Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 9, 10, 11   >>

[RP] A sept lieues de Mende, à vue de bottes...Randon

--Kassimir
[Fin du mois de juillet 1461]

Le temps était cette fois à la chaleur ardente. Le vieux Kassimir s'était réfugié derrière les épais et hauts murs de Randon, dont l'intérieur conservait une fraîcheur bienfaisante. Il souriait, heureux des dernières nouvelles reçues, laconiques cette fois, mais nul besoin d'en ajouter davantage :

Citation:
Mon bon Kassimir,
Si le Très Haut continue de nous sourire, ce n'est plus qu'affaire de jours avant mon retour en Lengadoc.
Transmets le bon jorn aux serviteurs qui sont restés dans la place et mes pensées au senher Salvaire.

Boulga


Il s'emploierait à préparer un petit festin pour le retour de la petite fille prodigue.
Boulga
[Premiers jours d'août, 1461]

Après avoir fait le tour de ses affaires au village, Boulga parcourut les sept lieues qui la séparait du castel de Randon.
L'émotion fut vive en chemin : fouler à nouveau cette route où elle était passée tant de fois l'année précédente et qu'elle connaissait si bien, effaça d'un coup les neuf mois qui venaient de s'écouler, pendant lesquels elle était allée au bout du monde.

Partir si longtemps n'avait jamais été prévu, et si on le lui avait dit avant qu'elle ne prenne le bateau, à coup sûr elle n'eût jamais osé se lancer dans l'aventure. Mais un engagement était un engagement. Et neuf mois étaient bel et bien passés.

Le castel était si calme qu'on le croyait endormi. Boulga entra, chercha des serviteurs, en trouva quelques--uns au repos, puis entreprit de se familiariser à nouveau avec les lieux. Elle espérait autant qu'elle redoutait de croiser à nouveau son senher.

_________________
Boulga
[Le bel au bois veillant]

Fin de l'août 1461.
Boulga se préparait à un nouveau voyage, qu'elle espérait d'agrément cette fois, et bien plus court que le précédent, et moins lointain. Elle allait voir ses amis Bourguignons.
Elle n'avait pas revu le senher Salvaire depuis son retour. Elle avait fouillé dans la chambre seigneuriale et n'y avait pas trouvé les dernière lettres qu'elle lui avait envoyées, depuis la fin du printemps. Elle avait demandé aux serviteurs où il faisait retraite, mais aucun n'avait su répondre. Elle avait alors écrit, ou s'était déplacée jusqu'aux monastères voisins, puis plus éloignés, cherchant une trace, mais aucun ne semblait avoir accueilli de bel&blond double baron. Ni de bel&blond tout court.
Salvaire d'Irissarri, SON Senher Salvaire, s'était volatilisé. Le Très Haut avait-il envoyé une nuée pour l'arracher aux yeux de tous ? Etait-il mort au détour d'un chemin ou au pied d'un arbre, sans secours ? Dévoré par les bêtes ? Dépouillé par des paysans ? Non, non, ç'aurait été atroce, et elle ne se résoudrait jamais à cette pensée.

Néanmoins, elle résolut d'en avoir le coeur net et de mener une battue avec quelques paysans costauds. Forêts, ravins et précipices alentours seraient leur premiers lieux de recherche.
Cela dura des jours.
Une après-midi, alors que Boulga s'arrêta au bord d'un ruisseau pour se désaltérer, aussi exténuée que sa monture et ses compagnons, elle avisa ce qui ressemblait à une cabane, plus loin, en hauteur, entre arbres et rochers.


Ah ! mestra ! on est chez l'ermite de la forêt.

Attendez-moi là

Ordonna-t-elle a la mini troupe.
Elle laissa sa solide monture et avança prudemment, écartant quelques buissons épineux au passage, achevant de ses mains, ses bras et ses vêtements dans la petite ascension et espérant trouver l'ermite charitable qui connaissait la région et l'aiderait dans sa quête. Dans les histoires de chevaliers, les ermites étaient totjorn charitables, pieux et aidaient les voyageurs perdus.
La cabane semblait vide et s'appuyait contre une roche escarpée. Elle était faite de pierres sèches et de branches convenablement taillée. Elle cachait une petite caverne un peu sombre, fraîche. Boulga dut s'habituer au peu de lumière avant de deviner quelques traces évidentes de vie, mais aucune âme qui vive. Elle ressortit et contourna le logis de fortune.
Derrière, une petite clairière baignée de la douce lumière orangée d'un été finissant. Dans la clairière, un homme en habits simples et large chapeau s'affairait, courbé vers la terre. Il cultivait son jardinet avec ardeur.
Boulga l'appela :


Lo bonjorn, messer ! Que le Très Haut vous garde ! Il parait que vous êtes un bon ermite ? Sauriez-vous m'aider ?

L'homme redressa d'abord la tête en un mouvement vif qui frappa immédiatement Boulga, tant il lui était familier. Son coeur se mit à battre à tout rompre. Ses lèvres articulèrent "je-té-de-mè-che", mais aucun son ne les franchirent.
Il se leva et déploya sa haute taille lentement, retira son chapeau et secoua sa chevelure d'or.


Dona ?

Senher Salvaire !

Lui-même, en personne, en chair et en os, en bonne santé, l'air serein et parfaitement heureux. Il sourit et dit simplement :

Je fais pousser mon jardin.

...

Boulga ne repartit que le lendemain. Ce qu'ils se dirent et firent, elle le garde pour elle et nous n'en saurons pas davantage.
Mais elle était si profondément ébranlée qu'elle avait perdu son sourire, malgré qu'elle ne se sentît pas le moins du monde malheureuse. Avant de quitter l'ermite, elle Lui dit :


Je vais tenir Apcher et Randon, pour quand vous reviendrez...

Car elle voulait y croire encore. Sa voix hésita cependant :

Il fait froid l'hiver, savez.

Elle fit quelques pas et porta la main au vélin des Vertus qui ne quittait plus son sein depuis un an.

Le Très Haut vous garde !

Et elle rentra à Randon.



nb : bien sûr avec l'accord de JD Salvaire. Merci à lui pour m'avoir fait confiance sur le devenir de son personnage ^^

_________________
Lahire
[Sur la route de Randon]

Le nain poussiéreux et poisseux, fredonnait :

"Sur la route de Randon (bis)
Y avait un omenon (bis)
Et qui cassait (bis)
Des tas d'cailloux (bis)
Et qui cassait des tas d'cailloux
Pour mettre sur l'passage des roues.
..."


En chantant cela, il donnait des coups de pieds dans la gravasse, soulevant la poussière.
Si on l'entendait, tapis sous son grand chapeau et sa cape, on le voyait à peine, petit et couleur de terre.

Il faisait peine a voir...

_________________

Galerie Salvaire - Mestre Pintor - Rue de la Harpe -Paris
Boulga
Boulga ne se hâtait pas de rentrer. Malgré cela, et malgré aussi sa petite taille, elle avait bon pas, jambe solide et vive. C'est sur la route qu'elle entendit chanter, devant elle, et que certains accents réveillèrent de nouveau des souvenirs.

Se pourrait-il que le Très Haut... hum hum... Pardine ! ce serait deux coups de théâtre en deux jorns ?

Elle pressa le pas et scruta la route :

Mestre Lahire ? Mestre Lahire ! Est-ce vous ?

Elle n'osa pas ajouter : "je ne vous vois point, où êtes-vous ?"
Mais si c'était bien lui, elle difèrerait son départ pour la Bourgogne.

_________________
Boulga
[Le lendemain]

Mestre Lahire ? Fait.
Bagages ? Faits.
Mules ? Faites.

Restait un courrier d'importance destiné à dona Absynthe, alors Commissaire au Commerce du Lengadoc. Peut-être saurait-elle l'aider :


Citation:
Adissiatz dona Absynthe,

j'ai promis à l'un de mes amis de l'aider à hauteur de mes moyens dans la construction d'une caraque de guerre qu'il a commandée au Lengadoc, et pour laquelle il a passé un accord en bonne et due forme lors du dernier mandat comme coms de frère Arthurcano.
Son nom est Don Querques, marquis de Granvela (ig : Querques). Vous devriez trouver son contrat dans les archives, mais dans le pire des cas, comme il est actuellement à Montpellier, il doit avoir son exemplaire sur lui. Autrement, il m'en avait fait parvenir une copie il y a plusieurs semaines, afin que je réunisse les matériaux.

Mes questions sont les suivantes : le Lengadoc a-t-il les matériaux nécessaires pour commencer la construction ?
J'ai pour ma part en ma possession 65 stères de bois coupées dans la forêt de Mende : puis-je les confier au Comté à fin qu'ils servent à la construction ?
J'ai également 26 pelotes de laine : peuvent-elles avoir la même destination ? Ou alors le Comté peut-il servir d'intermédiaire avec mestre Abazigal, le tisserand d'Alais avec lequel je m'étais mis d'accord pour lui faire fabriquer des voiles.

Je dois partir dès ce soir de Mende pour la Bourgogne, ayant déjà différé plusieurs fois mon départ.
Si le délai est trop court pour que nous fassions affaire, je trouverai un autre moyen d'aider Don Querques. Mais si vous y consentez, je trouverai bien un moyen de vous le revaloir.

Que le Très Haut vous garde
Boulga

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 9, 10, 11   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)