_eroz_
[ Au crépuscule s'éveille le quartier Spiritu Sanguis, tapis dans le royaume des bas fonds. ]
Le coin n'est fréquenté que par le désespoir de la ville, avec ses gens de petite vertus ou de grands chemins... ça rigole fort, ça crache et ça insulte, ça ricane et se pavane... Les portes des bouges s'ouvrent, se referment, claquent aux oreilles comme un insupportable bruit de fond amenant des courants d'airs perfides ébranler les échines. On se laisserait presque crever de froid dans les gargotes si mal chauffées ... Auberges, tripots , bordels et bâtisses aux pierres usées, soyez malvenus dans l'antre de la débauche. Point de cimetière, les esprits qui errent dans les dédales du quartier ne méritent pas repos éternel sous une croix, impie ou non.
Bordelières et Paillards se donnent le change discrètement, ou s'échappent vers des chambrines crasseuses en quête d'affaires rondement menées, vites faites bien faites. Les mignottes esnuées monnaient leurs charmes au plus offrant, rêvant peut-être d'une vie plus douce, illusoire. Souvent les corps se laissent exulter dans le sombre d'une porte cochère, offrant râles et foutre aux pavés des ruelles humides.
Par les fenêtres on peut parfois apercevoir une tablée s'esclaffer et huer pour un joueur de carte qui a remporté la mise, chicots affichés et plis arrachant ce qui devait être un sourire à son visage... Un rusé qui a plumé tout son petit monde. Le ton souvent hausse, les jurons fusent crescendo. La table semble s'enflammer doucement mais surement par une poignée de mauvais perdants éméchés à la panse gonflée de bière.
Un gaillard se met à pisser sur la table, sous le nez du vainqueur qui se lève et part à l'assaut. Des bruits mat bourdonnent aux oreilles, les coups pleuvent... Sans même les regarder les habitués des lieux sauront ce qu'il se passe, qui a fait quoi, et comment les choses allaient encore et toujours finir... La pauvreté ici a enfanté la cupidité.
Une rigole jaunâtre serpente jusqu'aux pieds nus de gosses en haillons, quémandant leur vie de traine misère. Les houliers, les marauds évoluent comme des vers en pomme dans le décor désoeuvré de Spiritu Sanguis mais surtout... Les mercenaires.
Hommes de mains oeuvrant dans la discrétion de l'astre, tueurs à gages aux mains salies ou simples esprits voués aux enfers, ils arpentent le quartier comme des âmes en peine. C'est ici qu'on vient les déloger, pour mettre à bien les plans les plus machiavéliques. Un rire sardonique pour sceller contrat, pour déjà se nourrir de l'argent que rapportera une tête coupée et ils disparaissent jusqu'à la preuve de leur travail. Quelques noms filtrent, et pour l'écu sonnant ils savent se rendre accessibles... A qui pourra. Ils se réunissent souvent dans l'arrière salle d'une taverne, pour fomenter et se jalouser, vous savez cette manie de jouer à qui aura la plus grosse.. Et c'est à celui qui touchera le plus gros cachet en y laissant le moins de plumes...
Pour seule entrée dans l'enceinte du quartier une lourde porte ornée d'un heurtoir, crâne argenté qui toise le visiteur de ses deux orbites béants. Dans les tréfonds du quartier vit la Belladone, rejoignant sa Garçonnière lorsque gronde l'orage ou la tempête, ou simplement lorsque le besoin de revenir à ses racines se fait sentir. Dans ses affaires, les opiacées, délices dangereux dont elle est devenue peu à peu dépendante, décoctions de rêves qu'elle vend à bon prix... In Spiritu Sanguis, la brune connait ses têtes... Il ne tient qu'à celui qui réclame vengeance de s'offrir les services de ces âmes damnées. Entrez, entrez dans la manne de la souffrance calculée! Mais surtout... Ne vous y attardez point trop.
[Taverne la Sans Nom]
C'est une taverne aussi décrépie que l'enseigne à moitié rongée par le temps qui l'annonçait. La Sans-nom, impersonnelle et lugubre à souhait. On n'en franchit pas le seuil par hasard, et ceux qui le font ne sont sans doute pas du genre à s'appesantir sur l'architecture ou la décoration du lieu.
Les murs de pierres grises, très épais, lui confèrent dès l'entrée une atmosphère oppressante, propice aux messes basses et autres complots. Irrégulièrement posés de chaque coté, quelques rares flambeaux éclairent faiblement la quelque dizaine de tables en bois pourri par le temps, de tailles diverses, disséminées un peu partout dans la pièce. Pas de chaises, mais des tabourets qui semblent avoir survécu au déluge et aux poids des ans et de leurs multiples hôtes.
Au sol, de nombreux débris de nature indéfinie témoignent d'une bagarre dont on n'avait pas nettoyé les traces. Et quand on les dépasse ou qu'on les ôte du chemin d'un coup de pied rageur, on ne peut rater l'immense comptoir de bois brut, incongru parmi tout le reste, et qui trône, impassible, au fond de la salle. Fanchon la rousse, simple serveuse au verbe familier à aux mamelles plus que généreuse , passait le temps à bavasser et à rire fort entre deux assoiffés accoudée à son comptoir comme on s'agenouille devant un autel. Connue de tous, la donzelle ne s'empêtrait pas de manières et n'hésitait pas à faire taire les mâles à la trogne qui ne lui revenait pas. C'est qu'il faut le savoir... Au royaume de l'ivresse, Fanchon est la maitresse.
Le coin n'est fréquenté que par le désespoir de la ville, avec ses gens de petite vertus ou de grands chemins... ça rigole fort, ça crache et ça insulte, ça ricane et se pavane... Les portes des bouges s'ouvrent, se referment, claquent aux oreilles comme un insupportable bruit de fond amenant des courants d'airs perfides ébranler les échines. On se laisserait presque crever de froid dans les gargotes si mal chauffées ... Auberges, tripots , bordels et bâtisses aux pierres usées, soyez malvenus dans l'antre de la débauche. Point de cimetière, les esprits qui errent dans les dédales du quartier ne méritent pas repos éternel sous une croix, impie ou non.
Bordelières et Paillards se donnent le change discrètement, ou s'échappent vers des chambrines crasseuses en quête d'affaires rondement menées, vites faites bien faites. Les mignottes esnuées monnaient leurs charmes au plus offrant, rêvant peut-être d'une vie plus douce, illusoire. Souvent les corps se laissent exulter dans le sombre d'une porte cochère, offrant râles et foutre aux pavés des ruelles humides.
Par les fenêtres on peut parfois apercevoir une tablée s'esclaffer et huer pour un joueur de carte qui a remporté la mise, chicots affichés et plis arrachant ce qui devait être un sourire à son visage... Un rusé qui a plumé tout son petit monde. Le ton souvent hausse, les jurons fusent crescendo. La table semble s'enflammer doucement mais surement par une poignée de mauvais perdants éméchés à la panse gonflée de bière.
Un gaillard se met à pisser sur la table, sous le nez du vainqueur qui se lève et part à l'assaut. Des bruits mat bourdonnent aux oreilles, les coups pleuvent... Sans même les regarder les habitués des lieux sauront ce qu'il se passe, qui a fait quoi, et comment les choses allaient encore et toujours finir... La pauvreté ici a enfanté la cupidité.
Une rigole jaunâtre serpente jusqu'aux pieds nus de gosses en haillons, quémandant leur vie de traine misère. Les houliers, les marauds évoluent comme des vers en pomme dans le décor désoeuvré de Spiritu Sanguis mais surtout... Les mercenaires.
Hommes de mains oeuvrant dans la discrétion de l'astre, tueurs à gages aux mains salies ou simples esprits voués aux enfers, ils arpentent le quartier comme des âmes en peine. C'est ici qu'on vient les déloger, pour mettre à bien les plans les plus machiavéliques. Un rire sardonique pour sceller contrat, pour déjà se nourrir de l'argent que rapportera une tête coupée et ils disparaissent jusqu'à la preuve de leur travail. Quelques noms filtrent, et pour l'écu sonnant ils savent se rendre accessibles... A qui pourra. Ils se réunissent souvent dans l'arrière salle d'une taverne, pour fomenter et se jalouser, vous savez cette manie de jouer à qui aura la plus grosse.. Et c'est à celui qui touchera le plus gros cachet en y laissant le moins de plumes...
Pour seule entrée dans l'enceinte du quartier une lourde porte ornée d'un heurtoir, crâne argenté qui toise le visiteur de ses deux orbites béants. Dans les tréfonds du quartier vit la Belladone, rejoignant sa Garçonnière lorsque gronde l'orage ou la tempête, ou simplement lorsque le besoin de revenir à ses racines se fait sentir. Dans ses affaires, les opiacées, délices dangereux dont elle est devenue peu à peu dépendante, décoctions de rêves qu'elle vend à bon prix... In Spiritu Sanguis, la brune connait ses têtes... Il ne tient qu'à celui qui réclame vengeance de s'offrir les services de ces âmes damnées. Entrez, entrez dans la manne de la souffrance calculée! Mais surtout... Ne vous y attardez point trop.
[Taverne la Sans Nom]
C'est une taverne aussi décrépie que l'enseigne à moitié rongée par le temps qui l'annonçait. La Sans-nom, impersonnelle et lugubre à souhait. On n'en franchit pas le seuil par hasard, et ceux qui le font ne sont sans doute pas du genre à s'appesantir sur l'architecture ou la décoration du lieu.
Les murs de pierres grises, très épais, lui confèrent dès l'entrée une atmosphère oppressante, propice aux messes basses et autres complots. Irrégulièrement posés de chaque coté, quelques rares flambeaux éclairent faiblement la quelque dizaine de tables en bois pourri par le temps, de tailles diverses, disséminées un peu partout dans la pièce. Pas de chaises, mais des tabourets qui semblent avoir survécu au déluge et aux poids des ans et de leurs multiples hôtes.
Au sol, de nombreux débris de nature indéfinie témoignent d'une bagarre dont on n'avait pas nettoyé les traces. Et quand on les dépasse ou qu'on les ôte du chemin d'un coup de pied rageur, on ne peut rater l'immense comptoir de bois brut, incongru parmi tout le reste, et qui trône, impassible, au fond de la salle. Fanchon la rousse, simple serveuse au verbe familier à aux mamelles plus que généreuse , passait le temps à bavasser et à rire fort entre deux assoiffés accoudée à son comptoir comme on s'agenouille devant un autel. Connue de tous, la donzelle ne s'empêtrait pas de manières et n'hésitait pas à faire taire les mâles à la trogne qui ne lui revenait pas. C'est qu'il faut le savoir... Au royaume de l'ivresse, Fanchon est la maitresse.