Firmin_malhaye
Firmin Malhaye, fils de Chiabrena Malhaye et filleul de Lona la Guyennaise, était un jeune homme de 17 ans, plutôt bien bâti, blond comme les blés et dans sa dernière année dapprentissage chez Watelse, le grand orfèvre gascon. Près de cet homme « grandiose », il avait affuté sa connaissance des métaux et son adresse dans la découpe des pierres précieuses. Il avait peu à peu pris goût au métier et voulant copier en tout son maitre, avait même un moment singé les manières peu affables envers les femmes de Georges Léonard Watelse.
Avait-il continué ? Non. Sa tante, sa sur et sa marraine lui avaient rapidement remis le respect dans les paroles et les actes envers leur genre : colères, sermons, et même coups de bâton, tout avait été bon pour lui remettre lesprit au clair.
Firmin Malhaye, ce jeune coq, avait donc mis de leau dans son vin. Adorant son vieux Maitre, il avait tout de même compris quil ne trouverait femme que dans la flatterie du beau sexe et non dans linsulte.
Le jeune Malhaye voyait son avenir tout tracé : reprendre léchoppe parisienne et faire connaitre son nom. Sur le panneau de bois qui se balançait devant la porte, il inscrirait alors « orfèvrerie Watelse Malhaye ». Le pied !
Ce qui létait moins, cétait lapparition dun petit rejeton Watelse, qui, sil était mâle, lévincerait de lhéritage artisanal. Malgré ce revers de fortune potentiel, Firmin restait dun caractère bon et larrivée dun enfant amenant toujours sa part de joie, il se réjouissait pour son Maitre et son épouse.
Quels étaient les rapports entre Dame Watelse et Firmin Malhaye? Ce dernier ne pourrait trop en dire. Il avait toujours une affection marquée pour les nonnes, sa mère ayant elle-même épousé le voile. Mais cette dernière morte trop tôt, il essayait de garder une distance appréciable entre ce triste souvenir et sa vie actuelle. Il échangeait donc quelques mots de politesse avec la Dame de son Maitre, mais se presser souvent de retourner à sa tâche. En plus, elle était femme jolie, et comme beaucoup de jeunes hommes, Firmin avait trop de maladresse dans ses échanges avec la gente séduisante pour souhaiter davantage de contact avec elle.
Firmin Malhaye logeait chez son Maitre durant son séjour à Marmande. Aussi, lorsque son épouse sentit les premières sensations de délivrance, se trouvait-il à quelques pas delle. Ce fut lui qui alla quérir le Maitre. Lui, qui ouvrit la porte au Duc, lui qui avait tenu un moment la main dEllya Watelse pour lamener à se poser confortablement. Il se tenait maintenant à lécart de la pièce, observant la scène sans y prendre part, à moins que lon lui demande.