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[RP Ouvert] Quartier Spiritu Sanguis, taverne la Sans Nom

Fanchon...


[Dans l'arrière-salle, avec Quatre-Pognes]

Pour sûr, v'là une affaire rondement menée. La Fanchon s'en trouva aussi bien : au diable les tergiverseurs !

- C'est entendu, Fanchon. Tu peux lui mettre la turne de côté, il sera là avant la fin du mois pour y pioncer et payer le loyer. Aux curieux, tu diras que ton locataire s'appelle Gartemans, et qu'il est un apprenti débardeur à Bercy... et tu ne t'étonneras pas de ce qu'il débarde.
On est d'accord ?


La crinière flamboyante fit un signe d'assentiment. Pour les curieux, elle savait les recevoir - et quant à s'étonner, bah... Ca lui était plus arrivé depuis longtemps. S'il réussissait ça, le Gartemans, elle n'aurait certes pas perdu son temps. Mais baste : il y a d'autres plaisirs dans la vie que les surprises, et de moins risqués.

- Et pour sceller tout ça comme il faut, mon mignon, tu dirais quoi d'un...

... verre ? Evidemment. Elle perdait pas le nord, la jolie rombière ! Mais un drôle de spectacle lui attira l'oeil, et la coupa dans son élan : de l'autre côté de la porte, en effet, le garçon Tulasne s'était mis à gesticuler comme un perdu. En lieu et place de la cordiale "invitation", un grondement s'échappa donc de la bouche purpurine :

- Carne... Quoi encore ?

[Dans la salle, un brin plus tôt]

Le Tulasne, mine penaude, lappait tristement sa vinasse. Des caresses espérées pour son exploit, il n'avait pas reçu le quart. Il ne doutait pas, ça non, des largesses de la Fanchon (non, pas de celles-ci... c'est des autres largesses qu'on vous cause, les moins tape-à-l'oeil).
Ahem.

Donc. Non, de la reconnaissance de la taulière, il ne doutait pas. Mais être laissé devant la porte, pendant que la belle causait affaires avec les Pognes ? Et avec le Long pour compagnon d'infortune ? Misère. Voilà notre gringalet jaloux, et souhaitant de toute sa chétive âmelette qu'il se passât quelque chose qui réclamât son intervention.

Et sans doute qu'il y a dans ce monde une justice pour les gringalets au nez mouillé, car quelque chose il se se passa. Ou plutôt quelqu'un : le Mauresque lui-même. Bigre. Le gringalet n'en avait pas vu souvent, des Maures ; et il aurait confondu celui-ci avec n'importe quel autre exotique, du moment qu'il fut un peu basané et arrangé à l'orientale. Mais la chance était de son côté, semble-t-il, et la statistique tout autant, car il est vrai que les rabouins n'était pas denrée courante dans les rues de Paris.

Tandis que le Maure s'installait dos au mur, l'oreille aux aguets, récupérant tout ce qu'il pouvait vouloir récupérer, Tulasne remplit son devoir : il tenta d'abord quelques signes discrets, qui ne furent pas aperçus. Puis des gestes plus larges. A la fin, il dansait une gigue étrange, qui lui attira enfin le regard de la taulière. Et bien d'autres avec.


[Dans l'arrière salle, puis dans la grand salle]

La rousse laissa échapper un juron à mi-voix : le genre de joyaux bien corsés, mais qui ne déparent pas ce genre de lèvres. Sitôt commencée, que l'affaire lui causait souci. Ou bien était-ce juste un curieux ? Le locataire mystère commençait déjà à l'escagasser. M'enfin. Fanchon, heureusement pour elle, avait plus de ressources que son maigrichon de larbin. Sans mot ajouter, elle fit un signe en direction du mur, et tapota son oreille. Puis de sa main tendue, elle imposa au gaillard de se tenir en place.

Lorsqu'elle jaillit de sa turne, la curiosité s'était planquée sous un masque rigolard.


- Eh ben, minot, tu tiens pus la boisson ? T'as l'air fin, va !

Quelques soûlards s'esclaffèrent aux dépends du pauvre gazier qui se décomposa : il baissa le nez, et ses bras retombèrent piteusement sur ses flans, comme une marionnette soudain abandonnée. Les mains sur les hanches, Fanchon regarda à la cantonade... jusqu'à ce que ses yeux se posent sur celui qu'elle cherchait. Et qu'elle n'attendait pas.

- Tiens ! Un rev'nant ! Alors elle t'a plu, mon eau-de-vie, le Maure ? Chez Fanchon, on r'vient toujours.
Cerdanne
Le pèlerinage touche à sa fin.
La bague emportée dans une ronde infernale par ses doigts fins égrène sans cesse une prière muette.

Chacun de ses pas la rapproche de l’antre de La Bella, dernière étape de sa visite parisienne.
Qui allait reprendre le flambeau derrière Sad ?
Rod,... Elle ne voyait qu’elle de solide pour porter haut le nom des « Corleone ».

Machinalement, la brune resserra sa cape autour de ses frêles épaules, rabaissa la capuche sur son visage, masquant l’éclat de son regard à la faune locale.
Ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas remis les pieds dans le quartier.
Mais rien ne changeait ici.
Toujours le même cloaque et l’odeur plus forte encore que partout ailleurs.
La dague, bien en main, était prête à poinçonner le premier qui s’approcherait d’un peu trop près.
Son pas rapide et sur lui assura la tranquillité souhaitée.
Elle savait ou elle allait et son allure le faisait savoir.

Les ombres autour d’elles n’avaient rien de familier.
Ainsi, il n’y avait plus un seul comparse avec qui partager un verre de mauvais vin.
Lui restait une chance de trinquer au bon vieux temps;
Que la Rousse soit toujours derrière le comptoir de la « Sans Nom ».

Quelques silhouettes rodaient aux abords de l’auberge, mais elle n’en fit pas cas.

La porte est poussée dans un geste vaguement nostalgique, et l’œil de la Provençale s’allume devant la chevelure flamboyante qui brille derrière le comptoir.
Prestement, elle fait glisser sa capuche, levant une main aux doigts accusateurs vers la Fanchon.
Un bref sourire accompagne le geste.
Prudente, elle reste près de la porte.
Adossée au mur crasseux, elle attend que la Rouquine l’invite à la rejoindre.

_________________
--Achim_al_quasim


Nonchalant contre le comptoir, il observe l’œil narquois et hautain les scénettes jouées dans la taverne. Les soudards et autres ivrognes à demi écroulés sur les tables, se vautrant dans leur misérable existence avec un tel acharnement qu’il en est à chaque fois aussi étonné qu’écoeuré. Aucun but, aucune flamme, rien qui ne les anime que de tenir un jour de plus et poursuivre leurs habitudes stériles.

Un sourire charmeur accueille la rouquine qu’il devine bien plus qu’une simple exécutante. Elle a rôle charnière, un de ces rouages dont la machine infernale de cette Cour ne peut se passer et capable de faire pencher la balance à son gré, selon ses inclinaisons. Il hausse un sourcil en l’entendant, sans doute quelque soulard avait-il du boire son verre l’autre fois, puisqu’elle ne s’était rendue compte qu’il n’y avait touché. Mais cela n’a aucune importance.

Il laisse son regard d’ébène glisser sur les charmes de la taulière, sans insistance, appréciant simplement, avant de se pencher légèrement en avant et de plonger son regard sombre dans le sien, comme une invitation à en faire autant, prélude à la confidence de l’information qu’il vient délivrer.


Une troupe du guet est là et circule sous fausse identité…

Presque un murmure dans le brouhaha de la taverne, alors qu’il lui sourit encore sans porter la moindre attention à autre chose qu’elle, scrutant son visage, attendant de voir l’effet que produisent ses mots avant de pouvoir repartir.
Quatre_pognes


[Au comptoir]

Le guet, hein ?


Quatre-pognes n'était pas du genre à patienter tranquillement que son tour vienne – quand la rouquine s'était levée pour papoter avec Tulasne, il s'était levé aussi. D'un signe, il fit signe à la Carpe de rejoindre le Bigle dans la rue.
L'autre s'exécuta, et croisa ce faisant une donzelle qui venait de rentrer et attendait près de la porte, un œil sur la rombière.
Ca, plus le guet, et puis ce barbaresque aux allures de paon... Quatre-pognes eut un genre de grognement, se gratta le menton.


M'excus'ra, la Fanchon, mais j'vais r'gagner ma piole. Tu verras ton locataire bientôt... et au besoin, la Belladone sait où m'trouver.

Il la salue d'un signe, tapa sur l'épaule de Tulasne, et hocha la tête en direction de l'exotique. « Trop de trucs étranges, c'est mauvais signe, pensait-il en poussant la lourde. Touche-au-rif est barge s'il veut en faire sa fourgue. »

[Dehors]

Temps pourri.
Allez, réjouis-toi, le Bigle ! On rentre aux Manteaux.
Vrai ? on rentre au rif ? Pas trop tôt, patron. N'est pas chez nous, ici.

Quatre-pognes pensa au guet, et il pensa au barbaresque.


Tu l'as dis, conis. Allez, on s'arrache. La Carpe, toi tu vas à la chapelle dire à notre amie que la Fanchon ne vend pas, mais loue, et que l'affaire est faite.

L'autre opina du chef et partit sans un mot.

Y'a pas à dire, c'est reposant les gars pas bavards.
Fanchon...


La plainte de la porte d’entrée avait attiré le regard de la Fanchon ; et sitôt révélée la face de l’entrante, son sourire s’était étiré un brin. Car bien sûr, Fanchon l’avait reconnue sur-le-champ. Aurait-il pu en être autrement ? Il y a des expériences qu'on n'oublie pas, même quand on n'a pas de penchant pour la nostalgie.

Mais déjà le Mauresque aux yeux noirs, magnétiques, accaparait son attention. Il semblait d'humeur charmante, l'animal, et bigrement sérieux. Et pour son compte, cette fois. Le Gartemans, tout brindezingue qu’il fut, n’aurait sûrement pas dépêché deux guignols en même temps. Il se pencha vers elle, et délivra son message d’une voix veloutée :


- Une troupe du guet est là et circule sous fausse identité…

Aux premiers mots, la Fanchon plissa les yeux... et ne fut pas la seule : avant qu’elle aie pu rétorquer quoi que ce soit, la voix de Quatre-Pognes retentissait derrière elle :

- Le guet, hein ?

Car le tirelaine, loin de se tenir tranquille, avait préféré lui emboîter le pas. Encore un qui ne se laissait pas dicter sa conduite. Qu’à cela ne tienne ! La taulière n’était pas femme à s’en formaliser. Si le costaud ne craignait pas d’être vu, fort bien ; et qu’il craigne davantage encore de rester… l’amusait carrément.

- M'excus'ra, la Fanchon, mais j'vais r'gagner ma piole. Tu verras ton locataire bientôt... et au besoin, la Belladone sait où m'trouver.
- Va, va. Et gare à tes fesses. T’as entendu les nouvelles, fit-elle d’un ton badin, avant d’ajouter, avec un regard pour les fameuses pognes : Quoique j’me fais pas trop de souci.

Tandis que le large d’épaules mettait les bouts, accompagné par le rire rocailleux de la rousse, celle-ci échangea un regard entendu avec la brune à la porte. Puis elle revint au Maure, et à ses diables d’yeux.

- Le guet, qu'tu dis, mon tout beau ? lui dit-elle, un ton plus bas, en tapotant l’arête de son nez. Qu'y z'y vienne, si ça leur chante. 'Tout cas t'es ben gentil d'prév’nir.

La gentillesse ? Ca n’existe pas, ça n’existe pas. On ne fait rien pour rien – à moins d’être trop imbibé pour comploter quoi que ce fut, mais l’exotique était d'une autre trempe. Et même pas buveur, avec ça. La Fanchon le savait d’autant mieux que le verre de la veille, c'est elle qui l’avait avalé, à potron-minet, après avoir foutu dehors le dernier soudard complètement cuit. A la santé du demandeur ! et à ses frais, tant qu’à faire.

N’empêche. On ne se refait pas :


- Un verre ?

Puis elle releva le menton vers la visiteuse, et d'un signe de tête, l'invita à la rejoindre.

- Eh ben, l’oiseau de malheur ! harangua-t-elle, un sourire goguenard aux lèvres. T’es dev'nue vergogneuse ? Restes donc pas ça plantée, et viens boire ! Ça t'requinquera. T'as une mine affreuse.
--Achim_al_quasim


Le sourcil s'arque, amusé, tandis qu'il suit les mouvements soudain derrière lui. Comme quoi, il avait bien fait de passer. La nouvelle allait circuler et bien vite les envoyés du guet seraient reçus comme il fallait ou se perdraient dans les méandres infects des ruelles. La seule résolution inéluctable pour eux serait qu'ils regretteraient leur visite.

Je me suis dit que l'information valait d'être donnée... à quelqu'un de confiance.

Son regard se fait plus doux, aussi caressant que le timbre chaud de sa voix grave. Il jette ses filets, sans empressement, sans pour autant que ne se lise la moindre trace de mensonge sur son visage. D'ailleurs ment-il ou se sert-il habilement de la vérité pour tisser sa propre trame ?
D'une main il saisit les doigts qui tapotent le nez, les amenant en douceur contre ses lèvres, à peine, y déposer un souffle brûlant avant de les relâcher en souriant, sans perdre un seul instant la rousse des yeux. Avant de l'entendre inviter au comptoir la dernière arrivée...


Merci pour le verre, mais non... je dois y aller...

Non sans un dernier regard de braise sur les courbes de la taulière, un dernier sourire pour laisser non pas son empreinte mais simplement une sensation, chaude et enveloppante. Avant de s'en retourner à son tour et disparaitre dans l'ombre des ruelles comme il était venu.
Cerdanne
Vergogneuse …elle, surement pas.
Mais elle aime sa tranquillité.
Que l’homme au teint mat s’éloigne et quitte la taverne lui va à ravir. Un peu trop de monde tournoyait autour de la Rouquine.

Et elle, elle ne refusera pas le verre proposé…
Pas qu’elle soit vraiment assoiffée, mais rien de tel qu’un verre d’acide pur jus pour redonner des couleurs.
Le temps pour elle de se décoller de la muraille humide et elle est déjà affalée au comptoir.
Les coudes plantés, les mains accueillent un visage palot mais souriant.


En tout cas, toi tu changes pas.
Toujours aussi lumineuse. Les cheveux roux, y a pas…ça donne bonne mine.

Son regard s’attarde sur les formes généreuses de la Fanchon et le sourire s’agrandit.
Loin le temps des deux affamées qui cherchaient un coin de ciel bleu en plein cœur d’une geôle.


L’a l’air de marcher la boutique.
Qui t’as vu du clan qui traine encore par là ?
J’espère qu’il te reste un coin ou abriter ma carcasse pour la nuit. J’arrive du cimetière.
Pas grand monde qui va désherber autour de la Bella. Mais bon, c’est bien connu.
Une fois dans le trou, y a que les vers pour t’aimer et te regretter..


Machinalement, ses doigts jouent avec le poinçon qui orne sa main…

Quoi de neuf par ici. Je reconnais plus rien.
Y a qui dans le secteur qui fait le coq..

_________________
Fanchon...


Un sourire amusé étira les lèvres purpurines de la taulière, tandis qu’elle brandissait une bouteille de vinasse.

- Les cheveux roux, y a pas…ça donne bonne mine.
- Attrape-donc , rit-elle franchement, en poussant vers la Cerdanne un verre du liquide écarlate. Et si c’t’une question d’couleur, tu d’vrais pas tarder à r’trouver tes traits d’jeune fille. Regarde moi ça… C’est d’jà commencé.

Vrai, les traits clairs de la brune s’étaient illuminés. Les années ne lui avait pas adouci la silhouette, ça non ; elle se serait même plutôt cuirassée. Avec un soupçon d'attendrissement, Fanchon se souvint des ressources planquées dans cette carcasse de merle. Pour sûr, à présent, on ne devait plus lui chercher des noises. Il était loin, le temps où elles crevaient la dalle. Même le jour de leur dernière rencontre commençait à dater.

On vous raconterait volontiers tout ça, si la rouquine était du genre nostalgique.


- L’a l’air de marcher la boutique.
- Y’a des choses qui march’ront toujours, ma belle, acquiesça-t-elle en désignant le tord-boyau. Et la Fanchon y faire. Comme au bon vieux temps.
- Qui t’as vu du clan qui traîne encore par là ?
- Ça par contre... Deux trois têtes connues, de ci, de là… La tatouée fait concurrence, pas très loin. Mais la plupart du temps, quand y’a b’soin, j’envoie après eux.

Un temps. Fanchon se servit un verre. Après une journée pareille, elle avait ben mérité, tiens ! Et tandis que la bouteille délivrait ses flots sanglants dans un gargouillis, elle prêta une oreille attentive à la suite.

- J’espère qu’il te reste un coin ou abriter ma carcasse pour la nuit. J’arrive du cimetière. Pas grand monde qui va désherber autour de la Bella. Mais bon, c’est bien connu. Une fois dans le trou, y a que les vers pour t’aimer et te regretter..

Sadnezz… Vrai, ça. La Fanchon n’avait jamais traîné ses grolles jusque là-bas. Pas même une fois. Eût-il fallu ? Vraiment ?
N'allez pas croire qu'elle craignait les morts – c'est même plutôt le contraire. Quand on ne croit ni en Dieu ni en Diable, les cadavres ne sont plus rien d'autre que ce qu'ils semblent être : des tas pourrissants. Alors un pèlerinage ? Non, vraiment... Fallait être fêlé du bol. Ou dévot. Ou sacrément cafardeux. Trois des rares vices dont la Fanchon est parfaitement incapable.


- Quoi de neuf par ici. Je reconnais plus rien. Y’a qui dans le secteur qui fait le coq..
- Y’a deux jours, j’t’aurais dis : la routine… Mais d’puis, y’a du mouvement. P’t’être pour ça qu’tu m’rends visite, remarque… C’est ton côté fouine, tu flaires les embrouilles.

Un sourire canaille anima le beau visage de la taulière. Laisser passer l’occasion d’asticoter la Cerdanne ? Vous plaisantez, j’espère ? Elles ont des années d'agaceries à rattraper.

- Rien que l’Mauresque, tiens… Il est d’jà v’nu hier. Tout ça à cause d’un type…

… bla bla bla. Vous connaissez l'histoire, vous avez vu le film.

A mesure que la Fanchon mettait la brunette au parfum, le bouge se vidait de ses soudards ; même le Tulasne, goutte au nez, finit par s’escamper avec une petite tape affectueuse sur le haut du crâne – un genre de bénédiction locale, sans doute. En tout cas, il s'en satisfit. Bon garçon.


- Et donc, l’étage est toujours libre pour l’instant. T’pourras t’y installer. Ou dans ma turne, comme tu préfères. Enfin… Je cause, je cause… Et toi ? Où donc que t’as trainé tes vieux os, avant d’venir faire tes visites ?
--Lance
Ce lieu devrait suffire pour trouver le genre de personnes qu'il cherche.

Il toque avant d'entrer, comme devant chaque porte qu'il croise. Vieille habitude. Si sa mise est toujours sobre et soignée, il s'est vêtu encore plus sobrement ce soir. Comprenez par là que la teinte noir n'a pas commencé à virer au gris sombre.
Il salue de la tête en ouvrant, et va directement au comptoir, ses yeux glauques évitent de s'attarder sur les visages, mais il ne peut s'empêcher de regarder les personnes présentes.

Qu'il évite les soucis, et se tourne à la contemplation de ce qu'il a en face de lui. .

Il tapote doucement, mélodieusement, et soupire.
Lance n'est pas homme à beugler ni à chercher les ennuis.
Il va attendre calmement, quand bien même il trépigne intérieurement.
--Niels
Rendez-vous, rendez-vous, j't'en foutrai moi d'rendez-vous ! Par un temps pareil en plus !

Niels est un type qui aime bien râler, même si c'est en solitaire. Niels, c'est le genre de gars que vous croisez dans une ruelle sombre et malfamée et qui fait immédiatement faire demi-tour aux moins courageux. Du haut de ses deux mètres, balafré à qui mieux-mieux et taillé comme une armoire à glace, il est difficilement négligeable dans l'paysage. Il envahit tout. Quand il vous toise de son oeil valide, c'est soit bon, soit mauvais ; mais jamais entre les deux. Les mauvaises langues disent de lui que c'est un gars entier. Les autres : une brute avec des principes. Allez chercher la cohérence là d'dans.

Bref.

Ce jour, son vieux comparse lui a filé un rencard chez «la Sans Nom» pour parait-il le plan du siècle. Concrètement, le germain est conscient que c'est encore une combine des plus foireuses — les plans du Theophraste sont toujours pourris —, mais on gagne sa croûte comme on peut. Faut pas trop faire le regardant, sinon on crève vite de faim. Alors il se pointe, là, devant la lourde de l'établissement. Il pose sa grosse pogne rugueuse dessus en grognant quelque insulte dans sa langue natale, et entre.

Pas l'ombre d'une gueule connue dans le coin, ce qui le fait doublement râler. D'une parce que l'autre zig est encore à la bourre, et de deux parce qu'il est en terrain inconnu. Niels n'aime pas être en terrain inconnu, ça sème toujours l'bordel. Parmi tous les gus présents, y'en a un qui détonne. Solitaire comme lui. Sans plus attendre Niels s'approche et vient s'accouder à la planche. Ça fait un bruit sourd. Il lorgne son voisin, la gueule tiraillée entre un sourire mauvais et une grimace bienheureuse.


Alors l'ami, on vient s'encanailler dans l'coin ? T'cherche des sensations fortes ?
--Lance
On l"aborde avant même qu'il commande. Bingo. L'air grave, il détaille le visage du grand blond, tout en cessant de pianoter sur le comptoir.

Est-ce que vous ferez l'affaire.... Hmmm...

Est-ce qu'il a le choix ? Bien sûr que non. Il soupire, et soulève doucement sa cape à hauteur de poitrine, où se cachent dague et bourse garnie.
Elle est à vous si vous m'apportez ce que je cherche.


J'ai besoin d'un homme fort et rapide. Etes-vous fort et rapide ? Sensations... fortes, comme vous dites, garanties.

Qu'il soit délicat lui importe peu, ni même qu'il soit patient avec les enfants. Il y a plus urgent que le confort de l'objet de sa préoccupation.
Lance grimace légèrement, et anticipe la réaction du nordique. Il risque de vouloir marchander, autant tout expliquer.


En haut de la Rue Montorgueil, se trouve la Butte Mont Orgueil. Une petite demoiselle, même pas nubile, y a été enlevée. Aucune raison particulière, ce qui me fait craindre le pire : pas de rançon à réclamer, pas de pouvoir à en tirer, elle n'est qu'une traîne-misère qui ignore où sont ses intérêts.
L'un de mes clients réguliers m'a rapporté la scène, et les a suivis assez loin pour savoir où ils sont... Connaissez-vous le Purgatoire, cette espèce de prison où sont torturés les plus grands criminels ? Du moins, cet endroit a cette réputation... Ils sont là-bas.
Je veux que vous me la rameniez.


Il n'a pas à exposer ses raisons, et l'évocation du lieu devrait suffire à laisser imaginer ce qu'il peut advenir de la petite.
--Niels
Mazette !

Pour le coup, si on lui avait dit qu'un gars sorti de nulle part lui proposerait une bourse bien remplie en échange du sauv'tage d'une gamine, le Niels se serait bien fendu la poire. Sauver des pucelles en danger, jamais il avait fait... encore. Sauf que le brun avait avancé un argument de taille. Avec ça, tu vas pouvoir te faire un gueul'ton de Roi, qu'il se dit. Il faut bien une première fois à tout. Le germain prend une grande inspiration, éructe, puis lâche :


Elle est où l'arnaque, là d'dans ?

Qu'est-ce qu'elle a fait, vot' gamine, pour s'retrouver envoyée au Purgatoire ? J'connais bin l'endroit, et c'est pas joli à voir. Vous êtes d'jà passé devant ? Même trois rues aux alentours, on peut entendre les cris traverser les murs... Et vous voulez qu'moi, j'aille l'y chercher ?
Y'a un truc qui tourne pas rond chez vous, l'ami.


C'est pas un tendron avec les gosses, le germain. Il aime pas franchement ça.
Pourtant, il prend le temps de soupeser le pour, les contres. Un temps passe.


C'ui qui l'a touchée, j'en fais quoi ? Et où c'est que j'vous la ramène ?

Avec ça, t'auras fait ta bonne action d'l'année. Et même des prochaines.
--Lance
L'arnaque ?

Mais il est bien normal que je paye qui serait capable d'entrer au Purgatoire et surtout, d'en ressortir. Vous connaissez comme moi ce qu'il s'en dit.
Quant à ce qu'elle a fait... elle n'a même pas la force d'ouvrir une porte qui aurait gonflé avec l'humidité... remarquez, elle est rapide et plutôt agile, il pourrait s'agir d'un larcin.. et encore, la seule chose qui l'intéresse, c'est la nourriture.


Il en deviendrait bavard, notre marchand de rêves. Mais le temps presse, il ne faudrait pas laisser trop de marge de manœuvre au bourreau d'enfant.

L'espace d'un instant, il se demande si le géant ne va pas se dégonfler.
Puis un rictus se dessine quand il entend les dernières questions.


Vous en faites ce que vous voulez... n'hésitez pas à lui rendre la pareille s'il lui a fait quoi que ce soit. Et ramenez-là aux Halles, dans ma boutique.
C'est là que je vous payerai bien si vous accomplissez cette mission.


Il n'est pas assez fou pour sortir des écus par ici. N'importe qui saurait que c'est un appel au meurtre et au vol.
--Niels
Il opine du chef, et commence à réfléchir à la façon de procéder.
C'est pas l'esprit le plus vif du Royaume, Niels. Il traîne pas dans la sphère des illuminés ; mais il en a quand même dans l'ciboulot.
Un raclement de gorge, et il crache par terre. Chez lui, c'est comme ça qu'ils f'saient. Bien qu'il ne s'attende pas à assister à pareil geste de son voisin.


C't'un marché, donc.

Le géant se redresse, de toute sa hauteur, et tape sur l'épaule du brun. Du moins, sa paluche s'écrase dessus, bien lourdement.
Il ne fera pas de commentaire, ni de menace sur ce qui risquerait de lui arriver... si jamais il payait pas. Le gars a l'air réglo.
Et quand on est pas trop con, on imagine bien que des mains pareilles ne font pas dans la dentelle.


A la r'voyure mon gars.

Le blond se gratte l'entre-jambe le plus naturellement du monde en partant. Reflexe typiquement masculin. Devant la lourde, il s'arrête néanmoins :

Si à pleine sorgue vous m'voyez pas... c'est qu'y'aura eu complication. Mais devrait pas.

Et sur ce, il sort retrouver le brouhaha de la rue.
--Lance
Il incline la tête en direction du gars, et retourne à son pianotage de comptoir.
Lance n'aura rien commandé ici, et pourtant, il aura été servi rapidement. Tant mieux. Il salue la tavernière.


Navré de ne pas consommer pour cette fois, un autre jour, peut-être.

L'homme aux habits sombres se lève, et, discrètement, prend la porte à son tour.
Il en a fini ici, et attendra dans sa boutique, inquiet, mais soulagé d'avoir pu tenter quelque chose.
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