Gautier.de.vaisneau
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Non. Décidément, il aura beau faire l'effort, cet homme ne lui plaisait vraiment pas. Cassian, par exemple, savait être arrogant dans l'humour, ce qui amenait à complètement perdre son entourage qui ne savait plus s'il était sérieux ou non. Un peu comme Gautier, parfois, qui savait se laisser aller à la prétention de sa noblesse avec cette ironie qui se caractérisait par son sourire en coin. C'était un peu une sorte d'auto critique envers son ordre, envers lui même. Lauto dérision ne lui était en effet pas totalement inconnu. La plupart du temps, on prenait cette fausse prétention chargée d'ironie et d'humour au sérieux et cela amusait beaucoup le jeune homme. Quoi de plus drôle que la mine offusquée de Maureen quand il étalait sa supériorité ? Mais la différence entre l'humour de Gautier et Enzo était justement... cette absence d'humour chez ce denier. Il était sérieux, grave, bien trop, tout sauf amusant. Le jeune Vaisneau, tout en étant sobre et mesuré, ne perdait jamais sa joie de vivre et son humour. Le brun secoua la tête.
- Peut être que, tout noble que vous soyez, vous ne connaissez pas le principe de s'élever de sa condition. Le but des pauvres n'est pas de servir les plus riches, de vous servir, mais de monter les échelons de la société.
Il appuya sur le "vous" du "vous servir", comme si se trouvait là une accusation.
- Et puis, ne confondez pas gueux et pauvre. Il y a des gueux plus riches que moi, plus riches que... Non, peut être pas plus riches que vous.
Sourire en coin, il y a des gens comme ça, on les sent bourrés de fric. Ils respirent l'argent. Comme Enzo. Et son avis sur les femmes... Il ne semble pas particulièrement favorable. A première vue, on pourrait le croire un peu semblable à Gautier de ce côté là mais non. Ce qui traversait Enzo était un simple machisme que Gautier méprisait. Le Vaisneau, lui, était parcouru par la haine envers les femmes, misogyne. Mais pourtant, il considérait les femmes comme des êtres très intelligents, peut être même plus que les hommes. Enzo ne semblait pas partager cette dernière conviction.
- « Alors, quavez vous en tête Gautier. Dites-nous, ça mintéresse »
Oui, il valait mieux discuter de cela. Le jeune homme sourit légèrement, montrant une direction d'un geste du bras.
- Un peu plus loin, en suivant le chemin, nous tombons sur une chapelle.
Simple déclaration ? Bien évidemment que non !
- Je vous propose de faire une course. A cheval, bien entendu. Si j'arrive premier, vous me prêtez de quoi résorber toutes mes dettes sans garanti que je vous rende l'argent autre que mon honneur. Si j'arrive second, vous me prêtez toujours cet argent mais avec les intérêts que vous trouverez bon d'y ajouter. Et si je perds...
Temps de réflexion.
- Je vous laisse choisir la contrepartie. Elle sera autre que l'argent, bien entendu.