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[RP Fermé] Il suffit d'un rien pour changer un destin....

Dante.tommaso
Addio...

    Revoir son visage, plonger mon regard dans ses yeux et me fermer à toutes ses questions pour éviter de lui demander pardon de vive voix… Il n’y a aucun pardon à m’accorder… je sais ce que j’ai fais, je sais que j’ai détruis une partie d’elle en la quittant alors je vais faire ce qui est le mieux… pour elle, pour moi, pour tous… Ma vie n’aura été qu’une succession misérable d’évènements sans grande importance jusqu’à ce que je la rencontre… Mais il faut toujours que je détruise ce que je touche…

    Je lui ai fais parvenir un dernier courrier, mes derniers mots, mes pensées les plus sincères… rien de très original, je ne l’ai jamais été… un adieu pour celle que j’ai dans la peau… Je porte encore sa marque et je l’emporterai avec moi, seule chose qui me reste de cet amour inconvenant et fou… Ma main se porte à mon aine, je peux encore sentir la brulure du fer… je ferme les yeux et revoit son visage… ses lèvres purpurines, son regard brillant d’excitation et de passion mêlées, son rire qui résonne encore dans ma tête et ses colères, noires, enflammées qui la rendent urgente et désirable… Jamais elle n’aura compris à quel point je l’aime, jamais elle n’aura deviné cet amour profond et sincère que j’ai fuis de peur qu’il me soit arraché, de peur de me tromper, de peur de l’abîmer et c’est bien mieux ainsi… Elle a cru que j’étais parti pour une autre femme alors qu’elle est irremplaçable… Ne l’as-tu donc jamais deviné mia sorella… as-tu donc cru qu’une autre pouvait prendre ta place dans mon cœur ?


Respiration saccadée, Dante avait du mal à continuer de penser correctement… Les images d’Eliane dansaient devant ses yeux… Le vin doucement faisait son office, le rendant moins vigilant. Il avait pris soin de quitter l’auberge où son frère avait fait venir Ellis pour le sauver… le sauver de lui-même, impossible… rien ne l’arrêterait…

    Il est trop tard pour me sauver mio fratello…. Je crève de cet amour qui me ronge de l’intérieur… Toi mon frère qui me connaît si bien tu devrais le savoir que rien ne pourra me ramener à la raison… ma folie est gravée dans mes chairs, j’ai toujours vécu dans les excès… Le voyage se fera sans moi Lupino, nos chemins se séparent enfin. Vis ta vie mio fratello… sois le meilleur des Ceresa et garde cette fierté qui est tienne…


Attrapant un bout de vélin et une mine, Dante voulait laisser un mot, un dernier pour les siens.




Mio fratello*,

Ton nom est désormais Ceresa… Mère s’est pliée à mes désirs contre une partie de la compagnie maritime… Mais au moins tu es reconnu comme le fils légitime de Sandeo… Tu vois, j’aurais au moins fais quelque chose de bien dans ma chienne de vie… Pour ce qui est du reste, La compagnie Ceresa t’appartient. Tu géreras les affaires à Paris sans aucun soucis plus quelques autres petites choses qui te seront expliquées plus tard, je n’ai pas le temps de m’y attarder, ne m’en veux pas…

A Ellis, je me suis arrangé pour qu’elle ne soit pas dans le besoin dans les années à venir. Elle a subit mon sale caractère bien trop souvent et elle pourra voir l’avenir d’un œil plus serein.

J’ai laissé des directives afin qu’Eliane ait sa part… Mon testament avait été fais avant son mariage et je n’ai pas souhaité le changer. Elle a quelques titres de la compagnie Ceresa qui lui permettront à elle aussi de voir venir… C’est le moins que je pouvais faire. Elle a été mon unique amour et rien ne peut m’empêcher de disposer de mes biens comme je l’entends… Et tu n’as rien à redire là-dessus mio fratello… s’il te plait pour une fois accepte ma décision… et dis-lui… dis-lui que je regrette mais que c’était mieux ainsi…

Lupino, la Speranza t’appartient désormais. Tu en es le seul propriétaire aussi fait bien attention à elle… Et quand tu vogueras sur les flots, pense à moi mon frère… pense à nous et emmène moi avec toi dans ces voyages… Lupino, ramène-moi là-bas….
Je crois que j’arrive en bout de course, il est temps. Je suis si fatigué… Fatigué de son absence, fatigué de moi-même, fatigué de ma vie… Mère a sonné le glas lorsqu’elle m’a annoncé qui était mon père, il faut que cela cesse vraiment…

Je te demanderai une dernière chose à toi mon ainé. Veille sur les intérêts d’Eliane et fais en sorte qu’elle n’ait aucun soucis… tu sais de quoi je parle, sois l’ombre que tu étais pour moi… Je ne te demanderai pas ça si ce n’était pas important pour moi…

Pardon pour tout ce que je vous ai infligé à tous…
perdonami**



Le Vénitien posa son épée ainsi que le vélin attaché par un ruban à cette dernière. Il laissa aussi sa cape bien pliée. Dans quelques minutes, tout serait terminé. Grippant le parapet, il sourit enfin en regardant l’eau. S’avançant enfin dans sa direction, il entra dans l’onde froide qui le saisit un instant mais ne s’arrêta pas pour autant. Il avait enfin retrouvé son élément…. L’eau atteint les épaules et Dante se laissa happer par ce calme ambiant. Aucune trace de peur ou de regret…

Il savait ce qu’il faisait … Une dernière pensée, le visage de celle qu’il avait perdu à jamais…
Il avait enfin ce qu’il voulait…. Requiescat in pace.






*mon frère
**pardonnez-moi

_________________
Eliane_
Adieu...




Eliane,

Peut être que tu jetteras ce courrier avant d’avoir posé les yeux dessus auquel cas j’aurais écris pour moi-même plus que pour tu puisses me lire mais peut être que tu auras l’audace pour ne pas dire le courage de dérouler ce vélin afin de prendre connaissance de ce que je peux te vouloir. Rassure-toi, rien, je n’en ai plus le droit depuis que je t’ai quitté et je ne demande rien.

Peut être que cette journée interminable a un effet négatif sur moi, peut être que c’est tout simplement ma conscience, peut être que je ne suis plus rien et que j’essaie de mettre mes idées au clair avant, je ne sais pas, je ne sais plus. Pourquoi t’écrire dans ce cas, bonne question, Le fait de te revoir a finalement touché quelque chose en moi qui fait que j’en ai ressenti le besoin. Je dois bien être le seul dans ce cas n’est-ce pas ?...

J’ai toujours pris des chemins de traverses dans ma vie, j’ai toujours été là on ne m’attendait pas, j’ai toujours voulu être celui qui n’était pas et je le suis devenu. Plus rien ni personne. Tu es venu me parler d’espoir alors que je n’ai plus rien à offrir. L’espoir, le rêve, tous ces sentiments qui font de nous des êtres humains s’en sont allés. Je ne te jette pas la pierre, sache-le. Tu as juste répondu à ces désirs que j’avais en moi depuis si longtemps que je les avais presque oubliés. Sois toujours toi-même Eliane, reste celle qui crois à ce qu’elle ressent, soit toujours celle qui exige et prend.

De nous deux, tu es la plus forte. Malgré mon âge, malgré tout ce que j’ai vu ou vécu je n’ai pas ton aplomb ni même ta détermination. A croire que Pendragon te la offert en cadeau. Je crois qu’il m’a oublié dans le lot ou bien ai-je reçu de lui cette façon de m’éclipser devant mes responsabilités. Tout cela n’a plus vraiment d’importance.

J’écris, j’écris et je n’en viens même pas à ce que je voulais te dire. Et pourtant cela tient en un mot, tout petit, qui tiendrait au creux d’une main ou dans le creux d’une oreille. Je sais je ne vais jamais à l’essentiel quand il le faut, alors voilà, je ne te demande pas de me pardonner, ma conduite est injustifiable mais je voudrais te présenter des excuses pour la souffrance que je t’ai infligé. La douleur, le déchirement, l’incompréhension, le sentiment d’abandon, je pourrais continuer comme ça pendant longtemps mais, les mots sont inutiles. Le fait de savoir que tu as voulu mourir me suffit. Maintenant il faut aller de l’avant, te faire la vie dont tu rêves, que tu espères et m’oublier. Les monstres sont chassés au fond des grottes sombres, c’est là qu’ils sont le mieux, c’est sans doute là que j’irais. J’ai perdu le gout de tant de choses que je n’aspire plus qu’à une chose mais bientôt, bientôt je pourrais me reposer.

Mia sorella, brave les interdits, rebelle toi, dresse-toi devant le monde et sois conquérante. Tu es de celles qui ne reculent jamais. Aime celles que tu croises, aime celles qui sont dignes d’intérêt. Aime et enivre-toi de cette passion qui te rend belle et désirable. C’est tout ce que je te souhaite, fais de ta vie un paradis, peu importe ce que les autres en penseront, toi seule compte.

Je vais arrêter là ce courrier que je voulais court et qui finalement comme d’habitude, enfin bref. Si tu ne brules pas cette lettre, cela te fera un souvenir.

Une dernière chose avant de te libérer Mia Sorella. Sache que l’amour que j’ai eu pour toi a vraiment été unique et sans bornes. Il a été la plus belle chose que j’ai connu dans ma vie, tout aussi merveilleux que destructeur mais je ne le regrette pas, j’aurais au moins connu ce sentiment un jour.

Là, c’est maintenant fini, j’ai fait mon mea culpa, je peux partir l’esprit libre.

Dante Tommaso Ceresa


Ce fut sa lettre, ce fut ses mots, ce fus ses derniers…Elle le sait, elle le sent. Cette lettre est une lettre d’excuse, mais aussi une lettre d’adieu. La blonde avait attendu d’être dans la chambre de son auberge pour la lire. Un pressentiment…Elle inspire doucement. Son cœur se serre lentement mais surement. Et ce fut à ce moment-là que les larmes prisonnières purent enfin couler, comme un soulagement. Elle attendait ce pardon, elle attendait qu’il soulage cette peine.
La fin était évidente. Un amour si prenant qu’en cas de séparation, un seul pouvait survivre…C’était donc elle. Elle qui allait donc devoir vivre avec ce poids, la perte de son frère, son amant, son aimé…son mâle. Elle avait accordé ses sentiments pour cet unique mâle, elle l’avait laissé l’effleurer, s’approprier sa peau et ses soupirs pour la première fois.

    Dante.


Combien de maux avait-il subit à cause d’elle ? Trop assurément. Il s’était écrasé, il avait suivi, il avait porté sur ses épaules ses peines en silence pour la soutenir, elle. Eliane lui avait interdit de flancher, de pleurer en sa présence. Il était son pilier, elle était le sien. Elle était Son bourreau et pourtant Sa force. Il était Son protecteur et Son Sans Nom.

Combien de nuit avaient-ils passés à braver le Malin et à s’embraser sans jamais s’offrir ? Toutes celles qu’ils pouvaient. Elle avait honoré Gomorrhe et Sodome, approfondit avec lui des jeux interdits et malsains. Et pourtant, Dante n’avait jamais dérobé à sa promesse de la prendre, de se glisser en ses cuisses pour la faire sienne malgré le désir brûlant et son Amour pour elle…Ils rêvaient en silence lovés l’un contre l’autre.
Une relation unique et destructrice. Ils s’aimaient d’une manière trop forte…Trop passionnelle…Puis tout s’écroula avec une lettre, tout s’écroula quand elle le revit en taverne en compagnie d’Ellis. Non, elle sait qu’il ne peut l’aimer. Elle était loin d’être à la hauteur, trop pure, trop fade. Mais alors pourquoi ? Même elle l’ignorait. Cette lettre finale répond un peu à ses questions tout en la plongeant dans son tourment.

    Jamais.


Jamais elle ne sera sienne, jamais elle ne sentira en elle ce flot de vie se déverser, jamais elle ne sentira cette vague, ce mouvement qui conduit au plaisir et qui nait de la fusion de deux être…Jamais elle ne pourra lui souffler "encore" dans le creux de son oreille alors qu’elle le surplombera en le sentant en elle…Elle ne portera jamais son enfant et il mourra sans avoir été père…Sans lui avoir laissé l’occasion de porter sa vie…de laisser vivre son nom à travers elle…Jamais plus elle ne verra ses iris azurs ou sa chevelure brune exister à travers un être né de cet amour…Jamais…Jamais…

Les larmes coulent, celles qui avaient été prisonnières sous la rage, sous la blessure, sous le poids de l’abandon…

Lui écrire ? …Cela ne servira à rien…La lettre arrivera trop tard…
Ses prunelles sombres se ferment. Sa main se glisse contre sa fine gorge et là, le souvenir la transperce…Sa main contre sa gorge masculine, enserrée…Son abandon…Il était encré en elle, dans sa chair. L’amour avait été violent, l’amour avait été prenant. Encore une fois, elle perdait l’être qu’elle aimait. Après Sa folie, ce fût Dante…son premier et unique homme. Il n’avait pu la faire Femme, il n’avait pu la faire Mère, mais elle avait su lui faire découvrir un sentiment unique…Lui qui avait tant vécu et qui n’avait jamais aimé pouvait reposer en paix…
Elle ne lui en veut pas, elle ne lui en veut plus…

"Repose-toi Mon Aimé..Repose-toi…"

Le parchemin est plié et gardé dans un petit livre qui contenait ainsi toutes ses lettres…Une partie contenant celles de Sambre, une partie pour lui. Elle ne pouvait tracer un trait sur ses moments passés, sur ses amours sans égal…

"Rejoins Sambre, embrasse là pour moi…Je serai moi-même…à jamais. Je ne crains plus le bûcher car je sais que je vous trouverai ainsi…"

Fière et vivante à jamais…
A jamais marquée par vous deux…
A jamais pécheresse...
A jamais…Eliane Piccolini.

_________________

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Dante.tommaso
    La mort… douce, belle, prenante… une dernière danse entre elle et moi et c’est elle qui aujourd’hui gagnera. J’ai déposé les armes pour mieux l’étreindre. Je la veux comme une amante, cruelle et sans pitié, je la veux comme une femme, désirable et fébrile, je la veux comme une mère, prévenante et touchante… Et je la sens qui se saisit déjà de mon corps et cherche mon âme… viens à moi Bella mia*, arrache-moi à ce monde qui n’a plus aucun sens pour moi…


L’eau commençait à entrer par la bouche légèrement outre ouverte du Vénitien, remplissant ses poumons tandis que sa vie défilait devant ses yeux. Son existence faite de joies, de peines… de coups donnés par sa mère à la main leste et au fouet agile qui lui faisait apprendre le livre des vertus par cœur alors qu’il n’était qu’un enfants… les voyages… les courts, les longs jusque là bas en Orient… les saveurs, les douceurs… Sandeo ce père qu’il crut être le sien avant d’apprendre qu’il n’était que bâtard Pendragon… Lupino, son frère et la « Speranza »… et les blondes… mouvement de panique, quelques secondes d’incertitude, Dante ouvrit les yeux sous cette onde qui trainait son corps plus loin dans le lit de cette rivière au gré du courant qui filait entre les pierres et autres caillasses.

La tête cogna contre une roche ballotant sur le côté tandis que Dante refermait doucement les paupières pour mieux apprécier les dernières images qui s’imposaient à lui. Le visage de sa sœur tant aimé dont il ne connaitrait jamais la saveur, leur amour ayant été sacrifié au nom de la raison, oublié entre une dispute et des hésitations, perdu entre un refus de s’offrir complètement et de l’incompréhension… son corps tendu à l’extrême de ne pouvoir la posséder, lui offrir cette première fois dont ils rêvaient tous les deux… et les images qui continuaient à défiler dans la tête de Dante… quelques bulles s’échappèrent de sa bouche alors que les traits d’Eliane s’effaçait pour laisser la place à ceux d’Ellisabeth… Femme-enfant qui avait su prendre de l’importance dans la vie du Vénitien. Il aurait pu dessiner son visage les yeux fermés… son corps aussi… combien de fois ne l’avait-il pas caressé, désireux de l’initié aux joies de l’amour, lui faire ressentir ce plaisir que tout être connaissait un jour jusqu’à la posséder complètement.

    Ellis, me pardonneras-tu tout ce que je t’ai infligé… Pauvre enfant qui ne cherchait que le réconfort et une main pour te guider… J’ai profité de chaque moment de répit pour t’éloigner des chemins de la vertus, dévorer ton âme pour lui insuffler ces pensées que tu ne connaissais point… faire naitre en toi le besoin de désirer un homme… Pauvre oisillon tombé du nid, tu n’aurais jamais dû croiser ma route….

Et tandis que le corps de Dante était entrainé plus loin dans les courants, le grondement des eaux qui venaient se fracasser aux pieds d’une cascade naturelle se faisaient entendre. Mais le Vénitien flottait déjà entre deux mondes… Pas encore tout à fait dans le monde des morts mais encore pour peu de temps dans celui des vivants. Chacun de ses muscles se détendaient à mesure que le froid s’installait dans son corps gagnant fatalement du terrain.

    Je ne suis qu’un monstre d’égoïsme et la vie est cruelle… combien de fois ne te l’ai-je pas dis Ellis, combien de fois je t’ai dis de te méfier des vieux loups… Mais bientôt tu seras débarrassé de moi… Ne te retourne jamais sur moi Ellis… va de l’avant et oublie qui j’ai été… Je suis le pire de tous… un voleur, un tricheur, arrogant et fier ; un briseur de rêves… Pardonne-moi Ellis, toi aussi je t’abandonne…


Le courant faisait rage dans le lit de la rivière et dans la tête du Vénitien tout se mélangeait… Eliane, Ellis… la douceur, le désir, la vie, la mort… Et la faucheuse était si proche de parvenir à ses fins quand le corps de Dante glissa dans cette petite cascade, se perdant sous l’onde un petit moment avant de ressortir dans le remous de l’eau. Le corps ainsi chahuté se fracassa contre quelques roches qui se trouvaient là, le front heurtant avec violence une pierre avant d’être rejeté sur la berge, inerte.

Les heures passèrent, le corps froid du Vénitien n’avait pas bougé d’un pouce lorsque soudain, un doigt, suivit d’un autre se crispèrent, ancrant ses ongles dans la terre et l’herbe humide de la rive. Le sang sur son front avait séché en laissant une trainée sur une bonne partie du visage. Essayant de rassembler ses esprits, Dante tenta d’ouvrir les yeux tandis qu’un haut de cœur le prenait lui faisant recracher l’eau qui s’était si gentiment infiltré en lui, le forçant à cracher ses poumons. Et l’air qui se glissait brutalement en lui, lui arracha un cri de douleurs… Et tel un nouveau-né, Dante respirait à l’air libre, revenant à la vie.


*Mais qu’est-ce que je fais-là…* seule pensée cohérente qu’il pouvait avoir pour le moment. Le Vénitien fit un ultime effort pour basculer sur le dos et dut rapidement fermer les yeux, agressé qu’il était par le soleil au zénith. Passant sa langue sur ses lèvres sèches, il essaya de soulever son bras pour se protéger de la lueur trop vive mais une grimace de douleur lui arracha même un grognement. Une plaie s’était logée sur le haut de son bras. Incapable du moindre mouvement, Dante sentit une colère sourde monter en lui quand soudain une ombre se planta au-dessus de son visage. Le Vénitien tenta alors de lever le regard sur cette dernière.

- Ben mon gars, t’as bu la tasse ? Pardonne pas l’coin hein… Bah on dirait qu’tu t’es pas loupé… l’bras bien amoché et en plus t’as une vilaine écorchure à la tête, va falloir t’faire soigner mais p’têtre que j’peux t’ram’ner sur ma chariote au village… t’as l’air tout déboussolé !

Parfois il suffit d’un rien, une rencontre au milieu de nulle part pour reprendre pied dans la réalité… Le paysan aida Dante à se relever puis l’installa à l’arrière de la charrette au milieu de la paille avec sa propre cape afin de le Vénitien ne prenne pas froid. Le claquement des dents raisonnaient déjà bien assez fort.

- On m’appelle le vieux et toi mon gars ?

Dante le regarda, hébété, fronça les sourcils comme s’il cherchait dans le moindre recoin de sa mémoire cette information vitale. Et là, jetant un regard paniqué vers le vieux, Dante souffla…

- Je sais plus….

- T’en fais pas mon gars, j’vais t’ram’ner et on verra sur place… le maire te connait p’têtre…

La charrette se mit en branle lentement. Le bœuf qui la tirait n’était plus tout jeune mais fort heureusement, la distance n’était guère longue à parcourir. Un chemin de terre, un vieux pont chancelant où non loin de là, des enfants venaient de trouver un trésor, une fabuleuse épée qui semblait n’appartenir à personne. A peine s’étaient-ils débarrassé du vélin qui l’accompagnait dans la rivière que déjà ils couraient autour de la charrette montrant leur trouvaille au vieux du village et à son inconnu. Léger sourire de la part de Dante qui ne voulait pas effrayer les mômes, le Vénitien n’avait qu’une hâte, arriver au village. Et ce fut chose faite rapidement.

On installa alors Dante au monastère du coin afin qu’il reçoive les premiers soins et très vite la nouvelle se répandit dans le village. Mais ce ne fut qu’au petit matin, le lendemain, que quelqu’un vint jusqu’au prieuré afin d’éventuellement l’identifier. Dante fut prévenu qu’il aurait de la visite et ce fut presque tremblant qu’il attendit jusqu’à voir une tête blonde passer la porte de la cellule dans laquelle il avait été installé.

Demain serait un autre jour, demain serait une autre vie !



*ma belle

_________________
Ellisabeth.
    Il était là !

Un bonjour à peine soufflait. Juste le temps d’une seconde pour savourer le soulagement de le voir et soudain, elle se figea. Oui, c’était bien lui. Là, assis, sur une payasse trop dur qui occupé la majeur partie de l’espace. Mais à la vue de son visage tuméfié, le cœur de la jeune fille se serra et elle due réprimer avec difficulté, l’envie s’approcher et le toucher. Lui prendre simplement la main s’assurer qu’elle ne rêvait pas. Mais celui qui s’était présenté comme étant frère Odon, n’était qu’à un pas derrière elle. Elle ne pouvait pas … Le moine l’aurait-il vraiment jugé ? Elle ne savait. Homme sans âge, il semblait jauger le monde qui sans s’y incorporer, le considérant pour ce qu’il était… C’est, du moins, l’impression qu’il avait donné à l’Oisillon quand il l’avait accueilli. Son regard c’était posé sur lui quelques instants plutôt et pourtant, si vous demandiez à l’instant, elle n’aurait pas été capable de vous le décrire. Etait-il brun, châtain ou blond ? Gris peut-être ? Ou blanc ? Son visage était-il carré ou anguleux ? Et ces yeux ? Marron ? Bleu ? Vert ? Le seul souvenir qu’elle garderait de l’homme de Dieu, qui venait de lui apportait une certaine forme d’apaisement et de peur mêlés en la menant au Vieux Loup, sera cette impression de distance et détachement qui émanait de lui …

    Mais son attention à elle, était totalement focalisée sur le disparu enfin retrouvé…

La vieille, ni elle, ni Lupino ne l’avait vu. Et durant les premières heures de la journée, aucun ne s’en était inquiété. C’était le propre du Vénitien de disparaître aux premières heures de l’aube pour ne réapparaître que dans l’après-midi ou dans la soirée. Et cela quand il n’avait pas disparue depuis le début de la nuit précédente ! Ou allait-il ? Que faisait-il ? Elle ne savait et ne s’était jamais sentit en droit de le lui demander. Mais là, que n’aurait-elle pas donné pour le savoir … Et puis l’après-midi c’était passé et la soirée avait fait son entrée amenant son lot d’angoisses et de peur…

Tout avait commençait quand le plus âgée des Vénitiens était monté à sa chambre, cherchant son frère. L’oisillon n’en sortait guère. Préférant son confinement protecteur et silencieux, aux méandres du monde extérieur et aux bruits. Les vieilles habitudes sont tenaces. Qu’aurait-elle put y faire ? Elle se rendait déjà au marché tous les matins et Thouars était une ville assez petite pour qu’elle en ait déjà fait le tour. Les tavernes ? Très peu pour elle. Mais la venue de Lupino troubla la sérénité qui habitait la jeune fille. Il n’y avait pourtant pas de raison de s’inquiéter, elle le savait. Mais s’était plus fort qu’elle. L’italien était vite repartit à la recherche de son cadet. Les allers et retours du siège à la fenêtre avaient alors débutés… Se ponctuant occasionnellement d’un petit tour sur le palier de l’escalier, espérant capter le rire ou simplement la voix de l’un ou l’autre des deux hommes, lui assurant ainsi qu’ils étaient bien là, que tout aller bien. Mais ce ne fut bien sur jamais le cas. Et Lupino ne réapparu que tard dans la nuit… Bredouille… m’étant ainsi le feu aux tisons brulants qu’étaient déjà les craintes de l’oisillon. Mais elle ne reçue pas l’autorisation de sortir, de l’accompagner pour l’aider dans ces recherches.


Que se passerait-il s’il revenait dans l’heure sans te trouver ici ?

Argument imparable. Ellis ne bougea pas, et la nuit avait passé ainsi. Ses hantises avaient faire fuir Morphée et l’avait tenue éveillé. Tantôt prostré prêt de l’unique fenêtre de la chambre, tantôt lové dans le siège prêt de la cheminée, parfois assise sur le bord du lit à fixer la porte, priant silencieusement pour qu’elle s’ouvre dans l’instant. Et seuls les frissons, que provoquèrent chez elle le froid de la nuit, lui firent remarquer qu’elle avait laissé le feu mourir …

    Mais que lui était-il donc arrivé ?

Et à présent qu’elle se tenait devant lui, la question la taraudait toujours. Doucement, elle fit quelques pas en sa direction. Pourquoi ne réagissait-il pas ? N’était-il pas dans un monastère, là ? Et… depuis la veille … si elle avait bien compris les propos du moine. Connaissant l’aversion du brun pour ces lieux, la question méritait d’être posée. Et pourquoi n’était-il toujours pas debout, alors ? Prêt à partir ? Ces blessures étaient-elle plus grave qu’elles ne le semblaient déjà ? Pitié, faites que non… Et … Pourquoi ne les avait-il pas fait prévenir ? Quoi que… Le frère du Vénitien l’était peut-être lui … A cette pensée, elle tourna légèrement la tête sur sa gauche pour jeter un coup d’œil derrière son épaule, s’attendant presque à voir le second Italien débouler dans la minuscule cellule. Mais, non, rien… Ces iris ne rencontrèrent que la toge brune du moine. Et malgré toute sa bonne volonté pour semblait détendue, la jeune fille ne put rien contre la moue soucieuse qui tordit légèrement sa bouche quand son regard se posa de nouveau sur le blessé.


Comment allez-vous … ?
_________________
--Lupino
La nuit avait été passée en vadrouille, à chercher Dante dans tous les coins pensables. Lupino avait tout fait pour garder ce masque de quiétude devant la brindille ; mais clairement, il avait très peur que quelque chose soit arrivé. Son petit frère faisait n'importe quoi, maintenant et Lupino n'aurait pu garantir un seul instant qu'il ne se soit pas mis dans de beaux draps.

Et Lupino qui n'arrivait pas à mener correctement son rôle de grand frère ...

Ce dernier en avait assez des frasques du Tommaso, certes ; mais surtout c'était cette impuissance qui le figeait et l'empêchait de trouver le repos serein. Bien sûr, avoir fait venir Ellis avait été une très bonne idée, l'Italien avait repris du rouge aux joues. Mais il restait anéanti, finalement ; et Lupino sentait bien que Dante masquait les pires des sentiments enfouis en lui.

Dante faisait comme si tout allait mieux ; lui faisait comme s'il était dupe ; et Ellis, dans tous ça. Mais pourquoi l'avaient-ils mise dans ce joyeux bordel ? Pourquoi n'avaient-ils pas été comme cela marchait bien avant : loin des femmes, proche des prostituées ?

Ce système ne marchait-il plus ?

Il était seul, maintenant ; Ellis était partie, et il ne savait pas du tout où elle était. Abandonné, le Lupino ? ... fichtre. Peut-être bien après tout.

Il fit alors comme Dante, tantôt ; se dirigeant vers la commode, en pleine matinée, il en prit une bouteille et un verre. Et remplit ce dernier, avant de revenir vers la table et de le vider sans sa gorge.

Cette famille se détruisait ...
Dante.tommaso
    Qui es-tu jolie blonde ? Une sœur, une amie, une femme, ma femme ? Tu as l’air de me connaitre et moi…. Moi je suis là à t’observer sans vraiment savoir, sans vraiment comprendre. Ta voix est douce, mélodieuse, presque un murmure et elle m’extirpe de mes pensées ce qui n’est pas plus mal car je vais devenir dingue à ressasser toujours les mêmes choses… La question posée est banale… Enfin banale si je n’avais pas des bleus, des bosses et toutes ces vilaines coupures. Il parait que ça guérira vite… il parait que ce n’est rien… il parait qu’on se remet vite de ce genre d’accident. Mais tu me sembles inquiète belle inconnue et dire que je ne sais pas même pas ton nom…

Dante accrocha son regard à celui d’Ellis et l’angoisse d’être seul, la peur de l’inconnu céda la place à un sentiment rassurant, réconfortant. Il pouvait enfin souffler et d’ailleurs ne se gêna pas pour inspirer profondément comme s’il tentait de chasser les pensées néfastes loin de son esprit. Il fit un pas dans la direction de la blondinette, tandis la main pour toucher la sienne afin de s’assurer qu’il ne rêvait pas, que sa présence dans cette cellule monacale était bien réelle puis il resserra ses doigts sur sa paume pour s’agripper à elle.

- Le père Anselme qui m’a soigné dit que mes plaies guériront vite avec quelques soins appropriés. Et que le reste suivra…

    Qu’il est bon de voir quelqu’un se faire réellement du souci pour moi. Non pas que je tienne à faire paniquer les gens mais les moines prennent la vie comme elle vient, avec ses aléas et peu bavards, ils m’ont laissé dans le doute, le questionnement, le repli sur moi-même. Heureusement, j’ai beaucoup prié ce qui m’a paru normal vu le lieu où je me trouve mais amusant de voir que j’ai reçu une éducation que je n’ai point oublié. Les prières coulaient de source et les moines ont paru satisfaits de cette connaissance. Braves hommes, ils leur en faut peu pour que leur monde soit paisible et heureux. Je relève mon regard vers cette jeune fille qui se tient devant moi, étudie ses traits avec attention. Ce n’est peut être pas poli mais c’est tout ce qu’il me reste pour essayer de me souvenir. Et une impression fugace me saisit, cette sensation de la connaitre. Cette évidence me rassure et me réconforte légèrement. Sa présence semble si… normale. Peut être qu’elle pourra m’aider à me retrouver…

Et la question qui lui brûlait les lèvres depuis que la jeune fille était entrée franchit enfin la barrière de ses lèvres, sans vraiment penser à ce que cela pourrait provoquer, juste cette envie profonde et sincère de connaitre la vérité.

- Pardonnez-moi damoiselle mais… qui êtes-vous ? Et moi… je veux dire…. vous me connaissez n’est-ce pas ? Cela se voit sur votre visage… Par tous les Saints, aidez-moi, dites-moi qui je suis…

La panique gagnait Dante. La première tête qu’il avait vu avait été le vieux, brave homme qui avait fait selon sa conscience et l’avait ramené à la civilisation puis les enfants qui jouaient et enfin le maire de la ville, les badauds, puis les religieux. Ces derniers avaient pris soin de lui, installé confortablement mais personne ne le connaissait et cette peur de rester un inconnu toute sa vie avait envahi Dante, l’empêchant de trouver un sommeil réparateur. Se retournant sur sa paillasse durant des heures, il avait envisagé les pires scénarios et au petit matin, le Vénitien avait même pris la décision de rester auprès des moines. Il devait bien savoir se servir de ses dix doigts et se serait rendu utile dans leur communauté en échange du gîte et du couvert. Quand on n’a plus de passé, l’avenir vous appartient, totalement, il s’écrit sans contraintes ni raisons.

Toutefois, devant la certitude que la jeune fille en face de lui le connaissait, l’esprit de Dante redevint confus, essayant de tout remettre à sa place, de tout remettre dans son contexte et surtout de se souvenir d’un petit détail qui aurait pu l’aider. Et il sentait la frustration monter en lui. Ne pas connaitre son nom passait encore mais ne pas identifier les visages qui se présentaient à lui… Le pire cauchemar de toute une vie… Alors il ferma les yeux avant de se détacher d’Ellis pour aller se poster devant la petite fenêtre où la lueur du soleil matinal éclairait la cellule. Abaissant ses paupières à nouveau, il inspira profondément, essayant de maitriser cette angoisse qui revenait au galop.

    Et si j’ai des ennemies, et si on me veut du mal… Ai-je une femme, des enfants, des frères, des sœurs, des parents ? Quel homme suis-je vraiment, que fais-je dans la vie… Oh Aristote, aide-moi à me rappeler je t’en prie. Fais-moi un signe mon dieu, éclair mon chemin… Je suis si perdu et je me sens si seul, abandonné. A qui puis-je faire confiance ? A qui tendre la main pour lui demander de l’aide ? Sur qui puis-je me reposer, sur qui puis-je compter ?

Les minutes passèrent, silencieuses, longues, interminables. Les épaules voutées, un long soupir exhalé, Dante finit par se retourner avec lenteur avant de plonger ses azurs dans le regard émeraude d’Ellis cherchant cette confiance, cette sensation étrange qu’il avait ressenti un peu plus tôt en lui touchant la main et ce besoin vital de se raccrocher à un quelconque espoir refit surface, le poussant à se rapprocher de l’oisillon.

- Vous êtes venue me chercher n’est-ce pas ?

    Maintenant que je t'ai vu, je ne peux plus t'ignorer. Emmène-moi loin d'ici, ne me laisse pas seul dans ce lieu qui me semble si soudainement froid et lugubre. Rien que de m'approcher de toi, je sens mon cœur qui palpite, mon sang qui s'agite, je réagis, je vis... Toi ma douce inconnue qui est venue jusqu'à moi, deviens mon guide, deviens ma conscience, deviens mes souvenirs... Apprends-moi ce que je ne sais plus, rends-moi la vie que j'avais avant, deviens mon double, deviens mon âme sœur... Tu ne peux pas me le refuser, tu ne peux pas t'enfuir et me laisser... Regarde-moi et dis-moi le contraire si tu l'oses !
    Je respire profondément, espérant qu'elle ne me contredira pas... Oh Douce inconnue, ne me demande pas pourquoi mais j'ai confiance en toi. Question d'instinct peut être, surement même. Mes sens prennent le relais, me montre le chemin que je dois suivre, vers qui je dois aller... Alors je remets ma vie entre tes mains.... mais de grâce, ne m'abandonne pas !

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Ellisabeth.
    « La sérénité et l’oubli vont parfois de pair… » Mais pas toujours …
    De Allan Gurganus


Un geste … Un simple geste et quelques mots soulagèrent la jeune fille de la sombre angoisse qui l’avait étreinte ces dernières heures. Sentir ces doigts sur sa paume, leur chaleurs sur sa peau, reconnaitre le cuir de sa poigne et sa rugosité, tout ceux-ci fut un véritable baume. Doucement, ces doigts se refermèrent sur les siens, elle n’avait plus l’intention de le lâcher maintenant qu’elle l’avait retrouvé … Un instant, ces lèvres s’étirèrent d’un doux sourire mais son regard sur elle le fit se fanait. Qu’avait-il ? Pourquoi lui semblait-il si différent ? Difficilement, elle réprima l’envie de lever son autre main pour la poser sur sa joue. Pourquoi la flamme qui les habitait toujours n’y étaient pas ? Où était passé cette assurance qui le caractérisait tant ? Ce paradoxe de froideur et de chaleur qui émanait toujours de lui ? Qu’est-ce qui avait changé ?

    Oh Vieux Loup que vous ait-il donc arrivé ?

C’était pourtant bien lui, là face à d’elle. Ces azurs, cette peau tannée et ces boucles brunes. C’était bien lui mais quelque chose manquait … Elle se fustigea mentalement. Sa peur cherchait à lui faire voir des soucis où il n’y en avait plus. Son inquiétude lui jouait des tours. Oui s’était cela ! Cela ne pouvait être que ça … Alors, elle s’obligea à sourire. Qu’elle se reprenne par Aristote ! Il allait bien, il venait de le lui dire ! Ses plaies ne seront plus qu’un lointain souvenir d’ici quelques jours … Elle devait se ressaisir !

    Pour tomber de plus haut encore …

Qui suis-je ? Mais … Vieux Loup … A quoi jouez-vous ? C’est moi, l’Oisillon ! Cette réponse qu’elle aurait aimé lui faire garda la consistance d’une pensée, ne franchissant jamais la barrière de ces lèvres. Qui vous êtes … ? Vous dire qui vous êtes… ? Mais … Mais … Quelle était donc cette farce ? Cette mascarade ? Pourquoi cherchait-il à la tourmentait plus encore ? Trouvait-il ça drôle ? Amusant ?

    Non … Il ne jouait pas …

Le bleu de ces iris lui fit cet aveu avant qu’il ne se détourne. Il ne plaisantait pas … Mais que lui était-il arrivé ? Le voir s’éloigner … Etre soudainement privé de ce contact physique … déstabilisa la jeune fille qui, intérieurement, eut l’impression de chuter. Il semblait si … perdu, désemparé, que son cœur se serra une nouvelle fois. Les blessures physiques étaient minimes … Mais les autres, elles, semblaient beaucoup plus sérieuse… Se reprendre, elle devait se reprendre, dire quelques choses, lui parler, le rassurer, l’aider … Mais pour dire quoi ? Répondre à ces précédentes questions lui semblait si incongru. Elle resta là de longues minutes, désorientée, cherchant à poser son regard sur quelques choses de neutre, de sûr, mais sans succès puisque celui-ci s’obstiné à toujours revenir sur le Vénitien. Depuis leur rencontre… Depuis sa proposition de l’accompagné dans son voyage au travers du royaume pour lui permettre de le découvrir à son tour … L’Italien avait toujours était son pilier, ceux à quoi elle se raccrochait. Et là, son roc tremblait, son phare faiblissait … A présent, c’était à elle de le soutenir, le guider … En serait-elle capable ? Ce poids lui semblait si lourd sur ces épaules … Mais elle ne serait pas seule dans cette tâche. Lupino, oui Lupino serait là pour l’aider. Peut-être en fera-t-il plus qu’elle. Après tout, il était son frère …

Et ce ne fut qu’à cet instant qu’elle réalisa que le second Italien ne devait pas être au courant de la présence de son cadet dans ces lieux. Le vieux loup n’avait plus sa mémoire, il ne pouvait pas l’avoir fait mander … Néanmoins, de savoir qu’elle ne serait pas seule la rasséréna et la nouvelle question du Vénitien la sortie de ces songes. Alors seulement, elle osa un pas vers lui, les mains jointes devant elle, un léger sourire aux coins des lèvres. Qu’il se rassure, il n’était pas seul …


- Oui … Oui, je suis venue pour cela. Nous avons eu très peur vous savez ? Toute la nuit ont vous a cherché … Venez …


Avec douceur, elle tendit la main, paume vers le haut, dans une invitation à la saisir. Elle était venu pour lui, elle ne repartirait pas sans lui. Sans le quitter du regard, elle tourna légèrement la tête sur le côté, signifiant ainsi au moine, toujours à l’entrée, que ces paroles seraient pour lui.

- Avait-il des effets avec lui quand vous l’a amené ?

Elle ne répondit pas aux premières questions, pas encore, pas ici ... D'abord, elle le ramener, ensuite ... Ils discuteraient ...
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