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Lors de mon retour en Guyenne, je fais un arrêt à Bordeaux pour un rendezvous incertain...

[RP] Retour redouté ... Pointe d'espoir dissimulée

Mayouche
[31 mars, Laudes]

Elle avait franchi les murailles de la capitale. Seule. Jessi était partie la veille.

La guerre - ou ses conséquences plutôt - les avait réunies... et les voilà qui rentraient en Guyenne à nouveau séparées. Littéralement et figurativement. Mais cette fois-ci, c'était différent. Il y avait une blessure qui s'était rouverte, une blessure profonde et douloureuse. C'était plus qu'un simple malentendu d'histoires de coeur et autant May appréciait Jessi, autant elle n'arrivait pas à effacer l'image de sa soeur décédée chaque fois qu'elle la voyait. Elle allait se mettre à croire que toutes ses amitiés seraient maudites décidément...

Ce matin-là, May avait choisit de prendre une chambre d'auberge un peu à l'écart. Comme elle l'avait fait à Blaye, les deux jours précédents. C'est qu'elle n'avait pas spécialement envie d'être de retour, ni d'être remarquée.... et certaines auberges dans cette ville recelaient des souvenirs dont elle pouvait se passer.

Mais bien qu'elle soit revenue en Guyenne à reculons, c'est emplie d'une once d'espoir qu'elle arrivait à Bordeaux. Le rendez-vous avait été donné il y a plusieurs semaines... Ainsi, l'once d'espoir était que cette personne s'y trouve encore.

Mais d'abord, le repos, ensuite la recherche. Elle prit donc possession de sa chambre, laissa ses affaires près du lit, posa une enveloppe dont le seau de cire était brisé sur le secrétaire et s'étendit, habillée, sur la couverture. Le sommeil ne tarda pas et quelques minutes plus tard, Mayouche s'évadait vers ses rêves...


Edit: en tête
Mayouche
[31 mars, Sexte]

Elle avait finalement dormi toute la matinée et s'était réveillée alors qu'un rayon de soleil, qui avait réussi à se faufiler entre les 2 bouts de tissus qui formaient le rideau de sa chambre, lui titillait les yeux.

« Mais quelle paresseuse je fais décidément.... » se dit-elle.

Elle se leva et pencha la tête pour se regarder un instant... Non seulement elle avait toute la saleté du voyage sur ses habits, mais ils étaient maintenant froissés. Génial. Un regard vers son bouclier et son épée non loin... Il lui faudrait s'en occuper aussi, depuis le temps. « Plus tard ». Pour le moment, elle fit une rapide toilette. Heureusement que le propriétaire des lieux avait disposé une cruche d'eau et une cuve. Une fois la toilette terminée, elle enfila sa houppelande et, de ses doigts, repeignit ses cheveux. Là, elle se sentait mieux.

Puis, ses yeux se posèrent sur la lettre déposée sur le secrétaire. Oui?.. ou non?


Edit: en tête
Mayouche
[31 mars, Vêpres.... ou un peu après]

Elle referma la porte de la taverne de l'Irlandais. Elle n'était passée que pour signifier à Jessi qu'elle était arrivée sans encombre. Elle l'avait vue par la fenêtre, alors qu'elle retournait du pigeonnier, passant par la ville pour se rendre jusqu'au port et profiter de la douce brise et du coucher du soleil.... Elle vit aussi sur son chemin, la Sirène ainsi que les noms inscrits à côté de "propriétaire" et de "tavernier" ... ou tavernière en l'occurrence. Un doute s'installa. Elle poursuivit son chemin.

Une fois arrivée sur les lieux, elle passa d'abord à côté du bureau du chef du port. Il y était inscrit que c'était Kateyll. Elle s'arrêta un moment, repensant à tout ce que cette femme lui rappelait. Leur amitié, Horizon, Narvath... Tant de passé qu'une fois encore, la guerre effaça d'un simple revers de main. Un soupir, un léger hochement de tête et May poursuivit son chemin jusqu'aux quais. Elle s'assit sur une caisse qui traînait non loin et fixa les grandes voiles de l'Élizabeth. Tiens, mais qu'arrivait-il à Dragonet? Elle n'avait plus entendu parler de lui ... Il fallait se renseigner. Dans quelques jours, un autre bateau s'ajoutera .... Et ses yeux se promenèrent jusqu'à ....

… un second bateau ? Mais ne lui avait-on pas dit qu’il devait rentrer dans quelques jours ? Il faut croire qu’elle avait été mal informée. D’un coup, elle se leva. Sûrement, la compagne serait présente et May ne voulait surtout pas être, une fois encore... celle de trop! Ils se rencontreraient ailleurs, mais pas lors de son débarquement. Ça, non.

Ainsi donc, elle fit demi-tour et retourna sur ses pas en direction de la place du village, où elle choisit une taverne pour siroter une bière… et calmer ses nerfs qu’elle n’avouait pas être tendus.

C'est une fois rentrée chez l'Irlandais à nouveau que ses doutes furent confirmés. Pourquoi était-elle encore étonnée? N'allait-elle pas s'habituer un jour?


Tavernier! Une choppe de bière, et que ma choppe ne reste jamais trop longtemps vide j'vous prie!

Edit: en tête
Mayouche
[31 mars, Complies]

Ça touuuurne. Elle était étendue et commençait sérieusement à le regretter. D'être étendue, pas d'avoir autant bu. Vous la qualifierez de molle, de couarde ou de je ne sais quoi d'autres, mais elle s'était réfugiée dans la boisson. Par crainte ? Par inquiétude ? Pour s'évader ? Toujours est-il qu'elle l'avait fait. C'était son exutoire, exutoire qu'elle n'avait pas visité depuis des lunes.

Elle l'avait vu ce soir, et le reverrait le lendemain. Et sûrement le surlendemain si l'envie lui prenait. Cela devait faire des mois, sinon un année, que cela n'était pas arrivé. En général, ils se croisaient un jour et chacun partait dans sa direction le lendemain.

Que faire?

Deux options s'offraient à elle. Et chacune de ces options se concrétiseraient selon plusieurs sous-options.

Que faire?

Premièrement, réussir à traverser de l'autre côté de cette nuit. Une étape à la fois hein.
Jessilisa


[1 er Avril ... Journée âpre ]

    L'avant-veille ,elle était arrivée seule .Non pas qu'elle ne voulait plus escorter son amie mais celle-ci était fatiguée du long voyage depuis Vannes .
    Des jours de marche qui les avaient épuisées toutes deux sans parler d'une discussion au début du voyage qui avait entachée leur amitiée à leur insu.
    Le voyage s'était ensuite passer dans le plus grand silence car Jessi ne pouvait faire autrement que respecter le choix de May .
    Elle savait ce qu'elle endurait rien que par sa présence à ses côtés mais elle ne pouvait se résoudre à la laisser voyager seule pour autant aprés ce qu'elles avaient endurées ensemble ... c'était impossible pour Jessi .
    Elle passa donc seule cette journée qu'elle aurait aimer passer avec lui ...mais même ceci n'avait pas été possible ...
    Il y a des moments ou rien ne se concrétise comme on l'aurait souhaiter ..

    La veille.
    Elle s'était réveiller aux aurores , la nuit avait trop agitée par des songes plus que désagréable . Dormir ou éveillée rien ne changeait son état de moral .
    La journée serait sûrement aussi fade que la première mais non ... May était arrivée et elle s'était rapidement présenter dans la taverne ou Jessi se désaltérait d'une choppine de bière pour lui signifier sa présence et son état mais repartie tout aussi vite à quelconque affaires.
    Ce qui importait pour Jessi c'est qu'elle était entière ce qui rendit sa journée plus gai malgré ce qui la rongeait ; puis la question qui s'ensuivit par la suite maintenant que son amie était arrivée à bon port c'était quitter la ville de suite ou non vue que plus personne n'avait besoin de ses " services " ou de sa personne .
    Quoique peut-tre que le lendemain les choses pouvaient encore changer ....
    Elle se donna donc cette chance .

    Le jour dit.
    Cette fois pas de réveil car impossible de fermer les yeux depuis ce qu'elle avait hier soir , c'était beaucoup trop à son coeur parée de glace .
    Depuis le pére de son enfant personne n'avait su autant lui donner le sourire ni faire fondre cette parure avec autant d'aisance .
    Qu'importe la vision tournait en boucle lorsque l'aubergiste vint frapper à l'huis pour lui remettre un pli .
    C'était ... lui ? Non évidemment on pourquoi le serait-ce ! Apres hier soir c'était impossible , décidémént l'amour ne rends que les gens sots , la tête blonde n'avait sûrement pas finie d'en baver ....
    Non c'était elle ... May !
    Elle lui donnait rendez-vous le soir-même en taverne pour discuter .
    Aprés tout elle ne pouvait pas aller à l'encontre de ce rendez-vous donné par son amie car cette fois aprés cette discussion il était sure qu'elle quitterait la ville sans se retourner .

    L'aprés-midi se passa donc dans une taverne choisie au hazard " l'Auberge Rouge " ou elle vida verre aprés verre lentement entre deux conversations plus ou moins intérssantes et eu même la joie de retrouver une vieille amie qui revenait d'un voyage naval : Sam la carotte comme elle aimait se faire nommer puis Zephyre qu'elle avait appris à apprécier pour ce qu'elle dégageait malgré ses tendances à virevolter partout un vrai vent de folie cette femme !
    La journée allait enfin toucher a sa fin mais les "hips " dus à l'excés d'alcool ne faisait que commencer ...

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Mayouche
[1er avril, jour de folies pour certains, jour de renouveau pour d'autres]

La journée s'était déroulée calmement, après un réveil quelque peu âpre; il fallait subir les conséquences d'une soirée bien arrosée. Heureusement, elle en avait vu d'autres, et des bien pires que ça. Ainsi, elle passa la plus grande partie de sa journée au bord du lac. Ayant pris quelques collations avec elle dans un panier - du pain, une gourde d'eau et quelques fruits - elle s'était installé contre un arbre et avait divisé son temps entre lire un livre, qu'elle s'était procuré chez un marchant ambulant lors de son voyage de retour, et observer la nature qui l'entourait. Le lac de Bordeaux lui était très riche en souvenirs, souvenirs de plusieurs natures d'ailleurs.

La journée tirait enfin à sa fin, la rapprochant de son rendezvous avec son amie. Elle était désormais dans sa chambre à se rafraîchir avant de sortir vers la grande place, là où elle pourrait revoir Jessi et peut-être arranger les choses.

Les deux amies se retrouvèrent donc à l'Auberge Rouge, mais très vite elles eurent de la compagnie. Elles durent donc se retrouver dans "un ti coin perdu" et purent enfin discuter. Mais là aussi, elles furent interrompues par un homme, le (bientôt ex?) maire de Bordeaux. Très vite, elle se retrouva à lui prodiguer un conseil, elle qui était là pour Jessi en fait.


« Au lieu de regretter, tâchez d'agir de façon à ne rien regretter... C'est mon conseil. »

Un conseil que très vite, elle réalisa qu'elle-même ne mettait pas en pratique. « Note to self: je dois tâcher d'agir de façon à ne rien regretter .... » Et son attention fut tout de suite après reportée sur son amie. Leur discussion fut courte mais alla droit au but: May souffrait encore du décès de sa soeur et cela lui prendrait certainement quelques temps avant de pouvoir se remettre du fait que Jessi ait pu être indirectement responsable de sa mort, leur amitié n'était pas terminée mais elle ne pouvait être comme avant tout de suite. May enchaîna en disant que la guerre étant ce qu'elle est, le passé serait chose du passé ... éventuellement. Elle laissait ainsi la porte ouverte à une éventuelle réconciliation complète. D'ailleurs, ne pouvaient-elles pas s'écrire lorsqu'elles se sépareront?

La conversation se conclut alors que May regarda Jessi dans les yeux et lui dit:
« Tu es une amie fidèle Jessi, quiconque t'a dans sa vie est chanceux. »
Jessilisa


    [1er Avril ... Le Rendez-vous ]

    La nuit commençait à poindre son nez et les ''hips"se glissaient entre deux mots alors que la blonde conversait avec Sam .
    Les retrouvailles entre ses deux-là étaient toujours aussi joviales , Sam était un peu follette dans son langage que Jessi ne comprenait pas toujours mais qu'importe elles s'appréciaient toutes deux et il n'était pas toujours nécessaire de parler pour aimer une personne .
    La journée avait été longue malgré la sucession de verres qu'elle avait descendue toute l'aprés-midi , elle n'avait qu'une hâte , voir son amie May et disparaître le plus vite possible , avec ou sans ''hips'' .

    Finalement May vint au rendez-vous dans la taverne "L'Auberge Rouge " , mais l'échange qui devait se faire dans le brouhaha des conversations des personnes présentes n'était vraiment pas l'idéal et elles décidérent de changer de lieu pour l'auberge ''Un'tit coin de Paradis" .
    La conversation débuta mais fut à nouveau interrompu par une autre présence le futur ex-maire de Bordeaux , celui-là même qui ne faisait qu'accentuer l'envie de quitter au plus vite la ville à la tête blonde.
    Il se mit à l'écart et elles purent ensuite poursuivre l'échange qui au fil des phrases soulageait Jessi .
    Un conseil lancé *« Au lieu de regretter, tâchez d'agir de façon à ne rien regretter... C'est mon conseil. » que Roderick pouvait ne qu'entendre et la conversation se finit par une phrase qui ne pouvait la toucher que profondément malgré ce qui s'était passer.
    « Tu es une amie fidèle Jessi, quiconque t'a dans sa vie est chanceux. »
    Jessi lui promit ensuite de lui écrire même si sa tête était sous les effluves de l'alcool consommé puis elle quitta l'auberge la laissant seule avec lui : Roderick .
    Elle ne savait guére si elle allait écouter ce qu'il avait envie de dire ou prendre la route immédiatement ...

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Mayouche
[3 avril, « Au lieu de regretter ...]

... tâchez d'agir de façon à ne rien regretter. »

Cette phrase... Elle s'entendait dire cette phrase en boucle dans sa tête depuis 2 jours. Surtout après avoir fait la guerre, avoir vu des amis et des ennemis tomber sous les coups, d'avoir fait tomber certains sous ses coups, d'être passée à 2 doigts de tomber elle-même... Maintenant, plus que jamais, voulait-elle profiter au maximum de la chance qu'elle avait d'être encore en vie. Sans regrets, sans remords, sans "Et si?"...

Cette phrase répondait à son « Que faire? » d'il y a quelques jours...

C'était aujourd'hui qu'elle se dénuderait, qu'elle se dévoilerait, quitte à se montrer vulnérable. Aujourd'hui. Mais pas comme les autres fois, elle serait vulnérable, mais pas fragile.

Aujourd'hui, elle serait nue, mais pas dévêtue.
Aujourd'hui, elle serait transparente, mais pas invisible.
Aujourd'hui, elle serait forte, mais pas invincible.
Aujourd'hui, elle foncerait, mais sans se heurter...

... « Ne m'en veux pas... ».


[...]

Tendresse, paroles, frissons, paroles, douceur, paroles ...

[...]

« Je ne t'en veux pas... »

C'était maintenant cette phrase, ainsi que les suivantes, qui jouaient en boucle dans sa tête. Quelque chose - un instinct, un pressentiment, qu'en savait-elle - alimentait ce peu d'espoir qui subsistait en elle. Elle se rappela une certaine discussion qu'elle avait eu avec la Dukez Cholet ... et prit une décision ...
Mayouche
[9 avril, Jour de Pâques]

C'était inconditionnel. Depuis 1457, elle faisait le même cauchemar, bien que la date exacte ne soit pas la même, le moment restait le même, la Grande veille de Pâques:

Remparts de Marmande, siège Périgourdin, près d'elle se trouvait Valériane, sa mère adoptive, et elles étaient flanquées d'autres défenseurs marmandais, Clytie, alors mairesse de Marmande, inclus. Ils ne devaient pas attaquer, c'était la trêve pascale... Mais ils attaquèrent. Bientôt, ils se retrouvaient sur les remparts. Coups d'épée, cris ... May brandissait son bâton - téméraire dira-t-on, mais pour elle c'était du courage. Elle put en repousser quelques-uns, grâce à des coups bien placés, les autres esquivèrent. Jusqu'à ce qu'elle sente la déchirure. Puis les coups, qui se succédaient. Aveuglée par la douleur, affaiblie par tout ce sang perdu, elle brandissait son bâton et rompait l'air autour d'elle. Chacun était occupé à défendre la ville, le Duché, à défendre sa vie. Puis le vide... La chute ... Celle qui contribua à ce qu'on la laisse pour morte jusqu'au matin. Celle qui la réveillait chaque année, au son du cri sa mère adoptive
« MAYYYYY! »

En sueurs, elle se remémorait la suite. Ils avaient vaincus. Ils avaient repoussés l'attaque, mais elle avait failli y laisser sa peau. C'était son baptême de la guerre. Elle se rappelait la suite, la propagande: « Ils ont attaqué lors de la trêve pascale! Ils ont attaqués la petite Tribun, ils s'en sont pris au plus faible! » Chaque année, c'était la même histoire.

Ce matin-là, May était restée quelques instants couchée. Elle avait pris le temps de repenser aux récents évènements de sa vie ainsi qu'à la lettre qu'elle avait rédigé la veille. Elle avait décidé d'attendre avant de la remettre au destinataire, ayant rédigé multiples versions... Et la nuit avait porté conseil. La nuit avait confirmé le sentiment de May. Elle savait quelle version remettre.

Lettre en main, elle entra dans la Sirène. Drykern - comprendre : le destinataire - était là, en compagnie d'une revenante. Clytie... Clytie était là, même chevelure rousse remontée en un chignon bien serré, mais dont elle laissait quelques mèches s'échapper, même houppelande blanche... C'était la même. Quelle coïncidence intrigante; si May avait su qu'il suffirait de rêver d'elle, peut-être aurait-elle tenter plus tôt de le faire... Elles ne s'étaient pas laissées sur la meilleure des notes, ainsi la complicité qu'elles purent échanger tout de même cet après-midi là étonna May, agréablement. Une autre chose que la guerre pouvait vous faire, permettre de se détacher de choses futiles et de regarder vers l'avant. Vouloir oublier le passé. May s'était dit, à ce moment-là, que la dernière fois qu'ils étaient réunis tous les 3 au même endroit, c'était au mariage de Clytie. Mariage pour lequel elle a été témoin pour la rouquine et où Drykern, qui était présent, n'était que le CaC de Guyenne, inconnu pour May, et rien d'autre. « Les choses ont bien changé ... » s'était-elle dit, se gardant de tout commentaire pour ne pas mettre Clytie mal à l'aise à l'évocation de son mariage raté. Oui, les choses étaient différentes. Clytie était maintenant l'inconnue pour May, et Drykern était ... l'ami. Ironie?

Quelques mots échangés, quelques taquineries communes envers Drykern, un sourire complice entre elles.... Et Mayouche devait déjà partir. Une bise à Clytie, la lettre remise à Drykern, elle quitta la taverne, des sentiments mixtes s'enchaînant en elle.

« Car parfois, il suffit d'un moment, de quelques paroles ou d'un geste pour que l'on change complètement de perspective... »
Drykern
[29 avril, "Et vogue la galère..."]

Cela faisait maintenant trois mois que Drykern était rentré en Guyenne pour terminer les travaux d'un hôtel particulier laissé près d'un an à l'abandon. L'hôtel... c'était bien la dernière chose à laquelle il pouvait encore se raccrocher, tant son avenir lui semblait plus incertain que jamais. Et pourtant, six mois auparavant, son futur semblait tout tracé avec une déesse Niortaise rencontrée lors de son exil. Mais la déesse était mystérieusement retournée dans l'Olympe sans laisser de traces, et il lui fallait essayer de se reconstruire, sans elle. Après quelques mois d'errances, il avait donc décidé de retrouver bon gré mal gré ses racines Guyennoises, tout en se donnant l'illusion de faire quelque chose de sa vie grâce à l'aménagement de sa luxueuse résidence Bordelaise.

L'avantage, c'est que la Guyenne ne manquait pas de volontaires pour le délivrer de sa solitude. L'inconvénient, c'est qu'il fallait bien faire un choix à un moment, et cet idiot n'avait pas su se décider à temps. Ou plutôt, il n'avait pas su le dire, et ça lui avait fatalement pété à la tronche. Mais il fallait croire que la solitude lui allait plutôt bien, finalement. Car malgré une mélancolie toujours latente, résultat d'une tornade agitant toujours son cœur et ses neurones, il parvenait à afficher une certaine bonne humeur grâce aux diverses retrouvailles faites ces derniers jours. Toutes des femmes, bizarrement...

Et quand une belle donzelle à laquelle il tenait lui demandait quelque chose, le bougre avait toutes les difficultés du monde à refuser, bien qu'il avait fait d'extraordinaires progrès en la matière depuis ses dernières déceptions. Alors quand Mayouche lui fit part de son désir de faire une petite escapade sur les flots, le Capitaine du Black Baccara ne put qu'imposer une condition : qu'ils ne voyagent pas seuls. Histoire de s'assurer que la croisière reste purement amicale... Et puis fallait payer le ticket aussi, ce rat n'allait quand même pas offrir le voyage ! D'autant que maintenant que May avait donné de sa personne en buvant une "délicieuse" bouteille de Crapaud-Gnôle pour convaincre Millie de partir avec eux, il restait encore au Capitaine à obtenir de la part de la mairie l'autorisation d'embarquer, le foncet étant la propriété de Bordeaux. Après avoir cherché Zephyre en vain durant quelques jours pour lui faire part de son projet et lui demander un peu d'aide, il se résolut à trouver un moyen plus direct en envoyant un pigeon à Ombres. Alors qu'il attendait patiemment la réponse de la mairesse de Bordeaux, il se promenait discrètement dans les hauts-lieux de la capitale, telle une ombre dans son mantel gris. De toute évidence, un léger vent de changement soufflait, une lueur d'optimisme dans le marasme dans lequel était enfoncé le duché depuis trop longtemps. Cela éveillait au moins sa curiosité à défaut de réveiller son appétit et son envie, mais... La tentation de demeurer un peu plus longtemps en Guyenne alors qu'il comptait voyager après la croisière était bien là, juste... Pour voir, être là cette fois-ci, au moins.

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Mayouche
[2 mai, Laudes, Jour J]

                  « Le bateau c’est la liberté, pas seulement le moyen, d’atteindre un but. »
                  (Extrait du Tamata et l’alliance)
                  - Bernard Moitessier

Il y a presque exactement 1 mois, elle arrivait à Bordeaux. Elle aurait dû se trouver en Champagne ou en Lorraine en ce moment, mais la vie - certains diraient « le hasard », d’autres « le destin » - en avait voulu autrement. Bien des évènements s’étaient déroulés depuis le 30 mars. Plusieurs émotions habitèrent la brunette, plusieurs changements se firent en elle aussi. Comme si le retour en Guyenne lui avait confirmé certaines choses et lui avaient permis de faire le deuil de certaines autres. Malgré les mauvaises nouvelles apprises récemment, elle se sentait mieux avec elle-même. Le mal de vivre qui l’habitait à son arrivée s’était transformé en joie de vivre. Et ce malgré ….

Malgré le manque dans son cœur. Et, certainement, dans son corps…

Mais elle ne voyait plus ce manque de la même façon. Ce n’était plus une fatalité mais une promesse de possibilités. Quelles qu’elles soient. La vie … « le hasard » ou « le destin » avait trop bien fait les choses. Exactement 1 an depuis leur aventure, dans cette belle ville de Bordeaux, et ils s’y retrouvaient aujourd’hui, sans rien planifier. Ils gardèrent contact malgré les différents évènements qui occupèrent leur vie respective, qui auraient pu justifier un bris de contact définitif. Elle avait été présente dans sa vie à lui dans des moments clés, et pareillement… Ce n’était qu’une question de temps avant qu’ « il » n’en prenne conscience; elle en était désormais certaine notre Mayouche. Ils étaient faits pour être dans la vie l’un de l’autre.

En gros, la Mayouche d’aujourd’hui 2 mai était bien différente de celle du 30 mars. Et Dieu qu’elle aimait comment elle se sentait.

C’est donc avec ces pensées en tête que la brune marchait dans la ville endormie Bordeaux, sa besace à l’épaule, et chaque main tenant la poignée d’un bagage contenant ses affaires. Même le Soleil n’était pas encore levé… ou presque. Arrivée au port, accueillie de multiples odeurs – poissonneuse, salée ou … autres – elle put voir les quelques premiers rayons à l’horizon. Des marins non loin s’affairaient déjà. La vie reprendrait bientôt son cours. Mais elle ne sera pas là. Le temps sera suspendu pendant quelques jours. Ils vogueront sur les eaux de la Garonne et ne se soucieront guère plus de ce qu’ils laissaient derrière. Du moins, c’était son objectif. Donner un thème au voyage : Carpe Diem … tout en laissant les soucis derrière.

Arrivant sur les quais, elle marcha en direction du Black Baccara et croisa l’Élizabeth. « Tiens … Je ne me suis jamais renseignée… Je demanderai à Dry, il semble assez bien renseigné sur les affaires mondaines. » pensa-t-elle. Une fois devant le foncet qui lui ferait office, ainsi qu’à ses amis, d’habitation pour les prochains jours, elle prit quelques instants pour fermer les yeux et prier Aristote, lui demander de veiller sur eux et à ce que le voyage se passe bien. Car malgré toute sa bonne humeur, toutes ses résolutions, la Mayouche tremblait presque de nervosité. C’était son premier voyage en bateau et elle ne savait pas trop à quoi s’attendre. Elle était nerveuse, excitée, craintive… Un tourbillon d’émotions l’habitait quant à ce voyage…

Une fois la prière conclue d’un « Amen » murmuré tout bas, elle embarqua pour le début d’une toute nouvelle aventure…

_________________
--Mayouche.
Mayouche a écrit:


[23 mai, Adieu Guyenne]

« Amen »

Ainsi Mayouche concluait la prière qu’elle adressa à Aristote alors qu’elle s’éloignait de Bordeaux… probablement pour la dernière fois, avant un long moment tout du moins. Il y a encore quelques jours, ce départ aurait été heureux, son cœur aurait été léger et un sourire aurait étiré ses lèvres. Attention, elle était toute aussi heureuse de quitter, mais son cœur n’était pas aussi léger qu’elle l’aurait souhaité et aucun sourire n’étirait ses lèvres. Elle était pensive. Mais à quoi pensait-elle?

Ces derniers jours, elle avait vécu comme dans un rêve. Littéralement. Jamais n’aurait-elle espéré vivre la moitié des évènements qui meublèrent ses dernières journées… et soirées… et parfois même ses nuitées. Mais ils étaient réels. Tous. Attention, elle ne se faisait pas d’illusions. Elle savait parfaitement qu’il ne fallait pas y lire plus que ce que les faits eux-mêmes représentaient. Mais depuis une vingtaine de jour, elle vivait selon l’adage « Carpe Diem » … Et une chose mena à l’autre… Et voilà.

Mais alors, pourquoi pas de sourire? Pourquoi le cœur n’était-il pas léger?

Une déclaration. Une danse. Et ... un baiser. Cela résumait bien sa dernière soirée dans la capitale, qu’elle avait passée en compagnie de celui qu’elle croyait être simplement un ami. Elle avait bien compris, alors qu’il lui déclarait sa flamme, qu’il en était tout autrement. Et l’invitation qu’elle lui avait lancée au début de la soirée, de venir la rejoindre à Saintes, prenait désormais un sens tout autre. Surtout qu’il lui assura qu’il viendrait. Après tant de temps, serait-il possible qu’elle passe enfin à autre chose? Honnêtement, elle n’en savait rien. Et elle lui avait dit, elle lui avait raconté, elle lui avait avoué. Tout. Et surtout qu'elle ne pouvait rien promettre. Sa règle première n’était pas l’honnêteté pour rien. Il lui promit qu'il viendrait quand même, en posant une seule condition qu’elle trouva tout à fait acceptable.

Ainsi elle quittait Bordeaux pour entamer un nouveau chapitre dans sa vie… chapitre qui commençait avec un énorme ……. «
? ».

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