Dante.tommaso
[Thouars, fin mars - à l'heure où blanchit la campagne ]
Dante avait depuis longtemps quitté sa couche pour se poster devant la fenêtre à regarder le lointain. Vêtu de simples braies à peine nouées sur ses hanches, le torse exempt de la moindre chemise, pieds nus, son esprit voguait par delà les montagnes et les plaines pour rejoindre sa ville natale si chère à son cur. Quelques heures à peine qu'ils étaient arrivés dans cette nouvelle ville, quelques heures à peine qu'ils avaient quitté Saumur sur un coup de tête.
Soupirant dans cette chambre où seule la lueur du petit jour transperçait par la fenêtre, Dante ressentait du dégout et de la colère... Colère après le monde entier, colère ciblée contre cette soeur qui n'avait de cesse de venir le tourmenter. Alors qu'ils s'étaient séparés, elle le poursuivait jusque dans les villes où il se rendait... les nerfs à vif, impossible de trouver ce sommeil qui lui aurait permis de retrouver sa patience, se détachant de la fenêtre le Vénitien alla s'installer à la petite table, sortant vélin et plume de son sac de voyage afin de pouvoir écrire un courrier... Le courrier trop longtemps repoussé...
Dante avait depuis longtemps quitté sa couche pour se poster devant la fenêtre à regarder le lointain. Vêtu de simples braies à peine nouées sur ses hanches, le torse exempt de la moindre chemise, pieds nus, son esprit voguait par delà les montagnes et les plaines pour rejoindre sa ville natale si chère à son cur. Quelques heures à peine qu'ils étaient arrivés dans cette nouvelle ville, quelques heures à peine qu'ils avaient quitté Saumur sur un coup de tête.
Soupirant dans cette chambre où seule la lueur du petit jour transperçait par la fenêtre, Dante ressentait du dégout et de la colère... Colère après le monde entier, colère ciblée contre cette soeur qui n'avait de cesse de venir le tourmenter. Alors qu'ils s'étaient séparés, elle le poursuivait jusque dans les villes où il se rendait... les nerfs à vif, impossible de trouver ce sommeil qui lui aurait permis de retrouver sa patience, se détachant de la fenêtre le Vénitien alla s'installer à la petite table, sortant vélin et plume de son sac de voyage afin de pouvoir écrire un courrier... Le courrier trop longtemps repoussé...
Citation:
Mère,
Voilà des mois quavec Lupino jai quitté Venise au soir dune énième dispute avec vous pour me retrouver en ce Royaume où les choses changent si vite que je nai guère le temps de mintéresser à leur politique. Je suis arrivé en pleine guerre pour me retrouver à laube de lavènement dun nouveau Roy Il devient mon souverain puisque jai élu domicile ici, du moins pour quelques temps encore, mais je ne suis pas très au fait des us et coutumes de ces francois Peut être quavec le temps
Le temps celui que vous mavez donné en me révélant ce secret concernant ma filiation, ce secret qui me ronge depuis des mois, ce secret qui affecte mes sentiments à votre égard tout comme il vient à détériorer mes sentiments dhomme à légard des miens. Vous êtes linstigatrice de ma souffrance depuis que je suis enfant, vous avez de votre main de fer saisi là une occasion de me toucher une nouvelle fois croyez-vous vraiment que vous réussiriez à me faire plier Mère ? Allons donc, vous me connaissez mieux que quiconque non ? Noubliez point que je suis votre fils avant toute chose et que de vous, jai hérité lobstination Alberti
Ceci dit, je tiens quand même à vous annoncer que votre Theodore Pendragon nest plus de ce monde. Apparemment lhomme a bien vécu et surtout semé bien des bastards en Royaume de France. Vous nalliez tout de même pas croire que jétais le seul enfant issu de cette couche adultérine tout de même ? Quoi quil en soit, jai des surs, bastardes elles aussi et un frère, lainé, le légitime Celui qui était déjà de ce monde lorsque votre cher amant vous a séduite. A moins que cela ne soit que linverse, connaissant votre propension à répandre le mal, je doute que ce pauvre homme ait pu résister bien longtemps à une fille Alberti. Mais rassurez-vous chère mère, ce trait de caractère bien particulier nest pas mort, il vit encore aujourdhui en moi et je loue le Très-Haut de ne pas mavoir donné denfant jusquà présent. Il aurait sans doute hérité de cette folie furieuse à répandre son fiel et son venin que les vostres savent si bien orchestrer. Mais laissons-là ce détail sans grande importance puisque vous naurez aucun héritier !
Cependant, en parlant dhéritier, il va falloir que je revienne à Venise. Je vous demanderai de faire préparer le Palazzo Ceresa à cette occasion. Je vous en dirais plus sur la date de mon retour très prochainement. Et Non, je ne séjournerai pas chez vous Mère, je vous lai signifié le soir de mon départ. Sandeo ma laissé sa demeure et je compte bien y prendre mes aises et en aucun cas me mettre à nouveau sous votre coupe. Il est temps maintenant que vous sachiez qui commande cette famille. Vous avez uvré dans lombre pendant toutes ces années, vous avez tenu tête à mon père mais heureusement, il nétait pas homme à se laisser mener par le bout du nez et à su faire de moi ce que je suis. Et je ne remercierai jamais assez le ciel ou les enfers cest à voir de mavoir donné la force de résister à vos manigances... Mais maintenant quil repose au paradis solaire, vous ne prendrez pas sa place à la tête de cette famille, je ne vous laisserai pas faire. Oh non, Dio mest témoin que vous allez me trouver sur votre route chère Mère et bientôt, très bientôt Toutefois, je vous accorde la liberté de jouir de son nom ce qui nest pas une grande faveur en soi vu que vous usez et abusez sans vergogne de ce patronyme à ce que jai pu comprendre... Oui Mère, les échos arrivent jusquà moi, même à des lieues de vous Mais certaines choses vont changer à mon retour Et ne vous plaignez pas Mère, vous aurez la joie et le bonheur de me retrouver, cest déjà là une bonne nouvelle nest-ce pas ?
Que voilà un long courrier pour une reprise de contact et je gage que vous allez aimer me répondre.
Vous manquerais-je un peu ?
En attendant de pouvoir vous lire, je vous présente mes salutations les meilleures en bon fils que je suis.
Ne désespérez pas Mère, je reviens bientôt.
Votre fils.
Faict à Thouars,
le 27 ème jour de mars de lan de grasce mille quatre cent soixante.
Mère,
Voilà des mois quavec Lupino jai quitté Venise au soir dune énième dispute avec vous pour me retrouver en ce Royaume où les choses changent si vite que je nai guère le temps de mintéresser à leur politique. Je suis arrivé en pleine guerre pour me retrouver à laube de lavènement dun nouveau Roy Il devient mon souverain puisque jai élu domicile ici, du moins pour quelques temps encore, mais je ne suis pas très au fait des us et coutumes de ces francois Peut être quavec le temps
Le temps celui que vous mavez donné en me révélant ce secret concernant ma filiation, ce secret qui me ronge depuis des mois, ce secret qui affecte mes sentiments à votre égard tout comme il vient à détériorer mes sentiments dhomme à légard des miens. Vous êtes linstigatrice de ma souffrance depuis que je suis enfant, vous avez de votre main de fer saisi là une occasion de me toucher une nouvelle fois croyez-vous vraiment que vous réussiriez à me faire plier Mère ? Allons donc, vous me connaissez mieux que quiconque non ? Noubliez point que je suis votre fils avant toute chose et que de vous, jai hérité lobstination Alberti
Ceci dit, je tiens quand même à vous annoncer que votre Theodore Pendragon nest plus de ce monde. Apparemment lhomme a bien vécu et surtout semé bien des bastards en Royaume de France. Vous nalliez tout de même pas croire que jétais le seul enfant issu de cette couche adultérine tout de même ? Quoi quil en soit, jai des surs, bastardes elles aussi et un frère, lainé, le légitime Celui qui était déjà de ce monde lorsque votre cher amant vous a séduite. A moins que cela ne soit que linverse, connaissant votre propension à répandre le mal, je doute que ce pauvre homme ait pu résister bien longtemps à une fille Alberti. Mais rassurez-vous chère mère, ce trait de caractère bien particulier nest pas mort, il vit encore aujourdhui en moi et je loue le Très-Haut de ne pas mavoir donné denfant jusquà présent. Il aurait sans doute hérité de cette folie furieuse à répandre son fiel et son venin que les vostres savent si bien orchestrer. Mais laissons-là ce détail sans grande importance puisque vous naurez aucun héritier !
Cependant, en parlant dhéritier, il va falloir que je revienne à Venise. Je vous demanderai de faire préparer le Palazzo Ceresa à cette occasion. Je vous en dirais plus sur la date de mon retour très prochainement. Et Non, je ne séjournerai pas chez vous Mère, je vous lai signifié le soir de mon départ. Sandeo ma laissé sa demeure et je compte bien y prendre mes aises et en aucun cas me mettre à nouveau sous votre coupe. Il est temps maintenant que vous sachiez qui commande cette famille. Vous avez uvré dans lombre pendant toutes ces années, vous avez tenu tête à mon père mais heureusement, il nétait pas homme à se laisser mener par le bout du nez et à su faire de moi ce que je suis. Et je ne remercierai jamais assez le ciel ou les enfers cest à voir de mavoir donné la force de résister à vos manigances... Mais maintenant quil repose au paradis solaire, vous ne prendrez pas sa place à la tête de cette famille, je ne vous laisserai pas faire. Oh non, Dio mest témoin que vous allez me trouver sur votre route chère Mère et bientôt, très bientôt Toutefois, je vous accorde la liberté de jouir de son nom ce qui nest pas une grande faveur en soi vu que vous usez et abusez sans vergogne de ce patronyme à ce que jai pu comprendre... Oui Mère, les échos arrivent jusquà moi, même à des lieues de vous Mais certaines choses vont changer à mon retour Et ne vous plaignez pas Mère, vous aurez la joie et le bonheur de me retrouver, cest déjà là une bonne nouvelle nest-ce pas ?
Que voilà un long courrier pour une reprise de contact et je gage que vous allez aimer me répondre.
Vous manquerais-je un peu ?
En attendant de pouvoir vous lire, je vous présente mes salutations les meilleures en bon fils que je suis.
Ne désespérez pas Mère, je reviens bientôt.
Votre fils.
Faict à Thouars,
le 27 ème jour de mars de lan de grasce mille quatre cent soixante.
L'encre était à peine sèche, le vélin enroulé qu'il lui fallait trouver un coursier pour faire partir cette missive qui lui brûlait déjà les doigts. Une chemise enfilé à la va-vite, des bottes passées aux pieds, Dante sortait de sa chambre en trombe. Cela ne pouvait plus attendre. Il avait assez perdu de temps.
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