Ellya
Le vin, ce sera à la fin.
Pourquoi changer les bonnes vieilles habitudes? Boire pour se délier la langue? Nul besoin. Pour se rafraîchir après avoir palabré de longues minutes, par contre: essentiel.
Dediou, ma j'a d'jà tout apporté, moué!
Trois tonneaux?! Pour UN baptême? Trois tondus et un pèlerin? Vous imaginez quoi, mon bon Alfonse? Qu'on se roule par terre en récitant le Credo?...
L'en faudrait-y qu'un?
La blonde nonnette roula des yeux avant de désigner un pauvre pichet en bois à la contenance maigre.
Remplissez cela. Ce sera suffisant pour tout le monde.
Et sous le regard ahuri de l'édenté, la Prieure tourna les talons, faisant crisser les cailloux sous ses poulaines neuves. Il fallait dire que la chapelle n'était rien d'autre qu'une ruine. Pierres effondrées, ronces et mousses en tapissaient le sol et elle n'avait que le ciel sans nuage pour plafond.
Heureusement pour la jeune et jolie poétesse, le temps s'était radouci avec la venue des bourgeons. Mieux! il ne pleuvrait probablement pas. Petite chanceuse.
De lourds chandeliers avaient été calés à l'abri du vent afin que leur flamme ne s'en échappe pas. Même en plein jour, rituel oblige. L'encensoir dégageait d'ores et déjà une âpre fumée. Ne manquait que la cloche. Bon, il n'y en avait pas. La nonnette avait décidé d'opter pour une autre solution. Qui ne tarderait pas à venir? Elle était où, d'ailleurs, la talentueuse poétesse?
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Pourquoi changer les bonnes vieilles habitudes? Boire pour se délier la langue? Nul besoin. Pour se rafraîchir après avoir palabré de longues minutes, par contre: essentiel.
Dediou, ma j'a d'jà tout apporté, moué!
Trois tonneaux?! Pour UN baptême? Trois tondus et un pèlerin? Vous imaginez quoi, mon bon Alfonse? Qu'on se roule par terre en récitant le Credo?...
L'en faudrait-y qu'un?
La blonde nonnette roula des yeux avant de désigner un pauvre pichet en bois à la contenance maigre.
Remplissez cela. Ce sera suffisant pour tout le monde.
Et sous le regard ahuri de l'édenté, la Prieure tourna les talons, faisant crisser les cailloux sous ses poulaines neuves. Il fallait dire que la chapelle n'était rien d'autre qu'une ruine. Pierres effondrées, ronces et mousses en tapissaient le sol et elle n'avait que le ciel sans nuage pour plafond.
Heureusement pour la jeune et jolie poétesse, le temps s'était radouci avec la venue des bourgeons. Mieux! il ne pleuvrait probablement pas. Petite chanceuse.
De lourds chandeliers avaient été calés à l'abri du vent afin que leur flamme ne s'en échappe pas. Même en plein jour, rituel oblige. L'encensoir dégageait d'ores et déjà une âpre fumée. Ne manquait que la cloche. Bon, il n'y en avait pas. La nonnette avait décidé d'opter pour une autre solution. Qui ne tarderait pas à venir? Elle était où, d'ailleurs, la talentueuse poétesse?
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