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[RP] Au bal... au bal masqué Oyez Oyez... Dansez, dansez !!!

--Nead
Nead se laisse mener par le petit bout de femme. La danse va bon train.
Ses lèvres se tendent pour former un délicieux sourire. Le regard de Nead ne dépasse pas la surface du visage de la jeune femme. Il est littéralement scotché.

Tout en dansant, il se prive de contemplé ce doux visage pendant quelques secondes. Sa tête descend à hauteur de l'écoutille senestre de Wilhelmine pour lui sussurer :


Souffrant, je le suis, de n'avoir pu profiter de ce moment auparavant.
Souffrant, je ne le suis plus, en vostre présence polida.



L'homme de glace reste quelques secondes de plus puis relève sa tête pour ne point mettre mal à l'aise sa partenaire.

Beaucoup de tendresse s'émane de la danse inculqué par Nead à Wilhelmine.
--Esus



Bon maître était-il !

Le couple s'était retrouvé devant une belle tablée sur laquelle était exposée pour le plaisir des yeux et des papilles, une corbeille de fruits en forme de corne d'abondance en pâte à pain salée qui contenait dattes, figues, oranges, citrons, abricots, pêches, achalandés sur nos marchés par des pèlerins venus par delà les mers de lointaines contrées. Tendre la main au jugé... Les doigts de l'homme coururent légers sur les épaules d'Iphigenia puis d'un frôlement sensuel le long de son échine jusqu'à sa taille pour terminer leur course effrénée, main suspendue dans les airs geste empreint d'élégance, dans une dérive infinie. Avait-elle senti sa chaleur à travers le tissu soyeux de son costume ? Notre Ebrancheur ne la quittait point des yeux. Il aimait déjà à se perdre dans les eaux dormantes de ces grands fleuves qu'ils devinaient si foisonnant de souvenirs, de vie et d'attente. La main suspendue à l'ourlet du temps retomba le long de son corps enclavant le fin poignet de la jeune femme trois doigts sur son bord extrême en appui sur son artère radiale. Esus pouvait sentir les battement de son pouls s'accélérer sous l'effet de l'émotion.

Vous ne m'importunez point de votre questionnement. Bien au contraire... Mon ego de mâle s'en trouve flatté. Me serait-il possible de croire que vous puissiez m'accorder quelque importance belle inconnue ?

Mes voyages...

Dans ces sombres forêts de hauts conifères centenaires au tronc si large qu’un homme ne suffirait à l’étreindre. De cette contrée où vivaient les bisons, les loups, les cerfs, les sangliers et les chevaux sauvages que l’on capturait pour chasser le sanglier à la lance. De ces flancs de montagne où s’accrochaient des hameaux de chaumes fumantes. De ces temps où lune croissante correspondait à la naissance entre le solstice d’hiver incarnant l’au-delà et l’équinoxe du printemps incarnant l’enfance.

Oui ma chère Iphigenia je vous en ferai récit et plus encore s''il vous agrée... Le printemps... La vie qui réapparait, la mousse qui ressurgit, la neige qui fond en formant des torrents, les fougères qui repoussent en d’élégantes formes enroulées et les fleurs qui ressurgissent à la surface de la terre.


Esus se pencha, émeraudes montées sur les couronnes de l'iris de la précieuse. Il osa... Sur le poignet d'Iphigenia ses lèvres furent pressées.
--Crapouille



Maman, maman, où es tu ?

Seule dans cette salle immense en présence d'inconnus aux visages masqués, Crapouille errait à la recherche de sa maman les yeux agrandis par l'angoisse, son petit menton tremblotant prémisse à un flot de larmes trop longtemps retenu depuis qu'elle avait lâché la main maternelle si rassurante.

Ze veux ma maman...


Les joues inondées de pleurs, elle suffoquait à présent par ses sanglots assise sous les battants d'une porte fenêtre grande ouverte. C'est alors que les paroles d'une comptine s'élevèrent à peine au dessus de tout ce charivari; comme transportées par le vent, elles tournoyèrent un instant avant de caresser ses tympans. La rivière de ses larmes finit par se transformer en un ru que le sourire enfantin qui venait d'illuminer la petite frimousse assécha.

Crapouille se releva et bien campée sur ses petites jambes observa la femme à la flavescente chevelure qui s'avançait vers la bâtisse. Ni une ni deux elle se précipita vers l'entrant et lorsque la damoiselle au vieux masque s'encadra par l'entrebâillement de la porte et pénétra dans la salle de bal, la petiote enchaina ses pas aux siens. Profitant de son immobilisme dans ce coin, elle glissa sa petite menotte dans celle de la blondinette.

Ze cherche ma maman... Dis tu sais où elle est toi hein... ma maman ?
Audie
Attirée par l'écho inhabituel de musiques qu'elle n'avait jamais entendues auparavant dans la ville, Audie se détourne de son chemin et s'approche, l'oreille dressée.
Elle s'arrête devant un imposant bâtiment, passe devant l'importante porte, essaie de glisser un œil. Peste, elle n'y voit rien !
Elle essaie par une fenêtre, se hissant sur la pointe des pieds.
La crampe dans le mollet la guette, à rester ainsi tendue ! mais elle ne peut détacher ses regards des personnes somptueusement masquées qui évoluent à l'intérieur...
Un bal...
A part celui du Comté, qui ne compte pas !! elle n'a jamais eu l'occasion d'aller à un bal...

Laissant là le captivant spectacle, elle considère ses braies trop courtes et toutes poussiéreuses du voyage qu'ils viennent de faire. Elle secoue la tête, soupire... Nan... ces réjouissances ne sont pas pour elle...

A regret, elle replace son panier sur sa hanche et reprend le chemin du marché...
--Germaine
[Sur la place du marché]



Germaine, la vieille Germaine, la grosse Germaine tenait son stand. Un beau stand de costumes et de tissus variés, car elle savait sauter sur l'occasion quand elle en voyait une, la Germaine, et lorsqu'il y avait un bal masqué...

Et voilà une dame qui passe, perdue dans ses pensées ! Elle a l'air toute déçue, la dame, est-ce que quelque chose n'irait pas comme elle veut ? Germaine est peut-être vieille et laide mais ces gens-là sentent ce qu'il se passe dans les coeurs des plus jeunes.


Holà, la donzelle ! Un p'tit costume pour l'bal qu'est donné ? Y sont pas chers, vous pouvez aussi les louer ! Allons, un p'tit costume pour charmer un beau prince caché derrière un monstre. Qui sait, monsieur le maire, peut-être ?

Elle lui adresse un clin d'oeil entendu.

J'dois dire que j'en ferai bien mon quatre heure, de c'gaillard, si que c'était encore d'mon âge, mais moi, regardez-moi...

Elle tient sa robe d'un air désolé, la tire sur les côtés.

J'suis ben trop laide et grosse pour qu'un costume puisse masquer ça. Vous, par contre...

Sourire marchand.

Vous... vous devez en faire chavirer, des coeurs ! J'suis sûre que l'msieur Julian en tomberait raide dingue.
--Wilhelmine



Une fille à mariée était composée de trente deux notes à quatre mesures.



Après une révérence et une première mesure, le cours de la danse semblait lui échapper. Certes l'homme au masque de fer l'envisageait sans pour autant la destourber...
Pied dextre légèrement en arrière du sénestre, sur sa pointe... Si fait ! Perdue dans les circonvolutions de ses pensées vagabondes, la femme fleur ne lui prestait que peu d'attention jetant à la dérobée des regards vers le couple situé maintenant près du buffet, preste à intervenir si le géant vert tentait un geste déplacé vers la femme au masque vénitien... Pied sénestre à sénestre, vous vous tournez vers moy à dextre... Souffle chaud caressant sa nuque. Son cavalier s'était penché vers son oreille... Je pose mon pied dextre légèrement en arrière du sénestre, sur sa pointe en revenant à sa position initiale... Cette voix susurrée... Un faux pas, elle en perd l'équilibre et se retient à son cou.

Sa respiration se fit plus courte.
Polida ? De l'occitan. Les intonations de cette voix... mesme déformée par un masque. Et si ??? Non cela ne pouvait estre luy ! Pour autant, elle s'aperçut qu'elle emprisonnait toujours son cou de ses bras blancs. Elle se redressa promptement baissant mollement une paupière chaste.

Pardonnez mes lacunes dans la compréhension de la langue d'Oc sénher. J'ose espérer qu'il ne s'agit point là d'une insulte faite à ma personne et qui me conduirait à vous défier en lice ?

Qu'est ce qu'elle pouvait se sentir idiote en cet instant.... Dernière mesure de cette basse danse que le couple avait repris sous la tendre conduite cette fois de l'homme au masque de fer.


* la révérence, figurée par la lettre R : c'est le salut au partenaire par lequel on commence toute basse danse
* la démarche ou reprise, figurée par la lettre r :
o une démarche : poser le pied droit légèrement en arrière du gauche, sur pointe
o trois démarches
* le branle, figuré par la lettre b : deux petits pas latéraux (gauche, droit), le corps accompagnant le mouvement d'une légère oscillation
* le simple, qui va toujours par deux, figuré par les lettres ss :
o premier simple : pied gauche en avant, joindre le droit au gauche
o deuxième simple : pied droit en avant, joindre le gauche au droit (voir branle)
* le double, figuré par la lettre d :
o premier double : 3 pas marchés (gauche, droit, gauche), joindre le droit au gauche
o deuxième double : 3 pas marchés (droit, gauche, droit), joindre le gauche au droit (voir branle)
--Iphigenia
Iphigenia rougissait de cette tendresse.
Faisait-il cela par politesse,
Ou bien aimait-il réellement être avec elle ?
Elle ne se lassait pas de ses paroles si belles.


"Pourquoi ne pas y croire ?
Je suis pourtant bien à vos côtés.
Je vous avoue aussi que je pensais rêver,
Et qui sait peut être avoir un espoir".


C'est alors qu'elle prit sa main,
Espérant que cette soirée ne touche jamais à se fin.
Ces deux êtres étaient-ils fait pour se réunir ?


Iphigenia le regarda avec un sourire,
Elle oublia les autres participants autour d'eux,
Et écouta ce doux son mélodieux.



[/quote]
--Nead
Une avancée relativement battue par le tempo qu'imposait les menestriers.

L'effet du mot "polida" prononcé par Nead, ne le laissa point de glace et sourit malicieusement. Il profita de ce douche simple pour l'atténuer jusqu'à le faire disparaître.
La donà était toute trebolada puis sortit les crocs de défense. Un mélange ? Non ! Les deux tempéraments étaient bien séparés. La fragilité venait avant la défense. Una se polida dona...Mais pourquoi tant de méfiance liée a l'agressivité ?!

S'en suivis un double et trois reprises où le jeune en profita pour répondre :

Vous souhaitez me défier? Nul besoin, lo meu cor es vostre !

Ils exécutaient le branle. Le jeune homme s'empressa de revenir vers la fleur et ne rajouta rien. Il scruta par alternances rapides et profondes le gouffre de ces iris saphir.
Il garda une distance rapproché avec le doux visage qui gisait en face de lui.
Pouvait il oser déposer ses lèvres sur ce fruit défendu ? La tentation du goût de cette pulpe sanguine était inexorablement forte. Le bougre entendait un bourdonnement dans ses oreilles. Aucun son n'était perceptible mis à part le battement de son poumon rouge qui aurait fait fureur à la place d'un menestrel pour battre une mesure des plus rapide.
--Esus



Sur la veine bleutée de son délicat poignet il déposa un baiser sans fin. Puis de ses lèvres velours en remonta le cours ondulant sous les courtepointes émeraudes jusqu'au pli du coude. Sentir son pouls, son parfum... Ombres douces, blancheur, infini... Il voulait conquérir son cœur et pour se faire devenir le capitaine de ses vaisseaux dont il effleurait de sa bouche le tracé palpitant. La soute aux gréements, le guindant bien tendu, Belle Iphegenia hissez donc la grand voile en haut du mat. Exilé dans ses pensées inavouables, Esus se redressa sans pour autant lever l'ancre. Étrange bateau mouillant près de Calcédoine. Le désir de de se couler entre ses rives, son flanc palpitant infiltrant les eaux souterraines pour atteindre le tracé secret qui mène à la félicité. La précieuse lui répondit alors chassant l'audace de ses pensées. Lèvres retroussées découvrant une belle dentition, le cœur et la respiration ample, du pouce et de l'index,l'homme porta à sa bouche une datte sans la quitter du regard. Le fruit rappelait étrangement la forme d'un doigt.

Chère Iphigenia ce soir vous faites de moi le plus heureux des hommes. Sous nos masques nos cœurs et nos âmes se sont dévoilés. C'est le ciel que j'aurais voulu vous offrir...

Et de déclamer à la belle, observant avec bienveillance une araignée tisser sa toile au dessus de leurs têtes. Espoir oui...


Had I the heavens' embroidered cloths,
Enwrought with golden and silver light,
The blue and the dim and the dark cloths
Of night and light and the half-light,

I would spread the cloths under your feet:
But I, being poor, have only my dreams;
I have spread my dreams under your feet;
Tread softly because you tread on my dreams.*


Penché de nouveau sur la mystérieuse jeune femme jusqu'à mêler son souffle halitueux au sien, Esus sentit sa main se glisser dans la sienne. D'une pression douce la rassura avant de se tourner d'un quart vers le buffet, l'œil acéré main gauche plongeant vers la corne d'abondance. Quelques instants plus tard il glissait entre les lèvres perlées de rosée de la damoiselle un joli grain de raisin.

*William Butler Yeats He Wishes For The Cloths Of Heaven

Lui qui aurait voulu pouvoir offrir le ciel

Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel,
Brodé de lumière d'or et de reflets d'argent,
Le mystérieux secret, le secret éternel,
De la nuit et du jour, de la vie et du temps,

Avec tout mon amour je le mettrais à tes pieds.
Mais tu sais, je suis pauvre, et je n'ai que mes rêves,
J'ai déposé mes rêves sous tes pieds,
Marche doucement, car tu marches sur mes rêves.
--Wilhelmine



Ô combien en cet instant elle aurait aimé se fourvoyer sur l'identité de son cavalier ! Que l'homme masqué fasse preuve de goujaterie ! Que chapelet d'insultes lui soit balancé au visage telle une giclée d'eau glacée se jetant dans les eaux dormantes de ses émotions instables. Tel le souffle du vent chassant les nuages de camphre dont le reflet se distinguait dans les prunelles de ses yeux. Certes, elle aurait suffoqué sous l'effet de la colère mais l'esprit et la vue éclaircis, elle aurait manu militari* bataculer le rustre en lui bayant là toute sa rastelée. Adoncques lorsque le chapeauté la questionna sur ses velléités de défi, elle voulut émettre un grognement significatif qui fut aussitost ravalé lorsqu'il acheva sa phrase. Il n'avait point le droit ! Nenni ! Elle pouvait tout entendre... tout mais point cela.

Votre cœur est mien...

Sifflement jusqu'à esgourdir les battements de son palpitant dans ses oreilles, l'œil vitreux, prodromes à un nouveau vertige, Wilhelmine sentit ses jambes se dérober sous elle. Elle n'était plus maistresse de ses sens. Le grand émeuvement dans lequel elle se trouvait déferlait par vagues successives à la souvenance de ces dernières semaines. Il venait de vaincre les derniers remparts de la citadelle. Les yeux écarquillés, elle se débattait comme une noyée pour qu'il ne puisse entendre les palpitations de son cœur affolé. Elle aurait du fuir; fuir ce bonheur avant qu'il ne se sauve; Cuer de lièvre, elle s'abandonnait à la doulceur de sa voix, à la tendresse de ses gestes, à la chaleur de sa paume de main, dans cette ultime mesure de petits pas marchés. L'envolée des dernières notes de musique sonna le glas et notre femme fleur tombée en pasmoison, s'écroulait au biau milieu de la piste de danse. Le bruit sourd de son crasne entré en collision avec le sol dur résonnait alors comme un écho sur les murs de la pièce.

*une expression latine signifiant « avec des moyens militaires »
--Nead
L'homme regarda passer moultes sensations dans les yeux de sa cavalière d'un soir. Puis ses profond iris se remplirent d'un vite dessinant le néans. Et ce fut la chute interminable car l'homme ne su rattraper. Le rebondissement de sa tête sur le sol de marbre était atrocement douloureux lorsque l'on pouvait ressentir le mal qu'éprouvait la jeune femme fleur.

Nead était genoux à terre lorsque la tête frappa le sol. Il eut ce réflexe de glisser sa main sous la tête de Wilhelmine et de saisir le haut du poigné avec sa dextre.
Pouls battant mais fuyant, souffle lent et profond, rideaux de cils...tel était l'état de santé de la jeune femme.


Un mantel et de l'eau ! cria t'il sans quitter des yeux cette fleur couchée.
--Wilhelmine



Sous le masque... Elle en crevait d'envie... Avouer ses sentiments cachés. Parler de ce qu'elle ressentait pour lui. Mais affublée de ce masque la scène qui se jouait entre eux n'était qu'illusion, manipulation...fausses apparences. Elle cheminait dans un brouillard épais dans lequel elle n'entrevoyait point l'horizon. Elle tournoyait, finirait par s'y noyer. Elle se faisait violence pour ne point crier et emplir ses poumons de cette chape qui flottait tout autour d'elle. Ses paupières alourdies semblaient présentement aussi scellées que le caveau d'une reyne.

Quittons chers lecteurs quelques instants la silhouette de la doulce Wilhelmine sur laquelle les regards des danseurs avaient convergé depuis sa chute au sol pour élargir le plan de la scène qui se joue sous vos yeux ébahis. Souvenez vous... Agenouillé près de sa belle, sans la quitter du regard, son cavalier avait mandé secours.

Des murmures s'élevèrent dans la salle de bal. Un homme de petite taille au ventre proéminent et à la robe de bure joua des coudes pour fendre la foule agglutinée autour du couple et se présenta comme médicastre et herboriste. Il posa sa besace de couleur foncé au sol puis il s'adressa à Nead en supputant que la femme fleur était sa moitié.


Frère Armoisin, pèlerin des grands chemins... Permettez mon sieur que j'ausculte votre épouse...

Sa tonsure ne laissait point de place aux doutes.

Le rideau de ses cils clairsemés baissé, le moinillon ne pu que constater l'évanouissement de Wilhelmine. Il commença par lui tapoter les joues tout doucement puis la gifla carrément sans réaction aucune. Il interrogea du regard l'homme au masque de fer dont les doigts marquaient encore le bord externe du poignet de la brunette. Moins de cinquante battements par tour de sablier, s'entendait-il répondre alors.

Cette jeune femme fait un malaise vagal. Probablement due à une émotion forte ou à la chaleur étouffante qui règne dans cette pièce, cette danse effrénée... à moins que ce ne soit par le vide de son estomac... que sais je encore ! Elle doit rester positionnée sur le dos, les jambes surélevées. Gente dame auriez vous la bonté de m'amener ce tabouret je vous prie. Bene grazie.

Frère Armoisin désignait un objet du menton. Une femme lui apporta. Il le glissa sous les pieds de Wilhelmine pour favoriser l’oxygénation de son cerveau tout en gratifiant la gente dame d'un sourire d'une grande bonté. Il conseilla alors au chapeauté.

Desserrez sa vesture, son col de chemise, sa ceinture, puis vérifiez si elle ne s'est point blessée lors de sa chute. Je vais l'éventer un peu. Nous pourrons toujours faire usage de la belladone plante extresmement toxique mais dont on tire une substance dite alcaloïde de ses feuilles, l'atropine qui a la propriété de paralyser le nerf vague. Si votre épouse est sujette à ces malaises, je vous rédigerai une ordonnance. Vous pourrez toujours lui en donner pour éviter de tourner de l'œil.

Le moinillon se voulait rassurant éventail bien en main. Il envisagea Nead, sourire flottant sur ses lèvres bleutées, avant de se redresser.

Il suffit je le cuide. Il est plus que temps que votre dame se réveille ! Pis pour l'heure je dois reprendre la route pour Tastevin. Embrassez doncques la belle au bois dormant.
--Nead
Un moine arriva a la demande. Il n'était pas le moment de corriger les paroles incorrectes du moine, ni celui de perdre du temps à l'autoriser à ce qu'il savait faire. Le moine était dans le même état d'esprit et fit son devoir sans moment de luxe.
Néanmoins il prit le temps de rassuré en quelque sorte le jeune homme sur l'état de santé de la doulce.
Nead exécuta la palpation corporelle pour éliminer tout crainte de saignement abondant qui aurait pu laisser croire qu'une hémorragie était la cause d'un pouls fuyant.

Il retira délicatement sa main qui était sous la tête de Wilhelmine à l'aide de sa dextre. Il regarda sa senestre...rien ! Ouf ! Il glissa ses deux mains sous respectivement sous les deux épaules et descendit ainsi jusqu'aux hanches de la polida. Il regarda à nouveau...pas de saignement...il fit de même pour chacune des jambes pour en arriver à la même conclusion.

Il souhaitait quêter la gente dame pour desserrer la vesture, le col de chemise et la ceinture...mais elle avait déjà regagnée les rangs des observateurs. Il effectua le premier geste avec beaucoup de lenteur car il pensait son geste peu convenable. Dans un tel décorum il ne pouvait faire autrement...il continua d'un geste plus assuré.

Il regarda le moine...
Mercé grandament !

Puis le moinillons lança l'idée saugrenu d'embrasser la polida...non pas pour le plaisir mais pour l'utile...moué !

Nead comprit mal la possible boutade du moine et prit la chose pour argent comptant.
Il regarda la doulce sur ce sol...visage inerte. Faire ce qui doit être fait est-il un pêcher ou une inconvenance se demanda Nead...

Il se pencha au dessus du visage de Wilhelmine, prit appuie du poing senestre et déposa furtivement un minuscule baisé sur ces lèvres charnelles.

Il prit quelques centimètre de recul face à ce visage toujours inerte...aucune réaction...Nead se dit qu'il avait certainement mal fait.

De sa dextre il retira son masque de fer...
Leyoun
...et le bougre déposa ses lèvres sur celle de sa cavalière avec une délicatesse des plus sensuelle.
Il ferma les yeux et laissa ses sentiments s'exprimer à travers un baisé langoureux.

_________________
[HRP]Leyoun :
- ne sait pas comment il s’appelle
- est vêtu de simple braies et d'une veste militaire usée, accompagné d'un insigne militaire de premier rang: soldat
- n'a pas d'arme ni d'armure ni casque rien ! ^^[/HRP]
--Wilhelmine



Un baiser se donne avec le cœur et se prend les yeux fermés...

Elle avait si chaud que sa gorge en était sèche. Telle une terre aride aux retraits craquelés, ses lèvres accueillaient l'onde de la porte d'entrée de l'asme de cet homme comme un breuvage, un long frisson parcourant tout son corps. Doulceur d'un baiser, d'une langue qui papille à la dérobée d'un couchant incendié dans le chaud giron de sa bouche. Envahissement de la chair comme une volupté. Elle était envahie. Elle devait se laisser envahir et envahir à son tour... Baiser suave, frémissant. Ses pétales flétries accueillirent les premières gouttes qu'elle désirait tant. Un filet de voix à peine audible.


Mon aimé...
Entendez vous ce ruissellement qui réveille mon corps ?
Rampez doncques pour humecter vos sens. Je vous offre ma bouche, fruit au parfum insolent.
Mordez là, incisez là et laissez son goust velouter votre palais.


Qu’il me baise des baisers de sa bouche !
Car ton amour vaut mieux que le vin, tes parfums ont une odeur suave ;
ton nom est un parfum qui se répand ;
c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.*

Les jeunes filles t'aiment...

Lentement les paupières de la femme fleur se soulevèrent. Baiser suspendu à l'ourlet du temps. La doulor fut fulgurante. A travers le rideau de ses longs cils, elle amignonait cet homme dont elle cueillait énamoureusement la bouche. Cet homme qui s'était démasqué. Cet homme qu'elle ne pouvait aimer. Cet homme qu'elle ne pourrait aimer. Alors la mort dans l'asme et le cœur gros, elle le repoussa suffisamment fort pour le déséquilibrer et se libérer de la tendresse de son baiser. Genoux ployés, d'un coup de rein, la jeune femme se redressa d'un bond, chassant le léger vertige qu'elle ressentait à nouveau ainsy élevée. Elle resta immobile un demi tour de sablier le menton tremblotant puis elle s'élança en courant vers la sortie, bientost aveuglée par le torrent de ses larmes.


*Cantique des cantiques, de Salomon.
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