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Rencontre avec une serveuse (p.4)

Gautier.de.vaisneau
[Toujours au même endroit, parti très loin pourtant]

Quelques instants plus tôt, plus bas que terre,
A présent dans les airs, comme seul lien à la terre,
Son regard.

Une enfance d'étude et d'ennui profond ne lui avait même pas donné le talent qu'elle avait pour la poésie. Les plumes du paon s'envolèrent avec ses rimes pour laisser place à une incrédulité intériorisée et à l'attendrissement que ses yeux ne cachaient pas. Ses rimes étaient belles et par ce biais il apprenait doucement Emilla. Elle était à la fois protégée par sa poésie et pouvait se dévoiler plus facilement. Elle fonctionnait par images et les sous entendus dans ses vers étaient agréables au brun.


Fondu par un doux étonnement
Exquises et délicates rimes
Traduisent le savoureux sentiment
Quand inaptes le sont nos mimes.


Les mots venaient à présent naturellement et Gautier s'étonnait lui même. Il lui sourit. D'un sourire qui lui était entièrement et sincèrement adressé. Ce n'était pas, cette fois ci, un sourire de façade pour cacher tout le reste. C'était un sourire pour s'exprimer, autant que par les rimes. Cette soirée promettait d'être agréable et à l'opposée de la soirée qu'il pensait passer à son arrivée.
--Malya
Malya regarde l’ombre de l’homme qui se profile, fronce un sourcil et le reconnait, c’est lui le beau brun qui l’avait aidé, impressionné, rassuré.
Elle est impatiente mais a aussi ce sentiment...un sentiment qu'elle efface de son esprit.
Après tout, elle a le droit de penser à elle!
Pour une fois la blonde se prend en charge et secouant la tête, laisse partir ses pensées négatives de son esprit au profit de pensées bien plus positives!

La pluie se met à tomber, ses cheveux blonds se collent à son visage, elle n'a que faire, elle n'a d'yeux que pour lui. Elle le regarde venir, l'attends, non sans crainte. Il s'approche.
Les yeux gris de la blonde regardent les siens.

Sans rien dire elle lui prend la main, l’entraîne sur l’escalier qui dévoile une porte marquée d’un heurtoir.

Elle se colle à lui, elle a froid, elle pose ses yeux dans les siens comme pour lui dire que c’est à lui de faire vibrer le lourd heurtoir.
--Jowy
Jowy se retrouve aussi vite collé à elle sur cet étroit escalier. Il déglutit en la regardant. Que veut cette dame qui regarde Jowy de cet air? Son regard laisse croire qu'elle le connait depuis longtemps, qu'elle est tout en confiance en face de lui.
Jowy ne peut pas en dire autant. Mais il ressent une certaine excitation à se trouver là, avec elle.
L'inquiétude le délaisse peu à peu pour laisser place à l'envie. Cette envie qui l'intrigue.

Main tremblante, il prend le heurtoir de ses mains musclées et frappe non sans faire de bruit. Ses yeux dévient vers ceux de la belle blonde, et il admire son beau visage et ses joues qui lui donnent envie de croquer dedans...

La pluie s'écrase abondamment sur leurs cils, mais la beauté de cette vue prend le dessus, et ses yeux ne se détachent pas d'elle...
Le.jules
[Au fond du Salon vers la cheminée]

Si... Celles que je vois à son bras ont toutes ce comportement. Vous croyez que.... C’est ça qui lui plait ?

Il n'avait pas répondu, la laissant répondre elle même à sa question... Après tout c'etait bien elle qui lui avait décrit le vicomte toujours accompagné de femmes sophistiquées, sûres d'elles, voire impudiques....Ce qui l'intéressait, lui, c'était sa réaction au reste.. Patiemment donc, il attendit.. Un premier "oh non" ne le surprit pas. Si certaines femmes nobles se devergondaient c'etait souvent après leur mariage, ou leur veuvage... Bientot sa patience fut récompensée. Le jeune corps se détendit contre lui, et quand il sentit sa croupe s'appuyer contre son désir plutot que de le fuir, il sut qu'il avait presque gagné.

Tu... Oh Jules... Tu crois que je saurai faire... En public... Comme une catin...

Victoire. Le fait qu'elle répète après lui ce mot aussi excitant qu'interdit, du moins associé à son comportement à elle, veut tout dire.... La main cachée s'enhardit donc, caressant du pouce le téton qu'il tente de faire durcir à travers le tissu. De l'autre main, il quitta la clavicule pour remonter sur la gorge, lentement, puis redescendre dangereusement vers son décolleté. La caresse en soi n'etait rien dans un bordel... Mais aucune nobliote bien elevée ne se laisserait ainsi toucher dans un salon mondain, il le savait et elle aussi. Et doucement à son oreille, il l'encouragea.

Je crois que tu le fais déjà... Vois comme tu te laisses toucher, n'importe quel client te prendrait pour l'une d'elles s'il entrait maintenant... Mais je peux cesser, si tu ne peux pas dépasser ta ... honte.

L'une d'elles. Il était resté flou exprès....parlait des femmes libertines dont son vicomte s'entourait, mais elle pouvait aussi comprendre catin... Le dernier mot avait été laché comme une bombe, il ne restait plus qu'à voir si elle réagirait aussi bien en public qu'en privé. Enfin en public, c'etait surtout dans la tete de la jeune fille... car à part Marceau, tous les autres étaient bien trop eloignés pour remarquer quoi que ce soit...
_________________

Retrouvez Jules au Boudoir des Sens.
Emilla
[Ici et loin de tout]

Ce regard plus doux fait fondre sans concession les barricades d'Emilla. Celui d'Emilla en devient plus chaleureux. Le garçon l'intriguait : il semblait se lancer dans un échange littéraire qui éveillait la fibre artistique d'Emilla et la dévoilait par touches indiscrètes et pourtant si délicates. Jouant du bout des doigts sur le rebord de son verre délicat, elle écoutait sa réponse et se fit plus douce, tendre, personnelle.

Les mimes ne sont que façades
Des tourments de nos coeurs.
Jeux d'ombres bien maussades,
Qui se révèlent souvent menteurs.
Le chant des vers lui ensorcelle
De toutes les vérités qu'il scelle.


Les mots viennent comme coule une source et Emilla se mord la lèvre pour ne pas en laisser déborder de trop. Le sourire de Gautier se fait plus franc, plus sincère et Emilla ne sait pas ce qu'il lui prend quand les mots suivants sortent de sa bouche.

Vous préférez peut être vous installer plus confortablement? Je promets de ne aps vous laissez seul si vous voulez continuer à discuter.

Folie, c'est un client et elle l'oublie. Elle a en cet instant une seule idée, se blottir au coin du feu et passer un moment en sa compagnie, le voir sourire encore ainsi, croire que c'est pour elle parce qu'il l'apprécie et jouer avec les mots, ne plus être la serveuse lingère d'un bordel de Paris pour quelques heures.
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Gautier.de.vaisneau
[A nager entre les mots]

Son sourire ne cessait de s'élargir. C'était comme manger en pensant à chaque bouchée qu'on ne peut plus rien avaler. Oui, il était plaisant de parler en poésie. Il était plaisant d'être là, de l'écouter, de lui parler, sans se poser de questions.


Si Emilla veut bien me faire l'honneur,
Nous irons nous poser telles deux fleurs.


Non vraiment, il n'y songeait plus. Avec elle, Gautier n'était plus le client et c'était aussi bien ainsi. Il était léger comme... oui, comme une fleur. Et il se sentait bien avec Emilla, elle montrait d'elle la douceur incarnée. C'est ce qu'avait besoin Gautier. Une pause. Partir dans une autre dimensions, même quelques minutes seulement. Partir dans une dimension de vers, de rime et d'allégories. Et peut être apprendre à connaitre la brune ? Le jeune homme, un peu pensif, s'était levé et, s'assurant qu'Emilla le suivait, alla s'assoir dans un confortable fauteuil près de la cheminée. Un autre, juste à côté de lui, était libre. Son regard ne quittait à présent plus le sien. Il était conscient que beaucoup de son charme passait par ses yeux et même s'il ne séduisait pas vraiment sciemment Emilla, il usait beaucoup de son regard.

Tu manies les mots avec grâce. Moi qui ait étudié toute mon enfance ne t'égale pas.


Regard interrogateur. Pas de question ouverte car il ne voulait pas passer pour l'inquisition. Il lui laissait la liberté de mener la discussion, soit en lui "répondant", soit en la relançant autrement, en lui posant à son tour des questions si elle le voulait. Il voulait les mettre en quelques sortes sur un pied d'égalité.
Emilla
[Touchée coulée]

La proposition est acceptée et les émeraudes étincellent d'un plaisir adolescent, ému et soudain intimidé. Rapidement, les mains s'empressent, prenant une bouteille et deux verres pour suivre Gautier. Le tout est déposé sur une table basse et Emilla s'arrête un instant, pour regarder Gautier qui l'observe dans son fauteuil. Elle rougit un peu et s'installe dans le fauteuil tout prêt d'elle, ramenant ses petons nus sous ses jupons comme le ferait n'importe quelle jeune fille se blottissant au coin du feu. Ce regard... Son regard la suit dans tous ses gestes, de leur bleu azuré. Emilla ne peut s'empêcher de rosir sous les prunelles du jeune homme. Heureusement les mots sont là pour contrôler cet atmosphère doux et complice qui se créer et qu'elle ne maitrise pas du tout. Désirée gèrerait surement ça de main de maître et Rouquine elle aurait déjà ensorcelé ce client. Emilla elle ne songe qu'à une chose : pourvu qu'il aime mes rimes, qu'il reste encore un peu, que ce moment dure le plus longtemps possible. Il l'a fait sentir intéressante, sans compter ce regard... C'est coupable un regard pareil qui semble vous voir et pas seulement vous regarder.

Tu manies les mots avec grâce. Moi qui ait étudié toute mon enfance ne t'égale pas.

Emilla sourit et appuie son coude sur l'accoudoir près du fauteuil du jeune homme pour poser son visage dans le creux de sa paume et recommencer à plonger ses prunelles dans les siennes, captive.

Etudier ne sert qu'à apprendre, ça ne fait pas ressentir. Il est toujours plus facile de laisser ruisseler les mots quand on éprouve ce qu'ils expriment. Tu... Vous devriez composer sur ce que vous ressentez et pas sur des thèmes qui ne vous sont pas proches. En tout les cas, vos vers de ce soir sont très beaux et savent toucher au coeur.

A la douce chanson des sentiments
Il n'est point possible de mentir.
Si les vers suivent les battements
Le coeur alors pourra s'ouvrir.


Emilla rougit d'avoir failli laisser échapper un tutoiement. Elle se sent si bien en cet instant, laissant rouler les mots sous sa langue avec délice et délicatesse.
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Gautier.de.vaisneau
[Un peu plus sur lui même]

Une soudaine question vint à l'esprit du brun. Était elle des personnes à savoir contrôler ses mimes, ses vers et ses yeux ? N'était il qu'un simple client qu'il fallait faire rester ? Jusqu'à présent, jamais un regard ne l'avait trompé. Malgré cela... il se referma légèrement. Ce passage du comptoir jusqu'au coin de la cheminée lui rappelait encore une fois qu'ici, il était client comme les autres. Le tutoiement lui il était venu naturellement. Cela ne l'aurait pas gêné si elle avait fait de même mais il n'insisterait pas et reviendrait au vouvoiement. Gautier voulait sourire, il voulait poser sur elle le même regard que quelques instants plus tôt, qu'elle lui donne un sourire à son tour et qu'elle se sente bien. Sauf qu'avant cela... il fallait démontrer que les vers d'Emilla suivaient effectivement ses battements.

A la douce chanson des sentiments
On se laisse parfois prendre par mégarde.
Certain que la douce agit sincèrement,
Le cœur pourra alors baisser sa garde.


Prisonnier de son regard il était mais cela ne l’empêcha pas de mettre toute l'intensité possible dans ses yeux pour être certain qu'elle réponde avec sincérité. Particulièrement naïf, certes, mais toujours sur ses gardes, également.
Rouquine
[Comptoir et puis... Alcôve ]

Tiens, la blondine de Marceau.. il va etre content ! Et oh, mince, un jeune homme vient d'entrer à sa suite ! Desirée a sans doute une longue nuit devant elle, avec son nobliau puceau... -du moins le pense-t-elle-.. qui semble plus vouloir parler qu'autre chose à l'entendre.... Quand on est catin on s'adapte et on pense vite. Tant pis, elle devra abandonner son idée de bien chauffer le grand blond au comptoir avant de passer à la chambre.... A son grand soulagement, tout en embrassant le blond elle entend la petite Emilla entamer une conversation avec le nouveau client. Ah, Dieu la bénisse, si elle s'y prend bien, il ne s'impatientera pas et sera encore là à son retour ou celui de sa collègue. C'est qu'on a pas un sou à perdre, les gens !

Bien sûr, et en tant que cliente, ne vous plairais-t-il pas de rejoindre un endroit plus...intime ? Pour qu'il nous soit possible de poursuivre cette charmante "discussion" sans contrainte pudique ?

Grand sourire. Sait-il seulement combien il lui rend service, là ?

Il me plairait grandement, en effet...

Prenant son bras sans attendre, elle l'entraine à la suite d'Emilla et du joli garçon qui vont s'installer plus loin... Décidément Emilla a un instinct incroyable pour sauver les situations epineuses.... Direction :.. chambre ou alcôve...? Passant devant Marceau et sa jolie blonde, elle repère Jules enlacant sa bienfaitrice. L'un des deux voudra surement la chambre, songe-t-elle, et le grand gaillard blond ne semble pas assez timide pour craindre l'alcove....

Alcove ce sera, donc. Ouvrant les lourd panneaux de l'alcove de droite, elle lui fait un grand sourire.


C'est ici que je me plairai le mieux.

Après tout autant profiter qu'elle est "cliente" par jeu, hein ! Après les panneaux, les tentures epaisses sont ecartées, révélant une large niche dans laquelle une couche à deux places occupe toute la place. Grimpant à genoux sur le lit, elle l'attire avec elle... et entreprend de refermer soigneusement tentures et volets pour leur offrir l'intimité d'un cocon douillet, eclairé seulement de bougies placées sur des tablettes au mur.

[la suite dans un sujet à part, suivez le guide !]
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Rouquine sévit au Boudoir des Sens.
Emilla
[Au coin du feu]

Emilla sourit, elle sourit comme elle ne l'a plus fait depuis si longtemps. Avec douceur, avec insouciance, avec une tendre innocence et sans aucune défense. Et aux mots du jeune homme, un rire doux, presque maladroit s'égraine de ses lèvres ourlées, prise entre la surprise qu'il puisse songer un instant qu'elle simule et le trouble qu'il évoque des sentiments. Un moment, elle mordille sa lèvre inférieure, avec un parfum d'enfance accrochée à l'adolescente qu'elle est devenue, prémisce de la future femme. Elle exprime de son geste le désarroi des mots du jeune noble et en cherche les mots pour la première fois. Elle veut qu'il comprenne qu'elle ne se joue pas de lui, que cet instant est unique, même si le lieu est incongru et leurs univers si diamétralement opposés.

Nul ne trouvera fourberie,
Dans les mots et les gestes qui naissent.
Car le temps ici se rit :
Nos différences se font promesses.

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Gautier.de.vaisneau
[Fesses posées sur un confortable au fauteuil, près du feu]

Nos différences se font promesses. Le temps ici se rit. Ils se trouveraient dans une autre époque, Emilla ferait une excellente agent secret, sachant coder ses paroles comme il fallait. Elle avait rit, quand lui s'était trouvé sérieux. Les rôles s'étaient échangés. Le temps de silence et le mordillement de lèvres ne put cependant que lui arracher un sourire. Assuré de sa sincérité, il fallait à présent qu'elle comprenne. Et pour cela, les vers vinrent encore tout seuls.

La forêt dans l'hiver,
Prête à s'épanouir.
Lieu d'ébats d'étrangères,
Prêtes à se dévêtir.

Mais quel est l'intérêt,
D'apprendre les jeux du plaisir,
Si c'est pour les découvrir,
Avec une femme payée ?


La forêt représentait naturellement Emilla. Belle et mystérieuse. Belle oui. Qui trouve que la forêt est un endroit particulièrement joli ? ... Gautier car les arbres sont verts et il aime le vert. Il se contredisait clairement. Critiquant le fait de payer des femmes pour l'amour mais pourtant présent dans un bordel, pour cette raison, à la base. Gautier était le garçon aux doubles facettes. Doux et colérique, naïf et perspicace, mature et enfantin, affectueux et froid. En fonction du lieu, de la personne, de l'heure, du jour, de tout. Il n'était absolument pas posé. Il était venu, sur un coup de tête, se disant qu'il fallait bien qu'il apprenne. Et plus il discutait avec Emilla, plus cette idée lui paraissait idiote. Maintenant, il fallait "lui répondre".

Adouci par les alexandrins de la fine et belle,
Inspiré par sa dangereuse pureté,
Rencontrés où la sensibilités n'est pas misée,
Maladroit pourtant, les mots naissent avec elle.


Et lui, non très diplomate. Il ne savait pas que sa sœur travaillait ici et parler de non sensibilité pour les catins n'était pas forcément très fin de sa part et surtout certainement faux. Elle avait commencé à lui parler en alexandrins. Lui faisait couci couca, alternant quatorze et douze syllabes. Mais ce sont des choses que l'on ne remarquaient pas forcément dans une conversation. Ces dernières phrases n'étaient pas plus entrepreneuses que les précédentes. Ce pourquoi il fit un geste, insignifiant et pourtant grande avancée dans leur relation qui, depuis le début, ne passait que par des vers où des regards. Maladroit mais sur de lui, Gautier avance sa main pour la poser sur la sienne. Ses doigts étaient tièdes mais le cœur battait à vive allure et cela ne l'aurait pas étonné qu'elle sente son battement. Il craignait d'ailleurs d'avantage cela plutôt qu'elle ne retire sa main.
Emilla
[Un feu dans la cheminée qui tend à se répandre]

Bon, là, il devient urgent de ventiler les joues de la petite. Il faut la comprendre, elle est habituée à être transparente. Même pour Jules, c'est La Rouge qui l'a expédié dans les pattes, alors qu'il ne voyait qu'une gamine en elle. Donc pour les hommes, elle est la serveuse, la gamine du Boudoir. Sauf que là les vers se font intimistes et orientés vers un chemin en pente raide et ils donnent le tournis à la jouvencelle. Ce soin qu'il prend à laisser passer le message la trouble plus que de raison et cela se voit sur son visage à la peau si fine et pâle, à l'éclat verdoyant de ses prunelles, à ses lèvres entrouvertes dans un étonnement muet, à la rose opaline qui éclot sur ses joues. Poupée de porcelaine délicate qui semble prendre vie sous les rimes et les pas.

Un silence s'installe, les paupières s'abaissent un instant, les quenottes agacent la lèvre qui s'en irrite en un carmin délicat. Par tous les Saints que les mots ont un pouvoir insoupçonné! Oui, d'accord, ce n'est pas avec Jules qu'elle aurait pu découvrir ça. Face à lui, petit caméléon, elle se fait peu prolixe et discrète. Mais, là déjà son esprit vagabonde à répondre à ce jeu épistolaire, chassé croisé intime de révélations voilées, jeu d'ombre et de lumière sur des émois adolescents.


A tant vouloir chanter, parfois les mots ignorent
Qu'ils instillent dans les cœurs des envies d'encore.
Bouleversant les sens, habiles et sinueux,
Ils balaient la pudeur et font rêver des cieux.

Mais ne se brule t'on pas à croire à leur chanson
La biche ne risque t'elle rien quand la vise le garçon.
Peut elle juste espérer l’alcôve de ses bras
Sans craindre qu'au réveil son mépris la laisse là.


Emilla n'ose plus respirer de l'hardiesse de ces mots. Les espoirs qu'elle ose laisser s'échapper, les aveux qu'elle se permet de formuler. Pourquoi ne peut elle pas se murer dans sa tour de froideur? Ce regard et ce jeune homme ont brisé ses défenses...
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Gautier.de.vaisneau
[Coin du feu]

Avait il bien compris ce qu'elle lui disait ? L'alcôve de ses bras ? Toute timide en apparence qu'elle était ? Non, ses paroles le laissèrent étonné et rougissant. Pareillement étonné que si une biche s'était transformée en lionne. Hormis l'expression de son visage, rien ne changea dans le posture du brun. Toujours pareillement installé, une main prenant la sienne. Le jeune homme était comme immobilisé par ses mots. Elle se demandait s'il était sincère, à son tour. Peut être qu'en ne bougeant pas d'un poil, tout ne s'effondrerait pas.

Telle une armoire de glace
Changée en feu de joie,
Tu m'égares, où est ma place,
Avant que je me noie ?

Garçon méprisant, ce n'était pas espéré,
Mais une jolie fleur n'est jamais laissée.
Dans l'espoir où elle lui adressera un geste,
Il ne saurait l'égarer avec leste.


Les images étaient bien claires dans sa tête mais les mots avaient eu beaucoup de mal à venir, cette fois ci. Et il n'était pas très fier de ses vers. Une légère grimace traversa son visage. Il l'observe.
Emilla
[Entre feu et glace, son coeur balance]

Au regard et aux mots du jeune homme, Emilla réalise que son image doit porter à confusion dans un bordel et qu'elle puisse vouloir passer la soirée auprès de lui. Oser se blottir contre lui et s'endormir là, au coin du feu, pour oublier un peu qu'au lever du soleil il repartira dans sa vie confortable alors qu'elle se blottira contre la cheminée au feu mourant, recherchant un peu de la chaleur qui se fera rare jusqu'au soir suivant. Elle ne peut imaginer se permettre plus entre le froid qui fige ses sens et la différence d'univers qui les sépare. Elle n'ose même pas imaginer sa main sur la sienne, apeurée entre la gène de le repousser et le désarroi de pouvoir apprécier un contact. Elle s'est refermée depuis quelques mois à en inquiéter ses collègues. Mais lui arrive avec son regard d'azur et ses mots de velours et elle perd doucement pied.

Je ne saurais juger de la place qui est votre
vous êtes souverain et ne suis que servante
Vos regards cependant me font sentir tout autre
et je tremble sous ces yeux que bien des éclats vantent

Une simple rencontre dans une nuit particulière
Une amie plus profonde qui se lie telle le lierre
Un peu plus, un peu moins c'est à vous de choisir
car la peur me retient de peur que de souffrir


Comment lui faire comprendre qu'elle ne peut se permettre malgré cet instant si particulier se permettre de se conduire au delà de son rang. Sous le regard des pensionnaires qui évoluent autour d'eux, elle voudrait qu'il lise dans ses prunelles de jade qu'il la trouble à lui faire peur de ce qui pourrait en découler. Elle n'est pas une des Dames des lieux, juste la petite serveuse. Elle ne sait même pas ce qui lui arrive ce soir à se consacrer à lui à en oublier le comptoir. Heureusement qu'aucun client n'entre pour troubler leurs échanges. Par pitié, faites que cette nuit ne cesse pas...
_________________
--Marceau


[Cheminée : la nuit sera bien douce]

Il avance dans la conception de ses pièces, demain il pourra poncer les billes de bois et son stock augmentera. Une fois finis il pourra enfin faire le plateau de jeu. Tout en sculptant il observait le salon, personne n'était encore entré par contre Jules avait l'air de s'amuser avec sa "cliente". Tous pareil, on est beau en dehors mais on s'encanaille dès que l'ont peut. Il sourirait le blond en voyant la tête de la jeune femme, il se demandait bien ce qu’ils pouvaient bien échanger comme paroles ces deux là. Des mots cochons pour mettre la demoiselle en appétit ou alors des mots doux, allez savoir ce qu'elle aimait. En même temps il s'en moquait un peu c'était vraiment pour passer le temps qu'il essayait de deviner. Il était loin de se douter de ce que Jules pouvait demander à Eloanne. Le heurtoir cogne, il entend la voix d'un homme, il retourne donc à ses billes de bois, rien pour lui pour le moment. Puis ... une voix ... Il murmura ...

Vanidelle.

Il posa tout ce qu'il avait dans les mains et en instant se trouva près d'elle. Dieu qu'elle était belle. Il ne remarqua pas la blessure sur sa joue, non il était trop content de la voir en ce triste soir de janvier. Il bondit presque de son fauteuil pour l'embrasser. Pas un baiser passionné, non un baiser tendre comme celui qu'on fait à une femme qu'on courtise. Il entoura son visage de ses mains, avant de poser ses lèvres tendrement sur les siennes. Sa langue ne se fit pas aventureuse, il voulait la gouter depuis son dernier passage au boudoir. Quittant ses lèvres, il alla s'enivrer du parfum de la chevelure tout en l'attirant à lui.

Tu m'as manqué.
Veux tu rester là ou aller directement dans mon alcôve ?


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