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[RP] Lève toi ...Et Vive Valeque!

Aubanne.
Une dernière fois, elle se pencha vers son fils.
Le souffle régulier la rassura et elle sortit de la chambre sur la pointe des pieds.
Matinale, comme toujours, elle avait sans bruit quitté le havre de paix que représentait encore Les Lucioles.
Toute la petite communauté dormait.

Elle referma soigneusement la lourde porte de bois et sans se retourner, elle s’éloigna sur le chemin.
Ombre frêle entre lune et étoiles qui vacillaient, elle marchait d’un pas vif.
Le jour hésitait encore, paré de couleurs ternes.
Quiconque l’aurait croisé, aurait été salué d’un vague sourire et la fine silhouette aurait passé son chemin toujours aussi vivement.

Pressée elle ne l’était pas vraiment…
Si ce n’est qu’elle voulait pouvoir surprendre le soleil lorsque celui-ci daignerait se lever sur Genève.

Aubanne releva légèrement la tête et plissa le nez.
Les hauts remparts qui dominaient la ville se découpaient droit devant elle.
Pour avoir quelquefois fois assuré des tours de garde, elle avait repéré les coins insolites de la ville et s’était toujours dit qu’elle y reviendrait.

La marcheuse accéléra le pas.
De là haut, elle surplomberait la ville.
Regarderait le lac et verrait ou le soleil se pose…

Elle pourrait alors admirer « Les Lucioles » parée de couleurs différentes et peut être lui trouver un nouvel attrait…
Desiree.
Normalement, à cette heure ci, elle aurait du dormir.
Elle voulait dormir.
Son estomac semblait lui refuser ce droit. Mais personne ne le savait, bien entendu. Pas même ses domestiques, qui pourtant on le sait, sont toujours les premiers au courant des rumeurs d'une maison.
De guerre lasse, elle repoussa l'édredon duveteux et se leva, inspirant profondément pour chasser la nausée.

Elle s'habilla, simplement. Elle était incapable de mettre ses robes les plus complexes seule, aussi opta-elle pour celle toute de soie mauve, lacée sur le devant.
Elle descendit sur la pointe des pieds, saisit sa cape fourrée, son manchon et sa toque de lapin, et sortit. Elle irait faire un tour du coté des échoppes du marché peut être. Acheter quelques rubans à offrir à ses « filles ».

Ou non tiens ! Les portes de la ville étaient déjà ouvertes. Elle allait sortir et respirer un peu l'air pur.
D'ailleurs, une silhouette montait le chemin.

Une silhouette familière sans qu'à cette distance elle sache de qui il s'agissait.

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© Victoria Frances et ?, création Atelier des doigts d'Or
Le passé de Désirée ? C'est au Boudoir des Sens
Aubanne.
Premier arrêt sur le chemin de ronde.
Première espoir d’un regard différend.

Par endroit le ciel commençait à se déchirer et le rose timidement tissait sa toile lumineuse.
Les gris peu à peu laissaient la place aux mauves et la tache noire que formait le lac scintillait doucement…
Les ombres s’évanouissaient autour de Genève et elle distinguait mieux le refuge qui abritait les fadas endormis..

Appuyée contre le haut mur de pierre, la curieuse se hissa sur la pointe des pieds pour mieux admirer la vue et son regard s’arrêta devant une tache sombre ourlée de mauve et qui pointait le nez entre le verdâtre de l’herbe…


Qu’est ce que….


L’instant d’après, faisant fi de sa robe, elle enjamba le muret et se pencha vers la première vraie couleur de cette Aube nouvelle…
Florian.
Il courait dans le champ de coquelicots... Comme il était bien! Il cueillait les petites fleurs rouges et en faisait un joli bouquet pour sa maman chérie. Elle était si belle sa maman, et puis, il l'aimait tant! Il n'aimait pas qu'elle soit triste. Pourtant, depuis quelque temps, elle était beaucoup plus triste. Alors, il cueillait, cueillait, cueillait!! Tout plein de coquelicots jolis.

Et puis...

La petite main serrait fort celle de sa mère et les yeux clairs se posaient parfois sur le visage ravagé et blême. Elle était toujours aussi jolie, même ravagée par la tristesse. Florian ne comprenait pas. Pourquoi sa maman ne pouvait plus s'occuper de lui? Il avait fait quelque chose de mal? Elle ne l'aimait plus? Pourquoi devait-il aller dans un "orphinat"? Et son papa? Il était où? Et Tatie Véro? Et oncle Iski??


Maman! Ne m'abandonne pas!! Mamaaan!




En sueur, Florian s'était réveillé. Le visage inondé de larmes. Avait-il crié? Il avait la bouche pâteuse et sa tête lui faisait mal.

Il se glissa hors de son lit et se faufila jusqu'à la couche parentale.


Maman?

Où était maman? La peur au ventre, à pas de loup, il sortit de la maison, sur la pointe des pieds. Tout le monde semblait dormir et lui, il avait soif. Il s'approcha du puits et puisa un baquet d'eau fraîche, se désaltérant et s'arrosant le visage.

Soupire.

Où était maman? Et si elle était partie? Si elle les avait abandonnés, son père et lui? Petits pieds blancs, nus sur le sol poudreux, il avançait, son cerveau d'à peine six années, tournait dans tous les sens. Peut-être qu'elle les aimait plus, tous les deux? Il avait bien vu qu'entre sa mère et son père quelque chose avait changé, il ne savait pas trop pourquoi, mais il y avait quelque chose qui le chiffonnait.

Il marchait. Les portes de la ville. Les remparts. Il aurait peut-être du mettre ses braies finalement, parce que juste dans sa chainse de nuit, il avait froid. C'était pas encore l'été et puis, le soleil était encore caché, alors oui, il faisait froid.

Ses pas devenaient plus rapides.

Qu'avait-il fait de mal? Il avait réussi le voyage d'Aix! Il était revenu tout seul, comme un grand, un vrai Spartiate avec son petit couteau et sa miche de pain. Bon, il s'était fait brigandé deux fois et par deux filles... c'était pour ça qu'elle l'aimait plus sa mère? Où alors c'était son père? Mais qu'est-ce qu'il pouvait avoir fait de mal? Son père était parfait! Un géant, fort et solide comme un chêne! Impressionnant et intimidant. Florian le redoutait autant qu'il le vénérait son Dieu de Père.


Maman...

Où était maman? Partie? Envolée? Il courait l'enfant, cherchant sa mère, les larmes coulant sur ses joues, le regard inquiet. Le pied se prend un gros cailloux.

Aïe....

Où était maman? Elle ne pouvait pas ne plus l'aimer, il lui offrirait des fleurs, il lui ferait une jolie petite besace en cuir, il lui achèterait une robe, la plus belle, une robe de dame. Et l'enfant a peur, dans la nuit qui s'enfuit, il crie.

Maman!

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Artur
mmmhmhmhmh Chépa…



mmmmh allez, arrête…



Chépa ! Dégage !

Et un coup parti sur la tête du chien qui léchouillait le visage de son maître alors que le soleil pointait à peine le bout de son nez.
Le gamin s’emmitoufla de nouveau sous sa couverture et ferma les yeux pour tenter de s’endormir. Mais le chien couinait. Et malgré le coup, il remonta sur le lit et poussa Artur de son museau. Le gamin se leva en marmonnant, s’habilla et emmena son compagnon dehors. Il le laissa dans la cour et remonta au plus vite dans sa chambre. Mais voilà… impossible de s’endormir maintenant ! Foutu chien…

Artur se leva de nouveau et se rhabilla. Il sortit de sa chambre et alla vers celle de sa mère. Mais au moment de l’ouvrir, il s’arrêta et repartit sur la pointe des pieds vers celle d’Opaline. Bien entendu, il n’avait pas le droit d’y aller. Interdiction qu’il bravait à chaque fois qu’il le pouvait pour aller passer un petit moment vers la catin qu’il voulait prendre pour femme quand il serait plus grand. Mais comme d’habitude, elle n’était pas là. Faut dire que la pauvre fille avait été enlevée par on ne sait quel crétin. Et le gamin n’avait pas bien imprimé la gravité de la situation. Alors tous les jours, il posait la même question à sa mère : « elle revient quand Opa ? ». Et c’était toujours la même réponse… Mais pas grave, Artur recommencerait demain. Et le jour d’après aussi. Et ceux qui suivraient, jusqu’à ce qu’elle revienne.

Le petit garçon revint donc vers la chambre de sa mère. Il ouvrit la porte et découvrit avec surprise qu’elle n’était plus là. Il soupira et se mit en quête de môman, hurlant à travers le lupanar. Mais aucune réponse. Et faute d’avoir sa mère et Opaline, Artur alla chercher Ingrid, sa nounou.
--Ingrid_ou_gossuin
[Ingrid]


Artur, mon petit, que fais tu déjà debout?

La gouvernante se leva de la chaise où elle était installée pour broder. Elle avait été réveillée par le pas léger de Madame dans le couloir. Puis par ceux de l'enfant, et les couinements du chien. Elle l'avait surveillé du coin de l’œil puis était retournée dans sa chambre, au coin de l'âtre, avec son ouvrage.

Elle sourit au petit, et coiffa machinalement ses mèches sombres du plat de la main.


Veux tu ton petit déjeuner maintenant ? Un bon lait chaud avec du miel et des tartines!

Elle l'aimait bien le gamin, elle s'occupait de lui depuis des années. De lui et de Madame, mais elle s'était attachée au petit. Il faut dire que mariée sur le tard au Gossuin, son ventre n'était pas fécond. Alors elle s'occupait au mieux du petit.
D'autant que Madame était préoccupée en ce moment, avec la disparition de sa chouchoute. Elle dormait moins, elle se levait tôt, elle était même un peu pâlotte parfois.
Ingrid s'inquiétait un peu. Même si son Gossuin lui disait de ne pas s'en faire.
Les hommes manquent parfois de finesse !

La gouvernante reporta son attention sur son petit. « Son » petit. Même s'il n'était pas son fils, son cœur fondait d'amour pour lui.


Alors, ce lait chaud ?

____________
Desiree.
Elle marchait tranquillement sur le chemin, savourant les premiers gazouillis d'oiseaux. C'est bucolique. C'est champêtre. C'est un petit matin de printemps dans la campagne quoi.
Soudain, levant le nez, elle remarqua une frimousse qu'elle connaissait.


Bonjour, Aubanne.

Elle était un peu surprise de voir la jeune femme de si bonne heure, mais après tout, n'était-elle pas elle même debout ?
Elle sourit. Elle était toujours un peu mal à l'aise quand elle rencontrait la jeune femme, mais elle l'appréciait malgré tout.

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© Victoria Frances et ?, création Atelier des doigts d'Or
Le passé de Désirée ? C'est au Boudoir des Sens
Artur
Chépa, il m’a réveillé.

Et de bailler, en frottant ses petits yeux encore tout endormi. Artur posa une bise sur la joue d’Ingrid. Il l’aimait bien, Ingrid. Fallait dire que depuis le temps qu’elle s’occupait de lui, il s’était habitué à sa présence et appréciait sa gentillesse, son affection, toussa.

Et j’arrive plus à dormir maintenant.

Le ventre du petit garçon gargouilla. Il fit la moue et hocha la tête lorsqu’Ingrid lui proposa de descendre déjeuner, ajoutant :

Oui stôplait.

Et de bailler de nouveau. Artur glissa sa main dans celle d’Ingrid et l’entraîna vers la cuisine. Il avait la dalle, le mioche. Une fois dans la cuisine, il s’assit et attendit patiemment son petit-déjeuner.
Aubanne.
Il fallait bien que l’aube se lève sur quelque chose …
Et c’est sur sa meilleure ennemie qu’elle posa le premier regard de ce premier matin.

Aubanne hésitait.
Passer son chemin ? L’attendre ?
Oui mais pour quelles raisons l’attendre.
La jeter du haut des remparts comme l’idée lui avait déjà traversé l’esprit ?

Non…

Le regard se perdait sur les ombres de la jeune blonde.
La douleur première s’était envolée. Et paradoxalement, elle avait aimé converser avec elle…
Mais ça c’était avant de savoir…
Oui…Avant…

Avant, oui mais après cette nouvelle aube qu’elle avait appelée.
Avec toute la force de son âme. Ces dernières défenses posées là, devant ce ciel qui tissait lentement sa toile…

Le nez se plissa, même si la voix douce se laissa aller à un « Bonjour Désirée » lisse et plat.

L’instant d’après le sourire tentait d’effacer les rides et la jeune femme reprenait une pose plus rigide.
Le regard bleu suivi amusée la silhouette mauve et or …

Dès lors que celle-ci l’aurait rejoint, elles offriraient à elles deux un joli bouquet de couleurs…
Desiree.
Elle sourit.
Elle se demandait si la jeune femme allait la saluer ou la poignarder.
Elle comprenait sa souffrance. Ou plutôt, elle comprenait qu'elle souffre, même si cette douleur lui était étrangère.
Elle aimait Thorvald. Elle savourait chaque petite bribe de moment qu'ils partageaient. Elle ne considérait pas les choses autrement. Elle n'avait jamais été l'unique femme pour lui. Elle était catin au moment de leur rencontre, et il était de notoriété publique que lui, le beau colosse aux yeux d'argent, était non seulement le Gardien, mais aussi l'amant de la célèbre Succube de la Cour des Miracles.
Qu'il tombe en amour pour une fragile blonde qui se cuirassait dans l’égoïsme pour ne pas souffrir semblait aussi improbable que la possibilité pour le Soleil de briller la nuit.
Elle avait été heureuse au delà du descriptible quand elle l'avait recroisé, quand il avait accepté son fils. Elle n'avait rien demandé. Elle l'aimait, et elle avait voulu se contenter de l'aimer de loin. Après tout, il était heureux, et quand on aimait quelqu'un, ne souhaitait-on pas son bonheur ?

Il faut dire que la blonde était assez béotienne en amour : elle était tombé amoureuse du seul homme qui ait été capable de lui donner du plaisir à l'âge de dix huit ans, et avait vécu les huit ans suivant avec son souvenir, sans avoir l'idée géniale de s'ouvrir aux autres. Tout contrôler et ne rien ressentir, ça évite de se retrouver dans le pétrin avec les clients, n'est-ce pas ?

Une bonne greluche, donc.

Une bonne greluche mauve et or, qui s'en vient donc faire un joli bouquet avec la dame aux yeux bleus.

C'est qu'elle aimait bien Aubanne, en plus, forcément. Si au moins elles avaient pu se détester cordialement, ou même ouvertement, et se livrer une guère sans merci pour les yeux du géant, on aurait eu un schéma classique. Et bah non.
Elle l'aimait bien, et elle avait la vague impression que malgré la douleur des instants partagés, Aubanne l'aimait bien aussi. Enfin peut être.

Elle attendit de l'avoir rejointe pour sourire à nouveau.


Comment allez vous, Aubanne?

Bin, quoi ? Il fallait bien commencer par quelque chose, non?
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© Victoria Frances et ?, création Atelier des doigts d'Or
Le passé de Désirée ? C'est au Boudoir des Sens
Thorvald_
Aux Lucioles, en contre-bas, le géant reposait. Entre les murs de pierres reconstruits par leurs soins, sous des peaux de moutons sacrifiés (au grand dam du berger) sur l'autel du confort, entre des draps de lin achetés chèrement au marché de Genève, il dormait d'un sommeil profond. Ce refuge était d'une solidité sans faille, il abritait sa famille et ses amis, Thorvald pouvait dormir sur ses deux oreilles.

Cependant, une petite voix le tira de son repos. Florian cherchait Aubanne. Il avait dû faire un cauchemar comme souvent, et sa mère le consolerait avec toute la douceur dont elle était capable. Thorvald se rendormit vaguement. Puis se rendit compte que le lit était vide. Il en déduisit qu'elle s'était levée pour consoler leur fils.

Du coup, ce fut lui qui ne dormit plus.

Le lit craqua sous le poids de son corps. Puis craqua encore. Il tournait et se retournait, ne parvenant à chasser de sa mémoire la peau de soie de Désirée et les cernes sous les yeux d'Aubanne, ni à empêcher le lien de se faire lentement. Elle savait, elle savait, et il n'avait pas encore percé l'abcès. Elle sombrerait lentement, silencieusement et redeviendrait aussi légère et mince qu'elle était quand il s'étaient rencontrés. Prête à fondre au premier éclat de lumière, à disparaître dans un souffle de vent, à s'envoler sous un soupir. Pourtant, les démons savaient qu'il aimait Désirée, que leur fils Artur était lui aussi une grande fierté, et que le cœur du géant était assez grand pour laisser tous ces êtres s'y réfugier. Les démons savaient qu'il était faible et riaient bien de lui.

Il grogna, se retourna encore.

Dès demain, il lui parlerait. Lui redirait son amour. La rassurerait de nouveau.
C'était idiot d'aimer deux femmes.
Plusieurs enfants, encore, on pouvait. Le cœur est grand.
Mais, deux femmes...
Mes deux femmes.
C'était idiot, mais Thorvald était un grand idiot, ce n'était pas nouveau. Si grand qu'il se rendormit sur cette décision, inconscient du drame que l'on frôlait sur les remparts, innocent du duel qui se tramait, ignorant que la chair de sa chair courait pieds nus dehors.
Idiot, on vous dit.

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Merci à ma tisseuse qui colore et renoue les fils de ma vie ... Vero.
Aubanne.
Comment allez-vous Désirée ??

Au moins, elles avaient l’une comme l’autre la politesse aux bords des lèvres.
Jusqu'à quand était la question à se poser.
Oui mais elle n’avait pas envie. Pas la force plutôt.

Son nez se plissa.
Un instant, un court instant, l’envie de la saisir et de la plonger dans les ombres de la muraille l’assaillit.
Son nez se déplissa.
Le regard aussitôt se défroissa et observa sous la lumière rasante les courbes de la jeune blonde.

Elle sait que le soleil ne va pas tarder à s’engouffrer sur elle et alors on ne verra plus que la chevelure blonde, la peau doucement satinée...
Et elle, cruchette, statue, n’aura plus qu’à retourner à ses galets.
Elle creusera peut-être un peu bêtement sous le sable, un moment puis se fatiguera, s’épuisera et laissera le vent agir à sa guise.


Vous êtes ravissante, un peu pâle peut être…

Mais pourquoi as t elle besoin de converser comme si elles partageaient un moment délicieux. Pourquoi pas la nappe blanche, les gâteaux au miel et les dragées…

Parler…Vite.
Parler de tout et de rien. Vite!
Combler le vide douloureux.
Et surtout surtout chasser de sa tête cette envie qui revenait, insidieuse. ..Partir et ne plus revenir…

C’est vrai qu’elle est pâle Désirée la si bien nommée.
Le regard bleu se fonce et dévisage.
Envisage.
Parce qu’elle a beau tourner les mots dans tous les sens elles n’en voient aucun, mais alors aucun capable de s’accorder avec le mauve et l’or.
Elle ne parle même pas de sa robe Rouge, violemment écarlate et porteuse de tant de maux.

Vite…Un mot…Une phrase pour en cacher tant d’autres…
Le sourire est encore ourlé de sarcasmes quand Aubanne se décide à lâcher quelques bribes.


Genève est petit n’est ce pas ?
Ou est-ce nous qui sommes attirées par les mêmes aimants ?
Florian.
Il tourne en rond le petit bout. Ses pieds endurcis par la marche. Remparts, ruelles, remparts, re-ruelles. Le soleil se lève. Douce lumière blanche qui peu à peu fait sa place sur le fond sombre, étrangement, le ciel scintille d'une couleur pâle.

Florian relève le nez et le plisse, comme il fait souvent. Il fera beau aujourd'hui, mais il fait encore froid.


Môôôôman?!

Rien.

L'enfant renifle. Il se frotte son nez qui coule et en courant il rentre à la maison. Si maman a disparue, il faut prévenir papa.

La porte est poussée, claquée, et quatre à quatre l'enfant escalade jusqu'à l'étage.


Pôpa!

Essoufflé, il saute sur la couche parentale. Tout gelé, il se glisse au chaud et il grogne, un peu comme papa, faut dire.

Maman a disparu! Je voulais pas te réveiller... Il fait froid dehors et... je saigne.

Navré il regarde son pied écorché dont le vermeil s'échappe pour tâcher les draps blancs.

Papa est là, il va tout arranger.

L'enfant fourre son nez contre le bras du géant et il le regarde avec ses grands yeux clairs.


Dis? Pourquoi Maman elle est toujours triste en ce moment? J'ai fait quelque chose de mal?

Ben oui, quitte à se poser des questions, autant les partager en espérant avoir les réponses et puis comme ça, peut-être que maman retrouvera le sourire.

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Thorvald_
Le géant grogne et se tourne, accueillant au creux de son bras tiède l'enfant aux senteurs matinales. Il le respire et murmure, les yeux clos :

Mais non, mais non. Tu sais que Maman est matinale. Veux-tu dormir ici ?

Un seul rêve l'étreint alors : se rendormir avec lui jusqu'à ce que le soleil vienne les taquiner. Mais c'est sans compter sur la suite...

Tu saignes ?

Le colosse ouvre les deux yeux d'un coup ! Il attrape les petons dans sa grosse paluche, puis, rassurant, sourit aux grands yeux qui l'observent avec attention.

Ce n'est rien ça, fils. Ça arrive aux hommes qui sortent pieds nus.

Alors, tombe la question innocente et existentielle à la fois.

Mais comment expliquer à un tout petit mouflet que les gens qui s'aiment ne veulent pas partager. Que l'on s'approprie lentement l'être aimé jusqu'à ne devenir qu'un. Et que quand il nous échappe, on souffre comme un chien. Et que quand il revient, on n'a peur que d'une chose : qu'il reparte. Parce que la solide unité est fragilisée. Parce que tout se fissure. Parce que même ceux qui sont autour tremblent sur leur socle.

Thorvald se rallonge sous les draps chauds, tenant son fils contre lui, et scrute le plafond. Peut-être la réponse y est-elle inscrite, en encre magique. Il grogne doucement, les mots vont naître.


Non, tu n'as rien fait de mal.

Non, c'est à cause de moi qu'elle est triste. Parce que vois-tu, ton père est un imbécile. Parce qu'il aimait une femme, autrefois, et qu'elle est revenue, et qu'il l'aime encore, et qu'il aime Maman, et que c'est compliqué, les trucs de grands, tout ça.
Comment dire tout ça sans devenir un immonde papa ?


Elle est triste parce que Papa n'était pas souvent à la maison ces derniers temps. Il embrasse Florian sur le front. Les mamans sont comme la nacre, il faut les aimer fort, et prendre soin d'elles, sinon, elles s'arrêtent de briller.

Le colosse tend l'oreille. Personne ne bouge, en bas. Et si elle avait réellement disparu ?...
Son ventre se vrille.

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Merci à ma tisseuse qui colore et renoue les fils de ma vie ... Vero.
Florian.
Et l'enfant d'écouter les paroles de son père, de les boires comme si c'était Dieu lui même qui s'adressait à lui. Mais d'ailleurs, n'est-ce pas Dieu? Papa est Dieu, c'est un fait. Tout ce qu'il dit est vrai, tout ce qu'il dit est juste, c'est un homme bon, fort, colosse au pied d'airain, l'enfant ne voit pas le talon d'Achille. Son père est Dieu et sa mère est sa Reyne, l'Unique.

Il se serre contre son père, mâchouillant un coin du drap, sentant le sommeil l'envahir à nouveau. C'est qu'il est tôt et puis, courir comme ça, de bon matin, ça fatigue un peu quand même!


Mais, papa... tu dois plus t'en aller! Tu restes avec nous tout le temps et maman, elle va retrouver son sourire alors!

Et l'enfant sourit, frottant son bout de nez plissé sur le bras fort du paternel.

Maman, elle est plus belle que la nacre, c'est la plus précieuse de toutes les pierres précieuses et quand je serai grand, je l'épouserai... enfin, si tu veux bien! Comme ça je serai plus un bâtard et puis comme ça on sera toujours ensemble pour toute la vie et puis... comme ça je prendrai toujours soin d'elle et puis... elle sera plus jamais triste et puis...

Et puis l'enfant s'endort, il mélange tout parfois, il se rappelle de ces gens qui avaient parlé de bâtard, de la discussion avec sa mère, il ne comprenait pas en quoi ça pouvait être une insulte. Il mélange tout, il trouve des solutions car dans la vie d'un enfant, il n'y a pas de problèmes. Juste son père vénéré, sa mère adorée, les tontons, les taties, le grand-père qu'il ne connaît pas, les amis et puis... 'Naïs...

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