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[RP] Avouons nos péchés.

Eliane_

Il y a d’homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de ses pensées et de sa vie

Elle avait voué sa jeunesse à la rédemption, à la prière, au rachat de ses péchés et de sa nature profonde, au Pardon et à la culpabilité d’être ainsi née. Désormais, au vu des épreuves traversées, des marques laissées sur sa peau, du courage donné par son frère, c’est au Sans Nom, quelle voua le reste de son existence. La fierté ne s’en fit que plus forte, la décadence devint un art de vivre, le péché une dévotion. Qu’importe les pensées, les âmes sensibles, la vie l’a faite ainsi, les moines l’a firent cruelle, sa fragilité l’a fit Femme, son goût pour l’excès l’a fit damnée.

Ce soir encore, elle allait provoquer le Très Haut en découvrant le nouveau visage du Sans Nom. La sorcellerie, un monde inconnu qui lui échappe. Chaudrons, potions, sortilèges, malédictions, bûcher, que de promesses, que d’attirances et de questions qui désormais se bousculent dans l’esprit de la blonde. Exquiz l’avait ainsi invitée à découvrir l’un de ses masques, l’un de ses arts. Elle s’avance donc dans les ruelles pour se rendre vers la dites roulotte. Passage obligé par le quartier des putains.

Ce fut donc en avançant dans ses ruelles putrides qu’elle sentie une main se poser sur son bras. Une putain effleure sa peau, enserre son avant-bras et l’attire contre l’un de ses murs glacés contre lequel elle fait habituellement son affaire.
Les prunelles de la Cruelle s’obscurcissent alors que la Chose réclame des écus et qu’elle provoque déjà ses sens. Sa bouche pulpeuse se glisse jusqu’à son oreille, elle y déverse son souffle, sa chaleur et ses possibles atouts alors que ses doigts viennent déjà presser le creux de ses reins pour la plaquer contre ses jupons souillés. Doigts agiles, langues frémissantes, autant de paroles volages et aguicheuses qui font sourire la Blonde.
L’intéressée n’est pas celle que l’on croit.
Payer pour des charmes l’écœure et c’est en saisissant la gorge de la putain, en glissant son pouce entre ses lèvres, qu’elle vient à déverser son venin et son mépris. Elle enserre la fine peau de son cou d’une main, invite son visage à s’écarter du sien pour éloigner ce souffle infâme de son oreille et la remet en place en laissant son pouce dans sa bouche. Elle la repousse alors sèchement, ne se gênant nullement pour frapper son visage, une fois libérer de son emprise. Payer pour ce qu’elle peut avoir…Inutile. Payer pour avoir entre ses doigts une femme souillée..Inutile. Une femme se mérite, une femme se déguste et elle n'est plus celle qui autrefois gaspillait son argent pour ça...Encore un changement, certainement un progrès d'ailleurs.

La blonde reprend alors son chemin, retrouvant quelqu’un qui vaut mieux que quelques écus. Une femme, simplement. Une sorcière, également. Elle continue sa traversée et finit par voir au loin, la roulotte. Elle ressemblait à ce qu’elle lui avait indiqué, c’était donc une bonne chose…ou pas.

La Damnée s’avance, vient frapper la porte de la roulotte et patiente. Un pas de plus vers le Malin, une provocation de plus pour le Très Haut ? Certainement. Au pire, elles iront voir le prêtre et confesser leurs péchés...Qui sait.
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Exquiz

Un murmure déposé au creux d'une oreille.
Une invitation lancé sous l'ombre d'un pêché.
Un plan brièvement dessiné pour guider son invitée.

Elle n'allait plus tarder...
Déjà la Lune bousculait le Soleil , le pressant de disparaître pour mieux prendre sa place. Les flammes des bougies vacillaient mystérieusement face au regard d'un crâne humain, et les objets chuchotaient toute sorte de secrets. Des secrets...Le cocon de l'ensorceleuse en regorge. Il suffit de tourner la tête pour découvrir les milles et une breloques qui se donnent à voir sur l'étagère. Intrigantes fioles, aux couleurs irisées qui exhibent avec fierté leurs flacons alambiqués. Les fragrances voguent avec délice dans l'atmosphère tamisée, transformée en écumes sauvages. Parfum de velours, arôme de bohème. Trognons d'pommes et plumes d'oiseaux, les énigmes s'accumulent petit à petit, emportant l'absurdité d'un songe sans images. Le matelas se déploie habillé de coussins, vêtu d'un rouge profond qui appelle à l'ivresse.Des secrets...Comme ceux qui paraissent au détours d'une rencontre. On cherche, on apprivoise, on se risque...Parfois, tangue l'écho, subtil témoin que votre secret ne risquera rien.Sinon..tel est pris qui croyait prendre.

Eliane, Branche sauvage qui se démarque par son aura glaciale. Qui attire autant qu'elle repousse, qui déchire autant qu'elle est douce. Elle s'en était méfiée, l'avait surement évitée, et voilà que se soir, elle la recevrait. La vie surprend toujours. L'autre devient miroir. On y voit ce qu'on connait de nous. On perçoit ce qui nous plait, ce qui nous effraie. On choisit de fuir ou de s'inviter. Et ces quelques suspicions se renversent en contraire. Devienne collusion, agrémente l'immersion.

Les songes s'envolent, éveillé par trois coups posés sur la porte.
La sorcière s'avance, et tourne la poignée...

Des secrets...
Comme ceux qu'elles s’apprêtaient à partager...
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Eliane_

Montre-moi où tu vis, je te dirais qui tu es.
Et l’inspection allait être prometteuse. La porte à peine tournée qu’un sourire malicieux se loge sur les lèvres d’Eliane. Devant elle se dresse le portrait d’Exquiz, ensorcelante blonde. Sa main se glisse contre sa hanche, sans gêne, sans pudeur, sans avis préalable et ses lèvres se logent sur sa joue. Baiser volage, amical et volontairement douteux.
Elle pénètre les lieux et découvre, silencieuse. L’atmosphère est étrange, quasiment dérangeante et attirante. Un bordel organisé où se mêle odeurs délicieuses et odeurs âcres, où les yeux sont conquis par la diversité des fioles et perplexes devant l’utilité de ses plumes suspendues et de ses trognons de pommes qui pourrissent.
Oui, rien à dire…Sorcière, ça reste une activité totalement à part et décalée. Son sourire s’étire alors à la vue de cette couche et de ses coussins teintés de rouge. Diable, Exquiz serait-elle une coquine ? Amusée, elle continue de fouiller de ses iris noirs et finit par poser son séant et sa besace sur le matelas en question. En plus de porter le rouge de la passion, il était agréable d’y poser son corps.

Que dire mia Bella *Ma belle…Les rumeurs sont donc fondées. Tu es donc une pécheresse, une élève du Sans Nom. Voilà que le thème de la soirée est donné. Nous serons donc dans le Péché !

A ses mots, elle sort de sa besace Chianti, pipe et herbes. Si elle avait devant elle une âme damnée, une âme condamnée à ne jamais connaître le Paradis Solaire, alors c’était sûr, la soirée allait être délicieusement décadente et légère. Et comme pour appuyer cet élan, Eliane débouche grossièrement la bouteille de vin italien, laisse couler la première gorgée entre ses lèvres, dans sa gorge.

A Nous…Aux pécheresses…

La bouteille est tendue et Eliane prend ses aises. Chevelure détachée, peignée de ses doigts et placée judicieusement sur son épaule droite, de manière à dégager sa nuque. Sensualité discrète. Un détail.
Prenant une grande inspiration, Eliane pose son regard sombre sur Exquiz. Elle analyse, elle reluque.
La vie est drôlement faite…Eliane n’aurait jamais pensé qu’un soir, elle serait impatiente de toucher du doigt le Sans Nom, ou qu’elle prendrait tant de plaisir à cumuler les vices…Elle qui autrefois s’en voulait d’être si imparfaite, si invertie, si…perverse et pécheresse. Son regard quitte les formes d’Exquiz et se posent à nouveau sur l’ensemble de la roulotte.

N’as-tu jamais eu la crainte d’être un jour brûlée ?...

La question est posée, au risque de plomber l’ambiance. C’est celle qui brûle les lèvres et que certains n’osent poser tant elle est délicate. C’est celle qu’Eliane balance avec indifférence au visage de son amie, car c’est celle qui la hante au quotidien. Une peur qu’elle voit comme un soulagement mais qui la noie tout de même dans le trouble…
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Scopolie

[Craon - Au même moment]

GLIIIING !

Bande d'hérétiques ! Je vais vous faire empaler aux portes de la ville !

C'est la veille de la messe, tard le soir. Moi et Sorianne, ma fidèle suivante, nous éclairons à la lueur de bougies posées un peu partout dans l'église de Craon la Religieuse. Elle, armée de son plumeau et de chiffons, enlève les toiles d'araignée, la poussière et fait reluire l'argenterie -ou ce qu'il en reste. Et c'est à moi, l'homme de ce duo hétéroclite, de pousser les bancs. J'aurais pu l'obliger à le faire, mais je tiens à faire une messe avant la semaine prochaine.

Les larges manches de ma bure retroussés jusqu'à mes coudes, laissant apparent mes maigres bras, je dispose les pièces de bois une à une telle que je le conçois : quelques bancs à droite de la chair pour les autres prélats, quelques autres à gauche pour les nobles, le reste alignés devant pour la populace. Le thème de la messe était déjà choisi : l'hérésie. J'avais déjà quelques pistes de réflexion et des questions à poser aux fidèles pour les obliger à participer. La soirée se passait très bien, je m'imaginais déjà guérir Sorianne de son boitement de la hanche en équilibrant le mal, lorsqu'un bruit strident retentit. Une pierre venait de briser le vitrail.

Sans me faire prier, je m'élançais vers la porte principale, récupérant ma crosse au passage pour la brandir d'un air menaçant. Arrivé dehors, vociférant, je menaçais les ombres opaques. Mais pas un bruit, le silence complet, comme si les coupables étaient des fantômes farceurs. Après un dernier coup d’œil, aux alentours, je retournais dans la bâtisse, pour lancer à Sorianne :

Y a certains hérétiques, si je les tenais en confession, ils n'en sortiraient pas indemnes.

C'est l'effet papillon : le bouchon d'une bouteille de vin saute, un vitrail se brise.
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Exquiz

Sorcière

La belle entre avec toute la volupté qu'elle dégage. Insouciance et Élégance. Elle scrute, observe, détaille... L'atmosphère se parfume d'une nouvelle effluve, celle de l'audace, et du péché. Eliane à l'air intriguée, peut être perplexe,mais pas forcément hostile à son univers. Elle prend même ses aises, s'invitant sur le matelas qui lui serre de lit, débouchant une bouteille d'un vin cramoisi et sortant tout un attirail d'herbes qu'Exquiz vient compléter, ouvrant une belle boite en bois, regorgeant de plantes étranges.

A la folie, à la déraison...

Sourire aux lèvres, elle s'empare de la bouteille offerte, s'abreuvant du liquide aux saveurs d'ailleurs, goûtant à l'Italie, aux origines de la blonde, à l'introduction de cette soirée prometteuse...
Les regards se croisent, se devinent, se suggèrent. Un sourire qui plane, qui s'impatiente de tout ce qu'il y a à découvrir, à raconter. Entre alcool, drogue, tentation et magie.. y'avait de quoi passer une belle soirée... remplie d'hérésie!
Et la question tombe, d'ailleurs. A l'hérésie le bûcher. Ne l'a t'elle jamais craint...

J'n'ai pas seulement eu la crainte... je l'ai vécu.

Elle s'installe, sur la table face à Eliane.. balançant ses jambes dans l"vide, se remémorant, une boule de noeud logé dans le ventre...bouteille encore en main, elle boit, cherchant à mieux faire passer. Oui c'est loin.. mais la crainte a dernièrement resurgi, l'espace d'une soirée. En compagnie d'un drôle de curé. Surement pas clair sur tous les bords... Elle a pu regoûter , à cette lueur sadique, malsaine et pernicieuse. Elle a cherché la fuite, a cherché un repère. Le temps d'une soirée..oui.. elle s'est faite oublier.

Par deux fois, j'ai failli avoir de gros ennuis.
J'étais dans un p'tit village... et la première a sonnée comme une menace. j'aurais dû y faire plus attention... peut être. Une ombre, s'est glissée derrière moi, j'étais seule en taverne. Il m'a glissé une lame dans le cou..

Cou qu'elle se masse légèrement dans un souvenir évasif...presque agressif.

Je ne l'ai pas vu vraiment, j'ai pas eu l'temps. Il m'a dit être chasseur de tête, qu'il venait débarrasser cette ville des mauvaises âmes et d'la vermine. J'avais pas peur, à ce moment. La mort... j'l'a côtoyais de trop pour la craindre. Pour m'en soucier. Etant la complice du Malin, faut s'y attendre...Puis il m'a chuchoté, tout plein d'choses à mon sujet. Il était bien renseigné le bougre. J'en étais étonnée... puis il a disparu, sans m'découper. J'ai juste une légère trace.. mais j'ai rien sentit.

Puis quelques jours après, l'Inquisition est arrivée. Il cherchait une sorcière, blonde, prénommée Exquiz. Pas d'surprise hein... j'me suis cachée.. mes amis m'ont couvert, j'ai eu d'la chance. Même si.. y'avait une donzelle qui t'nait vraiment à m'voir cramer. J'me demande si c'est pas elle qu'était à l'origine de tout ça...Fin voilà... j'ai vu l'tas d'branches qui m'attendait, et les gardes qui m'dévisageaient...j'ai eu chaud, c'le cas d'le dire.

Un rire léger s'échapper d'entre ses lèvres, comme pour faire retomber la tension qui l'a envahit... ses yeux s'remettent à briller, d'une lueur curieuse.. questionnant alors..

Et toi, ton récit avec les curés, c'est quoi?

Raconte moi l'pire pour qu'enfin, on puisse en rire...
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Eliane_

L’Hérésie…

Elle est si actuelle, si violente, si condamnée. Le Péché est pourtant si tentant, il se transforme, se fond sous plusieurs visages, il essaye de convaincre et il y arrive, il s’immisce, s’imprègne dans l’âme et s’accroche. Tant de facettes, tant de tentations. Le péché de chair, de gourmandise, est le plus prisé, le plus connu des hommes. Mais il n’est pas le seul…Que dire de cette étrange passion qui habite l’âme de cette sorcière, ou de celle qui envahit l’âme d’Eliane. Le Mal est tenace et le Mal est combattu.

Purification. L’arme des fanatiques, le bras vengeur du Très Haut. Combien d’hommes et de femmes se sont ainsi senti habités par cette mission céleste, par ce devoir Divin. Eux, simples mortels agissant au nom d’un ordre qui les dépasse, au nom du fanatisme, de l’extrémisme. A travers cet homme qui plaqua la lame sur la gorge de la sorcière, à travers ces villageois qui dénoncent, tous sont coupables d’intolérance et de meurtre. Ils aspirent à l’extermination des pécheurs, de toutes ces Hommes qui ont succombé, qui ont choisi de suivre le Sans-Nom ou qui ont simplement choisit de vivre une autre vie plus dangereuse, plus éloignée du Paradis Solaire.

Eliane sait que malgré elle, son choix de suivre le Sans-Nom s’est fait par vengeance, par dépit. Le Très Haut ne tolère pas le vice et la faiblesse des Hommes qui succombent. Ainsi soit-il, elle a péché en aimant une femme, péché en consommant sans tabou celles de son propre sexe, péché en torturant et en tuant, péché en aimant à un homme de son propre sang. Et pourtant, à sa Rédemption, à son Pardon, elle y veillait autrefois et par instant, elle s’en inquiète encore. De longues minutes à discuter avec Anthoyne à ce sujet, en annonçant des possibilités qui ne sont que le récit de ses propres péchés… Mais elle se sait condamnée. Le jugement final se fera, quand elle rendra son souffle…Quand elle s’avouera vaincu par le fanatisme.

La blonde grimace légèrement aux propos de cette blonde, se retrouvant quelques pars dans son trouble, dans son exclusion. Elle remplit sa pipe de ses propres herbes et saisissant une bougie, elle allume cette source de vapeurs troublantes. Une bouffée, un soupir de bien être, puis une autre pour se prélasser. Une dose de courage pour raconter son vécu…une dose de courage pour affronter à nouveau ces souvenirs…Mais parfois mieux que les mots, il y a les cicatrices. Eliane se relève donc et défait doucement son corsage qu’elle retire et pose sur la couche. La robe est alors plus fluide.

Pour ma part, nul besoin de raconter…Mon corps parlera pour moi et pour eux…

Une première cicatrice est alors dévoilée, sa manche droite est relevée, avouant la fleur de Lys, le signe des putains, l’affront le plus infâme que l’on puisse lui faire…Elle remonte un peu plus sa manche pour montrer dans le plie de son bras, quelques cicatrices de taille réduite, traces des saignées nombreuses effectuées pour extirper le Malin. Puis, elle dénude son épaule gauche et ses clavicules de quelques centimètres, là git la trace d’une dague plantée autrefois par un prélat…

Puis la voilà qui se retourne, lui avouant alors les plus grands de ses maux. Elle maintient cette épaule dénudée pour lui montrer l’omoplate gauche, marquée de la croix aristotélicienne…La deuxième humiliation, marquer une hérétique du signe de ceux qui n’ont eu de cesse de la torturer. Toujours de dos, elle dégage totalement son dos, son buste et fait tomber la robe jusqu’au creux de ses reins. Là, les traces sont nombreuses et pourtant toutes similaires, une même source, un même outil…Le fouet. Une arme qui devint sa préférée, une manière de contourner l’arme des saints pour assouvir ses vices…une perversion.

Le corps d’Eliane était ainsi, marqué par ses années de purification, ses années de confrontation avec le Très Haut. Chaque marque était importante, chaque coup avait été vécu avec intensité et une fierté déplacée. Elle avait supporté, encaissé avec un plaisir malsain, celui de les défier, celui de prouver que sa vie, que son amour était légitime et plus puissant que le Très Haut…Une audace ? Peut-être simplement une folie, après tout. C’est ce tout qui change une femme, ce tout qui un être. Sa froideur, sa fierté, son sadisme venait de ses maux…Sa détermination puisait sa force d’une haine irréfléchie envers ces hommes de foi. Un jour...Elle le sait, elle en brisera un.

Une inspiration plus tard, la blonde remet sa robe en place et laisse le corsage sur sa couche. Libre...A nouveau posée sur la couche, la pipe en bouche, son silence est évocateur. Il est celui qui lui faut pour oublier, celui qui lui faut pour se replonger dans le présent…Puis enfin, un sourire se dessine sur son visage, presque insolant. Le visage à nouveau se fait fier.

Tu comprends mieux qui je suis…maintenant. J’ai encore tant de vices à commettre, tant de soupirs à exalter au nom du péché…Si tu savais cette idée qui embrase mon être, tu serais peut-être troublée…J’aspire à broyer un homme de foy, à corrompre le plus saint des hommes, le plus pur des êtres…C’est là une motivation perverse, je sais mais oh combien…délicieuse…

Oui, l’esprit d’Eliane est déjà en ébullition, lueur perverse, incandescente qui embrase ses iris sombres…Oui, elle est presque troublée en s’imaginant pareille scène…pareille délectation.

Et donc, Bella…Que fais-tu de beau avec ces décoctions ?....Un jour qui sait…J’aurai besoin de quelques potions pour paralyser un homme…Qui sait….Montre-moi ton savoir…Eblouie-moi…
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Exquiz

Elle observe, depuis sa place... les secrets gravés sur la chaire blanche de la pécheresse. Le dos qui se découvre doucement, devant ses yeux.... Eliane, mise à nue, ou presque.
Un corps transpirant d'histoire, de souffrance, d'humiliation... de punition.
Il y a t'il seulement un morceau de chaire où la blonde n'est pas marquée? trouée? balafrée? Des dessins plus ou moins bien définis, lourd d'une symbolique pernicieuse... qui en disent long sur les objets variés qui ont fait acte de torture. Les sadiques ont l'imagination fertile. Il parait...Il suffit de voir ce qu'est devenue Elie, pour jugé de cette constatation.

Ces paroles sont pleines d'un désir machiavélique... rêve de corruption et et de perversion. Cette aveux décroche un sourire aux lèvres d'Exquiz, qui à l'impression de s’entendre, il y a deux années plus tôt. Une amertume qui chez elle s'est dissipée... laissant place à d'autres envies, toujours plus ou moins tintées de vices, parce que quoi qu'on en dise, quand on aime le feu, on est toujours tenté de s'y brûler. Comme attirer par ses flammes dévorantes...éblouissantes.

A ce mot, l'Exquiz se lève, observant la fumée tourmentée qui s'élève au plafond de son cocon. Abandonnant la bouteille de Chianti, elle s'empare à son tour d'une pipe aux formes étrangement sculptées, faite maison. Elle y fourre ses herbes à elle, qui somnolent dans sa boite en bois, pour les faire crépiter sous le brasier, présentant la flamme d'une bougie.
Ses lèvres aspirent et expirent, laissant les deux nuages se percuter avec élégance dans un tourbillon d'insouciance. On peut commencer..et continuer.

Des choses étranges, l'antre de la sorcière en regorge. Et pour ravir les yeux d'Eliane, elle extirpe quelques fioles aux couleurs passionnantes. Glissant un doigt sur les flacons qui s’entremêlent, elle énumère...
Analgésique, Contraction musculaire, Perte de cheveux, Dilatation, Inflammation, Urticaire, Laxatif, Aphrodisiaque, Somnifère, Psychotrope, Poison...

Et la liste était encore bien longue...
Ses alambiques trônent sur une table, placé prêt du grimoire. Fameux livre où elle accumule recette et autres sortilèges. Pensées et proses insensées. Entre toutes ces choses, Exquiz se perd parfois, dérivant vers l'absurde et l'improbable, délivrant des remèdes farfelues aux pauvres âmes perdues. Souvent, elle ignore les quelques effets secondaires qui adviennent et ravages les cervelles, tombant souvent à côtés de la plaque. Mais pour les demandes plus générales, et les chercheurs de rêves ou empoisonneur à mi-temps, elle maîtrise désormais avec perfection, les plantes dont il faut user.

Attrapant alors une bouteille plus grande et plus allongée, elle agite le nectar sous les prunelles saphiques, se parant doucement d'un sourire électrique.

Celle ci, je l'ai nommé.. Virée nocturne.
Un subtil mélange qui te fais voyager dans les méandres de la folie.
Y'en avait un peu, dans c'que t'as goûté l' autre fois. Mais là, c'est une version plus piquante, disons.

Gardant la bouteille entre ses mains, elle s'approche ensuite d'Eliane, se posant à ses côtés.. relevant son jupon à mi cuisse, elle se met à l'aise, s'enfonçant dans le moelleux du matelas, débouchant la bouteille...elle la scrute d'une lueur espiègle.

On pourrait jouer..Une gorgée.. un pêché, sur les septs qui existe. L'Avarice...la Colère...l'Envie..la Gourmandise..la Luxure..l'Orgueil et la Paresse. Et à chaque pêché, une parole ou un geste. Partante? Je commence...

Première gorgée...Premier pêché.

L'Avarice...parole.
J'avais une troupe, fut un temps... avec laquelle je faisais quelques jolis coups. On pillait des châteaux, on amassait l'plus d'argent possible... Se couvrant d'or, remplissant jusqu'à la moindre poche, pour notre simple envie de luxe...Certains Duchés s'en souviennent encore, et me couperait la tête, si j'mettais un pied chez eux... J'ai ainsi accumulé un joli p'tit trésors, qu'est maint'nant bien descendu...Quelques 3000 écus. Humm.. c'était la belle époque.

Elle rit, se remémorant ces périodes d'argent, où le doré de l'écu resplendissait au fond de ses yeux. Léger sourire, elle s'abreuve de nouveau, entamant la deuxième gorgée, sentant le feu couler dans son gosier.

La Colère...parole.
Je jure qu'un jour.. je noierais un de ceux qui nous font subir ça... et si il remonte à la surface. Je le brûlerais. Sans aucune pitié.

Le troisième pêché, vient rapidement. Balayant l'aveu d'une longue rasade. Enivrante chaleur qui s'empare d'elle, attisant ses sens, et tous ses fantasmes.

L'Envie...geste.
Son sourire se pare d'une lueur mutine, attrapant délicatement le visage d'Eliane. Déplaçant une mèche folle sur l'autre rebord de l'épaule, elle s'aventure près de ses lèvres, savourant alors cette douce promiscuité... L'envie doit se faire désirer... l'envie doit se faire inviter... Leur souffle s'échangent et les lèvres se posent. Dérobant voluptueusement la parfum de ces autres, se délectant de leur écrin velouté, se régalant de ce licencieux baiser. Soupire léger qui vient s'échouer alors, recréant l'espace entre les deux femmes.

Trouble léger accentué par le breuvage de lave.
Elle se décale alors... et fouille dans sa caboche, reprenant ses esprits. Le quatrième? Elle boit encore.

La Gourmandise...Geste.
Incontournable friandise, qu'elle attrape sur une table.
Pomme rouge aux rondeurs assumées, qu'elle croque avec fermeté, arrachant au fruit un morceau de chaire, lapant à la hâte les quelques gouttes sucrées.

Son esprit tangue et les bourdonnements raisonnent dans sa cervelle, s'agitant dans tous les sens, cognant contre les parois interne de sa blondeur. Tiendra t'elle jusqu'au bout... le rire la surprend, incontrôlable, déroutant. Elle se calme doucement, et cherche à nouveau.

La Luxure...hummm...Parole.
Délicat. J'ai eu une période.. où je nageais d'dans. J'accumulais...J'prenais, je jeté. Que des hommes, hein...enfin, m'est arrivé une fois.. d'partager un truc avec une femme..et mon homme de l'époque. L'lieu l'plus sordide que j'ai pu faire..l'clocher d'une église? humm.. et l'mélange.. drogue plus sexe.. c'parfois divin.

La blonde à nouveau s'esclaffe, voyant les scènes les plus torrides de sa vie repasser devant ses yeux, un sourire grisé coin des lèvres..Secouant sa trogne, elle n'oublie pas de boire.. déjà bien barrée, l'esprit voguant loin.

L'Orgueil...Parole.
Je suis... Exquiz... Déesse des Déesses, Princesse Obscure et Nymphe délicieuse. Sorcière brillante et amie fidèle... et puis..j'suis trop belle.
humm.. et pour l'dernier...La Paresse, j'ai envie d'dire. Geste!

Et à la blonde de s'écrouler dans l'oreiller, ivre et enfumée...
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Eliane_

Une énumération, une liste de produits tout aussi intéressants que troublants. Il est assuré que remit entre de mauvaises mains, un tel savoir risque de servir une cause moins agréable, la cruauté. Et justement l’esprit d’Eliane se sent comme inspiré…Il y a tant de choses à faire, tant de possibilités offertes, tant de maux à déverser au compte-goutte…Ces fioles brillent alors d’une autre lueur, celle d’être un jour utilisées pour son propre compte.

Je ferai appel à toi un jour, Bella…Ton savoir m’émoustille. Et le mot était faible…

Exquize justement s’avance et s’installe à ses côtés, jupons remontés pour laisser apparaitre le galbe de ses cuisses. Une tentation de plus. Entre ses doigts une fiole, un produit aux effets mystérieux et apparemment ravageurs, la Virée Nocturne. Une potion qui accompagnera un jeu bien pervers. La Sorcière a décidément un esprit des plus agréables…enfin, de son point de vue. Alors soit, voilà que ce dernier commence…A chaque péché, un geste ou une parole, une confession ou une audace. A chaque péché, une gorgée de plus pour détruire l’esprit et délier la langue et désinhiber les envies.

Exquize annonce la couleur par une gorgée bien avalée. L’Avarice est avouée ainsi que son passé de brigande. La Colère suit avec une révélation, un désir de Vendetta…Eliane sait alors que si un jour, elle veut mettre un terme à cette espèce en soutane, elle pourra compter sur son talent…Potions contre sadisme, savoureux mélange et délicieuses souffrances en perspective. Puis voilà que la sorcière apaise son esprit et échauffe son corps en énonçant l’Envie…Elle se rapproche d’elle et vient effleurer ses lèvres, les tenter et Eliane reste alors stoïque ne désirant nullement s’empresser de les saisir. La Sorcière désire tant que ça rejoindre la chaleur d’un brasier…Purificateur ?

"Ne m’échauffe pas petite imprudente, je m’en voudrai de t’offrir une jouissance de force et ton esprit est si embrumé, que la tâche malheureusement serait aisée."

Une autre gorgée pour un autre péché, celui de la Gourmandise désormais…Celui qui est connu et apprécié de toutes. La pomme est alors croquée et dégustée, arrachant un sourire taquin à Eliane. Ce fruit sera peut-être apaiser l’Ivresse de son amie, qui boit plus qu’elle ne remplit sa panse.
Et enfin…Le péché de Luxure, si attendu est révélé. La Sorcière est illuminée d’un brin de Raison et préfère alors la parole au geste. Passé houleux de grande consommatrice de mâles et intrigue au Féminin, la Blonde est une perverse et Eliane le sait bien…
Et le jeu s’arrête pour elle par un dernier aveu, l’Orgueil…Un rire s’échappe alors de ses lèvres devant les répliques modestes de l’enivrée…Sa fiole a raison d’elle...La voilà qui s’écroule alors que c’est à son tour.

Alors..Bien…On va commencer fort….Colère, geste.

La main d’Eliane se pose alors sur l’épaule de la Princesse pour la remuer sèchement. Hors de question qu’elle se repose, qu’elle s’endorme même alors que c’est à elle de parler…C’est donc alors que le second péché est enchainé comme une évidence…

L’Orgeuil, parole…Je suis Eliane Piccolini et si je suis devenue ainsi je le dois uniquement à mon esprit...Et par respect pour lui et pour moi, tu vas rester éveillée jusqu’au bout.

Léger sourire moqueur en coin, bien que la Cruelle soit relativement sérieuse…Elle inspire et poursuit en n’oubliant pas qu’à chaque vice, elle se doit de déguster une gorgée et qu’à chaque gorgée, l’esprit s’embrume plus que d’accoutumé. Pour sûr, cette fiole est un poison pour l’esprit.

L’Envie…Parole. C’est en désirant ma propre Tante que j’ai réalisé que je m’enfonçais alors dans un monde qui serait alors sans fin et décadent. Elle était blonde, si douce et fragile et elle fut ma première, la seule femme que j’ai aimée et j’ai découvert avec elle…une vie pleine de Luxure…

La blonde se prélasse alors à son tour, s’allongeant aux côtés de son amie, un bras entourant sa taille. La potion délie sa langue mais elle sait raviver aussi quelques souvenirs poignants et douloureux…Sambre était sa Folie et sa mort avait une fois encore condamné l’avenir d’Eliane.

La Luxure donc, Parole. J’ai découvert avec elle un mode de vie dont je ne peux me délier. C’était une relation de confiance absolue, de transparence et de liberté perverse. Elle avait son amant et moi mes nombreuses femmes…Mais malgré ça, nous partagions tous les soirs notre couche et nous n’avions aucun secret l’une pour l’autre. Aucune jalousie car nous baignons dans une confiance absolue…Elle était libre, je l’étais et parfois nous partagions ensemble quelques femmes…Je savourai alors dans son regard, ce brin de malice, cette lueur dévouée à la Luxure…Oui, ce péché est de loin celui que je préfère…Mais désormais je préfère sélectionner…Les âmes vides ont su me lasser et je désire quelque chose de mieux…Une personne capable de comprendre cette mentalité…cet esprit…

Plus tard, ce mode de vie sera assimilé au libertinage…
Eliane ferme doucement les yeux, abattue par la puissance du nectar et sa main remonte pour se perdre dans la chevelure ensorcelée…Elle joue de ses doigts, s’apaise doucement…Savoure cette douceur.

La Gourmandise….Geste…
Elle tend sa main libre et récupère la pomme déjà croquée pour y imprimer la marque de ses propres crocs. Elle savoure ce sucre qui envahit sa bouche et sa gorge. Tout ce qui était sucré avait sa préférence, du simple fruit rouge fraîchement cueilli, à ce nectar que l’on récolte du bout de sa langue entre les cuisses d’une femme….

Et pour finir…l’Avarice…Parole. Je ne le suis simplement pas…La Famille Piccolini a une fortune bien à elle. De l’argent sale émanant des cuisses des putains et des jeux de hasard. Et j’ai utilisé une partie de cette fortune pour créer le Purgatoire…et là encore, je n’ai pas lésiné sur la qualité des outils de tortures et j’ai ainsi permis à certains bourreaux de vivre de cette cruauté et de s’unir afin de s’approprier un lieu qui est à eux…à nous...Une famille cruelle....

Sourire pervers et sadique qui doucement se dessine alors que l’ultime gorgée lui brûle la gorge et les tempes…Elle subit cette montée soudaine de chaleur, résistant tant bien que mal à la tentation unique et pourtant si forte de vouloir faire sienne qui est lovée dans ses bras…
Exquiz..Une amie et une douce tentation…L’esprit est ailleurs, plongé dans ces souvenirs qui ne la font plus souffrir, ils sont légers…ils sont volages et ne l’atteignent pas…Un répit, une bulle d’air…Eliane se laisse alors aller…

La pomme glisse et s’abat sur le sol, marquée par les crocs de deux pécheresses…C’est la fin d’une soirée et le début des songes.

FIN
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