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[RP Ouvert] Quartier Spiritu Sanguis, taverne la Sans Nom

Isleen
Ha quel spectacle, l’irlandaise applaudirait presque pour la représentation qui leur est donné, l’instant de dépit sur la mine des avinés et la prestation de la tenancière épongeant les dégâts, amenant éclats intéressés et langues pendantes pour certains, vaut le détour. Art subtile que semble maitriser à la perfection la tavernière : ils consommeront encore et encore espérant voir, dans un jour proche, un autre maladroit renverser à nouveau sa chope sur le décolleté, et revoir le spectacle du torchon glisser dans un endroit ou ils ne pourront mettre les mains. Ainsi on garde et on attire clients et écus. Avec un tel potentiel à offrir à la vue, Fanchon aurait tort de se priver, il faut savoir profiter des atouts que mère nature vous dote.

Note pour plus tard : essayer d’être là le jour J, même si chose hautement improbable, pendant qu’ils auront les yeux sur le décolleté, ils ne l’auront pas dans leurs poches. Oui, il lui arrive de se noter mentalement parlant des petits trucs l'irlandaise que le plus souvent elle oubli...

Un sourire entendu et malicieux à la rouquine tendit qu’elle lui répond.


Ha ça oui, sont serviables et attentionnés…de vrais amours, on ne se demande pas pourquoi.

Et Isleen de faire un clin d’œil à Fanchon, avant de partir à rire d’un rire léger.

Une pièce posée sur le comptoir, elle paye son verre qu’elle porte dans la foulée à ses lèvres, et ce qui au départ ne devait être qu’une gorgée, se termine presque en une descente complète du breuvage. Les irlandais sont bien connus pour leur descente vertigineuse et Isleen ne fait pas exception à la règle, c’est que toute cette course et l’arrivée des deux zigs, ça vous assèche un gosier plus vite qu’on ne le pense.
Ce qui empêche la descente d’être complète me demanderez vous ? Simple, le premier coup donner au pauvre Gus, il ne faut pas croire que la violence la fascine…c'est surtout tous ces muscles à l’œuvre, un vrai spectacle pour les yeux, surtout lorsqu’on compte les points et qu’au passage on en profite pour "emprunter" deux trois choses ni vu ni connu, c'est ça qui la fascine! Les hommes ne s’aperçoivent jamais de rien, trop occupés qu’ils sont a donner ou éviter les coups. Alors ce premier coup là donner par Maurice à Gustave, ça lui fait espérer une bonne bagarre comme dans les tavernes de son Irlande. Une bonne bagarre comme un parfum de chez elle – on se languit de peu parfois- et puis non, juste un départ forcé, pauvre Gus qui ne peut finir son breuvage, là elle le plaint vraiment, elle en oublierait presqu'il lui courrait après il y a peu.


C’est qu’ils filent à l’anglaise en plus…sans payer son coup, et sans le finir….tsss

Ça elle désapprouve totalement, non pas le fait de ne pas payer faut pas croire ça elle s’en fou totalement, si la tavernière n’est pas assez douée pour récupérer ses sous, c’est qu’elle n’a pas sa place derrière un comptoir – mais au vu de la rouquine en place, peut de chance qu’elle ne pense pas a récupérer ses écus – non ce qu’Isleen désapprouve c’est de partir sans finir sa chope ! Ca c’est un vrai sacrilège pour un irlandais.
Fanchon...


Tandis que les deux zigotos s’empaillaient joyeusement, la plantureuse Fanchon avait quitté son comptoir et distribuait les chopines. Ici elle ramassait un grognement tendre, là un compliment bourru ; à celui-ci elle tapa sur l’épaule, à l’autre elle fit du gringue… Mais lorsque Gus et son compère firent mine de mettre les voiles, elle changea de posture.

Un coup d’œil sur le comptoir la convainquit qu’y’avait tentative d’entourloupe. Pas que la taulière fut près de ces sous, ça non… mais disons qu’elle avait le sens des affaires.

En deux pas, elle fut sur le chemin des deux valets :


- Vous nous quittez d’jà ? C'que c’est triste, sourit-elle au Gustave. Sait-on jamais qu’il y prenne l’envie de r’venir dilapider ses gages de larbin…

Puis, campée devant eux, une main sur la hanche, elle tendit l’autre sans s’encombrer de délicatesse :


- ‘reus’ment que j’vous cueille au passage, dites… l’partenaire aurait oublié d’payer. S’rait bête, pas vrai mon gros ? sourit-elle au Maurice. Y’aurait fallu aller chercher chez vous. Ca plairait pas à la dame au mouchoir.

Parce que celui-ci, il reviendrait pas. Garanti.
--Phylibert


Et voilà ! Toujours cette poisse qui lui colle aux basques, comme ces crottes de chiens qui épousent les semelles des godillots, ou bien encore comme ces pustules de petite vérole qui s'accrochent avec une rare élégance aux baïonnettes de calcif des nobliaux de province et des curés de campagne qui viennent s'encanailler à Paris. Si si, il en connaît moult, notre bonhomme Phylibert, il a du vécu, le bougre a beaucoup voyagé avant d'échouer dans ce cloaque du vice qu'un quelconque abruti a pompeusement baptisé « les miracles », et avant d'y croupir comme une eau stagnante et fangeuse.

Soit ! Voilà donc notre loustic qui pousse la porte d'un infâme troquet et qui tombe nez-à-nez avec une crinière rousse qui s'agite comme la queue d'un cheval au galop ! Cornegidouille ! Il y a de l'ambiance dans ce palace ! Excellent choix, Phylibert, toi qui désirait juste écluser un verre ou deux au calme !

Pas commode la môme « poil de carotte », mais jolie chute de reins ! Elle doit être confortable sous l'édredon ! Elle a de quoi remplir les paluches d'un gigolo ! En face d'elle, se dressent deux pedzouilles aussi beaux que des gorilles, ce qui n'émeut point la rouquine ! Elle a du répondant, la belette ! Et notre Phylibert dans tout ça ? Son neurone frétillant de malice en déduit que la greluche est la patronne, vu qu'elle réclame son dû, qu'elle a un sacré caractère, et qu'elle paraît de taille à gérer la situation ! Il l'évite donc d'un prudent déplacement latéral, gracieux comme un gambilleur de bastringue, et s'accoude au zinc.

Une œillade circulaire ... Une autre rouquine au regard déluré. Y'a sans doute un nid de rouquemoutes dans les environs. Plus loin, un exotique, quelques poivrots, des loqueteux, bref, la jungle habituelle, en quelque sorte. Bien ! Quand l'aubergiste aura terminé son petit numéro, peut-être pensera t-elle enfin à abreuver la clientèle ?

--Gussetmaurice
- Vous nous quittez d’jà ? C'que c’est triste

- Qu'esse vous voulez patronne, c'est le devoir qu'appelle. On n'y va pas d'bon cœur...

- Carrément qu'si.

Œillade méchante de Gustave, qui meurt d'envie de corriger l'incivilité de son collègue. L'autre ne s'encombre pas de politesse, et tente de s'esquiver avant que la conversation s'éternise en adieux larmoyants (il connaît le Gustave, et l'en sait capable!).

Mais (y'a pas d'justice, qu'il pense), voilà qu'on l'arrête.

- ‘reus’ment que j’vous cueille au passage, dites… l’partenaire aurait oublié d’payer. S’rait bête, pas vrai mon gros ? Y’aurait fallu aller chercher chez vous. Ca plairait pas à la dame au mouchoir.

- Déjà, ma p'tite dame, j'suis pas vot' gros. Et ensuite, je...

Il s'apprête à dire qu'il ne paiera pas ce qu'il n'a pas consommé, et que merde, c'est pas lui qu'a commandé, et que de toute façon son rade pue et que y'a sûrement le choléra dans sa gnôle (si, c'est possible, et la peste aussi, si le Très-Haut a un peu de suite dans les idées, et chacun sait que c'est le cas), et que merde, encore.

Mais il y a la menace qu'elle aille se plaindre chez la patronne. Bien sûr, Gustave à côté de lui qui a un peu plus de méninges (pas beaucoup, notez, juste ce qu'il faut pour survivre sans un physique de bœuf de trait), sait que la menace n'est pas sérieuse. D'abord, parce qu'il n'y a aucune chance que la rouquine parvienne à savoir qui les emploie. Ensuite, pare que même si, par chance, elle y parvenait, si elle se présentait chez la patronne, elle se ferait arracher sa jolie frimousse avant d'avoir pu en caser une. Et enfin, parce qu'elle avait certainement pas que ça à foutre d'aller crapahuter à l'autre côté de Paris pour récupérer trois sols.
Il pensait à tout ça, le Gustave ? Pensez qu'il le dirait au Maurice ? Allons bon. Il est honnête, Gustave, il veut que Maurice paie. Voueye, voilà ce que c'est. De l'hon-nê-te-té. C'est beau, tout de même.

Maurice, donc, ravale sa bile, et crache au bassinet. Tout rouge de colère et de frustration, il balance son obole à la patronne. Et puis, histoire de pas perdre plus de temps, décarre sans dire un mot.


- Excusez-le, c'est un timide.

- Guss', ta gueule. Ramène-toi.

- Ouais, ouais... à bientôt patronne !

Et il suit son abruti de collègue en chantonnant :

- J'me rappelle une gonzesse,
C'était une rouquine,
Elle avait d'jolies fesses,
L'aurait fallu qu'j'l'es...


- GUSS' !
Fanchon...


Mêmes causes, mêmes effets.

- A la r’voyure, l’pinson ! fit la Fanchon, rigolarde, tandis que disparaissait le duo mal assorti.

Les récriminations du Maurice ne l'avaient guère émue. L'air d'une matrone sûre de son bon droit, elle avait attendu paiement, laissant la pilule faire effet sur le ronchon. Et ça avait marché. Non mais. C'est qui l'chef, ici ?

Comment aurait-elle agi, s'il n'avait pas raqué ? Allez savoir... Elle même n’y songeait pas. N’avait seulement pas réfléchi à ses chances de mettre à exécution la menace. A quoi bon s’encombrer l’esprit d’hypothèses ? Le présent posait suffisamment de problèmes pour qu’on n’aille pas en chercher plus loin. Dès que l’écu eut disparu dans sa poche, elle oublia l’épisode comme on efface une ardoise, et retourna trôner derrière son comptoir.

Là, un gazier supplémentaire, arrivé pendant le règlement de l'addition, l'attendait déjà. A ce train, la journée serait bonne.


- Alors, et toi ? l'apostropha-t-elle. Qu’est-c'e j’te mets ?
--Phylibert



Les deux asticots se carapatent après avoir craché au bassinet. Ils sont ensemble, mais très dissemblables, les zigotos ! Y'en a un que ça fait écumer d'allonger les liards, et l'autre que ça amuse beaucoup, puisqu'il se met à pousser la chansonnette. Jolies rimes, d'ailleurs. La rouquine en prend pour son grade, mais elle l'accepte avec humour et philosophie. Les bistrotières, c'est un peu comme les curetons, faut tout écouter, tout accepter, puis donner l'absolution. Allez en paix, braves gens, et revenez souvent déposer votre obole.

In the pocket, comme disent les angliches ! L'écu disparaît subito presto dans les fouilles de dame rouquemoute. On peut détecter chez elle une longue expérience, et c'est noté sur son front : la maison ne fait pas crédit. C'est plus prudent, d'ailleurs, car aux miracles les escarcelles passent de poche en poche, c'est bien connu. On peut être plein aux as un jour, et complètement ratissé le lendemain. C'est la règle du jeu. Un jeu auquel excelle notre compère Phylibert. Je vous explique. La veille, il a croisé un poivrot qui rendait tripes et boyaux au fond d'une ruelle aussi sombre qu'un anus de poulet. Sapé comme un milord, le bougre, mais bourré comme un coing ! Plié en huit ! Saoul comme trente-six cochons ! Et c'est vachement douloureux de déposer son estomac sur le trottoir ! Bon camarade, le Phylibert s'est précipité pour lui venir en aide ! Il a bon cœur, il n'aime pas voir souffrir un malheureux. Vlan ! Un bon coup sur le caillou, et le soiffard s'est effondré dans ses vomissures. Allongé pour le compte. Raide comme un cierge de Pâques.

L'argent n'a pas d'odeur, dit-on. Et notre Phylibert s'est empressé de ramasser toutes les pièces qui roulaient autour du coco, dans les flaques de dégobillé jaunâtre. Rentré dans sa piaule, il les a bien nettoyées dans un seau d'eau, il les a astiquées avec un bout de torchon, et à présent elles brillent comme des étoiles filantes. C'est l'une d'entre elles qu'il dépose sur le zinc à l'intention de la roussote qui a réintégré son poste d'observation derrière le comptoir et qui s'occupe enfin de lui.


- J'prendrais bien un godet de rouge, belle enfant ! Pas un qui pique aux yeux, de préférence ! Et si vous désirez m'accompagner, c'est pas de refus, je vous l'offre volontiers.

Il lui adresse son sourire le plus lumineux, le plus torride, celui qui fait fondre les glaciers. Enfin c'est ce qu'il croit, vu qu'il n'a jamais eu l'occasion de rencontrer un glacier. Il s'accoude à l'angle du comptoir, et ses prunelles turquoise se posent sur les appâts de la bistrotière. Diantre, de près comme de loin, y'a du monde au balcon. Le bon Phylibert en ferait volontiers la visite. On peut rêver, non ?

Isleen
Ce n'est pas sans une satisfaction certaine que la rouquine voit disparaitre les deux zigs derrière la porte, aller savoir si c'est pour l’esbroufe ou pas, elle sort ledit mouchoir de sa poche et l'agite au vent - qu'il n'y a pas au demeurant - avec une mine faussement déçue et le trémolo léger dans la voix qui va avec, mais non dénué d'ironie.

v'ont manquer, ils étaient....distrayants !

Et l'irlandaise de partir d'un rire léger, avant de remettre le mouchoir dans sa poche. Petite lampée du breuvage, et regard un peu plus prononcé vers le nouvel arrivé, sourire, il est agréable a regarder, elle irait bien glisser ses mains dans ses poches. Etrangement, la rouquine a une petite préférence pour les poches des hommes, surtout ceux relativement bien fait de leur personne, quitte a ne pas attirer leur attention – elle est loin d’avoir les arguments frappant de la tenancière – elle a au moins le plaisir de savoir ce qu’ils cachent dans ces endroits privés. Mais elle ne contrôle pas ses pulsions, d’où le mouchoir de « Mâdame » , et la course poursuite avec les deux zigs, on se refait pas.

Z’avez loupé le meilleur….pas vrai ?

Regard vers la tenancière et le Maure, sourire léger, l’endroit lui plait bien, p’être parce que c’est la première fois qu’elle y mets les pieds, l’avenir le lui dira ou pas
--Phylibert



Foutaises ! Balivernes et billevesées, toutes ces légendes qui circulent au sujet des rouquines ! Ce ne sont que des idiots tous ceux qui prétendent qu'elles dégagent de vilaines odeurs sous les bras, ou bien qu'elles sont toutes des sorcières qui s'envolent en chevauchant leur balai dès que la nuit étend sa noire pelisse sur le monde qui s'endort. Vous vous en doutez, notre compère Phylibert a connu de nombreuses aventures avec des rousses ! Il a souvent pris son pied en les faisant grimper aux rideaux ! La liste de ses conquêtes à la chevelure flamboyante est incroyablement longue. Il y a eu pour commencer ... heu ... puis aussi ... heu ... mais bon, il ne s'en rappelle plus vraiment, et d'ailleurs là n'est pas le sujet ! Finalement, la seule faribole qu'il soit disposé à avaler tout rond, parce qu'elle le fait saliver tout autant qu'un loup entré dans la bergerie, c'est que les roussotes seraient renommées pour leur ardeur sexuelle démentielle. Et Phylibert est toujours volontaire pour partager ce genre d'expérience coquine. Le premier à se mettre au garde-à-vous, c'est lui ! Qu'on se le dise !

D'ailleurs, son charme agit déjà. C'est fou comme il les attire ! Elles sont comme ces guêpes qui s'agglutinent autour d'un quartier de tarte au sucre et qui en bourdonnent de plaisir autant qu'une fanfare municipale. La rouquine numéro deux, pas la patronne, l'autre – un conseil, prenez des notes si vous avez du mal à suivre – lui adresse gentiment la parole en agitant un joli mouchoir. Le coup classique ! Elle va le laisser tomber sous la table pour que notre Phylibert s'empresse de le ramasser, et ce geste si banal sera le prélude à une grandissime histoire d'amour. Tiens, non, elle le range dans sa fouille ... C'est sans doute une ruse, ce qui ne modifie rien à la romance qui débute, bien entendu.

Abandonnant du regard le décolleté de la bistrotière, tout en restant accoudé au comptoir, Phylibert s'est tourné vers la donzelle qui l'a interpellé. La rouquine numéro deux. Joli brin de fille également. Des rondeurs plus discrètes mais tout aussi charmantes. Plutôt poires Belle Hélène qu'ananas bien mûrs. Et le bougre y va de son sourire charmeur, qu'il maîtrise parfaitement et distribue généreusement aux souris les plus croquignolettes. Notre Phylibert n'a assisté qu'à la fin de la scène avec les deux zigotos, le rustre et le croque-note, mais il surenchérit illico aux propos de la mignonne greluche.
En effet, belle enfant, je n'ai hélas entrevu que le dénouement de cette affaire. Peut-être accepteriez vous de m'en conter le début ? Puis-je vous offrir un petit verre en attendant ? ... l'interroge t-il d'une voix aussi mielleuse que le chant des sirènes à l'approche des bateaux. Je me prénomme Phylibert ! ... ajoute t-il tout de go.

Fanchon...


- J'prendrais bien un godet de rouge, belle enfant ! Pas un qui pique aux yeux, de préférence ! Et si vous désirez m'accompagner, c'est pas de refus, je vous l'offre volontiers.
- Et galant, avec ça. Va pour deux coups de rouge, mon tout beau.


La Fanchon se retourna, dans un mouvement étudié, pour attraper une quelconque bouteille de piquette pas trop aigre. Tiens ! Le vin d’épices de t’t’à l’heure, ça ferait l’affaire. Pendant ce temps, la rouquine au comptoir jeta son dévolu sur le bellâtre.

- Z’avez loupé le meilleur, fit-elle, avant de demander confirmation à la taulière et au Mauresque : pas vrai ?

Sourire en coin. Le meilleur, c’était encore la réapparition subite du mouchoir dès la porte close. Le geste de la brindille avait excité quelques rires de pochards, dont aucun ne doutait que ce fut là l’objet du délit. Et Fanchon ? A voir. Si la gazille chourait des mouchoirs au nez des belles dames et à la barbes des valets, elle commençait à lui plaire.

- En effet, belle enfant, je n'ai hélas entrevu que le dénouement de cette affaire. Peut-être accepteriez vous de m'en conter le début ? Puis-je vous offrir un petit verre en attendant ? ... Je me prénomme Phylibert ! ...

Eh bien, eh bien… Tout doux, le baratineur ! Fanchon jaugea l’animal et se prit à regretter de n’avoir pas une clientèle plus féminine : ce galant-là aurait sûrement payé sa tournée.

- Un autre, alors ? fit-elle mine de demander à la souris, sourire au coin des lèvres, en versant déjà la troisième rasade. C’est qu’il a raison, not’ bon Phylibert. Les histoires, ça d’mande qu’on s’prépare le gosier.

La Fanchon n’était pas curieuse – c’était là sa moindre qualité. ‘Faut dire qu’elle avait pas trop de mérite : avec tout ce qu’on venait lui débagouler entre deux chopines, y’avait de quoi se renseigner sans même avoir besoin de fourrer son nez charmant dans les affaires des autres. Mais ce conte là, elle l’entendrait avec plaisir. Qu’il soit vrai ne la souciait guère : une vie à arroser des ivrognes, ça vous donnait une solide idée de ce que valent les mots.

- C’t’une affaire de mouchoir, vois-tu, mon beau. Une plutôt bonne. Elle a même plu au Maure.

Une pique, ça pouvait pas faire de mal. Et d'fait, le basané avait eu l'air de s'animer un peu devant le manège des larbins, alors qu'il s'ennuyait prodigieusement l'instant d'avant. Du moins, c'est ce qu'il avait semblé à Fanchon - mais c'étaient peut-être des façons d'exotique ?
Isleen
En effet, belle enfant, je n'ai hélas entrevu que le dénouement de cette affaire. Peut-être accepteriez vous de m'en conter le début ? Puis-je vous offrir un petit verre en attendant ? ... Je me prénomme Phylibert ! ...

« Belle enfant » par ici « Belle enfant » par là, sourire digne d’une publicité ventant les talents du meilleur des dentifrice qui rend vos dents plus blanc que blanc...Ha non c’est vrai, c’est la lessive qui lave plus blanc que blanc, bref vous aurez compris le produit étant le coureur de jupons. Et l’irlandaise ne s’y trompe pas, elle en a vu des produits comme lui courir chez le jupon sa voisine, faire le papillon et butiner à tout va, pour laisser en pleur les pauvres fleurs délaissées. Alors même si elle apprécie les belles choses, elle n’a pas encore trouvé le papillon qui l’attire assez pour se laisser butiner comme cela. Difficile ? Assurément ! Le Phylibert n’a qu’a bien se tenir, Isleen est loin des jeunes pucelles écervelées qui cherche l’ « Amoûr », même si elle l’est encore.

Un autre, alors ? C’est qu’il a raison, not’ bon Phylibert. Les histoires, ça d’mande qu’on s’prépare le gosier.

Un sourire amusé, la rouquine hoche la tête en même temps que son verre se rempli à nouveau, service rapide, elle aime, avant de répondre au bellâtre avec son petit air chantant irlandais.

Maith agat…enfin merci. Moi c’est Isleen …et comme l’dit l’patronne ça cause mouchoir…j’suis dans un bon jour…et comme t’veux que j’compte…

L’irlandaise adore faire semblant de ne pas comprendre ce qu’on lui demande, bon des fois, effectivement elle comprend tout de travers en ne traduisant pas correctement ce qu’on lui dit, mais là avec le butineur, elle a envie de s’amuser, maintenant que les deux gus sont loin d'elle et qu'elle ne risque plus de se prendre un pain dans la figure, elle est plus détendue.

J’peu compter les écus qu’t’a dans les poches , j’sais faire et bien !... Intéressé ou t’préfère l’histoire du mouchoir ?

Ca pétille de malice dans les onyx de la rouquine alors qu’elle lève son godet pour en boire une gorgée, elle a une préférence pour la première solution l’irlandaise, compter les écus au bellâtre, des œillades énamourées, un rapprochement adéquates et hop ni vu ni connu j’t’embrouille la bourse s’allège pour gonfler celle de la cleptomane.
--Phylibert



L'eusses-tu cru ? Voici que notre bon Phylibert trouve une alliée de choix en la personne de la gargotière. Elle aussi réclame l'histoire en entier. Elle aussi désire connaître le pourquoi du comment et le comment du pourquoi. Ce coup de pouce inattendu réjouit le bougre, et ses prunelles ravies se posent sans transition d'une rouquine à l'autre, attirées il est vrai par le contenu de leurs corsages et leurs sourires charmants.

Le brave Phylibert apprend alors de la bouche de la cabaretière que la clef de l'énigme est sans doute ce joli mouchoir que l'autre tourterelle a remisé au fond de sa poche. Toute cette histoire pour un tire-jus ? Le bougre a soudain un peu de mal à comprendre, mais il est prêt à rincer la dalle du monde entier pour gagner les bonnes grâces des deux donzelles. Bien-sûr, ça va lui coûter quelques écus, mais, en définitive, il n'a pas éprouvé beaucoup de mal à faire main basse sur ce petit pactole. Et puis au diable l'avarice ! L'argent est fait pour circuler, aux miracles comme ailleurs. Pourquoi économiserait-il ? Pour se les faire voler ? Alors non ! Pas question ! Aujourd'hui notre as de pique est le roi de la cour ! Aujourd'hui il est cigale, entouré de deux jolis papillons ! Aujourd'hui, c'est lui qui régale !

Emporté par son enthousiasme, il vide cul sec son ballon de picrate, et, d'un geste théâtral, notre grand seigneur soulève son verre et réclame une autre tournée !
La même chose, Fanchon ! ... sollicite t-il d'une voix enjouée, tout en alignant quelques pièces scintillantes sur le coin du comptoir.

L'autre rouquine, la plus menue, ouvre à son tour son joli bec. A quelques mots incompréhensibles succède une phrase qui l'est tout autant ! Bon, le mouchoir est effectivement au centre des débats, notre zigoto en a la confirmation, mais pourquoi diantre désire t-elle compter les écus qu'il a dans les fouilles ? Mystère et boule de gomme ! Notre bon Phylibert a sans doute loupé un épisode, mais il ne demande qu'à entrer dans le petit jeu de la mignonne. Toutefois, faut pas se méprendre, il est loin d'être une truffe sous ses allures un brin cocasses et pittoresques. Il n'est pas né de la dernière pluie, ni même de l'avant-dernière !

Tout ceci méritant une explication, le don Juan profite des circonstances pour se rapprocher d'Isleen, il pose son élégant fessier sur un tabouret et plonge ses prunelles turquoise dans les agates malicieuses de la brindille. Peut-il lui faire confiance ? Elle a l'air plutôt futée la gamine. Elle a un joli museau, coquin et rusé. Trop belle pour être honnête, voilà son verdict. Alors non, non et non, pas question de lui laisser tripoter ses beaux écus ! Par contre, pourquoi ne pas sympathiser, et, plus tard, éventuellement, si affinité, pourquoi ne pas faire équipe pour en gagner davantage ? Ici, aux miracles, c'est un peu le but de chacun ! Sans doute ne fait-elle pas exception ? Mais, tout d'abord, bien entendu, notre bon Phylibert aimerait savoir à qui il a affaire exactement ! Logique, non ? Le bougre cogite un instant, puis il se lance.
Ecoute-moi, belle enfant ! Raconte-moi donc cette histoire, fais-en profiter Fanchon, et après, ce sera à mon tour de t'en raconter une, si tu es intéressée ! Et puis, entre nous, si tu veux compter des écus, demande donc à Fanchon pour faire l'inventaire de sa caisse, ce sera plus passionnant que de recompter mes quatre sous !

Il sourit largement, assez fier de sa trouvaille, vérifiant bien que la plantureuse rouquine, derrière son zinc, à tout entendu.

Isleen
Il a de la suite dans les idées le beau gosse, lui faire compter les sous de Fanchon, la rouquine esquisse un léger mouvement négatif de la tête en direction de la tenancière, agrémentant le tout d'un sourire ironique, comme si elle allait laisser une parfaite inconnue compter sa caisse ! Et quant bien même, elle la laisserait compter sa caisse, qu'elle refuserait, ça n'a plus rien d'intéressant lorsque c'est permis, il manque l'adrénaline dans les veines, la jouissance de la réussite...compter pour compter très peu pour elle.

J'suis sure qu'elle se débrouille très bien et n'a b'soin d'personne pour ça. Quant à l'histoire ça a rien d'bien passionnant hein mais puisqu'vous voulez savoir.

Un haussement d'épaule, un coup dans le godet, un regard vers le Maure qui bronche pas d'un pet...racontera? racontera pas? C'est qu'aux Miracles comme partout on sait pas forcément sur qui on tombe, mais sur qu'on tombe pas sur des saints, alors...oui mais avant une petite mise au point


Mais avant qu'jraconte, moi c'est Isleen, Isleen O'Brain, pas Belle Enfant, compris ? Evite le belle enfant, si tu veux pas que j'te compte les 4 sous qui sont dans tes poches.

Elle déteste cette expression que prennent la plus part des coureurs de jupons en croyant faire un compliment. Elle est trop petite de partout, trop petite qu'on la prend souvent pour une jeunette sortie à peine de l'adolescence. La Fanchon, elle, elle est belle, la rouquine, elle est simplement petite, alors pas besoin qu'il en rajoute avec son "belle enfant". Chose mise au point gentiment, toujours la première fois, la seconde ça devient nettement moins gentil, bref chose faite, l'irlandaise vide sa timbale avant d'commencer son histoire.

Ct'e simple, l'histoire c'te déroule sur le Marché....on compte tout un tas d'marchands et leurs étales, une Môdame et son escortes....composée des deux zigs de t'al'heure...et moi, voilà pour l'tableau. - une petite pause pour les laisser imaginer la scene et de continuer - L'Gustave comptait fleurette à une marchande alors qu'sa Môdame causait chiffon avec un marchand sur l'étale voisine...et l'autre ben j'sais pas trop ou il était...et moi j'm'baladais gentiment.

Sourire innocent, gentiment ou presque, elle avait dérober une pomme sur l'étale d'un marchand, et terminait de la manger lorsqu'elle était tombé sur eux, et la vue de cette dame et de son mouchoir dépassant légèrement de sa poche, avait réveillé la pulsion en elle, il avait alors fallu qu'elle prenne ce mouchoir.

J'm'baladais donc et j'sais pas pourquoi j'ai fait t'ention à cette dame...elle perdait son mouchoir d'sa poche, j'l'ai pris et avant qu'j'puisse lui rendre l'autre zig, c'est mis à hurler, la dame aussi....bref j'ai détalé en vitesse jusqu'à arrivé ici.

Simple, précis et efficace, elle leur avait dit que c'était pas bien intéressant, mais ils avaient voulu savoir, alors elle avait juste noyé un tout petit mensonge dans un grand flot de vérité, rien de tel normalement pour qu'il ne soit pas déceler. Normalement, parce que ces deux là, et même le Maure pas loin, elle se doutait qu'ils soient nés de la dernière pluie et ne comprenne pas ce qui se cachait derrière.
Fanchon...


Le deuxième verre du beau brun trônait déjà sur le comptoir, tandis que l’Irlandaise – bon sang ! un allochtone de plus, et on exploserait le quota migratoire – déclamait son p’tit conte. Entre eux, la taulière laissait traîner une oreille distante, répondait juste ce qu’il fallait : d’un regard, d’un sourire, jouant de la palette d’expressions qui peuvent se dessiner sur un visage. La rigolade, c’était bien beau ; mais il fallait penser affaires, aussi. Elle avait donc ressorti la lettre de sa poche, et en terminait la laborieuse lecture.
Dame, que ce cochon là écrivait mal !

Elle en vint pourtant à bout, en même temps que la maigrichonne aux mains baladeuses (mais pas pour les raisons qu’vous croyez, hein !) terminait son récit. Crut-elle ? Difficile à dire. Des allumés qui vous font les poches pour la beauté du geste, elle en avait vu – plus souvent, même, que des bonnes gens qui ramassent votre mouchoir. Mais qu’importait, que la petiote appartienne à l’une ou l’autre de ces races ? Une histoire en valait une autre.


- Ça, les gens sont ingrats, acquiesça-t-elle, et sembla chercher quelqu’un des yeux. Là ! Toujours au comptoir, le jeunot pleurnichard, son mouchoir encore dans les mains, et avec lequel il mouchait son grand nez mouillé. Pour sûr que l’usage était moins ragoutant. A se demander si la propriétaire du carré de tissu n’aurait pas préféré, tout de même, qu’il fut prêté à Fanchon.

- Eh ben, eh ben… Les peines de cœur, ça rend moche, harangua-t-elle, mi-rieuse, mi-maternelle. Attends voir, j’sais la médecine qui convient.

La bouteille, bien sûr. Elle glissa jusqu’à lui avec sa grâce étrange et pas bégueule de plus belle aubergiste des Miracles (ben quoi ?), pour le réapprovisionner. Pas gratuitement, bien sûr. La Fanchon avait du cœur, un peu, parfois ; mais le reste du temps, elle avait de la cervelle. Elle ne plaçait pas une once de confiance dans le Maure, qui de plus pouvait être à la solde de l’expéditeur ; pas davantage dans la chapardeuse ou le joli-cœur. Ce gars-là, en revanche, elle le connaissait bien : un habitué, un fidèle, presque sa progéniture, qu’elle abreuvait comme d’autres donnaient le sein. Et il était jeune. Il ferait ce qu’elle demandait.

- Offert par la maison, si t’es bon garçon, lui murmura-t-elle en lui mettant la chope dans les mains, et le message avec. Va donner ça à qui tu sais. Et évite d’y perdre : j’aimerais pas. Tu piges ?

Un éclair carnassier se dessina sur ses lèvres rouges… et disparut aussitôt. On aurait pu croire qu’on l’avait rêvé. Le type acquiesça, et s’enfila le coup de rouge sans mot dire. ‘Fallait bien ça.

- Allez, va faire ça. Et r’viens m’raconter, le pressa-t-elle. Un observateur aurait presque l’impression qu’elle donnait dans le conseil conjugal. Ou pas.

Elle suivit des yeux le gringalet, tandis qu’il trainait les pieds vers la porte. Bon pied bon œil, suffisamment pour tenir la distance. Bien, bien.

Allez savoir par quel tour de passe-passe : une piécette était apparue sur la table à côté de la chope nouvellement servie. Fanchon s'en saisit, l'air de rien, et retourna laisser traîner ses esgourdes à des endroits plus peuplés du comptoir.
--Phylibert



Ce ne sera donc plus « Belle enfant » ! Il aimait pourtant bien ça, notre brun. Mais ce ne sera pas non plus Isleen O' Brain. Trop froid, trop britiche, trop distant. Notre séducteur lui trouvera un autre surnom tout aussi gentil, à la loupiote, si affinité. C'est pas l'imagination qui lui manque, à ce bon Phylibert ! Et les surnoms mignons et drôles, c'est comme les petits cadeaux, ça entretient l'amitié, non ?

La sauterelle vide son godet comme si elle avait erré dans le désert durant des semaines, sans boire une seule goutte d'eau ! Cette constatation interpelle le bougre, qui adresse un clin d’œil à Fanchon, et son index lui désigne les verres vides pour qu'elle les colore de rouge. La bibine, même celle qui troue les chaussettes, ça délie les langues, et, à forte dose, ça rend amoureux. Ça décoince, ça désinhibe. Ça fait frétiller les cœurs les plus solitaires. Si si, c'est une pratique un brin sournoise, mais qui a fait ses preuves, et Phylibert en est friand. Donc, pourquoi pas ?

Voilà ! Notre compère décide de la boucler et d'écouter religieusement la crevette qui débagoule ses mésaventures. De son côté, la bistrotière a repêché une bafouille au fond de sa poche et l'épluche attentivement, tout en lorgnant vers eux de temps-en-temps. Elle est amusante, la brindille, mais bon, c'est pas à un vieux singe comme notre Phylibert qu'on apprend à faire la grimace. Ce mouchoir ramassé par le plus grand des hasards, ces abrutis qui empêchent la rouquine de le restituer gentiment à sa propriétaire puis qui la poursuivent jusqu'à cette gargote, hé bien ça pue le boniment à plein nez ! T'essaies vraiment de lui bourrer le mou jusqu'au croupion à notre brave Phylibert, petite ! Faut pas tenter de lui faire prendre des vessies pour des lanternes !

Si bien qu'en définitive, le brun n'en connaît pas une once de plus sur la personnalité de la gamine malgré toute cette histoire. Et le voici perplexe, le bon Phylibert. Va t-il étaler son jeu d'emblée, alors qu'il a si peu confiance ? Une petite voix au fond de lui, s'extirpant des abysses insondables de ses entrailles, l'avertit, le conseille. Ferme-la, lui souffle t-elle ! N'en dis pas plus ! Analyse la, cette langoustine, et demain peut-être auras-tu une idée plus précise ...

Il se penche vers la brindille, et pose une main sur son genou. Sans y aller franco, sans peser sur la gambette, un peu comme s'il l'avait fait par mégarde, ou plutôt comme si cette paluche ne lui appartenait pas. Prêt à retirer ses doigts à la première remarque ! Fais la parler, insiste la voix. Joue au loustic mystérieux, intrigue la. Et le bougre obtempère aux ordres de la petite voix qui s'obstine à imposer ses vues.
Et tu vis de quoi aux miracles, ma libellule ? Comment tu te débrouilles pour manger à ta faim tous les jours ? As tu des gens sur qui tu peux compter ? Des gens expérimentés comme moi ... Bon ! Faut pas non plus que ça ressemble à un interrogatoire ! Mais ces trois questions apparemment innocentes lui en apprendront peut-être davantage que l'aventure rocambolesque que le moustique vient de débiter. Un coup d’œil vers la Fanchon, mais la rousse plantureuse est occupée avec un morveux qui paraît porter sur ses épaules toute la misère du monde.

Isleen
Pas de question ou de remarque sur son histoire de la part du bellâtre, c’est à se demander s’il voulait vraiment la connaître mais ma foie, ça ne lui pose pas de soucis, à la rouquine, ça lui évite les questions tordus et vicieuses qui auraient pour but de lui faire avouer ce qu’elle n’a veut garder pour elle. Et le mieux, c’est qu’il régale et qu’elle n’a pas à débourser le moindre écu pour se rincer le gosier, finalement cette journée ne s’annonce pas si mal après tout.

Et tu vis de quoi aux miracles, ma libellule ? Comment tu te débrouilles pour manger à ta faim tous les jours ? As tu des gens sur qui tu peux compter ? Des gens expérimentés comme moi ...

Le bougre était resté muet sur son histoire, mais là il lui posait rien que trois questions la main négligent posé sur son genou. Elle arque un sourcil la rouquine, et ne réagit pas sur le moment, trop surprise de la chaleur presque possessive qui irradie dans son genou et par le petit nom qui lui donne. Ses onyx se contentent de fixer le beau parleur, l’espace d’un instant un brin perplexe, l’instant de se décider sur la manière de réagir. Les questions semblent anodines mais pas tant que cela, l’irlandaise se méfie, il veut quelque chose le coquin, il veut surement ce qu’elle ne veut pas donner.

Alors la rouquine esquisse un sourire, et entre, pour le moment, dans le jeu de Philibert sa main se pose négligemment sur la sienne, l’air de rien comme pour l’y laisser..


J’prend l’travail là ou il est…j’vis de ce que je trouve mon Beau…je m’adapte…et pour ce qui est de manger à ma faim, t’inquiète, le marché est remplie de bonnes choses...suffit de savoir ou elles se trouvent.

Sourire malin de l’irlandaise, elle a éludé la dernière question volontairement, et a répondu de manière sibylline aux deux autres, les rues sont naturellement bien assez dangereuses, aux Miracles encore plus qu’ailleurs, nul besoin de lui laisser voir qu’elle est seule. Elle prend la main du beau gosse, la retourne, l’examine un temps, avant de la reposer non pas sur son genou à elle, mais sur le sien, pour la recouvrir par la sienne.

Et dit voir mon grand…en quoi es-tu expérimenté ?

Les derniers mots sont chuchotés, presque murmurer, on pourrait croire qu’il lui plait, ce qui n’est pas totalement faux, il est pas mal dans son genre, mais ce n’est pas ça qui l’intéresse l’irlandaise, non ce qui l’intéresse c’est ce qu’elle a vu dans les mains du Philibert, des mains qui ne travaillent pas tous les jours à porter de lourdes charges ou à extraire des matériaux de la mine ou une fois de temps en temps lorsqu’il le faut. A quoi elles servent tes mains mon Beau ? Serait-elles comme les miennes ?
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