Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9, 10, 11   >   >>

[RP] A sept lieues de Mende, à vue de bottes...Randon

Lahire
Le Nain avait veillé tard... La nuit, la chaleur de l'été, les odeurs de saison et il faut bien le dire, le sujet du tableau et la beauté de la muse, l'obnubilait tant et tant, qu'il ne pensait qu'à ça !

Même dans la mine, au plus profond de la noirceur de la carrière de pierre, il y pensait, crayonnait a même la roche... Et il faut bien dire que cela enchantait même ses compagnons, avoir des muses dénudées un peu partout sur la roche...

Toujours est il, qu'il passait tout son temps avec son tableau, lui parlant, comme faisant la cour et la flattant.

Au final, il cria :

Ahhh Sort de ma tête Sainte Colomba !!!!


Au petit jour du matin de ce dimanche, alors que les cloches sonnaient l'appel a la messe (bonne augure pour un tableau religieux), on pu entendre une grande râle de contentement au sein du château de Randon !

HeééééééHooooOOOOOOOOO



Et le nain resta là prostré dans le noir, offrant la tableau aux premiers rayon du soleil dominical.
_________________

Galerie Salvaire - Mestre Pintor - Rue de la Harpe -Paris
Salvaire_d_irissarri
[Plus tard, forcément]

Les mots ne suffisaient plus. Le choc, l'illumination, la sensation de voir le monde s'agrandir, de connaitre enfin des émotions jusqu'alors ignorées, d'entrer dans le domaine inconnu de la beauté pure. Le bel et blond baron, muet donc, mais les larmes aux yeux, laissait aller son regard sur la toile. Découvrant ici une couleur, là une profondeur, ailleurs un sentiment. Il était submergé par l'émotion de la découverte de ce que pouvait produire sur l'âme humaine l'expression d'un artiste. Peinture, musique, poésie - chaleur, douceur, bonheur - Une porte s'ouvrait devant lui, celle d'un monde jusque là ignoré et qu'il devinait le sien.

Après un long moment de silence, il se tourna vers l'homme attentif à ses côtés.


Mestre pintor ! Je ne sais que vous dire. Votre talent surpasse tout ce qu'il m'a été donné à voir jusqu'à ce jour.C'est un éblouissement ! Un ravissement !

Je vous veux en ma mesnie, messer Lahire, tous les jorns que fait le Très Haut, près de moi. Faites ce que vous voulez, peignez ce qui vous plait, commandez vos couleurs, vos pinceaux, demandez ce que vous voulez, vous l'aurez !
Gite, couvert, couvertures même car l'air est frais sur la Margeride à la tombée du soir.



Il se baissa pour se tenir à sa hauteur et ses yeux se firent suppliants :


Vous n'aurez plus à vous soucier de rien. Votre art seul compte à présent. Peindre, exprimer par votre art les émotions de l'homme ! Quel merveilleux don vous a fait le Très Haut ! Je suis en grande admiration devant votre talent, vous le voyez bien. Et vous offre ma protection et vous ouvre ma maison. Vous restez donc ?


Et sa question était plus une affirmation qu'une demande tant il était certan que l'homme n'avait d'autres souhaits que de passer le reste de sa vie en simple abnégation, consacrée à son art et aucune autre envie matérielle, de quelque nature que ce soit...
_________________
“ Se ne vos pas sentir la fret, te cal minjar un caçolet ”
Boulga
Boulga était partie un peu trop tôt le matin pour avoir vu l'oeuvre achevée, mais elle avait croisé dans Mende le senher Salvaire encore tout ébloui.
Par Deos, ce devait être bien belle oeuvre ! Sans perdre le nord, avant de remonter au castel, elle lui avait demander où il souhaitait exposer les deux tableaux.

Dans la grande salle d'accueil, pardine !


Très bien, dans la grande salle d'accueil.
Plus elle s'approchait du castel, et plus la petite émotion qui lui étreignait le ventre par moments se faisait pressante. Le coeur se gonflait, le dos frissonnait, le souffle était un peu plus court, mais baste, pas le temps de s'arrêter à ces détails. Impatience et appréhension mêlée.
Elle découvrit le tableau dans une grande chambre à l'étage, là où elle avait posé et poussa un profond soupir.
Les paupières closes de Colomba, qui semblait dormir paisiblement, mais dont la pose racontait avec quelle ferveur elle s'offrait. Et l'intensité du regard de Sylphael. Bel et blond, la mèche flamboyante comme un rayon de soleil.
Elle resta quelque temps en contemplation, silencieuse.

Puis, hélant des serviteurs, fit descendre le tableau.


Voilà ! ne l'abîmez surtout pas ! Il doit aller dans la grande salle en bas, je descends, je vais voir où celui-là et l'autre seront les mieux mis en valeur.

Pendant l'opération, Boulga se se demandait comment elle remercierait à titre personnel mestre Lahire.
Et c'est ainsi qu'un peu plus tard, le senher des lieux et son intendante offraient à tous les regards une leçon d'aristotélisme bien particulière.

_________________
Lahire
Il se faisait tard, le soleil s'en allait et tirait les ombres fort loin !
Lahire aimait cette heure, il s'arrangeait toujours pour arriver avec l'astre du jour dans le dos, ainsi il éblouissait les passants et avait une ombre immense et cela le ravissait, lui le nain d'avoir ombre de géant.

Ne voulant, vu l'heure tardive, déranger le seigneur, la muse et ses gens, il se fit discret et monta directement à l'atelier que Senher Salvaire avait bien voulu lui octroyer en bon mécène.

Assez étrangement, Lahire avait le teint allé. Qui croirait en le voyant qu'il avait passé la semaine chez les nonnes à remercier le très haut pour les bienfaits qu'il avait reçu : un mécène, une muse et un toit solide pour abriter un atelier digne de ce nom.

Dans son aire, il repris ses marques, sortit crayonnés et croquis puis un pu fatigué par sa longue marche, s'assied sur une margelle prêt de la fenêtre avec une couverture et trouve le sommeil en scrutant le ciel entre chien et loup se demandant si lui était chien, loup ou souris...
_________________

Galerie Salvaire - Mestre Pintor - Rue de la Harpe -Paris
Roy
Cela faisait longtemps que Roy n'avait pas vu Salvaire. Si, une fois à son arrivée de retraite et Roy lui avait promis de passer la voir à son château.

Il s'y rendit donc à cheval, tranquillement profitant de la route. Au bout d'un moment, un tronc sur le chemin, a quelques milles de Mende, lui bloquait le passage. Roy, soupirant, descendit de son destrier pour enlever le tronc quand trois gamin d'une quinzaine d'année sortir de la forêt encadrant le chemin. Roy tout d'abord surpris les regarda telle une poule qui a trouvé un couteau. Après il rigola de sa surprise en se disant que ces gamins jouaient. Mais son rire retomba quand il les vit sortir leur épée, et automatiquement, comme son maître d'arme lui avait appris, il sorti la sienne et recula de façon à les voir tous les trois. Puis il pris la parole :

Les enfants, vous devriez jouer ailleurs, je suis pas d'humeur là..

Ces derniers, confiants rigolèrent et Roy se jeta sur le plus près sans attendre. Sous l'effet de surprise, le gamin, peu expérimenté, ne pu bougé et se retrouva a terre et désarmé. Roy s'approcha ensuite des deux autres , qui eux chargèrent. Après une lutte acharnée, et avec l'aide du premier qui s'était relevé et avait agripé Roy dans le dos, les gamin le désarmèrent.

Roy se dégagea malgré tout, mais désormais il faisait face sans arme. Celui qui était tombé à terre se jeta sur lui mais Roy esquiva et le frappa si fort dans le diaphragme que le gamin s'écroula sans le souffle, cherchant sa respiration. les deux autres foncèrent sur lui et Roy se jeta a corps perdu. il se pris un coup d'épée dans la cuisse avant d'assommer d'un revers de coude le propriétaire de l'épée. Quand au troisième gamin il s'avança droit sur lui, prit son épée par la main pour l'écarter, se blessant au passage, et lui fit subir le même sort qu'au premier.

Roy jura...il avait sous-estimé ses adversaires. Son maître n'aurait pas été fier. Ce n'est pas parce que ce sont des gamins qu'ils sont inoffensifs. Il repris son épée, pris son cheval par la bride et le fit contourner le tronc. Il remonta ensuite et continua son voyage vers Randon.

Quelques instant après il arriva devant la grille du chateau et cria :

Youhou! Salvaire! Va plan! Plan ségur toussa toussa!

Il grommella, sa jambe lui faisait mal...Il espérait ne pas avoir d'infection au vu de l'état des épées des gamins...pleines de rouilles.

Sur ce, il attendit que quelqu'un vienne lui ouvrir, perché sur son cheval en se maudissant de ces blessures...journée pourrie!


[pardonnez les fautes d'orthographe...]
Boulga
Et parce qu'on ne change pas des habitudes bien ancrées, Boulga lâcha son ouvrage du jour et accourut la première aux cris qu'elle entendit. Bon ça sonnait comme de l'oc, mais l'assemblage des mots ne lui parut pas extrêmement limpide. De toutes façons, elle était loin de l'entrée, et ses oreilles pouvaient lui avoir joué quelque tour.

Arrivée dans la cour :


Mestre Roy ! quelle bonne surprise ! Le senher Salvaire va être tout ravi !

Mais en s'approchant pour accueillir leur ami Mendois, elle vit une grimace déplaisante sur le visage de Roy et perdit son sourire. Un nouveau coup d'oeil lui révéla le sang sur la cuisse, et en quantité non négligeable :

Ah ! Mais vous êtes blessé ! Que vous est-il arrivé ? Allons vite à l'intérieur... vous pouvez descendre de cheval et marcher ?

Et Boulga se rappela de la première entrée de Roy à Randon, lorsque le cheval avait rué et jeté à bas son cavalier. Décidément, ses visites au double baron avaient un petit goût d'aventure à chaque fois !
_________________
Roy
Roy sourit à Boulga et descendit de cheval. il s'inclina doucement pour la saluer.

Ravi de vous voir aussi chère Boulga!

Puis il suivit le regard de son amie vers sa jambe blessée.

Oh euh, une légère mésaventure...

Dans sa tête il jurait encore de son erreur.

Mais j'avoue qu'il vous serait aimable, si cela est possible, de me prodiguer quelques soins avant que j'aille voir notre bon double baron!

Il lui sourit et la suivit à l'intérieur des grilles, tirant son cheval par la bride.
Boulga
Ah mais plan segur, Roy ! Appuyez-vous sur moi, je vous conduis à la grand salle et je vous installe, toussa toussa...

S'appuyer... la Boulga ne doutait de rien, dans son enthousiasme coutumier à rendre service, surtout à ses amis, et cette fois, elle en avait oublié la différence de gabarit entre elle - si petite et à peine plus costaude qu'une crevette - et mestre Roy qui était bien grand et avait gagné toute sa force à sa forge.
Mais enfin, on voit bien des fourmis porter plusieurs fois leur propre poids.

En tous les cas, que ce fût le blessé qui porta Boulga ou Boulga qui soutînt le blessé, il arrivèrent à destination sans nouvelles aventures en chemin, et une fois Roy installé dans une des larges chaises de cuir, la jeune intendante fila en cuisine pour y chercher vin et victuailles. Mais aussi en ramener de l'eau chaude et de quoi nettoyer la blessure.
Elle laissa ainsi à son hôte quelque loisir pour admirer les deux nouveaux tableaux du baron.

C'est en revenant, avec un seau et du linge propre, qu'elle prit soudain conscience de la situation particulière. Ca ne suffisait pas qu'on la reconnût fort bien en Colomba, sur un des tableaux, il fallait que mestre Roy fût blessé à la cuisse. Ce qui signifait : retirer ses braies.
Elle hésita.
Elle avait beau faire face à quelques situations scabreuses avec beaucoup de naturel et sans trop de gêne, il est des moments où jeunesse et inexpérience vous rattrapent bien vite.


Heu... Mestre Roy... en fait...

Elle déposa l'eau chaude et le linge à côté de la chaise, la tête baissée et pleine d'embarras.
Puis soudain, l'idée lumineuse : hop, on redresse la tête, on sourit, on retrouve les mots justes, bref, on ne tourne plus autour du pot :

De fait, vos braies sont perdues, alors perdues pour perdues, il faudrait que vous les déchiriez jusqu' à votre blessure, que je puisse au moins la nettoyer.

_________________
Lahire
Le nain sur ses croquis penché, avait entendu du bruit et comme il avait bien du mal a se concentrer sur son prochain tableau, il profita de l'aubaine pour se poser là et aller voir de quoi il en retournait.

Arrivé en bas, il entra dans la salle au tableau sans prendre précautions aucunes, un grand sourire en travers duvisage.
Ce qu'il vit, l'arreta net !

Une Dona, la muse, si migonne en train de... de... d'arracher ses braies à un homme et même pas Senher Salvaire...

Boulga a écrit:
Heu... Mestre Roy... en fait...


Mestre Roy, il ne le connaissait pas, un homme bien fait, musclé, tout ça, l'air un peu parti le bougre... Il appréciait sans doute...
Lahire balbutia, on ne sait pourquoi, l'air très bête :

Heu, j'suis pas là; j'suis plus là!!!!

Et sortit plus vite qu'il n’était entré, tout rougit de confusion...
M'ont pas vu, je... crois... vite à l'atelier... un pinceau un gros.... une toile...

Les paroles de Boulga derrière lui

Boulga a écrit:
De ....braies..... perdues, alors .......perdues, il faudrait que vous déchi..rez ....que je puisse ....la .......


Dona Boulga, quel tempérament.... pccchiittt chaleurrrrrr
_________________

Galerie Salvaire - Mestre Pintor - Rue de la Harpe -Paris
Roy
Roy assis sur un vrai fauteuil été soulagé. Il admirait les tableaux, puis au bout d'un moment y reconnut Boulga et se mit à rire légèrement. Quand elle revint, il cacha son sourire et la regarda rougir, se demandant bien pourquoi d'ailleurs..

Puis il garda son sérieux quand du coin de l'oeil il vit un homme en haut de escalier partir discrêtement, les yeux exorbités alors que Boulga lui demandait de déchirer ses braies.


Il sourit et déchira ses braies...la plaie d'abord...les potins ensuites.
Johana
[Bien plus tard]



Il revient, il revient... Le senher Salvaire est sur le chemin du retour: vite, vite, vite !



Cris, bruits, courses effrénées. Effervescence, agitation, remue-ménage. Chiffons, poussière, odeurs.

Chaque pièce, chaque couloir, chaque recoin bruissait de l'agitation des petites mains qui prenaient le plus grand soin du castel de Randon. Depuis deux mois au moinsse, si ce n'est plus, la vie au domaine tournait au ralenti. Lors, la missive du senher des lieux annonçant sa revenue avait projeté tout le monde dans la plus vive des agitations.

Johana, en l'absence de l'intendante, Boulga, courait de l'office au salon, des chambres au grand hall et jetait des ordres à la volée, toute guillerette du prochain retour de son bel et blond double baron.
Melandrine
[ Bien....Bien plus tard !]

Mélandrine qui en Alais, avait rencontré, le senher Salvaire,
lui fit la promesse, qu'en son Castel de Randon, elle se rendrait...

Après une longue marche, arrivée au pied de la forteresse, ne
voulant point déranger, trouvant l'endroit charmant, s'assoie,
dans l'herbe fraiche, s'adossant contre le tronc d'un vieille arbre,
prenant luth
entonne de sa fluette et douce voix, une ode pour le double Baron..!


" Oh Senher Salvaire,
Quand ce lieu, moi trouvère,
Je puisse, déposer mes vers,
A votre Castel, juste pour vous plaire !"


"Oh Senher Salvaire,
Comme une pluie d'étoiles,
Comme une araignée tisse sa toile,
Que mes vers puissent vous plaire...."


" Oh Senher Salvaire,
Comme, une brise légère,
Que mes notes cristallines,
Montent, jusqu'à vous..!"


"Oh Senher Salvaire,
Je viens a vous, ménestrel-le,
Chanter mon ode, l'hirondelle,
Et m'envoler a tire d'aile...!"

'ljd Mélandrine )

Ainsi chanta notre Mélandrine, aux pieds du vieux Castel, et dans la brume s'en alla, poussé plus loin par d'autres vents......
_________________
Boulga
[Retour automnal au bercail]


C'était la voix de Mélandrine, la troubadour avec laquelle ils avaient fait la route entre Alais et Mende, alors qu'ils rentraient à Mende.

Elle surprit Boulga en pleine activité ménagière : si la jeune Johana avait bien fait les choses pour leur arrivée, il restait tout de même à préparer l'entrée de Randon dans ses quartiers d'hiver.

Et voilà, l'intendante s'interrompit un instant et se pencha à la fenêtre pour mieux entendre la voix suave qui résonnait dans la cour du castel. quand la voix se fut tue, elle voulut descendre pour remercier la troubadour alaisienne, mais celle-ci était déjà repartie.



Plus tard - What's the difference between a woman in love and a woman in bath ? *

Peu après leur retour, un jour de grande lessive : Boulga et les servantes de la mesnie avaient transformé pour quelques heures l'office en grande buanderie. Un grand feu dans la cheminée, pour maintenir la chaleur, de grands baquets remplis d'eau et dans lesquels les femmes s'activaient à nettoyer le linge du castel : draps de toile, de lin, couvertures de laine, toussi, toussa. Boulga avait poussé le soin jusqu'à adapter la température de l'eau au type de tissu, et à la parfumer d'une légère touche de lavande qu'un aimable voyageur leur avait ramenée une fois de Provence.

Quand la grande lessive fut achevée, draps et couvertures essorés et étendus par toute la salle comme de grandes tentures, elle commanda que les servantes prennent le bain à leur tour, et se réserva un bacquet à son usage personnel - privilège de cheffe, plan segur.


Comme elle s'enfonçait dans l'eau chaude, protégée des regards indiscrets par tous ces draps qui séchaient, elle songea que ça la changeait du bain quotidien dans le Lot, dont elle ne pourrait plus profiter pendant les longs mois de froidure. Elle songea aussi à d'autres sortes de bains, ceux qu'elle avait partagés, et ferma les yeux, le coeur un peu alourdi par le vide qui s'y creusait lentement.
Les dernières semaines avaient été éprouvantes et c'était une Boulga épuisée qui était revenue à Mende. Le plus difficile était l'éloignement avec son senher. A la vérité, il était aussi épuisé... non... sans doute encore plus épuisé qu'elle par les disputes, conflits et déceptions de cette fin d'été. Elle avait bien cru leur histoire définitivement achevée. Mais il y avait eu le baptême. Il était venu et lui avait offert un précieux velin où figurait la liste des vertus aristotéliciennes, avec leur vice correspondant, aux enluminures éclatantes de couleurs et d'une rare finesse. Voilà, un cadeau précieux pour une Boulga précieuse. Une amie chère. Même s'il ne précisait pas quelle sorte d'amie elle serait à l'avenir, il avait pensé au moins à celle du passé récent en lui demandant de se souvenir surtout de la vertu du plaisir. C'était ces paroles que lui avait rapporté son amie Isora, la bourguignonne, en même temps qu'elle lui avait transmis le cadeau.
Boulga soupira :


comment le remercierai-je ?

Elle avait bien une petite idée; un bain brûlant, une eau parfumée, une friction savonneuse, ça donne toujours des idées. Enfin, disons plutôt qu'elle avait des désirs et que le bain lui donnait des espoirs.
Un nouveau soupir et un murmure :


Aimez-moi, senher, s'il vous plait aimez-moi

Conclusion :
a woman in love has her soul full of hope**


*devinette : quelle est la différence entre une femme amoureuse etune femme au bain ?
** une femme amoureuse a l'âme pleine d'espoir
Quant à la femme au bain: "a woman in bath has her hole full of soap"

_________________
--Coleta
[De bon matin, vers la fin du mois d'octobre]




Et voilà, encore de corvée ! Juste au prétexte qu'elle est jeunette, blondinette et qu'elle a de bonnes gambettes bien lestes !
Mais Coleta est tout excitée de monter au castel, comme le lui a demandé le vieux Kassimir, parce que d'une elle aime bien aller au castel, et même que si elle peut en parcourir les couloirs et voir la grande salle, elle sera ravie; de deux, avec un peu de chance, elle apercevra Jordi ou un autre jeune serviteur avant qu'ils n'aillent aux champs. Il y a quelques jours, ils ont travaillé dans le champ de sa maîtresse, elle les a regardé passer, et comme elle avait fini de s'occuer des vaches, elle est allée traînasser dans le coin.
Mais baste, revenons à ses affaires.
Coleta, donc, se hâte au castel de Randon pour trouver Boulga.
On la laisse entrer, et se hâtant dans la cour, la grand salle, les couloirs, histoires de se faire remarquer de tout un chacun, elle appelle à grands cris :


Mestra Boulga ! Mestra Boulga ! Le marchand qu'vous attendiez est arrivé ! L'est à Mende !
Boulie
[Partir ou rester ?]

Randon, qui est à 7 lieux de Mende, quand on y pense, ça fait loin. Surtout si l'on y va à pied. Un petit calcul rapide dirait que, l'en marchant vite, il faudrait dans les 6 heures pour y aller. De quoi se rafraîchir les idées. C'était tout à fait ce dont avait besoin Boulie.

Sortie de taverne, elle prit donc le chemin de Mende, abandonnant Joan sur le chemin, et ne le suivant pas partout partout, comme dit en taverne.

Elle avait besoin de réfléchir.

Elle revînt sur le jour où elle avait rencontré Salvaire. A la loterie de Lyon, accompagné de Franc. Ils s'étaient installés à Vienne. Un peu plus tard, elle était devenue la gouvernante de la petite Altesse, puis avait rencontrée Boulga lorsqu'il avait été décidé qu'ils déménageraient de Vienne pour le Languedoc.

C'est en février qu'ils s'étaient tous installés à Mende. En mai, la Boulette avait décidé de partir en voyage, non sans une petite querelle avec le baron, qui fut cependant vite oubliée à son retour. Et de gouvernante, elle passa à herboriste, même si ses connaissances étaient grandement limitées.

Ce n'est que début Octobre que la jeune femme n'était revenue à Mende, où elle put enfin économiser un peu et acquérir une boucherie : La Bonne Boulette. Sa plus grande fierté jusqu'à aujourd'hui, puisqu'elle avait enfin acquis quelque chose qui lui était propre.

Sauf que là, il était question de partir. Alors que Boulie commençait tout juste à prendre ses marques, il fallait tout effacer et recommencer. Surtout que la demoiselle avait du mal à poser ses repères avant de se sentir réellement chez elle. Le choix qui se posait devant elle était simple : Vendre son élevage, fermer la boutique et quitter Mende pour suivre la mesnie ou rester à Mende et abandonner Salvaire, Boulga, et Lahire.

Le choix pouvait paraître simple pour certain, mais pour la Boulette une réelle torture. Elle ne s'était pas du tout préparée à cette idée. Heureusement que le départ n'était pas prévue pour demain, mais sur un coup de tête du senher, l'on pouvait s'attendre à tout.

Chassant les pensées de sa tête, elle poursuivit sa marche avec l'intention de lire le petit livret que lui avait offert Salvaire à son baptême une fois arrivée et reposée.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9, 10, 11   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)