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[RP] Tout vient à point à qui sait attendre...

Gnia
Longtemps.

Passées les désagréables sensations d'avoir eu à mendier ce qui était sensément acquis, d'avoir mâché le travail de ceux qui étaient sensés le faire alors qu'on lui refusait stoïquement l'entrée de la salle des caducées, l'impression persistante que les choses s'étaient accélérées seulement et uniquement à l'éventualité qu'elle puisse être Reyne consort, bref, passé le sentiment urticant qu'on se foutait ouvertement de sa gueule - question d'habitude finalement - la Saint Just retirait en cette journée une certaine satisfaction a avoir enfin obtenu, au bout de 7 longs mois d'attente, réponse à ses demandes.
L'obstination finissait toujours par payer.

Satisfaction parce qu'elle savait qu'avec Champagne comme témoin héraldique, les choses seraient rondement menées.
Satisfaction à l'idée de prendre nouveaux vassaux, une belle fournée que celle-ci.

Une pointe d'émotion lui étreignit la poitrine lorsqu'elle pénétra en l'Hostel Saint Paul qui avait été durant un temps sa résidence parisienne. Emotion chassée d'un haussement d'épaule léger, il n'y avait rien à regretter, la digne assemblée des hérauts telle qu'elle l'avait connue n'existait plus.

Elle se laissa guider jusqu'à la pièce que l'on avait réservé pour la cérémonie et prit place dans un siège, en attendant qu'impétrants et volcanique témoin fassent leur entrée.

Elle vérifia une dernière fois que les objets nécessaires au bon déroulement de la cérémonie étaient bien tous réunis, puis se laissa aller avec un soupir sur le dossier de sa chaise, en songeant qu'un verre de vin aurait été de bon aloi.

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Maltea
C'est sans un bruit que la blonde duchesse héraut débarqua à Saint-Paul afin servir de témoin à la défense.... arf zut alors non.... ça c'était pour la HCJ pas la hérauderie.... reprenons donc: c'est sans un bruit que la blonde duchesse héraut débarqua à Saint-Paul afin de servir de témoin héraldique à la Saint-Just. Pénétrant dans la salle apprêtée pour cela, elle avisa le dos de sa brune suzeraine. Elle resta quelques secondes à se demander si en passant, elle ne taperait pas dans le siège afin d'avoir le plaisir de voir le séant de l'Infâme à même le sol.... non elle allait encore se prendre un sermon voir même un savon de feu de dieu, et n'en avait nullement envie. Par contre, un bon bruit juste assez pour faire sursauter voir hurler, ça ne serait pas mal après tout.... s'approchant donc à pas de loup d'Agnès, elle lança un BOUH sonore à l'oreille de celle-ci....

C'est moi que v'la, tu m'attendais?

Sur ces mots, elle déposa face à sa suzeraine une bouteille de vin champenois, sachant celle-ci friande du breuvage, avant de s'éloigner quelque peu afin de se délester de ses parchemins.

Petit cadeau, bien que je n'aurais pas du, tu me donnes du travail en plus avec tes cérémonies, mais bon.... Comme je suis la meilleure vassale de ce royaume et que je n'aime pas le vin champenois, j'ai pensé à toi. Par contre je ne dirais pas non à une superbe robe... j'ai vu quelques modèles originaux chez un tailleur ayant pignon sur rue pas très loin d'ici et ses créations sont superbes.... si en bonne suzeraine que tu es, tu me faisais un petit cadeau ce ne serait pas de refus..... avec la guerre et tout ça, je dois maintenant attendre que les impôts prélevés aux paysans jouissant de mes terres entrent dans ma caisse...

Et blablabla, duchesse futile à l'action.... elle l'avait voulu comme témoin héraldique, et bien elle l'avait et devrait en assumer les conséquences et puis c'est tout!
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Gnia
Prise d'inspiration en sursaut qu'on pourrai assimiler à un cri, palpitant qui s'emballe, gueulante en préparation lorsqu'elle reconnait la voix de Maltea, grondement qui s'éteint aussitôt pour aviser d'un oeil connaisseur l'offrande posée devant elle tandis que la champenoise déroulait son babillage comme un long, trop long, parchemin.
La Saint Just fit sauter le bouchon de cire avec une application digne d'un poursuivant sur son premier blason et cherchait du regard quelques contenants tout en coupant court au bavardage de sa vassale. Elle lui faisait déjà mal à la tête.


Tu mérites un beau cadeau, il va sans dire. On ira claquer les écus du ménage en achats compulsifs après la cérémonie.

Mais avant on boit.

Si tant est que les futurs vassaux ne soient pas perdus en route, faits écraser par un chariot, dévalisés par un tire laine ou que sais-je encore qui expliquerait qu'ils ne soient pas encore là...
Ca commence bien...


Petit claquement de langue agacé qui précède la coupe portée aux lèvres. Puis d'alpaguer l'un des valets de l'Hostel pour qu'il aille à la porte aux nouvelles.
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Matalena
[Tous les chemins mènent à... Paris.]

Savoir qu'une majorité d'architectes François n'avaient plus toute leur tête, ni toute leur logique, et quelques traumatismes enfantins s'observant à loisir dans l'exercice de leur art, il suffisait d'avoir visité n'importe quelle ville du royaume pour en être convaincu... Savoir qu'en ce domaine, comme dans d'autres, Paris s'illustrait comme le fleuron, que dis-je, le joyau du territoire, n'avait rien d'immérité non plus. En sus de quoi, qui donc avait eut l'idée sordide de foutre une capitale aussi loin, quand le plein milieu du pays aurait arrangé tout le monde !
Elle n'avait guère que quelques lectures en tête pour l'éclairer sur le principe d'un anoblissement de facto. Ces quelques lacunes n'empêchaient pas de savoir que débouler, toute crottée et poussiéreuse du voyage, ne serait sans doute pas une prime marque de respect envers sa -future proche- suzeraine. Un brin de toilette à la fontaine du coin, donc, sans trop s'encombrer des statues de marbre laissant présager qu'il s'agissait plus d'un ornement que d'une baignoire.
Déjà que les différents nominés ne manqueraient pas faire s'évanouir tout ce que l'Hôtel Saint Paul comptait de gratin par l'odeur et leurs gueules de soudards arrachés du gibet pour porter titres... Un paradoxe, un défilé d'originalité que seule la Saint Just et son art à s'entourer de personnes aussi improbables qu'utiles, était capable d'assumer. Ah ! Exceptons la petite Isaure tout de même, dont les froufroutants jupons parfumés ne manqueraient pas d’être injustement châtiés par cette assimilation malvenue.

Or donc.

Nous voici dors et déjà en compagnie d'une individu petite, noiraude et le teint basané laissant songer à quelques inavouables origines orientales, portant armes en râtelier et ichtus au poitrail. Après avoir lâchement abandonné sa disproportionnée monture aux mains des serviteurs, sachant qu'elle devrait sans doute assurer quelques soins pour les blessures occasionnées par cette carne caractérielle, la donzelle ouvrait ronds comme des billes ses yeux noirs en amande. Quelle classe. Si elle n'était point si pingre, nul doute qu'elle eut voulu décorer sa future demeure (si modeste soit-elle), de semblable manière qu'icelieu.
S'agissait de pas trainer cependant, déjà que ces guêtres semblaient définitivement foutues du voyage Anjou-Guyenne-Guyenne-Paris qu'elle avait enchainé non-stop dès la réception du courrier ducal...
Était-elle censée apporter quelque chose ?
Et merde, aucune idée. Cela dit, se trainer jusque là relevait déjà d'un exploit suffisant à son gout pour illustrer l'importance accordée à l'instant.

Toc toc, on frappe, on entre, et on salut profondément. Enfin, aussi profondément que possible.

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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Isaure.beaumont
Dans la chambre louée par la Wagner, l’effervescence était complète. La fille de l’aubergiste avait été réquisitionnée en plus de la jeune domestique allouée à ses services par son cousin. Dans quelques heures, elle serait une fois damoiselle de plus que cette fichue chambrière reconvertie en noble qui marchait sur ses plates bandes. Elle se devait donc d’être d’une perfection absolue.

On la plongea dans le baquet, on frictionna sa chevelure et sa peau de savon, on la rinça à l’eau un peu trop chaude et abondamment– ce qui valut des cris de rage de la part de la Wagner. On la sortit et on la sécha énergiquement avant de bander, un peu trop peut-être, la jeune et généreuse poitrine Morvillienne. On l’habilla enfin. Alors que l’une démêlait la chevelure dense et brune, l’autre s’attaquait au camouflage du hâle italien de la jeune fille en usant avec un excès certaine de poudre blanche – de la farine ?

Bref. Elle était fin prête, il ne lui restait plus qu’à se rendre auprès de sa suzeraine et de la future. Seule. Aimbaud, son cher et tant aimé nouveau cousine, avait refusé de l’accompagner invoquant la raison suivante : «Démerdez-vous toute seule, j'ai mieux à glander ! » Elle en référerait à Clémence le soir même dans sa lettre.

Re-bref. Après quelques minutes de trajet, elle arriva enfin sur les lieux de la cérémonie où elle trouva la sa suzeraine au côté de sa suzeraine qui serait bientôt sa suzeraine.


Agnès ! Maltea ! Quel plaisiiir de vous revoir !

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Ingeburge
La porte s'ouvrit dans un grincement et comme à chaque fois, elle songea qu'il faudrait que quelqu'un, un jour, s'occupe de ce gémissement boisé. Et, comme à chaque fois, elle ne leva pas la tête, habituée que cette porte-là soit régulièrement ouverte, et ce d'autant plus quand elle préférait travailler en ses appartements de Saint-Paul plutôt que de paraître en une salle des caducées très souvent euphorique et effervescente. On venait ainsi la souvent trouver, pour lui transmettre des messages plus ou moins importants, pour simplement poser des plis sur sa table ou pour lui remettre ce qu'elle était faire aller chercher. Cette fois-ci, pourtant, il n'y eut rien de tout cela, le bruit caractéristique – penser à faire graisser les gonds – fut suivi d'un raclement respectueux de la gorge, puis d'un autre, car l'on savait, quand l'on était au service de la duchesse d'Auxerre et que celle-ci était tout à son ouvrage, qu'il fallait y aller pour la détourner de son occupation. Celle-ci tenait un pinceau et était manifestement en train d'enduire un parchemin qu'elle préparait en vue d'une enluminure à réaliser. Sans quitter son travail des yeux et sans cesser l'étalage de son badigeon, elle demanda simplement :
— Oui?
— La comtesse du Lavedan est arrivée, Montjoie.

L'instrument fut mis de côté et un chiffon attrapé; elle regarda alors le vas-y dire qu'elle interrogea à l'aide de phrases courtes mais précises. S'en suivit alors une brève conversation, faisant état de l'arrivée ainsi annoncée et des détails en rapport. L'on avait aussi aperçu la duchesse de Brienne, familière de Saint-Antoine puis d'autres inconnus. Un remerciement et le domestique fut congédié.

A nouveau seule, elle s'abîma dans ses réflexions, songeant à ce qu'elle ferait de cette information qu'elle avait commandée, quelques heures plus tôt, sans imaginer à quoi elle pourrait bien l'utiliser. La prendre pour ce qu'elle était, à savoir un renseignement? Ou bien alors la convertir en actes? Délaissant son torchon, elle se saisit d'un coffret installé derrière elle et le posa sur la table. Ouvrant le couvercle, ses doigts partirent à la recherche d'une petite liasse de lettres. Cette boîte renfermait tous les courriers qu'elle recevait en tant que dirigeante de la Hérauderie de France et ne quittait jamais Saint-Paul où elle était mise sous clé dès lors qu'elle sortait, qu'elle rejoignît simplement son logis de l'Hôtel de Bourgogne ou qu'elle quittât tout à fait Paris. Enfin, elle trouva ce qu'elle cherchait et avec soin, elle extirpa les lettres d'Agnès de Saint Just qui constituaient à elles seules une intéressante littérature. Chacune d'entre elle fut relue, comme elle les avait toutes, à un moment ou à un autre, parcourues et chacune lui remémora ce qu'elle en avait fait. La première datait de l'après mi-janvier – il y avait eu à cette occasion débarquement de trois blondes en son bureau de la salle des caducées, mise au point et directives qu'elle avait espérées claires –, la dernière d'il y a quelques jours. Quelques minutes s'écoulèrent, sans que ses pensées ne se fixent sur quelque chose de bien précis, puis, soudain, sa résolution prise, le petit paquet alla retrouver sa place et le coffret fut refermé.

Et comme à chaque fois qu'elle s'était décidée, tout s'enchaîna sans qu'elle varia de son choix. Ainsi, elle se leva et alla rejoindre un coin de la pièce où avait été installé un aquamanile. Avec application, elle fit couler l'eau ses mains souillées par l'encre, les pigments et l'enduit, les frotta doucement avec un morceau de savon d'Alep puis les sécha. Ses ablutions achevées, elle ôta le devantier protégeant sa houppelande de velours noir puis fixa à l'aide d'un simple bandeau d'orfèvrerie une huve de mollequin sombre sur sa chevelure nattée. Nul besoin, même si elle paraîtrait à titre officiel, de sortir tabard azuré et couronne rutilante pas plus qu'elle n'exhiberait son caducée, et pour cause, il gisait désormais, brisé en deux, sur le cercueil de Nebisa de Malemort. On devait lui en remettre, sans qu'elle sût bien quand; des assurances avaient été données et elle n'avait d'autre choix que de composer avec.

Le bureau, puis les appartements et le logis dans lequel il se trouvait sis, fut quitté, sans précipitation et elle traversa ce parc qu'elle commençait à bien connaître maintenant qu'elle consentait à utiliser Saint-Paul qu'elle avait toujours dédaigné, tant héraut que maréchal. Maintenant, il en allait différemment, elle passait ses jours et ses nuits à Saint-Antoine et en sortait parfois si brisée de fatigue que le trajet vers la rue Mauconseil risquait de l'achever. Elle avait donc découvert Saint-Paul, malgré elle et avait fini par succomber à son charme bucolique, elle qui n'avait justement rien d'une citadine. Il y avait des endroits qu'elle préférait par-dessus tout, comme la ménagerie où elle passa, juste pour le plaisir de se montrer quelques animaux exotiques avant d'aller retrouver une faune non moins dépaysante.

Cette traversée fut l'affaire de quelques minutes, elle se trouvait maintenant dans le logis où avait été réservé par ses soins un salon destiné à accueillir les octrois demandés par cette comtesse du Lavedan dont on lui avait annoncé l'arrivée. Elle y vit les deux domestiques qui avaient été chargés d'apporter quelques victuailles et rafraîchissements et qui l'attendaient, les bras chargés d'un plateau. Après tout, même si elle n'avait pas de bail à vie à Saint-Paul, elle n'en était pas moins la maîtresse de maison et entendait bien faire les honneurs de chez elle. On lui ouvrit la porte du salon, les deux valets lui emboîtèrent le pas et c'est ainsi que paru, paré de sa vêture et des voiles noirs, le Roi d'Armes de France. Et Montjoie, après une légère inclinaison de tête à destination des deux inconnues présentes, de se diriger, hiératique, vers le duo formé par Gnia et Maltea. De sa voix légèrement rauque, elle les salua de quelques mots :

— Votre Grandeur, le bonjour et la bienvenue à Saint-Paul. Champagne.
Et pas un de plus. Il faut dire qu'elle n'avait jamais été très causante.

Dans un coin, les deux serviteurs se délestaient de leur chargement.

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Gnia
Une fois n'est pas coutume, ce furent les damoiselles qui furent à l'heure, et les sieurs qui se faisaient attendre. Elle salua chaleureusement la Sombre puis esquissa un discret sourire à l'arrivée de la pimpante Isaure.
Un murmure fut glissé à la Ladivèze


Un vassal se présente à son suzerain désarmé. Défaites donc votre quincaillerie un instant, vous n'avez rien à craindre.
Pour l'instant.


Un sourire amusé ponctuant le chuchotement, elle s'apprêtait à annoncer à Champagne que l'on commencerait sans attendre lorsque Montjoye apparut.

Si la Saint Just en fut fort surprise, seul un haussement de sourcil aussitôt effacé trahit celle-ci. Une sombre de plus à ajouter à ce piquant tableau déjà fort riche en caractère.


Montjoye, le bon jour.
Nous vous remercions d'avoir permis que se tienne séant cette cérémonie.


Et d'incliner légèrement le chef tout en avisant du coin de l'oeil la collation légère qui venait d'être livrée.

Et puisque vous nous faites, en sus de votre hospitalité, le plaisir de votre présence, en profitons également pour vous remercier de vive voix de l'attention avec laquelle vous avez supervisé nos demandes.
Si un jour vos pas vous mènent en Béarn, j'aurai grand honneur à vous recevoir en Lavedan.


Si l'invitation pouvait paraitre anodine aux yeux du profane, elle revêtait pourtant une profonde importance.
La Saint Just était d'un naturel méfiant et distant avec qui ne lui était point intime et Sa Grasce Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg ne faisait pas partie de cette catégorie d'élus. Pourtant, au gré des mois passé en salle des caducées, il semblait à Agnès que les deux obscures observaient l'une pour l'autre un certain respect tinté de réserve. Un peu comme deux membres d'une même espèce s'étant reconnus, sans pour autant appartenir à la même branche.
Et puis Agnès savait aussi pertinemment le rôle qu'avait pu jouer le Roy d'Armes dans le fait de voir aboutir un jour ses demandes.

Elle ancra son regard un instant dans les prunelles de son hôte pour appuyer ses derniers mots. Puis se détourna pour s'adresser à Maltea


Champagne, nous pouvons commencer quand il vous sied.
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Maltea
Un énorme sourire illumina le visage de la blonde duchesse... dépenser l'argent de ce vieux rat d'Eusaias... ce serait avec plaisir! C'est que pour être raccord, elle aurait aussi besoin d'une petite pochette pour y mettre ses écus...c'est qu'être noble dans le DR ça équivaut à être très très pauvre, donc une petite pochette suffit...., de se chausser, et des bijoux pour mettre en valeur la robe.... bon ce n'était pas tout à fait vrai, Maltea et son corps de déesse – oui si on ne se jette pas des fleurs soi-même, personne ne le fait pour nous, alors voilà na!- suffisait à rendre un sac de pomme de terre sublime, mais tout de même, rien n'était trop beau pour dilapider la fortune du duc de Bouillon. Le sourire disparut comme par enchantement lorsqu'elle vit le museau de sa soeur et accessoirement vassale se pointer.... Isaure était synonyme d'ennui en perspective... ça devait tenir de famille, parce que la Brienne avait un don inné pour se mettre dans les problèmes jusqu'au cou. Alors qu'elle allait faire un signe de croix pour se protéger de la poisse, un courant d'air glacial s'abattit sur l'assemblée.... la Reyne de glace en personne.... ah beh voilà, merci Isaure, c'était de sa faute, il ne pouvait en aller autrement.... voilà que maintenant elle était surveillée par son chef.... pourtant il n'y avait pas de cérémonie du vin ici, et puis elle était sage, et de toute façon il n'y avait pas d'homme, et puis, et puis.... zut!
Salut d'usage au Roy d'Armes sans laisser deviner son dépit... enfin ça c'est ce qu'elle pensait, et ses yeux se posèrent sur une personne silencieuse, que l'arrivée de la morveuse de Morvilliers et d'Ingeburge avait littéralement éclipsée... à moins que ce ne soit les images de ses futurs achats... elle ne savait pas trop au final, la tête en l'air champenoise.
Bon on pouvait commencer et bien commençons! Prenant place, elle lança la cérémonie en espérant que celle-ci se déroulerait bien... une petite voix lui soufflait que ce ne serait pas le cas...


Silence ou je fais évacuer la salle....

Hum non, ce n'était pas tout à fait ça.... la faute à la HCJ ça....

Reprenons....En ce jour, la Comtesse Agnès de Saint-Just va prendre vassaux. Que ces personnes se manifestent ou bien qu'elles se taisent à jamais!

Encore une boulette.... voilà ce qui arrivait quand on la surveillait, elle s'emmêlait les pinceaux.... et puis ça parlait tellement mariage autour d'elle ces derniers temps... pas de sa faute quoi....
Non elle ferait mieux de se taire... ce qu'elle fit après avoir lancé un regard à Agnès d'un air de dire, voilà tout est de ta faute, débrouille toi maintenant!
Récapitulons donc: la faute d'Isaure, la faute d'Agnès, la faute de la HCJ, la faute des discussions sur le mariage, la faute d'Ingeburge.... ouf l'honneur était sauf, rien n'était de la faute de la blonde déesse.

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Gnia
La Saint Just avait observé, médusée, l'entrée en matière de Maltea. Et puis elle avait dû réfréner un rire nerveux qui s'obstinait à vouloir franchir ses lèvres pour éclater au grand jour.
Décidément, la Volcanique semblait, à chaque fois qu'il était donnée à Agnès de la voir, de plus en plus... imprévisible.
Pour sûr le volcan n'était ni éteint ni en sommeil, juste un peu... capricieux.
Elle fut tentée de céder à l'habitude et de refaire une introduction en bonne et due forme puis après un imperceptible haussement d'épaule, elle décida que l'on ne savait jamais mieux à quoi s'attendre qu'en le vivant.
De plus, elle avait parmi sa cuvée un cobaye pour essuyer les plâtres tout trouvé.


Isaure Wagner, avancez-vous et ployez le genou devant moi.
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Ingeburge
Sa courte présentation achevée, Ingeburge était partie se poser dans un coin du salon, mais dans un coin opposé à celui où les domestiques avaient déposé leur odorant et alléchant chargement car il aurait été à parier que d'ici à la fin des différents octrois, les petits pâtés salés à la croûte dorée et moelleuse auraient tous été avalés. C'était là son péché mignon et expliquait qu'elle ne faisait servir dès lors qu'elle recevait, voyant là le moyen de sacrifier à son plaisir sans avoir l'air d'y toucher.

Puis, dans un coin, car il ne fallait pas davantage perturber une blonde Favara un brin émotive et ravie de voir la patronne. Vrai que ce débarquement imprévu devait susciter quelques interrogations chez la Champenoise, mais chez quel autre héraut non informé de la venue du Roi d'Armes lors d'une cérémonie cela n'aurait-il pas été le cas? Bast, si elle était sage, Maltea aurait le droit de toucher aux petits pâtés.

Et sage, la Prinzessin devrait l'être aussi, surtout si la Râtelée continuait ses facéties. Il avait été bien trop tentant de lever la main et de dire qu'elle s'était déjà exprimée en salle des caducées et qu'elle était la seule à pouvoir s'oppose en vertu de son droit de veto magique. Les petits pâtés pourraient être utiles au final, si elle en enfournait, elle ne pourrait pas parler...

Mais elle se tenait donc tranquille, ombre tutélaire veillant de loin sur un rituel dont elle était la gardienne sacrée et inviolable, un rituel aux codes particuliers et séculaires. Observant la scène, ses yeux se reportèrent sur la comtesse du Lavedan et elle songea à cette invitation quelques minutes plus tôt formulée. Elle y répondrait, comme elle répondrait au reste, quand tout serait fini.Le Béarn, pourquoi? Après tout, ça ne pouvait pas être pire que le Languedoc.Et puis, il existait peut-être une spécialité de petit pâté qui n'attendait qu'elle!

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Isaure.beaumont
Et dans un bruissement de tissus, le sourire aux lèvres, la jeune et belle Morvilliers s’avança vers la suzeraine de sa suzeraine qui serait bientôt sa suzeraine. Arrangeant ses jupes, elle posa un genou par terre et leva les yeux vers Agnès.

Sûre d’elle, la Wagner attendait que la comtesse reprenne et tandis que les secondes s’égrenaient, une idée absurde lui traversa l’esprit. En embrassant Agnès, ne serait-ce pas comme si elle embrassait Eusaias ? Elle ne savait pas si elle devait sourire ou grimacer et c’est ainsi qu’un rictus étrange déforma un instant son joli minois.

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Gnia
Et la jeune Wagner s'avança. Agnès couva un instant la jeune femme d'un regard bienveillant, nota une grimace qui déforma un instant le frais minois, la mit sur le compte de la position "genou à terre" qui pouvait malmener les articulations trop peu sollicitées et prit enfin le parti de poursuivre.

Isaure, si vous êtes ce jour d'hui devant moi, c'est par ma volonté de récompenser vos longs mois de service à mes côtés en vous octroyant seigneurie sur mes terres du Lavedan.
Ainsi, votre dot s'en trouve également augmentée et ce afin que vous puissiez trouver noble parti digne de vos qualités.


Ne pas se laisser déconcentrer par le fumet des petits pâtés à la viande qui vient délicatement taquiner les narines comtales.
Chasser la question cruciale de savoir si leur goût s'accorderait avec celui du vin de Champagne.


Damoiselle Isaure Wagner, voulez-vous être tout à fait ma femme ?

Jurez-vous de servir avec loyauté, fidélité et sans dissimuler, votre Dame, la Comtesse du Lavedan, Agnès de Saint Just ?

Prestez-vous serment sans réserve, dans l'amour et la crainte du Très Hauct ?

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Isaure.beaumont
La grimace-sourire s’évapora aussi rapidement que l’absurdité de ses pensées était venue. De nouveau concentrée, elle attendit sagement qu’Agnès débute. La jeune fille n’était pas pressée et avait ingénieusement placée assez de tissu sous son genou pour ne pas souffrir trop vite de la dureté de la pierre. Et tandis que la Comtesse parlait, la jeune fille réfléchissait à ce qu’elle répondrait.


Je jure de servir avec loyauté, fidélité et sans dissimulation aucune Sa Grandeur, Agnès de Saint Just, comme je l’ai toujours fait. Je lui offre mon aide, je lui prodiguerai les conseils dont elle aura besoin. Je ferai de ma main la sienne, armée s’il faut qu’elle le soit. Devant le Très-Haut, je prête serment et sans réserve d’être sa femme, sa vassale, son ombre !



La brune s’arrêta enfin, fixant toujours de ses grands yeux fiers et bleus la comtesse. Dans quelques instants, elle devrait baiser les lèvres de sa toute nouvelle suzeraine pour sceller cette union vassalique.

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Gnia
Qu'elle avait grandi la Morveuse depuis l'époque où elle boudait dans sa chambre de l'Alabrena. Et dans la fermeté avec laquelle elle prêtait serment l'on retrouvait la ténacité et la dignité qu'Agnès avait toujours pressenti chez Isaure.
Elle lui tendit la main pour l'aider à se relever et lui répondit alors.


Le Très Hauct soit témoin de votre serment.

Damisèle Isaure Beaumont Wagner, en Son Nom, je vous fais Dame de Miramont.

Par ces paroles et cet écu, moi, Agnès de Saint Just, Comtesse du Lavedan, Duchesse de Bouillon,Vicomtesse de Bapaume et de Digoine, Baronne de Desvres, Dame de Seuri et d'Herlies, je vous accorde, à vous et votre descendance, fief et ainsi subsistance, protection et bonne justice.


Elle lui tendit ensuite l'écu peint aux armes des Miramont et ceignit sa tête de la couronne seigneuriale.



Elle posa ensuite dans sa paume une riche aumônière brodée aux couleurs de la seigneurie et contenant une poignée de la terre de Miramont.
Enfin, elle scella le serment du baiser de paix.

La Saint Just se tourna ensuite vers
Champagne.
Suzeraine et vassale avaient remplis leur rôle, c'était à présent au témoin héraldique de conclure ce premier acte avant que l'on passe au suivant.
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Isaure.beaumont
Une main dans celle d’Agnès, Isaure se releva lentement et fit face à sa presque suzeraine. Le nez fièrement relevé, elle plongea ses prunelles dans celles de la Saint-Just buvant chacune de ses paroles. Elle accueillit dans un sourire son écu, rictus qui s’élargit quand elle en vit le détail. Dieu qu’il lui tardait pour une fois de retrouver Aimbaud afin de le lui mettre sous le nez. Elle imaginait déjà la tête que ferait ce dernier et s’en réjouissait d’avance. Mais pour l’heure, elle se concentra sur la suite des évènements et inclina légèrement la tête pour mieux recevoir la couronne seigneuriale que l’Artésienne posait sur sa tête champenoise. Que le monde était étrange. Qui eût cru qu’un jour elle deviendrait vassale de l’ennemi ? Balayant ce petit obstacle d’un battement de cils, elle accueillit dans un sourire franc et sincère l’aumônière emplie de terre de son nouveau domaine, se demandant à quoi il pouvait bien ressembler et quand elle irait le découvrir. Mais elle n’eût pas le temps de s’interroger plus. Le baiser vint sceller l’union vassalique. Elle était à présent dame de Miramont et elle ferait tout pour en être digne.
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