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[RP] On the road again...*

Cleia
[De Cosne à Dijon.. c'est un début]

Peut-être l’approche du printemps.. peut-être pour ça qu’elle se réveille maintenant la brune.. ou peut-être l’ennui arrivé à un tel point qu’elle s’aperçoit qu’elle meurt sans vivre. Voilà les fabuleuses pensées qui la hantent depuis quelques jours. Combien de jours d’ailleurs ? Ca elle ne compte plus.. Quelle idée avait-elle eu plusieurs mois auparavant de poser ses bagages à Cosne ! Elle secoue la tête, ne pouvant s’en prendre qu’à elle-même. Quelques rencontres oui, des voyageurs essentiellement, ce qui ne l’aide pas à apprécier sa nouvelle vie sédentaire. Oui mais voilà, elle est revenue dans un tel état, qu’une convalescence s’imposait. La galère totale quoi. Quelques sorties, une tavernière, amusante, divertissante.. presque attachante, même si s’attacher aux gens n’avait jamais été au programme chez elle.

Et puis une visite, inattendue ou presque. Un bon samaritain, qui avait veillé sur elle, malgré elle, il y a peu. Elle n’aimait pas compter sur les autres, mais elle lui était cependant reconnaissante, et appréciait sa compagnie. Une soirée en taverne, ça parle de tout et de rien, elle n’a jamais été à l’aise dans la foule, elle n’écoute que distraitement. Mais certains mots résonnent pourtant à ses oreilles, éveillant un intérêt certain. Voyage.. Dijon.. départ.. Elle sait que le moment est venu, c’est l’occasion qui se présente à elle, repartir, recommencer, vivre. Elle hésite, mais pas longtemps, et lui demande son aide encore une fois. S’installer dans la capitale, poser ses quelques affaires, ensuite, ensuite elle verra bien.

Accords pris, liens qui se tissent malgré elle, contre son habitude. Perdue elle l’est, un peu. Etrangement elle trouve soutien auprès de l’exubérante cosnoise, Crystall. Deux mondes qui se rencontrent, décidément, cela devient une habitude, elle en oublierait presque ses premières motivations. Presque c’est le mot, ces motivations là sont sa vie, vie à laquelle elle aspire rapidement revenir.

C’est donc accompagnée de ceux qu’elle hésite encore à appeler ses amis, qu’elle rejoint Dijon avec ses quelques malles. Nouvelle hésitation à prendre possession d’une chaumière en ces lieux, elle finit par se laisser convaincre, advienne que pourra. Quelques jours pour faire le tour de la ville, quelques jours pour en apprécier certains côtés, quelques jours qui suffisent à la remettre définitivement sur pieds.

Décision est prise, le départ sur les routes est imminent, reste le choix de la direction. Choix qui varie au gré des vents, ou du sens dans lequel elle tourne sa carte, allez savoir. Proposition de voyager en groupe, elle refuse, ce n’est pas ce qu’elle cherche. Discussion à une table voisine, un soir en taverne. Ca parle de Genève, ça parle des rencontres que l’on y fait, ou plutôt qu’on espère éviter de faire. Intérêt qui s’éveille chez elle, regard qui brille. Réflexion qui s’arrête, c’est là qu’elle part, chose annoncée aussitôt, car une fois décidée elle sait qu’elle ne changera plus d’avis.

Sourire qui éclaire son visage, son avenir se dessinant peu à peu sous ses yeux. Haussement de sourcil quand Crystall manifeste son intérêt quant à un voyage dans la même direction. Valse-hésitation dans le cerveau de la brune. Voyage à deux envisageable ? Sous certaines conditions, ou concessions.. pourquoi pas, à voir.


*On the road again... : "A nouveau sur les routes"

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Crystall
[départ de Cosne........réussi...]

La jolie petite cosnoise avait retrouvé sa ville Cosne, sans joie, sans tristesse, sans rien. Une grande lassitude, une grande absence d’envie, surement due à sa visite en BA, le grand BA, le noble et fier BA.......... pfiouuuuuu quel ennui!!!!!! Bourdon oui et non Bourbon, qu'aurait dû s'appeler cette cité d'où elle n’avait été que de déception en déception.

Mais peu importe elle s’en relevera aussi douloureux que ce soit ,une Crystall de Tarbes ne baisse pas les bras, jamais.
Elle est libre et sa vie se trouve devant elle et non derrière. Elle fait donc une croix large et définitive sur ces gens, tristes à pleurer qui se complaisent de ……rien.
Crystall est une jeune et délicieuse enfant qui veut croquer la vie à pleine dent, rencontrer, apprendre, voyager, aimer enfin vivre quoi ! Pas compliqué quand même.

Donc retour à Cosne et là, que faire ?????
Que faire de cette vie ? Certes elle fait de délicieuses crepes, les meilleures de Cosne, d’un autre coté ce n’est pas trop difficile, il n’y a qu’elle qui les fait mais bon……..ça va un moment les crepes et mieux vaut les manger que les faire….non. Faut qu’elle bouge, quitte en s’en mordre les doigts peu importe, de l’air, de la nouveauté, de la vie, voila ce dont elle a envie.
Elle retrouve Cleia, qui un peu comme elle, se cherche. Alors les voila qui décident de s’orienter ensemble et de partir à la conquête ……du monde ? ..........peut être pas non, enfin pas tout de suite, mais d’aventures, autant bonnes que mauvaises, plutôt bonnes de préférence mais bon … seul Aristote…..

Alors déjà on loupe pas le départ de Cosnes, avec un sire, charmant poéte, conteur, qui nous accompagne jusqu’à Dijon, remplissant nos soirées, de rêves, d’aventures……..de questions aussi.
Nous sommes quatre et aucun, il faut bien le reconnaitre, n’est trop fixé sur ……au jour le jour, oui on pourrait résumer cela ainsi.
On arrive à Sémur, visite rapide mais cependant charmante ma foi, la Bourgogne sait vivre et même si elle semble calme, son sang rouge et chaud bouillonne, qui irrigue sa terre, à chaque instant dans chaque rencontre.

Puis Dijon. Crystall n’y a jamais mis les pieds, capitale des Ducs de Bourgogne, impressionnant, vivant, animé. Elle fait une rencontre qui la laisse rêveuse. Une ville, un royaume, où le soleil brille, où il fait bon vivre ou la vie vous bouscule à chaque coin de rue, l’Italie qu’ils ont dit………un nom qui sent bon le soleil, les chants, les rires, pourquoi pas….. mais d'abord Genève et après.......
Cleia
[Le départ.. Déjà ou enfin ?]

Peu à peu les choses se mettent en place, peu à peu elle voit ses hésitations fondre comme neige au soleil. Chose étrange que l’attachement à une personne, trop longtemps que la brune voyageuse n’avait ressenti un tel sentiment. Pourtant tout la différenciait de sa compagne de voyage, inexplicable rencontre de deux êtres qui ont des objectifs diamétralement opposés. Une tavernière extravertie, et une voyageuse qui fuit les gens, voilà donc l’étrange équipée qui allait prendre la route dès ce soir. Restait à décider de la direction, fatale question en ces temps où les frontières repoussaient chaque intrusion dans des duchés qui se croyaient ainsi protégés. Esquisse d’un sourire, douce chimère que voilà.

C’était donc la dernière soirée qu’elles passaient dans l’enceinte de la ville. Ce soir moins qu’un autre Cleia n’avait envie de rencontrer du monde, mais elle avait au moins un adieu à faire, elle l’avait promis. Encore une chose étrange dans la vie de la jeune femme, cette rencontre, cet étrange déroulement des événements. C’était la deuxième personne à approcher d’elle plus qu’elle n’en avait l’habitude, plus qu’elle ne le permettait en général. A croire que les derniers mois passés sur les routes avaient eu raison de la carapace qu’elle s’était forgée au fil des ans. Soupir d’incompréhension en y repensant, ce ne peut être qu’une légère fissure, elle en est persuadée, ou veut s’en persuader peut-être. Ou bien peut-être que ces deux personnes avaient su la toucher.. différemment des autres. Peut-être… les « peut-être » étaient finalement comme les « si », deux mots qui entraînaient une réflexion qu’elle se refusait de mener.

Se reconcentrer sur son objectif.. il était temps. Direction la ville, elle passe devant toutes les tavernes, encore et encore. Nulle trace de son amie, elle s’interroge, un peu, pas longtemps. Elle en choisit une déserte, et s’installe, l’attendant. Il n’est plus temps de douter, ni de compter sur les autres.. aucun autre. Dans quelques heures, avec ou sans nouvelles, elle sera déjà loin. Loin de tout, mais bientôt proche de son objectif, elle l’espère, elle s’accroche à cette idée, elle en a besoin.

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Crystall
Les voila parties pour une nouvelle étape. Chalon ! Bon c’était pas prévu mais l’aventure c’est l’aventure et pourquoi pas, c’est tellement plus passionnant quand ce n’est point prévu ! Un problème de taille pourtant s'impose. La Franche-Comté boucle ses portes, se vérouille de l’intérieur. Cela ne les arrange guère mais elles ont tout leur temps et surtout pas le choix.

Rêveuse Crystall repense à Dijon. Elle garde un beau souvenir d’une recontre en taverne. Un regard, une parole et le courant passe. Des échanges où se mèlent contradictions mais aussi accords sur les plaisirs, plaisir des voyages, soleil, découverte d’une autre vie, peut être plus..... Soupirs profonds et cruels, il aime ailleurs. Mais de surprise en surprise Crys fait d’autres rencontres, bien moins passionnelles pour elle et cependant remplies d’émotions, certaines douloureuses car le passé resurgit mais aussi agréables car seul le futur compte.

Dans la nuit, sa cape l’enveloppant , la capuche rabattue sur son visage, elle avance aux cotés de Cleia qui, elle aussi, affronte ses propres démons. La lune pleine, éblouissante leur ouvre le chemin et les guide dans cette campagne encore nue et impressionnante, tandis que la route semble calme.

La fraicheur de la nuit transperce en vain leurs vêtements car la marche soutenue qu’elles s’imposent les rend insensibles au froid. Une, deux haltes et les voila enfin qui, le corp transi et fourbu par cette allure soutenue, entendent le clocher de l’église de Chalon et dans les premières lueurs de l’aube, au moment où le soleil creve l’horizon et fait s’enflammer le ciel, elles aperçoivent les premières tours de la ville, ses murailles, ses flèches scintillantes sous le feu du soleil naissant, et sourire aux lèvres elles entrent dans la ville à la recherche d’une auberge accueillante. Chalon nous voilà !
Crystall
[De Chalon à......... ]

Elles avaient quitté Chalon par une nuit sans lune, froide, un vent cinglant traversait leur épaisse pelisse pour caresser leur peau parcourue de longs frissons. Pourtant il fallait qu'elles avancent, qu'elles s'éloignent le plus rapidement possible des bois, ces bois qui plus que le vent glacé leur donnaient la chair de poule. Mais ce n'était pas que le froid qui leur faisait dresser les cheveux sur la tête.

Un peu plut tôt dans la nuit, alors qu'elles avaient déjà bien avancé,les hurlements avaient résonné lugubres, effrayants, trouant brusquement le silence de la nuit. Un loup. Pas une meute, non, par chance, mais un seul est largement suffisant. Un solitaire, affamé après un rude hiver, oui un seul pouvait faire tant de dégâts. Echanges de regards inquiets, la main qui instinctivement cherche l'arme, rassurante, sans cesse en mouvement le long de la jambe, elles ne vont pas l'attendre cet invité surprise et accélèrent la cadence.

La longue plainte se fera entendre plusieurs fois, puis cessera, mais le danger reste présent. Elles hésitent à s’arrêter pour faire un feu et se réchauffer et aussi s'armer de torches qui repousseraient la bête, mais cette lumière et cette chaleur pourraient tout autant attirer des rôdeurs ou d'autres bêtes à l’affût.

Elles préfèrent poursuivre leur route et enfin respirer plus librement, quand le chant du premier coq du village qui se profile plus bas, parmi les brumes opaques, se fait entendre.
Cleia
[La route.. ses aléas.. son but..]

Elle respire de nouveau, enfin ce sentiment qui lui faisait défaut. Sentiment de liberté nécessaire à la survie de la brune voyageuse. A deux sur les routes, même si pour une fois l’objectif n’est pas dans ses habitudes. Deux, c’est suffisant, trois maximum, une des raisons qu’il lui avait fait refuser de joindre un groupe plus important.

L’adieu rapide, presque impersonnel avait été fait. La promesse était donc tenue et les portes avaient été franchies. Les deux jeunes femmes marchaient d’un pas rapide, évitant les sous-bois. Deuxième promesse tenue.. le voyage se passerait dans le calme, autant que possible. Elles avaient bien croisé quelques voyageurs, elle avait bien eu le réflexe de porter la main à sa dague, mais elle devait encore patienter.

Les frontières de la Bourgogne se profilaient enfin à l’horizon, passées sans encombre. Elles avançaient bien, la pénombre envahissant rapidement le paysage environnant. Le vert des collines disparaissait lentement, laissant place à des formes sombres qui se découpaient sur un ciel virant au noir. Le silence les enveloppait, et la brune dijonnaise d’adoption, à ses souvenirs peut se laisser aller. Trop longtemps qu’elle hésite à reprendre ses activités, c’est maintenant devenu un besoin, une nécessité, vitale presque. Ses pensées sont interrompues par un cri qui déchire la nuit. Toutes deux s’arrêtent, un instant, pas plus. Echange de regards, se comprendre sans se parler. Respiration presque retenue, elles accélèrent le pas. Ne pas se retourner, s’éloigner et gagner rapidement la ville qui ne doit pourtant plus être bien loin.

Soulagement qui peut se voir sur leurs visages fatigués quand enfin se dessinent les silhouettes des premières maisons. Enfin en sécurité, elles cherchent une auberge où se reposer. Première et seule étape qu’elle s’accordera..

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Domdom
[Dijon , quelques jours plus tôt]


Ses pas l’avaient guidé machinalement hors de la ville , traversant les faubourgs sans qu’il s’en rende vraiment compte, plongé dans les méandres tortueux de ses pensées.
C’est seulement lorsqu’il se retrouva dans cette petite clairière , sorte de combe faiblement encaissée ,au creux de laquelle chantait un ruisseau , que l’encapuché se raccrocha à la réalité.
Un regard rapide lui suffit pour confirmer cette étrange impression familière de déjà vu , déjà vécu , alors qu’il était pourtant sûr de pénétrer en ce lieu pour la première fois.

Cependant, il revoyait encore avec netteté cette silhouette féminine , sous le faible halo de lune , accroupie devant l’onde , fixant un point indéfini dans l’eau.
Alertée par le bruit , elle s’était alors retournée vers lui et lui avait souri.
Ils avaient échangé quelques mots et puis…
Le trou noir !
Le passeur d’histoires était bien incapable de se souvenir comment ça s’était fini .
Ni quand ça s’était passé , d’ailleurs .

Avait il rêvé ?
Essayant de rassembler le puzzle de ses souvenirs, il en conclut que si cette scène avait bien été réelle et vécue , elle s’était déroulée hier soir , juste après l’au revoir , ou l’adieu peut être , des deux voyageuses qu’il avait escortées , en compagnie de Colombe, sa sœur , depuis Cosne jusqu’à Dijon.

Domdom s’assit sur l’herbe grasse de la berge , bras croisés sur les genoux ,caressé par le doux soleil printanier , se laissant aller au gré de la dérive de ses songes…

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Une bannière, une tenue, un parchemin ? http://lysandart.forumactif.com/
Crystall
Genève.........hummmmm quelle belle orfèvrerie, de somptueux diadèmes, des couronnes et autres breloques.... décidément voir Genève et .... et bizarrement que d'étonnants personnages peuplent cette cité, détonnants aussi, des coupeurs de tête patentés, des convois presque exceptionnels, et puis des pêcheurs gentils, aimables ahhhhh mais pas Genevois !! et des morceaux de poissons peu loquaces.
Mais ce n'était qu'une halte enfin pour la p'tite cosnoise bien décidée à visiter le royaume et traverser ses frontières.

Mais Crystall est triste. Elle quitte sa compagne des grands chemins pour courir l'aventure vers le soleil, la mer.......le chianti et tutti quanti.

Seulement avant de faire la belle en agitant ses jolies mains pour créer des liens, la haute chaîne montagneuse s'impose à eux. La contourner, la traverser, la flatter pour qu'elle leur offre un voyage agréable. La troisième solution est de loin la plus attirante, mais cependant la moins probable.

Alors petits soupirs de notre belle aventurière et................et nouvelles déceptions, nouvelles défaillances leur groupe s'amenuise, le doute s’installe, "j'y vais, j'y vais pas, j'y vais, j'y vais............oui j'y vais. Tom attend le récit de mes exploits inénarrables, accompagné d'une bouteille de ce vin italien qui fait chanter les coeurs juste avant les corps et parfume de soleil, ceux qui y trempent leurs lèvres.

Alors elle s'installe confortablement près du lac sompteux de........ non pas de Genève et se lance avec le plus grand sérieux dans l'étude des langues Ciao il mio nome è Crystall e vengo da.......*



* Bonjour je m'appelle Crystall et je viens de.....
Cleia
[Genève, étape décisive]

Dernières lieues qui les séparent de Genève, un froid persistant qui n’aide en rien le voyage, mais déterminées l’une comme l’autre, chacune poursuivant un but pourtant bien différent, elles franchissent enfin les murs de la cité genevoise.

Alors que pour la tavernière cosnoise, cette ville ne représente qu’une étape dans sa quête de la découverte, pour elle cela signifie bien plus. Elle saura bientôt si elle a eu raison de venir jusqu’ici, si son instinct ne l’a pas trompée, si elle a eu raison de partir comme ça d’une ville qui commençait à l’accueillir. Non ce ne sont pas des regrets, car ça cela fait longtemps qu’elle se refuse à en avoir. Aller de l’avant toujours, vivre le jour présent, et laisser le passé où il est.

Elle s’aperçoit bien vite que le problème ne va pas être de rencontrer du monde, elle a rarement vu des tavernes aussi fréquentées, bien trop pour elle. Fuir, éviter les gens mais trouver ce qu’elle cherche. Cela prendra sûrement du temps, plus qu’elle n’avait pensé, mais au final, peu importe. Rien ni personne ne l’attend ailleurs, au gré du vent sa vie se fait, elle en a l’habitude. Pourtant, les adieux avec Crystall sont moins faciles qu’elle ne l’aurait pensé. Trop ouvert son cœur encore, ça ne lui ressemble pourtant pas.. deux fois.. deux fois de trop peut-être. Des adieux de nouveau, un pincement au cœur en voyant sa pétillante compagne partir sous d’autres cieux. Resteront les pigeons, quelques nouvelles elles échangeront. Ces mêmes pigeons qui lui font garder un lien vers la Bourgogne. Bien que dernièrement ils ne soient que source d’inquiétude pour la brune voyageuse. Elle le sait en proie à quelques tourments, une tristesse contre laquelle elle ne peut rien. Mais elle sait aussi qu’il s’en sortira, tout comme Crystall.. peut-être mieux qu’elle-même.

Pourtant entre temps, une rencontre a eu lieu. Peut-être même la rencontre attendue. Elle y croit de plus en plus. Lui, solitaire comme elle, un brin exaspérant, trop sûr de lui sûrement, mystérieux parfois. Savant mélange qui éveille en elle un intérêt certain, intérêt qui semble partagé. Des mots couverts, des échanges verbaux pas toujours chaleureux, une entente pourtant se forge au fil des jours. Une ébauche de projet..

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Crystall
Ils avait quitté Annecy, joli village, quelques rencontres, les adieux de Colombe, de Meg, quelques hésitations sur son devenir, balayées par une promesse. Mais surtout ce fameux soir, ce vendredi 13 de ce mois d’avril, resterait à jamais gravé dans son cœur, dans son âme, dans son corps. Elle le rencontre enfin, dans cette taverne au bout du royaume de France, dans ce village dont elle ignorait encore l’existence il y a cinq jours, oui elle le rencontre enfin.

Il est celui qu’elle attendait, qu’elle n’espérait peut être plus. Mais le destin peut être aussi merveilleux que cruel, il dresse des obstacles pour tester l’être peut être, la noblesse de son cœur, la grandeur de son âme ! Mais que de mots alors que seuls les battements désordonnés d’un cœur débordant d'amour ont créé cet obstacle ! Et pourquoi cet amour qui n’attend que cela, jaillir et pénétrer au plus profond de celui qui provoque le cataclysme, devrait être refoulé, ignoré, proscrit ? Comment empêcher les battement fous d'un cœur en émoi, le sang qui bouillonne dans des veines gorgées, le besoin de plonger dans le regard de l'autre et de s’y noyer ?

Ses scrupules la feront longuement hésiter, rester à Annecy ou partir pour l’Italie. Mais elle a fait une promesse. Elle ne se pardonnerait jamais si par malheur, ses deux compagnons devaient pâtir de son absence. Bien sur Hugues est fort et il la protégera, cependant une épée supplémentaire ne peut être qu’un atout face à des enragés, ou même des loups affamés comme ils en rodaient tant. Elle se souvenait encore des paroles de la jeune femme à Genève, « à trois cela sera bien plus sécurisant » et loin de se douter de ce qui allait lui arriver, elle avait accepté de se joindre à eux.

Pourtant au départ d’ Annecy elle sait qu’elle ne fait pas le bon choix, et qu’un être ou plusieurs en souffriront, mais une promesse est une promesse.

C’est donc par une belle fin d’après midi, qu’ils quittent Annecy, le soleil brille encore sur les montagnes aux sommets enneigés et l’air est bien moins frais que ces derniers jours. Ils ont prévu en conséquence pour ce voyage provisions et vêtements fourrés car la route sera dure. Hugues mène le canasson, pendant qu'elles, grimpées sur le dos du cheval, se délectent du paysage fabuleux. Par moment, le postérieur douloureux impose une halte ce qui leur permet de se dégourdir et à la pauvre bête, de se reposer.

Mais le chemin devient de plus en plus étroit et longer les précipices vertigineux n’est pas une mince affaire. Une ou deux chutes de cailloux leur ont déjà causées de belles frayeurs, surtout quand le cheval s’est cabré et que Hugues a du faire appel à tout son sang froid pour éviter qu’il ne verse dans le ravin, heureusement à ce moment elles avaient décidé de marcher sur le chemin.

Puis brusquement le temps tourne, un vent du nord vient leur glacer l’échine, alors qu’une tempête éclate bruyamment. Ils trouvent refuge dans le renfoncement d’une haute paroi tandis que les grêlons semblables à des cerise s’abattent violemment autour d’eux. Le ciel obscurci est déchiré par d’incessants éclairs et la foudre vient frapper l’unique arbre devant eux. La fin du monde, l’apocalypse, les mains sur les oreilles pour ne plus entendre le fracas du tonnerre, le visage dégoulinant des larmes du ciel, ils assistent à ce qu’ils pensent être leur fin, tant les éléments sont déchainés. Puis aussi rapidement que l’orage a éclaté, le calme revient, ne laissant subsister qu’une pluie encore forte et un vent qui soulève quelques cailloux.

Hésitants, ils décident pourtant de poursuivre leur route, quitter leur minuscule abri afin d’en trouver un autre qui au moins leur permettra d’allumer un feu pour sécher leurs vêtements trempés et les réchauffer par la même occasion.

Puis une fumée, droit devant eux, les attire et fait se dessiner un léger sourire sur leurs visages épuisés. Ils découvrent alors, le miracle de la nuit, la Taverna del Barona, un lieu magique dans cet endroit perdu, un havre de paix et de vie. Ils s'installent autour d'une table de bois, usée par le temps, tout près de l’atre qui les réchauffe, un verre de vin brulant devant eux. Ils observent alors, amusés et curieux, les voyageurs italiens parler avec tant de chaleur et tant de gestes et qui comme eux ont trouvé refuge dans cette vallée d’Aoste.
« Grazie Mille Taverna del Barona, Miracolo della notte » *

*" mille mercis Taverne del Barona, Miracle de la nuit"
Aileron
[Genève, un nouveau départ ?]

Un retour à la vie, un retour depuis l'enfer lunaire ou presque, est-ce réellement facile ? Une question qui mérite d'être posée, et à laquelle Aileron commençait à avoir la réponse. En fait, il s'en était toujours doutée, depuis sa fuite de Bourgogne, pendant toutes ses années d'errance, de vagabondage, dans des contrées qui n'avaient laissé aucune trace dans sa mémoire. Juste la sensation d'avoir marché, encore et toujours, ne mangeant que peu, ou pas. Ces années avaient laissé des traces, tant physiques que mentales. Son ancienne musculature, plutôt développée vu la vie qu'il menait, avait presque disparu, laissant la place à des jambes frêles, des bras maigres, des pectoraux absents.

Il était toujours dans ce triste état lorsqu'il s'était finalement décidé à, peut-être, renoué avec son ancienne vie. Première étape, bien entendu, Genève, phare de l'aristotélicité, où il finit par arriver, à la nuit tombée, discrètement. Il s'y faufila sans bruit, sans croiser âme qui vive, et choisit la première masure en ruines venue pour y passer la nuit. De l'espérance à la réalité, il y a souvent un monde, et l'on ne s'en rend compte qu'une fois que la réalité nous tombe dessus. Genève a changé, sans lui bien sûr, et il ne s'y sent pas vraiment à sa place. Les sorties se font rares, hormis pour aller au marché acheter une maigre pitance, un petit morceau de viande dure, ou pour se rendre à la mine. Double avantage que la mine : gagner le minimum vital pour survivre, et reprendre quelques muscles grâce aux efforts accomplis.

Car l'ancien sicaire, toujours sicaire dans l'âme en tout cas, n'a pas perdu de vue son objectif. Reprendre des forces, et repartir sur les routes, prélever l'impôt léonin, recommencer comme au bon vieux temps, lorsqu'il parcourait les chemins en compagnie du Pio, de Nimgly, ou de sa défunte Reginae. Mais repartir seul...

Il finit par se décider, et pousse la porte d'une taverne, d'où il ne tarde pas à faire fuir une demoiselle, ce qui le fait sourire doucement. Il y a des choses qui ne changent jamais finalement. Puis quelques rencontres, des visages familiers, qui ne croient pas à son retour, ou avec difficulté. Peu importe au final, peu importe qu'on le croit ou non, il est là, et c'est tout ce qui compte pour lui.

Et puis... une rencontre peu agréable, une forte tête, solitaire et silencieuse, qui lui donne parfois l'impression de voir son reflet au féminin. Il se surprend à lui faire une proposition, ayant presque oublié qu'il pouvait tenir une conversation civilisée plus de quelques minutes, et se surprend d'autant plus à revenir en taverne le lendemain, puis les autres jours, quand il a un peu de temps. Les provocations sont à l'honneur, mais l'important est ailleurs... Il va pouvoir repartir sur les chemins d'ici peu, il l'espère vraiment, et ne se prive pas de jauger de la rencontre faite, pour être sûr de son choix, pour ne pas faire d'erreur. Tout calculer, tout analyser, comme il l'a toujours fait, ou presque.
Cleia
[Genève encore.. oui mais..]

Les jours passent, se ressemblent, se traînent. Elle s’occupe, dans les champs, gagner de quoi survivre, passer le temps. Les soirées quant à elles se colorent chaque jour davantage. Un rituel presque, admis d’un commun accord, sans qu’un mot n’en soit prononcé, sans qu’aucune promesse ne soit faite. Une taverne, pas toujours la même et peu importe laquelle du moment qu’elle ne fourmille pas de monde. Elle sait que s’il n’y est déjà, il ne saurait tarder. Etrange complicité qui se noue chaque jour avec plus de force et de complexité.

C’est sur la route de l’une d’entre elle que ce soir là la trouve un piaf encombré d’un long message. Elle s’arrête et déroule le parchemin, s’éloignant de la foule genevoise, trouvant refuge près du lavoir désert à cette heure tardive. Elle plisse le nez, perplexe en lisant les lignes qui défilent devant ses yeux. Loin des contes murmurés et des mots échangés encore quelques jours plus tôt, presque distant. Malheureux, indécis, probablement, insondable sûrement. Elle hausse les épaules en soupirant, ce courrier ne répondant en rien aux interrogations qu’elle lui a faites quelques temps plus tôt. Mais peu importe, c’est sûrement mieux comme ça, la page se tourne, c’était écrit d’avance. Repliant la missive entre ses doigts elle reprend le chemin des tavernes, qu’elle rejoint rapidement. Elle en choisit une, au calme. Il n’est pas encore arrivé, tant mieux. Elle en profite pour griffonner une réponse rapide, plus grand-chose à dire de toute façon.

Son pigeon s’envole à peine vers la Bourgogne que la porte de l’établissement s’ouvre dans un grincement. Esquisse de sourire en le voyant la rejoindre, yeux qui se posent sur la piètre tunique qu’il porte encore. Nul besoin de commentaire, il a suivi son regard et râle avant même qu’elle n’ait ouvert la bouche. Seuls dans la taverne, leur projet est encore abordé. Elle impatiente de repartir, lui a encore besoin de reprendre des forces. Ils se jaugent, s’évaluent sans cesse, plus ou moins ouvertement. Genève est animée, les rues grouillent de passants, pourtant aucun pour venir les déranger. Leur affaire avance donc, sans réellement rencontrer d’obstacle, tellement leur vision de la chose se rejoint.

Elle, le taquine plus que de raison.. lui la pousse sans cesse dans ses derniers retranchements. Le plaisir qu’ils prennent tous deux à ces joutes verbales croît de jour en jour, en même temps qu’ils apprennent à se connaître. Pas un ne laissera l’autre avoir le dessus, peut-être cela qui fait fuir les rares personnes s’aventurant à venir les saluer. D’autant que les rixes vont crescendo, et les regards se font de plus en plus explicites. Elle sait qu’elle joue avec le feu, et pas n’importe quel feu. Reste à savoir lequel se brûlera en premier.

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Aileron
[Genève encore, toujours...]

Mine le matin, mine l'après-midi, et on recommence le lendemain, puis le surlendemain, encore et encore. Deux seules récompenses dans la journée, le morceau de viande qu'il pouvait s'acheter grâce à son maigre salaire, qu'il engloutissait rapidement, le déchiquetant avec entrain, et surtout la soirée, le moment de repos, où ses jambes fatiguées pouvaient reprendre des forces, ses muscles douloureux se soulager en restant assis à ne rien faire. OU du moins, ne rien faire jusqu'au moment, souvent proche, où il se décidait à aller en taverne. Il n'avait pourtant jamais véritablement été un grand adepte des tavernes, s'en faisant plus souvent chasser qu'accueillir avec bienveillance et chaleur.

Mais là... Déjà, il s'agissait de Genève, alors lui, Aileron, ancien Primus du Lion de Juda, sicaire des origines, il ne pouvait se faire chasser, tout de même, cela aurait été le monde à l'envers. Et puis... Il y a une autre raison, différente, inhabituelle, incohérente même, avec lui, ce qu'il est, son caractère, sa nature profonde. Mais tout le monde ne peut être toujours logique et suivre la même ligne sans jamais dévier.

Petit coup d'oeil rapide dans les différentes tavernes, peu ou pas de monde qu'il connaît, haussement d'épaules avant de poursuivre sa route, d'un pas lent mais décidé, jusqu'à la taverne où il la croise le plus souvent, la taverne municipale. Ombre d'un sourire qui se dessine sur son visage basané quand par la fenêtre il voit sa silhouette familière se découper, occupée à il ne sait quoi, et d'ailleurs peu lui importe. D'un geste assuré il pousse la lourde porte de la taverne, la refermant aussitôt derrière lui, même s'il sait que personne n'osera venir les déranger, comme d'habitude.

Et comme d'habitude, leur premier sujet de conversation est sa pauvre tunique, miteuse, et surtout bien trop courte, cachant à peine les attributs de sa virilité en temps normal. Grommellement, râlement, ronchonnements, et quelques amabilités plus tard, et ils peuvent discuter du projet qui les réunit, qui les a rapprochés, tout autant que leurs caractères semblables, bien que particulièrement difficiles. Les détails de leur projet sont vite réglés, seule la patience doit être de mise désormais, dans l'attente de son accomplissement.

Mais ni l'un ni l'autre n'ont envie de rester sagement à se regarder dans le blanc des yeux, et les petites piques s'enchaînent, les provocations se multiplient, les défis apparaissent. Il la sent réceptive et pousse un peu, cherchant à voir jusqu'où elle peut aller, et peut-être aussi jusqu'à où il peut aller lui-même. La tunique finit par être soulevée, pour une question de vigueur, de vérification, visuelle tout du moins. Petit sourire devant son trouble, qu'elle n'arrive pas à cacher malgré ses efforts pour le faire, mais satisfaction personnelle de courte durée, car le retour de bâton est violent, plus violent que le premier assaut.

Chemise qui se délace, qui s'entrouvre, qui s'ouvre, qui s'écarte, regard qui s'y perd, les pensées qui s'envolent, première étape de la surprise. Le regard reste fixe, alors que la distance se réduit, encore et encore, pas le moindre geste n'est esquissé, comme pétrifié. Une main soudainement aventureuse, des frissons au gré de ses mouvements, des réponses bafouillées, première fois sans doute que cela lui arrive, deuxième étape de la surprise.

Qui a dit que les soirées en taverne à Genève étaient monotones et sans surprises ?
Crystall
[Italie, la Vallée du Piemont.......pour commencer]

Ils avaient quitté la Vallée d’Aoste tôt, après cette soirée unique dans cette auberge isolée du monde et le ciel clément leur offrait une belle journée pour traverser la vallée du Piemont. Entourée de ses sommets alpins, elle offrait une vue plongeante sur ses vastes plaines où plus haut s’étendait le somptueux Lac Majeur, qu'ils ne contourneraient pas, pas le chemin. Le soleil les accompagnait et le voyage aurait pu, aurait du être des plus agréables si, la petite cosnoise n’avançait pas au hasard, ne sachant plut trop où se situait son chemin.

Ces derniers jours avaient bouleversé profondément sa vie, même si elle tentait de penser fortement "NON rien n’a changé", le oui revenait férocement. Alors elle devait bien se l’avouer que plus rien n’allait, dans sa jolie p'tite tête, dans sa vie dans son cœur, son petit cœur jusqu’à ce jour si tranquille, qui dormait simplement et bien son petit cœur venait brusquement de s’éveiller en fanfare et n’arrivait plus à se calmer, résonnant, tambourinant, battant, prêt à exploser sous cette avalanche d’émotions, sensations, passions, perditions, bref toutes ses choses, ces sentiments, dont elle ignorait l'existence, jusqu’à ce que sa main douce se pose sur la sienne, que ses yeux plongent dans les siens pour s’y noyer, elle s’était retrouvée subjuguée, tétanisée……. désespérée.
Devait-elle s’en plaindre ? Par Aristote non bien sur, elle découvrait l’amour avec un A majestueux, ce sentiment unique, magique qui la laissait impuissante à orienter sa vie dans le bon sens, ce sentiment extraordinaire qui lui faisait perdre pied sachant cependant qu’il lui faudrait regagner la surface un jour prochain. Elle suivait donc sagement, le cœur en vrac, sachant pertinemment qu’elle aurait du rester à Annecy puis rejoindre Cléia qui lui manquait car à qui confier ses peines, ses angoisses, sinon une amie.

Ils atteignent Alessandria au cœur du Piémont. Cité charmante où comme chaque soir avec Hugues, ils étudient la carte usée qu’ils étalent sur la table préparent leur route du lendemain, abusant du vin que leur offre les généreux italiens.
Puis une charmante compatriote carcassonnaise leur fait connaitre un armateur italien qui se propose de les conduire à Mantoue sur son joli bateau voguant sur les eaux calmes du Pô. Crystall applaudit !!! Elle adore le bateau….oui enfin, elle est surtout grisée par le vin. Ils sacrifieraient donc Parme, mais seraient plus vite à Vérone puis Venise. Tope là mon ami !! C’est bien parti pour le bateau. Rendez vous donc à Lodi où le navire les attend. Mais le maire prenait femme le soir même, le vin avait coulé à flots et notre armateur l’avait goûté à profusion !!! Pourvu qu’il se souvienne………..
Arrivés à Pavia "la Città dell'amore", ville des plus agréable, où les habitants se mettent aux enchères afin d’offrir quelques écus à leur belle cité, ne parlant que musique dans les auberges, n’hésitant aucunement à dévoiler leur source.
Un soir, après une douloureuse méprise, ils rencontrent un Seigneur italien qui leur narre Vérone, ses châteaux uniques, ses alentours, ses auberges accueillantes, ses vins goûtus, et ses gâteaux à ne pas rater…….. les…?... enfin les spécialités de la région à base de maïs et de…….. de… d’autre chose, le tout, habilement cuisiné, étant fort prisé des voyageurs. Ils passent une seconde nuit dans les belles auberges de Pavie où Crystall laisse ses rêves Ô combien agités, la guider dans sa nuit.
Cleia
[Genève.. ses tavernes.. ses nuits..]

Ne pas perdre le contrôle, ce sont les mots qu’elle martelait dans sa tête, se les répétant, encore et encore. Les tissus qui dévoilent ce qui ne devrait l’être en ce lieu, les regards qui se posent là où ils ne devraient. Juste un peu, pas plus, elle n’est pas du genre à céder si facilement. Alors pourquoi ou comment en quelques mots il arrive à la faire sortir de sa réserve, pourquoi vouloir à ce point lui prouver qu’il se trompe.. A ne jamais savoir faire profil bas, à toujours vouloir jouer à la plus maligne, elle finit par le perdre ce contrôle auquel elle tenait tant.

Le discours dévie, suivi de près par les gestes. Les corps se rapprochent, les gestes s’enhardissent, les mots se font de plus en plus rares. Ses résolutions déjà envolées, bonnes ou mauvaises d’ailleurs, elle se laisse aller, toute résistance annihilée face à lui. Le lendemain, elle n’y pense pas, seul l’instant présent compte, loin des sentiments, loin de ce qu’elle a connu jusqu’à présent. Profiter, se laisser aller, comme il le lui demande. Oublié le lieu où ils se trouvent, ils sont seuls, et sont déjà allés trop loin pour s’arrêter. Les défis se succèdent, auxquels elle refuse de se défiler. Son foutu caractère une fois de plus.. sûrement.

Elle se laisse même surprendre, à trop baisser sa garde. Agréablement certes, mais ça elle se refuse à le montrer de suite, bien qu’il s’en aperçoive bien vite. Elle se maudit de bafouiller ainsi, s’en veut presque, lui en veut à coup sûr. Ses yeux brillent en le regardant, il veut jouer, ils vont jouer. Surprise à lui rendre, il peut y compter, et ce sans attendre. Défi supplémentaire, relevé avant d’être posé. Le troubler, plus encore qu’il ne l’a troublée elle. Un sourire se dessine sur son visage, plus proche de lui elle ne peut être. Le distraire d’abord, chose aisée comme elle a pu déjà le constater. Lacets qui se dénouent un peu plus, premier sens.. la vue.. gagné.. ne pas lui laisser de répit, le deuxième sens entre en action.. le toucher.. gagné aussi.. vite, trop vite presque.

Regards qui se croisent, les paroles deviennent inutiles. Les caresses se font plus précises, les mains peu à peu remplacées par les lèvres, première fois qu’elle ne se plaint pas de la longueur de sa tunique. Première fois aussi qu’elle ne passe pas son temps à le chercher de quelques piques bien senties. Tournure inattendue des événements, mais aucun des deux ne s’en soucie à cet instant. Profiter, mot clé de la soirée, mot dont ils goûtent toute la saveur, avides d’en découvrir tous les sens.

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