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[RP] Retour et vie en Orléans

Sindbad
Si les mots suffisaient pour tout réaliser...

Mais la seule chose que Sindbad réalisait, en cette heure, c'est qu'il se trouvait face à une Duchesse consort armée et dangereuse. Du moins en apparence.

Des heures d'entraînement au combat à mains nues dispensées par Hassan le Nizârite en la Cité Sainte, il lui restait quelques notions. Suffisamment pour désarmer un adversaire armé d'une dague. Mais nul ne lève la main sur une femme, fût-elle Duchesse consort, à moins d'avoir été éduqué chez les chevriers, ou de venir de certains endroits fort reculés d'Empires dont les noms mêmes étaient ignorés des gens les plus érudits de ce Royaume. Et encore moins sur l'épouse de son suzerain, sous peine de devenir parjure.


Votre Grâce, plaise à vous de m'écouter avant que de succomber au péché de colère.

Devenir le vassal de votre époux fut, à mes yeux, bien plus qu'un honneur.


Il prit une grande inspiration et poursuivit :

Voyez vous, je fus adopté en la cité de Constantinople par un vieux diplomate impérial austère et sévère, dont l'épouse et l'enfant qu'elle portait était morts en couche. J'étais donc son unique enfant, et il entendait bien faire de moi le fils qu'il aurait aimé avoir, dont il aurait aimé être fier, mais qu'il n'avait jamais eu. Il me dispensa, pour ce faire, une éducation stricte et rigoureuse toute entière dévouée à la diplomatie. A l'âge où les autres enfants couraient et jouaient dans les rues du quartier de Galata, je passais des heures à apprendre l'histoire, la géographie ou les langues. Et quelque bonne volonté que j'y mette, les âmes des défunts surgissaient derrière chacune de ses paroles.

Il marqua un temps de silence avant de reprendre :

Devenir le vassal de votre époux a été pour moi comme trouver ma famille de coeur. Et vous avez raison d'évoquer l'attachement que je porte à votre vassale. Pour moi, l'enfant unique, elle est la soeur que je n'ai jamais eu, et que j'aurais tant aimé avoir.

Vous comprendrez donc aisément qu'une telle union ne pourrait, à mes yeux, qu'être incestueuse, même en l'absence de lien du sang entre nous.

Frappez donc de votre main vengeresse un homme qui, fidèle en tout point à ses convictions, n'obéit, en cet instant, qu'aux injonctions de sa conscience. Je préfère voir mon existence écourtée et me présenter devant Aristote l'âme pure plutôt que de vivre des années et des années d'une union contre nature, et contre Aristote.


Tout était dit...Sindbad adressa une silencieuse prière au Très-Haut, lui recommandant son âme.
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Délégué Territorial orléanais auprès des Comtés d'Angleterre | Seigneur d'Epieds en Beauce
Della, incarné par Sindbad


Et blablabla...et blablabla...et encore blablabla...

Non mais il se payait sa tête, le vassal modèle ou quoi ?

La dague tournait entre ses doigts.
Point très aiguisée puisque sa destination n'était pas le combat, elle piquait quand même pas mal...surtout si elle était plantée au beau milieu de la main...


TCHAAAAK !
D'un geste sûr et aguerri, la Duchesse planta l'objet de décoration dans la table où elle resta figée.

Le regard devint acier, les lèvres se pincèrent et les ailes du nez battirent...Plan furie en alerte, tous aux abris !


J'ai beaucoup d'humour, Sindbad, mais je n'aime pas le vôtre !
Vous ne voulez plus d'Aranelle, voilà tout !
Et comme vous semblez manquer de ce que tout homme garde au fond de ses braies, vous mentez comme un arracheur de dents, effrontément à votre suzeraine !
Je prends cela comme un affront, Epieds. Kéridil en sera averti, sachez-le.
Je vous aurais bien défié en duel mais...je ne voudrais pas priver mon cher époux d'un de ses vassaux...même si celui-ci manque de...tact.
N'oublions pas que Della est championne d'Orléans au combat à l'épée...T'as de la chance, Sin...

Elle ne quitta pas l'homme du regard, elle ne le voyait plus comme le jeune homme poli et bien mis qu'elle avait accueilli quelques minutes plus tôt...il l'avait vexée...elle ne l'oublierait pas.

Elle tendit l'index, montrant la porte.

Disparaissez de ma vue, Epieds et allez remercier Dieu d'être encore entier.

Sans un au revoir, elle lui tourna le dos, fixant son regard sur un point, là, quelque part, sur l'horizon, les mâchoires serrées.

Sindbad
Sindbad avait fermé les yeux, attendant sans résistance de recevoir le coup fatal.

Citation:
TCHAAAAK !


Le sonc sec lui indiqua qu'il était encore en vie. Ouvrant les yeux, son regard croisa celui de la bourguignonne. Oh...Si deux poignards avaient remplacé ses prunelles, nul doute qu'il aurait déjà quitté ce monde.

Mais la colère qui habitait son être, déformait son visage et exhalait d'elle n'était rien en comparaison des paroles qu'il entendit sortir de sa bouche.

Lui, mentir...

Il venait, en signe de probité, de lui confesser ces sentiments qui l'animaient jusqu'au tréfonds de son être. Et alors qu'il se présentait sans arme pour se défendre, ni armure pour se protéger, elle l'avait sauvagement frappé de ces mots assassins. Etait-ce donc la seule image de lui qu'avait retenu cette femme, vivante incarnation à ses yeux de l'image maternelle ?

Que faire ?

Mais la question n'effleura qu'un bref instant l'esprit du constantinopolitain. Il savait que faire lorsqu'il s'agissait d'affaires d'honneur. Le sang seul avait le pouvoir de laver un tel affront et de guérir une blessure d'amour-propre.

Le visage fermé, il se leva et se dirigea vers table où la dague, plantée là vibrait encore. Il s'en empara d'une main ferme, quoique encore tremblante de l'offense qu'il venait de subir, et s'adressa à elle d'une voix blanche :


Madame, vous venez de me traiter de menteur. Si de telles paroles avaient pour but de me blesser, soyez satisfaite, vous avez réussi au delà de vos espérances. Mais aucun des propos sortis de votre bouche ne reflète ce que je suis réellement.

L'indulgence qui l'habitait usuellement avait disparu. L'homme du monde venait, d'un coup, de s'évanouir. Elle avait été dure avec lui, il ne ferait pas moins.

Vous m'avez insulté, moi, le vassal de votre époux. Savez vous qu'un tel affront réclame réparation par le sang ? alors retournez vous, et regardez moi droit dans les yeux.

Il marqua un temps d'arrêt, puis reprit :

De par mon serment vassalique, je ne saurais porter atteinte à votre personne sans devenir parjure, et me ravaler au rang de l'être sans honneur que vous vous êtes complu à dépeindre. Il ne reste donc qu'une seule issue à cet incident : allez dire à votre époux l'amour filial que je lui ai porté, transmettez à Dame Aranelle le sentiment fraternel qui est le mien, et rapportez à la Duchesse de Cany que mes dernières paroles furent pour elle. Car il ne me reste plus...

Il retourna la dague contre lui. Et dans un souffle, il acheva :

...qu'à mourir.

Et son âme remise au Très-Haut, il accomplit le geste fatal, son regard planté dans celui de la Duchesse.
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Délégué Territorial orléanais auprès des Comtés d'Angleterre | Seigneur d'Epieds en Beauce
Keridil
La journée était terminée pour l'Amahir. Pas qu'il fut tard, mais ses affaires réglées et certaines remises au lendemain, le Duc d'Orléans avait naturellement chevauché vers Montpipeau où il terminerait de répondre à quelques courriers, et où il pourrait s'enquérir de la santé financière de ses terres auprès de son nouvel intendant.
Ayant laissé sa monture aux écuries, et après avoir passé une tenue détendue, Keridil souhaita savoir ce que faisait son épouse. Il était de bonne humeur, et très disposé à oublier la couronne qu'il portait pour profiter un moment de sa femme et de son fils.
C'est une jeune femme de chambre qui lui fit savoir qu'elle s'entretenait depuis un moment déjà avec le Seigneur d'Epieds.
A dire vrai, le suzerain de ce dernier fut un brin surpris de n'avoir pas été informé de l'entrevue, mais dans le même temps, il fut content de constater que son vassal comprenait que Della était tant sa suzeraine que lui-même et inversement. Du moins le pensait-il, et il imaginait un bavardage fort aimable entre les deux êtres, parlant de bottes de foin et de moissons.

Du coup, il descendit guilleret jusqu'au dit salon afin de saluer ses proches, et de se joindre à eux, ou de les laisser en conversation.
Magistral comme à son habitude, il fit battre la porte pour une entrée fracassante. Pas de bol, la scène qui se jouait in medias res sous ses yeux avait déjà des airs magistraux, et même mélodramatiques.

Békékeu.

Ce furent les premières paroles qu'articula le Vicomte de Montpipeau avant de saisir la gravité du fait.
Une extrémité de dague en main, le Seigneur d'Epieds en Beauce avait l'autre extrémité de la lame dans le corps.

Seigneur !

C'était adressé à la fois au Très Haut et à Sindbad.

Della, courrez chercher mon médecin. Vite ! Allez !

Un soupçon de panique fut ravalé, et le Duc se donna l'allure la plus calme qu'il put laisser paraître, approchant à pas feutrés de son vassal qui n'avait pas encore chu.

La question était de savoir s'il se l'était mise là tout seul, ou bien s'il avait été embroché par la Duchesse.
Vous parlez d'un retour guilleret à la maison vous !

Allongez-vous. Epieds. Celui qui vous a mis cette dague là est un piètre assassin.

Et Keridil d'observer plus avant le mal, arrachant la chemise du grec, et son pourpoint, et ci, et ça.

Je ne suis pas spécialiste, mais cela ne me paraît pas profond. Enfin...presque. Disons que vous aviez une bonne couche de vêtement. Une vraie armure. Et puis...c'est une dague d'apparat.

Rassurant le Keri Keri. Mais pas du tout convaincu par lui-même. A dire vrai, il ne savait foutre rien de l'état dans lequel était son vassal.

Qu'est-ce qui vous a pris ?

A vous, à tous les deux. Toussah.
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Et si tu veux la liberté, l'égalité et la fraternité, va jouer à Tribalistan.
Della, incarné par Keridil


Evidemment, Epieds tentait de sauver les apparences en se disant blessé par ses accusations. Avait-il seulement une seule idée de ce que ressentait sa suzeraine, en apprenant que sa chère vassale venait (encore) de perdre un excellent parti, comme ça, sur un coup de tête ?
Mais bon, elle était gentille, la Della aussi fit-elle ce que demandait Sindbad et elle se retourna pour l'écouter à nouveau, plus ou moins attentivement...jusqu'à l'allusion à Clany ! Là, elle leva un sourcil étonné et même plus...carrément stupéfait...mais qu'est-ce qu'elle avait à voir là-dedans, "elle" ?

Hélas, Della n'eut pas l'occasion de poser la question à son vassal parce que celui-ci venait de se suicider avec une dague...servant à rompre les sceaux !
La lame entra pourtant dans le torse du Grec qui vacilla.

Nom d'un haricot sec ! Mais il venait de se tuer, l'animal ! et là, devant ses yeux ! Mais il n'avait décidément aucune retenue, ce rustre ! A tous les coups, on allait encore dire que c'était de sa faute à elle !

Elle resta là quelques instants, à ne savoir que faire quand soudain la porte derrière elle s'ouvrit et que son époux entra ! Le sauveur en personne ! Alléluia.
Il l'envoya chercher le médecin.
Grumph. Alors en plus, ils allaient payer la note ? Namého, il est gonflé, l'Epieds.


Faites attention au tapis, les taches de sang, ça ne part pas. Lança-t-elle à l'adresse de Kéridil, juste avant de s'éclipser à la recherche du médecin, avec en tête toujours l'énigme du jour...Mais qu'est-ce que Akane venait faire dans cette galère ? Pourquoi Sindbad le suicidé avait-il évoqué leur cousine ? Tout ça ne présageait rien de bon. A coup sûr.

Et du couloir, on entendit alors :
Messire médecin, houhou, où êtes-vous ?
Houhou...messire médecin...
Messire médecin...

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Sindbad
Tout était dit, son âme confiée aux bons soins du Très-Haut. Il ne restait plus qu'à effectuer le grand saut.

Sindbad enfonça la lame droit vers le coeur. Du moins, c'est ce qu'il crut.

Des bruits lui parvinrent, de manière étouffée. Etait-ce cela, la mort quand elle venait nous prendre ? Il s'était imaginé une sérénité ataraxique, une indifférence totale envers le tumulte d'ici-bas, une libération paisible et joyeuse.

Et non ces cris...ni cette fulgurante douleur...

...Au bras ????

Et m...il s'était loupé. Il ouvrit alors les yeux pour évaluer l'étendue des dégâts, et découvrit...

...et re-m...devant son suzerain.


Citation:
Qu'est-ce qui vous a pris ?


Tout est perdu, for l'honneur*. Perdu pour perdu, autant tenter le panache :

Je vous avais bien dit que je faisais un médiocre soldat...

Et voilà le Grand Ambassadeur Royal de France, bref, un Grand Officer Royal, membre de la prestigieuse Curia Regis qui devait trouver rapidement pourquoi il s'était aussi stupidement raté.

Il y avait réellement quelque chose de pourri au Royaume de France.


* "Tout est perdu, for l'honneur" : François 1er l'a écrit après sa défaite de Pavie le 24 février 1525 et sa capture par Charles Quint

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Délégué Territorial orléanais auprès des Comtés d'Angleterre | Seigneur d'Epieds en Beauce
Keridil
Della partie à la recherche d'un saigneur, l'Amahir aurait pu s'adoucir en la seule présence de son vassal, paraître moins dur et sévère. Il n'en fut rien, il regardait le Seigneur d'Epieds avec une colère grimpante.
La pointe d'humour du suicidaire raté ne le fit qu'à peine sourire, et quittant la blessure grossière de Sindbad, Keridil approcha la table où il se servit un hanap d'hypocras. Une piquette.
Pas satisfait de sa boisson, il laissa ses reproches aller bon train.

Il n'est nul besoin de s’écharper un bras pour prouver que vous êtes un mauvais soldat. Les diplomates n'ont jamais fait de bons soldats. Et si vous pensiez échapper à une possible levée de ban ainsi, c'est raté. Liloute aussi devrait combattre si je l'appelait au champ de bataille. Et puis vous êtes Sénéchal de Montpipeau. Vous serez à l'évidence un mauvais Sénéchal, mais tout de même.

Une lampée d'hypocras en plus, pour la route. Même infect, ça donne de la contenance. Il est des occasions dans lesquelles on ne boit pas pour le plaisir des papilles.

Vous qui êtes de Constantinople, peut-être que les antiques lois de l'hospitalité vous parle. Savez-vous ce qu'il coûte à un homme qui verse le sang dans la demeure de son hôte ? Remerciez le Très Haut que je ne sois pas une brute épaisse.

Puis le séant du Duc d'Orléans vint s'affaler sur un fauteuil de velours.
Il toisa le souffreteux Seigneur, parce que même dans le bras, ça devait faire mal.
Sarcastique, il lança :

Vous écrivez de quelle main ? Parce qu'il peut être aussi fâcheux pour un Ambassadeur de perdre un bras que pour un soldat de perdre une jambe vous savez.

Puis continua sur sa lancée.

Maintenant, vous allez m'expliquer sans retenue de quelle manière ce poignard, qui a davantage sa place sur une cheminée que planté où il est, est arrivé là.

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Et si tu veux la liberté, l'égalité et la fraternité, va jouer à Tribalistan.
Medi_castre, incarné par Della

[La rançon de la gloire]

Pas peu fier il était medi_castre, ses bons soins au presque moribond lui avait voulu une entrée dans la haute.
Une vicomtesse, c'était pas rien et qui lui offrait gîte, couvert et transport jusqu'en Orléans pour être à son service quelque temps.
ca sentait bon l'oseille. Medi_castre le reniflait depuis le matin de son arrivée. Meubles ouvragés, tentures bien épaisses, grandes salles, son nez était en éveil et ivre d'odeurs d'écus à venir.
Il en était à renifler le tissu velouté d'un fauteuil..


Messire médecin, houhou, où êtes-vous ?
Houhou...messire médecin...
Messire médecin...


Stoppé dans son élan venteux qui ponctuait souvent une phase de contentement chez lui et le grognement de satisfaction qui l'accompagnait, l'homme se retourna d'un bloc. Elle était pas mal la rombière et ses effluves de noblesse proprette assaillirent ses narines frémissantes. Frottant entre ses doigts l'anneau d'argent à son oreille, il lui adresse un sourire un peu énigmatique.. ça marchait très bien avec les clients et à vue de nez, il nota que la dite Vicomtesse était en parfaite santé. Medi_castre ne soignait que les malades, c'est donc une toute nouvelle aventure qui s'offrait à lui.

Suis là madame.. Un gaz qui ne passerait pas ?

Eh oui, le sien était coincé, et il ne voyait pas bien ce qui pouvait amener cette jolie femme un peu affolée sinon un inconfort de cet ordre.
Della
Ah ! Vous voilà, messire médecin ! Dit-elle, soulagée de trouver celui qui ferait des miracles et qui ramènerait d'entre les morts, le goujat de vassal juste pour que Della puisse lui flanquer la gifle qu'il méritait.

Non non, moi, je vais très bien. C'est Epieds qui s'est blessé en voulant jouer avec le coupe-papier. Venez...vite, j'ai peur qu'il ne perde tout son sang sur les tapis de laine que m'a offert ma grand-mère.

Machinalement, elle voulut prendre le bras du médicastre, pour l'emmener, comme elle le faisait souvent parce qu'elle était joviale. Mais elle arrêta son geste lorsqu'elle constata l'état de la vesture du bonhomme.

Il vous faudrait un nouvel habit. Se contenta-t-elle de dire en lui faisant signe de la suivre.

On peut souffrir d'un...gaz coincé ? Demanda-t-elle encore chemin faisant, étonnée de ce qu'un pet retenu puisse donner un furoncle au...séant.

Les voilà qui arrivèrent alors à l'endroit du crime...euh de l'accident...Kéridil et Sindbad étaient en grande discussion.

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Medi_castre, incarné par Della


Ne pas laisser voir son étonnement tout de suite. Mais un coupe- papier, ça c'était du luxe. Lui qui devait recoudre régulièrement des plaies faites au coupe-chou, au poignard, à l'épée ou seulement au cruchon lancé à toute volée dans une taverne de soulards..

Faudrait voir à faire lécher les taches par une chèvre après y avoir mis du sel dessus, madame. C'est radical.
Pour votre ami..

Et il sourit en coin au geste spontané arrêté dans son élan. Fichtre, elle sentait rudement bon. Et son appendice nasal en frétillait tant qu'il ne se vexa pas le moins du monde à la remarque sur son habit.

Bien aimable, madame, mais suis habitué à son odeur et elle ne me dérange plus..

Que cela puisse gêner la Dame en question ou tout autre n'était pas vraiment son affaire. Rustaud sur les bords et sans manières il était et le resterait sans doute.
Son talent condensé dans ses facultés olfactives était unique, il le savait.
Et il se faisait une joie de l'exercer dans cette maison de la Haute.

On peut en contracter de très vilaines humeurs qui se logent à l'entrée en grosses pustules malodorantes, ça oui madame. Gardez-vous de vous retenir.. Un vent bienfaisant chasse tout..

Premier conseil avisé, et les voilà dans la pièce en question.. Nez en l'air, Medi_castre flaira l'odeur métallique du sang tout frais et après un bref salut de la tête aux deux hommes, il s'approcha du dit blessé en se grattant le menton

Permettez Messire que je regarde la plaie.. Et reniflant l'homme..
La viande faisandée que vous avez mangée ce matin va prendre toutes vos forces pour la digérer. Mais vous êtes costaud.. et votre sang est d'un beau vermeil.. c'est du sang bien éduqué ça, et bien vivant

Et de continuer à parler en prenant le bras de l'homme:

Votre chemise à enlever Messire que je voie quel malin tour vous a joué ce coupe-papier.
Sindbad
Décidément, son honneur en prenait un coup, aujourd'hui.

Après la Duchesse consort qui le traitait de menteur, voilà que le suzerain semblait lui faire reproche de tenter une dérobade pour échapper à une levée de ban...Lui qui sortait d'une campagne militaire au service du Roy.


Votre Grâce, j'ai fait serment de vous servir, y compris les armes à la main. Je suis un homme d'honneur, et ne m'abaisserais pas aux manœuvres que vous décrivez. Je suis mauvais soldat, certes, mais point poltron.

Alors qu'il allait lui donner des précisions sur l'usage de son bras, la Dame Della arriva en compagnie d'un homme qui semblait n'avoir de médicastre que le nom. Il s'exécuta néanmoins et, retirant sa chemise, le laissa examiner sa plaie.
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Délégué Territorial orléanais auprès des Comtés d'Angleterre | Seigneur d'Epieds en Beauce
Medi_castre, incarné par Della


Et qu'il cause et qu'il cause le blessé, comme si de rien n'était.
Nouveau aussi pour le medicastre. Il avait droit aux gémissements ou cris de douleurs de blessés ou mugissements de taureaux et autres quand il les castrait.

Il était aussi de la haute lui tout comme le troisième compère qui semblait un peu embêté.
Examinant la plaie de plus près:


L'os n'est pas touché..Le sang ne gicle pas..Votre seigneurie se serait-elle entrainée à vouloir tailler des boutonnières? Aucun besoin de vous recoudre, Messire, je ne suis pas couturière de dentelle, vous voyez..Un pansement bien serré et la plaie se refermera d'elle-même.

Y a pas à dire, il entrait dans le monde des petits bobos des grands.. Fouillant dans sa besace qui ne le quittait jamais, il en sortit une fiole de vinaigre .

Dame, quelques gouttes dans de l'eau .. des linges et il n'y paraitra plus dans quelques jours..

Son office était donc terminé.. Et le plus naturellement du monde , il tendit la main pour recevoir son salaire bien vite gagné et parce qu'il se sentait généreux ce jour-là. Une fois par an, ça lui arrivait, il se tourna vers le troisième larron.

Sa Seigneurie voudrait-elle lâcher un vent que j'hume son état de santé?
Della
...par une chèvre ? Ah bon !? J'ignorais cette astuce, messire médecin ! Je vais veiller à ce que l'on amène ici la plus belle chèvre de nos troupeaux, celle qui a la plus grosse langue pour bien lécher...là...partout...Répondit la Duchesse en faisant un rond avec son doigt au-dessus de la tache de sang, grimaçant un peu quand même à l'idée de cette grosse langue râpeuse nettoyant les dégâts causés par le vassal suicidaire.

Pour autant, elle écouta avec grande attention l'avis du toubib sur les pets retenus qu'il valait mieux évacuer et hochant alors la tête :
Je prends bonne note de ceci aussi...Et toute réjouie, elle se félicita d'avoir amené le fameux MédiCastre jusqu'ici. Une légère odeur poivrée flotta dans l'air...

Restant un peu à l'écart, la Duchesse laissa alors l'homme de Science avec le blessé, se contentant d'observer de loin le grobobo d'Epieds, cachant un petit sourire amusé alors que l'on en vint à parler dentelles.

Vint alors le moment de payer le médecin. Normal.
Della sortit 25 écus de sa bourse, les tendit à l'homme, en prenant garde de ne point toucher sa main dont l'hygiène laissait à désirer.


Voici, messire MédiCastre, avec tous nos remerciements pour vos bons soins.

Il va sans dire que cette somme sera retenue sur les rentes d'Epieds.
Ajouta-t-elle en s'adressant autant à son époux qu'à son vassal, posant sur eux un regard décidé.

Oui, allez, mon Tendre, profitez donc de la bienveillance de notre médecin et...faites ce qu'il vous demande. Les sourcils légèrement froncés, Della attendit que son Duc d'époux...fasse. Ainsi serait-elle rassurée sur son état de santé.
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Sindbad
Ce n'était pas la journée du constantinopolitain.

Après son honneur bafoué par une Duchesse consort qui le traitait de menteur, et aggravé par une tentative de suicide manquée, voilà que le médicastre lui annonçait que sa blessure était superficielle.

Là, il frisait le ridicule.

Mais le point culminant fut atteint lorsque la Duchesse consort annonça que les émoluments du Médicastre serait retenus sur les rentes d'Epieds. Voilà qu'à la blessure d'amour propre se rajoutait offense, elle rajoutait l'insulte ! Comme il était loin, l'esprit de famille qu'il avait cru trouver...

La situation lui parut alors si triviale que négocier les honoraires avec son suzerain aurait été user sa salive en pure perte, notamment eu égard à la modicité de la somme.

Il s'abstint donc de tout commentaire, et attendit la suite des événements.

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Délégué Territorial orléanais auprès des Comtés d'Angleterre | Seigneur d'Epieds en Beauce
Keridil
Ce qui semblait amuser la Duchesse et dépiter le Seigneur commençait à agacer le Duc. Les simagrées du médicastres l'avaient fait sourire d'abord, mais à la longue, il se vexa, et notamment lorsqu'on lui manda un pet. Oh certes, il n'en était pas avare, mais il savait sa santé au mieux. Ce qu'il prenait pour une vulgaire boutade ne mérita pas même une réponse.
Avant toute parole, il alla sonner le valet qui se trouvait sans doute derrière la porte.

Vous raccompagnerez Maitre Castre au village, et lui donnerez le paiement qu'il lui sierra de demander.

Puis il se tourna vers son épouse.

J'ai l'impression vague que vous n'êtes pas pour rien dans cette mascarade.

Et enfin vers Sindbad.

Quant à vous, Epieds, je ne sais toujours pas comment cette lame est arrivée là, et plutôt que de chercher un détournement quelconque pour me le cacher, vous allez vous asseoir, nous allons boire un verre, et vous allez me raconter : primo, le motif de votre venue ; deuzio la teneur de votre discussion avec mon épouse ; et tertio, comment d'une discussion entre une Duchesse et un Seigneur l'on arrive à une Farce de rue où le Seigneur est empalé et entre les mains d'un douteux médecin.

Keridil s'installa donc à la table, et se fit servir. Il fit signe à Della de s'asseoir également, et il scruta le fond des yeux de son vassal.
Le brun savait son épouse presque aussi fantasque à ses heures que le Grand Ambassadeur Royal pouvait être taciturne. Les trouver tous deux dans cette situation burlesque avait tant interloqué le Duc d'Orléans, rentrant péniblement de sa journée de travail, qu'il aurait été prêt à leur faire à tous deux un procès devant le Trône Vicomtal.
Il but une gorgée de vin.

Alors ?
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