Larouquine

La rouquine est tapie dans un coin, toute recroquevillée, les mains noircies par plusieurs jours de mine sont posées sur le fer , se chauffant sur les dernières chaleurs d'une lanterne éteinte...
Les esgourdes bien ouvertes, les yeux arrondis et les narines exaltées, elle ne perd miette du spectacle qui s'offre à elle, c'est qu’elle en voit du beau monde rassemblé.
On s’apostrophe, on se glorifie, on se jouxte, on se brave, tout cela entre gens de bonne famille.
La Rouquine est au firmament.
Elle en oublie le grondement de son ventre, les tenues de ces nantis sont un régal des yeux et les senteurs qui s‘en échappent permettent, sans concession, de lui faire oublier qu‘elle sied en plein caniveau, où la puanteur est omniprésente.
Puis se redressant, elle attrape sa besace. Elle en extirpe le fruit, son labeur de la veille et unique repas.
Elle se chuchote
Aujourd’hui, il semblerait que tu as le droit d’en prendre deux, allez la rousse, le spectacle d‘icelieu ne va pas te nourrir…On se l’aurait dit…Y’aurait plus de gueux…
Un dernier regard vers la belle assemblée, petit rire sarcastique mais léger pincement au cœur sur sa propre existence en ce monde qui aurait dû être autre, elle hausse ses frêles épaules et sans mot dire de plus, elle s’en retourne au verger…
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Les esgourdes bien ouvertes, les yeux arrondis et les narines exaltées, elle ne perd miette du spectacle qui s'offre à elle, c'est qu’elle en voit du beau monde rassemblé.
On s’apostrophe, on se glorifie, on se jouxte, on se brave, tout cela entre gens de bonne famille.
La Rouquine est au firmament.
Elle en oublie le grondement de son ventre, les tenues de ces nantis sont un régal des yeux et les senteurs qui s‘en échappent permettent, sans concession, de lui faire oublier qu‘elle sied en plein caniveau, où la puanteur est omniprésente.
Puis se redressant, elle attrape sa besace. Elle en extirpe le fruit, son labeur de la veille et unique repas.
Elle se chuchote
Aujourd’hui, il semblerait que tu as le droit d’en prendre deux, allez la rousse, le spectacle d‘icelieu ne va pas te nourrir…On se l’aurait dit…Y’aurait plus de gueux…
Un dernier regard vers la belle assemblée, petit rire sarcastique mais léger pincement au cœur sur sa propre existence en ce monde qui aurait dû être autre, elle hausse ses frêles épaules et sans mot dire de plus, elle s’en retourne au verger…
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