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Foutue encre rousse et courrier de belette ! II

Scath_la_grande
[Or les ans... rouille taquine l'ennui...]


Citation:
Ma Blondeur saumâtre,

    Vive est mon inquiétude lors que je carmine ce parchemin, es-tu bien décidée à mêler ton pas dans celui de ce papiste mécréant ? A démêler ses affaires terrestres alors que le Très-Hauct et d’autres bien moins miséricordieux posent leurs pesants regards sur lui.
    Sois prudente, ma mie, je ne me leurre pas, mon oncle a dû lancer jà quelques molosses de guerre renifler les fontes de ton employeur, et dont il aura certainement mieux graissé que la maigre douillance que t’alloue ce chiche-face à trois pattes. Je ne veux pas que dans le tas, ils en viennent à raccourcir ton existence de quelques pairs d’ans, parce que si ce foutu défroqué s’en tape, moi pas !

    De mes nouvelles, de mes aventures, je n’ai guère à remplir un parchemin de récit, tout au plus puis-je te dire que je marche sous un étendard d’embrenage coutumier aux déplacements où il ne se passe rien de plus éprouvant que le déferrage d’un sabot, où le cannage d’une rosse dans un fossé.

    Ne t’apresses point, Danoise, ma compagnie est sans intérêt ayant ramené d’Anjou une intempérie qui me laisse tout à plein esquintée de fatigue, j’ai la sale mine et même Volkmar m’en trouve la charnure trop sèche qu’il ne peut s’ococouler contre moi sans en émettre râlerie de sa part.

    Néanmoins je te plains, être de voyage en compagnie d’une Isaure et d’une Rosalinde, toutes deux engrossées… pour ma part je n’hésiterai pas à les abandonner accidentellement dans le fossé. J’espère qu’il te restera des cheveux après cet exode, sincèrement, car tu risques de te les arracher avec ces spécimen de veules femelles qui ont tout de la goule et rien de commun avec nous autres.

    Le jour baisse, et je dois encore jouer de ma plume et de mes mots dans une missive de prime importance, je n’ai que trop tardé d’ailleurs à répondre à cette dernière.

    Que Dieu veille à toi, puisque je ne suis pas là.


Ta Belette


    J'pourrais te dire que j't'embrasse mais je ne sais même plus si on en est à ce genre de familiarité....

_________________
Scath_la_grande
[Même place... même heure... ]


Citation:
A mon Altesse Royale d’oncle
De son affectionnée bâtarde de nièce rousse

    A vous je ne puis que tout pardonner comme très bien vous le savez, sinon pourquoi m’en faire requête ?
    Voyez, Monsieur, je suis dans un contexte égal au votre, mes réguliers déplacements, l’organisation que mande l’armée et les hommes, me laissent guère loisir pour prodiguer une plume convenable à vos yeux, surtout qu’un certain questionnement de votre part me laissa un peu à réfléchir un petit sur ma réponse.

    Je dois pour l’heure, et j’en suis certaine que vous en comprendrez les raisons, décliner votre offre de vous rejoindre afin de tabler sur l’affaire que j’ai amené à votre connaissance.
    Je ne sais quelle menace vous faites planer au-dessus de lui mais il se trouve que ce piètre lascar s’est adjoint une garde miches, voyez jà comme son esprit lui mendie un peu de quiétude, preuve qu’il ne doit pas s’en trouver totalement tranquille.
    Il faut que nous parlions avant que vous preniez l’idée de le dépêcher sans autre forme de procès, il y a dans son entourage deux âmes qui lui sont dévouées (l’une par amitié, l’autre par pécune) et auxquelles je tiens plus qu’à mon Salut.
    Faites-moi parvenir un pli dès lors où vous vous trouverez sis en Bourgogne, et si vous m’y autoriserez, je mènerai à vous mon époux. Ne vous attendez guère à la politesse et à recevoir hommage de sa part, c’est homme de guerre et non de salon.

    De votre interrogation, j’en suis toute piquée de curiosité.
    Pourquoi donc cet intérêt pour le mariage réformé, qui serait loin de vous convenir étant de ces jeunes hommes à si grand et bon parti qu’il faut s’assurer de bien marier pour former des alliances de terres et de puissance.
    J’espère qu’il n’est nulle question d’une quelconque sottarde à la cuisse légère, qui vous passant ses bras à votre tendre col, souhaiterait derechef accommoder son doigt d’un anneau les plus ravissants. Je vous crois bien au-dessus de cela.

    Pour enfin vous contenter d'une réponse, le mariage réformé n’est point cette rigolote cérémonie papiste qui sous le couvert du mot « sacrement » pense y mettre un tant soit peu de crédibilité alors que ce dernier peut être annulé ou dissout.
    Nous concevons l’union comme un engagement mutuel fait devant Dieu, les témoins et l’officiant sont subsidiaires bien qu’appréciables et le centre de la cérémonie est la parole de Dieu que transmettront les époux à leur foyer et progénitures.
    Nulle fallace larme ni menterie pendue au bec ne peut-être usées pour briser les épousailles, puisque c’est à Dieu seul que les comptes sont à rendre. C’est un serment que rien ne peut défaire hormis les dents de la mort.

    Dans l’attente de recevoir nouvelles de vous, prenez soin, je vous ai trouvé le teint cendreux à notre dernière entrevue.

    Le Très-Hauct veille à vous ainsi je le veux.
    A ma façon je vous aime, votre dévouée


A.S. VF-G.


_________________
Maleus

Et un corbac ramena une missive d'Anjou.




A toi Scath von Frayner, sœur de mon autre.

Hélas non je ne t’écris pas pour t’annoncer le rétablissement miraculeux de notre chère languedocienne. Les mois défilent et son mal s’accroche, sa peau de méditerranéenne qui lui donnait tant de charme a laissé place à un blanc laiteux et son sommeil est des plus agité. Je ne te parle même pas de ses convulsions et gémissements qui à chaque fois m’infligent plus de mal qu’une demi douzaine d’hommes armés d’épées.

Je ne suis point porteur de bonne nouvelle, mais sache que je veille tant que possible à ce que sa flamme ne s’éteigne pas. J’ai prié de toute mon âme le Seigneur de l’aider à guérir mais mes prières n’ont point été exaucées, sans elle mon âme se meurt rouquine, le monde devient froid, sans intérêt et dénué de gout. Aussi, puisse le Très Haut me pardonner, mais si elle venait à perdre cette guerre contre le mal qui la ronge et son âme voguer jusqu’au Jardin des Délices, je ne pourrais point envisager d’avenir pour ma borgne carcasse et ferais le chemin avec elle, si Deos le veut.

Tout cela pour te dire que nous allons rester encore quelques temps aux Bassauges et que je n’ai donc aucune idée de quand nous viendrons vous rejoindre, si cela doit arriver bien entendu.

Je veille autant que possible, de tout mon cœur et de toute mon âme, sur notre chère Ladiveze

Elle ne restera jamais seule quoi qu’il puisse arriver.

Puisse le Tout Puissant veiller sur toi et sur les tiens.

Mal’.

_________________
Astana
[Blois, le désert dans l'âme]

Citation:
Ma Belette soucieuse,

    Qu'importe que je doive laisser la vie en défendant ce papiste d'Irlandais. Qu'importe que je vive encore des années.

    J'ai le coeur noir, Scath, et les pensées fort troublées. Après notre brouille, j'ai eu la fâcheuse idée d'écrire à ce Blond... Tu comprendras certainement ce besoin de mettre les faits à plat, toi qui par le passé a été confrontée à de similaires épreuves. Je ne saurais te dire ce que j'espérais de pareille entreprise. Mais toujours est-il que j'en ressors l'échine courbée, et l'âme éparpillée. Il ne m'aime plus. Ou tout du moins, pas assez pour me revenir, ni même pour m'accorder cette dernière entrevue dont il m'a privée. Le pire dans cette sombre histoire, c'est que mon coeur s'en trouve trop serré pour vraiment lui en vouloir, et que je garde ma peine bien au fond de la gorge. Crois-tu, ma mie, que je serais réduite à aimer un fantôme pour le restant de mes jours ?

    Enfin.

    Contes-moi plutôt la raison pour laquelle tu es si affaiblie, à tel point que ton mari rechigne à t'approcher. Il n'y a pas à ma connaissance grand chose qui puisse justifier tel état. Je suis bien placée pour savoir que la cachottière que tu es n'en ferais pas mention si ce n'était pas important. Alors que se passe-t-il ? Quelle ombre plane au dessus de ta carne, ma rousse ? Voilà que je me fais du mouron. Et ne t'avise pas de mentir ! La vieille pingre que tu es ne gâcherais pas du parchemin pour m'écrire nouvelles aussi anodines.

    À regrets, il me faut te laisser. Une longue route nous attend encore pour rejoindre la Bourgogne, et le sommeil me manque cruellement.

    À Dieu je te confie, ma soeur, mon amie.


Astana.

    P.S : Finn et Rosalinde se séparent. Mais je ne t'ai rien dit.

_________________
Scath_la_grande
____________
__________________Camélia* & rature foetale
__________________Sur l'agenda des mots perdus
__________________Lèvres glacées masque animal
__________________Au carnaval des coeurs déchus


Citation:
Saumâtre mie blonde,


    Qu’importe ? Oui cela m’importe à moi très damoiselle du nord, vieille fille de glace. Ne t’avise même pas à crever ! Sinon tant en enfer qu’au jardin des délices je viendrai botter ton mignard séant ! Dussé-je en perdre mon Salut et m’égarer dans les labyrinthes géhens.
    Laisse ce papiste garder sa tripe tout seul.

    De cette cendre qui gagne ton âme par le truchement de ton palpitant aucun de mes mots ne te seront réconforts, le dol est bien grand et te plongera toute entière sous le linceul d’un deuil sans mort.
    Il n’y a qu’un seul refuge, un seul abri, ma mie. Dieu et la prière.
    Ne te laisse pas aller entièrement à l’amer, il le faut un peu et poursuivre ensuite le cours de ton existence et de cet indigne blond, qui ne sait ni ce qu’il veut ni de quoi il se prive, oublie jusqu’à son nom, il ne mérite pas une seule de tes perles de sel, pas un seul de tes chagrins muets. Qu’il crève le bec ouvert et la tripaille à l’air.
    Le temps te sera un baume, et l’action ton amnésie.

    Moi ? Je vais mieux, sois quiète de mon état, et Volkmar ne rechigne point à poser ses paluches sur moi, c’est moi qui le fuis car je n’aime pas l’ouïr que mes os sont saillants, moi qui suis appliquée à entretenir mes courbes graciles.

    Dans l’impatience de te revoir, et picoler avec toi, je me dois de te quitter (il y a une pénurie de parchemin sur le campement… c’en est incroyable)

    A Dieu je te confie sans crainte, qu’il veille sur toi et dissipe ton sombre chagrin.


Ton aimante sœur et mie de rouille,
Belette


    PS : Mouhahahahahahahahahahahahaha...



__________________Camélia & brumes hivernales
__________________Vers ce vieux nord toujours frileux
__________________Exil blême & sentimental
__________________Dans la tristesse des soirs pluvieux - Camélia : huile sur toile - Thiéfaine



*Camélia dans la symbolique des fleurs signifie la beauté parfaite (c'est tout Scath ça)
_________________
Saanne
[Affectionnés poulets belettiques & savoyards acte V]



Citation:
Tes mots sont miel pour ma saumâtre humeur, et si un peu ils apaisent ce qui me sert de coeur et qui ne se trouve être qu'une étroite béance menant à ma grêle humanité, ils restent d'un piètre réconfort pour ma conscience.
De fait tu as raison, mon enveloppe est femelle mais le reste est mâle.
Je ne suis pas de ces communes dont le destin est d'engendrer, nourrir à la mamelle et pouponner.
Dieu m'a forgé telle une lame, par la feu et battue par la masse, ainsi je suis de ma complexion inflexible, froide et tranchante, la maternité et l'enfantement me sont inconnus, Ciguë en est la preuve la plus indiscutable.

Je reconnais bien en tes paroles le bénin frère que tant j'affectionne, celui auprès duquel j'aimais à errer dans la tiède couche en ces tendres nuits qui n'outrepassaient jamais les chastes amours enfantines. Qu'ils étaient réconfortants ces bras-là, toujours je m'endormais quiète dans ton souffle, étant à la fois si invulnérable et si fragile prise en tes liants, enlisée.
Le temps passe, et parfois les déconvenues estompent ces instants d'heurs fugaces que je devrais pourtant me ramentevoir et ne point jeter dans l'oubli.

Sois rassuré pour le salut de cette graine, elle ne datait que de quelques mois, rien ne bougeait encore sous mon nombril bien que rondi, l'âme n'avait donc pas encore migré en la petite chose. Et quand bien même, le livre des vertus originelles stipule bien dans ses dernières pages, dans la fin des temps, que celui qui n'aura commis aucun péché recevra la grâce de Dieu.
En finalité, peut-être n'est-ce pas un mal que je n'ai pu engendrer cette nouvelle vie, ce qui m'abime le palpitant en cet état est le trouble qui m'enveloppe et étouffe, ce sentiment de culpabilité qui m'est coutumièrement tout à plein déconnu, et ce vide… effrayant qui se loge dans mes tripes.

Je ne me suis que trop attardée sur cette épître, la nuit allonge son pas, la chandelle s'amenuise et mon époux va encore me questionner sur mes occupations. Il me faut te dire que je passe mon temps à le fuir, cherchant des excuses pour qu'il ne remarque le dolent esprit que voilà.

A Dieu sois confié.

Sempre teuna*.
S.


P.S. : Tu me dois une explication pour le prête-nom !



*Toujours tienne




Pardonne donc ce petit délai que j'ai souffert à te répondre, mon amie. Je me suis trouvé quelque peu occupé par l'organisation de notre départ d'Angers.
Puisque Dieu le veut, nous quitterons le port ce soir pour rallier les rivages de Cosne ou de Nevers avant le jorn des humbles.

Je me suis chagriné un peu à te lire cependant. Car il s'avère que dans mes mots, tu ais su trouver quelques renforts à tes justifications. Je conçois autant que j'admire ton port altier, ta conduite virile, mais c'est un défi au Créateur que d'en négliger totalement la nature de ton corps, puisque femme Il t'a faite, et que femme tu demeure.
Étant donné ton rang, tu pourrais bien contracter nourrice pour materner à ta place, et ce serait même la chaude recommandation que j'aurai à te faire.
A l'aulne de ces matins d'avril, où nos mains se frôlaient avant de s'adjoindre à la prière, je conserve cet instinct qui me défie de toi, de toutes les femmes de ton acabit, tant le risque est grand d'y voir germer un amour stérile.
Tu connais tout l'attachement que je te porte rogue belette, et la sincérité avec laquelle je te livre cela. Si tu devais y prendre ombrage, j'en serai fort attristé. Mais puisque c'est vers moi que tu te tourne pour ces confidences, je n'ai point à cœur de te dissimuler le fond de mes pensées.

Il me tarde d'être rendu pour goûter à nouveau ce délicieux vin de bourgogne. Puissions-nous trouver un moment de quiétude pour nous adonner à l'ivresse, et noyer ce chagrin qui te vrille les tripes.
Cependant, je continue de penser que cette culpabilité qui te ronge est un signe de la sagesse qui commence à envahir ton âme. Cela est nouveau, à l'instar de l'anneau qui sertie ton doigt, et dont je n'ai de cesse de saluer la survenue.

Je m'en vais te laisser, car embarquer promptement je dois. Et pour conclure je ne puis que t'inciter à cesser de te dérober au Rouge, dans le dessein de voiler une lypémanie qui n'est point honteuse.


A Dieu je m'en remet pour ta sauvegarde,

Humbert.

P.S.:Nous en discuterons en temps et en heure.

_________________
Scath_la_grande
[Sémur ou blette Belette... ]


Citation:
A toi, le borgne, époux *indigne*rature* de mon autre

    Vois comme je peine à coucher les quelques lignes sur ce parchemin, car inexorablement elles me ramènent le souvenir de ma dernière visite en votre domaine, et l’image que j’en garde serre mon âme dans une geôle d’amertumes.
    De la voir ainsi, vacillant brandon en lieu de brasier, a anéanti ma vaillance, mon feu se réduisant en cendre au fur et à mesure où mes yeux ont découverts sur elle les stigmates de la maladie.

    N’abandonne ni courage ni ma mie, car laissée seule, l’espoir ne serait guère de mise et la doutance sur sa rémission permise. Et bien que lasse des belligérances et de la mauvaise foi de ces ligueux et soi-disant bourguignons qui agitent à bout de souffle le tison de la discorde à coup d’illégitimité et de légitimité, n’acceptant qu’un côté des lois régissant notre Royaume, je prie sans faillir Notre Seigneur qu'Il calme l’intempérie de Matalena.

    Icelieu, la stupidité de tant de discours où la véracité est manipulée sous couvert que Rome et robes pourpres sont voix de Dieu me laisse béante, je nie point la reconnaissance que j’ai dans l’incommensurable gouffre de la sottardise humaine, néanmoins céans je suis gâtée. Les spécimens de con sont beaux à voir mais navrant à l’écoute, ils ont le verbe court et fort peu imaginatif, ânonnant en boucle pour accroire eux même en leurs fiels.
    Pour les brèves, bien que certaines te soient acquises –les nouvelles comme tu le sais sont rapidement acheminées en tout lieu du Royaume- le Lys a libéré Dijon de son joug de croisés, levant le siège et faisant reculer les armées ennemies dans leur retranchement, les élections animent un climat délétère, tu t’en doutes, les traitres à la couronne espérant récupérer le trône de Bourgogne, d’ailleurs ces gens avec moi ne seraient même pas sur une liste à pleurnicher qui-cy qui-là mais dans celle du Boulevard des allongés à tranquillement respirer de la terre ou empalés sur une pique à se faire bouffer boyaux et globes oculaires par des corbeaux.
    La Bourgogne a bien trop de clémence.

    Pour ma part, je soigne mes plaies, la guerre m’a mordue alors que je défendais Mon Roy, entamant l’intégrité esthétique de mon museau, je me console en me ramentevant que j’aurais pu y perdre bien plus, l’œil aillant failli être touché.
    L’heure de mon Jugement n’était pas de guise au Créateur en ce jorn.

    A toi, je confie ma brune et dis-lui la grande amour que j’ai pour elle, que Dieu vous veille, ainsi est mon souhait.
    Que promptement la route soit prise pour vous sortir du fol Anjou.


Scath



Soupir, il lui faut se mouvoir, changer cette position qui l’exaspère, les côtes lui rendent pénible la station assise, ceci dit, la station verticale n’est pas mieux, et pis, la station horizontale –il serait temps de songer à la station orbitale et d’envoyer l’odieuse bestiole dans l’espace-.
Musteile n’a déjà que trop écrit mais il est un dernier billet qu’elle doit faire remettre assez rapidement, la main nerveuse s’agite, habille de carmin la courte missive qui s’achève tôt fait sous sa plume.


Citation:
A mon Altesse Royale d’oncle
De son affectionnée bâtarde de nièce rousse

    Peu de mots pour vous tenir informé de l’affaire qui nous concerne, nos « belles italiennes » ont rempli une des parts de leur contrat, prendre une ville de Loraine. En vain elles ont tenté de prendre une seconde et d’imputer la responsabilité à celle que vous savez mais au vu du climat belligérant qui y règne, elles ont finalement opté pour rallier les troupes de Notre Roy.
    Etes-vous quelque peu satisfait ? Je l’escompte tout du moins.
    Pour l’Irlandais avez-vous sondé le cousin Judas ?

    Céans à Sémur, immobilisée. La Rouge a chu sous la lame mais se remet vite.
    De vous, j’ordonne nouvelles, votre silence ne me laisse guère quiète.

    Le Très-Hauct veille à vous ainsi je le veux.
    A ma façon je vous aime, votre dévouée


A.S. VF-G.



Le courrier est scellé d’une pointe de cire, la plume se repose lentement sur l’écritoire de fortune.
A nouveau, elle glisse entre ses mains un pli reçu dernièrement et le soumet à ses vives prunelles, une relecture s’impose mais la réponse attendra, la Musteile ne peut dispenser sa pensée sur la nouvelle opinion sans y s’être apensée un petit.
L’huguenote referme avec précaution le papier qu’elle glisse contre sa poitrine…


« Demain… »

Demain, car maintenant il faut s'abrutir de vin et d'électuaire.

Citation:
Le bon jour,

J'ai passé les détails de nos noms puisque nous nous connaissons. J'ai, également, passé l'étape de l'évocations des titres puisque nous ne semblons pas en avoir.

J'ai lu beaucoup sur la Réforme. Certainement pas tout et probablement peu malgré tout. J'ai, surtout, abordé les 52 articles de la foi réformée. Si je ne me trompe pas, il y est dit qu'il n'y a besoin de personne pour être baptisé ou marié, par exemple. Il y est également dit que tout le monde peut devenir réformé. J'aurais donc une question pour toi, qui est réformée il me semble.Est-ce que je peux "m'auto-proclamer" réformé?

Je t'avoue qu'après tous les évènements survenus et, après toutes mes petites lectures, je trouve que la Réforme convient à ma façon de croire. J'ai longtemps dit que je ne croyais pas, surtout par défi. Mais également parce que je sais de l'Eglise Aristotélicienne m'a toujours déplu. Je vais essayer de faire bref. Si tu connais quelqu'un à qui je dois m'adresser afin de faire partie de l'Eglise Réformée, je te remercierais par avance de bien vouloir m'indiquer comment la joindre. Je connais peu la Réforme, en définitive. J'ai lu. Je crois. Que faut-il de plus?

Amicalement,

Ernst

_________________
Charlemagne_vf
Citation:
    A Aanor Scáthach Von Frayner.


Ma nièce, indiquez-moi vos titres, car il n'est rien qui m'embarrasse davantage que de ne pas connaître le rang de ceux à qui j'écris ou parle.

J'ai eu vent de notre affaire, je m'en suis même un peu réjoui, & cela sans compter que nos « belles italiennes » ont choisi leur moment avec une rare coïncidence, qui fit se mener les choses à mon gré.
J'espère qu'elles ont tiré de leur acte un salaire confortable, par ailleurs.
Qu'elles se rallient à notre Roi me convient, car ainsi elles continuent d'oeuvrer dans mon sens. Je ne les blâme pas de cette liberté. Je ne le veux non plus. Oui, je suis quelque peu satisfait, & vous offre ma gratitude.

Céans à Angers, immobilisé. Le Noir a chu sous la flèche & ne s'en plaint pas.
Voici de mes nouvelles & qui vous suffiront. Il est si rare que l'on s'inquiète de moi que je vous prie de me laisser dans l'ignorance de vos soucis, de ne pas faire de vous un cas de conscience.

Aucune nouvelle de Judas : ce laconique bâtard me fuit ; c'est qu'il a des craintes à croiser celui à qui il doit tout le respect du monde. Je n'oublie toutefois pas l'Irlandais. Son temps viendra.

L'Unique vous regarde.

S.A.R. C.d.C.


_________________
Scath_la_grande
[Sémur ou c'est cuit ?]


Citation:
Ernst,

    Il est vrai que nous nous connaissons jà un petit, et j’éviterai de donner mes titres n’étant pas procédurière aux protocoles et autres mondanités entre gens partageant le même fer.
    Ta lettre est bien courte mais soulève nombres de questions et je vais tâcher de répondre à icelles de manière concise.

    Il est vrai que « La » religion ne nécessite pas d’intermédiaires entre le croyant et notre Créateur, nous estimons que ce que les papistes appellent sacrement sont secondaires et n’interviennent aucunement dans la préservation de notre Salut, qui selon le courant montalbanais ne s’acquiert que par une foi infaillible en Dieu et par la Grâce que nous accorde Notre Seigneur tout puissant sur nos humbles âmes, et selon le courant genevois s’obtient par les œuvres telles que combattre les ennemis de la vraie foi par tous les moyens y compris armés.

    Nombres réformés ne sont pas baptisés, d’autres le sont sous l’égide papiste, pour moi cela a toujours été un acte subsidiaire afin de marquer son entrée au sein de la communauté aux yeux de ses pairs et non comme un acte de pure foi.
    Les noces sont un engagement mutuel contracté devant Dieu, nul témoin et officiant ne sont réclamés bien que fortement recommandés. J’ajouterai que nul mariage réformé ne peut être brisé, icelui se plaçant sur le scel du Très-Hauct seul la mort peut rompre cette union.

    Si tu suis les préceptes de la « nouvelle opinion », tu peux te considérer comme tel et personne ne viendra te nier cet attribut. La Réforme est une religion de labour, il te faudra en tout temps te remettre en question, t’en remettre parfois entièrement à Dieu, lire et relire les textes fondamentaux pour en tirer le suc nourricier à ton âme.
    La Réforme incite à une profonde réflexion sur l’éthique de sa propre foi, responsabilisant le croyant face à ses actes et choix, c’est cette confrontation de ses opinions, de son mode de vie et de l’interprétation personnelle qu’il fait en se référant aux textes sacrés qui définissent sa ligne de conduite et ses limites. Le Pasteur n’est là que pour le guider dans ses lectures, ou faire preuve d’écoute et de conseil mais nullement il ne juge ni condamne et ne doit en aucun cas se prétendre voix de l’Unique.
    Le jour du jugement, tu seras seul face à Lui et seul tu affronteras le poids de tes erreurs, soit pénitent et humble devant Lui.

    Les 52 sont un point de départ, il faut être aussi assidu au Livre des Vertus Originel, la Vita d’Aristote et de Christos, d’Averroës et la conduite, des halographies des archanges, et d’autres.*
    Je puis répondre à tes questions si tu le souhaites, prier avec toi et t’amener sur le chemin de la lumière mais toi seul feras route.

    A Dieu seul la Gloire, à nous le reste.
    Politesses d’usages.


A.S. Vf-G.





Citation:
A mon Altesse Royale d’oncle
De sa bâtarde de nièce rousse

    Quelle importance le prédicat puisque je suis nièce votre et que cela devrait vous suffire néanmoins je vais répondre à votre interrogation puisque telle est votre légitime demande et comme vous le savez, je ne puis guère vous refuser quelconques requêtes dans la mesure de ma raisonnabilité.
    Sa Majesté m’a octroyé terres en Bouillon, ainsi je suis devenue lige en son Chevalier banneret de Bouillon et est acquis la seigneurie de Bertrix, par l’anneau nuptial est venu s’adjoindre le bien de mon époux, une terre sise en Bourgogne sur le domaine de Digoine, que l’on nomme Montet, ce qui en fait un vassal de l’héritier Blanc-Combaz, Lionel Parfait.
    Même si cela n’est pas acté et reconnu par la hérauderie de par le statut particulier de Bouillon et ma foi réformée, ce sont terres que je considère miennes et personne ne prétendra qu’elles ne le sont pas.

    Pour ma quiétude, de m’avoir écrit me convient, en toute guise je n’ai guère besoin de plus.
    Que le Noir prenne soin, sinon la Rouge devra sévir.

    Si l’Unique me regarde, à vous Il veille, car tel est mon désir.
    A ma façon, je vous aime,


A.S. VF-G.





*quelques textes ICI
_________________
Scath_la_grande
[KOUAAAAAAAAAAAAAAAA ! bis ]


Citation:
De la Rouille à l’Adamantin

    Fi de bienséance et de mondanités Monsieur mon oncle, c’est fort contrite que plume est prise en ce jour pour cette requête personnelle que je vous mande.
    Vous n’êtes pas sans savoir les prochaines noces de Monsieur mon père qui se dérouleront en Dijon dans la prime quinzaine du mois de mars, n’ayant été informée que par le truchement hasardeux d’une annonce nonchalamment affichée en lieu public et faisant office de ban, je suis offensée que ni vous, ni monsieur votre frère n’avez jugé utile de m’informer de cette funèbre dépêche.

    Ainsi je vous soumets ma demande, elle est claire.
    Je souhaiterai que vous m’accordiez la dérogation de ne point assister à cette mascarade, la promise m’étant des plus déconnues et l’air grandement sottarde ainsi que ces épousailles à la chaude sans que ne soit portée à ma connaissance cette future marâtre me navrent au plus haut point.
    Si je vous mande cette réserve, c’est que je ne veux point que vous y voyez quelques offenses de ma part à votre encontre ou à celui de notre commun nom, d’ailleurs cette dispense ne concernera que la partie hautement inintéressante de la cérémonie puisque en qualité de lige de Mon Roy, il me faudra tout du moins lui servir d’escorte.
    Plait-à-vous de me satisfaire.

    A Dieu je vous confie, tel est mon désir.
    A ma façon, je vous aime.


A.S. VF-G.


_________________
Charlemagne_vf
Citation:
A Aanor Scáthach Von Frayner, Chevalier banneret de Bouillon, Dame de Bertrix & de Montet.

Je réponds pêle-mêle à vos deux précédentes missives.

D'abord de vos fiefs. Ne justifiez rien. La hérauderie française ne vous reconnaît pas, c'est un fait, c'est une chose, & c'est son droit le plus légitime. Moi, je veux bien reconnaître en ses titres quelqu'un qui tient encore ses terres. Il faut être impérial pour croire que les choses ne sont que question de bureaucratie et de paperasse. Tant que vous régnez en vos murs, vous êtes la Dame du lieu. Ainsi vont les choses.

Enfin.
Je suis sans savoir les prochaines noces de Monsieur mon frère. J'étais sans savoir. Par suite à votre lettre, j'ai fait dépêcher un coursier qui m'a ramené copie des bans. Je me trouve témoin de ce mariage sans que je n'en sache rien, car tel vous, votre père ne juge pas bon d'informer, ni de faire consentir celui qui est son chef de famille, mais au-delà, celui qui est son frère en sang.
Depuis ce matin, j'hésite entre courroux, déception, peine. Je vois en cette union tout l'enjeu terrien. Votre père qui n'est que Seigneur & Chevalier, soit de basse-noblesse, devient Comte. Son dauphinat cessera tôt. Or & toutefois, il est le quatrième de mon sang à mépriser l'opinion de mon Altesse en peu de mois, & apprenez que je commence à me lasser de cette famille qui se croit dispensée de tous honneurs à l'égard de qui la fait royale.
Soyez offensée, c'est l'offense que vous m'avez faite - & qu'importe que vos noces furent réformées.
Je suis doublement offensé, moi, que ni le père ni la fille ne me sollicitent pour mieux que l'utilité que je puis avoir dans leurs desseins. Apprenez que je ne suis pas homme dont on ne jouit qu'à loisir. Je donne, car je sais ce qu'est la Charité, mais j'aime à prendre. S'il faut que ce soit fait par la force & avec concours de la Fortune : qu'il en soit ainsi.

Je ne suis personne pour vous dispenser d'assister à la cérémonie, dès lors qu'on s'est dispensé de m'en faire part ni de m'en demander le droit.
Votre père me blesse à l'âme. Profondément.

Réservez à l'avenir vos jugements sans fondements, & blâmez qui il faut. Souvenez vous mes paroles de naguère : que vous ayez peur de votre père parce que vous l'aimez ne vous autorise pas à m'importuner moi, qui doit lors souffrir vos faiblesses.

Autre chose enfin.
J'ai appris pour la destruction de mon esprit - il y a, de toute évidence, des jours qu'on voudrait ne pas vivre - la prise de Nevers, qui implique donc la présence d'armées au flanc même de mon Palais, & la traversée de mes terres par icelles. Si vous êtes en Bourgogne, je vous somme de tout faire pour que résonne le nom de Charlemagne de Castelmaure-Frayner, & que l'on n'oublie pas que qui touche aux terres de notre famille la voit déferler en épidémie, en malédiction, sur son nom.

S.A.R. C.d.C.


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Scath_la_grande
L'écriture de coutume alambiquée, toute en douces courbes s'est transformée pour l'occasion en coup de plume austère dont la sévérité transpire à chaque délié serré et étriqué sur le papier.
L'encre carmine lui trahit toujours les humeurs, de la plus anodine à la plus amère.


Citation:
A Son Altesse Royale

    Sachez pour Nevers, c'est réglé.
    Souffrez de ma non présence à l'indigne mariage de monsieur votre frère et éventuellement de mon absence à votre invitation.
    Je suis lasse de vous, lasse du nom que je porte, et il se peut que j'ai mieux à faire.
    Soyez indigné, vous le faites si bien.
    Blâmez comme vous l'entendez, j'en suis sourde, vous n'êtes et ne serez jamais maître de moi.


A.S. VF-G.


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Charlemagne_vf
Citation:
    A Aanor von Frayner.


Ma nièce,

Pour Nevers, c'est parfait.

Je souffrirai sans peine votre absence aux noces de votre père.
Je ne souffrirai pas que vous décliniez mon invitation.
La naissance est un don, le sang avec elle nous apporte tant de privilèges que de contraintes avec lesquelles il faut savoir vivre. Les vôtres sont bien minces à côté des miennes. Ce nom, vous le portez simplement, & vous n'avez qu'à souffrir deux fêtes chaque année, & à afficher une mine réservée le temps d'un soir. Moi ce nom, je dois l'élever, le sublimer, le faire luire, & lui suis aussi asservi qu'il m'est inhérent. Alors jugez-vous bienheureuse.
Votre présence à Nevers le XX mars n'est donc pas une option.

S.A.R. C.d.C.

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Scath_la_grande
[Champagne & moisissure à bulle]


Citation:
A Scath, pour l'ensemble des Chevaliers de Bouillon,

Salutations,

Le 22 de ce mois, vont s'unir en la Cour des Miracles, Enjoy MacDouggal Corleone et Laell Corleone. Afin que jamais personne ne puisse affirmer le contraire, vous êtes invité à venir y assister.

Nous avons pu piétiner la même boue, perdre notre sang lors de batailles cinglantes. Aujourd'hui, Chevaliers de Bouillon et leurs écuyers, nous vous demandons de changer de lieu de villégiature afin d'assister à notre union. Cela sera une réelle joie que de vous avoir parmi nous.

Armure exigée.

Si vous craignez de vous montrer en notre compagnie, sachez que même casqué aucune demande de votre nom ne sera faite.

En souhaitant votre venue.

Enjoy et Laell



Décidément dans ce monde tout va de travers.
Le petit univers mustélidé se trouve depuis peu chamboulé, mis à mal par des micros contrariétés et le désordre -surtout intérieur- la rousse, elle n'aime pas ça.

Deux invitations.
Deux papiers qui mériteraient de brûler tant l'un lui déconvient et l'autre est inconvenant.
Les doigts tapotent nerveusement sur le parchemin, puis finalement s'immobilisent avec la naissance d'un léger sourire cauteleux.
Célérité de la main plumée, elle encre le bec bien taillé et applique le carmin dans une écriture ample, souple et alambiquée.



Citation:
A Laell & Co (rleone)

    J'éviterai de raquer le fond de ma pensée pour ne pas entacher les liens amicaux que j'entretiens avec la « Famiglia » ainsi que mon respect porté aux vôtres et bien que je trouve ce genre « d'Union » blâmable et acte damnable par le Très-Haut, vous pourrez compter sur ma personne si la réponse que je vais obtenir de mon cavalier pour la petite sauterie soit positive.
    Pour les autres Bouillonnants, je ne peux répondre.

    Que Dieu vous éclaire.


A.S. Vf-G.

    P.S. : S'il y a assez à boire, le Très-Hauct sera certainement plus clément avec vos âmes.



Citation:
De la Rouille à l’Adamantin

    La naissance est une malédiction. C'est ainsi que je le conçois.

    Vous pourrez compter sur ma venue si vous devenez mon cavalier à un mariage.
    Attention, rien de commun et rien de mondain, si vous souhaitez voir la Cour des Miracles de près, et assister à des épousailles d'un genre... atypique, je crois que votre curiosité sera comblée et peut-être que je vous conterai pour Nevers.
    Répondez diligemment que je puisse faire mon paquetage et seller les montures.

    Je vous conseille une armure pas trop tape à l'oeil et un masque comme tenue.

    Pour le reste vous connaissez mes sentiments à votre égard.
    Que Dieu vous veille.


A.S. Vf-G.

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Charlemagne_vf
Citation:
    A Aanor von Frayner.


Votre chantage devrait être châtié & il le sera : je consens à être votre cavalier, pour le pire.

Au XX, donc.

S.A.R. C.d.C.

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