Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 8, 9, 10, ..., 33, 34, 35   >   >>

[Rp-Église] La Cathédrale Saint-Étienne de Bourges

Krisztina
Cini écouta tout ce qui avait été dit pendant ce baptême, ayant bien à l'esprit qu'un jour, elle allait devoir passer par là aussi. Mais avant toute chose, il fallait déjà qu'elle fasse sa pastorale. Chaque chose en son temps donc.

La cérémonie terminée, Juana cierge en mains resplendissait. C'est avec Pouikie accrochée à ses jupes, qu'elle vit Leilan s'approcher d'elle. Elle ne pouvait se retenir d'afficher un large sourire et lui fit une tendre bise en réponse à la sienne.


Peut être que le prochain baptême sera le tien.

Oui peut-être... Ou bien celui de Pouikie !

Elle le laissa filer, puis d'un pas décidé, elle alla féliciter Juana et la bisa.

Mes félicitations ma belle... Je suis ravie pour toi. Belle cérémonie.
Juana
Juana sourit a Cini

Merci ma jolie ! j'espere que toi aussi, tu auras la chance d'avoir une aussi belle cérémonie, dans les mois a venir...
Ysabeau
La cathédrale était déserte. Un pâle rayon de soleil jetait quelques timides taches de couleur sur le sol.
Personne. La guerre empêchait les prières.
La guerre faisait rage, apportant son lot de morts, d'insultes, de mépris. La guerre ruinait le Berry.
Bourges tombée, Castel occupé, gouvernement d'étrangers...
Ysabeau entra.
Alluma un cierge.
Le cierge de l'espérance, la timide petite espérance...




Quand reviendrait la paix, le plaisir de vivre, de se promener librement, de travailler sans angoisse du lendemain ?
Elle pria, gardant en mémoire le prêche du père Bardieu qu'elle avait entendu au marché ce matin-la.
Marché sans aucune nourriture... La guerre, la sinistre guerre...


Citation:
Vous entendez un prêche de Bardieu

"les choses sont des copies des Idées."

Mes chers amis, mes soeurs et frères, à vous, qui vivez sur terre et qui irez au ciel,

Il y a quelques jours, Bourges est tombé. Le sang, liquide de la vie, a coulé pour de nombreuses personnes et, aujourd'hui, c'est par dizaines, voir une centaine de corps qui ornent les fosses communes. Les uns diront "foutaises, ce n'était que des lâches", mais ils auront tord. La mort frappe sans distinctement de courage, de lâcheté, de privilège ou de rang.
Le message de Dieu sur ce point est très claire. Mais plutôt que copier les idées et le livres des vertus, regardons plutôt ce qu'il y a dans nos coeurs. Car nos sentiments ne sont rien d'autres que l'empreinte du Tout Puissant sur nos âmes. Je vous invite un instant à écouter vos coeurs. Que dit il ? Que ressent il ? Une réponse s'impose : de la peine. A la vue de ces dizaines de cadavres, frappés, mutilés, dont l'odeur épouvante jusqu'à Sancerre, l'âme ne peut qu'être qu'horrifié et transmet à l'esprit plus qu'une idée : la pitié.

Ne regardons pas ces morts comme de vagues copies de choses qui était avant de la vie, mais comme des êtres qui vont manquer à bien des vivants.
Face à ceux qui pleurent les larmes de la douleur, j'apporte la modeste contribution, car, et je m'y engage, au nom d'Aristote et des Saints, à donner à tous les morts dans cette bataille les derniers rites.
Cette bataille doit rappeler à tous que notre âme doit être prête à la mort du corps, et, c'est mon rôle en temps que votre prêtre, d'être à votre disposition et votre écoute, surtout en ces moments de deuil et de peine. C'est aussi mon rôle que de transmettre un message de la sainte église appelant à une trêve de 15 jours. L'appel à cesser d'entasser les morts ne peut qu'être un appel de la raison et de la foi. Je prolonge cet appel, qui permettra à chacun de vivre plus en paix. Rejoignez, comme moi, les berruyers qui souhaitent la paix.

Comme ce n'est pas à la longueur d'une preche que l'on en voit sa qualité, c'est pour cela que je terminerai par vous bénir, et vous souhaiter courage au milieu de ce moment d'histoire, qui nous frappe hélas tous aujourd'hui.


Le moine avait eu des paroles de sagesse. Mais hélas, ceux qui avaient le pouvoir ne l'entendrait peut-être pas. Car le pouvoir est drogue...
En taverne, elle avait entendu les doléances de plusieurs berrichons, de plusieurs habitants de Bourges qui parlaient de quitter définitivement leur duché. Lassitude, découragement. Cette guerre qui n'en finissait pas...
Prier.


Aristote, Saint Arnvald, saint patron du Berry, j'en appelle à vous. Eclairez ceux qui nous dirigent, éclairez les hommes de pouvoir, que votre Esprit de Paix les guide et les incite à en finir avec le sang versé, avec la ruine...
_________________
Falco.
Et devant le parvis, depuis deux jours....Un autre Prêcheur tenait un discour bien différent.
Empreint d'une certaine tolérance et de la tranquille quiétude de celui qui suit du mieux qu'il peut la Voie de Dieu.

Sans les contraintes d'un Dogme figé par Rome;
Sans les interdits de pensées contraires au Libre Arbitre offert par Dieu aux hommes.

Citation:

Vous entendez un prêche de Pikattosai

"le bonheur est une forme de contemplation, que le sage doit s'efforcer d'atteindre."

Écouter la sagesse: L’Esprit Saint ne cesse jamais de prêcher . Sa sagesse nous vient par bien des moyens : à travers les Écritures, les homélies de la messe, les inspirations à la vertu, le témoignage d’un ami, ou même d’un inconnu. Dans le dogme d’aujourd’hui, Aristote nous rappelle plusieurs points, dont l’un est l’importance de garder un esprit ouvert et l’autre, d’être prêts à apprendre des autres. Les prophètes ont été persécutés par leur propre peuple, peu disposé à écouter les messagers de Dieu. La sagesse ne dépend pas de l’âge, de l’expérience ou des diplômes. C’est un don de l’Esprit Saint et il est raffermi par la prière et par une vie vertueuse.
La sagesse,c'est aussi prendre un peu de temps dans la violence des actes qui nous arrivent en pleine figure.
C'est aussi trouver une porte de sortie afin que le plus grand nombre accèdent soit à la délivrance soit à la rédemption.
La sagesse ,c'est écouter avant tout les autres,
C'est elle qui donne les vrais plaisirs
C'est elle qui les rend purs et durables
Elle peut être la force des faibles,
La sagesse n'est pas dans la raison mais dans l'amour
De mesme que les astres dont la marche est contraire à celle de nostre monde,le sage avance au rebours de l'opinion de tous.

Je vous laisse maintenant méditer sur ces paroles et si vous faites preuves de sagesse après avoir écouter ces bonnes paroles.

Qu'Aristote nous guide vers la paix et soit avec nous!


Ailleur, un homme de guerre ayant embrassé à la fois l'Aristotéliscisme Réformé et la Cause Royale songe quelques minutes à ce qui compose sa Foi..

Vous êtes Croyant...
Vous êtes tout à fait convaincu que l'Etre Divin est tout-puissant.

Vous souscrivez tout à fait à l'idée que la beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux.

Vous souscrivez tout à fait à l'idée que le bonheur est une forme de contemplation, que le sage doit s'efforcer d'atteindre.

Vous vous dites que, peut-être, l'essence des choses est dans les choses-mêmes, et leur donne forme.

Une idée étrange vous vient parfois à l'esprit, sans vous convaincre tout à fait : la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est : de l'étant en tant qu'étant.

Il vous parait improbable que l'on puisse dire que les choses sont des copies des Idées.


_________________
Vicomte de Cravant.
Lecteur Réformé
Aveugle mais pas sourdRéformé, manchot, chauve, aveugle , à marier
Bardieu


Messe du 11 septembre 1459

Officiant : père Bardieu

Sujet de la messe : la place des femmes dans notre société, aujourd'hui, y comprit dans la guerre.
Bardieu
Les cloches sonnèrent à Bourges pour saluer l'arrivée du nouveau jour dominical. Comme tous les dimanches, il était temps de célébrer le seigneur, maître des cieux, qui, dans son plus profond amour avait créer le monde.



Comme à l'acoutumée, nombreux étaient les paroissiens de Bourges à se rendre à l'église pour chanter les louanges. La famine régnait dans la ville, et les louanges avaient beaucoup de mal à sortir des gosiers secs et des estomacs vides. D'un côté, au moins, les estomacs n'avaient plus que de l'air à donner, donc, autant en profiter. Le père Bardieu arrêta de sonner les cloches, puis demanda à un des enfants de coeur de continuer à les sonner encore une minute ou deux, histoire de pouvoir continuer à rameuter les dures d'oreilles.

Il profita de ces quelques minutes de paix pour s'habiller avec les derniers parements de cérémonie. Après tout, un peu de coqueterrie ne fait pas de mal, et il n'y a pas de raison que ce privilège soit exclusif des femmes. Une fois la soutane de cérémnie mise, Bardieu se dirigea vers l'autel et commenca son appel à la prière.

Mes enfants, mes frères et soeurs,

Non, je vous en prie, ne vous jetez pas immédiatement sur le pain, vous en aurez tous à la fin, je vous en prie. Il faut attendre la communion. je sais, nous en somes tous là, mais prions d'abord.
Les plus affamés regagnèrent leurs places. Bien, je vous remercie de votre calme et e votre patience.
Aujourd'hui, je souhaite vous parler des femmes en général, et de quelques femmes en particulier. Mais pourquoi aborder ce sujet aujourd'hui ? Tout simplement car, dans le calendrier lithirgique, nous nous approchons de la fête de la sainte Boulasse. Et même si l'ambiance n'est pas à la fête, c'est mon rôle, en temps que prêtre, que de lancer ses célébrations pour réchauffer vos âmes qui refroidissent aussi rapidement que les morts devant les remparts de la ville.

Pensons à la joie, pensons à l'amour, et, mieux, pensons à nos femmes. Et c'est par deux exemples vertueux que je souhaite illustrer mon propos : Sainte Illinda et Sainte Boulasse. Deux femmes exceptionnelles, qui doivent montrer à nos femmes le courage et la force de la foi.
Mais avant de commencer à ouvrir le livre des vertus, chantons les louanges du Très Haut en récitant le crédo aristotélicien.




Retrouver ici tous les images pour une cérémonie aristotélicienne réussie à l'abbaye de Noirlac
Ysabeau
Ysabeau avait entendu les cloches de la cathédrale sonner à toute volée.
Le père Bardieu allait dire la messe.
Elle se pressa vers l'édifice, entra.
Des berrichons étaient là, le visage marqué par les privations. Attentifs, prêts à écouter le sage Bardieu qui, la veille, avait prêché sur le marché , elle gardait ses paroles en son coeur.


Citation:
"la métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est : de l'étant en tant qu'étant."

Ah... la métaphysique. cette noble et grande science qui parcourt l'esprit et la raison. Mais qu'est ce donc ? Une mystérieuse action de la sainte église pour complexifier encore plus le message de Dieu ? Une énigmatique étoile au dessus de la mer noire ? Un nouveau coktail à base de bière préparée par les moines de Noirlac ?

Rien de tel, mes enfants. Il s'agit ni plus, ni moins, que d'une façon de réflechir, de philosopher, et, ainsi, de se rapprocher des vertus et de la volonté du Tout Puissant. Et c'est ce que je suis venu vous conter, aujourd'hui.
Cette science qu'est la métaphysique se veut avant tout très terre à terre, très proche de vous, au quotidien. Cette volonté de rapprocher la parole du Tout Puissant et sa création, dont nous faisons tous partie, est une constante chez tous les clercs, quelque soit le titre ou la hiérarchie : prêtre, moine, évêque, nonce, vidame, cardinal, diacre, chapelain... tous s'appuient sur cette science pour faire avancer la connaissance afin que chacun d'entre nous puisse en savoir, à la hauteur de son envie et à l'opposé de la frustration de l'ignorance.

Car l'ignorant n'est qu'une victime, victime des temps obscurs où le paganisme régnait en maître sur les terres où, aujourd'hui, grâce aux messages d'Aristote et de Christos, la vérité divine brille. Mais, aujourd'hui, dans votre quotidien, vous vous demandez à quoi peut bien vous servir la métaphysique. Elle ne vous donnera pas du maïs ou des couteaux, dont vous avez besoin pour vos bêtes. Elle ne vous donnera pas non plus le pain, qui manque et dont le marché noir semble devenu une spécialité forte appréciée par de nombreux visiteurs de Bourges.
Mais, dans ces malheurs, il faut essayer d'y voir des épreuves. Des épreuves pour notre foi. Et c'est elle qui faut regarder aujourd'hui, à défaut de regarder notre faim et la famine décharner notre peau de plus en plus fragile. C'est la rançon de la défaite et de l'épreuve. Et la métaphysique reste le moyen le plus facile à aborder par chacun pour passer cette épreuve.

Encore une fois, je vous bénis, vous, peuple berruyer, qui endurait en silence le prix de la défaite. Ce qui vous est pruit aujourd'hui vous sera rendu au centuple au ciel. Mais, en attendant, j'appelle les autorités de la ville à utiliser la métaphysique et à faire preuve de clémence envers le peuple berruyer.


Elle s'assit sur un banc, non loin de l'autel, et récita le Credo Aristotélicien tout en pendant à Sainte Boulasse.


_________________
Lynngheid
C'était décidé depuis le domaine de Déols, aujourd'hui, remise de ses blessures, et non pas planquée comme le criait ce clampin d"extrémiste qui n'arrivait à rien, elle irait à la messe. Déjà parce que Bardieu faisait l'honneur au Berry de diriger l'office.

Elle s'habilla de blanc, oui elle avait des envies de blanc, ça se discutait pas...

Sur la route, le frais courant d'air matinal venait cingler sa tignasse en douceur. Elle fut vite rendue sur le parvis.

Pour une fois, elle ne s'attardait pas à regarder qui était là ou non et vite, alla se signer avant de prendre place sur un banc, au fond.
Attentive aux propos toujours sensés de Bardieu, elle n'en perdit rien puis récita le crédo en simples murmures. Parloter la déconcentra quelque peu. C'est vers quelqu'un de particulier que s'envolèrent ses pensées. L'effroyable nouvelle...

Elle irait le voir après l'office... Détour obligatoire, elle se devait de profiter, les grumeaux étant en sécurité avec la rouquine, y'avait pas à se poser mille quastions.



Thimothe
La vieille âme errante du seigneur de Bussy était à Bourges, afin de prendre quelques affaires dans son appartement et rendre visite à sa soeur mourante : Phedrora.
Alors qu'il comptait repartir en direction de Châteauroux, il entendit les cloches de l'Église célébrer le début de la messe.
Il se précipita avec quelques retardataires en direction de la Cathédrale. Il entra, s'assit au fond et pris en route le discours du Frère Bardieu.
Heureusement pour lui, il n'avait pas manqué le credo. Avec un voix faible, il récita :


Bardieu
La foule des grands jours commençait à affluer massivement dans la cathédrale. Fallait il y voir un signe de la ferveur des berruyers, ou tout simplement un acte de normalité auquel Bardieu n'était plus habitué depuis le début de sa sainte missione en Guyenne ? Après tout, était il anormal de venir à la messe le dimanche quand on était dans un duché aristotélicien et fier de l'être ?
En Berry, les églises figuraient comme les plus actives de France et son abbaye, en plus de produire une bière aux fines bulles tant appréciée dans tout le royaume, était le centre spirituelle le plus important après la vile éternelle elle même : Rome.
C'est d'ailleurs de cette même abbaye qu'était arrivé, il y a un peu plus d'un mois, le frère Bardieu. Livre des vertus à la main gauche, la main prête à bénir du côté droit, il se tenait au centre de l'abbatial, hésitant entre protéger un peu mieux le maigre stock de pain de l'église et la nécessité de commencer la lecture du jour, très orientée, comme à son habitude.
La force du cistercien ne venait que de sa foi, mais il fallait avouer que, lorsque l'intendance suit, tout est beaucoup plus facile. Il avait du acheter le pain fort cher et utiliser une partie des ressources de l'abbaye de Noirlac juste pour pouvoir célébrer, aujourd'hui, en la cathédrale. L'hésitation vira soudain à l'illumination lorsqu'il préféra commencer, après la récitation du crédo, bénir l'assemblée présente, comme pour la préparer spirituellement à des épreuves plus fortes au quotidien.


Saint Gabriel, archange de la tempérance, aide nous à atteindre ce pur idéal aristotélicien de juste milieu, quelque soit les événements nous entourant. Bardieu prit de la table le petit brasier, symbole du feu et s'avança. Il en profita pour donner un petit coup de pied sur un paroissien qui s'approchait trop près du pain bénit. Un petit "pas encore, mon fils", vint ponctuer son action. Lorsqu'il fut au centre de l'abbatial, il leva vers le ciel la sainte flamme et répéta les paroles rituelles.



Face à la flamme du brasier qui monte vers le ciel, que le Feu aristotélicien purifie et donne bénédiction à l'assemblée de tes fidèles venut te rendre grâce, aujourd'hui.

Pour des raisons de sécurité évidente, le manuel du parfait petit prêtr aristotélicien en déplacement mentionnait, dans son alinéa 6, qu'il fallait toujours placer le premier élément, le feu, avec le second, l'eau, non loin l'un de l'autre. 1459 est, certes, une époque faste pour l'église, mais le coût de construction d'une église est suffisamment important pour que l'on ne prenne pas de risque en les utilisant. Bardieu prit donc la petite flasque d'eau et se remit au centre de l'abbatial, non sans avoir d'abord remis en sécurité le petit brasier. Il prononça les saintes paroles.



Face à l'eau symbole de pureté, que l'Eau aristotélicienne purifie et donne bénédiction à vous tous, mes enfants, qui venaient prier pour le salut de nos âmes et la bonté de nos actions sur terre.Pendant un instant, Bardieu eut un doute. Et s'ils étaient venus tout simplement parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire : pas de travail, pas de mine, pas d'université ? Il jeta un regard suspicieux avant de demander pardon dans une courte prière pour avoir osé soupçonné de fidèles paroissiens d'une telle malhonneteté intellectuelle. Il posa la flasque d'eau et prit l'encensoir. Au tour de l'encens, maintenant. Le cistercien avait préparé à l'avance une grande quantité, car, chose rare en ces temps de disette, l'encens était plus facile à se procurer que le pain. Une épaisse fumée sortait de l'encensoir, s'intensifiant et se retractant à chaque fois que Bardieu lançait l'objet en direction de l'assistance.



Face à l'odeur de l'encens qui chasse les mauvaises émanations, que l'Air aristotélicien purifie et donne bénédiction à la ville de Bourges et à tous les berruyers. Bardieu voulut ajouter "a défaut de pain". Au moins, il espérait qu'en ce saint jour, un miracle du seigneur procurerait du pain à tous, mais c'était peu probable. Le temps de Christos était passé et, aujourd'hui, seul la foi pure pouvait permettre ce genre de miracle et, au vue de la quantité de sang versée, la pureté n'était pas dans le coin en ce moment. Allez ! Plus qu'un élément, et la bénédiction serait terminée. Il ne resterait plus, alors, qu'à continuer la cérémonie sur la lecture du jour. Bardieu reposa l'encensoir, non sans avoir avant bénit les noms d'Ysabeau, de Napolitain, de Claire, tout en ayant une prière spéciale pour Phedrora, actuellement sur son lit de mort.



Face à la pierre taillée, socle fondateur sur lequel repose toute l'architecture de l'édifice de notre Sainte Eglise Aristotélicienne, que la Terre aristotélicienne purifie et donne bénédiction à nous tous et à tous les croyants ! Saint Michel, archange de la justice, défendez-nous dans notre combat. Soyez notre rempart contre la malice et les pièges de la créature sans nom. Sainte Raphaëlle, archange de la conviction, donne la force d’exprimer notre foi en toute circonstance. Lé béndiction s'acheva par le consensuel de fin, qui marquait toute bénédiction et par le fameux "amen". Dans toute histoire, tout récit, rien n'est jamais finit tant que le amen n'est pas prononcé.

Que l'Ether aristotélicien achève lui-même ce les autres éléments ont débutés. Et que cette bénédiction permette à la quintessence divine de descendre sur Bourges, sa cathédrale, ses habitants et y demeure à jamais.
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAMMMMMMMMMMMMMMMMEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEENNNNNNNNNNNNNNNNNN. !!!!!!!!!!!!!!!


Bardieu pouvait maintenant commencer la sainte lecture du jour.
Ysabeau
Bénédiction des éléments... Il était rare que les célébrants proposent ce rite lors de la saincte messe.
Ysabeau appréciait cette symbolique des éléments constitutifs de la Terre.
Le feu, l'eau, l'air et le parfum de l'encens, la pierre dure et solide...
Elle reçut la bénédiction, pensant à son procès, aux témoins qu'elle devrait appeler pour justifier son acte. Acte qui, pour ceux qui occupaient le Berry, était impardonnable.
Elle n'avait guère d'illusion.
Mais prier... cela, elle pouvait le faire.
Elle regarda le père Bardieu... et... eut un sourire. Si elle l'appelait, lui, l'homme de Dieu, le prieur de Noirlac ?
Elle se promit de lui écrire.
Puis, un peu honteuse de sa distraction, se concentra sur la suite de la cérémonie.

_________________
Bardieu
Bardieu commença alors la lecture d'une première partie de texte. Il aimait parler de Sainte Illinda. Grande sainte cistercienne. Il aimait particulièrement sa vie, qui était un exemple pour tout aristotélicien digne de ce nom, et surtout pour les cisterciens, qui fetait chaque année le nom éternelle de cette sainte, bénit par le Très Haut. Il ouvrit le livre et y prit la page et le ton.

Pour Illinda, nulle autre place ne pouvait être celle de l’Eglise qu’au centre de la vie des paroisses. Elle considérait que trop souvent les absurdes faiblesses hétérodoxes étaient dues à une trop grande distance de la Famille aristotélicienne.
Lutter pour l’aristotélisme ne consistait pas selon elle, à ce que les clercs soient de simples représentants en allumettes. Pour elle, les clercs ne pouvaient mieux agir qu’en étant présents au coeur du problème, en étant sur le terrain pour montrer que l'Eglise est importante mais surtout qu'elle est présente.


Bardieu marqua une pause avant de commencer à commenter le passage. Après tout, il fallait bien mettre une valeure ajoutée à sa lecture, san quoi un simple diacre aurait suffit, et non un théologien de son niveau. Mais c'était un titre qu'il fallait prouver et consolider chaque jour, auprès des seuls juges d'un prêtre : ses paroissiens.
Illinda pensait, à juste titre, que notre église se devait d'être sur le terrain, près de vous. C'est aujourd'hui ce que nous essayons, nous, le saint clergé, au quotidien. Mais ce n'est pas la seule fonction que le clergé doit effectuer. La sainte église doit consacrer une partie assez importante de ses maigres moyens terrestres à essayer de mieux comprendre le message divin, pour, qu'ainsi, nous puissions nous rapprocher de Dieu et de son message.
Le clergé doit également assister les dirigeants temporels, afin que ceux(ci prennent des décisions justes et bonnes pour l'avenir des peuples qu'ils dirigent. Enfin, le clergé doit assurer le salut des âmes en priant, au quotidien. C'est le rôle des monastères telle que l'abbaye de Noirlac.

Au milieu de tout cela, son modèle de femme nous marque. Elle n'agit non pas en femme, mais en clerc. Elle voyagea énormément, commençant dans le Dauphiné, puis continuant en Bretagne, et, enfin, termina son existence dans les Flandres, où son corps reposent aujourd'hui. Son exemple montre une femme active et moteur de son époque, vers une foi plus forte, vers une espérance pour les paroissiens plus forte d'une vie meilleure.
Nouvelle pause dans le discours du cistercien. Ce n'était pas son habitude, mais il voulait marquer l'esprit des femmes présentes dans l'abbatial.

Mon deuxième exemple est... certains diraient une star interplanétaire, nous, ici, nous disons une grande sainte, tout simplement et en toute modstie. Il s'agit de Sainte Boulasse. Si cette messe est consacrée aujourd'hui au femme et particulèrement à Sainte Boulasse, c'est que nous commencons bientôt la semaine sainte en son honneur. Sa fête, en effet, approche à grand pas, le 21 septembre et nous devons la célébrer de la manière la plus joyeuse possible. Bardieu sortit à nouveau le livre des vertus et lut quelques extraits.

Citation:
C’est pas parce que la communion est gratuite, qu’il faut se moquer des fidèles et distribuer du picrate.


Vaste programme ! Mais je vous garantis que je ne vous sert que du Sancerre, et du bon.

Citation:
Si Christos n’avait pas voulu de femmes prêtres il l’aurait dit.


Nous en revenons au thème principal de cette messe. La position de la femme. Au sein de l'église, Sainte Boulasse a opposé à ceux qui penser que seul l'homme pouvait officier cette célèbre phrase. Aujourd'hui, des femmes sont évêques, cardinales. Son éminence Verty, quoi qu'en pensent ceux qui la haissent, est un exemple de la féminité au sein de l'église. Lui rendre hommage en temps que femme n'est point choquant.
Notre église est un modèle d'intégration et les abesses sont autant présentes que les prêtres et abbés.


Citation:
Je respecte les lois dictées par la foi, mais si l’Eglise refuse les femmes en prêtrise c’est pour faire plaisir aux empereurs et non à Dieu.


Il fut un temps où la femme était considéré comme l'épouse, la fidèle. Puis vint Sainte Boulasse et son message enflamma le monde de sa foi, de la clarté de ses idées, et de son attitude sainte.
Citation:
Même si ce n’est pas pour demain, un jour il y aura à nouveaux des femmes curées et même des femmes évêques...

Je ne me répeterais pas. Boulasse était vraiment une grande sainte, qui a su voir l'avenir.

Que son nom soit bénit de tous, et, surtout de toutes, car elle a montré aux femmes la voix de la vertu, de la raison, et de Dieu. Aujourd'hui, mes soeurs, vous connaissez le message de Dieu qu'il vous a directement donné. Mais à nous, les hommes, il a également envoyé le même message, que nous appliquons aujourd'hui avec ferveur.

Alléluia ! Alléluia ! Alléluia !!!!!!! et encore une fois.

Aaaaammmmmeeeeennnnnnnnn !
Ysabeau
Le père Bardieu parlait fort bien des femmes. Ysabeau écoutait attentivement. Elle était heureuse que dans la religion aristotélicienne, les femmes puissent accéder aux plus hautes fonctions ecclésiales. Elle aussi appréciait Monseigneur Verty, qui lui avait fait l'honneur insigne de la marier...
Elle sourit doucement, et répondit à la suite de l'officiant


Alleluia ! Amen !

puis se murmura à elle-même

si nous pouvions chanter Alleluia sans penser à la guerre, sil les cloches pouvaient carillonner pour annoncer la paix...
_________________
Bardieu
Bardieu montra le pain, et, par dizaine, il vit les yeux se braquait vers le pain comme s'il venait de poser plusieurs centaines d'écus sur la table, prêt à être dérobé.



Allez y, mes enfants, servez vous ! Ce pain est bénit, c'est un cadeau du Tout Puissant lui même, je vous en prie ! Le plupart ne se firent pas prier longtemps. La famine avait été si longue à Bourges qu'il fallait maintenant une période de paix et des distribution régulière de pain pour mettre fain à cette situation intenable.

Ne bousculez pas, il y en aura pour tout le monde ! Non, vous, là bas, mon fils, c'est un morceau par personne, remettez le surplus, s'il vous plaît. Non, ma fille, si votre enfant est malade et n'a pas pu venir, vous ne pourrez pas lui emmener un morceau, car je ne suis pas sur d'en avoir pour l'auditoire ici.
Falco.
Sur le Parvis, dernier Mercredi de septembre 1459

Il a parfois du temps libre.
Si on peut nommer ainsi les moments ou sa cervelle ne jongle pas avec moults données pour en extraire divers produits...De diverses qualités.

De ses années d'errance aprés la Gascogne, quand il était gentilhomme d'infortune et convertisseur d'écus volés en denrées de luxe, sa Foi était sa seconde compagne avec sa promise.
L'une , comme la passion adolescente vire au doute puis la séparation avant de la retrouver en plus jeune et plus belle.
L'autre inchangée, immuable comme un havre sur , une carte , une boussole.
La ou son esprit s'égarait dans les méandre de la foi et du sens de la vie en ces temps presques renaissants..Son coeur ligoté à sa compagne lui maintenait les pieds par terre.

Il est devenu Réformé comme un pied longtemps nu enfile une botte perdue et miraculeusement à la bonne pointure.
Il est resté attaché à Apolliine et s'est épris d'elle sans même s'en rendre compte.Comme ces choses familiéres qui démontrent leur impact sur vos sentiments quand elles sont absentes soudain.

C'est donc à la fois pour honorer sa Foi Huguenote et sa Promise qu'il décide de faire ce que font les Réformés.
Chez eux, pas de Curé ou d'evêque, pas de clergé ou de dogme.
Chacun est seul devant Dieu mais posséde le droit de partager ses Rêves et sa lecture des Livres .

Il fera donc Lecteur pour quelques instants devant la Cathédrale.
Pour tous les Aristotéliciens, qu'ils soient Romains ou Réformés, Spinoziste ou d'Averroes.


L'Eglise affirme que seul le Dogme est la Vérité.
Et que cette Vérité est définitive , à jamais.
Je vais Lire pour chacun de vous deux textes.
La moitié est extrait du Livre I des Vertus, de la Fin du Monde.
L'autre est extraite de mon coeur pour ma Promise.

Entendre ne coute rien
Ecouter peut enrichir.

"La fin des temps I: Le rêve


Moi, Ysupso d’Alexandrie, pieux croyant d’Egypte, vais vous décrire la révélation qui me fut faite en songe. Cela peut paraître étrange de considérer un rêve comme une véridique prémonition, mais la lecture de mes révélations vous montrera qu’il ne s’agit pas d’un rêve ordinaire. Je remercie d’ailleurs le Très Haut de m’avoir confié la divine mission de transmettre au monde Sa volonté."

"Elle est le songe quand le glas des épées se tait, le silence quand ni lune ni soleil ne brillent.Discrete, invisible et pourtant étreignant ma poitrine avec force à chaque fois.
Non, nulle Vérité n'est définitive et si Dieu a envoyé des Prophétes et des Rêves hier, il peut encore le faire aujourd'hui ou demain et nul ne peut deviner Ses Intentions.
Et à chaque fois que tu es absente, je te cherche , ma Promise, sans même en prendre conscience."


"Je pouvais admirer les innombrables élus, peuplant le Paradis, sur le visage desquels s’affichait la béatitude. Voyant un tel bonheur emplir ceux qui avait vécu dans la foi, je me réjouissais pour eux et espérais pouvoir les rejoindre.

Alors, j’entendis une voix dure et sereine me dire: “Ceux que tu vois ici sont ceux qui ont su gagner le Jardin des Délices, suivant la parole que J’ai confiée à Aristote. Mais sache que l’avenir ne sera pas aussi radieux pour tous”. Je compris que c’était Dieu Lui-même qui m’adressait ce divin message. Alors, les anges me laissèrent seul, en communion avec le Très Haut. “Regarde dans la flaque d’eau à tes pieds”, me dit-Il."

"Tu as la rusticité du poney et l'assise du percheron, la croupe digne d'une haquennée bretonne et ton rire fait plier les patures de peur.
Tu parles toujours avec ton corps, ton coeur, ton ventre et tes cuisses, avec la simplicité évidente propre à la nature même de la vie.
Et je suis la Mort, le Servant sinistre, la Piéce noire, l'aimant jeté dans la boite d'épingles.
J'arpente les palais, le crâne empli de murmures complexes.
Tu bois les pires breuvages et essuies ton menton dans ta manche en riant.
Qui peut décider de l'endroit ou nous devons trouver l'Amour? Qui peut meme prétendre détenir le droit de dire où il faut chercher ou non?

"Et Dieu me parla: “Vois. Ces hommes et ces femmes qui sont maintenant unis dans l’attente du jugement de leur âme. Je vous ai faits aspirant à la vertu et J’ai fait celle-ci de telle manière que si l’un d’entre vous la pratiquait, elle se communiquerait aux autres.” Je reconnaissais là l’enseignement d’Aristote. “Il y avait un but à cela, ajouta-t-il, Me servir, M’honorer et M’aimer, mais aussi vous aimer les uns les autres. Je suis la main invisible qui guide vos pas, mais nombre d’entre vous se sont détournés de Ma Parole.”

“Vous êtes jugés un à un lorsque vous mourrez, mais cela ne sera pas toujours le cas. En effet, j’ai laissé la créature à laquelle Je n’ai pas donné de nom prouver ses dires, selon lesquels c’est au fort de dominer le faible. Si, encore une fois, vous vous détournez de Moi en trop grand nombre, ce que tu as vu dans la flaque s’accomplira. Si vous oubliez à nouveau l’amour que J’ai pour vous et que vous ne m’aimiez plus à nouveau, cela sera vérité. Si Ma parole, révélée par Aristote n’est plus écoutée, Je détruirai le monde et la vie, car l’amour n’en sera plus le sens. Alors, prends garde à ne pas laisser Ma parole se perdre dans les gouffres de l’oubli.”

"Voilà pourquoi je vous révèle cela. La vertu doit guider chacun de nos pas. Chacun doit la transmettre à son prochain. Telle est la Parole de Dieu. Ne vous échappez pas de la sage voie de sa main, ou viendra le jour où le monde disparaîtra et où nous seront tous jugés !"

"Tu souris quand je gronde et rigole quand je tempête. Tu révéles mes rides quand je devrais paraitre immortel et goute ma bouche de tes lévres amoureuses quand je dois proférer de rudes sentences.
Tu es ma Promise, ma Désarmante.
Celle qui conserve l'Amour tandis que je sers le Doute.
Sans palabres ni philosophie, juste en étant toi et rien que toi.
A trop vouloir chercher des certitudes au loin on néglige parfois la seule et unique leçon qui mérite notre attention dans toute une vie.
Tu donnes autant que tu prends, et pourtant c'est toujours l'autre qui se sent plus riche aprés.
Tu es ma promise et mon garde fou.
Que ton pas sois serein et la route amusante.
A la fin seul Dieu est Juge.
Mais pour un satané gibier de potence, Dieu s'est fendu d'un ange rabelaisien.

Dieu et ma Promise, je vous aime."



Il referme son tome I du Livre des Vertus puis s'en va doucement rejoindre ses tâches en Berry.
Levant les yeux vers les sculptures de la cathédrale de Bourges puis vers les dizaines de cheminées.
Trop sont éteintes mais certaines se rallument.
Alors il sourit.

_________________
Vicomte de Cravant.
Lecteur Réformé
Aveugle mais pas sourdRéformé, manchot, chauve, aveugle , à marier
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 8, 9, 10, ..., 33, 34, 35   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)