Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7, ..., 17, 18, 19   >   >>

[RP Ouvert] Quartier Spiritu Sanguis, taverne la Sans Nom

Fanchon...
Interlude.

De la conversation des deux lascars, la reine des lieux n’aura pas esgourdé la moitié – et encore ! Seulement parce qu'ils ne cherchaient pas franchement à rester discrets. Mais elle n’avait que faire des donzelles en détresse, du Purgatoire et du reste. Seules informations intéressantes :
1. Le noiraud possédait du pécule, puisqu’il s’offrait un chevalier blanc ;
2. il n’avait pas lâché un liard pour la boisson ;
3. il lui avait détourné un client potentiel, le salopiaud.

Chose dont il sembla s’inquiéter, d’ailleurs. Tiens tiens.

Un sourire amusé au coin des lèvres, la Fanchon répondit à son signe. Pas rancunière, la bête. Si un mot gentil pouvait décider le gazier à revenir claquer ses écus sur son comptoir, dame… l’investissement coûtait pas cher.


- R’viens donc quand t'auras un truc à fêter, mon tout beau. On a d’quoi.

Et elle reporta son attention sur ses affaires.
Enjoy
    L'enseigne se fait dévorer continuellement par les affres du temps. Claquant lors des intempéries rageurs. Les volets baillent et chancellent à chaque coups de vent ou de pogne. Le sang a coulé dans les caniveaux depuis la dernière rixe. Avec pour témoin impassible les lèvres craquelées d'un bourru éclusant un alcool infect. Désormais, les rats pullulent et les cafards sont légion. Parmi la horde des immondes, se trouve une ombre. Corleone aux aguets face à la décrépitude de ce monde. Le regard assombri joue avec la lumière vacillante d'une bougie. La rémige en main grince contre un vélin de piètre qualité. S'écoulant avec harmonie dans un sillon à la robe pourpre. L'attention de la Sulfureuse s'ordonne au rythme de la constitution des lettres et des mots se nippant en toute impunité. L'œuvre d'un quotidien repu de banalités, de divergences et de cohésion filamenteuse. Elle se complaît dans ces instants de pure quiétude. Loin des vicissitudes aux saveurs âcres.

    Citation:
    A Fanchon,

    Votre carcasse ne traîne plus guère près du comptoir de la Sans Nom. Il est semblable à un chiard braillant la mamelle de sa mère, si bien que mon ouïe souffre de ses multiples plaintes. Vous ne pourriez aucunement l'abandonner les bras ballants. Aussi Corleone réclame votre présence à l'endroit où résidaient jadis vos soupirs.

    Un navire, qu'il soit une épave ou non, a besoin de son capitaine. Et votre renommée n'est plus à faire. Vous êtes la tenancière de ce cloaque. Meuble au milieu des meubles. En tout bon mobilier qui se respecte vous reviendrez tenir les murs. Faut dire que les poutres brinquebalent sous le poids de la souillure du quartier. Votre soutien devient donc quasiment indispensable.

    Vous serez bien sûr rémunérée et posséderez l'usage de votre demeure au cœur de la Sans Nom sise en Spiritu Sanguis.
    Que cela soit pour un soir ou pour une éternité.

    Enjoy Corleone,


    Ceci représente une proposition surprenante. A ne plus savoir à qui appartenait la taverne miteuse. A la vieille rouquine ou bien à la jeune brune ? Quelque part, c'est l'application d'un principe familial : « Être partout chez soi. Même chez les autres. Surtout chez les autres, d'ailleurs. » L'établissement suinte la défaite et le mauvais vin. Et s'achève d'enraciner ses fondations noueuses dans la terre avilie d'une possession Corleone. L'un dans l'autre, le coin était aux siens. Elle en disposerait donc à sa guise. Ou se ferait chasser avec l'art et la mauvaise manière propre au milieu.

    Poursuivant son labeur d'écrivaine épistolaire, ses onyx parcourent les rares lignes s'adressant à deux personnes totalement différentes. La première a l'usage d'un fief, d'un titre et d'un veuvage. S'affalant sur une plage de bienveillance, de sourires chafouins et d'ires vicieusement dissimulées. Le sang bleu alterne entre l'extraversion et l'aversion. La jeune femme en question entretient une relation ambiguë avec Corleone. Sans doute pour des raisons rendues vivaces par la peur. Ou alors est-ce autre chose ? Mais ne pouvant s'abreuver des tenants et aboutissants, son scepticisme la pousse à retenir la seule possibilité : L'intérêt réciproque.


    Citation:
    Baronne,

    Pardonnez-moi l'audace de ma demande. Surtout lorsque l'attente de ma réponse vous fait languir. C'est que je ne possède pas le temps requis pour écrire à l'entièreté de mes connaissances et de mes proches. Je suis une femme occupée.

    Quoiqu'il en soit, je vous convie pour un divertissement particulier. L'adresse le sera tout autant. Puisqu'il s'agit de la taverne du Sans Nom, prenant place dans le quartier Spiritu Sanguis à la cour des miracles. L'énoncé du lieu doit vous faire frémir. Mais je vous estime prête. Vous devrez vous vêtir de vos plus beaux atours. Les faquins évitent de se frotter au sang bleu. Ils connaissent le prix à payer : la pendaison. Alors qu'une bourgeoise ou une ribaude sera bien vite entraînée dans une ruelle sordide pour goûter aux déplaisirs d'une défloraison.

    Si vous deviez décliner mon invitation. Un malheur pourrait frapper à votre porte.

    Corleone


    La seconde personne n'est rien d'autre qu'une institution. La Matriarche. Lorsque leurs souffles se mêlent sous une même promesse, le palpitant de Mustélide s'abat violemment contre sa poitrine. La blonde déclinante est une comète. Imprévisible, magnifique et dangereuse. Sa longue crinière blonde fait choir les inconscients, laissant une traînée ardente. Corleone a eu du mal avec les absences de son aînée, maugréant contre ses coups de gueules bien loin des réalités. Sans doute un peu dépassée. Nullement parce qu'elle n'en possède point l'étoffe mais bien car ses prérogatives étaient ailleurs. Le Monde tourne sans exprimer la nécessité d'un arrêt. Le Clan foule les pavés, les sentiers en ne laissant aucune chance à leurs futurs condamnés. C'est ainsi. Dans ces circonstances, personne ne peut aisément s'aménager un peu de répit. Mais depuis la nouvelle, Corleone ne cesse de rechercher sa présence. Orpheline de la Grande Sadnezz, elle ne désire pas en faire de même et la laisser partir sans profiter encore un peu de son aura indescriptible.

    Citation:
    A Rodrielle, Mia Ispirazione,

    Juste quelques mots. J'apprécierai que tu viennes à la Sans Nom. Tu connais le chemin.
    Nous devons rattraper le temps perdu.

    J'ai un cadeau pour toi.

    Joy


    Un présent se parant des réminiscences du passé. La nuit s'écoulera. Au matin, des bras mettront de l'ordre dans ce désordre. Murs épais toujours observateurs. Ils enserrent tables et tabourets moisis et bancals. Et lorsque le Soleil dédaigneux pointera ses rayons sur la cour. Corleone sera sur le perron. Lorgnant sur les passants. Pour en interpeller une vêtue de rouge. Un chaperon. Une tache carmine au centre de la noirceur. Alpaguant l'objet de sa nouvelle convoitise. Ses lippes s'étirent lorsque son idée se heurte à sa conscience. Dans le « cimetière » de Paris se terrent sous terre, de bien hideux cleptes. Les Miracles. Enrôler des ouailles dans ce jardin macabre est toujours un gage de qualité.

    Toi ! Cela t'dirait de parier pour un combat de bestioles ? Des furets...

    Les autres auront su apprécier un délai plus ou moins généreux pour venir au rendez-vous.


Mia Ispirazione : Mon inspiration
_________________
















Jeliza.rose
Je ne me suis pas perdue. J'explore un raccourci. Mais attention, hein, je ne l'explore pas n'importe comment. Dans la Cour des Miracles, avisez-vous de lever le nez en l'air ou de ressembler à un touriste, et vous êtes fichu.
Non non, il faut avoir l'air de savoir où on va.
Donc, j'explore, mais en regardant droit devant moi et en marchant résolument.

Surtout que le rouge de ma cape doit attirer l’œil. C'est bien de se faire remarquer, mais faut pas non plus attirer trop l'attention. Surtout dans certains endroits.
D'ailleurs, cela ne rate pas, je me fais interpeller.

Un pari ?

Je plisse les yeux, suspicieuse. On dirait pas, mais c'est une question piège. Déjà, parce que la femme a l'air à son aise dans ce coin. Soit je dis non, et elle risque de se vexer , soit je dis oui, et les gens autour vont croire que j'ai de quoi parier. Suis pas folle. Elle a peut-être des complices dans le coin du bâtiment, en plus.

Je réponds en articulant lentement.


Je veux bien, mais j'ai pas d'argent.


Puis je précise au cas où.


Ni de bijou, ni rien. Je suis très très pauvre, madame.
C'est dommage, une autre fois peut-être. Vraiment, j'aurais voulu, mais tant pis.


Voiiiiilà.
Et puis c'est vrai, j'ai pas d'argent. Mais il faut espérer qu'il y en ait pas pour croire que quand on dit qu'on a rien, c'est qu'on a quelque chose, et que c'est juste pour faire diversion.
J'aurais peut-être du dire oui, mais dans ce cas, ils auraient cru que je faisais exprès de laisser entendre que j'avais de l'argent pour faire croire qu'en fait j'en ai pas alors que j'en aurais vraiment..
... Quand je vous dis que c'était une question piège !

_________________

Merci Jd Nethel pour la bann ♥
Rodrielle
La précieuse lettre n'avait pas à aller bien loin. Car, séparée de la Famiglia quand elle se sent fatiguée, la Tatouée trouve refuge dans son propre Antre, les Cinq Sens. Ouverte depuis des années de cela, cette auberge est comme son enfant, une fierté qui périra en même temps qu'elle, à moins que des courageux daignent la garder sur pied. Elle est fermée, sombre et poussiéreuse, mais l'Italienne s'y sent bien. Elle n'a pas à entendre les plaintes et complaintes du Clan, n'a pas à sourire ou à supporter les regards inquiets de ces descendants qui se demandent si elle va mourir dans la minute. Non. Elle tient encore le coup, la preuve. Toujours là, faible mais debout, elle compte laisser ses traces encore un peu avant que la Maladie ne la prenne. Elle s'est habituée aux hallucinations, enchaîne les exercices pour garder la mémoire et dort beaucoup pour que, lorsqu'elle doit faire acte de présence, rien ne se remarque. Ou presque. Mais à la Cour, son teint blanchâtre, ses cernes noires et sa maigreur entrent parfaitement bien dans le tableau. Et malgré tout, elle reste Corleone, avec son Honneur. Forte jusqu'au bout.

Lorsque la lettre fut reçue, juste quelques minutes après son écriture, la Tatouée prit le chemin jusqu'à la Sans Nom. Les rues étroites étaient connues par coeur, tourner à droite, à gauche, éviter le soûlard allongé au milieu de la rue. Elle est habituée à cette odeur de Mort depuis longtemps, tout comme à la misère de ces âmes errantes. La Corleone ne fait plus attention au décor. Elle y déambule comme si elle était chez elle. Jusqu'au point de rendez-vous. La Sans Nom. Propriété Corleonienne dont elle ne s'est jamais occupé. C'était à Sadnezz mais Rodrielle ne s'y était jamais attachée comme elle l'aurait dû. Concurrence directe avec les Cinq Sens qui avait son coeur. La Fanchon et les jeunes s'en occupaient suffisamment pour qu'elle-même n'ait pas à y fourrer son nez. Mais elle approche du bâtiment avec légèreté, sachant qu'elle y avait sa place.

Sulfureuse est là, à la porte. Elle a fait sa place et cela se lit sur son visage. Elle sait où elle doit être. Corleone jusqu'au bout des ongles, elle a ce nom et ses membres dans la peau, quoiqu'elle dira. L'autorité cache les sentiments d'appartenance que personne, dans le Clan, n'osera avouer. Elle fait partie des piliers, des fils conducteurs d'une Famille aujourd'hui renommée. Rodrielle avait confiance en elle et savait qu'elle saurait gérer le Clan avec Amalio. La Fougueuse et le Sage. Deux opposés qui, lorsqu'ils auront passé les conflits, se compléteront à la Perfection. Mais ils verraient cela d'eux-mêmes, quand elle sera partie. Pour l'instant, elle les aidait - de loin - à gérer les Corleone, à se faire la place qui est la leur. Mustélide en avait besoin plus que les autres. Alors elle était là.

Pas besoin d'argent, on pari sa vie, ici. Le problème est réglé.

La Tatouée s'avança derrière l'Encapuchonnée. La voix frôlant les ténèbres, rappelant à La Rouge jeune fille où elle était : chez eux. L'Italienne l'oblige à avancer avant de rejoindre la Sulfureuse au pas de porte. Un sourire, un signe de tête avant d'observer l'intérieur de la Sans Nom d'un oeil désapprobateur. Fanchon n'est pas là, la taverne est tout le contraire des Corleone... Délabrée, miteuse. D'un grognement, la Matriarche secoua la tête avant d'observer le manège d'Enjoy avec le petit chaperon rouge...
Fanchon...
La veille au soir, dans une ruelle suffisamment sordide pour ne pas déparer les Miracles, un rire tonitruant fit danser les carreaux. Dans une masure délabrée – mais point écroulée encore – un grand gringalet leva ses yeux humides sur l’Écarlate en joie. Non que le spectacle fut inhabituel, au contraire. C’était plus fort que lui : chaque fois que Fanchon riait, il eût voulu en récupérer ne serait-ce que les miettes. S’esclaffer, lui aussi. Autant qu’elle. Les griffes du temps, lacérant sa chair alléchante, n’avaient pas su meurtrir ce désir-là.

- Quoi qu’y’a d’drôle ? susurra-t-il d’une voix doucette.
- Demain, j’file à la Sans Nom.

Réponse ? Ou pur énoncé des faits, au mépris de la question ? Tulasne hésita. Suffisamment sensible pour discerner la différence, mais point assez malin pour l’expliquer, et trop lâche de toute façon pour demander des comptes, il finit par baisser son grand nez mouillé. Bientôt, il prendrait congé, sans oser demander quand il la reverrait.



Ainsi donc, le lendemain, on vit la Fanée s’acheminer vers son antre de jadis, répondant à l’appel Corleone. Ce n’était certes pas la nostalgie qui la rappelait sur les lieux de sa plus grande gloire. Ni l’attachement aux murs abandonnés, quoiqu’elle s’y fût sentie chez elle des années durant. Ni le dévouement à la terrible famiglia : les affaires sont les affaires. Ne parlons même pas d’un quelconque sens du devoir. Les cajoleries, alors, couchées sur le papier par la plume de la nouvelle génération ? Réclamée… Acclamée.. « Indispensable » – l’adverbe modérateur pouvait bien passer à la trappe, tant il était évident qu’en ce bas monde (le seul qui existât), rien, jamais, n’était nécessaire. En vérité, ces douceurs-là flattaient moins sa fierté qu’elles n’amadouaient son humour - et c’était justement la plus sûre manière de lui atteindre le cœur. Car il lui en restait un. Vivant.

Elle pénétra dans Spiritu Sanguis joviale et vigoureuse comme au premier jour, roulant les courbes flétries de son ancienne beauté sous les yeux des passants. Comme au jour des épousailles impies, ses jambes retrouvaient sans peine le chemin bien connu ; et comme, en vieille charogne endurcie, elle ne craignait pas les mauvaises rencontres, elle songeait en cheminant aux intentions d’Enjoy Corleone.
La femme qui avait marié une femme – à la Sans Nom. Allez savoir laquelle des trois informations sonne la plus extravagante.
La première ritale à s’intéresser au bouge depuis une sacrée paye, aussi, quoique les murs du coin leur appartiennent.
Oui da : elle voulait bien causer affaire avec cette créature-là, et entendre d’elle par quels miracles il était question de relever l’épave sans nom. Et, bah ! si l’histoire était bonne, et pas plus incertaine qu’il ne fallait, elle déserterait peut-être bien ses affaires en cours.


- Pas besoin d’argent. On parie sa vie, ici. Le problème est réglé.

La concomitance des mots de la Tatouée et de son état d’esprit fit trépider le rictus écarlate au coin de ses lèvres.

- Façon d’voir, lança-t-elle de sa belle voix âpre. Puis elle se tourna vers la relève : ’Parait qu’on m’demande.

Il était quatre femmes sous une enseigne en ruine. Une brune sulfureuse, nouvelle tête, et dont on attendait tout. Rodrielle Corleone, matriarche sur le retour, quoiqu’encore inquiétante à souhaits. Coincée entre, une souris rouge. La Fanchon arrêta sa pavane à deux pas, barrant sans même y penser une éventuelle retraite au rongeur en capuche, et attendit, l’œil brillant, de voir exactement à quoi elle avait affaire.
Elisel
[Paris, quais de Seine]

Le pigeon n'eut pas à aller loin pour trouver la baronne, il ne dépassa pas les murs de la capitale. Qu'ils étaient bien, ces animaux à tête chercheuse, dressés pour trouver une personne où qu'elle soit. Si les messagers à petons pouvaient être aussi doués...

Elisel était montée à la capitale régler des affaires de couture. Le Département des Enluminures, Confection et Oriflammes s'agrandissait, il fallait le mettre en ordre. La Guilde des Fines Aiguilles s'alanguissait, il fallait la réveiller. Et le Louvre vivait au rythme du nouveau Roy, qu'il fallait habiller.

Le pli inattendu fut donc reçu dans sa chambre à l'atelier, sur les quais de Seine.
Corleone, encore...
Décidément, depuis leur rencontre, elle ne voyait ou entendait que des choses qui se rapportaient à elle, si bien qu'elle en était presque à guetter le signe suivant. Cette missive, un signe du Destin ? Qu'est-ce que le Très-Haut avait encore en tête pour elle ?

Elle la lut lentement, commentant à part elle au fur et à mesure.

Depuis quand on attend une réponse à une prière ? Bien la première fois que j'en reçois une...
Ben oui, c'est vrai, je suis totalement oisive, moi, hein...
Petit sourire tandis qu'elle grognait, et continuait sa lecture.
Un divertissement ?... Cour des Miracles ? La baronne fronça un sourcil, se demandant d'abord comment y aller, avant de se souvenir de la réputation du quartier, et se demander si elle allait y aller. Curieuse, elle termina pourtant la lettre pour trouver un indice, laissant même échapper un gloussement désabusé. Pour avoir le déplaisir d'une défloraison, encore faudrait-il qu'il y ait un bourgeon à ouvrir encore.

La dernière ligne lui fit par contre claquer la langue de désapprobation. Devait-il forcément y avoir une menace sous-jacente dans tous ses propos ? Et puis, quel malheur pourrait bien la frapper ? Pour elle-même, elle ne craignait pas grand-chose. Pour là-bas, par contre...
Elle ne put empêcher un soupir de franchir ses lèvres, détestable habitude qu'elle avait prise en taverne ces derniers temps, et dans lequel elle faisait passer tous ses sentiments. Elle y serait allée, de toute façon.. Pour changer d'air ? Pour revoir une tête qui lui avait plu, une personne qui l'intriguait ? Pour ressentir le frisson de l'incertitude, le sentiment de marcher sur une corde raide ? Elle n'aurait su dire pourquoi exactement, sûrement un peu de toutes ces raisons en même temps, mais elle y serait allée.

Décider d'y aller, c'est fait.
Maintenant, comment je m'habille...?


Suivre ses conseils, et se faire une beauté ? Elle avait ici quelques tenues pour aller au Louvre, ses plus ouvragées, celles à la limite de son rang. Mais n'était-ce pas un piège, une façon encore plus sûre de se faire détrousser, voire pire ? Ils risquaient la pendaison, soi-disant, mais était-ce vrai ?
Ou alors, la prendre à contre-pied et s'habiller comme ceux de là-bas ? Elle devait encore avoir dans ses malles quelques vieilles fripes, de quand elle avait fui et atterri dans sa ville d'adoption, il y a une éternité...
Ou encore s'habiller simplement, avec quelques détails de mauvais goût, faussement discrète, comme un personnage important qui veut se cacher, en étant sûr qu'on reconnaîtra son rang et ne l'importunera pas ?

Grande indécision, longs essayages en perspective !
(...)

Décider de la tenue, c'est fait.
Maintenant, comment j'y vais...?



[La taverne du Sans-Nom]

Le trajet s'effectua comme à son habitude dans une torture ambulante. Elisel croisait nerveusement les doigts pour s'occuper, s’empêchant de se ronger les ongles, à défauts des sangs.
Pas difficile de trouver une voiture, mais bien plus difficile de convaincre un cocher de l'emmener à la Cour des Miracles. Rien que le nom du quartier prononcé, et les bonhommes partaient à toutes jambes. Dans quoi elle allait se fourrer ?? Elle avait finalement dû se résoudre à payer la course d'avance, et à promettre la même somme à l'arrivée, pour convaincre enfin un téméraire. Ou un qui crevait tellement de faim qu'il ne pouvait pas faire le difficile, peut-être.

Enfin, la boite sur roues minuscule s'arrêta, et le cocher frappa à la paroi pour lui signifier qu'ils étaient arrivés à destination.
La blonde descendit, arrangea ses jupes pour les défroisser après le bref séjour engoncé, et se tourna immédiatement vers le bonhomme qui n'avait pas bougé de son siège, pour lui tendre la somme promise. Il la prit sans un mot et repartit prestement, fouettant sa carne comme s'il avait le Diable aux trousses. Elle le regarda filer, mal à l'aise d'un coup. Le Sans-Nom... Misère, pourquoi était-elle venue déjà ? Elle se signa vivement, tandis qu'elle regardait enfin autour d'elle et prenait conscience du milieu dans lequel elle était rendue.

Se tournant lentement, comme pour éviter à ses pieds de prendre eux aussi la poudre d'escampette, ou pour se recomposer un visage impassible, elle fit enfin face à toutes celles qui étaient agglutinées là. Elle n'en connaissait qu'une, mais pour ce qu'elle en savait, elles pouvaient toutes être de la même engeance.
Alors elle salua la brune, avec un signe de tête qui pouvait englober tout le monde, et avec un seul mot, de la même façon.


Corleone...

Comment ça, elle faisait tache, devant cette taverne ? Meeeeuuuh nan...
_________________

D.E.C.O. ? C'est par ici hrp ou par là rp. Une question héraldique ? C'est par ici.
Enjoy
    Ses lippes s'étirent dans un rictus anthropophage. Dans le milieu, les réactions ne sont pas multiples. Soit l'ego dévore l'âme et le gonze s'attelle à montrer qu'il pisse le plus loin. Chose facile pour des ivrognes. Soit une certaine forme d'humilité s'installe et la ruse recrache une argutie absconse. L'animal lui faisant face est de la seconde catégorie. Aussi surprenant que cela puisse paraître ce mode de fonctionnement est d'une rareté indéfinissable au sein des portefaix. Les uns crèvent donc la bouche ouverte et le crane enfoncé dans une ruelle béante. Les autres se voient proposer des paris qu'ils déclinent plus ou moins adroitement. Seulement, il est tout aussi remarquable de constater que les Corleone ne laissent jamais une convoitise filer. Et ceci se vérifie par les mots de la Matriarche coupant toutes possibilités de retraite au chaperon. Suivie de près par la tenancière flétrie. Le miroir d'une époque révolue a un éclat terni. Mais si on frotte bien sous la poussière et les taches de crasse, nous retrouverons peut être les embellissements passés.

    Si tu perds, tu perdras la vie. Si tu gagnes, tu me suivras jusqu'à la mort.

    En somme, choisir entre le billot ou la potence. La Rouge est juste tombée au mauvais endroit, au mauvais moment. Ou peut être est-ce le signe d'un destin pas si hasardeux. Une fois la phase de test accomplie, d'une manière générale, Corleone traite bien ses hommes. Surtout s'ils ont une once de potentiel. Recrutement sauvage parmi les sauvages. Au milieu d'eux se froisse la robe d'une Baronne. Sulfureuse ne peut réprimer un rire devant une vision si improbable. Elle aurait dû lui dire de venir en tenue d’Ève, peut être que sa crédulité lui aurait offert l'audace nécessaire pour s’exécuter. Appuyée contre le montant de la porte, les bras croisés, à l'attention de ses convives.

    Entrez.

    Pour les respectables, ceci est une invitation. Pour l'Andrinople, ceci est un ordre. Un même mot reflète mille significations selon le contexte et la façon de l'adresser à autrui. Quittant sa place, Corleone se fend d'un sourire aimable à la Comète Rodrielle. Pour finir par se poster dans le giron de la noble, lui tendant la main.

    Baronne...

    ~ A l'intérieur ~

    L'entraînant dans sa suite, le seuil est franchi avec l'ensemble du trio hétéroclite. Premier tabouret tiré pour le séant de la blonde affublée. Les autres prennent place à leur guise. Quant à elle, sa main se pare d'un gant de cuir épais. Se fourrant dans une caisse en bois, elle en ressort une mustélidé. Crasseuse à souhait, une oreille abîmée et le museau parsemé de cicatrices. L'animal gronde, crocs et griffes dehors. Avant de rejoindre son caisson, véritable cercueil de combattant. Ses lèvres trahissent son engouement. Il est rare pour elle de se divertir. Alors en cette compagnie et avec un tel enjeu : L'Avenir de La Rouge. Y a pas à dire, les promesses d'un bon moment allaient être tenues.


    Personne se débine. Nous allons jouer. J'ai quatre furets pour chacune d'entre vous. Je vous laisse le soin des mises, si vous en désirez. 'fin, c'est surtout si vous refusez que vous y perdrez.

    Fait claquer quatre caisses nommées et grillagées sur le devant permettant de déceler la bestiole. La première grisâtre, lacérée de toutes parts, une oreille branlante, s'offre le doux nom de Béatrice. Corleone la tend à son aînée. La deuxième d'une robe immaculée, la queue coupée, porte le sobriquet de Vonafred et est cédée à la Baronne. La troisième, noire comme la nuit, une entaille grossière sur la face, s'appelle Eusaias. Et glisse doucement vers l'encapuchonnée. Enfin, la dernière, ambrée, un œil en moins, se présente comme Nicolas de Firenze pour finir devant les mirettes de Fanchon.

    Voici vos bêtes. Ce sont des combats à mort. Le premier se verra affronter le furet de Rod' contre celui du chaperon. Le second se déroulera entre la Fanchon et la Baronne.

    Se laissant tomber sur son assise, les onyx scrutent les réactions provenant de la tablée. Au milieu trône une bouteille d'un tord-boyaux local. Ses doigts pianotent d'impatience pour un jeu dont le but n'est rien d'autre que de passer le temps tout en conversant.

_________________
Jeliza.rose
Je le savais. Je le savais ! La dame a des complices.
Évidemment, on aborde pas les inconnus dans la Cour sans être très sûr de soi. Bon, évidemment, on y rentre pas sans être sûr de soi, à moins d'avoir perdu son instinct de survie en cours de route. En même temps, je dis ça, on peut très bien être sûr de soi parce qu'on a pas d'instinct de survie...

Quoiqu'il en soit, il se trouve que j'ai l'instinct de survie. Un futur Maître du Monde mort, c'est surtout un pas-futur Maître du Monde tout court.
Et puis, je peux très bien m'enfuir plus tard, le Royaume est grand. C'est surtout qu'il faut que je m'en sorte là maintenant de suite. Je verrai après.
Avec un soupir, j'ordonne au corbeau d'aller sur le toit.

Egar, dehors.

Je peux pas le laisser entrer dans un lieu clos de ce genre. Ça le rendrait fou. Parce que c'est un grand corbeau, mais pas forcément un grand corbeau standard. J'entends par là que contrairement à ses congénères qui se concentrent sur les charognes, Egar, lui, il ne sait pas faire la différence entre les vivants et les morts. Dès qu'il y a un peu de sang, il croit que c'est l'heure de manger.
J'ai déjà beaucoup de mal à le dresser pour ne pas qu'il picore les yeux des passants contre qui.. avec qui.. que je travaille, mais un lieu où il pourrait y avoir des bagarres, et puis les combats de furets, là... non, ça va être trop compliqué. Puis c'est pas que je suis pessimiste, mais je me dis que les filles qui veulent jouer avec moi, là, elles prendraient mal le fait qu'il s'incruste dans les combats pour s'en prendre au premier furet qui aurait le malheur de saigner un peu.


Je le regarde se poser non loin tandis que je suis le groupe dans l'établissement.
Puis je regarde mon furet d'un air approbateur. C'est bien, il est tout noir, finalement, ça ne change pas trop du corbeau. Puis c'est une belle couleur, le noir.
Par contre, j'émets une remarque.


C'est pas le chaperon, c'est Jeliza-Rose. Jeliza-Rose. C'est pas mon prénom et mon nom, ce sont mes deux prénoms. Y a des gens qui croivent que je m'appelle juste Jeliza, mais ce sont des abrutis.

Comme ça, c'est dit. Ben oui, y en a toujours pour perdre l'un de mes prénoms en cours de route. Alors que s'il y a une chose que je m'efforce de faire retenir à absolument tous ceux que je croise, c'est bien mes prénoms. Même au tribunal, je le répète bien au greffier pour qu'il note.

Je regarde à nouveau mon furet, puis je pose une autre question.


Tout le monde parie sa vie ? Non, je dis ça, parce que comme il y a plusieurs combats...

C'est vrai quoi. Ce serait nul s'il n'y avait que ma vie à parier. Puis si ça peut détourner l'attention de moi, aussi...
_________________

Merci Jd Nethel pour la bann ♥
Fanchon...
Un nouveau rire.

- C'vraiment pas juste, hein ?

La prunelle pétillante, Vieille Belle couvait des yeux la faune de son ancien royaume – des furets aux rats, en passant par les femmes. Cinq, finalement. Et la dernière larronne n’était pas la moins curieuse à reluquer. Il est vrai que Corleone frayait avec toutes sortes de créatures, d’une part, et que d’autre part les Miracles ne portaient pas leur nom pour rien. Carne ! Entre ça et le chaperon aux prétentions identitaires… Elle avait bien fait de venir. Pas vrai, Fifi ?

Les doigts fanés pétrirent le ventre du mustélidé déjà tiré de sa cage, serpent d’or frétillant sur sa gorge de matrone. L’animal à vrai dire se moquait pas mal des bipèdes : il agitait les pattes dans le vide, dans une molle tentative d’échapper à la poigne asphyxiante, et dardait son petit museau borgne par-dessus bord pour lorgner la vermine trotte-menu.


- T'es sûr que tu les veux vraiment, la p'lure ? Faudrait voir à êt' plus vif… Sans quoi t'as d'jà bouffé ton dernier r'pas, ricana la Fanchon à l'oreille du prédateur cotonneux. Puis elle reprit, d'une voix plus forte : On y va, princesse ?
Elisel
Un rire… Confirmation inutile, elle faisait tache. A moins que ce ne soit un rire surpris de sa présence ? Quoique non, la brune si sûre d’elle ne devait même pas avoir eu le moindre doute sur sa venue.
Elisel avait oublié un instant qui était celle qui lui avait écrit, et s’était fait avoir en beauté.
Et après une menace écrite, une injonction orale, à peine adoucie par une main tendue plus impérieuse qu’autre chose... Elle soupira, jetant un dernier regard en arrière, puis sur la brune. Elle n’avait plus vraiment le choix, n’est-ce pas ? Pourquoi elle était là, déjà ? Ah oui, sa fichue curiosité !
Alors la baronne se redressa, prit ostensiblement ses jupes de ses deux mains – Pinaise, ce que c’est encombrant ces machins ! Jolis, mais encombrants – et lui emboîta le pas, le dos droit.

Sans rien dire, elle prit le tabouret offert, méfiante, et s’y installa en le testant discrètement.
Les chutes et les fractures de poignet, si on pouvait éviter de recommencer, c’était mieux. Elle n’avait plus son attelle, le bandage se faisait discret sous les froufrous de la manche, mais ce n’était pas guéri pour autant.
Elle finit par hausser un sourcil, étonnée mais satisfaite. La taverne ne payait pas de mine, elle était en plein milieu d’un cloaque, mais les sièges étaient plus stables que ceux de chez elle, un comble !

Reportant son attention sur son hôte, elle observa la bestiole dans sa main, puis les quatre caisses.
Niaaa, des boules de poils kro meugnonnes !! Abimées pour la plupart, presque irrécupérables, mais une couturière ne se refait pas. Une grimace apparut en entendant les différents noms, mais elle devait avouer qu’ils étaient bien choisis. Et finalement, elle avait droit à la blanche, la plus belle, la moins amochée ! Et pour couronner le tout, avec le nom du Roy dont elle se souvenait le moins.
Problèmes de conscience envolés ! Elle ne jouait pas habituellement, mais vu que là, elle y était à moitié contrainte…

Se contorsionnant légèrement, elle tira d’entre ses différentes épaisseurs de tissus une petite bourse de cuir qu’elle lança sur la table, les écus à l’intérieur tintant bruyamment, puis elle se tourna vers l’encapuchonnée pour lui répondre.


18 écus. Ma vie. Enfin, aux dernières estimations… rajouta-t-elle avec un sourire en coin en regardant la Corleone impatiente.

Le furet, les doigts qui tapotent, l’encapuchonnée, les doigts qui tapotent, la doyenne, les doigts qui tapotent, la rousse anciennement plantureuse...
La blonde se leva d’un coup, piquée au vif, et sortit la blancheur gigotante de sa propre cage, l’agrippant fermement avant de l’amener au centre de la pièce, où une caisse ouverte, un peu plus basse, un peu plus grande attendait le bon vouloir des combattants.


Baronne, pas princesse. laissa-t-elle tomber laconiquement.

Et elle lâcha Vonafred.

_________________

D.E.C.O. ? C'est par ici hrp ou par là rp. Une question héraldique ? C'est par ici.
Fanchon...
Les deux combattants se font face. Vonafred-la-Terreur vs. Nicolas de Firenze, dit Fifi-N'a-Qu'une-Chasse. Ils se toisent. Ils se jaugent. Ils grignent. Et bientôt, ils attaquent. Et si l’on pouvait comprendre ce qu’ils se racontent, à grand renfort de regards torves et de couinements hystériques, on aurait droit à ceci…

    VONAFRED - Hop hop... Vas-y, vas-y, viens ! T'vas voir ce que tu vas prendre ! J'vais t'enchainer, allez, allez, viens ! Haha !

- Mais arrête de gigoter, attaque plutôt !
- Eh ben, princesse ? On veut voir du sang ?
- C'est pas princesse, c'est baronne, je vous dis. Je veux des peaux, surtout...

    VONAFRED - T'as mal, hein, hein ! Vlan, Zam, Zcouic, prends ça ! Et hop un coup de griffes , tu t'y attendais pas, hein !
    NICOLAS - Nan mais aïeuh ! Mais trop mal, quoi !

- S’agirait qu’t’aie un peu plus les crocs, p’tit, sinon j’donne pas cher d'ton cuir.
- C'est sûr que là, il ne semble pas très vaillant... Mais cuir pas cher, je prends ! Combien ?
- Hep, la serpillière ? Ta cote vient d’augmenter.

    NICOLAS - Toi, tu cherches trop la marave… Atta un peu que j'm'y mette... Tiens ! Coup de crâne, droit dans la papatte, ça fait mal, hein ? Comment j't'ai détruit ! Tu vas plus marcher pendant trois jours !

- Là, c’est mieux.
- Ah oui, je confirme, il a du répondant finalement. Du moment qu'il ne lui abîme pas la peau...
- Si 'fallait avoir des scrupules…

    VONAFRED - Hé, mais ça va pas nan ! Est-ce que je te fais un coup pareil moi, hoo ! Tu vas voir ce que tu vas voir, je vais t'en remettre une !! Yaaataa ! ... Aïeeeuuuuh, le mur ! Tricheur, t'es passé où ??


- Derrière, il est derrière ! Mais tourne toi bon sang, tu vas t'en prendre une !
- Carne, blondin ! T’attends quoi ?
- Il étudie le meilleur angle d'attaque, peut-être ? Ou alors il a déjà tout donné et se repose, au choix.

    NICOLAS - ... Oh le boulet. Mais le boulet, quoi. J'ai presque de la peine. D'un autre côté… Taïauuuut ! Et schlack ! Ca fait du bien, les griffes, hein ? Hein ?

- Et voilà, qu'est-ce que je disais... Mais arrête de l'abimer, fais ça propre !
- Si y f’sait ça vite, déjà…

    VONAFRED - Espèce d'enflure ! Tu veux savoir ce que ça fait les griffes ?? J'vais te montrer moi ! Attaque éclair, lacérations multiples, lardage en règle ! Yaaaaaahaa !!

- Moué, il est pas mieux celui-là, question propreté... Vite et bien, on vous a pas appris ?
- F’ra pas long feu, l’sac à puces. L’en restait d’jà pas grand-chose…

    NICOLAS - Aaargh. Wouah l'aut', c'te violence... J'vais avoir des cicatrices, et tout... Greuh.
    VONAFRED - T'as vu ta face, d't'façon ? Tu crois quand même pas qu't'es beau ? Comment tu l'as perdu, c'lui-là au fait ? Tu veux que j't'enlève l'autre pour voir ? Z'baaam ! Haha, le mur. Ben ouais, j'ai fait exprès, tu crois quoi ? Même pas mal.

- Dites, c'est moi ou les deux sont pas aidés...?
- Un brin esquintés. L’blanc avait pas l’air, comme ça, mais il a dû se choper deux trois gnons. L’y voit pas plus clair que l’aut’ borgnasse.

    NICOLAS - Eh, pépé, allume les phares ! Nan mais j’vous jure… Et c'est moi l'borgne, après ça ! Naouak, quoi. Ca fait le cake, mais ça r'garde pas d'vant soi... Rha, pis en plus, il m’a sali ma fourrure toute propre… Tiens, prend-t-en cinq su'l'museau, ça d'vrait te r'mettre les idées en place ! Banzaaaaaï !

- Mais tue le bien, je t'ai dit ! Mais c'est pas vrai, j'ai pas envie qu'il soit aussi esquinté que toi !
- Trop tard.
- Pffff...

    VONAFRED - Ouatcha ! Mais je saigne en plus ! Le dingue, ma belle livrée ! Quand même vach'ment plus classe q'la tienne, avoue ! Tu sais le temps que j'passe tous les jours pour la nettoyer du sang des gus comme toi ?... Quoi, me battre ? Nan, j'ai pas envie, là, j'préfère causer.

- Eh ben, l’enfariné… Au travail…

    NICOLAS - Causer, hein ? Causer ? Genre, tu veux causer ? ... Bon d'accord. Le temps de me poser. Rha, j’suis sûr j’me suis coincé une vertèbre, en plus… Pis arrête de couiner… T’as vu ta touche ? Limite, les taches, ça te donne du cachet… Alors que sur un beau poil doré comme le mien, ça gâche, truc de ouf.
    VONAFRED - Les taches ?? Des taches sur ma sublime fourrure immaculée ??! Ca, ça je ne peux pas laisser passer ! Vengeaaaaannce !! ... Scroumpf groumpf, slurp, miom.... Pas mauvaise, ton oreille. L'cartilage est un peu croquant, mais super. T'aurais pas un cure-dent ?

- Oulà, je ne sais pas ce qu'il lui a grogné, mais Blanchet n'a pas eu l'air d'aimer...
C'est bon, le furet ? Roti peut-être ? Jamais goûté...

- La p’lure orange est à toi, s’t’en veux. Mais j’garantis pas qu’y’ait des masses à becqueter.
- Non merci, sans façon. M'a l'air un peu malade aussi, pas envie de choper n'importe quoi. Sauf si on partage.
- Peut s’faire. Suffisamment arrosé, ça doit pouvoir s'avaler.

    NICOLAS - Aaaaaaaa… outch. Ouh là… C’est… Mais... Mais... Mais tu m'as... Oh ! Tiens... Dis... C'est moi, ou tu d'viens un peu... flou ?… gonflé ? distendu ? C’bizarre… On dirait que… Oh ! La belle rouge !

Nicolas de Firenze s’étale au premier combat. Victoire de Vonafred par oreille arrachée. Quelqu’un a parlé de mauvais présage ?
Slurp ! Dernier petit léchage de babine pour nettoyer le tout, et l'hermine géante retourne bien sagement dans sa cage, en conquérante sûre d'elle.


- Bien joué, petiot.
- Et flûte, j'aurai pas mon hermine tout de suite ! Corleone, je peux garder le mort ?
- L’aura fière allure, la paire de gants. Dis voir, princesse… On fait quoi, avec les lambeaux d’fourrure, dans l’grand monde ?
- Baronne, j'ai dit. Je ne sais pas encore, mais le dépenaillé, c'est peut-être une mode à lancer...

[post rédigé à quatre mains]
Rodrielle
Attroupement de donzelles. Matriarche, relève, recrue, employée et... Baronne. L'arrivée de la Haute fit grimacer la Tatouée. Regard vers Enjoy, qui apparemment l'avait conviée à cette petite fête. Son regard, froid, signifiait beaucoup... "Qu'est-ce qu'une nobliote fout ici ?" L'italienne ne cache pas le dédain qu'elle a pour ces gens et n'hésite pas à toiser la Haute. Ici, c'était elle - et les Corleone - qui faisaient la loi. Qu'elle laisse ses titres et ses enluminures dehors. Rien ne lui serait utile, ici.

Elles entrent. La Tatouée, lente, ne dissimule pas son agacement, sa déception. Ces gens là, à la Cour, méritaient d'être pendus. Pire, la Torture. Etait-ce d'ailleurs là le cadeau de la Sulfureuse ? Une petite noble en chair et en os pour assouvir ses dernières pulsions macabres ? L'idée lui fit esquisser un sourire. A la fin de la soirée, elle lui ferait la peau, pour sur...

Toutes les cinq installées, la Joy explique les règles du jeu. Des furets... Distraction qui valait la peine de s'y attarder. La Tatouée attrape donc sa propre bête, amochée. Béatrice semble avoir du vécu, comme elle. La bête et son éphémère propriétaire partagent les cicatrices et coupures. Un vieux mustélidé qui s'y connait en combat ; blessé mais jamais achevé.

Les paris se lancent... Du moins, pour les plus novices d'entre elles. L'encapuchonnée n'hésite pas à demander aux autres de mettre leur vie en jeu, provoquant un fin rire chez la Matriarche. Ne savait-elle donc pas qu'ici, les Corleone n'avaient pas à parier ? Toujours gagnants, la Famiglia régnait dans ces lieux en Maître. Seules la Rouge et la nobliote seraient en jeu. "18 écus. Ma vie. Enfin, aux dernières estimations… "

Surement vos atours valent plus que votre âme. Soit, nous ferons avec.

Aucun regard n'est offert à l'intrus. L'italienne ne fait que regarder le premier combat, furet dans les bras. Le Tour fut rapide et Baronne fut vainqueur. L'italienne grimaça. Mais le résultat n'importait peu.

Vous avez encore le droit à un peu de répit, ce soir, Signora... Profitez-en, surtout.

Le ton ironique que prenait l'italienne ne cachait en rien le mépris qu'elle ressentait envers la Baronne. Elle n'allait certainement pas lui faire de cadeau, qu'elle soit - ou non - amie avec Enjoy. Ses ongles s'enfoncèrent légèrement dans la peau du mustélidé, pour l'agité avant le combat. C'était à son tour de combattre. L'italienne jeta un regard à l'Encapuchonnée.

Tu es prête, gamine ?

La bête est lâchée pour assouvir la soif de sa maîtresse à durée déterminée...
Jeliza.rose
J'ai pas vraiment le choix.

Je lâche mon propre furet et le fixe intensément. C'est pour l'encourager mentalement, lui donner les bonnes ondes, ce genre de trucs.

Allez machin ! C'est ça, tourne lui autour ! Ouais, les yeux, vise les ye... non, non ! Tourne pas la tête... espèce de...

Je me prends la tête dans les mains en voyant l'oreille arrachée. Mais c'est pas possible d'être aussi étourdi. Et voilà que l'autre recommence son manège... il ne va pas se faire avoir l'autre oreille tout de même... ah non, il réussit à esquiver à temps.

Fonce, vas-y, fonce ! Non, pas comme ça !

Mais il est idiot ou quoi ? Ça ne fait pas du tout mal, là où il tape. Bon, d'accord, l'autre fait exactement pareil, mais c'est pas comme ça que l'issue du combat va m'arranger.
Je me mordille l'ongle du pouce en attendant la suite... et ben ça ne s'arrange pas... les voilà qui se regardent et jouent à qui est le plus terrifiant.


Arrête de grogner et fonce, je te dis !


Non parce que c'est pas comme ça que... mais qu'est-ce qu'il fait ? Il fonce dans le mur !

C'est pas normal ! On lui a fait boire des trucs, je suis sûre !

A moitié sonné, Eusaias lacère son adversaire, avant de s'écrouler. J'aime pas ça. J'aime vraiment pas trop beaucoup ça.
Je tente un marchandage pour la forme.


Il s'est tué tout seul, aussi... ça compte pas. Faudrait refaire un combat avec un moins abruti.
Puis vous avez rien à perdre à faire durer le plaisir.


Tandis que moi...
Tendue, je me prépare au moindre mouvement dans ma direction. C'est parce que j'ai l'instinct de survie que j'ai tenté de refuser sur une dérobade et que j'ai ensuite suivi sans faire d'histoire. Mais c'est aussi ce même instinct qui me dit que là de suite, c'est pas le moment de tendre gentiment le cou comme un cabri sur l'autel.

_________________

Merci Jd Nethel pour la bann ♥
Enjoy
    Les bêtes prenaient places tandis que les gens allaient se battre. A moins qu'il ne s'agisse de l'inverse. Cinq femmes autour d'une table et cela ne parlait pas tout à fait couture. Pas encore. Même si la Baronne tentait d'amorcer un débat. Les mustélidés commencèrent à se latter la tronche devant les regards amusés. Des coups de griffes, des oreilles arrachées, une patte orpheline d'un corps. Tout était réuni. Ou presque. Comme une exception aux règles qu'elle se dicte, la bouteille s'esclaffe pour ensuite pleurer de joie dans une chopine. Le liqueur se porte à ses lèvres et chatouille sa gorge avec une teinte de brutalité.

    Bien ! Merci d'être venues. Même si une n'a pas eu le choix et se demande sans doute ce qu'elle fait ici.

    Ses onyx éclosent sur la concernée cherchant à la sonder. Violenter son âme afin de savoir à qui elle avait à faire. La plupart du temps, ces vaines tentatives se soldent par des échecs. Et bien fou, celui pensant pouvoir connaître une personne sur le bout des doigts. Alors qu'en est-il lors d'une maigre entrevue. Toutefois, quelques pistes s'esquissent sur la toile de l'arachnide attentive. Premièrement, la Jeliza-Rose apprécie guère que l'on écorche son nom. Une crise identitaire diront certains. Ou quelque chose de compréhensible pour une femme qui ne cesse de vanter les mérites du sien. Deuxièmement, comme toutes personnes douées de raison, elle accorde énormément de crédit à la survie. Ceci est représenté par le fait qu'elle use de ruse jusqu'à l'excès. Allant jusqu'à flirter avec la couardise. La préservation de soi passe aussi par la fuite. Même les animaux le savent.

    Jeliza-Rose, je suis fort marrie de ta cuisante défaite. Normalement, tu aurais dû perdre la vie. Or, je viens tout juste de remettre un peu d'ordre dans ce cloaque. Elle se tait un instant attendant une remarque désobligeante. Hélas, je n'ai nullement envie de t'entraîner dehors pour te décapiter. La flemme. Corleone a aussi le droit de faire sa fainéante de temps à autre. Toutefois, puisque tu as l'air... La détaille plus en avant. Tu serviras nos intérêts pour une plus ou moins longue durée.

    A l'instar d'un Seigneur faisant justice en ses terres, la décision venait d'être prise. Même si au fond, l'Andrinople pourrait se carapater à la première occasion. Cela fait parti du jeu. L'une comme l'autre savent qu'il y a des récompenses à la clé. Pour elle, du sang neuf. Pour La Rouge, un peu moins de solitude et quelques écus. Enfin traîner avec les Corleone a toujours son petit effet. Mais cet argument est tellement subjectif que la brune lui laisse la possibilité d'en juger. Le recrutement avait été rapide. Presque expéditif. A vrai dire, il avait plus des allures de travaux forcés, de bagne de l'illicite.

    Fanchon... L'idée est de remettre sur pieds ce bouge. Pour se faire, des soirées arrosées avec la pisse du Sans Nom, des paris sur des bastons d'hommes, de femmes, de nains, de cul-de-jattes...de furets. Éventuellement tout cela ensembles. Ainsi que des filles de joie, des sévices sur mendiants, etc. Seulement l'entreprise sera difficile puisque je ne possède pas le temps nécessaire pour faire acte de présence dans cet enfer sur Terre. On verra. En attendant, libre à toi de venir poser ton séant sur les tabourets crasseux. Ils n'espèrent que cela.

    Une vie. Des milliers de projets. Si peu de loisirs pour les mener à bien. Finalement, les envies passent à l'as et Corleone ne garde que ce qu'elle peut. Il ne s'agit pas forcément du plus transmissible. Puisque piller est éphémère. Les locaux se souviennent un temps avant d'égarer leur mémoire dans les vapeurs d'alcools. Les légendes s'effritent. Les histoires se meurent. Et ne reste que la tombe décrépite d'une gloire d'antan. Gargouille dégoûtante dans un océan de croix dont les cadavres étaient pour la plupart sans confession religieuse.

    Mia Stella. Ses prunelles s'illuminent doucement. Rodrielle. Voici une femme. Une vraie. Une qui ira trôner aux côtés de la plus grande du « milieu ». Corleone souffre de vouloir rattraper son retard. Ne surtout pas la voir s'évaporer dans une traînée ardente. Poussière ambrée aux magnificences extraordinaires batifolant avec un atmosphère enflammé. Passion, amour et désespoir. Peut être qu'au fond de cette mer de glace gravite l'organe de leurs sentiments. Seulement la fierté, vous savez ce que c'est. Cela brise tout. Mais pas aujourd'hui, pas maintenant.

    L'autorité et les egos ne font pas de bons amants. Dernièrement, la tyrannique que je suis, a toutefois trouvée deux alliées parmi la portée du médicastre. La petite rousse et la brune. Elles sont intelligentes et avec du potentiel. Je vais tâcher de leur apprendre ce que je sais. Même si ce n'est pas grand chose. Si elles ne claquent pas avant nous, elles seront sans doute les prochaines pages du livre d'or des Corleone. Ses lippes se fendent en un croissant pour un sourire sincère. Fait si rare encore hier et désormais tellement répandu chez elle. Son adaptabilité est à toutes épreuves. Faut parfois savoir oublier ce que l'on est, pour être une meneuse. L'infamie de l'ingratitude frappera doublement ma personne le jour où se portera un choix. Elles me tourneront le dos. Et, elles devront en faire un tôt ou tard...

    Évasive sur le fond de sa pensée. Elles devaient avoir cette discussion. Seule à seule ou en public. Après tout c'était l'occasion ou jamais.

    Ces deux jeunes pousses sont donc prometteuses. Dis-moi, j'ai jamais pu te le demander avant. Sa voix trahit son hésitation. Comment était Sadnezz ? Comme personne et comme meneuse ?

    Le spectre du modèle ultime resurgit. Avant d'espérer une réponse, Corleone s'adresse à son invitée de marque. Une douce Baronne dont la mémoire lui fera vite défaut. Elle en oubliera jusqu'aux strates de cette rencontre. Le contraire en serait étonnant.

    Elisel, vous avez remporté une manche. Mais il reste la finale. Blonde contre Blonde. A croire que cela a été voulu. La mise est la suivante : Si vous perdez, nous prendrons votre ville. Si vous gagnez, nous vous laisserons amasser les écus en toute quiétude...

    Là. Corleone ne se cache pas. Cela ne durera pas. Juste le temps d'une très courte danse.


Mia Stella = Mon étoile
_________________
Fanchon...
Mirettes pétillant d’amusement, la Fanchon lorgne le chaperon annexé. Quel que soit l’objectif, la manière manque pas de sel : deux mots, et voilà l’estampille posée. Propriété Corleone. Fit-elle pareille, l’ancêtre fabuleuse, lorsqu’elle recruta rouquine ? Mystère. Dans les méandres de sa (longue) mémoire, l’info s’est égarée. ‘Faut dire qu’elle s’en balance. On réveille pas les morts. Quoique la brunette, elle, voudrait bien, apparemment – et la Périmée de sourire encore, goûtant en connaisseuse l’ironie du contraste : la belle et fringante cheftaine de la terrible famiglia verse dans la nostalgie humide.

Lui demandez pas de comprendre ça. Les printemps perdus, ça ne lui parle pas : ni les siens, ni les leurs. A la rigueur, la sage prudence qu’elle a dans le corps – si, si : aux Miracles, les beautés ne fanent pas sans une bonne dose de jugeote – l’incite même à se méfier de la dévotion brunette. Enjoy Corleone voit les choses en grand, c’est un fait, et ça peut mener loin… ou droit sur une lame. On est vite étourdi, au service des chimères. Vieille Belle le dirait pas comme ça, mais elle sait.

Mais comme elle ne fait pas dans le conseil en stratégie professionnelle, et que la morale l’ennuie, elle laisse couler. Saura bien se dépêtrer si ça tourne au vinaigre. Alors, pour la blague…


- J’marche.

Les rouages pragmatiques tournent déjà : ‘faut prévenir le môme au nez mouillé – qu’est plus si môme, maintenant, mais les reniflades donnent le change. Viendra sûrement tout seul, vérifier si on n’a pas troué la couenne de sa maternelle idole. Et alors, il faudra prendre ses dispositions. L’Ecarlate rentre au bercail.

- On s’ennuie pas, avec Corleone.

Constat général ? Coup de coude au Chaperon ? Ou à la Princesse-baronne ? L’affirmation meurt dans une rasade de gnôle, où surnage un sourire.
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7, ..., 17, 18, 19   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)