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[RP]Union d'Enguerrand de Vaisneau / Griotte de Blanc-Combaz

Griotte
Fin prête, la future mariée l'était. Techniquement du moins, mais en pratique c'était une autre histoire ! Sa cousine Corleonienne avait fini de l'apprêter et l'aide de sa rouquine de fille n'avait pas été de trop pour venir à bout de cette tache ardue. La robe conçue par Attia lui seyait à merveille - la preuve en image :



Taillée aux poils de bras près, elle était d'un confort des plus agréable, bien que la lourde cape bordée de fourrure qui l'accompagnait soit un peu incommode maintenant que les grands froids étaient passés - c'est ça de retarder à tout bout de champs la date du mariage ! - La Griotte n'avait pas encore mis un pied dehors, qu'elle sentait déjà les gouttes de sueur lui couler le long du dos. Heureusement qu'elle pouvait espérer un peu de fraicheur au sein de la cathédrale, mais pour cela, encore fallait-il trouver le courage de s'y rendre.

La panique l'envahissait à l'idée qu'elle puisse faire un faux pas en traversant la grande allée qui la mènerait à l'autel. Se vautrer devant la foule de convives n'était pas du plus bel effet et être incapable de sortir un seul mot lorsqu'on lui poserait la question fatidique serait encore pire. Et si un hoquet aviné lui échappait pendant l'échange des vœux ? Et si le baron changeait d'avis au dernier moment ? Et si au beau milieu de la cérémonie elle était saisie d'une soudaine envie de courir aux latrines ? - avec tout ce qu'elle avait ingurgité pendant qu'on l'apprêtait, ce ne serait pas étonnant ! - Et si la cathédrale était prise d'assaut par des hommes du traitre Vonafred ? Et si elle renversait un cierge et que sa robe prenait feu ? Et si...

Non, ça ne faisait pas assez de "et si" pour ignorer la voix de son père qui lui sommait de sortir de la cabine. Mieux valait qu'elle la quitte d'elle même plutôt que si le paternel devait la chercher et la trainer de force devant l'autel en la tirant par l'oreille.


Voila, voila... J'arrips !

Et d'emboiter le pas - chancelant - de Lynette pour rejoindre le Balbuzard sur la terre ferme. S'accrochant à son bras comme à une bouée de sauvetage, elle lui glisse d'une voix dégrisée par la vue des invités - qu'elle salut à peine de peur que le trouillomètre ne remonte à cause de tout ce monde - :

J'crois que j'vais mourir avait d'être arrivée à destination. A la place de mon mariage, vous pourrez passer directement à mon enterrement...

Mais mieux vaut mourir la tête haute en essayant de parvenir jusqu'à l'autel, plutôt que massacrée par son fiancé parce qu'elle a pris les jambes à son cou sans même essayer de franchir le seuil de Notre-Dame.

La bâtarde se laisse donc mener dans le sein édifice en focalisant son attention là-bas tout au bout, sur le blond baron qui l'attend pour lui passer la corde au cou. Il est sa nouvelle cible, son point de mire. Elle se concentre sur lui, n'accordant pas un regard aux autres personnes qui l'entourent, pour ne pas céder d'avantage encore à l'angoisse qui la submerge en se rendant compte qu'elle et son père sont en ce moment même, le centre d'attraction.

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Eilinn_melani
Enfin les choses commençaient. Le futur époux prit place là ou il devait, et l'organiste se mit à jouer au moment ou la fiancée entrait dans la cathédrale pour s'avancer jusqu'à l'autel. A la voir, ce n'était pas vraiment la joie qui rayonnait, mais plutôt le stress. D'ailleurs la diaconesse avait noté que la noce n'était pas vraiment à la fête, c'était loin d'être la liesse et les vivats. Même si chaque office se révélait différent, les mariages étaient ceux qui pouvaient aller d'un extrême à l'autre : grande joie ou grande... tristesse. L'esprit d'Eilinn vagabonda sur cette notion pendant un court instant alors que le Balbuzard et sa fille s'approchaient.

Griotte arriva finalement devant elle, et Eilinn accorda un signe de tête à Eusaias. Elle allait finir par devenir l'officiant récurrente des Blanc-Combaz à force. La mariée elle était un peu pâlichonne, il fallait donc désormais espérer qu'elle ne s'évanouisse pas en plein milieu.

D'une voix ferme, habituée à résonner entre les piliers de la cathédrale pour répandre la bonne parole, la diaconnesse commença l'office.


Bienvenue à tous dans la maison du Très Haut, ou sous son regard bienveillant s'uniront aujourd'hui Enguerrand de Vaisneau et Griotte de Blanc-Combaz.

Tout d'abord, récitons la prière de confession. Réfléchissons aux actes peu vertueux que nous avons commis, aux murmures du Sans Nom et des Princes Démons à notre oreille, et repentons-nous, afin d'obtenir Son pardon et parcourir la voie de la Vertu qui nous fera accéder au Paradis Solaire à notre mort.


Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis,
Parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.


Un instant à patienter, que chacun réflechisse et termine de réciter la prière.
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Vicomtesse d'Avize, Diaconesse de Paris.
Alycianne
De son pas bancal, la minette s'est faufilée entre les quelques personnes qui encombraient l'entrée de la cathédrale. Son frère chéri, le blond Cassian, n'est pas en vue. Elle en est légèrement tendue, comme à chaque fois qu'elle se trouve loin de lui. La douce Alycianne comme dépendante de l'énervant Cassian ? Dérangeant.
Vêtue de rouge également -what else ?- la demoiselle repère rapidement le sénéchal.


- Volkmar, bonjour ! Sourire power. Avez-vous vu Cassian ?

Et c'est qu'elle n'écoute pas la réponse, puisque déjà elle a en ligne de mire son autre frère, brun celui-ci, et bien plus petit, dans les bras de sa mère. Là, sa famille. Elle les rejoint rapidement, salue d'abord la Saint-Just et le futur épousé, avant de passer une main affective dans les cheveux de Lionel.
Un sourire à la ronde, là-bas, son père. Et Cassian alors ? Pointe d'inquiétude qui lui pince le coeur.


- Puis-je prendre avec moi Lionel ?
Histoire de combler le vide du blond, et sans le savoir, soulageant surement sa mère.

Ils entrent, se placent. Griotte fait son apparition. Toujours surprise de découvrir sa soeur bien habillée -et quel habit écarlate merveilleux !-, la jeune fille laisse échapper un hoquet ravi. Elle est si belle. Etait-ce la robe, le mariage, ou bien le fait d'être enceinte, qui la rendait soudain si divinement jolie ? Non, il n'y a pas plus belle aux yeux d'Alycianne que sa soeur aujourd'hui. Han, je veux être comme elle.
Lionel.blanc.combaz
On en était où déjà ? Ah oui, il était persuadé que sa mère ne le prendrait pas dans les bras, faut pas rêver. Sauf que le suite le fait mentir, et le voilà hissé sur la hanche maternelle. Le sévère regard d'avertissement que lui jette Agnès de Saint Just est inutile, il est trop sonné pour réagir tout d'abord. Dans un second temps, il se demande s'il doit être ravi. A-t-il le droit de poser sa tête sur l'épaule de sa mère...? Non, on dirait bien que non. Il y renonce et profite déjà de sa chance d'être porté dans l'immense bâtisse, s'appliquant, maintenant qu'il est assez haut pour voir autre chose que des chausses, à compter les rouges.

Un rouge, deux rouges, trois rou.... oh ! Cette rouge-là, il la connait, dites ! Son visage s'illumine en voyant arriver celles de ces soeurs qu'il préfère, pour la simple raison qu'elle est la moins grande, la moins impressionnante, des trois. Il ronronne de plaisir à la main passée dans ses cheveux.

- Puis-je prendre avec moi Lionel ?

Entendons nous bien. Etre dans les bras de maman, c'est super, mais faut bien se tenir, ne pas baver ne pas parler ne pas trop remuer. Aller avec Alycianne... C'est babiller tant qu'il veut, lui embrasser la joue, imiter tous ses gestes et lui poser plein de questions sans être grondé.... Y a pas vraiment photo, si ? Le regard bleu se porte, suppliant et étincellant d'espoir, sur le visage hautain de sa mère.


Oh oui, puizelle prendre avec elle, moi ?

Hum, ça sonne moins bien dans sa bouche à lui. Faudrait ajouter quelque chose de convaincant, comme euh... que comme ça maman salira pas sa belle robe...

Sitoplé ?

Espérons que l'éloquence viendra avec les années...
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Jusoor
Déja installée sur l'un des bancs de la cathédrale, ça faisait quelques minutes déja que Jusoor contemplait l'architecture, puis les vitraux, puis les ornements de la batisse religieuse, soufflant parfois un commentaire aux oreilles de Gregori. La résonnance des premiers pas qui remontaient l'allée centrale la détourna de son étude. Ju reconnut les membres de sa famille, quelques connaissances aussi parmi quelques visages inconnus . Discrètement, elle salua ces personnes d'une inclinaison de la tête. Enfin, la cérémonie allait débuter. Se détournant vers son ami et cavalier pour l'occasion elle sourit, pas peu fière.

Tu vois ? malgré l'éloignement et les jours de route, nous sommes là pile à temps. Puis plus bas : la Dame qui s'approche, celle-ci est l'épouse de mon père, mais peut-être le sais-tu déja. Là c'est Alycianne, mon autre soeur et dans ses bras mon plus jeune frère...

Sa voix battit en retraite pour laisser place à celle de l'officiante qui s' élevait déja.
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"Je ne parviens pas à savoir quelle partie de moi trompe l'autre" - Georg Büchner
Eusaias
Un petit sourire amusé est destiné à la duchesse de Saint Fargeau.

Merci ma belle amie pour votre conseil, je vais m’occupé de la belle.

Puis d’attendre sa fille. Les yeux s’illuminent lorsqu’elle arrive sur le pont et il se gonfle de fierté quand elle le prend par le bras.

J'crois que j'vais mourir avait d'être arrivée à destination. A la place de mon mariage, vous pourrez passer directement à mon enterrement...

Non point ma fille, tu es parfaite et je suis là pour t’éviter les tracas. Sois heureuse et fière de toi ma fille. Oh oui tu peux l’être, tu es devenue une bien agréable demoiselle et en passe de devenir une belle femme.

Il ponctue sa phrase d’un sourire et d’un baiser sur le front de sa bâtarde. Il la serre contre son torse.

Allons-y ma belle.

Le rapace se fait coq et emmène à l’autel sa fille Griotte. Au contraire de sa fille, lui salue de la tête à gauche et à droite. Il la laisse là, toute proche d’Enguerrand et lui se recule à sa place. Les mains jointes devant lui, les yeux clos il récite avec ferveur :

Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis,
Parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.

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Ravalement de blason (la peinture doit sécher)
Volkmar
Dans la lutte à mort qui avait précédé pour enfin lever le suspense sur l'identité du meilleur danseur de gigue dans le parti Blanc Combaz et plus ou moins assimilé, le cavalier rouge avait incontestablement marqué des points, mais s'était retrouvé affublé d'une étrange créature rose, menue, avec pourtant de la poigne et de la voix, vous savez, ces petites choses qui s'accrochent, qui s'agrippent et qui finalement vous minent le moral aussi sûrement que les affreux suceurs de sang du marais Poitevin.
-Oui, les moustiques
-Non, ça commence pas par Z
-Eeeuh, oui c'est une fille, mais pas que !
-Voilàààà, un Poney Rose !

C'est qu'elle allait lui chiffonner sa tenue, l'horrible créature. Et voilà qu'un coup elle tirait sur le pan de tissu comme si sa vie se jouait sur sa capacité à tenir le bon bout, et l'instant d'après, elle le tordait sans même y prêter attention, toute à ses conseils au Balbuzard. Enfin.. Ses. Le Rouge avait surtout tendance à aggraver l'ampleur du drame qui se jouait sur son vêtement, tétanisé, le regard fixé sur la paire de doigts.
Un objectif, une idée fixe en tête : Comment se débarrasser du parasite ?

Passe une rouge. Intermède d'usage formalistique. Elle est petite, elle change de jour en jour sauf son sourire qu'on a du lui fixer avec des chevilles de menuisier.


"Salut Alycianne ! Com... "

Ouais, elle est déjà partie. Décidément, dans la vie, ce sont toujours les meilleurs qui s'en vont les premiers. Et les mains du Poitevin jouent dans le vide comme sur un clavier démantibulé, autour d'une pince noire qui l'a toujours à la gorge.
Hélas, on ne fait pas tomber le rideau quand on veut. Et la rose, quoique d'un rouge délavé à sens unique, a du pique, à défaut d'avoir du coeur à fleur de peau, et le voilà enferré sans même avoir osé arraché la tige pour trancher la menace à la racine.

Des projets ? Un coup d'oeil à droite, un coup d'oeil à gauche. Sire, sire, il se voulait de marbre, serait-il possible qu'il fonde si vite et à vue de nez ?
Désarroi. Passons outre.


"Des projets ? Evidemment ! J'escomptais profiter de la cohue naissante pour fort inopinément m'esquiver et passer ma matinée dans des bouges et tripots où le vin n'est pas cher et le tenancier outrepasse la loi."

Claquement de langue sec, pendant qu'au moins une paire de jambe se met en marche, mais plus probablement deux vu qu'à force de parler d'anicroche, il n'a pas pensé, encore, à lui même lâcher prise.

"Mais bon, vous avez visiblement compromis mon plan pourtant superbe, alors je vais vous imposer ma présence, histoire que nous soyons dans le même bateau, on sera quitte !"

Embarquement porte principale, et si la nef ne largue les amarres en direction du ciel, c'est peut-être le ciel qui enverra ses nuées jusqu'au sol pour noyer l'assistance. Sauf que la première réflexion du rouge alors que la cérémonie commence, c'est un sifflement persiffleur et pourtant audible à quelques mètres à la ronde.

"Tsssst, Papiste."

Certains, avec le temps, deviennent durs de la feuille. Chez le cavalier rouge, ce qui trépasse, c'est plutôt la largeur d'esprit que celle de l'audition.

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Enguerranddevaisneau
Inconscient du brouhaha ambiant, ce sont les yeux arrondis de stupeur qu’il contemple l’arrivée de sa future épouse au bras du Bouillon.
Cette journée, prenait dés à présent un sens dans l’esprit du baron d’Ittre, tandis qu’il la regardait avancer, démarche incertaine, vers lui. Dieu, qu’elle était belle, ainsi mise en valeur dans ce vermeil qui lui seyait parfaitement. Femme, voila ce en quoi elle s’était transformée grâce à quelques colifichets.

Trippes au bord des lèvres, toquantes qui accélère la cadence, il sait, dorénavant qu’elle est bel et bien la femme de sa vie. Il pouvait bien fréquenter d’autres femmes, éprouver même de l’affection pour certaines, une forme d’amour pour d’autre, Griotte les supplanterait par sa candeur inégalable, sa foi en le Vaisneau, sa féminité mise à nue en cette journée.
Il l’aimait, comme l’on aime raisonnablement. Pas d’un amour fou et éphémère, mais d’un amour franc et sincère, qui endurerait les épreuves à venir, qui outrepasserait par sa splendeur toute relation qu’il avait pu avoir.
Elle était le poids qui équilibrait la balance, et qui apportait à sa fougue la muselière de bon aloi. Elle était son autre, et oui, en ce jour, il pouvait le penser sans crainte, elle était sa moitié.

Ainsi, c’est d’une main sûre qu’il l’accueille face à lui, qu’il saisit senestre fébrile pour la porter à ses lèvres endommagées. L’acier de son regard jauge le museau Cerisien, et un sourire confiant s’abroge maître du Faciès Vaisnien.
Aucun mot, aucun son, simplement une légère pression de l’index sur le derme de la Blanc Combaz.

Attentif à la suite des évènements, il reporte attention sur la diaconesse, hochant la tête à ses mots.
Se repentir, voila en quoi consistait la première étape de ses noces. La tâche avait déjà été traitée il y a peu aux confins d’un monastère Flamand, mais c’est avec dévouement et piété qu’il la réitérerait. Après tout, au vu du nombre incalculable de péchés commis par le passé, cela ne pouvait lui être que bénéfique.

Pieusement, il reprend alors les paroles de la Vicomtesse, leur insufflant une sincérité désarmante
.

-Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis,
Parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés
.

Pardonnez le, Amis, car il avait péché, mais soyez assuré, que jamais, il ne recommencerait.
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Gnia
Et tandis qu'elle se rendait à son supplice, lestée de Lionel et guidée par son gendre, il y eut une petite lumière qui éclaira la matinée. Un mouvement furtif dans un angle de sa vision, et elle reconnut la Ladivèze qui avait pris ce jour l'habit de l'ange gardien. Agnès hocha imperceptiblement la tête à son endroit et entre dans l'édifice.
A l'entrée, elle a trouvé son salut en la personne de sa plus jeune belle-fille, Alcyanne et c'est non sans soulagement qu'elle se déleste de Lionel en sa faveur, pour la plus grande joie du frère et de la soeur.

A peine eurent-ils le temps de prendre place au premier rang, à peine le temps de saluer d'une inclinaison du chef les visages connus et l'officiante, que la cérémonie débute avec l'entrée de la mariée, resplendissante de féminité malgré sa pâleur, et la prière de confession, prélude à l'office.

Agnès, fidèle à ses habitudes, se garda bien de réciter à voix haute la prière proprement dite, se contenant de remuer les lèvres et d'oublier le passage parlant de supplier les Saints.
Evidemment.

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Rouquine
La poule de luxe a obéi sans broncher au signe de main de son hôte, non sans relever le regard qu'il porte à son giron. M'enfin, elle a beau le couvrir de sa cape, pas moyen de le cacher. C't'agaçant, mais on s'habitue... Le marié s'éloignant vers sa famille, Rouquine reste un instant fascinée par la vue de celui qui eut pu être roy de france, un homme au profil altier mais au regard doux, peut-être parce qu'il marie sa fille aujourd'hui... Détachant ses yeux du balbuzard, elle cherche du regard un allié avec lequel entrer dans l'église. Raté pour la Vicomtesse, qui s'en est allée s'asseoir non loin et ne semble pas préssée de rejoindre la grand bâtisse... Quant à celui qui fut le mari de la brune, il ne semble pas encore réveillé du voyage, et puis elle ne le connait pas assez pour oser lui coller aux basques.

Alors, levant le nez pour admirer Notre Dame que, bien qu'habitant Paris, elle n'a que très rarement le loisir de voir, la jeune rousse drape fermement sa cape autour d'elle et file s'asseoir au dernier rang. Elle aime les églises, ici, elle peut parler à Dieu sans craindre le regard des hommes. Elle ne voit ni ne reconnait la femme pasteur qui lui a expliqué la Réforme en la bonne ville de Montauban, où peut-être aurait-elle songé combien ce dogme convenait à une fille comme elle, qui n'aspire qu'à prier Dieu sans être jugée par l'Eglise. Mais ses pensées sont bien loin de Montauban, de Matalena et de la Réforme, aujourd'hui. Agenouillée, elle prie en choeur avec les autres.


Je confesse à Dieu Tout-puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes Amis,
Parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes Amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés.

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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Gautier.de.vaisneau
Ironique comme le regard de l’ainé se portait de la même manière que celui du cadet, quelques instants plus tôt. Pourtant, tous deux étaient opposés. L'un brun, trapu, poli mais sec, sans se chercher d'apparence particulière; l'autre blond, svelte, gracieux et noble. Seul leurs yeux démontraient qu'ils possédaient le même sang. Drôle car en cherchant à s'éloigner de l'exemple de son frère, le cadet ne savait pas qu'au contraire il se rapprochait du blond assagi.

Un regard de la Misanthrope est posé sur lui et le détaille sans gênes. Le jeune Vaisneau le sent peser sur lui comme il sentirait le vent caresser son visage. Ses azurs restent rivées sur les vitraux de la cathédrale, comme si la froide et sa vision de lui ne valaient pas l'effort de tourner les yeux vers elle. Si Gautier connaissait d'avantage là Deswaard, peut être ferait elle parti des rares femmes qui possédaient son estime mais à ce moment, elle n'était qu'une femme, comme les autres. Une chose à son bras qui le toise et s'apprête très certainement à le juger, comme toutes les autres se complaisent à faire.

Le brun se fiche du jugement des autres, et d'avantage encore de celui des femmes, tant que leurs réflexions sur lui ne sont pas portées à son oreille. Il préférait largement que les détenteurs de ces jugements soient lâches et déblatèrent derrière son dos plutôt que de devoir perdre son temps en justifications et en discussions.

Alors elle voit. Cette fois ci, le regard se pose sur la froide. Déclamation inutile. Mis à par les aveugles, tout le monde voit. Plus ou moins clair, il est vrai, et certains s'approchant même de la cécité tant leur idiotie mangent sur leur clairvoyance. Les paroles suivantes furent nettement plus intéressantes. Gautier rit, sans s'y attendre lui même, comme un seigneur surpris par l’impudence d'un de ses serfs; bien que la comparaison soit peu à propos.


- Gardez vos ordres pour votre suivance.


Dès lors, ceci étant dit et ne nécessitant pas discussion, il outrepassa le mépris apparent qu'elle lui portait et s'assit à côté de la Deswaard.

- Vrai que ce genre de festivités m'ennuient profondément.

Et voilà que la cérémonie commence. Gautier, son attention à l'égard de la froide aussi vite disparue qu'apparue, récita avec tous.
Eilinn_melani
Voilà, on y arrivait.
Vous savez comment c'est, les messes de mariage, on récite un bout du Dogme, on fait une gentille homélie choupinou, et hop l'affaire est dans le sac. Sauf que là, la diaconesse était prise d'une crise de flemmingite aigue, et l'ambiance morne du moment provoqua un sursaut de ... je-sais-pas-quoi, alors qu'elle parcourait des textes écrits pour ce genre d'occasions, avec plein de bons sentiments et des coeurs partout.

Elle retomba alors sur la première homélie qu'elle avait écrite, il y a de ça fort longtemps. Un coup d’œil pour vérifier que personne dans la cathédrale n'avait été présent lors de cette messe fatidique, et Eilinn se racla la gorge pour entamer la chose. Elle se demandait combien de personnes fronceraient les sourcils, et au bout de combien de temps.


Un jour sur la terre, Un homme peinait.
Il aimait Dieu de tout son cœur mais jamais il n'avait osé proclamer autour de lui, l'amour qu'il lui portait. Son entourage pestait contre Dieu et ne cessait de blasphémer. L'homme n'osait pas répondre. Il était conscient de son péché mais ne pouvait agir, opprimé par la peur. Il rentra chez lui, un soir, et tomba sur sa paillasse, en pleurs. Il confia à Dieu les difficultés qu'il avait pour assumer sa foi devant ses amis, il dit, pleurant de plus belle, qu'il ne rêvait que de l'annoncer mais qu'il avait peur... Comment pouvait-il faire pour oser proclamer sa foi ?
Il ne pouvait plus rester comme cela, à garder Dieu pour lui, il fallait qu'il le dise et qu'il le crie à la Terre entière !
Alors Dieu, entendant son enfant, envoya Raphaëlle par ces mots:
"Va Raphaëlle, qu'il triomphe !"
Telle une présence que l'on sent mais que l'on ne voit pas, Raphaelle descendit auprès de l'homme et l'accompagna.

Le lendemain, lorsqu'il vint voir ses amis, ceux-ci commencèrent à parler de Dieu en de mauvais termes, il faillit ne rien dire puis sentant cette force invisible près de lui, il dit d'un ton ferme qu'il ne voulait que l'on use du nom de son Dieu à mauvais escient. C'en était fini de ne rien dire. Dieu était son Dieu, il en était ainsi, on ne dirait plus d'honteux blasphèmes lorsqu'il était en mesure de les entendre ! A ce moment-là, lorsque ses amis levèrent vers lui un regard mauvais, lorsqu'il faillit tomber sous le poids de la peur, Raphaëlle lui insuffla son souffle et le poussa.

Il se mit alors à poursuivre calmement mais ses paroles avaient la force d'un cri. "Dieu nous aime, Vous n'avez pas le droit de dire cela de lui !"
Alors, les hommes qui l'entouraient, ne comprenant pas ceci et ne lui laissant même pas la liberté de le penser, sautèrent sur lui et lui arrachèrent les membres. Il rendit l'âme en ce jour, sous d'atroces souffrances, mais fier d'avoir pu enfin honorer ses convictions.
Raphaëlle prit alors l'âme de ce bon homme, et la présenta elle-même au Très Haut.


Pour sur qu'un gars démembré ça raviverait l'attention du duc de Bouillon. Le visage toujours neutre, alors qu'intérieurement elle se marrait comme une sale gosse, elle entama l'homélie.

Ce passage de l'hagiographie de Sainte Raphaëlle n'est pas à prendre au premier degré, mais c'est une... charmante allégorie de l'Amour. Amour qui a mené ces deux jeunes gens ici présents à se marier aujourd'hui.

Car le mariage, ce n'est pas seulement régler à deux des problèmes qu'on aurait pas eu tout seul, mais c'est aussi se soutenir dans le chemin escarpé de l'Amitié Aristotélicienne. L'homme aidé par Raphaëlle ressentait cet amour... infini, pur, pour Dieu, et il fut aidé par l'Archange de la Conviction à réaliser cela
Et l'Amour, qu'Enguerrand et Griotte ressentent l'un pour l'autre, sont une des manifestations de l'Amour qu'ils ont pour le Très Haut.

Ainsi, dans le mariage, les époux prennent tour à tour le rôle de Raphaëlle, quand l'un se laisse submerger par les difficultés et le doute, l'autre l'élève, et lui rappelle que Dieu est auprès de nous à chaque instant, et que chaque acte aristotélicien sera récompensé par delà la mort.


Yavait plus qu'à espérer que ce soit vraiment un mariage d'amour, sinon ça voulait dire qu'elle s'était plantée en beauté pour l'homélie.

Bien, les futurs époux sont-ils prêts à échanger leur serment ?
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Vicomtesse d'Avize, Diaconesse de Paris.
Prunille.
[Bouh l'incruste !]


Si on omettait quelques escapades en ambassades (nous y reviendrons plus tard) et un détour par Firenzze, c'était la première fois que la Blonde quittait sa Provence natale. Voilà qu'ils avaient entrepris un tour du monde. Du monde ? Du monde civilisé, du moins, hors de question qu'elle aille traîner ses guêtres chez des gens dont elle ne partageait pas l'idiome. Le choix étant donc réduit, la petite troupe s'était vite retrouvée en France.

Paris. Malgré la puanteur étouffante de l'air chargé en permanence d'une douce odeur de rat crevé, elle aimait cette ville pour toutes les promesses qu'elle recelait en son sein. Les musiciens et jongleurs qui pullulaient dans les rues, les poètes dont on pouvait obtenir des vers pour quelques sous (ou quelques pintes, dépendant de la qualité de la poésie recherchée), les élégantes et l'architecture, somme toute fort dissemblable de ce qu'elle avait toujours pu observer en Provence. Voyant tout cela avec des yeux neufs, nul doute qu'elle n'aurait pas partagé l'attitude blasée de diverses personnes qu'elle s'apprêtait à croiser.

Car aujourd'hui, la Vicomtesse de Fréjus avait prévu de se rendre à Notre-Dame, et rien ni personne ne pourrait l'arrêter dans sa résolution, surtout pas un mariage. Arrivant à peine sur l'Île Saint-Louis, elle avait vu quelques silhouettes s'avancer à l'intérieur de l'édifice sacré, et au vu des couleurs chamarrées de leurs toilettes - à forte dominance de rouge, entendons - elle en avait fort habilement déduit qu'il ne s'agissait pas d'un enterrement. Quoique, même un macchabée ne l'aurait pas convaincue de faire demi-tour. S'avançant, nez en l'air et la main au petit chapeau épinglé dans sa coiffe, elle observait avec grand intérêt les détails de la façade, sculptés avec grande finesse, son regard s'attardant particulièrement sur la galerie des rois et le tympan du portail du jugement dernier, la vilenie des personnages représentés en Enfer la fit frémir doucement.

Ayant observé tout cela à l'envi, elle se décida enfin à pénétrer dans la cathédrale. Remontant la nef par l'un des collatéraux, afin de ne point déranger la cérémonie, elle était d'abord plus occupée par ce qu'elle pouvait admirer dans les différentes chapelles que par l'assemblée, qui était encore trop éloignée. Arrivée dans le transept, elle passa d'abord de longues secondes à admirer les deux superbes rosaces qui se présentaient à elle.

La curiosité ne tarda cependant pas à refaire surface, et le regard de Sa Blondeur se dirigea tout naturellement vers les encore futurs mariés. Un sourire, un peu triste, lorsqu'elle constate que la ravissante promise est pourvue d'un ventre à la rondeur évocatrice. Glissant ensuite sur le fiancé, elle ne put s'empêcher de le trouver pas trop mal fait de sa personne, fort élégant avec cela. Décidément, Paris lui changeait de la Provence, où tous les jouvenceaux ou presque n'étaient qu'un ramassis de porcelets. La preuve, elle avait épousé un veuf. Vint enfin la diaconesse, dont elle n'avait absolument pas écouté le sermon, toute occupée à ses pensées qu'elle était, et enfin, l'assistance. Des visages pourtant connus qui, à elle, ne l'étaient absolument pas. Chère Provence, coupée du monde.

Inconnus, tous ? Non. Un visage, concentré sur la cérémonie, retint l'attention de la belle Blonde. Il s'agissait de la face de celui qui se faisait appeler le Balbuzard, Eusaias de Blanc-Combaz - n'énumérons pas tous les titres ou prétentions - rencontré en des circonstances fort peu avantageuses pour Prunille et qui lui avait laissé un joli souvenir de Bourgogne. Et comme elle s'attendait à tout, sauf à le trouver là, elle resta un instant comme deux ronds de flan, les yeux plissés comme si elle voulait être sûre d'avoir bien vu, et puis lâche un :


- Macarelle !

Presque inaudible, certes, mais intervenant en un moment de silence, sans doute ouï par les premiers rangs de l'assemblée. Main plaquée immédiatement ensuite sur ses lèvres, peuchère, quelle idée de jurer dans la Maison de Dieu ! Les joues écarlates, elle redressa immédiatement le nez, faisant mine d'encore observer les rosaces.

Lalalalalalala...

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Touriste provençale en goguette.
Griotte
Les futurs époux étaient-ils prêts à échanger leur serment ? Telle était la question sinusoïdale de l’anachorète hypochondriaque. Et apparemment, il fallait y formuler une réponse. Les lèvres de la -presque- mariée se mirent à trembler. D'aucun aurait pu penser qu'elle était en proie à une vive émotion en ce moment magique qui allait bouleverser le restant de ses jours, mais en réalité l'angoisse l'avait prise en tenailles. Elle bataillait avec ses entrailles pour dénouer son estomac et desserrer sa gorge afin que ses cordes vocales laissent échapper autre chose qu'un horrible gargouillis.

Tendue à l'extrême, la Blanc-Combaz était incapable de prononcer le moindre mot. Elle qui d'ordinaire, n'avait pas la langue dans sa poche, était soudain frappée de mutisme. Et pourtant, elle était prête. Oh, ça oui ! Elle était prête. Elle s'était entrainée à prononcer ce fameux mot pendant des jours durant. "Oui", trois petites lettres de rien du tout. "Oui", elle pouvait le faire. Il suffisait de commencer par desserrer les dents et pour compenser, de crisper sa main sur celle du Vaisneau.

Au moment où elle allait enfin prononcer, LE mot fatidique, on aurait presque pu entendre les os des doigts du baron craquer dans le silence qui planait. Oui, on aurait pu, si un bruyant juron n'était pas venu briser la solennité de l'instant.

Instinctivement, les émeraudes se tournèrent vers la coupable qui avait osé l'interrompre dans son élan. Une inconnue au bataillon - probablement une proche d'Enguerrand - qui n'allait pas tarder à en prendre pour son grade, à la vue de la bâtarde qui vira soudain rouge griotte. Lâchant la main de son fiancé, elle fit un brusque volte face et traversa la cathédrale à grands pas furieux, pestant à qui mieux mieux jusqu'à ce qu'elle ait atteint la blondasse inopportune.


Putain d'bordel de m*rde ! Z'allez la fermer vot' gueule, s'pèce de grosse vache !

Oui, l'insulte est très bien venue de la part d'une femme enceinte.

Que j'vous reprenne pas à me déconcentrer, ou j'vous fais bouffer vot' langue par les trous de nez ! C'est bien compris ? Maintenant, z'allez gentiment vous asseoir avant que j'vous foute mon pied au cul ! Et inutile de vous excuser pour votre retard, même le Très-Haut ne vous pardonnerait pas !

Sur ces bonne paroles, la future mariée se détourna de l'impromptue et, sans prendre la peine de vérifier que ses ordres étaient bien exécutés, elle regagna l'autel en vociférant à l'attention d'Eilinn :

C'est bon ! Je suis prête à faire serment. Et plus vite que ça ! Pas qu'ça à foutre...

Oui, oui. Au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, la mariée était sur les nerfs.
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Prunille.
Nez tourné vers les rosaces, elle entend des pas se rapprocher. Mauvais signe, très mauvais. Elle retient son souffle, voudrait se creuser un trou sous la dalle de Notre-Dame, préférerait encore se faire engueuler par Hersende. Oui, c'est ça, une bonne grosse engueulade marquisale aux petits oignons, tout, mais pas se faire hurler dessus par une future épouse en furie - elle a connu, sauf qu'elle, en lieu et place de hurler, elle avait failli se mettre à pleurer comme une madeleine. Bref, la mariée est là. La Blonde est au bord de l'asphyxie. Ose cependant poser les yeux sur la Griotte. Regrette, légère impression d'être un matador débutant en pleine corrida.

Comme prévu, l'invective ne se fait pas attendre, mais... Pardon ? GROSSE VACHE ? Voilà qu'elle en tremble d'indignation. D'indignation, vraiment ?
Personne n'a jamais osé dire à Prunille de Sabran-Cianfarano, Vicomtesse de Fréjus, Baronne de Grimaud, Dame de Lambesc et de Callas, nièce de feu le Marquis Lordfear, qu'elle était GROSSE. C'était le mot à ne pas prononcer, tout comme "laide". Tabou autant que faux, d'ailleurs.

Posons à présent deux hypothèses.
1) S'ils n'avaient pas été dans une église ;
2) Si elle avait eu une épée ;
Nul doute que la Blanc-Combaz junior aurait eu droit au même régime que son père lorsque ce dernier était Duc de Bourgogne. Au final, la Vicomtesse de Fréjus aurait sans doute encore une fois perdu, même face à une femme enceinte en phase terminale, mais toute bouffie d'orgueil qu'elle était, du moins aurait-elle estimé son honneur sauf.

Avant qu'elle ait eu le temps de répliquer quoi que ce soit, elle était envoyée s'asseoir au milieu de l'assemblée. Invitée ? Elle ? Voilà qu'elle se serait sans doute mise à rire si elle n'avait pas été aussi indignée/flippée (rayer la mention inutile). Et dans un désir tout à fait aristotélicien de ne pas perturber plus que cela la cérémonie, la Vicomtesse aux joues écarlates file dare-dare poser son ravissant séant sur un des bancs, sans un regard pour ses nouveaux voisins.

Tout en grognant dans ses dents un "morue", cette fois-ci réellement imperceptible.

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Touriste provençale en goguette.
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