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[RP Ouvert] Quartier Spiritu Sanguis, taverne la Sans Nom

Maryah
" Stripped, dénudée ... "


" Hola ! Holla bonne gens".

Main crispée sur le torchon d'infortune. P'tain ... cette voix ! Lui ! Icy ? Mais qu'est-ce qui lui a pris ? Le corps de Maryah se tend, se fait plus dur, le regard plus froid. Oh p'tain, ce coup ci, s'il veut la guerre il va l'avoir. Le gamin dans ses rêves, le père dans cette fichue réalité. ça commence à faire beaucoup. Et elle se promet de le renvoyer bien vite de là où il vient. Icy, c'est pas chez lui. Icy, ce n'est pas son terrain à lui, mais le sien à elle. Il avait dit : Ingrate ! Bah il allait la voir l'ingrate !
Elle se retourne en grognant :


C'est pas l'Mussidanais ici cher Duc, y a pas d'bonnes gens !

Vous connaissez cette envie de faire mordre la poussière à l'autre ... C'est les dents serrés et la démarche assurée, main à la poignée de la dague à sa hanche droite, que la Maryah balance en avançant :
Tu viens chercher tes excuses ? Tu viens t'assurer qu'j'ai changé ... bah voilà ..., et de sauter sur une table pour faire spectacle comme il aimait à le faire, autrefois, en d'autres endroits. Maryah s'incline et s'adresse, moqueuse, au Duc et à sa cour :
*Me permettez-vous de me présenter ?
N'ayez crainte, approchez vous !
J'aimerais que vous voyez qui je suis réellement
Rencontrez ma vraie personne
Ohh désolée vous ne pouvez pas me juger, désolée d'avoir brisé les convenances,
Désolée de dire ce que je pense réellement, désolée de ne pas me plier à vos ordres,
Désolée si il n'y a aucun truquage, désolée de venir telle que je suis,
...
Oh désolée si je ne suis pas parfaite, désolée j'en ai rien à foutre !
Désolée je ne suis pas une diva, désolée de seulement savoir ce que je veux
Désolée je ne suis plus vierge, désolée je ne suis pas une salope
Je ne vous laisserai pas me casser, penser ce que vous voulez !*


Essoufflée, l’Étrangère saute à terre, se relevant lentement en face du Duc, sourire en coin, regard glacé. Puis, elle regarde les deux autres de part et d'autre du Prince de Sang, et ajoute :
Toi et tes chiens d'garde, vous devriez pas trainer icy. Les gens comm' vous sont peu appréciés dans l'coin, sauf égorgés dans les bas côtés. Et toi, Enguerrand, que veux tu de moi cette fois ?

Voilà, c'était un début pour lui balancer ce qu'elle avait sur le coeur. Clair qu'elle n'avait pas encore le courage de dire ce qu'il lui avait fait, et qu'il ignorait pour toujours et à jamais. Plus elle serait acariâtre en ce jour, plus il s'éloignerait, plus elle pourrait garder secret ... son secret.
Et sa colère n'était pas feinte.

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Avyd
Les cachets du Mussidanais avaient le don d'éveiller la curiosité du Louvelle. Et une fois de plus, le Mirandole avait su se faire intriguant, proposant une excursion au sein de la Cour des Miracles, pour des motifs flous ou en tout cas peu détaillés. Le quotidien parisien du Louvelle se révélait finalement fade, accomplissant son office au sein de la Grosse Tour du Louvre, le reste de ses journées étaient entrecoupés de mondanités qui l'exaspérait. Il se pliait donc par hypocrisie aux belles convenances du monde que son pédigrée lui imposait. Un passage obligé pour ensuite prendre de la hauteur et en médire avec sarcasme. Mais la jeunesse ne lui permettait pas encore ces arrogances, il acceptait donc cette fatalité avec nonchalance. C'est donc sans aucune hésitation qu'il consenti à l'aventure du Mirandole. Il retrouverait aux abords de la Cour ses deux compagnons.

[...]

« Votre Grâce, Chevalier »

Une salutation des plus chaleureuses fut adressé aux deux hommes. Il ne cachait pas son enthousiasme, arborant un large sourire en coin. La compagnie plaisante du Duc - quoi qu'encore peu souvent fréquenté - s'agrémentait toujours d'expéditions rocambolesques pimentés d'adrénaline. C'était donc un plaisir de revoir l'éternel ami de toute circonstance des Louvelle. Il avait su reconnaître le compagnon du Duc, fraîchement adoubé Chevalier, cérémonie à laquelle le Louvelle était présent puisque, d'une pierre deux coups, le gros Vitryol avait été en même temps fait Baron. Il réserverait les sympathies pour l'affidé du Mirandole plus tard. Prêtant une oreille attentive aux dires du Flex, il hocha de la tête pour signifier son approbation. Et d'ajouter d'un ton goguenard :

« N'est pas né le Louvelle qui craindra la canaille. »

Ce n'était pas par mépris mais plus par parenté qu'il disait cela. Il pensait évidemment au passé tumultueux de certains aïeux. Nul besoin d'en rajouter, le Mirandole connaissait mieux que lui-même les frasques datées des Lovela. Pieuvre noire & cie, l'évocation de toute une histoire pour les ancêtres qui peuplaient encore ce bas-monde. Et puis les débuts de la Famille s'étaient fait ici-même, à la Cour des Miracles, plus précisément dans le quartier Andomiste. Avant de rejoindre les rangs feutrés de la Noblesse, les Louvelle avait eu, eux aussi, leur passé crapuleux : de quoi bâtir une fortune avant de se lancer dans les sphères du pouvoir. L'image avait changé, d'apparence plus policé et ce pour mieux duper ; mais les pratiques de la Famille demeuraient, reléguées en sous-mains.

La brève traversée des quartiers bordants la Cour des Miracles laissait encore paraître un semblant d'embourgeoisement. L'entrée dans le règne des raclures ne fut pas sans contraste. Les yeux se rivaient sur eux : des regards de charogne, vibrant au rythme des bourses et parures. Les rues jonchées d'ordures respiraient l'effervescence des vauriens et il trônait en ces passages une puanteur à faire pâlir n'importe quel gueux provincial. C'était bien là le règne des bas-fonds, des rapines et de la misère. Le spectacle qui s'offrait au Louvelle collait parfaitement à l'idée qu'il s'en était faîtes : l'enfer des honnêtes gens. La troupe s'arrêta, le froid mordant rongeait les os du Louvelle, ils entèrent et le Flex, paré d'une tenue des plus clinquantes, interpella l'assemblée de vermines présentes. Inévitablement, la matinée ne serait pas sans surprise. Laissant échapper un petit ricanement, il dit aux deux hommes :


« Bon début. Faisons preuve de bonnes manières, ça les irritera. »

Mais il n'en fallut pas plus pour que la populace s'éveille.Trois nobles dans les parages ça faisait des envieux. Les regards se sentaient déjà menaçants. Quoi de plus normal après tout, le Louvelle n'avait certes pas sorti l'habit du dimanche, mais au vu de ceux-ci l'on devinait rapidement sa caste. Et une bohémienne d'exacerber la tension qui commençait à être palpable. Il en faudrait peut-être moins qu'il ne pensait pour que la chose tourne court. Petite poussée d'adrénaline, sa main habile n'était jamais loin du pommeau, et sa méfiance le rendait alerte. Mais le Louvelle tiqua surtout aux dernières paroles de la manouche auxquels il répondit vivement par un regard méprisant et d'une moue plein de dédain. « Chien d'garde ». « Chien d'garde » se murmurait-il, bouillonnant intérieurement, c'est qu'il a l'orgueil fragile, et pour cause. Détourne son regard de Maryah pour le poser sur ses compagnons.

« Qu'est ce que c'est que cette putain ?! »

Et d'une petite veine au bleu prononcé de pointer sur son front, au dessus de ses sourcils contractés.
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    Maximian-Auguste de Louvelle
    Vaillant Faydit de la Mesnie Louvelle.
    « Ce n'est pas le titre qui honore l'homme, mais l'homme qui honore le titre. »
    Recquiescat In Pace Imperator.
Flex
« - C'est Maryah.

La réaction du Louvelle fut somme toute normale. Mais rude. Rude, parce que Maryah n'était pas une putain. C'était la bohème du Mirandole. La sienne. Néanmoins Enguerrand ne pouvait pas gronder Avyd. Ce dernier ne le savait pas. Il aurait pu prévenir ses deux compagnons de la spécificité de la relation avec Maryah. Mais le duc fit le choix de respecter leur intimité. C'était sa bohème à lui et il n'avait pas l'intention de le dévoiler au monde. La savoir aussi proche de lui suffisait. Cependant, l’accueil ne fut pas aussi chaleureux qu'il ne l'aurait souhaité. Le spectacle troudaboresque a été provoquant. Si la nuit avait porté conseil à la conscience du borgne, Maryah, elle, se montrait juvénile et rancunière.

Je viens te donner des nouvelles de Sarah, rétorqua-t-il à la tavernière, d'un ton sec. Pour que tout ceci cesse aussi vite que cela a commencé. Le borgne invita Avyd et Stradivarius à le suivre là où ils pourraient s'installer à une table. Enguerrand fit un signe de la main à Maryah, et ajouta deux choses.

Je te présentes sire Avyd, c'est un Louvelle. Et voici sire Stradivarius, le chevalier Lyre. Serres-nous de quoi nous réchauffer Maryah, et prends-toi en un aussi. Ce sera sur ma note. »

Enguerrand revendiquait un comportement mature. Mais bien moins en comédie que Maryah. Il prenait ses aises à la tablée et décida, afin de se passer le temps, de faire rouler une paire de dés qu'il sortit de sa besace. Il jeta un coup d'oeil à ses compagnons qui pourraient être stressés. Aller dans les profondeurs de la cour des miracles ne rassurait personne. Même pas le borgne lui-même. Bien qu'il évoluait depuis plusieurs années à la cour, il valait mieux se méfier. Une baston pourrait les surprendre. Ce n'était pas le but de la sortie d'aujourd'hui.
Un souffle de mélancolie traversa son esprit. Enguerrand observait discrètement la silhouette féminine manœuvrer dans la taverne. Il repensait à ce rendez-vous de la semaine dernière avec sa bohème. Depuis, il avait des choses à lui dire. Des belles choses.

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Maryah
Alors que Maryah détache son regard noir de l’unique œil d’Enguerrand, elle regarde les deux hommes et s’apprête à sauter à la gorge de celui qui l’a traité de putain. Mais Enguerrand la devance, et elle lit dans son attitude, elle devine dans son intonation, que ça ne lui a guère plus. Le Duc mène la danse, et Maryah se radoucit à l’idée qu’il puisse en avoir une représentation différente. Avant même qu’elle ait le temps d’esquisser une grimace au Blondinet dont le sang afflue au-dessus des yeux, apparaissant clairement comme une menace, Maryah entend la réponse du Prince de Sang.

Sarah … Sarah ?! Alors … malgré le fiasco de leur précédente rencontre, il l’avait quand même fait chercher. La vipère ravale son poison, comme paralysée devant tant d’honnêteté et de loyauté. Rien ne l’obligeait à faire ça. Il l’avait pourtant fait. Le cœur de Maryah s’ébranle, le remord commence à suinter dans tout son corps. Sous le poids de la culpabilité, elle passe une main sur sa frêle nuque, et lui envoie un regard reconnaissant, écoutant avec peine les présentations, les suivant sans broncher.

Devant la tablée, elle dévisage et observe de pied en cape les deux escortes du jour. Le Duc avait toujours su bien s’entourer, des meilleurs en règle générale. Et une petite voix lui disait qu’elle ferait peut être bien de pas y aller trop fort avec ces deux-là. Surtout qu’en regardant la taverne peu fréquentée, elle se sentait un peu seule contre les trois hommes d’armes. C’était bien vu ; sacré tacticien que son ancien amant. Le nom de Sarah a suffi à lui faire perdre toute animosité, vite remplacée par une nervosité croissante. Aussi, elle ne demande pas son reste et file vers le comptoir quand il lui donne l’occasion de s’extraire de son regard un peu trop prononcé.

Elle disparait derrière celui-ci, se baisse un moment… un long moment. Pour reprendre contenance, pour faire taire cette petite voix dans sa tête qui dit : « parle lui de son fils ». Que Déos lui donne la force d’avancer, d’oublier, d’ignorer. Elle se redresse, elle a les jambes qui flageolent. Ça recommence. Vite … un verre. Elle se sert, jetant des p’tits coups d’œil à la tablée, se préparant intérieurement à les affronter. A faire semblant. Comme elle a si souvent fait. L’alcool lui brûle la trachée et l’estomac, ses joues reprennent un peu de couleur, et son corps un peu de volonté. Elle rassemble les 4 godets qu’elle attrape du bout des doigts, et une flasque en cuir … elle ne peut décemment pas servir de la piquette aux trois hommes. Elle se conditionne, axant ses pensées sur Sarah, le bébé, leurs confidences, leur amitié, tout ça tout ça …

Retour à la tablée. Elle pose un godet devant chacun, versant le liquide ambré généreusement, précisément. Sauf pour le blond. Lui elle lui en met un peu à côté ; ça c’est pour la putain. Rancunière Maryah ? Non, pensez-vous … Redoutant la proximité avec Enguerrand, redoutant l’embrasement, repoussant l’aveu, elle avale cul sec son breuvage, sans trinquer. La Voix dans sa tête résonne : « va falloir mettre ta fierté de côté, l’épicée … ».

S’cuse-moi pour tout ça. J’suis pas du matin. La tournée, c’est pour moi. Profil bas. Déos, il ne lui est pas possible de soutenir ce regard. Je … je te remercie, dit-elle dans un souffle, consciente des efforts de l’homme sur lequel elle déverse tout son soûl depuis une semaine. Alors euh pour Sarah, tu ... as appris quoi ?

Et de tapoter nerveusement des doigts sur la table, au rythme des battements de ce fichu organe … le cœur.
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Stradivarius.
-Arrête de mâter sous les jupons, y'a autre chose de plus intéressant à regarder. Quoique...

Hen?
Quoi? C'est pas moi! J'ai rien fait! Je ne matte pas l'entrejambe des femelles comme ça! C'est pas mon genre! Bien que là, ce soit bien présenté en face de mes yeux fous puisque la jeune femme se trouve sur la table, devant moi. Non point que je ne sais apprécier cela, d'ailleurs ça me fait bien rire. Oui, mon rire est en train de rebondir sur la parois des murs, dans toute la pièce, amusé par le spectacle qui se déroule. J'aime bien cet endroit, finalement. Il y a des femmes, de l'alcool, des spectacles. C'est bien, c'est reposant, surtout après la route que nous avons fait. Ça occupe l'esprit, ça change. Bon, c'est un spectacle assez particulier, elle doit certainement jouer les hystériques ou quelque chose comme ça, mais ça me fait bien rire. Je ne sais pas, d'ailleurs, si je dois rire, puisque les autres n'ont pas l'air d'autant s'éclater. Surtout Avyd qui semble avide de se battre. D'un côté, l'actrice est tellement bonne, convaincante, qu'on pourrait croire qu'elle s'énerve réellement, surtout en portant sa main sur sa dague. Ça ne m'inquiète pas. Je ris. Encore, oui. Je ne comprend pas tellement ce qui se passe, je suis un peu à la masse et j'ai mal au cul. Oui, au cul. À cause de la mauvaise selle de mon destrier, je me tape une inflammation, c'est un poil douloureux, mais bon, faut faire avec, faut supporter et admirer ce qui se présente. Faut que j'arrête de me plaindre dans ma narration. Donc, j'apprécie la gestuelle, j'apprécie les mimiques et les paroles outrancières envers un Duc. La vie, ici, doit être magnifique. Je regarde à nouveau Avyd d'un oeil amusé, remarque sa veine grossir sur son visage et lui murmure doucement


-Hola, calme-toi l'ami, on dirait que tu vas nous claquer dans les bras

Il a pas l'air d'apprécier le spectacle.
On dirait même que sa veine est prête à exploser, menaçant toutes les personnes présentes de recevoir quelques giclées de sang et des bouts de cervelle. Pas pour m'en déplaire, mais c'est tout de même un compagnon de route, faut faire gaffe et veiller les uns sur les autres. C'est ça une équipe. Et j'ai déjà connu un gars qui est mort à cause d'un énervement puissant, extrême. Il est tombé raide devant moi. Il avait chopé un coup de sang dans le cervelet en levant un poing vif en l'air, me menaçant de l'utiliser pour me faire rendre l'âme. C'est lui qui a rendu l'arme. À gauche, même. C'est pas le genre de truc qui me fait peur, je m'en fous royalement généralement, mais là, ça m'avait un poil perturbé. Oui, parce qu'on m'accuse toujours de la mort de quelqu'un, et si j'étais resté devant le cadavre, j'aurai encore du passer des heures à m'expliquer et à crier mon innocence vaine puisque personne ne m'aurait écouté au final. C'est ça d'être un assassin de métier. Et avec tout les cadavres que je me trimballe derrière moi, je pourrai peut-être exigé de changer de titre et de passer Conquérant. En plus d'un titre de chevalier, ça claquerait à la mort qui tue de se faire surnommer ainsi. Bien que j'ai un petit faible pour Lyre, au moins ça passe de façon plus poétique, et ça montre que je passe mon temps à jouer de la musique, en plus de tuer. Je pourrai, d'ailleurs, proposer mes services à Maryah qui est animée d'une rage de vivre, en plein dans son personnage. On pourrait faire des duos sympathiques.

Le borgne parle d'une Sarah.
J'ai déjà entendu ce nom, il l'avait prononcé lorsqu'il nous avait rassemblé. Je ne la connais pas, je ne sais pas ce qu'il lui veut, quel rapport ça a avec l'affaire. Ce doit être, certainement, une actrice aussi convaincante que Maryah que cette dernière aura perdu quelque part après l'avoir mal rangé. J'en sais rien. Mais je me dis que si elle est aussi douée que la femme qui se trouve devant moi, le spectacle ne doit aucunement être d'un ennui mortel. C'est que l'on devrait pouvoir s'amuser avec ces deux là. Alors que le ton change, la petite s'en alla vers le comptoir chercher quelques godets et une flasque. C'est l'heure de l'entracte? Apéro dinatoire? J'aime encore plus cela. Surtout que j'avais une petite soif, le gosier en panne sèche à cause des rires promulgués à l'assemblée histoire de féliciter le charmant talent. C'est que ça épuise de rire, de se marrer. Aussi, je trempe rapidement mes lèvres dans l'alcool. Me remet doucement de ma soif et pense à l'appellation dont elle a utilisé pour parler d'Avyd et moi-même. Chiens de garde. J'ai du mordant, des canines et je garde l'Enguerrand. Soit. Mais c'est pas un poil péjoratif au final? Ça fait peut-être parti du rôle, donc on s'en fout. Seulement, c'est pas vrai! J'suis juste là pour... le protéger, le servir et... mordre tout ceux qui s'approchent de trop près de lui. Bon, d'accord. Je suis un chien de garde. Fait chier.


-Je te l'avais dit, en même temps. T'es trop con aussi de te foutre des titres débiles sur la gueule.

Toi, ta gueule.
Je vide mon godet, tout en scrutant la jeune femme, la dévisageant presque. J'aime bien connaître les personnes qui défilent devant ma vie. Et qui participent, de près ou de loin, à la construction de mes journées, à ses occupations. C'est marrant, parce qu'elle n'a rien d'une catin, au final, comme ce qu'Avyd avait fait penser en la traitant de la sorte. Peut-être que, pour augmenter ses fins de mois, elle est en effectivement une. Il faudra m'octroyer son numéro de pigeon. Au cas où. Juste comme ça, lui rendre visite, on sait jamais! Non, ne pensez pas tout de suite à... Bande de pervers. Bref, elle peut faire le métier qu'elle souhaite, pas obligé d'être aussi décadent en lui parlant de la sorte. J'suis bien un gigolo, moi. Musicien, plutôt. J'aime faire glisser mes doigts sur la corde sensible de mon instrument histoire de faire vibrer tout le monde. Je sais, je raconte de la merde, j'suis un peu à la masse aujourd'hui et j'ai toujours mal au cul.
Je regarde Maryah avec sourire, profitant d'un temps de silence pour me prononcer en tendant mon godet.


-Puis-je en avoir un autre, charmante demoiselle?
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Maryah
Debout devant les trois bêtes sorties de l'Enfer, Maryah se sent un peu seule. Surtout que l'Oeil unique de Flex la fixe, et que les messages inaudibles qu'il envoie sont tout bonnement des poèmes. L'Epicée a du mal à soutenir son regard, pour plusieurs causes d'ailleurs :
- elle lui doit beaucoup et vient de le traiter comme le dernier des vauriens,
- elle est partie loin de lui 5 ans plus tôt, emportant avec elle un secret, pour lequel il tuerait,
- elle vient de s'humilier avec son spectacle du "je ne suis pas celle que tu crois, tu ne me connais pas !",
- les images du passé ne cessent d'affluer, et rongent millimètre par millimètre sa carapace pourtant bien rôdée.
N'empêche qu'elle a aussi toutes les raisons de lui en vouloir, et surtout celle de lui rappeler tout ce qu'elle était et qu'elle ne veut plus jamais être.

Alors son regard glisse sur les Escorteurs, le blond à la main mouillée ... oh quelle maladresse, elle a renversé un peu de gnole ... ; dommage que ça soit pas de l'acide. Et le Brun, qui sans gêne vient planter son regard dans le sien. Duel de regards. Vous savez celui qui vous donne envie de faire les plus grosses grimaces des royaumes à la tête de l'autre. Et affront supplémentaire, il lui sourit. Elle lui ferait bien bouffer ses dents à c'ui là! "Charmante demoiselle" qu'il lui dit.
* J'vais t'en foutre moi des charmantes demoiselles, pour t'égorger, faire du boudin avec ton sang, t'étriper, et mitonner une bonne spécialité. Avant d'faire rôtir ton coeur et tes rognons au dessus des braises ... *
Moui, bon, elle est un peu à cran. C'est qu'Enguerrand dit qu'il a des nouvelles de Sarah, mais n'en pipe toujours pas mot. Fichu Beau Aime ! J'vous le dis tout un poème.

Et un sourire "lippe relevée, crocs en avant", et un pour le chevalier :


C'est d'mandé si gentiment ...
Et allez qu'elle ressert une tournée, et se déverse le godet de gnole au fond du gosier. Bah quoi ? C'était ça ou elle crachait dans l'godet du brun. Rebelle oui, suicidaire non. ça attendra.

Du coup, elle se permet de pousser le brun et de s'asseoir à ses côtés, pour se positionner bien en face d'Enguerrand.

Alors ... t'as appris quoi sur Sarah ?! ... s'il te plait ...

Mais dans sa tête, c'est une tout autre musique qui se joue :
* Alors ... t'as appris qu't'étais Papa ? ... ça te plait ? *
Comment pourrait-il bien réagir si elle le lui apprenait ? Par déos, rien qu'à cette pensée, elle s'avale un troisième verre de gnole. Un pour Avyd, un pour Stradi, un pour Enguerrand. Un pour papa, un pour maman, un pour bébé ...

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Flex
La cervoise lui réchauffa l'estomac. Stradivarius buvait un peu trop à son gout. Enguerrand était venu pour faire affaire, pas pour picoler. Quoi que, ça lui ferait du bien aussi de se resservir. Mais pas maintenant. Maryah s'installa en face de lui. Elle semblait vouloir fuir son regard. Avait-elle gardé de la rancune suite à leur dernière rencontre ? Certainement. Ca se voyait. Le borgne le sentait de la même manière que la bière qui enflammait son corps. Pourtant, elle se montrait courtoise. Elle avait raison de le faire. Enguerrand tenu sa parole de revenir lui livrer les informations. Alors, en plongeant son oeil dans celui de sa bohème, il lui répondit très distinctement :

« - Sarah a été aperçue dans le Berry il y a quelques jours. Elle n'était point seule.

C'était dit. Le borgne pouvait repartir. Il venait d'honorer la partie de son contrat. Lui, il l'avait fait avec sérieux et investissement. Malgré ce fait, Enguerrand voulait rester un peu plus. Il saisit la main de Maryah. Le ton devint mielleux. Les intentions aussi. Lui reparler à nouveau de eux lui faisait du bien.

Tu vas bien Maryah ? Nous ne nous sommes point revus depuis la dernière fois.. Et je me suis dis qu'il fallait t'écrire. Je m'en veux un peu d'être parti comme ça. »

La présence de Avyd et de Stradivarius l'empêcha d'en dire plus. Pudique dans son amour pour sa bohème, son corps lui hurlait de l'embrasser. A pleine bouche. Pour s'excuser. Mais aussi parce que la saveur de sa peau lui avait cruellement manqué. La caresse de sa main lui rappela ces souvenirs exquis.
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Enjoy
    Engeance noirâtre pullulante et purulente telle la sanie. Grouille parmi les immondices, parcourant les lieues des horizons troublées. Des visions atteintes de cécité, de la marmaille avilie, la lie de la société. L'intérêt n'est point à en faire un état des lieux classique. Sous une plume apathique, les poètes caustiques n'ont su que graver leurs écrits dans des chants typiques. N'en égratignant qu'une infime parcelle, ne s'arrêtant qu'aux selles sans se pencher sur sa teneur réelle. Sans plonger leurs mains vierges dans le brasier bourreau de leur candeur. L'être s'arrête au paraître et vient omettre d'en extraire la substantifique moelle, la quintessence des effluves et de la fange. Marée humaine aux vapeurs montantes, les pognes mordantes prêtes à dévorer l'ambre et le bronze. De quoi sustenter leur faim, d'étancher leur soif. Mendiants, hirondelles, catins mais aussi...les rois silencieux de cette faune; les rats. Raclures discrètes sur un univers dont elles sont considérées telles des parias alors qu'elle sont à la naissance, à l'essence, les acteurs même d'une véritable razzia. La célérité épousera la cause de ses scélérats, se faisant les dents sur les denrées et leur rareté. Et c'est une de ces bestioles abjectes qui viendra percuter la botte de la Lionne. Une véritable fable.

    Sa démarche féline la conduit jusqu'à son repère parisien, la Sans Nom. Lors de sa dernière visite, son faciès avait subi les foudres de sa folie dévastatrice. Entre phalanges meurtries et visage tuméfié. Il s'en suivit une échauffourée incompréhensible entre une bande d'enturbannés et un gonze. Au milieu de ce foutoir, l’Étrangère aux mirettes étirées s'était muée en bonne sœur. Maryah qu'elle se nommait. Quel étrange animal. En traversant les ruelles de la cour des miracles les regards lubriques convergent. Leurs esprits de luxure imaginent le con et la verge. Sous ses courbes aguicheuses. Ses frusques sont sobres, un ensemble de noir. On dirait que l'Italienne se rend à un enterrement. Celui des autres, il en va sans dire.

    ~ Au dehors, devant la Sans Nom ~

    La rumeur marathonienne court à travers la cour. Jusqu'à atteindre les oreilles de cette reine sans couronne, la Corleone. Il paraîtrait que sous l'amas des ragots et la falaise des fadaises se terre la vérité. Il semble qu'il est ici. Celui qui harangue, celui qui fait grossir ses rangs pour les avares mirant l'obole. Le voici l'Enguerand de la Mirandole. Depuis la gestation de sa genèse, au sein de sa loge, les trompes de Fallope. Il trompe son monde le cyclope. C'est toujours un événement lorsqu'un noble s'immisce parmi le vice. Toutefois la Corleone entretient toujours la même rengaine envers eux. Ils viennent dans son quartier comme en territoire conquis. Ils prennent leurs gens équipés d'armes inadaptées et se mettent à brayer dans l'unique endroit où le silence est d'or. Aussi, c'est une demi surprise que d'assister à cette scène pitoyablement affligeante. De riches montures stationnant devant le bouge. Ils n'ont pas peur de se les faire dérober. Est-ce de l'arrogance ou bien de la naïveté ? Elle n'irait pas jusqu'à prétendre que le Borgne est peu éveillé. Après tout, il n'en serait pas là si c'était bel et bien le cas. Surtout que l'homme aime prendre les choses en main.

    Ses onyx continuent de scruter l'enseigne de la taverne. Tandis qu'elle se poste sur la ruelle opposée, les bras croisés, appuyée contre un pilier. Sa pensée visualise ce qui pouvait éventuellement se passer à l'intérieur. Trois canassons. La cible provocante entourée par son escorte. Cette dernière doit certainement se gausser de ses longues lames. Vrai que c'est d'une extrême utilité dans des espaces aussi exigus. Le temps qu'ils dégainent et plantent leurs épées dans le moindre obstacle, la populace les aura déjà violé, égorgé ou les deux. L'intérêt n'est donc point là. Il réside plutôt dans la justification de sa présence. Que pouvait-il bien faire ici ce belliqueux sang bleu ? Avait-il des idées suicidaires ?

    Son attention se fait happer par la venue d'une tache dans le paysage. Elles s'amoncellent dans le coin. Un homme aux bourses pleines d'écus qui ornent sa ceinture. De quoi raviver sa flamme et remettre en route ses attitudes alliciantes. Au moins, la langueur de Chronos s'évaporera bien plus vite. De quoi l'occuper, le temps que la troupe du Mirandole se carapate. Elle s'avance, lascive. Ses hanches démoniaques roulent et d'une voix suave énonce telle la pire ribaude de Paris.


    Mio bello... Que viens-tu faire ici ?


*Mio bello = Mon beau.
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Maryah
Hallelujah !
Il n'avait pas failli. Sarah était repérée. Maryah avait donc un but ! L'endroit où s'échouer, où se raconter, où se libérer. Du coup, tournée générale ! Maryah refait le service et boit pour éclaircir ses idées. Il va lui falloir faire sa besace, affûter ses lames, sortir de la Cour, trouver des compagnons de route, retrouver ... Sarah ! Soulagée. Un poids lui tombe des épaules. Elle va retrouver sa légereté.


Le Berry ?! Hmmm ... merci Beau ... hum ... Enguerrand ... Je n'sais pas comment te remercier ...
Oui devant les deux gardes, lui sauter au cou ou l'appeler Beau Aime ça le fait moyen ... Pis bon, l'appeler "votre grâce", c'est pas possible. Les Réformés sont pour l'égalité, à bas les titres, les privilèges, et les formules toutes faites. Lui reviennent les débuts de leur conversation à l'Aphrodite ; il n'avait pas menti, il s'était montré digne de ses attentes. Là bas, le luxe, le calme et la volupté. Icy, les larmes, la crasse et les atrocités. Lui et elle. Deux univers bien différents, qui ne lui empêche pas de glisser sa main sur la sienne. Il a ce regard doux, ces attentions qui finissent par la toucher. ça lui semble clair, il va falloir qu'elle lui dise la vérité ... un jour ...

Tu vas bien Maryah ? Nous ne nous sommes point revus depuis la dernière fois.. Et je me suis dis qu'il fallait t'écrire. Je m'en veux un peu d'être parti comme ça.

- Je vais ... bien, merci. Merci d'avoir fait le chemin jusqu'icy, j'espère que ce n'est pas trop dangereux pour toi. J'voudrais pas qu'il t'arrive quoique ce soit à cause de moi. Je ... je t'en veux un peu aussi d'être parti comme ça ... même si j'ai mal agi. J'ai tellement changé Enguerrand ... Si tu es mon ami, je n'veux pas te mentir sur qui je suis ...


Ses doigts caressent sa peau. Le regard qu'elle échange avec lui et long et intense, mais la présence des gardes la met copieusement mal à l'aise.
J'ai des choses à régler avec Sarah ... mais j'aimerai vraiment, de tout coeur que tu me reçoives chez toi. J'aimerai que toi et moi on discute calmement, dans un endroit neutre. Dis-moi, je te dois quoi pour les recherches ? Les bons comptes font les bons amis n'est-ce pas ?
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« - Oui, j'ai vu que tu avais changé.

Lui répondit-il, accompagné d'une autre caresse sur sa main. Enguerrand écoutait sa bohème lui parler. Elle avait bon dos de lui rappeler qu'il tenait ses engagements. Bien sur qu'il le faisait. Tôt ou tard, le borgne rendait toujours le service qu'il devait. Il appréciait payer ses dettes ainsi. Avec fierté. Puis Maryah lui confia sincèrement qu'elle voulait renouveler un rendez-vous. Plus privé cette fois-ci. Plus au calme, et certainement à la discrétion de tous. Le borgne devina qu'elle avait autre chose à lui dire. La présence de Avyd et de Stradivarius devait freiner son discours. De quoi pouvait-il s'agir ? Il ne le savait pas.

Un jour si j'aurais besoin de toi, alors je te le dirais Maryah. Après, nous serons quittes.

Pas question de la faire payer. L'idée ne lui traversa même pas l'esprit. Entre bonnes gens on se rendait des services de temps en temps. Mais le borgne ne voulait pas ajouter l'ingrédient de l'argent. Maryah n'était pas une femme à faire payer. Elle l'avait déjà tant subit dans son passé. Il jeta un coup d’œil à sa gauche puis à sa droite. Enguerrand rajouta déterminé :

Si tu veux nous pouvons prendre une chambre, lui dit-il un peu à voix basse - sans arrière pensée, l'odeur y sera moins agressante, et l'ambiance plus calme. »

Si tu as des choses à me dire, j'ai aussi des choses à te faire Maryah. Je ferais mieux que la dernière fois.
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Stradivarius.
Les flammes des torches frémissent.
L'ambiance est arrosée d'aurore boréale s'alignant aux quatre coins de la pièce. La chaleur vacille, et pourtant, j'ai l'impression d'être un peu frigorifié. Le temps n'arrange rien à l'affaire. L'hiver mord jusqu'à l'intérieur des bâtisses. Je me retrouve comme un couillon dans un lieu inconnu à tenir la chandelle à un couple aussi vacillant que ces flammèches. Un couple qui frétille, grésille, frémit. Point trop n'en faut, la jeune femme semble quelque peu spéciale. Tantôt actrice d'une vie, tantôt démoralisatrice. Instabilité. Tout comme moi, je puis m'y retrouvé, schizophrène de mon état, je passe du coq à l'âne. Déconcertant tout simplement. Je la scrute. Je la regarde. Je la mate jusqu'au bas des reins. Mes lèvres se trempent dans mon godet. Je me mande réellement ce que je fous là. Eux deux discutent. Voix basse. Intelligibles d'une oreille d'un musicien qui se voudrait de n'entendre aucun décibel de cachotteries endiablées. Oui, j'entend. Mais ne rien laisser transparaître, ce serait dommage. Un fléau, sans doute, pour ces deux êtres semblant être plutôt dérangés de notre présence. Je jète un oeil à Avyd, tente de lui faire comprendre qu'au final nous sommes de trop par ici. Puis, je fouille à la recherche d'une quelconque occupation autre que celle de finir ivre, de terminer en vase d'argile sur une table à ne plus pouvoir mouvoir ou bien reprendre cheval afin de rentrer à destination de plus chaleureux desseins. Dessins, des seins, poitrine mirobolante d'une Ikéa au plus frémissant de sa chair fraîche et instable. Mirobolante, jusqu'à s'acquitter du Mirandole qui a fait appel à lui dans cette mission intrigante à propos d'une Sarah dont on ne sait encore rien.

Mes yeux recherchent un paradoxe à l'affaire.
Dans un lieu sombre, emplit de défis pour ceux qui aiment à les rencontrer, il doit bien s'y trouver quelques bonnes choses qui feront l'éloge d'un tel endroit. Bien quelque chose qui ferait tâche, tout comme la richesse dans la loque. Mais mon regard ne voit qu'un vieux, au loin, à une table, seul, dévorant une soupe. Une soupe à la couleur rougeâtre. Sanguinolente. La bave aux lèvres par ce désir qui m'appelle de nouveau. Je me sens partir. Je me sens à nouveau défaillir. Comme happé littéralement par un désir à assouvir. Des bas instincts qui ont toujours été miens. Partir d'une soupe à la tomate pour en arriver à de telles fantasmes, en tels lieux ou la maréchaussée ne saurait intervenir pour me prendre dans leurs bras de fers et me foutre dans une prison tout aussi ferrée. Je frémis. Je semble fébrile un instant. Mes pensées me troublent. Ne me mènent qu'à une seule finalité. J'entrave le manche de mon arme. La serre fortement. Regarde le vieux qui se régale dans son coin. Que j'aimerai amener une cuillère à mes lèvres, le laisser terminer dans une civière et me régaler à son insu. Non, il me faut secouer la tête pour regagner un semblant d'esprit. Je ne suis pas là pour cela. Je ne suis là que pour... Pas grand chose, mais il faut adopter une posture imposante, importante. Pas pour moi, mais pour lui. Pas pour le vieux, mais pour l'autre. Le Borgne. Je ne me laisserai pas envahir par mes désirs, mais dès que je le pourrai, j'égorgerai bien un couillon qui passerait par là par le plus grand des hasards. Juste pour m'amuser un peu. C'est bien beau de voir le pays, mais tout de même, si on ne peut laisser ses traces quelque part. Je suis prêt à exploser.


-Boaf, tu peux aller lui fracasser le crâne. Personne ne verra rien ici, ils ont l'habitude.

Putain, non.
Faut pas me lancer là-dessus, sinon j'explose tout. Je pourrai m'évincer de cette petite affaire. Aller vers l'homme solitaire. Lui renverser la soupe à la gueule. Lui foutre un coup de poing. Un deuxième. L'égorgé. Sucer son sang. Me taper un petit plaisir solitaire sur sa détresse. Puis, retrouver les deux. Les trois. Reprendre ma place dans les rangs, ni vu, ni connu. C'est vrai, ils ne verraient rien. Le seul oeil est dans les mirettes de l'autre. Ça crève les yeux, enfin ça a du crever l'oeil d'un, que les deux recherchent le réconfort d'un lit douillet et de quelque effluves de sueurs érotiques. Je bouillonne tout seul dans mon coin. J'suis un peu fou, je sais, je sais. Mais j'me fais chier. Alors je bois, une nouvelle fois. Jusqu'à vider mon godet. Non, je ne réclamerai pas un nouveau verre, il semblerait que le Duc n'apprécierait point de trop. Je divague. Vague. Mais point trop n'en faut. Je préfère me recueillir à nouveau dans une conversation à huis clos. Oui, je m'introduis un peu partout, mais un peu ce défaut là, cette tare. C'est ainsi, je suis né de la sorte. Me faire confiance et me traîner dans tels troubles c'est s'orienter au fait que je puisse faire le con et écouter aux portes. M'enfin, je ne dirai rien à personne. Je ne suis pas un rapporteur. Je ne suis pas un con. Je ne suis pas une gourgandine qui arrondit ses fins de mois en vendant des infos inutiles sur quelconques personnes. Ceci dit, j'irai bien aussi poser mes fesses dans une chambrée, plus haut. M'eclipser au beau milieu de la nuit pour aller vaquer à mes occupations et ramener une nouvelle surprise à ma bien aimée. Un nouveau cadavre dans le placard. J'en fais collection. Bon. C'est quand qu'ils vont baiser les deux là?


-Veuillez me pardonner, mon Suzerain. Il me semble entendre les destriers s'alerter seuls en dehors. Permettez que j'y jète un oeil? Qu'aucun minable ne puisse s'en emparer?

Ouais.
Parce que l'air con si on a plus de destriers. Surtout riches comme ils sont, c'est une proie aisée pour les crétins en recherche d'écus. Surtout que j'ai besoin de prendre l'air un instant. Le petit vieux me scrute. Je crois qu'il a comprit qu'il m'intéressait et m'interpelait. Du coup, son air pauvret me fait frémir d'autant plus. J'vous jure, je serai prêt à l'attaquer si je ne fais rien pour éviter cela. Ce serait dommage de se faire déjà remarquer alors qu'on est à peine arrivé!

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Seanmaclane
Alentours de la taverne dont le nom précède vos pas ...

Longue histoire ce serait de conter comment il se trouve là parmi les miasmes d'odeurs
indécentes , caniveaux refoulant les déchets divers tel un marigot permanent et à dire
vrai peu ragoutant . De ruelles sombres en étroitesses de passages le quartier n 'est pas
à proprement parler dans ses habitudes , cette mission ne lui disait rien qui vaille après
tout il n ' avait rien d' un sicaire ou d' un hystrion de cour , pas rompu pour deux sous
aux intrigues sournoises ou souvent le dénouement se voue à la lame cachée dans le repli du corsage ou de la botte .

Quelques allumages de rue toutefois aussi clairsemées que l'honnêteté dans ce bas
monde , une grande bâtisse à la devanture sans équivoque obombrait encore plus
l'endroit où il venait de s'adosser .
Noueux dans sa stature élancé son visage anguleux et rehaussé de
deux vairons qui commençaient à être connu dans le royaume , affichant la superbe ,
feinte en l'occurrence , belle assurance de qui maitrise la situation .

Une volute caligineuse s' expectorait encore d'un reflux d' égouts , peu dire si l'odeur
suffirait à occire quelqu' un qui n 'aurait pas beaucoup vécu . D' une vie de dérobades
odyssées et autres tribulations , le troubadour s' était trouvé menacé par un Vicomte
de garder la vie contre quelques services occultes dans le meilleur cas de se voir effacer
l'ardoise d' une soirée malheureuse au jeu mais aussi et surtout d' avoir un peu croqué
dans sa promise ...

Nous passerons encore les détails mais c'est donc là entre chiens et loups , ombres et
lumières qu' attendait on ne sait quoi encore , le trublion Ecossais avec bien en évidence
sous le gilet l'étendue généreuse de deux poches de cuir bien girondes dont le contenu
achèverait probablement de faire basculer la situation .

Alors à pas feutrée mais précédée par la flagrance d'un envoutement nommé parfum ,
une présence bien dans l'assurance de celles qui dominent leur séduction . Faussement
concentré sur ses chausses les orbes bleue et l'autre verte se relevèrent sur le minois et
autant le dire les formes callypige de la donzelle . L 'esquisse d'un sourire sibyllin ou à
tout le moins préservant encore les forces en présence, se dévoile ...

Mais je vous attendais .... cara mia ...
Enjoy

    ~ Au dehors de la taverne, la ruelle ~

    L'hirondelle au plumage contrasté. Ses mains espiègles vagabondent d'une insolence certaine. S'accaparent des moindres parcelles de tissus. Entrelacs et interstices évacuent leurs mystères sous l'application des doigts habiles. Les secrets s'effilochent, les pans des chemises s'écartent doucement. Les muscles ramollis ne sourcillent plus, la proie ne se rend compte de rien. L'oiselle se sert des joyaux, des biens précieux jusqu'à décharger les bourses pleines. Et ceci dans un grand sourire, celui dont use les politiciens. Mentir et assouvir totalement les désirs soporifiques. Dormir comme une bien heureuse sans émettre le moindre remord de ses actes. Ses victimes n'auront plus un sou, plus rien. Les crocs affûtés se mueront en dents de lait, les ripailles en maigre pitance. Le quotidien des cibles s'amenuisera à l'instar du timide Soleil lors d'une journée d'hiver. Rayon brumeux s'estompe, violé par les ténèbres et la froideur. Voici ce que provoque les hirondelles de la cour des miracles. Un sobriquet angélique pour des voleuses sans états d'âme. Dévorer ou se faire dévorer. Telle est l'une des nombreuses lois de ce coin de pourriture dans les entrailles de Paris.

    La Corleone n'est pas aviaire mais bien avare. Pas une galinette sous ses airs de pie, ni un quelconque volatile noctambule même si c'est un oiseau de mauvaise augure. Le seul vol qu'elle connaisse et celui labourant le champ lexical de la concussion, du péculat. Mais ses manières ne le sont pas, maniérées. Ses approches bien que toujours réfléchies ne souffrent d'aucune subtilité dans leur finalité. Prendre. Tout prendre. Faire craquer les coffres ne mesure pas sa démesure dans la finesse. Seulement, parfois il est vital de revoir sa routine. Parce que la situation l'exige, l'adaptabilité est une qualité si rare. Alors il est si bon d'en arborer, triomphante, le fanion. Ce qui se traduit par une scène commune en ce lieu. Les protagonistes prennent la pose, dévoilent plus ou moins leur jeu, leurs atouts en manche. Un sourire enjôleur par-ci, liniment envers la méfiance. Déhanché endiablé par-là, riffauder la bienséance.

    Tout comme l'aumônier se mue en ove, se love sous les alcôves. Courbe l'échine pour bécoter sa croix, portant sa bure semblable à une bannière. S'embarrasse de, et embrasse sa foi. L'italienne se drape des étoffes ou plutôt des frusques rapiécées du rôle de la gourgandine. Faire du gringue à un attifer n'est rien d'autre qu'assurer son office. Une partition à jouer sans fausse note, une représentation pour enflammer les planchers mnésiques. Tirades éternelles, factums inoubliables. Une chute de reins au galbe quasi parfait. La prédatrice le façonne via ses multiples marches, ses heures perdues tout comme ses pas. Des appas irrésistibles de quoi hameçonner le chaland et une âme noire comme les abysses. Laide, si laide à l'intérieur. Froide, glaciale même à moins que lors d'un moment d'égarement son palpitant fonde subitement. Mais ceci est d'une rareté telle qu'à titre de comparaison une éclipse solaire est un phénomène bien plus répandue. Ainsi le crime se grime sous le faux rythme et l'aphorisme de l'érotisme.

    Claquement de langue lorsque son vis à vis déroule son avant-propos. L'homme énonce un « cara mia » qu'elle ne connait que trop bien sous un accent tout aussi connu. La lionne s'amuse de sa muse et use de ses charmes. Sa poitrine enserrée émet un soupir de soulagement lorsque le lacet de sa chemise cède une première barrière. Histoire de convaincre encore plus son « client ». Rien ne la répugne, de toute façon elle n'escompte pas consommer. Sous ses airs d'aguicheuse ronronne en réalité une femme fidèle dans la niche des miracles . Seulement le travail demande quelques concessions d'usage... Si il la veut, il faudra qu'il s'allège quelques peu et qu'elle aille tâter les bourses promises. C'est ainsi que par un hasard, en rien hasardeux, les prunelles de la Corleone scintillent sous le tintement des deniers et la vision de ces derniers.

    Suis-moi.

    ~ Dans l'antre de la ribaude anonyme ~

    Ordonne-t-elle trahissant là un aspect de sa personnalité, son autorité habituelle. Une bourde. Qu'elle saura rattraper à sa manière. Se jouer de lui. Lui faire croire que le sexe faible sera celui de l'action, de l'entreprise. Sa main s'accapare de la sienne, sans gêne, et l'entraîne au cœur de la Sans Nom. Une pierre deux coups. Délester sa proie consentante tout en recroisant le Mirandole. La lourde s'ouvre laissant pénétrer la froidure et les effluves provenant de la ruelle. Le convoi de la prétendue luxure va rejoindre une tablée. Ici, est chez elle. Les présents n'ont qu'à bien se tenir. De toute façon, pour vivre elle n'a pas trop de temps à leur accorder. Ses vivres humaines lui faisant face vont s'enivrer des spiritueux tandis qu'elle récupérera la monnaie de sa pièce. Et ceci sans se coucher. Elle s'absente un court instant, juste de quoi se saisir d'une bouteille fortement alcoolisée et d'adresser une œillade au nobliot. Pas de salutations, il n'en mérite pas puis point l'heure de se disperser. La Corleone retourne auprès de son assise et entame l'acte II. Elle construit, avec son convive, le pont de leurs regards lubriques et croise les jambes bien calée sur sa chaise.


    Tu m'attendais, dis-tu ? Vil flagorneur...


Cara mia = Ma chérie
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Maryah
Si tu veux nous pouvons prendre une chambre, l'odeur y sera moins agressante, et l'ambiance plus calme.

Soupir. Long soupir. Maryah retire sa main de celle d'Enguerrand. Elle esquisse un petit sourire gêné, résigné. Voilà donc tout ce qu'il veut lui offrir, une chambre. Ne peut il pas comprendre que si elle a soudainement quitté la cour des miracles, sans rien laissé derrière elle, c'est qu'il y avait une bonne cause ? Ne peut il pas deviner qu'elle n'a plus goût aux hommes, ni aux Hommes en général ? Prendre une chambre ... Elle secoue la tête, repérant dans son champ périphérique le blondinet qui reste figé, certainement peu habitué à ce genre de lieu, et le brunet qui a la bougeotte. Quelle escorte de choc ! Etonnant qu'on n'ait pas encore égorgé le Duc. Du coup, elle se demande si ce n'est pas elle qui devrait l'escorter jusque chez lui.

Elle repose son regard sur le visage d'Enguerrand. Les choses ne changeront jamais apparemment. Elle a bien fait de taire cet enfant ; le fils de l'amour caché d'un Duc et d'une catin ancienne taularde ... P't'êt'que dans une centaine d'années ça f'rait parler et vendre des livres, mais là ... rien de tout ça ! Elle comprend soudainement les paroles de Sarani : rien ne sert de remuer le passé. Parfois, il ne sert qu'à tout remettre en danger et à déstabiliser l'ordre établi. Lui là haut, elle icy bas, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des Royaumes.


Je ne ... j'te remercie Enguerrand ... mais je ne peux pas. Il me faut rejoindre Sarah au plus vite, elle est seule avec son bébé. Je ne peux pas la laisser attendre plus longtemps. Je te remercie pour l'information ... et pour être venu jusqu'icy alors que le danger est présent. Je te dois un service, tu sais où me trouver dans ces prochains jours. Si tu as besoin, écris moi dans le Berry. Après, je ne sais où le vent me portera. En attendant, prends soin de toi.

Pour clore l'entretien, Maryah se lève, remarquant au passage l'entrée de la Corleone, croisée lors de l'altercation. La cheffe est là, et la Fanchon va râler si elle trouve Maryah assise. D'un signe de tête, elle salue Enjoy, et propose à Enguerrand :

Je te raccompagne, si c'sont quelques habitués qui trainent autour de vos montures, j'préfér'rai éviter qu'tes gardes nous les transforment en brochette. ça f'rait baisser les chiffres et la cheffe là bas s'rait pas bien contente ...

Joignant le geste à la parole, elle passe devant, supportant difficilement le regard de braises du Duc, tentant d'enfermer au fond du placard les souvenirs trop remuant du passé. Courage brunette, sauve qui peut ...
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« - Oui Stradivarius. Cassez des dents s'il le faut. Je n'ai point envie de rentrer à deux sur chaque monture.

L'idée même de rester clouer une nuit dans ce quartier lui gelait le dos. Ils n'étaient pas chez eux, par ici. L'odeur attaquait ses sens. Les histoires de cette cour miraculeuse n'annonçaient non plus rien de bon. Pourtant, Enguerrand retrouvait un amour bohémien en ce moment même avec Maryah. Cette dernière n'avait pas saisi le sens de sa question. Il n'était pas venu pour la culbuter ou essayer de faire autre chose de sexuel. C'était juste que, la solennité d'une ambiance saine, et calme aurait pu les aider à se parler. Autour de cette table, dans cette crasse, l'atmosphère publique des lieux désenchantés régnait en force. Pas de place pour les sentiments, ni pour rien d'autres de ce genre. Lorsqu'elle retira sa main, le jeune homme eu un haut le cœur. Il essaya de le dissimuler à travers une réponse rapide, mais mal construite.

Dans le Berry ? Alors tu vas la rejoindre, cette Sarah ? J'aurais bien aimé savoir qui s'est, dit-il en baissant le regard. Qui est-elle pour toi, je veux dire.

Quelque chose interrompit leur rendez-vous. Maryah se redressa brutalement. Enguerrand détourna son regard de la robe élégante de sa bohème pour savoir d'où provenait cette irruption.

Enjoy Corleone,
souffla-t-il à voix haute. Enguerrand donna un coup de coude à Avyd Louvelle. Le borgne se leva à son tour pour saluer celle qui semblait être la patronne des lieux. La taverne portait le nom de sa compagnie. Quelle surprise de la voir ici. Après tout, elle était chez elle. Lorsque la Corleone leur adressa la parole, il lui répondit avec le cœur palpitant d'une telle surprise :

Buongiorno Enjoy. Como stai ? »

Enguerrand avait prit cette habitude de lui parler en italien. Il la tenait en estime. Ils avaient les mêmes racines. Seanmaclane attira, enfin, son attention. N'avait-il pas croisé cet homme ivre, par le passé ? Pour sûr, se dit-il. Ce regard vairon l'avait frappé d'un souvenir arrosé. Le borgne lui adressa un bref signe de la tête.
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