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[RP] Recrutement de la "médicastre."

Eliane_
Une idée qui germa pendant qu’elle recrutait les bourreaux, une idée qui désormais va se mettre en œuvre. Il lui faut un médicastre ou du moins une personne qui s’y connait, une personne capable de veiller sur les prisonniers pour les maintenir en vie. C’est un poil pervers d’ailleurs, pas vraiment humain comme comportement, ils doivent survivre pour subir à nouveau, simplement. Cruel, certes mais c’est le jeu au Purgatoire. Eliane avait ainsi relativisé sa vie, sa place de directrice et de bourreau. Les péchés désormais elle les assumait, fumer les herbes de sorcières, consommer les femmes sans modération, vivre son sadisme et sa cruauté pour le bien de la Justice, elle n’avait désormais aucune raison valable de se restreindre ou d’avoir peur. Elle vivait…Assumait.

Mettant en place les dernières paperasses, elle fait un tour dans les geôles pour observer les prisonniers. Les soldats ne sont pas loin, veillant au grain. Elle relève les têtes, observe leurs traits tirés, leurs côtes apparentes, leurs gamelles et la paillasse souillée de vomis et de besoins humains. Ça sent le mort, ça sent le fauve…ça sent la fosse. Elle s’écarte doucement ferme la porte et fait signe à une poignée de soldat.

Faut nettoyer les geôles. L’odeur devient insupportable. Paille fraîche, nouvelle portion de nourriture pour ces faméliques. Ils ne tiendront pas sinon…Il y a des souffrants ?

L’homme acquiesce et l’invite à le suivre, la geôle J, F, D et G…Quatre hommes au teint blafard qui ne cessent de tousser sans relâche, crachant glaire et boyaux. Elle soupire, et invite le soldat à réunir ses quatre là dans la même geôle, la P..La plus isolée. Il lui fallait trouver et c’était aujourd’hui qu’elle allait mettre la main sur celle qui lui faut. L’annonce avait été passée dans les comtés voisins. Et une seule femme…avait répondu en envoyant une missive à Eliane. Pas glorieux, apparemment travailler dans un monde de souffrance, de torture ne motive pas trop.

La routine s’installe doucement, les annexes sont nettoyées et Eliane y met du sien. Elle attend que les douze coups de midi sonnent pour qu’enfin l’intéressée se présente. En attendant, elle range, nettoie également, fait la paperasse, rien qui soit de tout repos mais elle obligée de mettre du sien. Puis finalement, après un bain, après s’être vêtue d’habits plus présentable, la blonde s’avance vers l’accueil.
C’était l’heure. Droite, cheveux tirés, port de tête droit, seul son dos ne suit pas cette rigidité en avouant le creux de ses reins, la nonchalance de cette courbe féminine, un poil provocatrice. L’esprit est clair, elle ne fume pas pendant le travail. Uniquement dans son annexe, quand elle n’a aucune obligation.

Un dernier regard aux hommes, un sourire glissé en coin. Tous la connaissaient et c’était réciproque. Une rigidité certes mais une malice enfantine. Elle dirigeait d’une main de fer mais elle restait néanmoins douce envers eux, presque satisfaite de savoir que depuis qu’ils avaient débutés, jamais ils n’avaient voulu partir. Nourris, blanchis, payés…des moments de pause pour eux… Elle veillait à leur confort et leur fidélité.

Elle ne devrait plus tarder…

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Aethys
La route encore et toujours. La Gasconne jura entre ses dents, talonnant un peu plus sa brave jument. Celle-ci déjà lancée à un trot bien soutenu, passa au galop, manquant de renverser un couple de paysans qui sortaient d’un champ. Les ambres eurent à peine le temps de capter une insulte murmurée sur leurs lèvres fatiguées que déjà elles s’en détachaient. Depuis combien de temps désormais, était-elle à cheval ? Entre ses affaires à Paris, ses manigances en Gascogne et ce voyage au Purgatoire, elle avait perdu le compte. Le minois charmant de sa pucelle blonde saintaise lui revint en mémoire, maculé par la tristesse de la voir à nouveau partir. Cela faisait peu de temps qu’elles se connaissaient toutes les deux mais la gamine avait de plus en plus de mal à voir partir la brunette dans des excursions dont elle ne pouvait même pas imaginer le fil. Une pointe douloureuse laboura les tripes de la belle. Elle s’était pourtant juré de ne plus s’attacher à des âmes si innocentes.

Les cheveux défaits, sa tenue couverte de poussière, la Gasconne se pencha un peu plus sur l’encolure de sa monture. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne montait plus en amazone et les calèches avaient le don de la rendre malade. Non, les jupons retroussés, les gambettes fouettées par l’air vif, montant comme un homme, elle offrait un bien étrange spectacle. Cependant, son dos la faisait souffrir ces temps-ci et les longues chevauchées finissaient toujours par la laisser meurtrie. Heureusement, qu’elle arrivait bientôt. D’ailleurs, les hautes murailles de pierres grises qui entouraient l’étrange bâtisse, se dessinaient déjà au loin. Aethys se redressa redescendant à un trot plus tranquille. Sa jument eut un mouvement de tête, comme reconnaissante. Il fallait avouer qu’elle n’était plus toute jeune l’isabelle. La main de la brunette se sépara un court instant des rênes, flattant son encolure avec gratitude. La route s’arrêtait bientôt avalée par l’immense maison forte qui dominait la plaine de sa présence.

La piètre distance fut rapidement engloutie et déjà les murailles s’étaient élevées. Les ambres gasconnes se perdirent sur les pierres, glissa le long des murs, s’étirant sur le pourtour de l’endroit. C’était sordide à n’en pas douter. Une odeur malsaine, une sensation brutale plainaient autour des lieux, ne laissant que peu de doute sur la cruauté de ce qui pouvait s’y passer. Un sourire glacial se répandait sur ses lèvres asséchées tandis qu’Aethys mettait pied à terre. D’un coup de main, elle chassa la poussière du chemin du mieux qu’elle pût et regroupa sa crinière sombre en un chignon désordonné. La première impression était souvent primordiale mais la belle ne doutait que peu du charme animal qu’elle dégageait. Elle ajusta ses fontes sur sa monture et s’approcha des lourdes portes. Deux maréchaux la jaugèrent ne manquant pas de laisser leur regard couler sur la gorge opulente à peine retenue par un corset bien trop ajusté sur une chemise sombre puis sur les jupons lie de vin froissés.


« Je suis Aethys et je suis attendue, il me semble par la maitresse des lieux. Je ne suis pas armée mais vous pouvez toujours me fouiller. Quoiqu’il se peut que cela dure plus longtemps que prévu…»

Le sourire mutin de la garce illumina son minois ravageur mais les maréchaux conservèrent leur sérieux. Ils valaient mieux que les raclures qui servaient habituellement de soldats. Pas un mot de leur part donc, mais un hochement de tête et la porte s’ouvrit en grinçant. La brunette fit quelques pas alors qu’on lui prenait déjà son cheval. Après un dernier regard pour son matériel qui s’éloignait lentement, Aethys balaya l’endroit du regard. Ce n’était pas si sinistre vu de l’intérieur. Cela en serait même plaisant. De grandes écuries à sa gauche et même un jardin. Une vraie maison de campagne à n’en pas douter. Un rictus amusé plana sur ses lèvres tandis qu’on l’amenait déjà vers l’intérieur. Sa main se perdit dans un repli de jupons où elle dissimulait une pipe en écume de mer. L’envie la tenaillait mais elle se devait d’avoir l’esprit clair. Du moins, le mieux qu’elle pouvait. Elle ne fit donc que l’effleurer avec tendresse avant de s’en séparer.

Ce fut alors qu’elle l’aperçut. Belle à s’en crever les yeux, blonde à faire damner un saint, sérieuse à en faire ravaler son sourire au plus audacieux et pourtant provocante à en faire rougir un puceau. La digne et magnifique gardienne de ce lieu de sadisme. Aethys la scruta un infime instant, son regard doré coulant sans pudeur sur ce corps tout en courbes. Son sourire s’étira, audacieux faisant pétiller ses ambres qu’elle accrocha au regard sombre de son opposée.


« La médicastre que vous avez fait mandée. »

La voix de l’homme qui l’avait accompagnée résonna entre les deux femmes sans pour autant briser l’étrange échange silencieux qui opérait déjà.

« Aethys de son petit nom »

Le sourire de la Gasconne s’intensifia alors qu’elle inclinait la tête brièvement, un brin provocatrice comme à son habitude, ne lâchant pas une seule seconde la sublime blonde.
Eliane_
Derrière elle on s’active, les soldats récupèrent de la paille fraîche qu’ils chargent dans les brouettes, la sale est ramenée dehors. Un sacré va et vient qui finit dès que les geôles sont propres et les prisonniers sur de la paille sèche et les gamelles remplies. Impassible, Eliane attend et au loin elle aperçoit un soldat accompagné d’une jeune femme, une brune. Légère inspiration, la première impression est effectivement importante et souvent la bonne. Elle l’observe, la jauge et croise ce regard. Lueur étonnante qui la fait sourire intérieurement, c’est qu’elle serait prête à la reluquer cette donzelle à la chevelure sombre. Elle s’écarte et l’invite à avancer. Allons à l’essentiel, la visite se fera ensuite.

Eliane Piccolini, directrice du Purgatoire…Je vous amène directement à l’essentiel.

Oui et pour ça rien de mieux que de se plonger dans le bain. Elle va vers la droite, direction les geôles. Quelques regards sur les maréchaux qui en bons mâles, lorgnent les formes de la brune. Elle n’y est pas dupe la blonde, elle en crève d’envie elle aussi même si par obligation de présentation, elle ne s’y risque pas. Elles longent les couloirs puis finissent par aller vers la geôle située dans le coin à droite, la plus petite, la plus écartée. L’isoloir, comme elle aimait à l’aimer. Elle pénètre dans la geôle et suivit d’un soldat qui se glisse à côté de la brune, il vient aider Eliane. Eliane regarde qu’ils soient bien attachés et alors que l’un d’eux vient à cracher sur la tenue de la directrice, elle peste en italien, ton sec, tranchant et simple avant qu’un poing violent s’abatte sur la mâchoire du prisonnier. Non ce n’est pas le garde qui a levé la main mais bien elle. S’il y avait bien une chose qu’elle ne supportait pas, c’était bien qu’on lui crache dessus…au sens propre comme au figuré. Elle inspire et redresse l’échine pour se tourner finalement vers la dite médicastre.

Ces quatre hommes nous sont arrivés dans un état assez préoccupant. Le premier, le blond aux cheveux frisés n’a eu de vomir toute la nuit et il a de la fièvre. Le second, le costaud, lui il tremble parfois et il transpire énormément…comme s’il était en état de manque. Bah vi, en tant que consommatrice, elle a pu voir des individus qui justement manquait de consommation. Et le troisième, le messire qui grogne sous le coup qu’il vient de se prendre en pleine trogne, lui il a une plaie ouverte qui transpire l’infection et le quatrième, ce roux démoniaque, il tourne de l’œil sous une espèce de douleur aux dents faut croire…S’il faut arracher, va me falloir chercher la pince.

Petit résumé de la situation, pas de pincette, elle entre dans le jus, elle veut la voir à l’œuvre maintenant, tout de suite. Plus tard la formalité, plus tard le loisir. Elle s’écarte, sort carrément de la pièce qui trop petite ne peut pas accueillir la brune en plus. Elle la laisse donc avec le soldat et observe.

Si vous avez besoin, il va vous aider, il est là pour ça.

Léger regard ver le soldat qu’elle présente ainsi du regard. Si vous avez besoin de matériel, on a peut-être ce qui pourra répondre à vos attentes. Eliane reste droite et regarde ce pseudo médicastre du coin de l’œil. Chaque chose en son temps, pour le moment test grandeur nature…

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Aethys
Le ton fut donné, sérieux et implacable. Le sourire de la Gasconne ne put que s’étendre un peu plus sur son minois amusé, alors qu’elle emboitait le pas à la blonde. Après tout, elles ne perdaient pas toutes deux leur temps pour échanger de simples banalités. La brunette devinait que la directrice n’accepterait pas une pseudo médicastre sans la moindre flamme dans son établissement si particulier. Quoiqu’on ne devait certainement pas se bousculer au portillon. La médecine était en ces temps si bienheureux, principalement dédiée à résorber les maux pour le bonheur de tous mais peu de ses confrères osaient se mêler à la torture ou pire évoquer les dissections. Aethys n’était pas de ces pauvres âmes hypocrites. Ses années en tant que barbier de guerre puis son temps auprès de l’Amiral avaient sacrément bien entamé son humanité et ses drogues engourdissaient le reste.

Les pas glissèrent le long des couloirs, s’enfonçant dans le cœur de la bâtisse. Les ambres gasconnes caressèrent les cellules, jaugèrent l’endroit sans un mot. L’odeur acre de la mort les poursuivit, les nimbant dans son linceul poisseux. Néanmoins, la paille était fraiche et son parfum entêtant couvrait par moment les relents immondes. Eliane la conduisit sans la moindre hésitation face à une cellule un peu à part. Aethys s’y campa. Alors le voilà son test grandeur nature ? Quatre pauvres hommes, presque à l’article de la mort. Les relever serait aisé pour certains, plus houleux pour d’autre. Mais la Gasconne ne doutait pas. Elle ne doutait jamais. Soudain, un des prisonniers eut l’audace irréfléchie de cracher sur la tenante des lieux. Celle-ci répliqua immédiatement, arrachant un mauvais sourire au barbier. Outre le fait d’être outrageusement attirante, elle avait également du caractère. Charmante…Les ambres scintillèrent un court instant mais déjà Eliane reprenait la parole.

La brunette soupesa les quatre loques du regard tandis que la blonde lui expliquait les cas. A l’énoncé des symptômes, Aethys dressait mentalement la liste de ce dont elle aurait besoin. Finalement, elle aurait du prendre ses fontes avec elle. Alors se retournant vers le soldat, elle les lui demanda. L’homme s’éclipsa donc aussi vite qu’il put laissant les deux femmes face aux prisonniers. Il en fallait bien plus pour inquiéter la Gasconne qui entra à la place d’Eliane dans la cellule. Les hommes grognèrent et le rouquin lui lança un regard particulièrement mauvais. Aethys eut un sourire amusé et s’approcha de lui, le saisissant à la mâchoire. La poigne fut brutale et l’homme eut l’air surpris. Il est vrai que la demoiselle cachait bien son jeu et bien de ses patients récalcitrants en avaient fait les frais.


« Allons ouvrez donc, que je puisse voir ce qui vous fait tant souffrir. »

L’homme secoua la tête tentant de se libérer mais Aethys tenait bon. Elle appuya un peu plus fort.

« Il serait stupide de faire appel à ce cher soldat quand il reviendra non ? Surtout que pour vous faire payer la perte de mon temps, je risque de devoir vous arracher toutes les dents qui vous restent, sans chercher à savoir laquelle vous fait réellement souffrir. Et ce serait dommage. Vous allez beaucoup souffrir ici, je le crains alors laissez moi vous soulager cette fois-ci. »

Le regard du prisonnier prit un air terrifié. Pauvre homme, si même le barbier l’impressionnait, il allait en avoir pour son grade ici. Il fallait avouer qu’Aethys n’avait rien de doux quand elle traitait. L’homme s’exécuta alors découvrant une antre putride. La jeune femme plissa le nez mais ne dit rien, elle orienta la bouche grande ouverte d’un coté puis de l’autre.

« Ah voyez, ce n’est pas si mal, une infection voilà tout. Je traiterai ça avec une petite tige chauffée à blanc et vous aurez droit à une bonne rasade d’alcool fort. »

Ses doigts relâchèrent lentement la pression sur la mâchoire du prisonnier et elle fit un pas de côté. Un mouchoir blanc sortit d’un pli de ses jupons et elle s’essuya méthodiquement les mains. Le troisième homme dont le menton était désormais rougi par le coup de la blonde, leva les yeux vers elle. Aethys lui adressa un sourire presque tendre et tendit la main vers lui. Il se tortilla et un soupire s’échappa des lèvres purpurines. Pourquoi fallait-il toujours que les mourants se débatissent devant elle ? D’une main de fer, elle le maintint au sol et souleva ses frusques, s’agenouillant près de lui. Sur son flanc courait une belle plaie ouverte et purulente. Le barbier eut une grimace. Celui-là allait déguster.

« Si vous bougez ne serait ce que d’un poil, j’enfonce ma main au travers de votre plaie, c’est compris ? »

Du bout des doigts elle tâta les chairs, remarquant leur odieuse couleur terne. Une odeur acide de putréfaction lui saisit les narines mais elle ne broncha pas. Tout juste un léger plissement de nez.

« Depuis combien de temps est-il dans cet état ? »

La brune ne se retourna pas vers Eliane, écartant toujours les chairs. Le prisonnier serra les dents du mieux qu’il pût mais un gémissement de douleur se fit entendre. La belle relâcha donc la pression et se redressa, un pli soucieux lui barrant le front.

« La gangrène est déjà là…Il va me falloir du temps pour tout nettoyer et il souffrira. Mais je devrai pouvoir le faire survivre. »

Aethys abaissa son regard doré sur le prisonnier. Elle eut l’air presque compatissante pour cet homme qui se recroquevillait au sol. Elle avait soigné nombres de soldats blessés de même, nombre de vaillants hommes qui avaient ceint des couronnes de laurier. Lui aussi elle le soignerait mais son destin sera tout autre. La brunette secoua la tête imperceptiblement avant de poursuivre. Elle contourna l’homme en état de manque volontairement, se frottant les mains dans son mouchoir. Alors qu’elle s’approchait du premier prisonnier, celui-ci eut la très aimable attention de vomir un flot jaunâtre à quelques centimètres de ses pieds. La garce grimaça, plissant ostensiblement le nez.

« Je crois que je n’irai pas plus proche. Pour lui, rien de bien méchant. Une plâtrée d’argile et je lui administrerai une décoction de sauge et d’herbe de feu. Cela devrait suffire. Je le surveillerai néanmoins. »

Puis, elle se retourna vers Eliane sortant de la cellule. Le soldat avait refait son apparition portant les fontes du barbier sur ses épaules. La Gasconne eut un hochement de tête pour le remercier puis accrocha ses ambres à la blonde.

« Pour le dernier, je dois savoir ce que vous souhaitez. Je peux soit le purger brutalement et je ne sais pas comment il pourrait réagir, soit le replonger dans l’oubli mais il se peut qu’il ne ressente plus rien. C’est à vous de décider. »

Aethys s’essuya un n-ième fois les mains dans son mouchoir désormais tâchés de trainées crasseuses. Elle en avait fini pour son diagnostic. Pourtant sa voix chantante aux accents chauds du sud refit surface.

« Par contre, auriez vous un local autre ou voulez vous que je les traite ici ? Si c’est le cas, il va me falloir de l’eau, tiède de préférence et du feu. Un braséro sera suffisant. Pour le reste, je devrais avoir ce dont j’ai besoin avec moi. »

Elle tendit la main s’emparant de ses fontes qu’elle posa à ses pieds. Ses ambres ne quittèrent pas le regard sombre de la directrice tandis que dans son dos remuaient les prisonniers.
Eliane_
Elle rentre dans l’arène la brune et Eliane observe, sourire aux lèvres. A elle se de faire respecter surtout qu’elle a envoyé le soldat chercher ses affaires. Alors soit, la directrice veille au grain. Elle s’occupe des prisonniers à tour de rôle et son regard reste posé sur elle et sur les prisonniers.

Le premier avec ses dents pourries, se voyait sauvé par l’expérience et le savoir du médicastre. Quant à celui dont la joue était encore marqué, la nouvelle fut moins agréable. La gangrène était là. A ce moment, la brune se retourne et postée donc l’ouverture, Eliane relève la tête et la lorgne.

Il était malade avant son arrivée déjà. Et sinon, il est là depuis trois jours.
Oui, elle avait toujours des soupçons quant aux geôles qui servaient à accueillir les prisonniers avant leur arrivée ici lieu. Des mauvais traitements, des bourreaux qui font justice eux-mêmes, tout était possible après tout mais quoiqu’il en soit, certains claquaient avant d’arriver. La blonde la laisse donc poursuivre, la laissant se satisfaire de la réponse brève et précise. Elle s’avance vers celui qui est en manque, celui-là même qui déverse ses tripes. L’italienne hausse un sourcil, non elle ne changera pas la paille cette fois, il ne fallait pas abuser.

Vous pouvez le purger l’autre. Il n’est pas là pour être traité comme une donzelle.
Enfin façon de parler vu que les donzelles amenées au Purgatoire, avaient des traitements de qualité…parfois perfides. Puis voilà que la brune vient lui demander si elle n’a pas un lieu pour qu’elle s’occupe des souffrants. Elle réfléchit…Utiliser une annexe vide ? Diviser la salle de réunion pour y intégrer une salle pour les soins ? La deuxième option semblait être la meilleure et cela allait impliquer quelques travaux, des frais donc supplémentaires.

Non malheureusement, vous allez devoir agir ici.
Un test de plus ? Pourquoi pas après tout. Même si dans son esprit, elle pense déjà au nouveau plan de cette aile droite et aux travaux à effectuer. La blonde invite le soldat à sortir de la geôle pour lui laisser à elle, la place de travailler. Eliane observe…Ultime test avant de la garder ? Peut-être.

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Aethys
« Non malheureusement, vous allez devoir agir ici. »

L’ordre tomba comme le fil d’un couperet. Aethys lança un bref coup d’œil à la cellule. Minuscule, elle semblait rétrécir à vue d’œil. La paille semblait grouiller de vermines malgré sa fraîcheur et sa propreté évidentes. Des relents morbides s’élevaient de chacun des prisonniers, s’enroulant autour de chaque corps. Si pour deux des cas, elle n’en avait cure, pour le gangréné cela lui poserait problème. La Gasconne mura un soupire derrière ses lèvres closes et se saisit de ses fontes. Après tout, elle avait déjà traité dans de pires conditions et l’exiguïté des lieux ne l’arrêterait pas. Cela à n’en pas douter, faisait également parti de son test. Elle s’y plia donc de bonne grâce.

Se retournant, le barbier ouvrit ses fontes se mit à la recherche de ses outils. Un braséro fut déposé derrière la grille préservant malgré tout la sécurité des gardes et des deux femmes. Il ne manquait plus qu’un prisonnier pût s’emparer d’une braise pour les attaquer. Un grand baquet d’eau lui fut fourni. Elle sortit de ses fontes plusieurs récipients de cuivre qu’elle posa à même les flammes et qu’elle remplit pour la plupart d’eau fraiche. Aux récipients furent ajoutés une tige fine de métal et une petite coupelle contenant une pâte brillante. Elle disposa également d’un plat peu profond, dans lequel elle versa de l’eau puis du vinaigre au parfum puissant. Ses mains se glissèrent lentement dans le bain ainsi créé avant de venir se sécher dans un linge propre.

La Gasconne se releva alors, lorgnant à nouveau les quatre hommes. Par qui allait-elle commencer ? L’homme à la dent pourrie et celui qui ne cessait de vomir seraient les cas les plus simples. Néanmoins, il lui fallait attendre que la tige chauffât pour le premier. Elle fit donc un signe au soldat toujours posté derrière elle.


« Si vous pouviez m’écarter des autres celui qui se vide depuis tout à l’heure, cela serait aimable de votre part. »

Un sourire charmeur tenta de dissimuler au mieux le dégoût lié à la chose et une œillade reconnaissante fut accordée au dit soldat. La brunette elle, retourna à ses ustensiles. Un carré de lin fut soigneusement déplié et le contenu d’un flacon de verre sombre s’y retrouva déversé. Une poudre verdâtre tâcha le tissu ocre alors que déjà, la belle y versait de l’eau lentement. La texture d’une pâte moelleuse ne tarda pas à montrer le bout de son nez et Aethys s’en saisit. Elle la malaxa un instant avant la coller au fond d’une chope, tout droit sortie de ses fontes. Elle récupéra par la suite un peu d’eau chaude et délaya le tout. Les gestes étaient précis, rapides, comme mus par une habitude certaine.

« Allez avalez moi ceci et qu’on n’en parle plus. »

Elle s’approcha de l’homme au teint livide et le força à avaler la mixture. Il ne sembla pas se débattre et Aethys eut l’air satisfaite.

« Bien, si vous pouviez ne pas tout répandre sur la paille fraîche, vous seriez un amour. »

Elle lui tourna le dos, un sourire léger vissé à ses lèvres, attrapa un paquet d’herbes fraîches et versa à nouveau de l’eau chaude dans la chope avant d’y jeter les simples. D’une main experte, elle mélangea le tout et le posa près du braséro. Son regard ne cessait de surveiller les hauts le cœur de son patient. Il semblait tolérer le traitement pour l’instant mais elle savait pertinemment que nombre des patients finissaient par tout rejeter en bloc et qu’il fallait alors augmenter les doses. Néanmoins, le prisonnier ne se tortillait plus dans tous les sens et semblait quelque peu apaisé. Le sourire du barbier eut un petit reflet hautain avant qu’elle ne se penchât vers son braséro.

La tige de métal était désormais rougeoyante. Elle trempa à nouveau ses mains dans son rince-doigts vinaigré puis se saisit d’un chiffon épais. Ainsi protégée, elle attrapa la tige brûlante puis lança un regard au soldat.


« Tenez le bien, s’il vous plait. Il se peut qu’il tente de refuser le traitement. »

Dans un sourire doux mais dérangeant, elle fit un pas vers l’homme au mal de dent. Ce dernier eut un regard horrifié à la vue de la tige chauffée à blanc et se recroquevilla. La Gasconne se pencha alors lentement vers lui, profitant que la poigne de fer du soldat le maintenait à portée.

« Allons, je vous avais dit comment cela se passerait, non ? Alors restez tranquille voulez vous. Cela sera vite terminé et tout ira mieux. Et puis, il serait réellement dommage de devoir vous faire du mal pour me faire obéir. Avec une tige comme celle-ci, je pourrais aisément…disons vous rendre aveugle…ou muet… »

Le patient écarquilla un peu plus les yeux mais se raidit brutalement. Presque docilement, il ouvrit la bouche sous la pression qu’exerça la brunette.

« Ah voyez, cela va tout de suite beaucoup mieux. »

Rapidement, elle enfonça la tige dans la dent infectée. Une violente odeur âcre se répandit dans la cellule, provocant des soubresauts chez les autres prisonniers. Le cri de douleur poussé par le patient ne devait pas aider non plus d’ailleurs. Sans un plissement de nez, ni un mouvement de recul, la Gasconne gratta l’intérieur de la dent abimée, arrachant de nouveaux hurlements au prisonnier. Elle le maintint d’une main alors qu’il tentait de se dérober et termina le travail. Lorsqu’elle retira la tige désormais refroidie, le pauvre homme manqua de tourner de l’œil. Une claque vive et brutale le ramena à la réalité et au sourire goguenard de la belle.

« Allons, restez parmi nous. Vous allez rater le meilleur de votre traitement. »

Elle se retourna, trempa la tige dans un flacon de vinaigre avant de la replonger dans les flammes. Elle récupéra la pâte brillante qui avait légèrement fondu sous la chaleur et qui s’avérait être en fait de la résine. D’un geste rapide et expert, elle l’appliqua sur la dent désormais propre et soigneusement évidée. Puis fouillant dans ses jupons, elle fit apparaitre une flasque de cuir qu’elle ouvrit et tendit aux lèvres du prisonnier.

« Une rasade et une seule, hein. Risquez par de me claquer dans les mains. »

L’homme obtempéra et avala un trait du liquide noirâtre dont quelques gouttes vinrent se perdre sur son menton. Aethys hocha lentement la tête et la flasque disparut à nouveau. Elle se redressa lentement et délaissa le patient désormais guéri. Ses ambres vinrent s’accrocher au premier homme qui ne semblait plus vomir. Un sourire satisfait macula son minois délicat. Elle attrapa alors la chope de décoction qui attendait près du braséro et la lui fit avaler d’un trait sans un mot de plus.

La Gasconne sortit de la cellule, nettoya ses mains dans l’eau vinaigrée avant de les essuyer. Son regard doré accrocha enfin celui plus sombre de la directrice. Durant tous ses soins, elle ne l’avait pas regardé, oubliant même sa présence, le test, la bâtisse. Il fallait avouer qu’elle aimait ce qu’elle faisait la brunette et qu’elle savait parfaitement qu’elle le faisait bien. Un sourire fugace passa sur ses lèvres.


« Pour ces deux là, c’est terminé. Vous pouvez les changer de cellule si vous le souhaitez. Cela dégagera de la place pour les autres. »

Aethys eut un mouvement de tête vers le drogué et le gangréné.

« Pour la suite, je vais m’atteler à la gangrène. Je ne doute pas que le spectacle sera à la hauteur d’une femme telle que vous. »

Elle aurait pu dire d’une sadique telle que vous, mais cela en valait-il vraiment la peine ?
Eliane_
Le pire dans ce métier là, ce sont les odeurs. La chair brûlée, les relents, les tripes déversées, cette odeur de fer liée au sang, la transpiration âcre de ces occupants, cette odeur putride de la paille qui pourri sous les excréments. Mais pour le coup, le médicastre lui fit découvrir d’autres parfums, plus ou moins fort et originaux.
Attentive Eliane n’en perd pas une miette, elle est professionnelle à n’en pas douter. Son attirail parle pour elle, de même que ses gestes qui n’ont eu de cesse de rester précis et intelligent.
Le premier prisonnier, celui qui n’avait de cesse de vomir finit par se calmer et cette pâte l’intrigua quelque peu, autant par sa couleur que par son efficacité.
Quant à celui qui semblait avoir une dent pourrie, les cris de douleurs parlèrent pour lui, de même que cette odeur infecte qui se dégagea de sa bouche…ça sent le brûlé, ça sent le pourri.
Eliane grimace, posant sa main sur sa poitrine. Elle se connait bien et la chair brûlée est pour elle l’odeur la plus parlante, la plus troublante et la plus écœurante. Et à cela une raison simple, sa propre peau a déjà été brûlée. A chacun ses faiblesses après tout. Enfin, qu’importe après tout qu’elle soit prête à dégobiller elle aussi…Ils ne sont plus à ça près.
Elle inspire, s’éloigne un court instant pour éviter ce mélange de parfum et là, enfin, elle soulage son corps et son esprit. Inspiration, expiration et elle revient à nouveau dans la cellule, juste quand cette brune vient à relever son jupon. Sourire taquin au bord des lèvres, belles jambes.

Enfin elle propose de se débarrasser des deux hommes enfin soignés. Elle acquiesce, fait signe à un autre soldat de s’en charger. Il y en assez ici lieu pour pouvoir répartir les tâches. Le soldat, s’approcha alors et retira le fer qui les tenait accrochés au mur de cette geôle. Les deux hommes suivirent, le pas lourd, hésitant. L’un la main sur la joue pour soulager la douleur de sa dent, l’autre sur son ventre qui faisait de drôle de bruits.
Eliane peut enfin se consacrer au médicastre et aux derniers prisonniers. Doucement sa main se pose sur l’épaule du soldat qui avait su tenir, qui avait su apporter son aide et sa force sans broncher. Un geste simple pour montrer combien elle est fière de lui. Elle est ainsi avec son personnel, chacun compte, chacun à sa personnalité et elle sait s’adapter.

Puis voilà que sur ses lèvres se dessine un sourire amusé. Le médicastre osait la provoquer et la réponse ne se fit pas attendre.

Faites votre travail et ne vous en faites pas pour moi.

Elle sourit, s’écarte un peu et fait signe au soldat d’en faire autant. Elle avait désormais la place qui lui fallait, même si les conditions restaient précaires. Elle allait devoir créer une autre salle, c’était une évidence…Et deuxième évidence, la brune allait faire partir du Purgatoire. Sans un mot de plus, elle s’écarte encore plus, sort de la cellule et va quérir le soldat qui justement revient de sa tâche.

Allez me chercher s’il vous plait, le petit carnet contenant le tampon du Purgatoire.

Il acquiesce, s’éloigne et la blonde revient à son poste. Droite, impassible.

Vous pouvez commencer. Et si vous avez besoin, n’hésitez pas à me demander.

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Aethys
La gangrène…Aethys détestait la gangrène. Ces cloques boursoufflées sur les chairs rongées, ces crépitements odieux qui éclataient sous les palpations et cette odeur immonde, acide de putréfaction. La brunette serra lentement les dents. Oh oui, elle détestait la gangrène.

Autour d’elle, les soldats s’activaient, débarrassant la cellule de ses deux premiers patients. L’homme à la dent infectée lui lança un regard troublé et fumeux. Il ne devait plus ressentir grand-chose à cet instant précis, son esprit dérivant dans des nuages d’opium. Le barbier retint un sourire amusé, en le voyant tituber au bras du soldat. Son retour serait douloureux mais au moins, il ne souffrirait plus. De la dent du moins.

Eliane s’était approchée. Sa main se posa avec délicatesse sur l’épaule du soldat qui avait aidé la Gasconne pendant ses soins. Etrange élan de douceur et de reconnaissance vers cet homme. La cruelle était femme à n’en pas douter. Sa sensibilité lui remontait lentement aux joues, la parant d’un visage presque humain. Charmante, elle était charmante. Et certainement plus complexe qu’elle ne le laissait apparaitre.

Le barbier revint néanmoins à la réalité lorsque la blonde et le soldat sortirent de la cellule. La gangrène…Son test grandeur nature se corsait. D’un geste, elle fit glisser ses manches dégageant ses avant bras jusqu’aux coudes. Un soupire passa ses lèvres pincées. Allez, rien ne servait de tergiverser plus longtemps. Elle s’approcha de sa démarche pour une fois dénuée de toute ondulation. Elle se pencha vers l’homme étendu au sol, qui avait pâli.


« C’est à vous, très cher. »

Un sourire froid macula son minois charmant alors qu’elle se courbait un peu plus vers lui, jusqu’à atteindre son oreille. Elle ne le craignait pas. Vu son état, il n’aurait pas pu faire de mal à qui que ce soit, l’eut-il voulu plus que tout au monde.

« Vous comme moi savons que vous allez déguster et pas qu’un peu. Mais je ne suis pas bourreau ici alors je vais faire de mon mieux pour que cela dure le moins possible. Cependant, je ne vous ferais pas l’honneur d’y rester alors vous allez partir dans mon monde et je viendrai vous chercher à la fin. C'est compris ?»

Elle n'attendit pas sa réponse et d’un geste lent, elle lui glissa une lanière de cuir dans la bouche, coinçant sa langue pour qu’il ne puisse pas s’étouffer en l’avalant. Elle recula alors rejoignant ses instruments. Elle sortit une longue lame effilée, un bocal de poudre blanche soigneusement scellé par de la cire, une poignée de linges propres, un flacon aux reflets verdoyants et une masse spongieuse. D’une main tranquille elle posa une bouteille près du braséro pour qu’elle fut chaude plus tard, puis une aiguille et glissa une pelote de crin dans ses jupons. Ses ambres à nouveau acérés et concentrés, se posèrent sur le patient alors qu’elle versait le contenu de la fiole sur l’éponge.

« Avec ça, vous allez nous faire de beaux rêves croyez moi. »

Et la croire, il pouvait car c’était une grande partie de ces plantes dont elle avait fait une décoction, qu’elle utilisait pour sa propre consommation. D’un geste certain, elle plaqua le mélange sur le nez et la bouche du pauvre prisonnier. Celui-ci tenta de se débattre, roula des épaules, puis son regard se ternit, ses traits se détendirent et sa tête retomba brutalement sur sa poitrine. La Gasconne relâcha alors la pression sur son visage et remit à tremper l’éponge dans un récipient près de lui.

Ses mains retrouvèrent le bain de vinaigre mais cette fois-ci, elle se frotta les poignets et le début des avant bras. La gangrène se propageait d’homme à homme par simple contact. Elle le savait pour avoir traité nombres de soldats sur les champs de bataille. Lors qu’un patient était atteint, si les soins étaient donnés comme d’habitude par des médicastres sans cervelle, l’infection se répandait plus vite que les rumeurs.

Se saisissant de la lame qu’elle plongea également dans le vinaigre, la brunette revint vers le prisonnier. De sa main de libre elle repoussa ses frusques les maintenant hors de son champ d’action. La plaie était là devant elle, sagement violacée, relâchant son odeur de mort. Aethys serra les dents. Impossible de faire un gargot au flanc. Ca allait pisser le sang. Elle grimaça mais sa lame appuyait déjà le long de la plaie, entaillant la chair encore saine. Elle était partisante de couper les chairs saines, pensant qu’ainsi aucune particule de pourriture ne pourrait plus s’y développer. Néanmoins, la technique avait sa faille. Les chairs saines, hé ben, ca saigne et pas qu’un peu. De plus, la douleur était mille fois plus vive. Mais qu’importe, il était dans les vapes et elle avait choisi depuis longtemps.

La lame s’enfonça de quelques pouces dans la chair. Y glissant ses doigts, le barbier écarta les deux pans, mettant à vif l’intérieur. Cela semblait propre ici. Elle poursuivit donc, traçant une ligne rougeâtre le long de la précédente plaie. Attrapant d’une main son flacon de vinaigre, elle nettoya sa lame arrivée au bout puis la frotta contre un linge propre. Bien, voilà la partie réjouissante maintenant. Retenant son souffle, elle posa sa lame dans les chairs gangrénées, perçant au passage les cloques violettes. Celles-ci libérèrent leur pus immonde et un nuage de parfum acide noya la cellule. Aethys retint un puissant haut le cœur et détourna un court instant le visage. Comment avait on pu le laisser dans cet état ? Il ne devait même plus ressentir quoi que ce soit hormis la douleur atroce de se faire décomposer vivant. La mâchoire crispée, la brunette poursuivit néanmoins son œuvre. Elle retira une à une de longues bandes de chairs souillées. Ses mouvements étaient précis et lestes. A chaque nouveau morceau retiré, elle craignait de mettre à jour un organe. Heureusement pour elle, la plaie n’était pas si profonde.

La lame allait et venait, faisant son sordide travail, passant tour à tour dans le vinaigre puis sur un nouveau linge propre. Le sang frais maculait les bras de la jeune femme, lui entachant même de quelques goutes perfides le corset et le visage. Appliquée, la Gasconne ne frémissait pas alors que les lambeaux de peaux s’entassaient à ses côtés. Vider la plaie, l’assainir du mieux qu’elle pouvait, voilà la seule chose qu’elle avait encore en tête alors que le patient eut un mouvement de réveil. D’un geste rapide, ses doigts fins empoignèrent l’éponge qu’elle colla sur son visage.


*Il ne manquerait plus qu’il se réveille maintenant…*

Pourtant, le prisonnier n’eut qu’un bref sursaut, qui ne manquât pas de réalimenter les rigoles de sang qui s’échappaient de lui. Aethys reposa donc l’éponge et observa la plaie. Rougeoyantes, les chairs palpitaient lentement. Plus de traces de ces immondes cloques violettes, plus d’odeur de putréfaction. S’essuyant le front de son avant bras encore propre, elle soupira. La partie la plus sordide venait de prendre fin.

Se retournant vers Eliane, elle offrit une bien étrange vision de sa personne. Maculée de sang frais, le visage fermé et concentré, les ambres brillant d’une flamme brûlante, la brunette rayonnait de son art mortel. Elle se rinça rapidement les mains dans son baquet de vinaigre où s’enroulèrent des volutes rouges. D’un geste précis, elle vida le flacon de poudre blanche sur la plaie. Poudre qui vira au mauve souillé et qui libéra une odeur de chair brûlée. Cautérisation chimique. Peu de médicastre la recommandaient car elle était longue et douloureuse. Mais Aethys l’affectionnait particulièrement dans le cas de gangrène, s’étant par le passé rendue compte de son efficacité plus marquée que la cautérisation classique. Le prisonnier trembla un peu alors que les chairs se recroquevillaient sous l’action de la fleur de cuivre. S’il n’avait été plongé dans ce sommeil sans rêve, il hurlerait de douleur, se tordant violemment aux pieds de la jeune femme, l’empêchant ainsi de le traiter correctement. Mais les drogues jouaient parfaitement leur rôle, lui offrant un oubli bienheureux.

Lorsque le sulfate eut fait son effet, Aethys attrapa la bouteille près du braséro et l’ouvrit. Une douce odeur de vin chaud s’en dégageait et la tentation fut forte d’en torcher une partie. Le barbier resta pourtant concentrée, bien que salivante, et versa la moitié de la bouteille sur la plaie, la lavant de toute dernière souillure. Puis, glissant un fil de crin dans son aiguille désinfectée par la chaleur, elle entreprit de le recoudre. Cela n’avait jamais été son fort de recoudre mais elle s’appliqua pour que la cicatrice ne soit pas si immonde qu’elle n’eut pu.

Éprouvée par ce soin, le minois encore rougi par le sang, la Gasconne finit par se relever. Elle trempa ses mains dans le vinaigre, puis soupira. Ses ambres croisèrent le regard de la directrice et elle put esquisser un léger sourire.


« Il vivra. »

Non, elle n’aimait vraiment pas la gangrène…Son regard se posa alors sur le dernier prisonnier et son sourire devint plus franc. Lui serait une partie de plaisir après cela.

« Je vais m’occuper de lui maintenant. Ne bougez pas le gangréné. Sa plaie risquerait de s’ouvrir. Inutile de le réveiller, non plus. La douleur le replongerait dans un état second immédiatement. »

D’un geste nonchalant, elle s’essuya les mains dans un linge puis se repencha vers ses fontes. Elle en sortit une fiole qu’elle secoua. Des milliers de particules étincelantes se mirent à danser au travers du verre.

« De toute manière, il va me falloir la nuit pour le récupérer, lui. Alors je veillerai sur les deux. »

D’un signe de tête, elle indiqua le dernier homme qui transpirait et délirait, perdu dans un monde d’illusions. Mais, obéissante malgré tout, la Gasconne posa son regard sur la directrice. Après tout, elle avait son mot à dire sur chacun de ses soins. A moins, que ce dernier spectacle ne l’ait privé de sa voix ?
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Eliane_
"On fait avec ce qu’on a…."

Parfois malheureusement, le choix ne se pose pas et pour le cas présent, Aethys allait devoir faire son travail dans un espace restreint. Pas de table, pas de place suffisante et pourtant, elle ne se décourage pas le mois du monde. Elle pose son attirail et Eliane observe avec attention. Sous ses doigts un produit est lié à un autre et c’est une pâte étrange qui fait son apparition. A moitié sorcière, à moitié médicastre, ce savoir surprend autant qu’il effraie. Tout est disposé pour être à portée de main et la blonde se fait toujours aussi silencieuse. La tâche allait être ardue et pour cause la gangrène est ce qui pourri la chair et qui en général conduit à l’amputation. Malheureusement pour lui, ou heureusement d’ailleurs, il était impossible de faire une telle intervention.

La franchise de la brune lui arrache un sourire. Elle n’était bourreau mais alors, elle en avait le sadisme à n’en pas douter. A moins qu’elle ignore qu’un prisonnier préfère généralement le silence à des paroles qui le plongent dans l’effroi. Il n’y a rien de rassurant à savoir que l’on va déguster, rien de rassurant à savoir que l’on va en baver… rien de rassurant à savoir que l’on va se faire soigner par une inconnue. Ho, elle essaye de se faire rassurante mais au du regard que le prisonnier lui lance…Cela est loin d’être efficace. Plus douée dans les soins que pour le relationnel, à n’en pas douter.
Le coude posé sur la porte, elle repose sa tête et suit les gestes du médicastre. L’homme suite à un savant mélange dont elle a le secret finit par tourner de l’œil. La blonde hausse un sourcil. Voilà quelque chose de totalement intéressant, quelque chose qu’elle aimerait maitriser. Elle lui demandera à l’occasion, pour le moment, il lui faut être présente et juger.

Le sang se met déjà à couler alors qu’elle tente de retirer les parties infectées, qu’elle purifie du mieux qu’elle peut sa chair. Rien à dire la gangrène c’est dégueulasse surtout quand la brune, s’amuse à percer les cloques qui éclatent et libère un parfum et un jus à tourner les tripes. Impassible, Eliane tente de rester maîtresse d’elle-même face à l’odeur qui incommode également le soldat. De plus chose surprenante, la brune retire également quelques chaires saines, peut-être qu’elle désirait se faire prévenante. Mais à quel prix, le sang coule en abondance. Toutefois, malgré les flux rougeâtres, cette odeur particulière, Aethys restait concentrée et imperturbable. Un professionnalisme qui sut être retenu.
Le regard de la Directrice se dégage de la scène pour observer si le soldat revenait avec le carnet, mais le voyant encore loin, elle reprit son observation. Juste à ce moment le prisonnier sembla reprendre connaissance et le barbier agît avec rapidité, plaquant à nouveau le tissu sur sa bouche et son nez. Elle le plonge dans les vapes et poursuit. La voilà qui déverse une poudre blanchâtre sur la plaie. Nuage étrange qui tend à contracter les chairs, à les brûler même au vu de l’odeur qui s’en dégage. C’est surprenant et atypique, elle n’avait vu sous ses yeux un tel nuage, un tel produit.

Et puis la fin est annoncée quand elle vient à recoudre la plaie avec précaution. Enfin. Eliane savait déjà ce qu’il en était du verdict après tout. La brune donne alors quelques exigences et la Sadique acquiesce. Qu’elle prenne son temps si elle le souhaite, car désormais…Elle faisait partie des meubles.
Le soldat arrive enfin avec le petit carnet et Eliane ne cherche nullement à le cacher. S’emparant de la plume qu’il lui avait également apportée et de l’encrier, elle plaquer le carnet contre la paroi et rédige quelques mots qui font que cette dernière était officiellement membre du Purgatoire.


Citation:
Par la présente,

J’atteste qu’Aethys remplit la fonction de médicastre au sein du Purgatoire.

Qu’en conséquent elle est libre d’aller et venir dans cet établissement sous présentation de ce carnet personnel. Qu’aucune personne autre que la concernée ne peut se prévaloir de ce document officiel pour pénétrer les lieux ou agir au nom de cette dernière.

Sous signé,

    Eliane Piccolini, Directrice du Purgatoire et Bourreau.


Fait le 9 Avril de l’an 1460.



Eliane lui montra alors le carnet et le tampon du Purgatoire. Elle est maligne, alors elle comprendra ce que ce dernier signifie. L’admission.

Pour les prisonniers, je vais laisser un garde pour les surveiller. Ils viendront vous chercher si jamais quelque chose ne va pas. Vous n’allez pas passer la nuit dans cette cellule. J’ai des choses à vous faire voir.

Et cela n’amène bien évidement à aucun refus. La blonde l’observe et l’invite à ranger son matériel rapidement pour qu’elle puisse lui faire la visite des lieux.

Suivez-moi.

La blonde quitta alors les geôles, lui évitant ainsi la visite de la salle de réunion qui ne lui était nullement réservée. Elle rejoint donc la salle de réception, spacieuse et la présente que vaguement.
L’intérêt était autre, lui monter l’annexe dans laquelle elle allait pouvoir poser ses affaires et se reposer. Les premières étaient déjà occupées alors, son dévolu se porta sur l’annexe du fond, celle de gauche.Eliane saisit le trousseau de clef qui repose sur sa hanche, saisit la clef correspondance et pousse la porte. Elle allait être chez elle. Ces annexes étaient des plus fonctionnelles et agréables.
Dès le seuil franchit, l’on découvre une large salle qui semble être divisée en trois parties. A gauche, la salle d’eau avec tous les éléments nécessaire, au centre un bureau et la cheminée et sur la droite, la chambre avec une couche, une table de chevet et une large armoire. Tout cohabite ensemble, aucune séparation. Cette annexe est personnelle alors à quoi bon jouer aux pudiques.

Voilà, votre chambre. Quand nous aurons besoin de vous, vous pourrez alors vous poser ici le temps voulu. Si vous avez des affaires que vous désirez amener ici lieu, vous pouvez bien évidement les amener. Vous avez donc cette clef que je vous remets, qui sera votre et je conserve toujours un double, pour entretenir la pièce pendant votre absence.

Pour appuyer ses mots, elle décrocha alors la clef de l’annexe et la déposa sur le bureau de bois. Un regard vers elle alors qu’elle regagne le seuil.

Bienvenue….chez Nous, chez Vous.

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Aethys
Elle avait tenu bon la blonde. Magnifique et immuable, elle avait à peine détourné les yeux. Elle avait scruté, jaugé, évalué pour se faire une idée précise de la demoiselle qui se tenait face à elle, encore couverte de sang frais. Ses prunelles avaient glissé le long des ustensiles, ses sourcils s’étaient haussés à la vue de techniques qu’elle ne semblait connaitre. Elle avait disséqué la plus infime parcelle du travail de la brune. Et sa sentence allait tomber.

Aethys, ses ambres brillant avec effronterie, les mains perdues dans un chiffon qui ne cessait de rougir, ne doutait pas. Après tout, les hommes n’étaient-ils pas tous sortis d’affaires ? Et puis, il n’y avait personne à sa suite, personne pour revendiquer sa place. Alors l’issue du jeu était truquée. Elle serait prise. Et si cela avait du être autrement, elle aurait été remerciée depuis longtemps. La cruelle ne semblait pas être de celle qui tournait autour du pot.

Mais là voilà qui récupérait un petit carnet et y griffonnait quelques mots. Aethys en profita pour étouffer le braséro en y posant un couvercle déjà maintes fois calciné. Elle se redressa juste à temps pour voir le dit-carnet se balancer sous son nez. Ses ambres le parcoururent et un sourire satisfait et particulièrement hautain vint étirer ses lèvres. Elle appartenait désormais au Purgatoire et à sa directrice. Corps et âme. Son regard se coula sur les formes soigneusement dissimulées de son opposée. Son sourire s’étendit mais la moindre pensée eut à peine le temps de se former que déjà, elle prenait la parole.

L’ordre tomba, cordial mais ne supportant aucun retard. La brunette remballa donc ses affaires sans un mot. Les fioles, aiguilles, lames, bocaux disparurent en un tour de main dans les fontes qui s’alourdirent. Seule restait la fiole parsemée de scintillement. D’un pas, le barbier s’approcha du drogué et lui pinça le nez. Par réflexe, celui-ci ouvrit la bouche et elle y déversa une rasade brillante. Puis sortant à nouveau de la cellule, la Gasconne glissa le précieux flacon dans les mains d’un des soldats présents.


« Toutes les heures, faites lui avaler une gorgée. Et préparez vous à vivre une sale nuit. Il va se débattre, hurler…Il vous suppliera d’arrêter, de le laisser mourir. Mais vous en avez l’habitude non ? »

Un petit sourire amusé illumina son minois alors qu’elle emboitait le pas à Eliane. Celle-ci lui présenta vaguement les lieux, poursuivant son chemin dans la bâtisse. Aethys, elle, fontes sur l’épaules, laissait courir ses ambres sur les murs épais, se délectaient de la sobriété du lieu, se laissait pénétrer par l’essence sordide qui y flottait. Travailler ici serait un plaisir. Son regard doré tomba à nouveau sur Eliane qui la précédait et il caressa la courbe de son dos. Oui, un véritable plaisir…

La sublime blonde s’arrêta alors devant une pièce fermée à clef, qu’elle déverrouilla avant d’y laisser entrer la Gasconne. Son annexe. Elle la parcourut des yeux, l’appréciant à sa juste valeur. Les seuls endroits qu’elle avait jusque là possédés avaient été sa cabine lorsqu’elle était avec l’Amiral et son Antre, qui s’installait dans toutes les villes qu’elle avait investies. Alors une annexe pour elle seule, elle n’allait pas cracher dessus. Son sourire se distilla à nouveau sur ses lèvres alors qu’elle croisait le regard sombre de la blonde.

De sa démarche ondulante retrouvée, la brunette fit quelques pas dans la pièce. Elle croisa Eliane qui revenait vers la porte, l’effleura presque mais déjà gagnait le centre de l’annexe. Ses doigts caressèrent le bois, son regard se perdant dans quelques brumes. Puis, ils s’enroulèrent autour de la clef, s’en saisirent et en jouèrent lentement. Chez elle…Oui pourquoi pas. Alors elle se retourna vers Eliane.


« Un merci est de mise, il me semble. Mais peut être peut-il s’inviter sous une autre forme. Un verre à partager par exemple ? Si vous me donnez le temps de me délasser un peu et si vous m’offrez du votre…»

La proposition fut faite bien que la blonde dut avoir d’autres affaires sur le feu qu’elle ne pouvait abandonner pour le regard doré d’une Gasconne. Regard qui d’ailleurs pétillait de malice. Le temps du test était passé, et la brunette avait su faire ses preuves. Alors place au reste…
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Eliane_
Bienvenue…

Désormais le Purgatoire pouvait être flatté d’avoir un barbier dans ses rangs. Une femme qui plus est, pour son plus grand plaisir. Mais heureusement, Aethys ne semble pas être de ses femmes trop niaises ou surfaites, au contraire, elle l’avait prouvé tout à l’heure, s’il faut mettre les mains dans les tripes, elle n’hésite pas une seule seconde.

C’est donc un avenir nouveau qui se dessine pour la brune, pour Eliane et pour le lieu. Cette dernière pourrait proposer ses plantes pour causer bien des maux tout comme elle pourrait les soulager.
Mais outre cela, c’est le savoir du Barbier qu’il faut entretenir, ce sont des locaux qui faut lui aménager. C’est tout un travail désormais qui l’attend, elle et ses hommes. Elle n’allait pas manquer de prisonniers , la brune, pour s’entrainer et pour découvrir l’anatomie.
Peut-être même qu’Eliane pourrait accepter l’argent de quelques médecins peu scrupuleux et avide de savoir et dont la seule tare est le manque de corps…Les idées se bousculent si bien qu’elle n’entend qu’à moitié les propos du barbier.

Eliane sort alors brusquement de ses songes et d’un sourire presque froid, décommande l’invitation. Chaque chose en son temps…Pour le moment, elle allait devoir penser à Aethys, justement.

J’ai quelques menues affaires à préparer et de plus, il va falloir songer à vous préparer des locaux. Toutefois, concernant le lieu, il va s’en dire que ce dernier est unique dans son genre. Chacun met donc la main à la patte, financièrement ou manuellement.

Donc, pour vos futurs locaux et pour vos futures expériences, car je suppose que vous êtes une femme avide de connaissance, j’aimerai que vous me fassiez une liste de produits ou de matériels dont vous aurez besoin. Ensuite, nous verrons tous ensemble, vous comprise, pour le nouvel aménagement des lieux et ce que l’on peut s’autoriser.

De ce fait, une participation financière sera requise et si vous en avez pas les moyens, j’espère que vous n’allez pas rechigner à la tâche et que vous pourrez porter des pierres sans trop broncher.

Je veille effectivement à ce que ce lieu reste notre et que l’on s’en sorte seul. Je ne désire nullement voir ce lieu soumis aux caprices de certains nobles et bourgeois ou même ceux de l’Eglise…J’espère que vous adhérez à cette mentalité ?....


Aucune place pour les caprices, pour la politique. La seule justice autorisée est celle qui permet de sanctionner les condamnés et de renflouer les geôles et les caisses du Purgatoire. Chacun a un rôle et une participation, chacun est important…Alors soit elle accepte cet univers qui sera le sien également, soit elle dégage...Simplement.

Je vous laisse donc réfléchir à la liste et si vous avez des suggestions quant à l’emplacement de vos locaux, posez le tout sur le vélin. Vous pouvez à loisir visiter les lieux pour vous faire une idée de la Prison.
Je pensais pour ma part, aménager une salle de torture pour vous et votre travail.
Mais, nous en reparlerons lors de la première réunion. Ainsi, vous pourrez rencontrer les bourreaux, vos futurs collègues...


Léger sourire en coin et voilà qu’Eliane s’éloigne de la porte, glissant le double des clefs dans sa poche. La brune ne la laisse pas indifférente c’est certain, elle aimerait bien d’ailleurs la goûter mais…ici, elle se doit de se tenir et pour cause, elle se doit d’être prise au sérieux.

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Aethys
L’invitation sagement refusée fit esquisser un sourire malicieux à la Gasconne. Ce refus elle l’attendait et l’accepta d’un hochement de tête, les ambres pétillantes. Après tout, elle avait un purgatoire à faire tourner la blonde. Le regard miel pourtant ne se détachait pas d’elle, coulant lentement sur son corps, effleurant les courbes, les traits. Et l’attitude froide lui arracha un nouveau sourire qui se fit fugace, laissant le minois sage et l’oreille attentive.

Aménager son local, voilà ce qui lui trottait dans la tête pour refuser un verre de vin et une agréable discussion. Il fallait réellement qu’elle s’inquiétât pour sa présence pour s’y mettre dès maintenant. Elle n’allait pas se sauver en courant une fois le test passé pourtant. Le barbier haussa très légèrement les épaules avant que les lèvres rondes ne s’ouvrent.


« Fournissez moi le local vide et des cadavres ou des vivants et je m’occuperai du reste. Je suis loin d’être démunie dans ce que je fais et je n’aurais qu’à déplacer mes affaires voilà tout. En ce qui concerne la participation, je pense avoir de quoi satisfaire votre institution, bien que vous comprendrez que je n’y perdrais pas toute ma fortune. »

Le sourire s’étendit légèrement, entachant d’une insolence certaine les traits fins. Elle y tenait la blonde à son purgatoire. Elle le choyait avec délice, recrutant, s’escrimant pour le faire avancer, pour le faire vivre. Ses soldats, elle semblait les traiter avec bienveillance. Ses lieux, elle semblait les chérir. Etrange chose pour toute jeune femme. Elle semblait si fragile, poupée blonde et pourtant elle les dirigeait tous d’une main de maitre. Que trouvait-elle donc dans ces pierres froides et tâchées de sang ? Le regard gascon se fit plus acéré, accroché à la noirceur de son opposé. Pourtant les lèvres se détendirent en une moue passive.

« Pour votre mentalité, je la comprends et je l’accepte. Ce qui implique que je saurai répondre présente à vos côtés quand le moment de le faire se fera sentir.»

Sourire en coin de la blonde et elle la quittait déjà. Aethys la suivit du regard, puis s’approcha fermant la porte derrière ses pas tranquilles. Dans un mouvement lent, elle s’adossa au panneau. Après l’effort venait la lassitude. Les paupières s’abaissèrent sur le regard d’or, l’esprit s’engourdit lentement. Les épaules se relâchèrent, se détendant sous la chemise de lin sombre, les mains se perdirent dans les jupons vaporeux. Lentement, elle se laissa glisser au sol, posant son séant sur la pierre froide. Les mains se redressèrent pour venir à la hauteur des ambres à nouveau découvertes. Le sang séchait peu à peu sur sa peau dorée, y laissant de longues trainées sombres. Fin du test, début d’une nouvelle page, d’un nouvel avenir.

FIN
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