Griotte
Fin prête, la future mariée l'était. Techniquement du moins, mais en pratique c'était une autre histoire ! Sa cousine Corleonienne avait fini de l'apprêter et l'aide de sa rouquine de fille n'avait pas été de trop pour venir à bout de cette tache ardue. La robe conçue par Attia lui seyait à merveille - la preuve en image :
Taillée aux poils de bras près, elle était d'un confort des plus agréable, bien que la lourde cape bordée de fourrure qui l'accompagnait soit un peu incommode maintenant que les grands froids étaient passés - c'est ça de retarder à tout bout de champs la date du mariage ! - La Griotte n'avait pas encore mis un pied dehors, qu'elle sentait déjà les gouttes de sueur lui couler le long du dos. Heureusement qu'elle pouvait espérer un peu de fraicheur au sein de la cathédrale, mais pour cela, encore fallait-il trouver le courage de s'y rendre.
La panique l'envahissait à l'idée qu'elle puisse faire un faux pas en traversant la grande allée qui la mènerait à l'autel. Se vautrer devant la foule de convives n'était pas du plus bel effet et être incapable de sortir un seul mot lorsqu'on lui poserait la question fatidique serait encore pire. Et si un hoquet aviné lui échappait pendant l'échange des vux ? Et si le baron changeait d'avis au dernier moment ? Et si au beau milieu de la cérémonie elle était saisie d'une soudaine envie de courir aux latrines ? - avec tout ce qu'elle avait ingurgité pendant qu'on l'apprêtait, ce ne serait pas étonnant ! - Et si la cathédrale était prise d'assaut par des hommes du traitre Vonafred ? Et si elle renversait un cierge et que sa robe prenait feu ? Et si...
Non, ça ne faisait pas assez de "et si" pour ignorer la voix de son père qui lui sommait de sortir de la cabine. Mieux valait qu'elle la quitte d'elle même plutôt que si le paternel devait la chercher et la trainer de force devant l'autel en la tirant par l'oreille.
Voila, voila... J'arrips !
Et d'emboiter le pas - chancelant - de Lynette pour rejoindre le Balbuzard sur la terre ferme. S'accrochant à son bras comme à une bouée de sauvetage, elle lui glisse d'une voix dégrisée par la vue des invités - qu'elle salut à peine de peur que le trouillomètre ne remonte à cause de tout ce monde - :
J'crois que j'vais mourir avait d'être arrivée à destination. A la place de mon mariage, vous pourrez passer directement à mon enterrement...
Mais mieux vaut mourir la tête haute en essayant de parvenir jusqu'à l'autel, plutôt que massacrée par son fiancé parce qu'elle a pris les jambes à son cou sans même essayer de franchir le seuil de Notre-Dame.
La bâtarde se laisse donc mener dans le sein édifice en focalisant son attention là-bas tout au bout, sur le blond baron qui l'attend pour lui passer la corde au cou. Il est sa nouvelle cible, son point de mire. Elle se concentre sur lui, n'accordant pas un regard aux autres personnes qui l'entourent, pour ne pas céder d'avantage encore à l'angoisse qui la submerge en se rendant compte qu'elle et son père sont en ce moment même, le centre d'attraction.
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Taillée aux poils de bras près, elle était d'un confort des plus agréable, bien que la lourde cape bordée de fourrure qui l'accompagnait soit un peu incommode maintenant que les grands froids étaient passés - c'est ça de retarder à tout bout de champs la date du mariage ! - La Griotte n'avait pas encore mis un pied dehors, qu'elle sentait déjà les gouttes de sueur lui couler le long du dos. Heureusement qu'elle pouvait espérer un peu de fraicheur au sein de la cathédrale, mais pour cela, encore fallait-il trouver le courage de s'y rendre.
La panique l'envahissait à l'idée qu'elle puisse faire un faux pas en traversant la grande allée qui la mènerait à l'autel. Se vautrer devant la foule de convives n'était pas du plus bel effet et être incapable de sortir un seul mot lorsqu'on lui poserait la question fatidique serait encore pire. Et si un hoquet aviné lui échappait pendant l'échange des vux ? Et si le baron changeait d'avis au dernier moment ? Et si au beau milieu de la cérémonie elle était saisie d'une soudaine envie de courir aux latrines ? - avec tout ce qu'elle avait ingurgité pendant qu'on l'apprêtait, ce ne serait pas étonnant ! - Et si la cathédrale était prise d'assaut par des hommes du traitre Vonafred ? Et si elle renversait un cierge et que sa robe prenait feu ? Et si...
Non, ça ne faisait pas assez de "et si" pour ignorer la voix de son père qui lui sommait de sortir de la cabine. Mieux valait qu'elle la quitte d'elle même plutôt que si le paternel devait la chercher et la trainer de force devant l'autel en la tirant par l'oreille.
Voila, voila... J'arrips !
Et d'emboiter le pas - chancelant - de Lynette pour rejoindre le Balbuzard sur la terre ferme. S'accrochant à son bras comme à une bouée de sauvetage, elle lui glisse d'une voix dégrisée par la vue des invités - qu'elle salut à peine de peur que le trouillomètre ne remonte à cause de tout ce monde - :
J'crois que j'vais mourir avait d'être arrivée à destination. A la place de mon mariage, vous pourrez passer directement à mon enterrement...
Mais mieux vaut mourir la tête haute en essayant de parvenir jusqu'à l'autel, plutôt que massacrée par son fiancé parce qu'elle a pris les jambes à son cou sans même essayer de franchir le seuil de Notre-Dame.
La bâtarde se laisse donc mener dans le sein édifice en focalisant son attention là-bas tout au bout, sur le blond baron qui l'attend pour lui passer la corde au cou. Il est sa nouvelle cible, son point de mire. Elle se concentre sur lui, n'accordant pas un regard aux autres personnes qui l'entourent, pour ne pas céder d'avantage encore à l'angoisse qui la submerge en se rendant compte qu'elle et son père sont en ce moment même, le centre d'attraction.
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