Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9, ..., 17, 18, 19   >   >>

[RP Ouvert] Quartier Spiritu Sanguis, taverne la Sans Nom

Umbra
-Avant de poser un pied dans à la Cour des Miracles, il faut prendre consciences des trois règles qui régissent les lieux:
La première, la loi martiale : si tu possède une arme, tu peux t’en servir dans toutes situations pour prouver ta force.
La deuxième, la loi du Talion : N’hésites pas à attaquer l’autre avant qu’il ne lui vienne l’idée de t’attaquer.
La troisième : Ici, il n’y a pas de règles. Pas de soldats pour te protéger donc pas de loi martiale. Pas de justice équitable donc pas de loi du Talion.
En somme, démerde-toi dans la fosse des miséreux et des misérables.

Les bons gens n’ont qu’à bien se tenir…à l’écart.-

Des pas hésitants jonchaient les pavés défoncés de la Cour. Tous ici se réjouissaient au son de ce piétinement, de cette imprudence. Certains se dépêchaient de se décharger entre les reins de leur catin pour admirer le spectacle, d’autres s’armaient de leurs poings et d’autres encore se gaussaient d’avance. Mais de toute cette mise en scène, il n’en sera rien ce soir : Une Ombre passe…

La dernière fois qu’Umbra avait foulé les Miracles, il lui restait encore deux mains et sa démarche était certaine. Sa carcasse rachitique, autrefois, immaculée comme la Maria, aujourd’hui s’effritait de toute part. Son allure semblait incertaine et elle boitait comme un canard. De l’eau était passée sous les ponts depuis sa précédente visite.

La Noiraude n’appréciait pas plus ce lieu qu’un autre et même si sa jambe droite était encore valide, elle aurait trainé la patte. Sans parler de franchir la Cour à reculons car Ombeline savait pourquoi elle y foutait les pieds, l’enthousiasme n’était pas au rendez-vous. Au lieu de lui inspirer de la peur comme à autrui, les Miraculeux n’inspiraient que du dégout à la Bâtarde. Qu’ils étaient pitoyables, ces sauvages. Attirés par l’or tintant, les rondeurs aguichantes et le gout du sang, ils n’étaient que l’Humanité poussé à l’extrême : Affligeante.

Malgré sa claudication, la Manchote ne craignait pas les problèmes. Cette Cour était celle de son Clan, cette Cour était la leur. Cette Cour était la sienne. Sa démarche défectueuse lui valait bien quelques railleries à son passage mais rien de plus…Miraculeusement.

Encapuchonnée, voilé d’une cape de la tête aux pieds, l’Ombre, pour une fois, ne faisait pas tâche dans le décor. Tous étaient accoutrés de la sorte ici. Chacun usait d’un pseudo sans originalité pour se faire mousser, d’une toilette sombre pour le côté mystérieux et de quelques lames plus ou moins visibles, histoire d’avoir un peu de crédibilité dans ce bas quartier. Umbra ne dérogeait pas à la mode des Miracles bien qu’elle ne possédait pas d’armes. Elle essuyait les regards de chien de faïence sans sourciller ni se laisser submerger par la violence. Une autre déraison l’attendait derrière la porte du Sans-Nom. Une tentation à laquelle la Noiraude ne résistera jamais.

Poussant l’huis du repère des Spiritu Sanguis, Ombeline retira sa capuche à peine après avoir franchi le seuil. Ici, elle pouvait marcher à visage découvert, elle était en sécurité. Son unique mèche blanche virait au grisâtre dans la taverne baignée de lumière tamisée. C’est qu’il y avait du monde cette nuit sans dire que la salle était noire de foule. Son regard, outrageusement cerné à cause de la fatigue et du mauvais éclairage, balaya la pièce avec méfiance. Ses iris de jais décélèrent alors la chevelure flamboyante de la tenancière et la Bâtarde s’avança clopin-clopant vers sa silhouette défraichie. De l’apparence de la Manchote, on ne discernait que sa dextre tenant maladroitement sa canne et son visage las, le reste de son corps se dissimulait derrière les lourds pans en laine sombre de sa cape.

A quelques pas dans le dos de Fanchon, l’Ombre remarqua que cette dernière discutait avec Enjoy. Sans plus de politesse, Umbra prit place à leurs côtés. Elle posa son bâton à ses pieds avant de déclarer sans se soucier de les interrompre:


Le Bonsoir, mes dames…

Une pointe d’ironie se dégageait dans son intonation. Le regard posé sur la tablée, elle remarqua d’un ton faussement fâché :

N’avais-je pas commandé une bonne bouteille de prune ?

A ses paroles, la Noiraude sortit une bourse grossièrement pleine. Elle posa l’aumônière dégueulant de piécettes devant le nez de la tavernière avant que celle-ci ne lui demande plus ou moins gentiment de raquer avant de consommer. Le sourire en coin, Ombeline s’amusa :

Je pense que cela devrait suffire amplement pour couvrir les déboires de la soirée…Cette nuit, ce sont les innocents qui régalent alors ne lésinez pas sur la dose.

La Bâtarde adressa un sourire laid à la tenancière, faute de charme puis dévisagea indiscrètement le faciès ravagé de la Mac Douggal. Une lueur inquiète traversa les yeux de la Manchote. Elle s’attendait à revoir la cheffe du Clan dans un mauvais état certes, mais pas aussi piteux. S’étant plus exprimé qu’à son habitude durant les dernières minutes, l’Ombre se tut, attendant que la Corleone justifie d'elle-même ses ecchymoses.
_________________

Fanchon...
En fait de conversation, Fanchon n’a guère eu le temps d’arracher trois mots à la cheftaine. Pas moyen d’êt’ tranquille, hein ? A main gauche, un précieux amoché tombe dans les bras d’une mauvaise élève au cœur vite amolli ; à main droite, un fantôme fait tinter ses piécettes – les chaînes de tout le monde – en échange de biture. Bah. La plaisanterie arrache un ricanement aux lèvres rouges. Bon public.

- A la santé des innocents, alors.

Le vœu n’a de poids que celui de la bourse rapidement annexée. Voyez le monde : c’est un grand corps malade, vautré dans la boue que ses humeurs font baver à la terre. Sang. Salive. Pisse et sueur. Lymphe et bile. Larmes et lait. Sperme. Pus. Mucus. La liste est longue. Et : cet autre liquide qui ne coule pas, mais roule en avalanches argentines de la main à la main, de la poche à la poche, de la bourse à la bourse. Tu te vides trop ? Tu crèves. Aussi simple. Première loi de la mécanique des fluides, version miracles. Vieille Belle s’arrange toujours pour limiter les pertes – c’pour ça qu’elle est vieille.

Elle regagne le comptoir et Maryah affolée.


- Eh ben Mignonne ? Un peu de sang, et on panique ?

Ne jamais perdre la tête : ça porte malheur. La jugeote est-elle un liquide ? Il en faut, en tout cas, pour gérer les flux. Y’a des humeurs plus précieuses que d’autres. Le sang, par exemple, ‘faut point trop en perdre ; mais le pire, c’est les larmes. Ou le pus. Jamais bon signe, le pus. Sur ces considérations ragoûtantes dans lesquelles elle est loin de se plonger, la Fanchon récupère d’un revers de main la petite fortune abandonnée sur le comptoir. L’empoisonneuse au grand cœur n’a même pas songé à l’empocher. Tant pis pour elle, l’occasion a passé. Mais, carne ! Tiendra-t-elle la distance, si elle néglige à ce point sa garde ?

Contournant le comptoir en quête d’une bouteille de prune pas trop frelatée – invitées de marque obligent – la Fanée n’a que le temps de jeter un bref coup d’œil au type à terre. Littéralement. Pour sûr, s’il est courtisan, va falloir qu’il se recycle pendant une petite quinzaine. Ou peut-être pas ! Y’a des sucrées qui paient cher pour la dégaine « mauvais garçon », sans les désavantages afférents. Il pourra en faire son beurre, s’il a de l’astuce. Son problème. Fanchon, elle, en a bel et bien vu d’autres ; elle va pas s'émouvoir au premier petit malaise venu.


- Laisse le s’reprendre. S'est juste ramassé un mauvais coup. Le nez, ça pardonne pas. Quand y s’ra plus clair, tu pourras y faire becqueter un truc. Viens ça.

Elle fait signe à l’Épicée de se pencher par-dessus le comptoir, et lui fourre dans les pattes une miche de pain noir et un bout de viande séchée. Les piécettes du courtisan amoché paient largement le repas, et la Fanée tient pas particulièrement à voir qui que ce soit clamser dans sa taule. Pas cruelle – pas trop. Insensible, juste ce qu’il faut. Souffrir des peines des autres, ça vous vole une énergie dingue, et vous n’y gagnez que des agaceries. Mais avant que l’ange gardien improvisé s’envole vers son protégé (au carré ?), elle la retient :

- S’tu t’soucies à chaque fois qu’un inconnu a des embrouilles, tu f’ras pas long feu, ma jolie.

La voix rauque rit toujours, mais l’espace d’un instant, entre quatre yeux, il affleure une ombre sérieuse sous les traits amusés. D’une certaine façon, Fanchon a pas envie qu’il arrive des bricoles à l’Épicée. Oh, bien sûr… si ça devait arriver quand même, elle traiterait le problème avec le remède ordinaire contre les coups du sort : t’arroses d’une gorgée de gnôle, t’avales… et tu passes à aut’ chose. Deuxième loi de la mécanique des fluides, version Miracles : l’alcool dilue tout. N’empêche : ce serait bête, de revenir pour caner tout de suite.

Elle relâche le poignet de la Maryah, avec une petite tape maternelle, et se détourne pour quérir la bouteille de prune demandée par… qui est-ce déjà ? Ah, oui ! Bien sûr. L’oisillon qui rôdait au drôle de mariage. Et qui a fait du chemin, depuis, il semble. Fanchon, trésor en main, retourne vers la table où l’ombre a alpagué la nouvelle tête Corleone. Au passage, elle se penche sur le courtisan, un sourire dans la voix :


- Crèves pas non plus sous mon comptoir, mon tout beau. Allez. Du nerf. C’ton jour de chance.

Quoi ? D'accord, un gnon entre les yeux, ça vous tourneboule la tête ; et avec l'alcool que la Môme lui a collé dans le corps, il risque d’être un brin dans les vapes. Mais il est vivant, et une brune s'inquiète de sa carcasse. Vous voulez quoi de plus ? Et de poser la bouteille commandée sur la table.
Enjoy
    ~ A sa tablée ~

    Des mots tintinnabulent à ses oreilles attentives. Le grelot vient d'éveiller la féline. La souris annonce des noms et le chat dodeline sur sa chaire. S'il y a une voie à emprunter, c'est bien celle du silence. Or, ici comme ailleurs les langues se délient toujours beaucoup trop. La sienne se surprend parfois à quelques flâneries mal senties. Faut-il préciser que de dégoiser amène à gésir sur le pavé ? Est-ce de l'audace, de l'insolence ou juste de la sottise que d'énoncer des indiscrétions à qui peuvent les ouïr. En cet instant, il est vrai que la Corleone a à la prestance ce que les consanguins ont à la diversité génétique. Mais tout de même.

    Si seulement, elle pouvait être sourde, muette et aveugle. Ou peut être pas. Vu son physique, des chaînes lui adresseraient un pli pour une vie de stupre. Vendant son corps au plus offrant en échange d'une maigre obole. Existence rachitique pour des heures plaintives. A feindre la jouissance, à ressentir le dégoût de la souillure. Les ribaudes ne se louent pas toujours au profit des jouvenceaux venant pendre leur virginité. La plupart du temps, ce sont des êtres infâmes aux trognes difformes qui leur courent après comme des ânes. Voici la vérité des courtisanes.

    L'Enguerrand. S'agit-il du noble adepte des monologues et de leurs farandoles ? L'air chafouin, l'œil se voulant bienveillant. Et l'autre, le globe absent représentant la machination. Corleone s'en souvient de ce loustic. Sa culture, sa présentation, son arrogance également. Tout avait été retenu. Du sommet jusqu'aux fondations. Hélas pour leur entente mort-née, l'Italienne est loin d'être réceptive aux palabres. Ce n'est pas une politicienne. On n'adoucie aucunement sa vigilance avec des concettos. Le charmeur lui avait conté fleurette via des promesses de conquêtes armées.  Aujourd'hui, elle le sait. La seule fleur à cueillir était du pissenlit et de préférence par la racine. Cet homme, à la bouche mielleuse, aurait pu user de prose afin de convaincre les autres de nourrir les vers pour lui. Un véritable poète. Enfin de compte, même si son temps fut gaspillé, il méritait le détour. Espérait-elle le recroiser un jour. Malheureusement, de bien sombres rumeurs faisaient état d'une débandade Périgourdine. Le Lettré y avait-il perdu la vie ?

    Le Tord Fer. Voici l'autre Borgne. Une gueule, une gouaille. Une bourse orpheline aussi. Il avait traîné ses chausses malodorantes avec le Clan. Quelques larcins plus tard, il a finalement eu raison du plus proche compagnon de la Corleone. Ce dernier a dû être charmé par l'haleine fétide et le râtelier ajouré du canard. Un gredin, un maroufle comme on en fait plus. Y a pas à dire, les Piques représentaient pour certains de leurs membres une faune bien sauvage. Une bande de joyeux drilles. Vilaine tronche, pognes crasseuses. Le Cyclope est une statue fêlée. Un miroir bosselé. Un relief de démence. A la fois, attachant, repoussant et terrifiant. Un être capable de tout. Et ceci en un clin d'œil, le seul qu'il lui reste. La Corleone fut fière de le compter parmi les siens. Le temps d'une courte danse mais c'était mieux que rien.

    La Sarah. Brune, forte, la langue affûtée comme ses dagues. Ses larmes sont du poison pour autrui. Elle ne dispense aucun instant de répits à ses proies. Le cuivre du sang se mêle à sa salive, elle s'en délecte, elle est infecte. Elle est la Sanguinaire. Brune, fragile. Ses propos tantôt amers, tantôt doux n'ont que pour but de faire raisonner. Elle s'emporte, elle s'envole dans des colères noires. Mais toujours avec justesse, la Sanguine.  De tristes histoires ont abîmé le livre de son existence. D'autres épigones des latrines ont corné bien des pages, les laissant moisir au milieu de lettrines rapiécées. Leurs actes injustifiables ont eu raison de son équilibre. De son bien-être moral. Pourtant, la Corleone lui en veut. De cet abandon inqualifiable tandis que sa présence était requise. Non pas pour un quelconque larcin mais juste en guise de soutien. Seulement après nombres de décès, les rancœurs s'amenuisent et ne reste qu'une seule interrogation : Que devient-elle ?

    En attendant, le temps lui manque pour répondre à la Fanée. Sortir l'Italiano-écossaise de ses cogitations relèvent du miracle. Les mamelles de la cour en regorgent mais les préoccupations de l'amochée sont tenaces. Alors en guise de justification, le tord-boyau se mêle aux siens. Les saveurs décapantes auront la faveur de la requinquer. Surtout pour suivre l'inaccessible Ombre et son entrée. Sur cette scène, les prunelles fuligineuses déroulent le tapis écarlate. La Sans-Nom se travestie en hospice. Pendant que les uns soignent les autres, les chuchotis persiflent d'austères récits. La Lisreux se détériore. Le cor de l'étonnement brame une oraison à son attention. A ce rythme, elle n'aurait plus un seul membre à céder. Son utilité en deviendrait accessoire. Tout comme sa légitimité. En somme, la hache sanguinolente embrasserait sa nuque. L'abattoir des usés, le lavoir des désuets, le mot de sa Fin.

    Une bouteille de prune ? Semble-t-il qu'elle eusse omis de passer commande. A en croire qu'elle cumule sciemment les bourdes sociales. La tenancière engrossée par le précieux pécule s'éclipse. Les mercenaires tiennent séance auprès de chandelles mutiques. Iris de jais versus onyx mordorés. Le silence est insoutenable. La Corleone ne désire pas s'étaler. Mise à part dans une paillasse salvatrice. Pourtant, il fallait bien se découvrir. Ne serait-ce qu'un peu. Ôter la cuirasse de l'orgueil mal placé pour lui accorder le son traînant de sa voix.


    C'est ce qu'il arrive quand on se bat. Parfois, ils rendent les coups.

    Froide. Sa cordialité aphone ne va pas faire s'époumoner ses vocalises et leurs cordes. S'il y en a que de rares qui lui passent au cou, ce sont les enfants de la strangulation et ceux de l'assujettissement.

    « Umbra, ravie de te revoir. » Elle ne le dira pas. En tout cas, certainement pas aujourd'hui.

    Le service est assuré. Le cul de la bouteille étouffe un bruit sec sur la table. Corleone, Lisreux, Fanée et anonymes. Il ne manquait plus que l'arrivée de cette précieuse convive : Prune. Le goulot s'émeut des lèvres ourlées de la mustélide. Elle écluse longuement avant de refaire claquer le bois. Le breuvage tend ses bras désespérés à celles qui voudront bien l'étreindre. Chacune son tour.


    Fanchon. Qui est cette donzelle ? Que veut-elle ?

    La Fanée, alpaguée. Et ceci par une brigande. Quelle ironie. L'interrogatoire commence...? S'en suit à l'adresse de la brune.

    Et toi... Quand on parle de vendre son corps. Ce n'est pas réellement au sens que tu l'entends. Nul besoin de s'adonner aux ablations. Escomptes-tu passer l'hiver ? Si oui, il serait peut être temps d'apprendre à te défendre.

_________________
Maryah
Et la porte grinça à nouveau. Sursaut. La brunette glisse sa main dans sa besace, sur le qui-vive. La femme … enfin la chose qui entre là, elle ne la quitte pas des yeux. Ça boite, c’est bien ça va pas vite. Mais à la cour des Miracles, c’est souvent une illusion, alors méfiance … Les écus tintent, et Maryah repose son regard sur Fanchon. Celle-là la rejoint enfin, mais s’égare sur le sens que l’étrangère voulait donner à ses paroles. Elle se redresse, interdite, se récoltant pain et viande séchée, et une remarque en surcroit :
S’tu t’soucies à chaque fois qu’un inconnu a des embrouilles, tu f’ras pas long feu, ma jolie.

Maryah reste coite. Elle en perd ses mots, elle reste là à r’garder la chevelure flamboyante sans comprendre ... Ou p’t’êt’qu’elle sait pas bien s’y prendre, p’t’êt’qu’elle n’envoie pas les bons signes, p’t’êt’qu’elle a perdu l’habitude d’lancer les trucs directement. Elle reste un instant pensive, cette situation lui en rappelle une autre. Là-bas …. Non ! vite se recentrer sur Sarah. Merde ! qu’est c’qu’elle dirait la Sanguinaire de la voir comme ça ?! Du coup, voilà qui la fait se sentir plus forte, et qu’elle se redresse en serrant les poings.
P’tain ça va chier des bulles !
Elle se penche vers l’homme, n’y tient plus, passe un doigt sur le sang de l’homme, et le porte discrètement à sa bouche. Ça, ça la réveille ! Si faut s’imposer pour reprendre sa place, elle le fera ! Elle a une femme et un mioche à r’trouver, et p’tain que oui, elle le fera ! Les vieux réflexes reviendront vite, et elle ira les chercher où il faut aussi ceux-là !

Elle se redresse, prunelles aussi noires que les Enfers, et avancent d’un pas déterminé vers la table, avant de choper la Prune, de s’en boire une longue gorgée devant les trois femelles qui s’regardent en chien d’fusil, et prend bien soin de taper fermement le cul d’la bouteille sur le bois crasseux de la tablée.
Toisant les deux autres femmes du regard, Maryah attrape le poignet de Fanchon, comme elle le lui a fait, et plante son regard sur elle. D’un geste de main à l’attention de la muette écorchée et de la boiteuse, elle lance un vague :

S’cusez … j’ai oublié d’m’inscrire à vot’atelier couture …
Puis reportant son attention sur Fanchon, elle grogne du bout des lèvres :

Wow … c’pas par’c’que j’suis partie quéqu’temps, qu’j’suis une p’tite nouvelle hein … faut pas m’la faire à l’envers ! C’est pas pour c’type qu’j’m’inquiète ! T’as vu son état ?! C’est frais, il a son fric sur lui, c’qui veut juste dire qu’c’est pas fini ! Et vu sa capacité à courir, j’ai comme dans l’idée qu’ceux qui lui ont fait ça sont certain’ment dans les parages pour finir l’travail. D’puis quand qu’on finit plus les choses par icy ? A moins qu’ça c’soit calmé, et qu’on t’défonce plus ta taverne ? Faut m’dire hein … p’t’êt’que les choses ont changé ! P’t’êt’qu’on fait plus l’sale boulot qu’à moitié ! Ou p’t’êt’que t’es bien sûre de toi parc’que t’as engagé des gens pour assurer la sécurité ?!

P’tit sourire en coin, en imaginant la scène. Imaginez la Fanchon entourée de quelques gardes, comme les grands ducs … risible hein ?! Le plus flippant en fait, c’était … et si les règles avaient changé ici, et qu’elle ne soit pas plus à sa place icy que là-bas …

Et de conclure dans une méfiance totale :


P't'êt'ben qu'ces deux là, elles y sont pour quéqu'chose ? p't'êt' aussi qu'elles ont vu quelque chose ...

Regard interrogateur vers les deux "choses" installées à la table.
_________________

Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
Angel.de.ravaillac
Quand il faut agir, je mets ma poigne au service de chacun d'entre nous. Je ne suis avide que du résultat. Le moyen m'importe. L'efficacité réside dans la finalité. Le pigeon alarmant d'un de mes hommes, ne me touche outre mesure. Je me prépare telle une cérémonie digne d'une figure emblématique. Le foulard noir cache mon visage. Mon regard bien que particulier, ne souffre point d'être un indice d'importance. Pour cela, faudrait-il que je sillonne les royaumes de taverne en taverne ou de lieux publics en lieux publics. Je fige un sourire machiavélique. L'action ne peut que m'apporter une grande adrénaline. Je ne peux emmener plus de monde avec moi. La plupart sont en mission ou bien bloqués. Je compte mettre fin illico presto à cette affaire ancienne de plusieurs années.

Je rejoins mon homme devant une taverne, dans un quartier qui ne m'inspire pas du tout. Je lui balance un foulard noir. Je ne veux rien savoir. Les détails, je les ai eu dans le message. Je m'assure bien que mon second qui va m'épauler est en état. Je n'ai pas de plan d'attaque. Le simple fait de voir deux individus masqués faire irruption suffira. Une vérification par les fenêtres de la taverne pour jauger. Je mémorise les présents. Je devine ceux qui sont en état ou pas. Je focalise bien l'endroit d'où mon Homme vient de reconnaître leur cible. Je ne me retrouve qu'avec une seule inconnue voir deux: interviendront-ils et pour qui s'il doit y avoir du grabuge. Y a t-il une sortie de secours.

J'aviserai dans l'action. Je garde les deux bras le long de mon corps. Chaque paume de main peut ressentir le froid d'une lame d'acier. Je serai protégé par l'épée dégainée de mon second. Je ne suis plus là. Le sang ne fait qu'un tour en moi. Ma botte vient fracasser la porte d'un choc violent, que je me vois la retenir dans son retour vers moi. Un pas, puis deux. Un tour d'horizon:


Bonsoir, Bonsoir...

Mon regard glisse sur la proie allongée contre le comptoir. S'ils bougent pour cette loque, c'est à n'y rien comprendre. Je m'avance vers le comptoir. Mes yeux, c'est mon second qui m'en fait office. Je m'agenouille près du corps. Je tâte son pouls. Vivant. Je prends son visage dans une de mes mains. Je constate qu'il n'est pas dans un état des plus réjouissant. Ce ne sera pas la grande course poursuite.Un oeil autour de moi, je lui fais les poches. Je lui distribue quelques bonnes claques pour le maintenir éveillé:

Parait que que tu as été Juge et Ambassadeur dans l'Orléanais. Comment t'as fais pour te retrouver ici aujourd'hui?

Je mets la main sur des écus, des lettres. Je les déplie, je lis. Je dois savoir avec qui il est en contact. Je lui en recolle une plus forte, plus cinglante que les autres dans la figure:

C'est qui ses noms dans les lettres ?

J'empoche les écus sur moi. Je me redresse bien droit. J'analyse la situation. Je jette un oeil par les fenêtres. J'attends les renforts. Je garde en main les parchemins. Je m'adresse à la salle:

Que chacun se mèle de ses affaires, et tout se passera bien!
Adonis.
« La confiance n'exclut pas le contrôle. »
de Lénine


Il enfile le foulard noir. Leur signe de reconnaissance. Entre autre que la magnifique chevalière noire à leurs mains. Il ne détaille pas l’état dans lequel il se trouve, il a assez de hargne encore pour rattraper la situation avec ses complices. Il emboîte le pas à Angel. Il sent soudain cette nouvelle montée de jouissance en lui sous le poids de la violence, la fougue des gestes, de voir la porte s’ébranler presque à se sortir de ses gongs. Il dégaine son épée, fait son entrée sans la lever pour menacer mais la tenir bien devant lui, de ses deux mains, contre sa taille jusque le long de ses cuisses. Son objectif n’est plus que de protéger, d’intervenir si cela doit mal tourner. Il srcute chaque mouvement, chaque réaction. Il se fera garde du corps pour cette occasion. Il avoue qu’il aimerait bien que les autres rappliquent en renfort. Il suit du coin de l’oeil ce que fait son compère. Il ne perd pas la main ni le nord. L’état de la victime le rassure, il a bien fait son travail mine de rien. Il arque un sourcil quand il se met à le questionner. Il pense que ce n’est pas trop le moment. Plus ils restent sur place, plus ils offrent une chance pour que cela dérape mais il ne dit rien. Si Angel est le Chef, ce n’est pas pour rien.

Il donne à peine un regard vers la fenêtre, que ses yeux se plissent dans un sourire malicieux. Il se détend. Le renfort est là, qu’une question de minute. Mais en une minute, il peut s’en passer des choses.
Eyzekiel
{ Paris- Quelques semaines avant ou quelques semaines plus tard}

Des amis d’enfance comme ceux-là, on n’en a peu. Eyzekiel en a conscience. Il reçoit la missive. Dans un grand soupir, il faillit se rétracter. Il n’a pas une santé des plus au beaux fixe. Et sa dernière trouvaille en date lui a valut de se prendre une armée en pleine tronche sans savoir comment, il a réussit à passer à travers les mailles «vous n’êtes qu’un dommage collatéral, personne ne peut circuler sans en demander l’autorisation ou prévenir». Cela l’a bien remonté une telle réponse. De plus en plus, lui qui fait tant la morale à Adonis sur leur pratique douteuse, violente disons mafieuse, il ferait mieux de se taire. Et c’est suite à cette malencontreuse rencontre sur les chemins, qu’il va les rejoindre, sans sourciller.

En chemin, il croise un autre de ses amis. Les voilà ensemble parti pour prêter main forte au reste du groupe. Quelques pas avant la taverne, foulard noir de rigueur sur le visage, Eyzekiel est plutôt discret comparé à ses acolytes. Il entre dans le lieu, un hochement de tête à l’encontre ses deux amis qui semblent tenir la situation en main. Pourtant l’endroit ne parait pas des plus à connaitre, ni le quartier d’ailleurs.

Même position qu’Adonis, il garde son épée, le long de son corps, pointe vers le bas de par ses deux mains. Silencieux. Il patiente. Ce qu'il voit ne lui plaît guère. La première fois qu'il participe à leur petite descente pour faire régner l'ordre, leur ordre. Il n'éprouve aucune fierté à les voir user de la violence, ni de toutes formes de moyens illégaux pour obtenir ce qu'ils veulent. Si bien avant que ne se créé leur groupe, ils ont été dans la même idéologie, Eyzekiel, lui se remet en question. Et l'état du pauvre type ne mérite certainement pas un tel renfort. Peut-être pour le sortir d'ici, le transporter.Il soupire en silence malgré lui.


Il reste positionner dans l'ouverture de l'entrée de la taverne pour surveiller les entrées et sorties.
Maryah
« La curiosité est indispensable, elle diminue la peur de la Mort. »

Non mais cette chienne de vie ! Je vous assure ! Bon, ben elle l’a sa réponse, l’étrangère. Elle est là en train de supputer c’qui pourrait arriver de pire … et paf ! Exaucée ! Le pire arrive. La porte craque violemment, laissant la place à un homme enturbanné. L’espace d’un instant, son esprit s’envole vers Alexandrie, Tulbegh, les hommes du désert, la horde sanguinaire … Un moment de trop, car l’homme au foulard noir a rejoint le blessé et s’approprie déjà ses écus. Froncement de sourcil de Maryah. Ses poings se serrent, elle lance un coup d’œil aux trois donzelles … euh défraîchies … euh toutes cassées, bref vous avez lu la scène comme moi hein. Elle les regarde Elles, l’air de dire : « qu’est c’que j’vous avais dit ?! » mais ne dit rien, et reporte son attention sur le Foulard Noir.
Les claques, le vol, quand j’vous dis qu’les vieux réflexes ça vous retrouve vite. Ça donne surtout une Maryah qui hausse un sourcil, puis deux, pose ses poings serrés sur ses hanches, toise le gars au foulard et à la lame étincelante … L’adrénaline monte, elle grogne.

Juge et Ambassadeur … et … et les questions, et les actes du dernier entré. Ça la démange, elle va pas rester longtemps sans rien faire. La dernière phrase lui fait comme l’effet d’une brûlure … Ne pas se mêler de ça, non, sincèrement ? La Maryah ne pas se mêler de c’qui faut pas ? Oui, oui, vous me direz c’est une règle icy. Faut baisser la tête, faire comm’si on n’avait rien vu tout ça … Pis quoi, l’gars est tout seul, Elles sont 4 … certes pour certaines un peu éclopées, mais bon les filles d’icy, c’est vicieux, c’est pas né d’la dernière pluie. Pis l’gars au sol, elle lui a dit d’pas s’inquiéter ; c’est comm’quand dans son clan, on s’disait qu’on surveillait les arrières de l’autre … et on le faisait. Pis décemment, elle peut pas laisser quelqu’un s’en prendre à un homme à terre. Nan … elle sait pas faire. Quoique ça lui en coûte. Y a des moments où elle aurait bien aimé quelqu’un vienne la tirer d’un mauvais piège. Tout a un prix à payer, l’injustice, la liberté, la lâcheté, … et même s’occuper de c’qui nous regarde pas !
Elle n’y tient plus. Elle toussote histoire d’attirer l’attention de l’homme au foulard, et s’avance un peu, en veillant à rester à distance de sa lame. Et c’est parti pour les complications :


Hé toi ! L’gars qui est à tes pieds, là … c’est Mon Frère ! Alors c’sont Mes affaires. T’es qui toi pour t’en prendre à un gars à terre ?!

Elle a toujours les poings sur les hanches, elle le défie du regard, elle le jauge, elle le toise. A part sa lèvre relevée sur la canine droite, y a presque aucun signe d’agressivité … pour l’moment. Y a tellement de façons d’régler une sale affaire. Faudrait juste qu’elle sache de quoi ils parlent les deux gars d’vant elle. Bah … faire parler les gens, elle doit pouvoir faire … Pis à coup sûr, la Fanchon surveillera ses arrières !
C’est là qu’un deuxième voilé fait son entrée. P’tain … là ça sent vraiment mauvais ! Le gars mate tout, et son épée droit devant n’est pas bien rassurante.


Ho ho … on va rester calme hein … c’est quoi l’problème avec mon frangin ? C’est quoi qu’vous lui voulez ?! Pas touch', la famille c'est sacrée !

Et comme le dit la sagesse impopulaire … jamais deux sans trois. La tierce … armée ! Oui vous pouvez l’penser, ça craint du boudin ! Et l’boudin la Maryah elle sait en faire. Elle est bouchère. Ça s’fait avec le sang des adversaires, et ça s’déguste autour d’un bon verre ! Elle reporte son regard noir sur le premier :

Trois contre un ?! Wouah quel courage mes sieurs … Pis j'remarque que c'est bal masqué ! Fallait nous prév'nir, on aurait mis nos jupes de satin, de soies ... et nos loups ... C'est pas qu'vous êtes mal tombés mais euh ... une petite sauterie, ça s'prépare ! C’est qu’mes copines là derrière, elles aiment pas franchement qu’on abîme leur taverne, et elles n’aiment pas vraiment les tâches de sang. Ça colle et c’est très chiant à nettoyer … Pis elles sont pas franch’ment du genre … sympa sympa … V’voyez les trois nanas là ? Cont’vous 3 ? C'est pas équitable ! Vous avez des renforts j’espère parc’qu’elles vont faire d’la chair à pâté d’vos jolis corps … Bref … J’suis sûre qu’on doit pouvoir trouver un terrain d’entente !

Petit sourire. Bah quoi … y a pas de honte à tenter le bluff ? Pis elle n’est pas connue dans les parages et elle a bien le droit d’avoir un frère, non ? De toute façon, qu’on se le dise, qui ne tente rien n’a rien. L’seul truc, c’est qu’faut rester aimable … c’est engageant pour les négociations !
_________________

Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
Enjoy
    La Brune bergère doit avoir des démangeaisons. Les femmes et leur floraison. Tantôt bise légère, tantôt tempête du désert. L'usage est de circonstance. Devant le ballet à venir. La protégée de la Fanée se triture les sourcils. Alternant les accents circonflexes jusqu'aux circonspects. Une agnelle se travestissant en louve. Ses papilles se chargent d'acide pour asséner quelques piques acérées. Entre brimades désordonnées et questions, en ce lieu, vides de sens. La tablée semble ne pas s'émouvoir plus que cela de ses vocalises. Les mains escagassées de la Mustélide empoignent fermement son godet. Une nouvelle lampée échoit en son sein. Le doux breuvage l'enivre. Les réponses restent en suspens. Jusqu'à ce que les troubadours fassent leurs entrées...

    La lourde claque, les gonds pourraient bien finir par sortir. Cette fois-ci, la Corleone mime la mine de la pouliche. Une œillade discrète à l'attention de la tenancière. Une à l'adresse de l'Ombre. Tandis que la porte-parole d'une quiétude évanouie s'époumone en vaines tractations. Il fallait bien que l'Imprévu s'en mêle. Il la suit depuis la naissance, alors pourquoi pas aujourd'hui ? Les paupières se referment un instant pour éclore sur des mirettes couleur corbeau. Sa respiration est profonde, ses sens en éveil. Était-il nécessaire d'en passer par là ? Semble-t-il que oui. Même à la cour des miracles, même dans leur propre quartier, même dans leur taverne, l'inconscience s'encombre derrière des turbans.

    D'une attitude résignée, ses muscles s'extirpent de leur torpeur. Sur la table balafrée, les mains servent d'appui. La machine endolorie, le corps en souffrance se lève. En douceur. Tout vient à point à qui sait attendre. Pendant ce laps de temps, la Pouliche poursuit sa diatribe sur la protection fraternelle, le sens de la famille. Est-il question d'un argument relatif à l'honneur ? Une vraie dramaturge des cas désespérés. Le faciès tuméfié de la Corleone cède un maigre sourire. De l'amusement plus qu'autre chose. Peut être que si elle n'était plus qu'un pâle reflet, elle irait lui soumettre une proposition d'embauche. Encore faudrait-il la modeler afin que son instinct de survie s'aiguise. Loin d'être une mince affaire sachant que l'Italienne peine à s'entretenir elle-même.

    Les poutres tortueuses prennent place au balcon. La Sans Nom est un théâtre. Il s'y joue des tragédies mais aussi des comédies. Les hirondelles viennent y papillonner, comptant leur butin. Les maroufles s'y aventurent pour agrémenter les courants de la rumeur macabre. Tandis que les malingreux y soignent leur toux en sirotant un tord-boyau. Au milieu de ce spectacle vivant, la silhouette fatiguée de la mercenaire. Ses pas nonchalants viennent rejoindre les petons de la Protégée. Passant dans son giron, les chuchotis naquissent de ses lèvres ourlées.


    Première leçon de l'atelier couture; la boutonnière.

    Narquoise. Assurée. Elle sait. Son enfance auprès de fiers guerriers. Son apprentissage des armes, de la technique. Sous le joug du Maître de ses souffrances. Elle sait. Que la nervosité guette toujours les hommes. Que les longues épées n'ont pas leur place dans un espace aussi restreint. Que les cuirasses et autres défenses sont un fardeau à manier. Il ne reste en cet instant que sa fauchon amorphe dans son fourreau. Ainsi que sa dague de parade. Tout ceci semble bien beau. Seulement il y a comme un écueil de taille pour Elles. Ses armes sont restées à son repère parisien. Sa seule compagne, une fidèle lame trônant au bas de son dos. Avec pour complice, un éventuel couteau de boucher, bien au chaud, dans besace.

    Les onyx scrutent les enturbannés. Dextre caresse patiemment le pommeau de son long poignard. Il ronronne tout contre son fessier, prêt à bondir et embrasser une gorge imprudente. En guise de laïus concis, de simples phrases pleines de bon sens.


    Ici, vous êtes en territoire Corleone, le repère de la Spiritu Sanguis. Embarquez-le et déguerpissez en silence.

    La Lionne italienne, comme la surnomme désormais le Montagnard, se moque éperdument du destin de la victime. Ils peuvent le découper en morceaux et abandonner ses restes aux chiens, qu'elle ne s'en émouvra pas. Ses traits se ferment, ses sourcils soutiennent sa pose. Elle a mené une horde, ce n'est pas trois hommes en foulards qui vont émousser son aplomb.

_________________
Maryah
Et le bluff prend … ou pas. En tout cas, La brune au poing rouge sang et aux yeux noirs, oui oui en rouge et noir, vient se mettre à ses côtés. En rouge et noir, c'est 'y pas beau ça ? Annonciateur de Sang et de Mort. Hum ... La Maryah, d’un coup, elle se sent plus forte.
Malgré l’allusion à la boutonnière, elle se redresse, un peu provocante, beaucoup plus assurée. La fille aux doigts explosés, la flamboyante Fanchon, et elle l’intarissable … ça peut le faire. Elle regarde sa nouvelle comparse, et lui adresse un p’tit sourire reconnaissant, bien que surpris. L’Union fait la force, pis c’est bien connu les femmes ont l’Démon en eux ; elles sont forcément et naturellement supérieures à toutes les pourritures et petites frappes. Sourire de contentement, soupire d’aise.

Elle jette un coup d’œil à l’homme au sol … euh pardon son nouveau frère du soir ! Ne lui a-t-elle pas dit qu’il n’avait pas de raison de s’inquiéter …

Ici, vous êtes en territoire Corleone, le repère de la Spiritu Sanguis. Embarquez-le et déguerpissez en silence.

Mouarf ! Maryah pâlit ! Son sourire vainqueur se brise contre les vibrations sonores d’la Poigne ensanglantée ! Traitresse ! Sorcière ! Groumpf ! Elle se repasse la phrase encore et encore et un détail l’interpelle. C’est énorme, elle a dit territoire Corleone. Han … l’armée que Sarah lui avait fait intégrer en Bourgogne … y a peut être donc là, dans cette salle, des membres Corleone qui vont pouvoir lui dire où trouver Sarah ! Mais oui … elle reprend espoir. Franchement, ces assassins ou j’sais pas quoi, ils ont mal choisi leur jour, soir. Y a des priorités, et ils risquent d’en payer les frais. Quoique … bref, Maryah revient sort de ses mille pensées. Toute une équipe qu’elle a perchée sous sa chevelure de jais. Elle se retourne vers la Poigne :

Embarquez-le ?! Embarquez-LE ?! AH mais NON ! Hors de Question !

L’Etrangère secoue la tête vivement, et porte un regard de détresse vers Fanchon. Non, son retour à la cour des Miracles ne peut absolument pas commencer comme ça ! Le meurtre sous ses yeux d’un bel innocent, qui présente et parle bien et et … D’façon, les mercenaires, elle peut pas se les piffrer ! Une vieille histoire du passé, un compte à régler. Et franch’ment l’type en mauvais état , il a l’air d’un innocent. C’est pas marrant d’s’en prendre aux pauv’gens …

Du coup, l’Exotique fait un pas de côté et s’approche du premier homme en foulard … et du … frangin de fortune. ça y est ... Apeau' lui r'vient. L'énervement, l'exaspération, la colère ... et ... Comme réglant les détails d'un match de soule avec une équipière :


Non ! ILS ne l’embarquent pas ! T’as vu dans quel état il est ? Y n’ont qu’à s’trouver un aut’ jouet ! Pis putentraille ! Vous lui voulez quoi au … Frangin ?!

Et de pester, et ronchonner, après les enturbannés et la Poigne ravagée. Voilà … 5 ans tout au plus, qu’elle est partie, et c’est l’Bordel ! Rhaaaa j’vous assure, on n’peut se fier à personne dans cette sauvage contrée … Et en parlant d’bordel … elle va finir par être sacrément en retard à l’Aphrodite ! L’innocent ou l’Enguerrand ? Rhooo c’est chiant de devoir choisir … Et de se mettre à compter dans sa tête : « plouf plouf ce sera toi … mais comme le Roy des fous et la Reyne ne le veulent pas ce … »
_________________

Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
Laceter
Il se réveille d’un trait, par une baffe bien placée dans sa figure. Ses yeux s’ouvrent sur un visage dont la moitié est camouflée par un tissu noir. Ce qui le marque ce sont les yeux. Il n’en a pas vu des comme ça aussi...Indescriptibles. Il fronce les sourcils aux questions, aux mains fouilleuses qui se permettent de leur extorquer ses écus, ses missives. Il se redresse un peu contre le comptoir. Il comprend plus rien. Il a dû rêver de cette belle jeune femme aux traits particuliers. Il n’a pas la tête à répondre à quoique ce soit. Mais ils lui veulent quoi à la fin? Il sait qu’il n’est pas en état. Il sait qu’il a picolé un peu de tord-boyau. Mais d’où il sort ça lui que j’ai été Juge et Ambassadeur. Mais qu’est-ce que ça peut lui faire? Il reprend un regain d’énergie, il s’agrippe de ses deux bras au rebord, se hisse jusqu’à ses coudes, se maintient dessus, puis par miracle, ses jambes le porte. Il va un peu mieux. Il se passe une main sur le front, chaud, plus bouillant. Il prend de l’assurance au fil des minutes. Il entend des voix derrière lui. Il se tourne vers la salle. Il fait un coucou de la main à...zut...son prénom. May...Pas grave. Il écoute les mots de chacun qui virevoltent dans la pièce. Puis, il essai de deviner ce qui se passe. Il éclate de rire, très certainement l’alcool, le besoin de dédramatiser:

Bah soeurette, non mais, tu fais quoi dans ce bouge ? Tu t’es fais recruter par lesquels? Par la plantureuse mafieuse ou bien par Ali baba et les 40 voleurs...

Il rit malgré lui, amusé, même si faire le malin n'est pas le moment, de toute façon, la situation est grave, et pas en mesure, de riposter. Il fait la moue, genre « je me tais». Puis il s’éclipse par le côté opposé, passe derrière le comptoir à la recherche de ce qui pourrait bien lui servir à se protéger ou cogner. De toute façon sont tellement dans leur conversation, qu’ils ne prêtent pas trop attention à lui. Il voit son torchon taché de sang. Bien caché, personne n’est en mesure de savoir ce qu’il fabrique. D’une main, il fait disparaitre une bougie allumée, installe tout au sol. Le torchon est déchiré à la va vite avec les dents, puis les mains pour faire des bandelettes. Il les prend chacune, les fait tremper à l’intérieur des bouteilles, et en laisse une partie à l’extérieur. Il se retrouve en quelques minutes avec un arsenal détonant. Il prend sa respiration, se relève comme il peut, garde les mains cachées derrière le comptoir, attend la suite des hostilités, prêt à allumer un joli feu de joie. Il garde ses distances pour qu’ils n’aient aucune portée sur lui.

Il n’attend qu’une chose, récupérer ses lettres et ses écus. Et des excuses...

_________________

Et Tout ça Vaut de l'Or
Fanchon...
La Fanée, quant à elle, est au spectacle. Puisqu’on vous dit que la Sans Nom est un théâtre ! D’un œil luisant, elle contemple les interprètes au coude à coude sur la petite scène glauque, presque aussi comiques les uns que les autres. La Maryah, acharnée au cœur tendre, famille improvisée du premier guignol venu – va falloir revoir la leçon n°1. Enjoy Corleone, chef couseuse mal en point. L’Ombre en pièces détachées. L’ivrogne ensommeillé dans son coin, qui a ouvert un œil morne sur l’échauffourée. Les deux transfuges à leur table, pas déçus du voyage. Les trois mousquetaires masqués, enfin, venus avec du renfort pour piétiner une loque. C’pas l’honneur qui leur manque, dirait Vieille Belle (elle sait à quoi s’en tenir sur ce chapitre) : c’est le sens de la proportion.

A moins que leur gazier soit vraiment si redoutable ? Il paie pas de mine, le mignon, mais en douce, il leur file entre les doigts pour la seconde fois de la journée. Qu’est-ce qu’il trafique, derrière son comptoir ? Fanchon n’a pas trop le sens de la propriété, mais elle flaire l’entourloupe. Appelez ça l’instinct de survie.

Le vieux fauve se coule au bout du comptoir, pour surprendre Nez-Pété en pleins préparatifs combustibles. Heureusement que le revendeur des Halles n’a pas encore livré, dites ! Si ça tourne au vinaigre, et que la Sans Nom part en fumée, ‘faudra qu’elle se fasse rembourser le petit acompte versé. Ou qu’elle trouve à revendre plus cher. Bref. Il suffit d’un coup d’œil pour estimer la situation. Ensuite, Fanchon se redresse sans hâte. Elle n’est pas femme à perdre la tête. Dextre calée sur la hanche, senestre tapotant le comptoir dans le geste de la patience, elle adresse un sourire écarlate au courtisan pyromane.


- Tu les as mis en rogne, on dirait.

Oui. Au beau milieu de l’escarmouche, certains font la conversation. Tout va bien, vous êtes aux Miracles.

Accessoirement : outre qu’elle a le sang froid, Fanchon n’est pas inconsciente. Le rat acculé ne se laissera plus prendre si aisément. Au fond, qu’il crève ou qu’il vive, elle s’en cogne : son premier mouvement aurait été, ainsi que Corleone, de le coller dans les pattes de ceux qui le demandent, et de foutre tout ce beau monde à la porte. La Môme Épices aurait fait la tronche, bien sûr… Mais quoi ! Faut pas s’enticher comme ça ! Si la matrone consent à accéder à quelques caprices, celui-ci, au cours actuel, est par trop dispendieux. Mais quand l’innocent se fait incendiaire, quand le rat ne veut plus crever seul, quand il menace de descendre la baraque en flammes… la donne change. Un peu.

Il a du cran, le Presque-crevé.


- Raconte un peu… t’espères t’en sortir comment, quand t’auras foutu le feu ?

Pour elle, c’est tout trouvé. Juste dans son dos, y’a la porte de sa turne aveugle… et la sortie des artistes, pour qui sait l’emprunter. Mais elle n’est pas près d’en donner le secret.
Ezequiel.
Walk On The Wild Side *– Marche du côté sauvage


Moi c’est Ezequiel Corellio. L’emmerdeur fini, le type qui a le chic pour faire partie de toutes les embrouilles possibles. Déjà gamin je trouvais le moyen de me mettre à dos tous les pecnots du village et surtout je la battais, Elle. C’est peut-être pour ça qu’aujourd’hui il y a « tout ça ». Cet amour incestueux et malsain entre nous sans lequel je ne pourrai vivre. Les blessures quotidiennes, l’alcool pour oublier, la luxure pour aimer d’autres corps que le sien. Sa grossesse, son futur mariage avec un autre que moi. Le viol de l’Ecossaise, la baston avec l’autre attardé vexé d’être cocu –pas ma faute si sa femme me plaisait- et maintenant cette taverne…

Je me trimballe assez régulièrement à la Cour des Miracles. Les promesses de mort ne me font plus peur, pas plus que les relents de stupre ne me débectent. Je suis chez moi ici. Errant dans les ruelles sombres à la recherche de quelques catins ou alcools salvateurs. Et puis je sais qu'ici je ne trouverai aucune femme qui lui ressemblera. Elle est si belle, si noble. Chaque trait de son visage renvoie à une reine. Eternelle reine de glace devenant flamme incandescente lorsque nos corps se retrouvent enlacés. Insolente, provocante, arrogante. Mauvaise. Elle a souffert et aujourd’hui je paie pour ce qui je lui ai fait subir. Alors je me détruis, lentement mais surement. Je l’ai observée longtemps cette beauté épicée qui montrait des croquis d’une écossaise bien connue. Je sais qu’elle la cherche et j’ai décidé de l’aider. A ma façon.


Eh là ! Personne ne touche au frangin de cette donzelle ! Frangin qui va d’ailleurs abandonner tout de suite ses ambitions pyromanes. Pas vrai ?

Allez mon gars, fais pas le con. Sinon, on est vraiment mal barrés. On a trois potes qui ont l’air bien décidé à jouer de leurs talents de mercenaires (pinaaaaise, encore des mercenaires ?!), quelques gus qui ne bougeront pas le petit doigt pour toi, une gonzesse défigurée qui t’a pris en grippe, une rouquine qui, à mon humble avis, n’a aucune envie de risquer sa peau pour tes beaux yeux et celle qui a décidé de protéger tous les SFF (Sans Famille Fixe, hinhin) du coin. Bordel, Sarah, t’étais obligée de t’entourer de ce genre de cas désespérés ?

Allez, allez, on va tous se calmer, c’est moi qui paie la première tournée !

Bon, je sais pas encore avec quel argent mais vous n’allez pas chipoter, hum ?


*RIP Lou Reed.

_________________
Arthor
Et de la Montagne d’entrer en scène.

Ces bottes noires martelaient les pavés des bas-fonds de Paris, provoquant un bruit, une sensation, une émotion que seul ce lieu pouvait lui procurer. Il n’y était venu que deux fois en tout et pour tout dans sa courte vie. Il était ressorti de la première avec un Nom, et de la seconde avec une sœur, ainsi qu’avec quelques ecchymoses. Depuis cette dernière, il avait toujours redouté d’y remettre un jour les pieds. C’était le seul endroit qui lui faisait réellement peur, et connaissant l’homme, ce n’était pas rien. Pourtant plus fort que la crainte, il y avait sa fierté. Un Corleone –oui encore un- avec tout ce qui fait un Corleone, mélangé à un montagnard. Plus grand que sa taille, plus imposant que sa carrure, il y avait sa fierté et son arrogance.

Arthor Corleone était ainsi, et barbu qui plus est. Il était de cette famille que tous craignent, roi et gueux, pauvre et riche, alors un simple quartier, aussi malfamé soit-il, ne pouvait et ne devait pas l’impressionner. Plus qu’une décision, un véritable défi pour celui qui avait, pendant plus de deux mois, tenté un autre chemin que celui du mercenariat et de l’illégalité. Pendant deux mois il avait fait attention à comment s’exprimer, à comment s’habiller et à comment réagir. Mais on ne peut pas faire disparaitre son instinct premier, même avec un langage raffiné et des habits d’apparat. Ses bottes, ces mêmes bottes qui martèlent la pierre, étaient redevenues sales et boueuses, pour son plus grand plaisir.

Pendant longtemps il avait cherché sa place dans le clan familial. Un occitan, qui ne parlait qu’occitan, au milieu d’italien aux caractères bien prononcés, ça n’a pas été facile tout de suite. Il a déjà fallu supprimer toutes les faiblesses d’esprit de corps avant de voir enfin émerger quelque chose de potable. Et à ce moment très précis, la vie, ou le destin, ou encore Aristote –rayez la mention inutile- en décida autrement. La matriarche, celle qui lui avait tout appris, mourut.
Depuis, le montagnard s’était perdu, avant finalement, il y a peu, de revenir sur le droit chemin. Le plus dur n’est pas le changement, mais bien d’en prendre conscience. Et aujourd’hui, après des heures de voyage épuisant, des mois de doute et d’interrogation, il avait acquis la plus profonde des convictions. Il était un Corleone comme tous les autres. Et où le faire savoir ? Dans le plus infâme de tous les quartiers, leur quartier, celui de la Spiritu Sanguis.

Il n’était venu que deux fois, pourtant il avait l’impression d’avoir toujours vécu ici. Les ruelles lui étaient presque familières, alors qu’il en remontait une, en direction de la taverne La Sans Nom. Il était habillé comme à l’accoutumé, et avait seulement revêtit un long manteau noir pour se protéger de la fraicheur automnale. Il n’avait pas oublié son épée, qu’il n’avait pas essayé de dissimuler d’une quelconque manière, comptant d’avantage sur son épaisse barbe et sa carrure de bucheron pour se sortir de mauvaises situations.

L’entrée de la taverne fut enfin dans son champ de vision. Ses pas se hâtèrent, jusqu’à ce qu’enfin, il poussa la porte en bois. L’occasion de revoir d’autres Corleone, et de reboire à la santé de la famille maintenant retrouvée. Il en sauterait presque de joie s’il n’avait pas peur de toucher le plafond et de faire passer sa tête à travers.

Sitôt entré, son regard, bien que légèrement caché derrière d’épais sourcils, fit le tour de la pièce. Il commença par le comptoir, lieu le plus important sûrement, et n’eut pas à s’y éloigner pour reconnaitre Enjoy, si ce n’est pour apercevoir Umbra, assise à quelques tables de là. Il n’était peut-être pas très fin, pourtant il comprit bien que quelque chose n’allait pas. 3 hommes d’un côté, toisant du regard celle qui avait mené le clan de nombreux mois auparavant, le tout vers le comptoir derrière lequel se trouvait un homme ensanglanté aux côtés de la tavernière de l’établissement. Immédiatement d’ailleurs il la reconnu, alors qu’il ne l’avait vu qu’une seule fois lors de sa toute première rencontre avec une Corleone, Rodrielle. Un tel moment ne s’oublie pas.


Un problema ?
[Un problème ?]

Il n’avait pas de mal à attirer l’attention sur lui d’ordinaire. Sa voix rauque suffisait amplement. Il se rapprocha alors du petit groupe, prenant soin de dévisager de la tête aux pieds chaque personne présente pour finalement s’arrêter sur Enjoy. Elle n’avait pas l’air au mieux de sa forme, et se contenta d’un simplement hochement de tête. Mieux vaut ne pas prendre de risque, surtout s’il ne savait pas trop ce qu’il se trafiquait. Il ignorait tout, à l’exception de la conduite à tenir. Toujours se ranger du côté de la famille.

Addieussiatz.
[Bonjour.]

Il n’avait pas imaginé son retour de cette manière-là, mais qu’importe, il aurait tout le temps de discuter et de boire plus tard.
_________________
Angel.de.ravaillac
Je garde le contrôle. Avant tout, le garder. Les réactions s’enchainent. Les actions pour l’instant ne sont qu’entre négociation, provocation, tentative de calmer la tension. Je fais face aux deux femmes. Un duo de choc époustouflant. Je ne perds pas du regard la proie qui se carapate derrière le comptoir. La Tenancière qui se positionne du côté du fuyard qui lui tape la causette, lui qui a une soudaine envie de jongler avec le feu. Je ne suis pas déçu de m’être déplacé. La scène est à la hauteur de mes espérances. Un regard vers son garde du corps à qui je fais signe de rejoindre mon autre homme vers la porte. Je ne risque rien. Les lames froides dans les paumes de mes mains viennent de glisser jusqu’au bout de mes doigts. Je m’éloigne de ce trop plein d’intervenants soudain. Un jeune homme tente de raisonner. L’entrée en masse d’un géant qui se positionne vers la salle. Personne ne fera rien tant que la situation ne sera pas claire. D’un mouvement vif de mon bras, je projette vers mes deux hommes un de mes deux couteaux. Puis je tourne sur moi-même, je scrute le comptoir:

Vous voulez négocier, que cela se passe bien, voilà ce que j’envisage...Mettez-vous d’accord sur son sort, soit il vient avec nous, mais il semble prêt à tout faire flamber. Soit nous repartons sans lui, et pour nous dédomager, vous faites un geste! Vous refilez tous vos écus et bijoux!

Je m’approche du comptoir lentement. La lame vient de parcourir la longueur de mes doigts. Je peux la prendre par le manche, m’en servir à bon escient:

Soit un marchandage disons...plus...expéditif...

Je ne laisse pas le temps faire son oeuvre. Je dois agir. Le pas suivant me fera prendre le couteau à pleine main. Je prends par le bras de la tenancière, la tire vers moi avec force, pour la faire tourner, dos à moi, passer un bras autour de sa taille, la lame froide bien appuyée sur son cou que mon autre bras rend prisonnière. Je la fais venir dans mes pas, s’éloigner du comptoir, rejoindre mes deux acolytes. Je leur fais un signe de la tête en direction des meubles de la salle. C’est suffisant pour qu’ils se mettent à l’oeuvre

Nous allons être tous dans la même galère, je serai curieux de savoir comment chacun va s'en sortir
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9, ..., 17, 18, 19   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)