Belle.amie
Citation:
A la femme qui hier encore, m'appelait son mari contrefait.
Gautier.
- Je ne sais pas bien pourquoi je vous écris. Quoi que je dise, vous n'avez plus aucune estime pour moi, répondre est dans ce cas bien inutile. Sans doute suis-je de bonne humeur. Pourquoi croyez vous que je vous ai demandé de l'argent, nous humiliant tous deux par la même occasion, si ce n'était pour autre chose que rembourser une autre personne ? Quand on s'endette une première fois, c'est en effet de notre entière responsabilité. Mais est ce que pour une erreur, devrais-je rester indéfiniment soumis aux caprices de créanciers ? Pour vous rendre l'argent que je vous dois, avec le taux d'usure que vous exigez, je devrais alors à nouveau emprunter, peut être à un taux encore plus élevé, si seulement la chose est possible ! Suis je donc enfermé dans un cercle sans fin ? Mes dettes doivent elles augmenter jusqu'au jour où je serai assassiné par un usurier moins clément qu'un autre ?
Je ne désire pas vous inspirer pitié, j'ai bien horreur de ce sentiment, je vous explique simplement ce qu'il en est et pourquoi vous n'avez pas reçu l'argent qu'il vous revient de droit. J'économiserais autant qu'il se peut pour pouvoir vous rembourser le plus rapidement possible, j'en fais serment. Et sachez que je ne m'amuse pas avec l'honneur. Je me sens déjà honteux de n'avoir pu tenir parole une première fois. Veuillez recevoir toutes mes excuses.
A bientôt, certainement, si Dieu le veut.
Gautier.
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Âme en peine, errante.