Matalena
De dos, l'on ne percevait guère que deux silhouettes agenouillées. Proches à se toucher, leurs chevelures bouclées mêlées en une auréole noir de jais. Deux chaisnes longues immaculée d'où dépassaient leurs pieds nus, lavés à la source le matin même. Les mains jointes, les yeux mi-clos... Portant en leur cur comme en leurs seins tous les secrets du monde. Les visages apaisés s'éclairaient d'une lumière intérieure que l'instant leur prodiguait. Alors n'existaient plus nul titres, nulle barrière humaine qui eussent pu séparer les deux femmes. Simplement la conscience de l'amour de Deos, de leur amitié réciproque, et des grappins qui semblaient tendre à enchainer leurs destinées l'une à l'autre. Enfin seules, elles se retrouvaient en ce qu'elle avait eut depuis toujours de plus privilégié : la prière.
La pasteur, sa ronde bedaine appuyée sur ses cuisses, prenait en cet instant la parole, de son chantant accent occitan qui résonnait entre les murs de Digoine comme une musicale aberration.
Gloria in excelsis Deo
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis
Laudamus Te
Benedicimus Te
Adoramus Te
Gorificamus Te
Gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam *
A ses côtés, les lèvres gourmandes de la Saint just s'agitaient à lunisson, continuité de parole dont l'harmonie se vérifierait quand elle prendrait à son tour le mot sans heurt. Que belle est la foi quand elle ne sembarrasse de dogmes, guerres de religion et volonté de sang entre fraternelles patries. Dire qu'il en était encore pour penser que la Nouvelle Opinion n'était point Aristotélicienne... L'ignorance est le maître à penser de la haine, en ce qu'on craint toujours ce qu'on ne connait point. Mais ici, esseulées et pacifiées, la réformée n'était qu'heureuse, sa main dextre voguant sur les contours de son ventre avec plus dapaisement qu'elle n'en montrait d'ordinaire vis-à-vis de sa future maternité.
*Que Ta Volonté soit faite
Gloire à Dieu dans le Ciel
et Paix sur la terre aux hommes qui L'aiment
Nous Te louons
Nous Te bénissons
Nous T'adorons
Nous Te glorifions
Nous Te rendons grâce pour Ton immense Gloire
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La pasteur, sa ronde bedaine appuyée sur ses cuisses, prenait en cet instant la parole, de son chantant accent occitan qui résonnait entre les murs de Digoine comme une musicale aberration.
Gloria in excelsis Deo
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis
Laudamus Te
Benedicimus Te
Adoramus Te
Gorificamus Te
Gratias agimus tibi propter magnam gloriam tuam *
A ses côtés, les lèvres gourmandes de la Saint just s'agitaient à lunisson, continuité de parole dont l'harmonie se vérifierait quand elle prendrait à son tour le mot sans heurt. Que belle est la foi quand elle ne sembarrasse de dogmes, guerres de religion et volonté de sang entre fraternelles patries. Dire qu'il en était encore pour penser que la Nouvelle Opinion n'était point Aristotélicienne... L'ignorance est le maître à penser de la haine, en ce qu'on craint toujours ce qu'on ne connait point. Mais ici, esseulées et pacifiées, la réformée n'était qu'heureuse, sa main dextre voguant sur les contours de son ventre avec plus dapaisement qu'elle n'en montrait d'ordinaire vis-à-vis de sa future maternité.
*Que Ta Volonté soit faite
Gloire à Dieu dans le Ciel
et Paix sur la terre aux hommes qui L'aiment
Nous Te louons
Nous Te bénissons
Nous T'adorons
Nous Te glorifions
Nous Te rendons grâce pour Ton immense Gloire
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