précepteur, mmmh. Ha...! Bien...


Judas hocha un peu la tête, mi figue- mi raisin, pourtant il s'éloigna un peu, histoire de ployer le genoux sur un prie-dieu et de réfléchir mutiquement à tout cela. La bénédiction, il l'avait déjà eut, il ne fallait pas abuser des bonnes choses... Le nez contre ses mains en prière et les coudes le soutenant sur le bois bien lisse, il pensa à ce mariage auquel la gamine avait fait allusion. La famille ne perdait pas de temps, blondie n'avait même pas saigné, Judas en jurerait. Il avait échappé jusque là à un hymen, préférant courir la gueuse et chasser entre hommes... Seule la compagnie de ses chiens lui seyait bien, et ils ne lui tenaient pas rigueur quant à ses infidélités avérées. Et puis, saurait-il combler une épouse... La question tombait dans le domaine du mystérieux. Quoi que.

Il se signa, tourna un peu son visage vers Fitz. Il ne le connaissait que peu, du moins pas en dessous de sa soutane... Et sa réaction d'affliction laissait supposer qu'en plus de bien connaitre son élève, il l'affectionnait particulièrement. Ou bien détestait-il ledit Actarius d'Euphor. Les guerres de pouvoirs et de noms étaient légions, après tout. Un enfant de choeur passa près d'une cuve baptismale, ce qui le ramena à son propre baptême et à sa cérémonie particulière. L'Evêque avait officié avec cette réserve naturelle, quoi qu'il ne s'était pas gêner pour "flirter" avec la baronne... Mais cette dernière étant plus ou moins inaccessible, voir plus que moins, Judas n'avait rien dit et avait fait mine de ne rien voir. Quelque part, Fitz l'était bien plus.

Il songea à faire baptiser toutes les femmes de Petit Bolchen, et par ce derniers. L'idée de lui envoyer six ou sept femelles à la fois pour une pastorale l'amusa grandement.

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Yolanda_isabel, incarné par Fitz




C’est détestable comme sensation et pourtant, c’est elle qui l’a voulue, c’est elle qui a fait que ce moment a eu lieu. Elle voulait le prévenir, ne pas partir comme une voleuse et voilà que soudainement, elle titube sous l’attaque verbale et rêve de n’être déjà plus là. Les mots qu’il prononce sont l’expression de la fatalité, il ne s’est jamais caché derrière de grandes phrases, et celle-ci a le mérite d’exprimer ce qu’ils savent tous les deux. Elle part, et lui, il doit rester. Elle le quitte de fait, pourtant l’azur se remplit à son insu de larmes amères, les mains potelées se contractent et viennent s’appuyer contre les tempes, comme pour endiguer le flot de douleur et de tristesse qui ravage tout dans sa tête. D’abord Arutha qui lui a dit qu’il la détestait et qu’il ne voulait plus la voir, son Pair, ensuite qui ne comprend pas son départ alors même qu’elle lui a expliqué et qu’il sait que cela doit avoir lieu, et maintenant lui. Figure paternelle plus qu’ils voulaient bien se l’admettre tous les deux, en prononçant ces mots, il détruit son cœur. Et parce qu’il lui fait mal, elle fait de même.

-« Je haïrai votre église tant que vous ne me direz pas de nouveau de l’aimer. Je conspuerai votre Dieu si vous n’êtes pas là pour l’adorer. Je pars, mais je vous aime autant que je les déteste. Et j’espère qu’un jour, vous viendrez me voir en Lenguadoc. »

Parce que tu sais mon Père que si tu n’étais pas qui tu es, tu pourrais me suivre. Il aurait suffit qu’il soit son père plutôt qu’être Son Père, il aurait suffit alors qu’il la suive. Mais elle ne lui demandera pas une deuxième fois de quitter ses ouailles, elle fera ce qu’elle a fait de son mieux chaque fois : Être seule. Pourtant, cette fois, cela lui fera plus mal que les autres fois, puisque c’est elle qui part et non pas les autres qui l’abandonnent, alors les larmes sont essuyées du dos de la main et elle fait face au von Frayner.

-« Judas me ramèneriez-vous jusqu’à Corbigny ? Je dois préparer mon voyage et le temps presse. »

Elle s’est redressée, elle s’est relevée, future épouse de Phénix, la Buse renaît de ses cendres, de ses douleurs et de ses peurs.

Elle grandit.

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Judas
Les lèvres du satrape s'entrouvent légèrement. Ce sont les propos de l'enfant qui provoquent cette bouche bée, Judas ne s'en remettra que lorsqu'elle s'adressera à lui en lui mandant de la raccompagner.Y'a de l'ambiance à la cathédrale... Le faciès poupin s'embue encore de cette vilaine manie liquide et salée, décidément il n'y a pas grand chose à faire de cette sensibilité exacerbée.

Il se signa dans un bref geste, revenant auprès de la guerre de clochers dans un léger froissement de cape. Assez perdu de temps, c'est qu'il avait lui aussi des affaires en suspend. La faute à une main coupée et à une curiosité malsaine... Il n'offrit pas de sourire contrit à l'Evêque ni de toussotement gêné. Juste une légère révérence semblable à celle qu'il avait servit à leur entrée. L'orgue se mit à jouer un air morose, et les vitraux s'éclairèrent à de fins rayons de soleil. Il était temps. Mieux valait sortir l'enfant d'ici avant que cette bouche impudente ne fasse plus de dégâts.


Monseigneur.


D'un geste, le Bourguignon invita la gamine à lui emboiter le pas, et lorsqu'il sortit à la lumière du jour il ne put s'empêcher d'inspirer une grande bouffée d'air. Corbigny. Terres qui semble-t-il, ne verraient pas bien longtemps encore Yolanda y gambader. Le grand chien s'était couché, il dressa une oreille attentive à l'ouverture de l'immense porte cloutée. Non loin le chaperon buvait sa rengaine à une flasque molle, paresseusement accoudé à un mur.


Hé, Dupe. Va donc jouer ailleurs...

Hé oui, les meilleurs gardiens ne sont pas toujours ceux que l'ont croit.
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