[RP] Pour être initié, il faut savoir se mouiller

Sashah

Elle achevait à peine ses présentations qu'une âne se mit à braire dans le lointain. A l'entendre ainsi on pouvait juger de son désappointement, tout comme on pouvait entendre celui qui le chevauchait râler à tout va. Sashah leva un sourcil, encore un invité qu'elle n'attendait pas.

Fut-ce le coup du sort ou du Très Haut voilà la porte de la chapelle qui s'ouvrit sous le vent. Un grincement s'ensuivit, laissant l'entrée grande ouverte.

Et l'âne qui continuait à braire de plus en plus fort à mesure qu'il approchait. De dos, elle distingua, jetant un œil curieux vers le raffut qui troublait non qui animait la fin de la cérémonie, un moine en robe de bure. Cheveux en bataille, tirant sur une corde pour tenter d'attacher sa monture récalcitrante à un anneau , sur un mur à moitié démoli, qui tenait encore debout par le Saint Esprit.. surement !

Sourire amusé de la Muse, qui contemplait la scène se disant que le bourricot à l'allure où il allait n'allait pas s'échapper bien loin. Ainsi sont les hommes à s'entêter parfois pour des détails futiles. Elle ne dérogeait à la règle.

Il farfouilla, sa tâche accomplie dans un bât amarré sur le flanc de l'animal et comme s'il sentait qu'il était épié se retourna et Sashah eut un haut le corps !

- Pa....rrainnnnnnnnnnn ! le cri sorti du cœur... mélange de joie et d'incrédulité.

Et oui c'était bien lui, en robe de bure, comme au temps où il était sacristain à Blaye, quoique elle ne l'ait pas vraiment connu sacristain. Il avait fier allure le Duc de Guyenne enfin l'ancien Duc, quoique ne le restons pas dans les registres ?

Tignasse noire de jais, oeil malicieux, air de celui qui vient de commettre un forfait, il était là à les regarder, tenant...tenant ?

Elle lui fit signe d'approcher de l'assemblée...
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Lona

Lona, toujours aux cotés de sa soeur, souriait. Elle se retourna à l'arrivée de son beau frère... Décidemment, en peu de temps, elle découvrait ce qu'était d'avoir une famille. Un père qu'elle avait découvert, sa soeur qu'elle osait enfin nommer comme telle, maintenant un beau frère...

Quand Sashah la présenta, elle s'inclina machinalement dans une petite révérence discrète. Elle connaissait pourtant Gorborenne pour l'avoir croisé un soir en taverne, peu de temps avant sa rencontre avec sa soeur. Elle lui serait longtemps redevable d'avoir sauvé Sashah des eaux.

Enchantée Gorborenne.

Elle se renfrogna un court instant à l'évocation du déménagement intempestif de bureau puis rit de bon coeur. Cette anecdote restera longtemps dans les annales des facéties de Lona.

Disons que j'apprécie de surprendre, et la pour le coup, je vous assure que je l'ai surprise. Imaginez qu'elle est arrivée en trombe dans le nouveau bureau, enfin l'ancien, enfin... moi même je ne sais plus quel était le bon bureau à force.

Petit haussement d'épaules avant de sursauter. Parrain ? avait elle bien entendu ? Le parrain de Sashah n'était il pas Kro... Kro était la ? Elle se décala et aperçut l'homme en robe de bure... Il était bien la, dans sa tenue traditionnelle, fini l'apparat du duc de Guyenne, il avait retrouvé sa vie d'avant. Elle regarda Sash et guetta les réactions...
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Kahhlan

Voilà ... Un Amen qui clôturait et la cérémonie et les mots énoncés par l'inconnue certainement pas si inconnue pour tous à l'entendre réciter une partie du "secret des Dragons" ....
Un regard sur son Oncle et filleul désormais ... un regard et elle compris qu'il avait pleinement conscience de la présence de cette jeune femme à la chevelure flamboyante ... regard interrogatif vers Théo et forcer encore sa mémoire ... ne pas insister et laisser faire les choses comme elles devaient se faire ...
Rien n'est jamais anodin pour le Très Haut qui, les yeux tournés vers l'ouverture du toit de ce prieuré , devait veiller sourire en coin ...
C'est amusant comme à chaque fois elle l'imaginait, soit malicieux, soit le regard sévère et réprobateur ... elle l'imaginait souvent ressembler à Kad, son Suzerain aimé et respecté, qui pouvait vous donner l'envie de fuir en courant avant la confession ou vous donner l'envie de pouffer lors de ses réparties ou encore l'envie de lui sourire tout simplement parce qu’il vous fait fondre d’affection et de tendresse …

Sourire pour elle-même regardant le ciel ouvert , Sashah recouvrant quelques couleurs, elle-même se remettant doucement de l’émotion passée … chaleureux remerciements à Sœur Ellya de la part des Baptisés et suivre le mouvement à l’invite de son Oncle, bras glissé sous celui de Theophile …

Il était peut-être temps de passer à un moment qui réchaufferait les corps transits mais avait-elle emmené suffisamment de godets dans sa sacoche … ça il lui restait à vérifier …
Alors compter mentalement … Ellya, Lau et son bébé mais le bébé tsss attendrait d’être très grand , Lona, Sashah, son Oncle de Géant, Théophile, la dame inconnue et elle-même ! piouf ça faisait … ça faisait … et bin ça fera neuf avec l’homme qui pénétrait l’endroit bruyamment accompagné, et dont la présence ravissait la muse de son oncle …

Déliant son bras de celui de son compagnon, non sans lui avoir adressé un clin d’œil qu’elle réussissait toujours aussi maladroitement, elle se dirigeait vers le banc où sa sacoche reposait sur sa cape laissée à son arrivée ….
Sortir de cette sacoche deux petits sacs de toile, l’un contenant une bouteille d’eau de vie de mirabelle, une des dernières de sa réserve Castillonaise et de l’autre elle sortit deux piles de godets empilés les uns dans les autres … soulagée chaque pile en dénombrait six …
Retrouver Théophile et lui demander de l’aide en lui offrant la bouteille à ouvrir et elle de tendre les godets qui se rempliraient ….
Le premier serait pour Sashah, le second pour son Oncle , ces deux-là avaient déjà fait trempette … ensuite un pour sœur Ellya, Lau, Lona , et marcher en direction de la jeune inconnue et lui remettre un godet entre les mains …

-Bienvenue pour cette fin de cérémonie Dame ou Damoiselle, je suis kahhlan nouvellement marraine de ce Géant là …

Elle le désignait du regard l’invitant à le retrouver … puis à l’adresse du nouvel arrivant, parrain de Sashah si elle avait bien compris le cri de sa surprise, lui remettre également un godet dans les mains pour l’entrée en la matière …

-Kahhlan Messire, mais je vous en prie approchez-vous également, il semblerait que votre arrivée fasse la joie d’une dame …

L’accompagner quelques pas et retrouver Théophile pour ne plus le quitter cette fois, il servit les deux derniers godets, qu’elle gardait entre les mains le temps qu’il pose le flacon … elle lui tendit le sien sereine et levant celui qui lui restait , elle saluait l’assemblée présente ..

-A la santé de Sashah et Gorborenne, à leur présent et avenir et qu’Aristote sache toujours guider leurs pas et leurs choix.
Pardon pour ceux qui n’apprécient pas l’eau de vie de mirabelle, ma sacoche n’était pas assez grande pour diversifier …

Levant son verre à hauteur des yeux trinquant là pas son geste ..

Santé !

Porter le breuvage à ses lèvres ensuite se retournant vers Théophile …
Bientôt elle devrait reprendre la route … retrouver étendard et Carmin … Retrouver un campement qu’elle n’avait guère loisir de quitter … et, cette escapade pour son Oncle lui avait permis de souffler pour un peu …
Theophile avait fait le chemin …. Que demander de plus hein … rien , elle était comblée, profiter encore de l’instant et de tous en toute simplicité …

Ellya

A la brune poétesse qui s'avance pour la remercier, la douce nonnette lui prend les mains, froides, en lui souriant. Qu'ils sont bons et beaux ces nouveaux aristotéliciens!

Je vous en prie, Sashah. C'est bien normal. Mais n'attrapez pas froid.
Qu'elle soit vôtre à jamais, Gorborenne, rajoute-elle en levant les yeux vers lui. A jamais. Cela dépendait de peu de choses, et de beaucoup à la fois. Ils le découvriraient tous deux durant leur longue marche sur ce chemin nouveau.
Elle repensa à celui qu'elle avait remercié, également, le jour de son propre baptême. Le Bardieu merveilleux, à qui elle vouait une admiration sans fin et un aveuglement sans borne concernant ses affaires douteuses. Quand la cérémonie avait été achevée, elle s'était sentie étrangement à l'aise. A sa place. Et depuis, cette sensation n'avait eu l'air de vouloir la quitter. Toujours, en une église, sentait-elle cette paix immense qu'elle n'aurait su expliquer.
Bardieu.
La Prieure ne put s'empêcher de grimacer en voyant le Krochonou avancer. Zut alors, allait-il tout gâcher? Ne l'avait-il pas déjà fait? Bardieu. Cornichon. L'association des deux avait formé le nom de la chapelle délabrée dans laquelle tous ils se trouvaient. Barchon. Elle aurait pu en pleurer, la Duranxie.

Mais guère le temps de se larmoyer sur le nom du saint endroit que déjà il fallait boire. De l'eau, tout allait bien. L'imaginait-elle.

A leur santé!

Elle leva le verre offert par Kahhlan.
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Pour être initié, il faut savoir se mouiller

Ellya

Kahhlan

Sashah

Lona

Kronembourg

Quelle idée .... Mais quelle idée ! Voyager en âne plutôt qu'en cheval !
Il faut dire qu'en vérité, le précieux pur sang Ducal que le barbu avait épuisé durant ses quatre mois de règne lui fut retiré le même jour qu'on lui retira sa couronne et son uniforme officiel, c'est-à-dire qu'en moins de temps qu'il n'en avait fallu pour le dire, lorsqu'une nouvelle duchesse avait été élue en Guyenne, on avait dépouillé le Kro de tous ses acquis.
Il s'était donc retrouvé en haillons sans couronne ni monture et expulsé du Palais sans ménagement : On était comme ça en Guyenne ... Des souvenirs des années pauvres qu'avait traversé ce duché ... Un seul uniforme était prévu pour le duc, un seul cheval et bien sûr, une seule couronne.

Il avait donc fallu courir à moitié nu dans les rues de Bordeaux, retrouver l'auberge miteuse où sa robe de bure avait lentement moisi durant quatre mois, et aussi une nouvelle monture ... son âne vieilli de quatre mois lui aussi, qui n'avait plus fière allure et qui l'avait à peine reconnu.

C'est donc non pas un Kro sur un âne qui arriva à Marmande ce matin là, mais un Kro tirant son âne qui ne le reconnaissait plus au bout d'une corde. Qui a dit que ces bestioles avaient bonne mémoire ... La seule chose dont le bourricot s'était souvenu, c'est qu'il n'avançait que si l'on plaçait une carotte devant ses yeux.

Ensuite, il lui fallait trouver un cadeau pour sa fillotte. Ce n'est pas parce que l'on arrive en retard que l'on doit arriver les mains vides. Le réfectoire du Prieuré du Rivet lui avait paru l'endroit idéal pour dégotter ce que lui-même aurait aimé recevoir comme cadeau : Un beau rôti.
Oui bien sûr, on est loin de la médaille d'Aristote, du bouquet de fleurs ou du sabre en or pour une occasion comme celle-ci. Mais notre barbu était un homme au sens pratique : A la fin de la cérémonie, tout le monde aurait faim.
Et puis ... c'est qu'à présent, sa fillotte poétesse avait un compagnon à nourrir. Et un homme de la taille de messer Gorborenne ça ne s'entretient pas avec des navets.
Une fois la viande dérobée, il avait seulement pu se présenter à la sortie de chapelle Barchon. Le rôti à la main, qu'il crevait d'envie de boulotter.

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Sashah

Lona... Un regard, un châle et la poétesse sent un peu de chaleur revenir en elle. Peu à peu elle reprend des couleurs et finit par sourire. Un lien les unit toutes deux, combattre côte à côte en tisse forcément et puis elles ont le lien du sang.

Son Orion s'approche avec précaution, tâtonnant pour éviter les obstacles, il est vrai qu'elle a lâché sa main et donc ne peut le guider. Mais jamais sa cécité n'a provoqué chez elle l'envie de lui facilité la tâche, ni même engendré de la pitié. Elle l'a rencontré sur les bords de la Dordogne aveugle, il a vécu ainsi sans elle et puis au fond, la muse sait qu'il s'est plongé seul dans ses ténèbres... un jour peut-être en sortira-t-il, un jour... s'il en a envie...

Une voix qui susurre à son oreille, sa cape qui se pose délicatement sur ses épaules, à rêvasser elle ne l'avait pas vu s'approcher. Un sourire empreint d'amour qui se dessine sur ses lèvres, oui faire des présentations s'imposent, pour que ce baptême ne ressemble plus à une assemblée d'étrangers.

Le regard qui se porte au fond dans l'allée vers la jeune inconnue qui a déclamé, un regard qui l'invite à s'approcher. La douceur sur le visage qui revient chez la poétesse qui regarde l'assemblée. Farouches ses yeux sont parfois, associable et froide semble-t-elle être quand on ne la connait pas. Blessures qui s'oublient au contact de son géant, causée par une vie d'errance... par une vie d'avant.

- Gorborenne, je te présente Lona de la Fey, Lona Von Bülow en réalité même si ni l'une, ni l'autre ne portons le nom de notre père. J'ai bien dit notre père car nous sommes demi-sœurs. Notre père tout jeune homme voyageant en Hispanie avec mon grand-père, commerçant, a rencontré ma mère et la convia à la rejoindre en Prusse quand il dut repartir. Mais le destin en a décidé autrement et elle perdit la vie en me donnant naissance. Quelques années plus tard il rencontra la mère de Lona et voilà pourquoi nous sommes sœurs. Une brune hispanique et une blonde normande, partageant un père Prussien. Lona comme moi fait de la politique et fut mon bras droit pendant deux mandats ducaux, que dire d'autre ? Ha oui, elle a le gout pour la délocalisation et en conséquent adore déménager mon bureau sans me prévenir...évidemment.

Sourire qui se profile à l'évocation de l'anecdote, puis se tournant vers la blondeur :

- Lona je te présente Gorborenne, l'homme qui m'a dissuadé que se jeter dans la Dordogne n'était pas vraiment une bonne idée, en remerciement je lui ai collé un coup de pelle. C'est terrible la pelle d'une Muse !

Passe un doigt sur la cicatrice de son Orion et lui vole un baiser, c'est toujours ça de gagner !
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Lona

Lona lui sourit, lisant dans ses yeux une certaine mélancolie qu'elle avait déjà vu. Elle serra la main dans la sienne et lui murmura avant qu'elle ne s'avance vers Ellya un discret...

Pense à toi Sash, pense à vous, ne regarde que l'avenir dans les yeux de ton dragon.

Elle la laissa aller remercier Ellya, et repensa à son immersion quelques années auparavant dans la Garonne... Frigorifiée autant que pouvait l'être Sash à l'instant présent. Elle sortit un châle de sa besace et le posa doucement sur les épaules de sa soeur. Ce mot qu'elle osait maintenant dire prenait aujourd'hui encore plus de sens.
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Gorborenne

Quelque soit le Chemin, ainsi vont les choses,
Toujours il est Nexus qui s'impose...

Une main qui le lâche, le laisse soudain hagard, l'impression d'être partout, au milieu de nulle part. À l'exacerbe de cécité, s'enroule les sens d'un voile d'obscurité. Est-il à ce point aveugle, que sans bouger il manque soudain de trébucher? Comme un hoquet, sans doute est-ce le froid? N'est-il finalement pas si résistant que cela?

Fadaises à qui le croit! On peut surprendre l'Aveugle, mais on ne le détourne pas.

Vrai pourtant,
ce trouble que lui laisse l'instant.
Toujours Nexus se faufilant.
Croisée de tous les Chemins,
d'Amour, de Feu, de Sang, de Vœux...
À eux, à lui, les leurs, les siens...

Vaguement lui vient la question du Très Haut mettant déjà à l'épreuve le Dragon. Rictus à l'ironie de la situation. Chasse tout cela de son esprit d'une longue inspiration... Étrange, au Géant, cette manie qu'il a, de toujours respirer un grand coup quand se pose un choix. Est-ce de soulagement? Ou au contraire pour retrouver un courage fuyant? Qu'importe tout cela, c'est d'un sourire serein qu'il rejoint Sashah, s'arrête lui aussi, à remercier la Nonnette. S'incline du chef légèrement, plus que des mots, un sourire éloquent.

Merci à vous, de nous avoir accueillis, en ces lieux, et en votre... notre communauté!

En fait, c'est une joie soudaine qui le prend, car soudain, oui, soudain il comprend. Ce jour est de fête, d'allégresse! Celui où les liens se resserrent, où les cœurs se redressent! "Oui, pour ce que tu viens d'accomplir, merci à toi, Sainte Ellya, l'Eglise fait moins de miracles que la force de ta Foi." Soudain à l'entremêle, tous les liens qui se tissent vers cet aujourd'hui. De peu, de prou, ils seraient tous de même famille, et elle finalement qui les à tous réunis.

Sourire qui en dit plus long qu'il n'aurait pu l'exprimer, s'incline un peu plus bas avant de se retourner vers son aimée. À terre, se prend le pied dans la cape que d'immersion il avait épargné. La ramasse, secousse en chasse poussière, l'ouvre à l'enveloppe de Muse à l'abri des courants d'air. Main qui s'avance en quête de son bras, s'approche, lui murmure tout bas.

Ma douce, si tu me disais qui est cette jeune femme à la voix si charmante? puis ta marraine peut-être, et je te présenterai la mienne... et une autre aussi, de ta Génération...

Opine un sourire, à l'ancienne énigme, peut-être a-t-elle pu déjà le saisir. Ces quelques phrases avaient ôté tout doute à Orion sur l'identité d'un parfum de Dragon. Non, il n'avait rien oublié, mais ces mots, quelque chose avait été remué. Un Chemin de ceux de Féérie, à l'appel d'être révélé. Mais chaque chose à son heure, à son endroit, et en ceux-ci, c'est le Très Haut et non Draconie dont l'accueil fait force de loi.

Redressant sa stature, d'un geste de la main, il fait signe d'approcher, vaguement il espère, en direction de l'allée. Pas seulement à " 'tite Soeur" perdue tout derrière mais à tous autour d'eux, venus pour elle, pour lui, pour eux deux.
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Ellya

Elle aurait dû hululer un "Le bababaptême est terminé!" avec un immense sourire aux lèvres, satisfaite d'avoir accompli son office et soulagée de pouvoir rentrer se prosterner aux pieds de son époux afin de le satisfaire au mieux. Il fallait dire que les derniers jours ne se résumaient qu'à cela. Soumise, elle acceptait sans mot dire. La Duranxie n'était pas adepte de "Liberté pour drapeau, Amour comme credo". Heureusement, il lui restait la prière! Et elle en abusait sévèrement.

Elle n'avait apparemment pas été mise au courant qu'apparaitrait alors une saltimbanque dépenaillée qui, probablement pour célébrer le superbe baptême qui venait de s'achever, et l'empêcher vilement de faire le hibou, poétiserait pour les deux nouveaux aristotéliciens. A vrai dire, l'Oblate ne s'attarda pas sur la physionomie de la jeune venue, ni sur sa voix et encore moins sur l'éclat de son regard ou celui de sa chevelure. Une erreur, à n'en pas douter.

Elle se contenta de prononcer haut et un fort un Amen! destiné à marquer la fin de la cérémonie. Encore restait-il à faire l'aumône pour les pauvres de sa paroisse...
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Sashah

"Amen" voilà la cérémonie était achevée. Pourquoi poussa-t-elle imperceptiblement un soupir de soulagement ? Froid elle avait, froid bien plus qu'elle ne le pensait.

Un sentiment d'être l'intruse c'était emparée d'elle. La nièce de son géant pourtant dégageait un peu de chaleur qui aurait pu l’envelopper, émue de voir son oncle prendre le chemin de la Foi. Émouvant oui, mais pourtant, elle n'arrivait pas à s'y réchauffer, se sentant étrangère. Et Lau qui semblait ne pas savoir le pourquoi elle l'avait choisi ? Ignorant surement ce qu'elle pourrait apporter à une Sashah frondeuse qui s'impliquait naguère dans la politique du duché et n'était pas du genre à se laisser influencer. Une poétesse aux idées bien arrêter certes mais qui cherchait la chaleur de l'amitié. Elle les regarda tour à tour, Lona perdu dans ses pensées, le compagnon de la nièce qui ne semblait être venu que pour rester aux côtés de sa belle et surement pas pour faire leur connaissance, Soeur Ellya qui semblait rayonner malgré ses traits tirés et semblant de sourire qui ne trompait pas et puis... et puis... cette jeune femme à la voix perdue, à l'allure de chat apeuré qui déclamait l'essence des Dragons.

Il n'en fallait pas plus à une poétesse trempée pour lâcher la main de son Orion et venir vers celle qui la rassurerait... sa sœur. Besoin de famille, de protection, elle ne savait que trop ce qu'était n'être pas acceptée dans la famille de l'autre. Être jaugée, jugée, déshabillée jusqu'à l'âme, avec en fond cette question "Qu'est-ce qu'il lui trouve à celle-là de plus qu'à une autre". Elle frissonna et se serra contre Lona, la mouillant au passage.

C'est là à côté de la blonde qu'elle se campa. Son parrain lui manquait, tous ceux qu'elle aimait en somme, elle entrait dans la maison du Très Haut, mais son baptême, celui qu'elle avait tant attendu, prenait une drôle de tournure et puis celle qui venait d'arriver installa comme un malaise dans la cérémonie. Ce n'était surement pas sa faute non, c'était ainsi quand on arrivait à la fin d'une festivité, mais qui était venu rejoindre cette rousse perdue ? Un oncle, un frère, un amant ? Un Salmo Salar de plus ? Ils étaient nombreux dans cette famille, nombreux, soudés surement, mais ignorant son existence, ne cherchant dans l'ensemble pas à la connaitre.

Un froid glacial lui traversa les os...

Elle avança d'un pas, rejoignit Soeur Ellya et la voix éraillée, lui dit :

- Merci, merci d'avoir accéder à mon désir le plus cher, merci infiniment.
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Theophile

Impassible, il assiste à la suite de la cérémonie. Se fait plus discret comme a son habitude, quand les choses prennent tournure trop exubérante à son goût. Peu de gens ici le connaissent après tout. Et seule sa présence est requise, auprès d'une cuivrée en mode hyper-sensible. Main discrètement se tend, pour cueillir ça et là, quelques gouttes d'eau éparpillées dans la chevelure de son aimée.
Il reste là, sans un mot, à portée de main et de coeur, prêt à la rassurer d'un sourire, ou d'un clin d'oeil complice. Au creux de lui pourtant gronde l'impatience...

Grincement de porte encore... main qui se porte instinctivement sur son épaule à elle, alors que de l'autre il s'assure de la présence de son épée. Et non, il ne s'en est pas séparée ! N'est ce pas en ces lieux de culte que l'on trouve les pires voleurs ?

Rose.

Assemblée qui se retourne, il fallait s’y attendre.
Cligner fort des yeux à s’en faire mal, s’adapter immédiatement à l’obscurité des lieux.
Lui était là, devant elle. Accolé à elle, elle qu’elle ne reconnaissait pas, elle qu’elle ne connaissait pas. Balayer l’édifice d’une seule traite. Y découvrir d’autres visages, plus matures, vieillis, mais toujours identifiables. Elle, elle qui donnait l’office. Lui, main qui se veut discrète sur son arme. D’autres visages qui éveillaient un lointain souvenir, d’autres visages inconnus.
Se réveiller, se réveiller, vite.
Ses rêves n’étaient jusqu’alors que copie d’une réalité lointaine, voilà qu’ils sont à leur tour chimériques. Dans une chapelle un géant, accompagné, calme, posé, serein. Elle qui le fait entrer dans son monde, eux qui assistaient. Il fallait se réveiller, arrêter de penser, d’espérer. Se pincer.
Découvrir sa tête, laisser libre sa fauve chevelure. Avancer ? Fuir ? Rester immobile, ahurie… Ne pas chercher à comprendre ; plus tard. Un murmure incompréhensible, un froissement dans l’air. Le destin, l’accepter.
Comment réagiront-ils, après coup ?
Prendre le risque de souffrir, à nouveau. Ou fuir, de nouveau. Comme cette même fois où, quelques mois plus tôt, elle avait retrouvé sa trace. Tellement de regrets s’en sont suivis. Assumer ses choix, ne pas faire la même erreur, pas deux fois. Rester.
Mais ne pas s’imposer, leur laisser le choix. S’assoir au fond, ne pas interrompre plus encore ce moment. Ne pas se sentir à sa place. Réfléchir surtout.
Surtout ne pas s’emballer. Oui, c’était bien eux, mais eux que la vie avait du transformer depuis ce fameux jour, eux qui ne sont inéluctablement plus les mêmes. Relever la tête, affronter leur présence, affronter leur regard.
Et comme une poésie, se mettre à réciter :

Le Secret du Dragon,
Se cache sous les étoiles
Où parmi les constellations
Il tisse sa route et sa toile

Regarde vers le Couchant
Et lève les yeux au firmament
Vois le Dragon à dextre
Et l'Aigle à Senestre

Contemple les astres et les signes
Sur la montagne, ne pense au passé
Vois la cité au cœur du Cygne
Et ton chemin sera tracé....

Kahhlan

S'ébrouer tel un chat mouillé alors que nan .... c'était pas elle qui devait faire trempette .... regard à son voisin de coeur ... quittant une seconde fois sa main ... sourire amusée qu'elle aurait en d'autres endroits que celui là, aisément séché les perles d'eau qui ornait son visage ... mais nan tsssss taratata la nonnette poursuivait et de cette distraction ondée et rafraichissante , elle en future marraine reprenait très sérieusement le cours de la cérémonie ...

Les insignes représentant la famille Aristotéliciennes passèrent des main de soeur Ellya aux siennes ...

Elle portait la bougie fixant la flamme ... celle que l'on doit toujours veiller ... celle qui ne doit jamais s'éteindre ... celle qui guide et qui empêche de tomber dans l'obscurité ....

S'approchant de son oncle lui remettre dans la main ..

Mon oncle, nous voici unis une seconde fois dans une même famille ... que cette Flamme veille sur toi , tout comme tu dois veiller sur elle ... elle symbolise la force toute fragile qu'elle peut paraître à vaciller ... l'important c'est que jamais elle ne s'éteigne ... elle guide dans le noir ... ou dans la solitude la plus totale .. Compagne amie de nos vies jusqu'à trépas ...

Puis, passer la croix reliée à un fin mais solide cordon, par dessus sa tête la laissant docilement se placer sur sa chemise humide .. malhabile , tremblante un peu ...

Cette médaille représente aux yeux de tous ta foi en la famille Aristotélicienne ... avec fierté elle se doit d'être arborée ...

Finir par lui remettre la bague tampon ... ne sachant pour le coup à quel doigt la faire glisser ...

Et voilà pour finir cette bague tampon que tu porteras où elle t'ira le mieux ...

Le regarder avec insistance ... même si elle savait qu'il ne verrait pas son regard posé sur lui ... peut être il sentirait ...

Bienvenue en ta nouvelle Famille mon Oncle ...

Déposer une douce et légère bise sur sa joue relevant la pointe des pieds pour le faire et retourner auprès de Théophile ... émue ... terriblement émue et troublée .... elle venait de s'engager comme marraine et elle ne faillirait pas là non plus ...

La vieille porte parlait à nouveau de son grand âge et polie elle ne se retournait pas ...

Sashah

Plongée la tête dans l'eau ça c'était fait... Rien qu'en sautant elle n'avait pas eu le choix, mais avait récidivé peu de temps après. Le froid la tétanisait littéralement, fallait dire que l'eau était d'une fraicheur à attraper la mort. Elle en serait quitte pour quelques éternuements.

Ils venaient semblait-il se laver de leur ancienne vie, pour prendre une nouvelle voie. Elle avait retenu ceci de l'immertion, mais franchement s'ils avaient chauffé un peu l'eau, elle aurait mieux apprécié.

Elle sortit trempée, ruisselante, grelotante et reçut de Lau une médaille autour du coup. La jeune marraine la lui donna avec une courte phrase.

Tu es ma filleule maintenant, ca fait tout bizarre mais bon ...

Elle ignorait ce qu'elle entendait par là, resta un moment stupide à en chercher un sens et chercha du regard de quoi se réchauffer ne serait qu'un peu, quand elle entendit la porte grincer. Regard qui se tourne, inconnue qui approche, elle reporta son attention sur le baptême, surement une bigote égarée qui venait faire quelques prières, le baptême était terminé, peu probable qu'ils reçoivent de la visite.

Pourtant elle avait espéré qu'au moins son parrain viendrait...
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Gorborenne

Avec des vagues allures d'un Poséidon privé de sa légendaire chevelure d'algues, c'est un Géant dégouttant de partout qui s'extirpe des fond baptismaux. Quelque seconde à peine à étaler au sol une large flaque d'eau. Remercie inconsciemment ses origines, à peine si le froid lui crispe l'échine. À l'écoute de Nonnette il opine, aux phrases de sa Nièce, sourire qui se dessine. L'impression de mieux comprendre certaines choses, qui ne s'expriment que par les gestes que l'on pose. Même ténue, d'une flamme toujours éclatante. La force de la Foi d'une Neige scintillante.

Bienvenue en ta nouvelle Famille mon Oncle ...

Quelque chose de froid cette fois, au métal de la bague et de la médaille à son cou, mais cette chaleur familiale, qu'elle dépose à sa joue.

Ainsi soit-il ma Nièce, euh, ma Marraine...

Se guidant à parfum Lysé, s'en revient aux côtés de son aimée. D'amour en dérobée il lui sourit, comme pour dire "une bonne chose d'accomplie." Mais quelque chose, un bruissement derrière lui, vieille porte qui grince ses complies. L'Aveugle qui se retourne, tendant l'oreille, dressant le nez, cherchant une présence et son identité par delà les voiles de son obscurité.

Le Très-Haut, on espère, lui pardonnera, sans que son attention se détourne, son esprit se distrait déjà..
Étrange, cette impression d'une fragrance d'autrefois, de l'écorce des vieux chênes, respirant tout bas...
Étrange oui comme une vibration frissonnant d'un rappel, un autre chemin, un autre ciel...
Ceux qu'on arpente d'un battement d'ailes...

Une étincelle aux ténèbres qui surgit contre toute absence... Elle? La Dryade des Dragons, sans la voir, reconnaît pourtant sa présence...
Mais l'espièglerie lui semble automnée, de feuilles comme à l'étouffée. Bien sûr, oui... combien de temps à passé?
Presque fébrile qui saisit la main de Sashah, de front à l'incrédulité, comme pour chasser cette impression de rêver.
Silence, mais ses question qui filtrent du bout des doigts: "Y a-t-il bien quelqu'un? La vois-tu? Est-ce une autre part de Draconie qui nous est revenu?"

À peine plus un murmure qui s'échappe tout bas,
Un nom, depuis si longtemps déjà...

Ce'Nedra?... c'est bien toi?
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Ellya

Par immersion... Elle attendit, comme promis, qu'ils relèvent la tête avant de continuer. Ils semblaient apprécier le bain frigorifiant. Tant mieux! C'était synonyme qu'ils apprécieraient la voie nouvelle... le Très-Haut détruit l'être existant par hasard pour faire naître, engendrée d'en haut, la personne née par dessein... Les vrais mots auraient dû être "engendrés du centre". Car n'était-ce pas le coeur qui créait cette nouvelle personne? Coeur et raison, à l'unisson, à la limite. Mais jamais raison sans passion! ... Lors de cette humanisation, Sashah, Gorborenne, vous rejoindrez... Que dis-je? Vous venez de rejoindre la communauté du Créateur qui demande à votre âme de chercher la Vertu, à votre esprit de connaitre la Raison. Car, en vérité, Aristote commande que l'homme s'immortalise pour faire vivre la partie la plus noble qui est en lui, petite par sa masse mais qui par sa puissance et sa valeur dépasse tout.

D'un geste de la main, elle leur fit signe de sortir avant de se détourner pour récupérer près de l'autel à moitié détruit les présents préparés la veille. Deux bagues-tampons, deux pendentifs aristotélicien fabriqués par son époux pour ces occasions et deux bougies. Elle s'activa à allumer ces dernières avant de tendre un exemple de chaque aux deux marraines.

Je vous invite, Kahhlan, Lau, à remettre à vos filleuls ces insignes de la famille aristotélicienne. Que par ce geste s'achève ces baptêmes et débute leur nouvelle vie.
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Lau

Lau prit un des deux pendentifs et le remit à Sash en souriant. Elle était vraiment heureuse.

Tu es ma filleule maintenant, ca fait tout bizarre mais bon ...

Lau se mit à rire doucement et laissa Kahhlan faire.

Rose.

Avancer, là où la monture vous mènera, la où le vent vous emportera. Filer toujours droit, devant, sans jamais se retourner. Un jour affamée, le lendemain rassasiée. Toujours seule, toujours malheureuse. De plus s’attacher, de plus s’installer. A chaque jour, une nouvelle auberge. A chaque jour, son lot de péchés. Péchés communs, péchés banals à présent. Action répétée, rodée. Attendre patiemment, planquée, et sautée sur sa proie, ni peur au ventre, aucun remords. Elle savait les reconnaitre à présent, les inconscients. Ceux la seuls qui pensent encore que les chemins sont surs ; ceux la seuls qui lui permettent de survivre quelques jours de plus. Comment en arriver là ? Une déchirure à vif dans le cœur, des cicatrices qui jamais ne guériront, un abandon… A quoi bon espérer, encore? La fin en est toujours identique, toujours aussi difficile. Alors, on s’habitue, et on y prend gout. Restée tapie, dans l’ombre, et n’intervenir qu’en cas d’extrême nécessité. Ne plus dépouiller pour le plaisir, ne plus s’accorder de plaisir. Ce temps est résolu, ce temps est derrière, très loin, comme appartenant à une vie passée… Que sont-ils devenus, tous ? Plus aucune nouvelle, plus aucun signe… Jusqu'à ce jour ; quelques mots griffonnés à la hâte, sensation d’un feu qui renait en son propre corps, mais qui cesse aussitôt. Arrêter de rêver.

Pourtant, c’est bien perdu dans ses chimères qu’elle était, la rousse, en apercevant d’un regard nombreux chevaux, rassemblés. Regarde de lynx qui jamais ne l’avait abandonné, regard de feu que toujours elle avait possédé. Pourtant, aucun être de son espèce ne semblait occuper les lieux. A sa proximité, une chapelle en ruine ; devaient tous s’y trouver. Descendre de sa monture, l’attacher. Remonter ses cheveux d’un geste précis, les cacher. Eux seuls auraient permis une reconnaissance future. S’approcher doucement, pour ne pas se faire remarquer. Glisser d’un geste vif une pièce de tissus dans la bouche du domestique, pour ne pas être trahie. L’attacher à l’arbre, pour être tranquille. Et fouiller rapidement les besaces. Qui penserait donc être pillé, à un tel endroit ? Le destin l’avait gâtée, en ce jour. Pourrait se nourrir bien longtemps, avec tout cela !

Un dernier sac à ouvrir… Prendre le risque ? Toujours… Du bout des doigts, un contact doux ; remonter le trésor, relâché tout à coup : un ruban vert, qui jadis été dans sa même chevelure fauve ? Impossible ! Essayer de se calmer, de ralentir les coups qu’affligait son cœur à sa poitrine. Elle ne voulait pas, le passé était définitivement enterré, à jamais. Renfoncer pourtant machinalement sa main, y ressortir un bout de vélin. Y reconnaitre une écriture si familière, ne sachant que faire. Alors cette chapelle devait renfermer un trésor, si eux-mêmes la dépouillaient. Le voleur volé…

«Deux chemins toujours deux fois se croisent. »

Affronter, fuir ? Curiosité malvenue qui la pousse maintenant à s’approcher de l’édifice. Avancer, inconsciemment, vers son destin. Peut-être un ruban similaire, une écriture mal identifiée. La tête couverte, ouvrir délicatement la porte. Grincement strident et connu de tout un chacun de ces choses la dans chaque lieu de culte. Comme une débutante, elle s’est fait avoir. La voilà, immobile, aux yeux de tous… La reconnaitrait-il seulement, après tout ce temps, l’enfant devenue bout de femme à présent.

Gorborenne

Géant toujours droit dans ses bottes, jamais ne les a enlevé par crainte de les mouiller. Mais ici, l'envie d'entrer dans l'eau nu de ses pieds. Qu'importe le fond, corne des routes sous le talon. Un instant à les retirer, et au bord du bassin, se tenir prêt à s'immerger, main dans la main, avec sa Muse aimée. Lui laisse le plaisir de décompter, un pas en avant, l'oser! "Se mouiller" au propre, comme au figuré...

BLOOUF

Aussi, oui, un peu éclabousser ceux qui se seraient par trop approcher. N'oublions pas la loi intrinsèque sur les déplacement de masse, disant que si le volume d'un géant pénètre dans un contenant rempli d'eau bénite, pour conserver l'équilibre, il faut qu'un volume au moins équivalent d'eau en soit sorti... Enfin presque, le Géant n'en a encore que jusqu'à mi-torse... plus profond qu'à première vue il n'y parait, mais moins quand même, que ce qu'il croyait. Sans lâcher sa Muse, doigts toujours à l'enlacée dans cette eau fraiche sans être glacée. Respiration lentement qui se prend, concentrant l'espace et l'instant, genoux qui fléchissent, tête en avant, s'immerger entièrement...

Sensations qui reviennent, étrangement, celle de son naufrage, il y a longtemps... emporté par la mer, de peu qu'il n'eut été englouti par l'océan. Mais sous la surface, toujours ce silence... à côté de lui, sa présence. Au coeur, l'eau qui emporte certains poids, comme s'ancre celui du choix.

Tête qui ressort de l'eau, chasse un air vicié d'avoir été trop gardé. Poumons qui s'ouvrent en quête d'une nouvelle goulée. Dans l'air, le parfum d'une révérence, c'est une nouvelle route qui commence...
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Sashah

Immersion ! Elle en avait de bonne ! Sashah entraina son géant au bord de ce qui avait ressembler naguère à des fonds baptismaux.

La profondeur du trou ne faisait aucun doute, elle grimaça légèrement. L'eau devait être glacée, elle y plongea une main et la retira avec précipitation.

Elle déglutit, eut l'impression que tout le monde avait entendu sa salive descendre dans sa gorge et murmura à l'oreille de son géant.

- Va falloir se jeter directement dedans, sinon on y arrivera pas, mieux vaut garder nos bottes, j'ignore ce qu'il y a au fond mais ça parait très profond. Si on saute tous les deux en même temps, ils seront baptisés avec nous ! Tu es prêt ?

Elle se retourna et constata qu'ils s'étaient tous rapprochés du bord. Belle aubaine, avec la carrure d'Orion ils en seraient tous pour une bonne douche. Non pas que son géant était gros non, musclé oui et grand, très grand ce qui allait déplacé un bon volume d'eau. Un sourire angélique apparut sur le visage de Sashah en les regardant. Elle serra la main de son géant, l'amena à quelques pouces du bord et compta à rebours :

- 3....2...1...

PLOUFFFFFFFFFFFF
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Gorborenne

Imperceptiblement se crispent les mâchoires du Géant. Esprit soudain bouillonnant. Quelque chose qui le turlupine, malgré Nonnette à timbre rassurant. Devoir prêter allégeance, poser un serment... plus de retour en arrière possible à présent... aurait-il peur? Oh, non, pas vraiment du Très-Haut, non, toujours du simple pouvoir des mots...

Resserre ses doigts autour de ceux de son aimée... se sent un peu crispé... longue inspiration, en recherche de toute sa sincérité. Pour elle, pour lui, pour eux, jamais n'ira se parjurer... Pourquoi la figer d'un serment, il se le demande, c'est de sa liberté que sa Foi demeure si grande. Lui, l'arpenteur insaisissable des milles chemins, devrait plus n'en avoir qu'un? Sacrifier sa propre liberté pour une Église, pourra-t-il s'y oser? Peut-être pas, mais pour Elle, oui, qu'il a librement choisi d'aimer!

Je reconnais le Très-Haut comme l'Éternel et Immuable, comme le moteur de l'Univers, comme la Pensée Suprême, la causalité originelle et finale du monde.
Je reconnais l’Église Aristotélicienne comme guide dans la connaissance du Très Haut et je jure de rester fidèle et loyal à tous mes frères et sœurs en cette communauté.
Je choisis cela en ma seule volonté, pour le salut de mon âme, que je puisse vivre en Son Nom, et à mon heure, trouver repos et sérénité en Sa Présence.
Je désire que mon nom apparaisse comme baptisé et serviteur du Très-Haut, Éternel et Immuable.

Serment rituel, à l'énoncé qui varie, mais de rester sincère, il avait promis. Jamais non, le parjure ne ternirait sa Foi, au contraire, lui semble qu'elle se redresse d'un nouvel éclat. Toujours autant de chemins qui s'offrent à ses pas! Mais, quelque chose, comme se nuance la lumière dans l'obscurité, à son Feu, d'autres flammes qui se prennent à s'allumer. À l'Aveugle une leçon d'orgueil et d'humilité...
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Ellya

Les blonds sourcils se relevèrent, étonnés, que les mots prononcés ne soient pas forcément ceux demandés. Bah, le sens correspond a priori et la nonnette ne se formalisera pas. Bien au contraire, sa partie préférée du rituel vient d'arriver.
Un sourire aux lèvres, elle se réjouit.

Gorborenne, Sashah... Je vous invite à enlever vos chausses. Et tout ce que vous souhaitez garder au sec, dans la bienséance, évidemment.

Si bienséance il pouvait y avoir là.
D'un geste de la main, elle leur désigna la petite rigole d'eau creusée à la main qui permettait au Rivet, jolie petite rivière, de tracer son chemin jusqu'au cœur du Prieuré, et de la chapelle. Ainsi en avait-il été décidé. Puis l'eau avait été bénie suite à moultes prières. L'endroit était parfait.

Puis vous entrerez là-dedans. Las, on ne va pas immerger des hommes faits avec une bolinette d'eau, n'est-ce pas?
Donc, quand je dirai "Par immersion", vous y mettrez la tête, quelques secondes. Puis vous la sortirez, afin d'entendre le reste, quand même. Tout est prêt?

Au moins, il ne pleuvait pas. Et l'eau devait être moins froide que le mois précédent. Aucune raison de se plaindre... C'est bon pour la peau.
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Sashah

Un main qui se tend, un sourire qui se dessine, quelques larmes qui cherchent à s'évader mais qui restent là, juste aux bords des cils.

Voilà dans quel était elle se trouvait. L'âme sereine, le cœur bordé d'amour, plus forte que jamais et désireuse de suivre le chemin qu'ils leur ouvrent. Lau... Des souvenirs la submergent en vagues déferlantes, joie, tristesse, fou rires.

Elle prit la parole, voilant tout de même ajouter quelques mots.

- Si je suis ici et que j'aspire de tout mon cœur à entrer dans la maison du Très Haut, je le dois à quelques personnes qui ont su m' insuffler leur foi. Oui Lau nous avons fait de la route ensemble, nous avons partager nos joies et nos peines et toujours nous avons avancer sur le chemin, malgré les embuches, tu m'as accueilli alors que je portais encore le deuil à Bordeaux, soutenue quand bien même je ne croyais plus en moi. Mais je dois aussi cela au Seigneur Alexandre de Castelcerf, il m'a inculqué la foi, m'a appris à soutenir les autres pour les faire avancer dans la vie, m'a donné l'éducation qu'il me manquait. Sa devise est "guider c'est servir" et ça résume en somme tout ce qu'il m'a apporté.

Et je ne peux oublier mon parrain, celui a qui j'écrivais depuis Blaye, depuis le tout début de mon arrivée en terre Guyennoise. Un sacristain à l'époque, qui est devenu Duc certes mais qui est resté l'homme de foi qu'il était. Même s'il dit que je suis de celle qui se tait quand je vais mal, ils furent nombreux les plis que je lui ai envoyés lui décrivant mes tourments, elles furent nombreuses ses réponses, me demandant de toujours garder la foi.

Il est souffrant, ils sont souffrants tous deux, mais ils m'auraient accompagnés dans ce baptême s'ils l'avaient pu. Et je n'oublie pas celui qui a pris la relève, celui qui me donne l'envie de construire une vie sur des bases solides, mon géant ici présent.

Main qui serre celle de son Orion, sourire qui se dessine.

Alors oui Soeur Ellya, je formule ce vœu :

- Et je reconnais ... en le Créateur le moteur du monde, ... la pensée suprême ... et la cause efficiente et finale du monde. Je reconnais l’Église aristotélicienne ... comme mon guide dans le connaissance du Très-Haut ... et je jure de lui rester fidèle ... ainsi qu'à son autorité, ... seule représentante sur terre de l’Être divin... J'accepte tout cela de ma propre volonté ... pour le salut de mon âme ... en vue de ma résurrection près du Très-Haut ... dans la contemplation éternelle de Sa beauté. Je désire que mon nom ... apparaisse comme baptisé et serviteur du Très-Haut tout puissant.

Elle se tut après ce long discours. Formée à la politique, elle faisait partie des oratrices, bien évidemment quand elle parlait, elle le faisait avec longueur, elle espérait seulement ne pas avoir assommé ceux qui les entourait.
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Gorborenne

Silencieuse, la Cendre est à l'écoute. En chaque souffle, en chaque intonation, il perçoit ce que les mots ne disent pas. Au variation du timbre il lit comme il l'aurait fait d'un regard. Aux parfums des âmes, l'encens n'est qu'un faible fard. Cendre, oui, de celle qui à trop brûlé, trop ardé, et qui ne cesse pourtant de couver, pour toujours à nouveau s'embraser... Cendre, de la sagesse que laisse les incendies... de ce qui les précède, la folie... Tours et détours de routes se croisant ce jour.

Pensée qui passe au Rôdeur et sa confession... Demi-sourire, demi-grimace, dubitative expression... Avoir la sincérité au cœur n'empêche personne de commettre et recommettre les mêmes erreurs. Une deuxième chance à plus de valeur que la première, que l'Ours en ait conscience, il l'espère... Mais Gorborenne ne dira rien, n'est pas à lui d'ingérer un chemin qui n'est le sien. La Cendre restera à l'ombre de Neige, en soutien.

Nonnette qui se met à disserter, sa Nièce, s'en suit pour le conseiller, sourire énigmatique qui vient s'étirer. Il se souvient d'un courrier, il avait avouer être Apostat, et pourtant avoir la Foi. Qu'importent les noms que l'on donne au Très-Haut, ce ne sont que des mots. L'Aveugle n'ignore rien à leur pouvoir, et pourtant, sourit à ce chemin qui se trace dans le noir. Aucun destin qui n'y conduit, mais jamais de coïncidence à celui de la Vie. Sur le temporel pourtant, certains points de vue qui ne changeront peut être pas, mais ce jour est à autre chose, il est à l'Acte de Foi. Opine à la comparaison du noir et du froid, connaît tellement cela...

Retourne un sourire à Sashah. Quelque chose de changé, quelque chose de serein, quelque chose d'un choix sincère et libre, d'amour empreint. Doucement, s'en vient saisir sa main.
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Ellya

La Prieure sourit, émue. Les propos prononcés lors des baptêmes avaient toujours ce petit quelque chose de spécial, d'unique presque, de cristallin. Pourtant, peu se vérifiaient. Et, comme à chaque fois, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer que promesses seraient tenues, paroles engagées jamais retirées. Pour leur bonheur à tous.

Sous l'Astre Flamboyant comme sous l'œil d'un juge partial envers ses enfants tant aimés, elle vint se placer face aux poètes.

Aucun baptême ne peut se faire sans que ne soit récité le serment d'allégeance. Considérez le comme la promesse ultime faite au Créateur et aux membres de l'Eglise. Promesse de faire de votre mieux, car c'est bien là le principal.

Lentement, hachant les mots pour qu'ils puissent être répétés sans peine, elle prononça les paroles rituelles.

Je reconnais ... en le Créateur le moteur du monde, ... la pensée suprême ... et la cause efficiente et finale du monde. Je reconnais l’Église aristotélicienne ... comme mon guide dans le connaissance du Très-Haut ... et je jure de lui rester fidèle ... ainsi qu'à son autorité, ... seule représentante sur terre de l’Être divin... J'accepte tout cela de ma propre volonté ... pour le salut de mon âme ... en vue de ma résurrection près du Très-Haut ... dans la contemplation éternelle de Sa beauté. Je désire que mon nom ... apparaisse comme baptisé et serviteur du Très-Haut tout puissant.
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Kahhlan

Orgueil et Rédemption ...
Le Très Haut allait avoir fort à faire ... mais n'était-il pas le Très Haut pour savoir y démêler les confessions de chacun ...
Touchée ... de celle de Sashah jusqu'à la dernière ... Oui ..
Emue ... de celle de son Oncle ... parce qu'elle promettait un apaisement au sein de leur famille ... et peut -être n'assisterait-elle plus à pareils déchirures ...

Touchée et émue par celle de Théophile ... parce qu'elle se la prenait de plein fouet et en plein coeur ... parce ce que l'incroyable impensable se produisait ... doigts qui se resserrent jusqu'à les faire blanchir, sur les siens ... palpitations qu'elle calmait, lever son regard vers le sien… lui parler en couleurs ...
Il comprendrait qu'elle avait bien saisi toute la teneur de chacun de ses mots et le chemin parcouru pour qu’il puisse les livrer et les délivrer en ce Prieuré à la toiture de ciel … au Très Haut et devant des êtres connus et inconnus …. Il comprendrait que plus tard …. Ils reviendraient sur cet instant …

Sœur Ellya qui, en maître chef d’orchestre menait cette cérémonie repris la parole, paroles qui la confortèrent sur son propre ressenti quant’ à sa vision de la Foy Aristotélicienne, offrit aux marraines le soin d’exprimer leur engagement auprès des futurs baptisés ….

Lau, son nourrisson en ses bras renouvelait sa fidèle amitié à son amie …

Elle quittait pour un peu la main de son compagnon, pour rejoindre et se tenir droite au côté de son oncle …
Que pouvait-elle dire de plus qu’il ne savait déjà …
Elle veillerait de près ou de loin mais toujours elle veillerait …
Inspirant et poser précieusement sa main sur son bras …

-Gorborenne, mon oncle nous voici tout deux aux portes d’un même chemin, et cette fois, j’ai cette honorable chance de pouvoir te guider, toi qui as su lorsque la nuit pesait m’offrir la lumière qui me manquait …
Ce chemin que tu t’apprêtes à franchir, n’a pas de fin, enfin c’est ainsi que je le conçois … l’engagement et le sacrement du baptême n’est que le départ pour une longue route parsemées de pièges comme sur toutes les routes et, comme dit Sœur Ellya, le Très Haut n’est pas responsable des embûches …
Cette route sera également parsemée de bonheur et tout à l’identique le Très Haut n’en sera pas responsable non plus …
Il est le soutien dans le noir pour celui qui n’a plus rien … il est le complice dans la joie pour celui qui veut bien partager … Il est le cœur dans un cœur , celui vers qui l’on se tourne et qui nous éclaire , un peu comme un ami ou un frère à la différence qu’il est si grand qu’il peut percevoir le cœur de chaque homme sur terre …
Oh, il arrive qu’on le maudisse, et qu’on le tienne responsable de nos souffrances … et rien … pas même un instant il nous en veut .. nous laissant le temps et nous offrant de voir plus clair en nous …

J’ai été si surprise d’apprendre que tu voulais t’engager sur ce chemin, surprise et heureuse …
Tu n’y voyais pas il y a encore quelques mois … tu n’y croyais ou tu ne croyais plus en toi … peu importe ce qui t’aura conduis ici , l’essentiel c’est que tu y sois … je t’accompagnerai sur cette route, et j’espère être capable de te guider jusqu’au bout, de te rappeler ce qui t’a conduis en ce Prieuré lorsque le doute t’assaillira … parce que le doute fait aussi parti du chemin …

Comment expliquer … s’emmêle et se démêle parce ce qu’en fait , tout deux n’avait jamais évoqué le sujet de la Foy ..
Je pourrai comparer à une lumière, une flamme … celle que l’on ne devrait jamais laisser s’éteindre, parce qu’il ferait et noir et froid … et chaque jour qui passera, j’essaierai également de veiller sur cette flamme qui t’anime en ce jour …

Appuyer sa main plus fermement sur son bras et murmurer..

Je t’aime mon Oncle …

Lau

Lau écouta Soeur Ellya et releva la tête quand elle entendit son nom. C'était à elle de parler ? Mais parler de quoi ? Dire quoi ? Elle n'en savait rien. Elle s'avanca, regarda Sash, puis Soeur Ellya et sortait des mots au fur et à mesure que ca lui venait à l'esprit.

Ca fait maintenant un bon moment que je connais Sash, depuis son arrivée à Bordeaux à vrai dire. Malgré nos différences qui ont parfois été jusqu'à des querelles, on a su rester amies et pour ca je remercie le Très Haut. Elle a su être là pour moi, m'ouvrir les yeux, me montrer le chemin. Sash a traversé bien des épreuves, et je suis vraiment heureuse de la savoir le coeur remplie de joie au côté de son cher et tendre Gorborenne. En devenant sa marraine, je promets d'être toujours à ses côtés et de l'aider quand elle en ressentira le besoin. Bon même sans être sa marraine je l'aurais fait ...

Lau se mit à rire légèrement avant de reprendre.

Tout ça pour dire qu'elle pourra toujours compter sur moi. Et je suis vraiment fière de devenir sa marraine et bientôt d'assister au plus beau jour de sa vie.

Elle avait fini. Elle espérait que cela allait suffir.

Sashah

Elle avait écouté, levé un sourcil à une Lona qui se confessait tout bas, mais même en y prêtant l'oreille, elle n'avait que saisit des brimes de mots qui mit bout à bout ne voulaient absolument rien dire, elle était bien avancée.

Et puis l'inconnu dont elle ignorait le nom les noya dans une confession qui les perdit tous au point qu'elle se demanda si elle n'assistait pas au baptême d'un autre ! Un soupir de tristesse lui échappa et quand la none reprit la parole, elle constata qu'elle aussi s'était retrouvée égaré et remit la cérémonie sur le bon chemin.

Pour un peu elle aurait verser une larme. Que serait une cérémonie de mariage si d'aventure un jour, Orion et elle en feraient une, si elle avait l'émotion tant à fleur de peau. Mais sa démarche aujourd'hui était d'enfin entrer dans la maison du Très Haut, démarche entreprise des mois déjà et qui n'avait pas abouti jusqu'à cet instant. Elle eut une pensée pour son parrain souffrant qui ne viendrait surement pas.

Elle regarda Lau et son bambin et se demanda ce qu'elle allait pouvoir dire et à mesure que les paroles de Soeur Ellya s'infiltraient en elle, elle réalisa à quel point elle avait prié le Trés Haut en période de deuil. Il fut sa force, même si elle ne l'avait pas perçu à ce moment précis, elle était partie errer sur le chemin des mois durant pour chercher en elle la force de poursuivre.

Elle se revit à Reims après le couronnement de la Reine, entrer dans une église et prier en hispanique. Car à l'époque elle ne savait pas prier autrement, ayant appris par coeur à l'aide de Luciennda, toutes les prières qui se trouvaient dans "la biblia" de sa mère. Bien sûr elle comprenait ce qu'elle disait même si sa langue natale lui était encore bien étrangère.

Son esprit divaguait en attendant les marraines et elle se reconcentra...
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Theophile

Doigts qui serrent plus fort ceux de son épouse, alors qu'elle se plie au rituel demandé par la nonnette, comme pour rassurer, assurer la cuivrée d'un pardon qui n'a rien de céleste, mais donné bien avant cette confession, par le seul pouvoir de l'amour qu'il lui porte.

Mâchoires qui se crispent. C'est que l'effort demandé est immense. A tel point que parfois il se demande si elle prend conscience de l'immensité de l'amour qu'il lui porte, pour prendre ce chemin qu'il abhorre. La foi ? N'est ce pas plutôt quelque chose d'intime ? Une relation entre un humain et le Très Haut ? Pourquoi faut-il qu'elle soit régie par des lois établies par les hommes ... Et n'est-ce pas faire preuve d'indélicatesse, voire de fourberie, que de demander le baptême juste pour pouvoir épouser légitimement celle qu'il a depuis longtemps prise pour femme dans son coeur ?

Coup d'oeil à Ellya... elle aussi doit le connaître mieux que quiconque ici, à l'exception de Kah. Eclair acier brille un instant ... elle comprendra qu'il n'est peut-être pas prêt et qu'il compte sur elle pour le guider plus avant.
Azurs se posent ensuite sur le contour du visage de l'aimée, cherchant son regard . Lui faire comprendre qu'il sait tout ce qu'elle confesse et que son amour pour elle va bien au dela de ces considérations purement humaines. Tout comme celui du Très Haut qui connait le coeur de chaque homme et chaque femme.

D'autres participants se plient au rituel mais Theo n'écoute plus. Il ne tient pas à être témoin des "dérapages" avoués de ces gens qu'il ne connait pas. Plus il y pense, plus il se dit que ce n'est pas au Très Haut qu'il doit demander pardon... Et c'est après la seconde inconnue qu'il prend enfin la parole, d'une voix ferme où transperce l'émotion et la sincérité.

Kah, ma douce .... Devant le Très Haut et ses Saints dont tous les noms m'échappent encore... et devant les personnes ici présentes et dont certaines te sont proches, je veux te demander pardon, pour le mal que je t'ai fait, en paroles, en acte et en écrits. Pardon de t'avoir lâchement laissée à plusieurs reprises, parce que mon manque de tolérance me poussait à te vouloir telle que je t'imaginais, et pas telle que tu es. J'ai voulu te changer, je t'ai reproché de n'être pas assez à mon écoute, d'être trop indépendante et de m'empêcher de vivre par mes propres moyens en prenant soin de moi. Je sais aujourd'hui que tout cela était faux et que nous nous sommes très mal compris. Je sais à quel point je t'ai fait souffrir... et je t'en demande pardon. Seul, ton pardon m'ouvrira celui du Très Haut...

Au fur et à mesure que les mots lui venaient à la bouche, le simple pêcheur - qui aimait pêcher et péchait sans doute encore plus souvent - se sentit devenir plus léger. Les yeux rivés à ceux de son Unique, il aurait voulu poursuivre et déverser à ses pieds tout ce qui encombrait son coeur... De ses pouces, il caressait les doigts de son Aimée, geste qu'il faisait souvent pour la rassurer d'ailleurs. Quant enfin l'écho de sa voix se tut, il reprit conscience de la présence des autres ... mais attendit la réponse, tout en espérant ne pas avoir péché à nouveau, envers Ellya cette fois....

Ellya

Tour à tour, ils se livrèrent, en assumant plus ou moins. Elle se garda bien de réprimer ceux qui parlaient à voix basse, non que l'envie la titillait. Elle se garda aussi de sermonner ceux qui s'adressaient plus à leur voisine qu'au Créateur: on ne pouvait pas être parfait. Mais on pouvait essayer de s'en approcher! Elle le lui glisserait à l'oreille, un jour. Un jour très proche.

Bien, bien. Arrêtons-nous là, il ne s'agirait pas de pleurer, n'est-ce pas?

D'autant que l'Oblate avait la larme facile!

Souvent, lors des baptêmes, l'on vous lit tel ou tel passage du précieux Livre des Vertus. Ma foy, j'ai cherché, j'ai cherché... un passage qui aurait pu vous correspondre, Gorborenne, Sashah. Hélas, les saints semblent avoir peu eu l'âme musicienne. Normalement, quand l'on ne trouve pas de passage approprié, l'on se rabat sur le texte du saint sacrement du baptême. Vous m'excuserez, je ne vais pas vous lire. Toutefois, si jamais ça vous intéresse, je puis vous le recopier pour que vous le gardiez sur votre table de chevet!

Cela étant dit, je vais seulement vous donner mon avis sur la question, non qu'il vaille un dizième du Saint livre, bien sûr, mais du moins aura-t-il la vertu d'être sincère.
Ce jour, en étant venus ici, avec vos proches et amis, vous avez accompli l'acte d'un vrai aristotélicien. Humbles, vous vous êtes confessés face à nous tous. Et si le rituel n'est pas encore achevé, vous n'en êtes pas moins d'ores et déjà sur le chemin cahoteux et étonnant de la foy. Je prie, oh je prie, pour qu'à jamais vous y restiez, quels que soient vos doutes, vos désillusions et vos colères. Rappelez-vous que le Très-Haut n'est pas responsable de ce que vous ferez de vos vies, n'est pas responsable des morts qui joncheront cette épuisante route. Mais il vous aidera parfois à trouver des réponses, parfois à trouver la sérénité, parfois à cesser de pleurer. Toujours, il vous aidera à vous relever, d'une façon ou d'une autre.

En acceptant d'être baptisés, vous vous engagez à tout cela, et plus encore. Et j'ose espérer que vous y trouverez autant de plénitude que d'autres avant vous.

Son regard cessa de fixer les futurs baptisés pour se tourner vers les autres personnes présentes.

Lau, Kahhlan, en tant que futures marraines, la parole vous revient. Car, et ce serait pécher que de l'oublier, l'engagement du baptisé engage également le parrain.
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Gorborenne

D'autre gens qui les rejoignent, nouvelles présences qui agrandissent l'assemblée, à peine les remarque l'Aveugle, tout concentré qu'il est...

Nous y voilà donc, l'heure est à la confession.
Géant ayant mené sa vie bien loin de toute sainteté,
Ne sait en fait trop par où commencer...
Heureusement qu'il ne s'agit que de la semaine passée!

Contemple au fond de lui-même, un instant,
laisse venir le calme du recueillement.
Redresse l'échine pour s'exprimer,
droit dans ses bottes, de son humilité.

Devant l'Éternel, et tous les Saints que le monde a porté et portera, je confesse aujourd'hui d'avoir pêché.

J'ai pêché par Orgueil. J'ai pêché en actes, blessant celle que j'aime à trop vouloir l'épargner.
En pensées et en actes, en manquant de confiance envers mes frères, en voulant les plier à ma colère.

Visage qui se relève aux cieux, un brin interrogateur, toujours cet inconnu...
l'Éternel les a-t-il entendu?
Pourtant, de quelques mots, la Conviction se récupère,
La Foi qui se redresse sereine et entière.
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Lau

Lau ne savait pas trop quoi dire, peut être parce qu'elle avait probablement trop pêché. Elle s'approcha puis :

Pardonnez moi parce que j'ai pêché. J'ai pêché en pensant que j'allais pouvoir garder mon mari pour la vie, j'ai pêché en pensant qu'à ma volonté et non à la sienne.

Pardonnez moi parce que j'ai pêché. J'ai pêché en oubliant mon mari après son départ, j'ai pêché en aimant un autre homme après que mon mari m'est abandonné.

Lona

Confession... Lona avait déjà confessé quelques actes par le passé mais les derniers dont elle n'était pas fière, elle ne les avait que trop gardé pour elle... Le jour était venu, l'occasion ne se représenterait certainement pas deux fois...

Pardonnez moi parce que j'ai péché ... elle ne fit que murmurer pour elle même ce qu'elle avait à se faire pardonner... Elle conclut en se signant, releva la tête.
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Kahhlan

Tout à s'appliquer parce que ça paraît simple comme ça de faire "la cloche" ... mais il n'en reste pas moins que c'est tout un art .... peut être que dans celui là avait-elle quelques aptitudes naturelles ....

Elle n'entendit pas la lourde porte s'ouvrir et se refermer ... juste des pas ... des pas s'approchant et dont la cadence à n'en point douter lui était connue ...

Erf ... elle qui pensait qu'il ne viendrait pas en trouvant le mot glissé ... qu'il ne viendrait pas parce que se retrouver en présence de son Géant d'Oncle ne l’intéresserait pas plus que ça ... et encore moins pour célébrer un baptême , lui que l'Eglise rebutait ....

Erf .... un secret qui n'en serait plus un pour son oncle puisqu'il devinerait que tout comme lui certains jours ... la tente qu'elle occupait sur laquelle surplombait le carmin étendard ... celui là même qu'elle défendait bec et ongles , au grand désespoir de l'homme qui venait de lier ses doigts aux siens ... était visitée par ce dernier lorsque l'absence, le vide de sens devenait trop .... intense ...

Erf ... juste le temps de refermer ses doigts sur les siens que Soeur Ellya passait à l'étape suivante ...
Ne rien laisser paraitre de son trouble ... tiens c'était surement un pêché ça !
Mais nan pas de celui dont on est pas fier ...

Alors bravement puisque l'heure d’ouvrir son coeur arrivait et que l'intimité de l'endroit et des personnes présentes s'y prêtait ... elle avait écouté avec sourire la confession de la nonnette ... puis avec plus de gravité celle de Sashah ...

Léger toussotement ... devait -elle attendre celle de son Oncle ... bah il n'y avait pas d'ordre précis non plus ...
Donc se lancer ...

Je confesse au Créateur, qui nous regarde de l'Astre Solaire, mais aussi à tous les Saints, et de les citer en espérant ne point en oublier, purée mais y'en a si tant des saints ??? .... Saint Corentin, ainsi qu'à vous, hommes et femmes présents, parce que j'ai péché.

J'ai pêché en pensées ... pensées d'orgueil ... et de croire pouvoir empêcher la discorde et, que les hommes de ma famille et un autre pourraient un jour marcher à défaut de main dans la main au moins sur le même chemin ...

Je n'ai pas réussi ... et je leur en ai terriblement voulu .. à tous ..

Baisser ensuite le regard et faire preuve d'humilité devant l'échec constaté ... et entendre d'autres pas se rapprocher et se mêler à eux ...

[édit pour charabia dans ma phrase : ( -de croire pouvoir empêcher que les hommes de ma famille et un autre pourraient un jour marcher à défaut de main dans la main au moins sur le même chemin ...) qui disait l'inverse de ce que kah voulait dire. mil pardon pour ma tête en l'air ! ]

Lona

Une sortie précipitée d'un couvent où elle avait dû se recueillir... se reposer... Lona sella Amaranth le plus rapidement possible. Pour rien au monde elle ne manquerait ce moment. Sashah baptisée, depuis le temps qu'elles en parlaient toutes les deux, la Blonde ne pouvait manquer ce moment. Non. Elle sauta sur sa monture... au galop ! le Prieuré, et que ça saute... que ça galope plutôt.

Une Amaranth surprise de la fougue de sa cavalière. Elle, percheronne plus habituée à tirer une roulotte qui était partie en fumée, se retrouvait à galoper vers un Prieuré.

La route fut rapide, les cheveux aux quatre vents, Lona arriva. Les prières avaient commencé, aussi se fit elle discrète pour entrer dans ce lieu sans porte ni fenêtre, mais lieu digne d'un recueillement. Regards alentours, elle reconnut quelques visages. Lau, la Bordelaise, Ellya évidemment... Le Géant aux cotés de Sash, sans aucun doute celui dont elle avait entendu parler longuement. Et la baptisée du jour... Sashah, sa soeur. Gracieuse.

Elle s'approcha discrètement, mêlant sa voix à celles des ouailles... récitant comme elle pouvait les phrases qu'elle peinait à entendre, assourdie qu'elle était par le vent qui avait tant résonné dans ses oreilles au cours de la chevauchée...
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Sashah

Sashah écoutait la Soeur et un petit sourire à peine esquissé marqua ses lèvres quand elle comprit l'infortune du pauvre qui fut lavé malgré sa volonté. Ainsi Soeur Ellya péchait. Elle leva un sourcil d'étonnement, mais la honte s'empara d'elle quand vint son tour de révéler ses propres fautes.

Parce que oui elle avait fauter et pas qu'un peu.

Alors s'éclaircissant la gorge comme si ses fautes n'y passeraient pas, elle éleva doucement la voix. Et de son accent étrange aux intonations étrangères, les mains jointes, elle avoua, répétant tous les saints cités, même si Saint Ripolin et Trufaldini lui étaient complètement inconnus.

- Je confesse au Créateur, qui nous regarde de l'Astre Solaire, mais aussi à tous les Saints, Sainte Dwywai, Saint Nicolas, Sainte Radegonde, Saint Jérôme, Saint Trufaldini, Saint Ripolin, Saint Louis, Sainte Dominique... Saint Olcovidius et Saint Corentin, ainsi qu'à vous, hommes et femmes présents, parce que j'ai péché.

J'ai péché en pensée en m'imaginant Princesse, heureuse épouse de mon tendre Orion, c'est un péché d'orgueil dont je ne suis pas fière, qu'importe le titre quand son amour ne suffirait amplement.

J'ai péché en parole accablant Gorborenne déjà abattu par un conflit dans lequel il se débat. Face à ma peur ma colère a surgi et je n'ai pas su la lui éviter, mon impatience aussi s'est traduite par des paroles amères.

J'ai péché en pensée en n'ayant plus de nouvelles de mon parrain, je lui en ait voulu et de douleur mes pensées pour lui furent sombres.
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Sashah

Brume qui se dévoile dans son esprit où est-ce la fumée d'encens qui éclaircit les lieux. Voilà que la petite chapelle en ruine du prieuré s'éveille. Murs qui n'existent plus, un seul banc de pierre bancal qui tient encore debout, autel qui se résume à une voûte chutée, elle sourit, elle adorait les lieux.

Citation:

Sashah, je suis ravie de vous revoir et doublement pour une cérémonie d'aussi belle et haute importance ...

- Bonjour Kalhan, ravie aussi et bienvenue parmi nous.

Soeur Ellya avait raison, elle n'était pas seule en ce jour et voici que son Orion lui enlaça les doigts... Côte à côte face au Très-Haut...

Un calme étrange l'envahit soudain, comme un apaisement dans toute la tempête qu'ils traversaient. Un sourire effleura son visage tandis que le soleil illuminait les lieux.

Et puis Soeur Ellya comme toujours, joignit le solennel à l'incongru. Les voilà qu'ils devaient se transformer en cloches ! Bientôt la Pâques serait là, autant s'y préparer.

Déjà voix discordantes se faisaient entendre. L'officiante donna le La en dingue-donguant comme une nole. Son géant se transforma en trémole tonitruante, aussitôt sa nièce prit le pas et devint mute histoire de ne pas se laisser en conter. Lau timidement enchaina moineau tandis qu'un inconnu approcha.

Inclinaison de la tête, armure cliquetante, voilà qu'il s'installa à côté de la marraine-nièce au doux surnom de Neige, prit sa main et dongue-dongua en campane.

Restait plus qu'elle un peu hébétée, droite comme un i à côté de son Orion. Kalliòpê de Balaguère comme l'appelait Gorborenne sourit et resserra sa main menue dans la main de son géant.

La muse s'amusait et se fit nalette pour les accompagner :

- Ding...ding...ding...ding...

Manquerait plus qu'un qui se ferait esquelle et ils fileraient tous à ripailles !
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Ellya

Quand le dernier arrivant se présenta, les lèvres de la nonnette ne purent que s'élargir en un surpris mais heureux sourire. C'est ce qui provoqua sans doute un Diiiiiiiing sur-aigu qui marqua la fin de leur 'concerto clochal'.

Mais nous voilà tous dignes d'une chorale! Si jamais vous envisagez une reconversion...

Et si l'Oblate avait eu des cartes de visite, pour sûr, elle le leur en aurait tendues. Il fallait bien avouer qu'elle était toujours prête à recruter d'autres miséreux pour se balader avec elle sur le chemin fantastique de la vertu et des prières! La pieuse croisa alors solennellement ses doigts entre eux.

Il est de coutume de se confesser avant d'entrer dans le vif du baptême. Les raisons en sont très simples! D'une part, nous aimons beaucoup parler de concert avec les gens. Il faut dire que c'est bien agréable, mhm? D'autre part, et c'est peut-être la plus importante, si jamais vous partiez pour une longue escapade en montagne, vous vous débarrasseriez de toutes les affaires pesantes, n'est-ce pas? La confession, c'est pareil.

Et fière de son explication ô combien pédagogique, elle enchaîna.

Nous sommes peu nombreux aussi est-ce l'occasion de le faire vraiment. Je vous demanderai donc tour à tour de vous confesser de votre péché le plus important de la semaine!
Commençons donc.

Et de prendre l'air de la repentie avant de réciter son petit confiteor personnalisé.

Je confesse au Créateur, qui nous regarde de l'Astre Solaire, mais aussi à tous les Saints, Sainte Dwywai, Saint Nicolas, Sainte Radegonde, Saint Jérôme, Saint Trufaldini, Saint Ripolin, Saint Louis, Sainte Dominique, ...

...Quelques minutes plus tard...

... Saint Olcovidius et Saint Corentin, ainsi qu'à vous, hommes et femmes présents, parce que j'ai un peu péché, en pensée, en parole et en action.
En effet, et j'en ai honte, La nonnette rougit à ces mots, j'ai fomenté un complot contre un moine pour qu'il prenne un bain le plus rapidement possible. Je pensais en effet que son odeur était plus celle d'un porcelet que d'un homme. Que le Très-Haut me pardonne, je lui ai dit que je ne connaissais pas ses agresseurs.

Elle eut une petite pensée pour le Kro-magnon avant de tourner son regard vers les futurs baptisés: à eux de continuer en premiers!
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Lau

Merci beaucoup ma Soeur. Je suis ravie de ne point être en retard. Oui, je reprend mon souffle.

Inspiré ... Expiré ... Voilà qui fait du bien ! Elle avait à peine reprit son souffle qu'une Dame qui lui était inconnue arriva. Elle la salua et se présenta.

Bonjour Dame, je me nomme Lau. Et voici mon fils Tom, dit-elle en montrant son enfant serré contre elle dans une échape. Je suis la marraine de Sashah. Ravie de vous rencontrer.

Lau s'installa sur un banc, puis écouta Soeur Ellya. Elle se joingnit aux autres pour imiter le son des cloches.

Diiing Doooong Diiiing Doooong

Voilà une façon bien originale de démarrer une cérémonie religieuse !

Kahhlan

le cérémonial des présentations étant fait, un autre cérémonial s'enchainait ... Le Géant retrouvant sa Muse main liée l'une à l'autre ...

Ils se réunirent autour de l'autel sur lequel trônaient cierges aux flammes attirées vers la voute céleste ouverte sur un ciel clément ...

Et voilà ... pas de cloches ... ceci dit autant ... car vu l’ancienneté de l’édifice il n'aurait plus manqué que l'une ne leur tombe sur la tête ... ralalaaaa mais Aristote dans sa grande sagesse avait prévu sur l’ingéniosité de son représentant ...
Erf ... si avec Lotx son curé de fils adoptif, les messes et cérémonies n'étaient pas banales ... celle qui prenait forme commençait de façon toute aussi originale ...

C'était sans appel de toute ... et pour marquer le départ du carillon, la voix de la Diaconesse se fit clochette ... celle de son oncle se fit en l'écho ... la grosse cloche .... et bien ne lui restait plus que de transformer la sienne en cloche ...

Inspirer et ....

Diiiinnnng ! Doooonnnnngg ! Diiinnnng !!
Diiiinnnng ! Doooonnnnngg ! Diiinnnng !!

Theophile

Mot déposé sur un oreiller déplumé ... qui a don de faire rugir un lion mal réveillé.

Te dieu ! Elle aurait pas pu le dire un peu plus tôt !

Trouver de quoi être présentable auprès de cette famille qui n'est pas la sienne mais qu'il adopte - que ne ferait-on par amour - et le voilà en selle, tentant de rejoindre sa belle , qui soit dit en passant n'a plus grand chose de l'endormie de Castillon, mais ça c'est juste entre nous.

Fraîcheur des brumes matinales, naseaux fumant d'un Black toujours prêt et déjà se dessine à l'horizon une ruine ? Est-ce vraiment là que sera célébré ce baptême ? S'approcher encore, regrettant de ne pas avoir emporté le mot du matin... et reconnaître une monture parmi d'autres. Le Shire déjà n'obéit plus qu'à l'instinct et s'avance vers sa complice, hennissant et agitant la tête. Sans doute le message est-il le même que celui que son maître délivrera plus tard à la jolie propriétaire cuivrée....
Une rumeur étonnante, quelque peu ... désaccordée semble s'élever de l'intérieur même des ruines. Cela ressemble à un coup tordu dont seul est capable ce filou de Lotx . Cette pensée à elle seule illumine un instant le visage du brun et lui fait enfin oublier le réveil mouvementé.

Attendre la fin du carillon ? Où se joindre au diapason ? Vieille porte est poussée en silence ... et laisse découvrir le choeur improvisé. Trois voix déjà s'élèvent et nouveau sourire s'affiche en découvrant... la tête d'affiche ! Sacrée Ellya ! Elle est à n'en pas douter l'instigatrice de cette sonnerie particulière.
Retirant ses gants et ajustant son armure, Theo s'avance dans ce qui fut un jour une nef.
D'un pas assuré, il s'approche de la cuivrée qui donne elle aussi de la voix , saluant d'un signe de tête amical les autres dames ... et un géant qui n'en saura sans doute rien.
D'une main, il cherche la sienne et ... hardi, risque un triolet quelque peu foireux, vu l'heure matinale...

Gorborenne

Mine souriante, qu'importent les soucis, qu'importe combien remue la famille. Ce jour, égoïstement, il ne pense qu'à lui. Pour un Nous futur, pour le gout de l'amour et de l'aventure. Choisir, comme toujours, en toute liberté, choisir ce soir, de se faire baptiser... Nonnette s'en doute-elle? Qu'en plus d'une poétesse, elle bénira un Géant? Qui pourrait y croire sans le voir, vraiment?

Salue l'assemblée de la tête et du sourire. L'arrivée de Kahhlan, sa Nièce, qui vient à l'élargir... Un touché de main silencieux, plus qu'il n'en faut entre eux. Opine de la tête en aveu.

Mais déjà la cérémonie visiblement commence. L'on fait appel au coffre! Chanter des cloches résonnant d'absence... Se place au nez à côté de sa tendre, comme par réflexe, resserre le bandeau lui couvrant les yeux, et prends dans la sienne une main de Muse qu'il serre, un peu. Murmure à voix basse, presque silencieux.

Je reste à tes côtés ma Sashah, nous accomplirons ce rituel ensemble, toi et moi.

Déjà se redresse, inspire une large goulée d'air, se concentre, imagine une grosse cloche en fer. Oh, non, elles sont en bronze, large, massives, grave de l'écho, tout en basses vibratives...

DOOOONG DOOOONG DOOOONG

À l'esprit, un vague sourire à ancienne rencontre, d'autres souvenirs. Nonnette aujourd'hui plus "fracassante" qu'il ne l'a connue... Un prêté pour un rendu...
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Ellya

En bonne religieuse attentionnée et compréhensive -le croyait-elle sincèrement- elle posa une main attendrie sur l'épaule de la future baptisée qui venait d'arriver, gouttelettes aux yeux.

Oh, Sashah à la langue d'or, comme je comprends votre émotion! L'on ne peut que pleurer de joie à l'aube d'une telle cérémonie! Mais n'ayez crainte, n'ayez crainte, vous ne serez pas seule ce jour.

Et comme pour prouver ses dires débarquèrent un à un homme, femmes et enfançon.

Gorborenne.

La nonnette leva légèrement les yeux vers son visage avant de lui offrir un doux sourire qui unissait à la fois le plaisir sincère de le revoir et la mélancolie qui ne pouvait que l'accompagner. Une fois, elle avait songé à lui écrire, étonnamment. Pour la Fleur, uniquement pour la Fleur. Las, il est de ces instincts qui se suffisent à eux-mêmes. Et quand le silence seul répond aux missives, l'on sent, l'on sait, l'on pleure et l'on fait son deuil.
Un Salmo Salar. Les courbes des mots sur la lettre reçue lui avait hérissé l'échine. Que pouvait-il avoir en commun avec le capitàn? s'était-elle insurgée intérieurement. Avant de soupirer. Les noms ne faisaient pas les hommes. Et, du moins, pourrait-elle se flatter d'apprécier l'un d'entre eux!

Voici une entrée moins fracassante que je n'en ai connu! Une bénédiction, vous dirai-je.

Le sourire s'étira, amusé, avant de s'offrir à la nouvelle venue.

La bienvenue au Rivet, Lau. Vous voilà arrivée en temps et en heure, reprenez votre souffle.

Et comme si le destin avait décidé de faire se recroiser nombre d'incongrus chemins, s'avança la blonde Memento - du moins la considérait-elle ainsi, qu'elle le fut encore ou non. Était-elle toujours avec Théo? De telles questions n'avaient pas lieu d'être posées, pour l'instant. Pour l'instant.

Kahhlan. Oui, bien sûr. Je n'aurais pas pu vous oublier, ma foy, et suis ravie de vous revoir pour une si belle occasion. Bien. Il est grand temps de commencer!

Se retournant vers les autres venus, elle les invita d'un geste de la main à venir l'entourer, près d'un semblant d'autel en pierres et en ruine.

Vous n'êtes pas sans savoir que la tradition est mère de cérémonies! Aussi, tout bon baptême est précédé du gloussement des cloches qui se chatouillent entre elles. Bien malheureusement, il n'y en n'a guère ce jour. C'est pourquoi je vous demande à tous d'élever votre plus belle et grosse voix pour combler ce manque! Un peu comme l'on récite le Credo!

Elle les observa tour à tour, lentement, afin de marquer ses propos. Tout le monde chanterait la cloche ou rien! Et en bonne maîtresse de cérémonie, elle prit les devants.

Diiiingeuuuh Diiingeuuuh Doooongeuh!
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Kahhlan

Elle cherchait le prieuré perdue dans ses pensées ... la visite de son Géant d'oncle, Cendre qui la conduisait en ce jour sur une route escarpée, elle se la remémorait comme pour s'imprégner de la haute importance des instants qui dans peu se dérouleraient sous son regard attendrie et confiante ...

Le baptême ... le sien était si loin et pourtant chaque jour que fut son existence depuis ... elle n'avait eu de cesse d'en respecter ses valeurs ...
Le baptême pour lui ... pour celui qui encore il y avait peu ne croyait plus en rien et encore si peu en lui même ...

Montures à l'horizon s'en approcher doucement et glisser de la sienne, la tenant par la bride pour aller la conduire vers l’abreuvoir vétuste par les pierres écaillées mais encore fonctionnel pour y recevoir les pluies tombées du ciel ... accrocher ensuite la bride à l'anneau rouillé, flatter l'encolure de la blanche et la délester de sa fine sacoche qu'elle porterait en bandoulière par dessus sa robe fine que recouvrait une cape ...

Pousser la lourde de porte grimaçante de vieillesse et l'aider à la repousser dans l'autre sens par pitié de son âge ..
Avancer doucement et inspirer ... respirer l'odeur d'encens et des pierres encore humides que le printemps nouveau n'avait pas encore eut le temps de bien sécher ...

Se rapprocher d'eux et curieusement, étonnamment ... reconnaître le visage de cette femme diaconesse ... souvenirs qui l'emportèrent si loin brutalement et qui lui firent serrer les dents parce que de cette soirée passée d’antan, Lui, elle et cette dame .... aucune promesses n'avaient été tenues et ce fut son premier apprentissage des déconvenues en la matière ...
Chasser rapidement, dissimulant sous un geste de coquetterie en secouant sa chevelure, les images du passé et revenir sourire aux lèvres sur les personnes présentes ...

Saluer d'une voix douce tout en se rapprochant se son oncle, poser sur sa main la sienne pour lui signifier sa présence qu'il avait déjà du deviner et qu'elle resterait non loin de lui ...

Saluer ensuite les dames présentes ...

Sashah, je suis ravie de vous revoir et doublement pour une cérémonie d'aussi belle et haute importance ..

Observer le visage de la muse de son oncle en le sondant presque ... car il tenait du miracle de le voir transformé à ce point ... et ce miracle devait certainement se nommer Sashah

Puis améthystes qui croisent le regard de celle qui officiera ...

Soeur Ellya, je .. je suis ravie de vous revoir également mais vous avez du avec le temps, oublier et mon nom et mon visage ..
Je suis Kahhlan .... nous nous étions entrevues il y a des années de cela avec Théophile, le père de mon fils ..

Légère pause , sourire résigné .. et songeant à son futur filleul son sourire se fit plus franc ...

... et là je vais assister mon oncle dans cette noble démarche que de vouloir entrer dans la maisonnée Aristotélicienne et lui tenir lieu de marraine.

Se tournant ensuite vers la dame inconnue et inclinant doucement son port de tête ..

Madame, je suis enchantée de vous rencontrer ..

Voilà ... présentations faites, se débarrasser de sa cape qu'elle pliait pour la déposer sur l'un des bancs élimés ..

Sashah

Suivez le guide ! Voilà bien ce qu'aurait dit son parrain, si son parrain daignait sortir de son cloître. Un parrain cloîtré qui jouait les hiboux de nuit Grand Duc qui plus est, fallait le faire Mais il était prévenu donc un parrain averti en valait deux !

Chance qu'elle avait de la ressource la poétesse. Elle avait couru chercher marraine, qui arriverait affolée talons claquants et rouge aux joues. "Applettes, applettes on va me baptiser"

Depuis six mois qu'elle faisait sa pastorale, il était temps. Elle suivit les cailloux au bord du chemin, suivit l'astre soleil qui brillait de tous ses rayons et était arrivée presque.

Presque oui ! "atchoummm" C'était quoi cette odeur qui piquait le nez ? Encens que le vent rabattait.

Madré de Dios ! (Mon Dieu !) ne put-elle s'empêcher de marmonner en se signant, regardant tellement loin qu'elle ne vit pas pierres qui roulent et "aie" se tordit la cheville.

C'est douleur et larmoiements qu'elle arriva enfin.

- Soeur Ellya me voici, bonjour je suis prête, mais j'ai perdu mon géant. finit-elle par dire en boitillant un peu.

[Cheffe Aldraien
Retrait du smiley, cf Règles d'Or. Bon jeu.]
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Gorborenne

Oui, ou non? Où et quand? Trop de questions, trop de comment. Galop à travers lande, course de Géant. Silhouette tendue, il file au vent. "J'arrive Sashah, attends moi!" Qu'importe les avis, qu'importe les travers lorgnants. Besoin de leur rappeler parfois, que Géant n'ignore jamais le poids de ses choix, et toujours les pose librement.

Un détour sur la route, sa future Marraine à aller chercher... Un cœur de Neige, pour le guider... Mais déjà cavalcade le ramène à l'orée anonyme d'un ancien Prieuré.

Monture qui s'arrête, a trouvé toute seule l'endroit, brave bête. En bas de selle Gorborenne se jette. Bottes lourdes, usées par les années, toujours debout, à avancer. Et quel chemin aujourd'hui... S'en vient se faire baptiser... Étrange sensation, n'aurait jamais cru se retrouver là... sous un tel porche, avec se but là... Sa cécité l'empêche de distinguer le délabrement des lieux, mais il perçoit cette étrange vibration qui émane, comme la saveur douceâtre d'une fleur qui se fane. Sourire indéchiffrable qui s'étire. Faut-il pour que la présence de l'Éternel domine que sa demeure ne soit plus que ruines?

Au suivi d'une volute d'encens, l'allée se remonte lentement, le pas presque tâtonnant. Quelque chose dans sa démarche, d'étrangement respectueux, comme si pour la première fois, il saluait le Maître des lieux.
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Lau

Lau arriva toute affollé à l'endroit que Sash lui avait indiqué. Elle avait trop peur d'être en retard pour un jour comme celui-ci ! Le baptème de son amie Sashah, et en plus avoir le rôle de marraine, fallait pas abuser en arrivant en retard ! La nounou avait gardé Maélys, mais Tom avait encore besoin de sa maman. C'est donc avec son fils enveloppé dans une écharpe serrée contre elle que Lau arriva. Elle sourit en voyant Sashah, un homme pas loin, certainement son fiancé, et une soeur, certainement Ellya dont lui avait parlé son amie.

Bonjour Sash, comment tu vas ? Je ne suis pas trop en retard j'espère ? Bonjour ma soeur, bonjour sir, je me nomme Lau, future marraine de Sash.

Elle sourit puis tenta de se calmer un peu.

Sashah

Bruits de pas derrière elle, se retourne et le découvre. Bras de poétesse qui vient en accroche à son coude. Elle sourit, son géant a surgit seul, un calme olympien affiché au visage. Le respect des lieux surement.

- Soeur Ellya nous attends, dans ma précipitation j'avais oublié que tu viendrais. Mon parrain est un peu souffrant, je ne pense pas qu'il pourra se joindre à nous, ma marraine va arriver dans peu de temps.

Murmure à l'oreille, les voilà en approche de l'officiante.

- Soeur Ellya voici le prince de mon coeur, Messire Gorborenne.

Soudain cavalcade et cailloux qui crissent sous des pas précipités. Voilà une Lau, mouflet en bandoulière qui arrive affolée. Salutations éphémères et sourires qui se font, bise à la marraine et à l'enfant sur le front.

- Ho et voici ma future marraine, Dame Lau, l'ex tribun de Bordeaux. Lau voici Soeur Ellya du Prieuré du Rivet.

Soupire furtif, elle était prête, signe de croix et nervosité qui la tend "Mama mamia" souffle-t-elle levant les yeux au ciel en tentant de prendre une respiration plus calme.
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Ellya

Le vin, ce sera à la fin.
Pourquoi changer les bonnes vieilles habitudes? Boire pour se délier la langue? Nul besoin. Pour se rafraîchir après avoir palabré de longues minutes, par contre: essentiel.
Dediou, ma j'a d'jà tout apporté, moué!
Trois tonneaux?! Pour UN baptême? Trois tondus et un pèlerin? Vous imaginez quoi, mon bon Alfonse? Qu'on se roule par terre en récitant le Credo?...
L'en faudrait-y qu'un?
La blonde nonnette roula des yeux avant de désigner un pauvre pichet en bois à la contenance maigre.
Remplissez cela. Ce sera suffisant pour tout le monde.
Et sous le regard ahuri de l'édenté, la Prieure tourna les talons, faisant crisser les cailloux sous ses poulaines neuves. Il fallait dire que la chapelle n'était rien d'autre qu'une ruine. Pierres effondrées, ronces et mousses en tapissaient le sol et elle n'avait que le ciel sans nuage pour plafond.
Heureusement pour la jeune et jolie poétesse, le temps s'était radouci avec la venue des bourgeons. Mieux! il ne pleuvrait probablement pas. Petite chanceuse.

De lourds chandeliers avaient été calés à l'abri du vent afin que leur flamme ne s'en échappe pas. Même en plein jour, rituel oblige. L'encensoir dégageait d'ores et déjà une âpre fumée. Ne manquait que la cloche. Bon, il n'y en avait pas. La nonnette avait décidé d'opter pour une autre solution. Qui ne tarderait pas à venir? Elle était où, d'ailleurs, la talentueuse poétesse?
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[RP] Pour être initié, il faut savoir se mouiller