Mirael
Note aux joueurs, ceci n'est pas un RP surnaturel, juste une allégorie des songes de Mirael
Sérénité. Pas de questions, pas de réponses. Le chaos était venu se fracasser sur idyllique mirage, un impact d'une rare violence, déchirant, écrasant tout sur son passage. Étrangement, il s'était senti assez fort pour le pulvériser à son tour, combattre le mal par le mal, une joie salvatrice. Il s'était arraché la peau mais avait gardé son squelette intact au milieu des ruines de cet édifice illusoire.
Il marchait, au milieu de débris de verre, chaque pas produisait un son cristallin et paisible, ricochant sur les murs fendus, se perdant dans le vide du toit. Morceaux de rêves, éclats d'espoir, pourquoi se sentait-il si bien?
Libération. Il avait vécu son propre enfer au goût de paradis, le démon était venu lui réduire en miettes. Il l'avait renvoyé et il était sorti. Le grand vide, franchir les limites de son univers. Il n'y avait plus de sol sous son pied, plus de ciel au dessus de sa tête, une profonde ataraxie l'enveloppait. L'amertume avait rendu l'âme, il observait à travers une fenêtre d'indifférence, reconnaissait les échos, renvoyant les siens.
Destruction bénéfique, il n'était rien qu'en présence du chaos, et le rien était son être, multitude tourmentée de facettes réfléchissantes, chacun pouvait voir en lui le reflet de lui même, la colère, l'amour, le regret, la paix. Il se sentait le tout lié dans l'oeil du cyclone et nul ne saurait l'en détourner.
Il observait, le palais implosait dans l'obscurité, il apercevait parfois la Reyne assombrir la fenêtre, mais elle ne tardait jamais à disparaître dans un tourbillon rougeoyant. Un Éclat l'ensorcelait toujours, le nimbant d'or mais il n'avait nul doute de la finalité. Rien ne saurait le priver du rien, il le voulait, l'appelait de ses voeux.
L'oubli sera son salut.
Conflit d'où nul ne sort vainqueur, tous sont perdant mais sa perte est libératrice, il est libre, libre, libre comme au premier jour de sa mort, les sens changent, les gens changent, le vide demeure.
De tous ces noms dont il s'est et on l'a affublé, tous sont et resteront lui, homme libre et fou, prisonnier de ses envies, n'enviant que la liberté. Profond paradoxe de la névrose, il veut, il a, il ne veut plus, sans cesse insatisfait, que lui faut il? Lui seul le sait et sa réponse est claire, limpide et sans hésitation. Il veut TOUT, le rien veut le tout, dualité éternelle, l'ordre et le chaos. Le mélange, il est le pantin qui se nourrit des êtres, il devient ce qu'il voit, sensiblement changeant au gré des âmes. La source épuisée, il décolle en chercher une autre. Qui pour comprendre, qui pour s'entendre, qui pour donner?
Des sources il en a épuisé, abandonné, à moitié vide ou à moitié pleine, que veut-il? Le Roy sait son royaume sans limite, mais il a bien du mal à garder sa cour. Celle ci ne s'entend pas avec elle même. Étrange dualité, l'être et le non être, le réel et le fantasme. Mirael? Maloeil? Soleil? Samedi? Qui d'autre? Qui es tu?
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