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[RP fermé] Une vieille forge aux murs mangés par le lierre.

Isleen
« Ma femme ! Qui a inventé cette possession ridicule ? »
de Roger Fournier “journal d’une jeune mariée”


Elle est bien là dans ses bras au creux de son cou, l’esprit embrumé par les vagues de plaisir, elle redescend tout doucement sur terre, elle caresse machinalement, doucement le torse de son amant, de ces petites caresses que l’on donne pour apprécier encore le contact de la peau de l’autre sous ses doigts, geste simplement tendre.
Et puis le réveil se fait un peu brutal, « hein ? Quoi ? Comment ? » si elle ne le dit pas la puce, son esprit lui les forme les mots…la brume se dissipe, et le « Tu es ma femme maintenant, mon poussin. Entre nous c'est à la vie, à la mort » ça la fait tiquer légèrement voir carrément beaucoup la rouquine, pas qu’elle n’aime pas le Philibert, hein non, il lui plait vraiment beaucoup, pour preuve, elle lui a donné sa première fois. Elle est même plutôt bien tombée, il y avait eu la douleur brève et intense, mais pour le reste et excepté son futal qui ne voulait pas partir, c’était un sans faute total, on ne pouvait rêver mieux. Elle pourrait en tomber amoureuse, pourrait veut dire que ce n’est pas encore fait, cela demande du temps ces choses là, même si pour lui il semble que c’est été rapide…souvenir des mots qu’il lui a chuchoté durant leurs ébats « je t’aime… » et les mots lui tirent un sourire aimant, elle dépose un baiser dans le cou de son compagnon et se redresse pour une petite explication tout en douceur yeux dans les yeux.


Phyl, j’suis pas n’importe quelle rousse …tu vas vite t’en rendre compte….

Elle ne résiste pas à lui voler un baiser, sourire taquin, ben oui ce n’est pas parce que l’on va dire des mots déplaisants à l’autre, qu’il ne faut pas en profiter pour donner baisers et caresses…mais soyons plus sérieuse maintenant


Je n’appartiens à personne Phyl, pas même à toi, je suis la seule maître de moi même, alors oui nous sommes bien ensemble et je souhaite qu’on le reste…mais je ne suis pas à toi. Je ne suis à personne.

Comprendra ? Comprendra pas ? Dans tous les cas, il faudra bien qu’il s’y fasse, la rouquine est la maîtresse de sa destinée, elle s’appartient, elle se refuse à devenir comme les femmes de son clan, à devenir comme toutes les femmes en général, la servante des désirs de son mari, homme, chef ou qui que ce soit d’autres. Et c’est bien ce farouche désir d’indépendance et sa cleptomanie qui sont à l’origine de sa venue ici, personne n’arrivait jamais à rien avec elle.

Quant à la vie à la mort…je vais dire à la vie hein….si tu meurs, j’serais triste bien sur, t’es un amour, mais j’vais pas aller mourir pour autant….allez t’as raison j’tombe de fatigue dormons.

Un baiser sur le coin de la lèvre, elle se blottit contre lui, ça oui il était un amour, peut être qu’avec le temps elle tombera vraiment amoureuse de lui, peut être qu’avec le temps, ses actes démentiront ses paroles, qu’elle sera sa femme, qu’il sera son homme, ils le sont déjà un peu l’un pour l’autre même si elle a plus l’impression que ça l’est déjà bien plus pour lui que pour elle. Bah, elle étouffe un bâillement et se calle un peu plus dans la chaleur des bras de son voleur….
--Phylibert



Voilà ! Voilà ce qu'il en coûte de laisser parler son âme aux instants les plus voluptueux de l'amour. Ces « je t'aime » on ne peut plus sincères, ces « je t'aime » offerts comme on offre son cœur en cadeau, ces phrases tendres et anodines qui se voulaient rassurantes, destinées à anesthésier les appréhensions de la puce au moment d'aborder son premier voyage à deux, rien de tout cela n'était prémédité. Rien ! Ces mots se sont échappés comme ces grains de sable dorés soulevés par le vent, comme ces perles de pluie se bousculant au fond des yeux d'un enfant, impossibles à retenir. D'ailleurs, pourquoi retenir ces mots, pourquoi brider ces phrases ? Il n'y a qu'un seul Phylibert, il n'a pas trente-six masques différents, l'animal est fait d'une seule pièce. S'il louvoie un peu quelquefois, il dit néanmoins ce qu'il pense.

Non, il ne s'attendait pas à une telle désillusion. Il espérait atteindre le cœur de son joli farfadet, y graver son empreinte, et il n'a atteint que son esprit. Ces mots n'étaient pas destinés à la faire cogiter, mais bien à l'émouvoir. Ces mots méritaient un autre sort que cette rebuffade. Ces mots méritaient un « moi aussi », ou même un « laisse-moi un peu de temps pour mieux te connaître », ou tout autre pieux mensonge merveilleux à recueillir au creux de l'oreille, et à se répéter benoîtement, pour le plaisir. Voilà ce que méritaient ces mots ! Pas un « je ne t'appartiens pas » !

Quelque chose s'est brisé en lui. Une faille s'est ouverte. Quelque chose qu'il ne peut définir car notre asticot n'est pas un adepte de l'introspection, mais quelque chose qui influera certainement sur leur avenir commun, s'ils en ont un. Une ombre vient voiler son regard d'azur qui pétillait encore quelques instants auparavant, comme pétille la lune qui commence pourtant à s'effilocher au bas du carreau.


Je comprends ... se borne t-il à répondre à mi-voix, alors que la puce se pelotonne contre lui et l'embrasse à la commissure des lèvres. Bizarre comme ce baiser semble avoir un goût différent des précédents. Notre Phylibert s'en contente lâchement, il ne poursuit pas les lèvres de la puce pour les capturer et les arrimer aux siennes. Il ne glisse pas ses mains sous la couverture pour harceler ses petits seins blancs. Non. Il profite simplement de l'instant, de la chaleur du mignon lutin qui paraît s'endormir entre ses bras. Demain. Demain peut-être lorsque la déception s'atténuera.

Bonne nuit, dors bien ... dit-il en fermant les yeux.

Isleen
Les hommes aiment les chieuses. Il paraît. Moi je suis une chieuse, je sais ce que je veux. M'aimeras-tu malgré ça ?

Ils avaient dormi l’un contre l’autre serrés, mais la rouquine au sommeil léger s’était réveillée la première, le roucoulement des pigeons aidant, elle aurait pu sortir des bras de Phyl, se glisser discrètement en dehors de ses bras, se rhabiller et le regarder dormir, ou simplement regarder le paysage qui s’offrait de la fenêtre, oui mais non, elle était bien dans ses bras, au chaud, elle s’y trouvait étrangement à sa place. Un regard vers son tout nouvel et premier amant, il voulait la regarder dormir et c’est l’inverse qui se passait, sourire malicieux de la rouquine, qui se fige soudain d’inquiétude, avait-il vraiment compris ?

Pauvre Phyl, en y réfléchissant, et là elle avait tout le loisir de réfléchir, elle était bien ingrate avec lui, une vrai chieuse, il lui donnait des petits noms doux, lui disait qu’il l’aimait et elle elle…elle était une chieuse qui ne sait pas comment on aime. Mais comment pouvait-il l’aimer en si peu de temps ? La désirer, lui plaire oui ça oui, ça on sait si on plait ou si on ne plait pas, on sait si la personne vous plait ou pas. Mais aimer vraiment aimer ça elle ne comprenait pas comment on pouvait aimer en si peu de temps, et pas seulement un peu, aimer d’amour. Ca elle ne sait pas …Phyl assurément lui plait et pas qu’un peu, elle s’est donnée à lui, ce n’est pas rien, il est le premier, il avait su la mettre en confiance, l’apprivoisée ! Il devrait en être content, ce n’était pas un petit cadeau, et pour la rouquine s’est presque un « je t’aime » à sa manière, un « moi aussi », un « laisse moi du temps ». L’irlandaise est loin de savoir aimer, est loin de savoir comment on aime, ce qu’il convient de dire ou faire, c’est comme cela, c’est lié à ce qu’elle est, à son histoire, mais ça Phyl est loin de le savoir et l’irlandaise est loin de se douter de la déception de son Phyl. Il lui avait dit qu’il comprenait, elle l’espérait vraiment, elle l’aimait vraiment, du mieux qu’elle pouvait sinon elle ne serait pas là dans ses bras, tout contre son torse que d’une main légère, elle caresse doucement, non sinon elle ne serait pas là, elle serait déjà dans les rues à la recherche de poches à vider, sans plus se soucier de lui. Et là, elle est là, elle regarde le bel endormi en souriant, elle est une chieuse et il l’aime, elle est une chieuse et la tendrement elle le réveille d’une main douce de fée sur son torse, d’un baiser lutin tout contre ses lèvres.

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pas là jusqu'à début juillet
--Phylibert



Ce n'est pas le soleil qui le réveille, même s'il vient tapisser de minuscules paillettes d'or la fenêtre de leur tanière. Ce ne sont pas non plus les ombres qu'il dessine sur le mur, et qui s'y trémoussent en silence, adossées aux vieilles pierres grises. Non. Ce qui le réveille est plus doux, plus délectable. Ce qui le réveille, c'est une menotte délicate qui vagabonde lentement sur son torse, c'est une bouche vermeille qui vient taquiner la sienne. Le bougre n'aime pas ça ! Non ! Il adoooore ça ! Il se délecte. Il observe la puce au travers de ses cils presque clos, en se retenant de bouger, savourant le fourmillement exquis qui fleurit sur sa peau. Il s'abandonne. Marre de broyer du noir comme la veille, à l'heure de s'endormir ! Marre de se laisser torturer par une phrase trop abrupte ou incisive, ou, qui sait, mal interprétée ! Marre ! Sa décision est prise ! Notre coco acceptera tout ce qui se présentera, sans exigence, et il laissera du temps au temps ! Et tant mieux si la tendresse naît de la tendresse, si elle se consolide et enfle au fil des jours, comme ces boules de neige qui gonflent et s'arrondissent en dévalant la pente blanche.

Il sourit enfin à son lutin coquin, avant même d'ouvrir complètement les yeux. Elle est penchée sur lui, et les cascades rousses venues d'Irlande inondent les deux visages qui se frôlent. La puce est merveilleuse. Ce matin, notre Phylibert tourne la page en même temps qu'il plonge ses prunelles d'azur dans les agates sombres du joli colibri. Il tourne la page, certes, mais il ne s'engagera plus de la même manière. Les mots peuvent faire trop mal lorsqu'ils s'évadent en toute confiance et ne rencontrent pas ce qu'ils espèrent. Déjà, un « je t'aime » cherche à s'évader de ses lèvres, mais non, par ici jeune homme, le bougre freine des quatre fers et retient son aveu. C'est compliqué tout ça pour notre bonhomme, mais il s'efforcera de ne pas flancher. Il a parfois la tête dure, notre zigoto, il peut se montrer aussi obstiné qu'une bourrique lorsqu'il l'a décidé. Il s'adressera à la poulette comme il le faisait auparavant, en la taquinant gentiment, et rien de plus !

Son « je t'aime » devient un :
Tu me regardais, ma poussinette ? J'suis beau hein ... dit-il en offrant à la brindille son sourire le plus éclatant, celui où on peut même se voir dedans. Il la capture entre ses bras, et fait doucement glisser sur le sol la couverture qui les enveloppait, dénudant les hanches fines et le popotin blanc de milady.

C'que t'es belle, ma prune des bois ...

Notre homme est diablement possessif, il jacte parfois autant qu'une pipelette, mais ce matin il mesure ses mots. Pas question de dire « je te tiens, tu es à moi », non, pas question, il veut éviter de foncer tout droit dans le mur une seconde fois, notre coco, et de se prendre une nouvelle remarque en pleine tronche, dont il aura un mal fou à se remettre. Cette résolution tiendra t-elle ? Nul ne le sait. Comment ça se terminera ? Pareil. Nul ne le sait. Soit ils s'aimeront tous les deux, et pas à sens unique, ainsi qu'il le ressent malgré la douceur de la puce, soit notre bon Phylibert passera à autre chose. Depuis le temps qu'il envisage de regagner le Nord et de vérifier ce que sont devenus ses frères et sœurs, c'est peut-être ce qu'il fera bientôt. Une sorte de nouveau départ, de renaissance.

C'est pas juste, c'est moi qui voulait te regarder !

Oui, voilà ce qu'il dit, notre compère, mais pas ce qu'il fait. Il est déjà trop occupé à caresser la croupe joufflue de son farfadet et à lui mordiller les lèvres. Il se laisse glisser au fond des coussins, entraînant avec lui la mignonne, se délectant de son corps fluet qui repose tout contre le sien, savourant le contact de ses seins menus pressés délicatement contre son torse, de son ventre d'hirondelle adhérant totalement au sien. Un p'tit massage, ma tourterelle, pour nous mettre en appétit ? ... lui demande t-il en souriant à nouveau, sans préciser de quelle fringale il veut se défaire ...

Isleen
Elle sourit au frissonnement presque imperceptible de Phyl, elle l’attendait ce signe, signe annonciateur du réveil, mais ses turquoises lui sont pourtant toujours dissimulées derrières des paupières closes, ses turquoises qu’elle veut à nouveau voir rieuses, taquines, sérieuses, tendres, tristes, étonnées…amoureuses, bref ce regard au milles palettes d’émotion qui la chavire. La rouquine ne renonce pas pour autant, elle poursuit de touches légères et douces son exploration du jour du torse de son amant, elle se ferra persuasive, et ça paye preuve en est le sourire qui s’affiche, et le plongeon qu’elle fait dans deux océans qui s’ouvrent au jour. Qu’elle sera l’humeur de la journée ?

Tu me regardais, ma poussinette ? J'suis beau hein .

Un sourire, un éclat différent dans le regard qu’elle ne déchiffre pas, mais elle ne s’en inquiète pas, pourquoi le ferrait-elle il semble le même que la veille, toujours aussi beau, toujours l’humour au bout des lèvres, l’humeur sera belle. Elle répond à son sourire par un autre, à l’humour par un tendre baiser, un rire dans le regard.

Oui mon beau, j’admirais…

La réponse se perd dans les bras qui la serrent contre lui, dans la couverture qui glisse doucement au sol, exposant leurs corps à la fraicheur de la pièce. Réaction naturelle, la puce se rapproche, se colle un peu plus contre Phyl, heureuse qu’il ne lui en veuille pas pour la veille, qu’il ait compris…le reste de ses préoccupations se perd dans ce qu’elle sent monter, dans le frisson qui la parcours non du froid, mais de sa main qui monte le long de sa hanche.

Une autre fois lorsque tu ne ferras pas….le loir.


Sourire malicieux, ses mains se perdent dans la chevelure de son voleur, glisse doucement le long des ses épaules, en redessine les muscles, en apprécie la structure, la chaleur, la puissance, sourire gourmand, elle le désire encore, elle le désire toujours au réveil. C’est une première, une première qu’elle ne se détourne pas au matin de quelqu’un de quelque chose qui la veille l’intéressait.

Un massage ? Oui pourquoi pas….mais je n’ai pas très faim moi...

Sourire coquin, la malicieuse dérobe un baiser, c’est une toute autre faim qui la tiraille à l’instant, une faim de baisers, une faim de son voleur, ses mains se font plus entreprenantes, glisse jusqu’au fessier de son tendre feu follet.

Ou si….de baisers.
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pas là jusqu'à début juillet
--Phylibert



Faim ou pas faim, peu importe, il en va pour les baisers comme pour le reste, l'appétit vient en mangeant ! Et les nouveaux amants en redemandent, ils ne s'en lassent pas. La gourmandise est un vilain défaut, dit-on ! Qu'importe ! Ils font repasser les plats, ils deviennent boulimiques de câlins, ils ne connaissent plus de limites.

Quatre mains s'attardent à nouveau sur deux corps tellement enchevêtres qu'il est malaisé de distinguer à qui appartient ce bras, cette cuisse. Les voilà soudés l'un à l'autre pour un instant de voluptueuse éternité. Les paluches de l'échalas se font douces, mais elles jouent les exploratrices, elles dévalent et remontent inlassablement les jeunes courbes de la brindille, elles épousent parfaitement les formes timides de son joli popotin blanc, là où nulle main d'homme avant les siennes n'a posé le pied, comme le dira plus tard un troubadour à l'esprit pétillant.


Tu sais que tu as le plus mignon postérieur du monde, mon ravissant colibri ... affirme le bougre qui en a connu beaucoup trop peu pour porter ce jugement, mais que l'enthousiasme et la tendresse ont convaincu qu'il ne peut faire erreur, et qui le rendent dithyrambique. Et ton grain de beauté sur la fesse, c'est la cerise sur le gâteau, mon trésor ! ... poursuit-il, admiratif, fondant devant ce corps nu comme fondent en hiver les minces filaments de givre exposés à un soleil pâle. Pour un peu, il en oublierait presque le massage qu'il a promis à sa coccinelle, mais il s'en remémore à l'instant où la puce lui effleure délicatement les hanches.

A nous deux, ma tourterelle ! Les mains du maître vont t'emmener au paradis ! ... ajoute t-il modestement, non sans un clin d’œil fripon. Tu vas constater que j'ai moi aussi des doigts de fée, mon lapinou ! Et lentement, presque méticuleusement, ses longues paluches se remettent à rôder, elles caressent et dorlotent avec une infinie douceur la peau fine et fragile de la libellule, allant et venant de la cambrure de ses reins à ses épaules blanches.

Ne bouge pas, mon cœur, je vais te faire ça aux p'tits oignons. C'est peut-être pas la position la plus conventionnelle, mais au moins je peux te regarder et t'embrasser ... murmure t-il en souriant tendrement. Ses paumes posées au centre du dos de la puce pèsent un peu plus fort à chaque passage, et la poitrine menue de la puce palpite davantage contre lui, ce que notre Phylibert apprécie infiniment. Il abandonne ces pressions dans le dos de sa princesse pour prendre entre ses mains les petits seins joliment fuselés, et il les sculpte doucement, du bout des doigts, comme un artiste façonnant amoureusement son œuvre la plus précieuse. Tu aimes ? ... demande t-il en embrassant longuement la frimousse espiègle, auréolée de cascades rousses.

Pas de pantalon enquiquinant, cette fois-ci ! Phylibert guette l'assentiment de sa princesse, alors que sa virilité tendue à l'extrême frôle le douillet réceptacle de sa fleur d'Irlande. S'il est un mot galvaudé, s'il est un mot que le bougre s'était juré de ne pas prononcer, il ne peut toutefois le retenir.
Je t'aime ... murmure t-il d'une voix émue ...

Isleen
Et la température monte, monte, monte, nul doute que les amants y sont pour le principal, le soleil à peine né du matin ne rayonne pas suffisament pour faire grimper en flèche les degrés du grenier. Le massage prodigué par l’un, les caresses données par l’autre ni sont pas étrangères, ils rayonnent de l’intérieur… joie, félicité et allégresse des corps qui s’emmêlent, s’entremêlent, se séparent l’espace d’un instant pour mieux se rejoindre. Tels les deux jeunes amants qu’ils sont, ils se découvrent encore et encore, sans satiété aucune.
Les petits mots doux, tendres, qu’il prononce sont tels des flèches, il les décoche naturellement, et elles libres, viennent se figer dans le cœur de la rouquine, y faire leur place petit à petit comme l’oiseau qui fait son nid.
Les petits mots doux, Isleen ne sait pas les prononcer, les dire, ils ne lui viennent pas naturellement à l’esprit, pour autant, elle répond à chacun par un baiser, une caresse, ses mots tendres à elle sont dans son corps qui réagit, dans ses lèvres sur les siennes, sur sa peau, dans ses menottes qui titillent, descendent et remontent le long du corps de Phyl.


Mo Phléasc*....si j’aime ? Bien sur que oui et....tu es très adroits de tes mains.

Sourire malicieux qui se perd dans un soupire de plaisir, le massage est assurément peu conventionnel, mais assurément délicieux autant pour l’un que pour l’autre, la rouquine n’est pas en reste, elle n’a pu se laisser complétement faire sans bouger, sans réagir. Un jour viendra le temps d’un massage purement relaxant, là il est sensuel, charnel...parfait.

Je t’aime

Il l’aime...les mains de l’irlandaise se figent l’espace d’un moment, les onyx se perdent dans les turquoises...il l’aime...il lui a déjà dit, mais c’est à nouveau une révélation. Il l’aime, les mots sont doux à entendre, les mots sont galvaudés ? Non, ils ne le sont jamais lorsqu’ils sont dit avec sincérité. Et la rouquine sent cela chez Phyl, dans la tendresse de sa voix. Elle ne sait comment il peut arriver à l’aimer en si peu de temps, mais elle l’accepte et plutôt que de répondre un bêtement “moi aussi”, un “je t’aime” en retour qui ne serait pas vrai, car tout cela est bien trop nouveau pour qu’elle sache si amour il y a, si amour il y aura de sa part, elle se contente de lui sourire avec une infinie tendresse, de poser ses lèvres sur les siennes douces et chaudes.

Un baiser tout tendre en appelant un autre, et toute la clic, la tendresse laisse la place à l'allégresse des sensations, il arrive à un moment ou on ne tient plus, le corps, le cœur demandent, exigent plus, et le point est atteint pour la rouquine, dans un sourire-soupire de plaisir, elle ne lui laisse le choix, s’ouvre, l’acceuille pour le plus merveilleux des duos, la plus belle danse que l’on puisse faire à deux. Leurs corps ondulent, s’imbriquent, le rythme est doux, tendre, le rythme se fait cadencé, intense, la volupté des corps monte crescendo, les souffles courts et dans un deux un petit mot “mo thief”** ce n’est pas encore celui qu’attend Phyl, en plus le pauvre n’y comprendra rien, tout juste peu-t-il entendre dans sa voix la tendresse et l’extase qui approche. Elle sait que ce n’est pas ce mot qu’il attend, mais la rouquine dit se qu’elle pense, se qu’elle ressent, elle ne mentira pas pour faire plaisir.
Oui oui , vous aurez remarquez, la rouquine vit avec ses contradictions, elle s’appartient a elle seule, du moins c’est ce qu’elle dit, on se ment parfois à soi même, mais Phyl c’est son feu follet, son voleur, son...il est a elle et a personne d’autre. Si c’est pas un peu de l’amour ça....


*mon feu follet
**mon voleur

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pas là jusqu'à début juillet
--Phylibert


Oui je t'aime ... confirme t-il en un murmure au creux de l'oreille de son délicieux lutin, un murmure qui se métamorphose en un baiser léger, ses lèvres effleurant le tendre derme d'albâtre de sa joue, sous la masse indomptée de ses boucles rousses, lorsque sa milady l'accueille en elle. Et toi aussi tu m'aimes, je le sais, je le sens, affirment ses prunelles turquoise en s'emparant des agates de la puce, oui tu m'aimes, même si ton fichu orgueil d'indomptable Irlandaise et tes désirs d'indépendance t'empêchent de me le dire. Oui tu m'aimes et tu le sais, tes yeux et ton corps me le disent et me le répètent. Tu m'aimes et tu me le dis dans chacun de tes soupirs. Tes gestes sont des mots d'amour. Ta présence et ta nuit dans mes bras en sont d'autres. Oui tu m'aimes et désormais tu ne pourras plus te passer de moi, même si tu me dis le contraire. Et lorsque la vie te réclamera ailleurs, je te suivrai, parce que tu me le demanderas.

Voilà bien où réside le nœud du problème pour notre bon Phylibert, c'est qu'il ne veut pas la perdre, sa langoustine ! Il mourra d'inquiétude, il s'étiolera et périra lentement, comme une plante assoiffée d'eau, si son farfadet prend un matin la clef des champs sans lui, même pour quelques jours. Il la veut là, au bout de ses doigts, et de plus il refuse qu'elle prenne des risques inconsidérés en allant glisser ses patounettes blanches où il ne faut pas, juste pour un mouchoir en dentelles ou d'autres babioles sans intérêt et sans valeur.

Oui, il est possessif, notre zigoto. Ses entrailles se crispent rien qu'à l'idée que son joli puceron puisse aller rôder sans lui. Oui, elle n'aimera pas ça ! Oui, ça créera inévitablement des heurts, mais notre bonhomme est ainsi fait. Il est d'un bloc. Il ne peut lutter contre ce sentiment indéfinissable et si nouveau, il ne peut lutter contre son cœur qui parait trop étroit pour l'amour et les peurs qu'il renferme. Il ne va pas souhaiter bonne chance à son hirondelle si elle va visiter les fouilles des badauds ou les étals des boutiquiers. Non ! Il l'accompagnera, il la protégera, puisqu'il est également un expert en magouilles en tous genres et que voler est devenu son destin. Toutes ces pensées s'insinuent en lui un bref instant, elles le traversent brutalement, insidieusement, comme un éclair traverse le ciel avant de s'évanouir et de disparaître aussitôt au bout de l'horizon. Elles le traversent le temps d'un baiser, le temps pour eux de rouler à nouveau dans les coussins et de faire gémir un peu plus les ressorts du vieux canapé. Lentement, ils s'aiment. Au moins, à cet instant, elle est sienne, et il goûte sans retenue à sa peau blanche et à ses lèvres de vermeil. Ils chavirent et ondulent ensemble, passionnément. La poitrine menue et fière de la brindille tend vers lui ses collines de lys et il les parcourt de sa bouche, elle aussi possessive, y déposant mille baisers brûlants, harcelant délicatement les tétons fermes et mordorés de mille coups de langue légers et d'autant de mordillements doux et furtifs. Bon sang, ce qu'il l'aime, mais là il est incapable de le lui dire, il est trop occupé. Il revient ensuite à la bouche de la puce, à ses yeux, tout en allant et venant tendrement en elle, creusant doucement les reins pour que leurs corps s'épousent en une délicieuse harmonie. La belle soupire, il la dévisage en l'aimant, avant que ça ne soit impossible, avant que la folie ne les gagne et ne les emporte ailleurs. Il veut vivre chacune de ses émotions, chacun de ses gémissements, chacun de ses murmures, comme celui qu'elle vient de lui offrir d'une voix si douce, et qui l'émeut même s'il n'en comprend pas le sens. Il veut l'aimer longtemps, il veut qu'elle l'aime autant qu'il l'aime, et, inconsciemment ou non, il veut lui ôter toute envie d'indépendance. Isleen n'existe plus, Phylibert non plus. L'Irlande est rattachée à la France, ou l'inverse, c'est pareil. Il veut qu'ils se fondent l'un à l'autre, il veut qu'ils ne fassent plus qu'un désormais, un couple comme les autres, qui partage tout.

Ses bras l'entourent et la serrent davantage. Puce et escogriffe sont prisonniers l'un de l'autre, prisonniers de leur passion. La danse sensuelle se débride, elle devient cahotique, leur tendresse devient démence. L'extase déboule comme un cheval au galop. Leurs râles de plaisir deviennent une explosion gigantesque de leurs sens, un cri rauque d'amour et de mort, une symphonie de couleurs vives et chaudes.

Si différents, mais si proches déjà ...


Et quand vient le soir,
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas ?
Ne me quitte pas ... *

Lorsqu'ils reviennent à la vie, lorsqu'ils renaissent dans leur grenier avec des yeux qui redécouvrent le monde, le soleil est haut dans le ciel. Il parait accroché, là-bas, très loin, à la cime d'un arbre solitaire qui se dresse à l'extérieur de leur quartier. Après un baiser espiègle sur chacun des grains de beauté de la puce, notre Phylibert émerge des coussins et revient avec deux verres de vin et un bout de fromage pour son souriceau.

Une p'tite balade après ça, mon bel écureuil, sinon je ne réponds plus de rien ! Ah oui, j'oubliais !

Son sourire taquin se fait mystérieux. Notre bonhomme s'agenouille aux pieds de sa myrtille ... C'est pas pour t'embrasser les petons, hein, sauf si tu le réclames ! puis il soulève non sans mal une planche vermoulue de leur tanière, et tâtonne sous le plancher, entre les pierres du mur. Il en sort une escarcelle de taille honorable, plutôt joufflue, et vide son contenu près du divan. Le bougre n'est pas peu fier lorsqu'une bonne poignée d'écus scintillants se bousculent en tintant gaiement. Bon, Phyl commence à mieux cerner sa compagne, il ne lui en offre pas, elle risque de ne pas apprécier, d'imaginer qu'il l'achète, qu'il veut lui en mettre plein la vue – ce qui n'est pas totalement faux – ou que sais-je encore, mais il sourit à nouveau. Voilà, tu sais où ils sont, en cas de besoin ! D'accord, mon étoile de mer ?


* J. Brel.
Isleen
L’extase, le ciel qui flamboie, l’abandon du corps, l’ivresse des sensations, il y en aurait des qualificatifs, adjectifs, superlatifs pour essayer tant bien que mal de vous faire sentir, ressentir, toucher du doigts ce qui vient d’arriver dans ce grenier, ce qu’ils viennent de ressentir. Il est par ailleurs étonnant que nos deux amants aient toujours un toit sur la tête, que le canapé tienne toujours, que le sol ne se soit pas éffondré, que la maison tienne, il est étonnant au vu des sensations ressenties, de la communion qui s’est faite entre eux . Allangie, elle se redresse doucement , s’adosse la couverture contre elle pour tendre la main vers le verre qu’il lui apporte ainsi que lebout de fromage. L a puce irlandaise dans un sourire, de se trouver chanceuse finallement dans le malheur de son exil, dans le malheur de ses divagations sur les routes, le royaume de France est pleins de surprises au final toutes plus inatendues les unes que les autres.

Un petit tour oui ça nous ferra du bien

Oui un petit tour ne leur ferrait pas de mal, du moins à elle, s'ils continuaient à ce rythme, elle ne serait plus bonne à rien, elle avait déjà l'impression que son corps ne répondait plus de la même manière, complétement au ralenti. Nouveau sourire alors qu’il continue sur sa lancé, s’agenouille à ses pieds. Elle hausse un sourcil intérogateur alors qu’il soulève une planche au sol, que farfouille-t-il là dedans. La réponse vient en peut de temps, une belle bourse, qui à première vue semble bien remplie. La rouquine croque dans un bout de fromage, sans mot dire, elle attend de savoir ce qu’il va en faire. La encore nul besoin d’une grande patience, quelques secondes plus loin, de jolies doubles faces dorées s’éparpillent joyeusement sur le sol, c’est qu’il s’est fait un joli magot son Phyl. [/i]

Voilà, tu sais où ils sont, en cas de besoin ! D'accord, mon étoile de mer ?^

Onyx sur les pièces, dans les turquoises de Phyl, l’irlandaise dans un sourire malicieux enfourne entre les lèvres de son voleur le bout de fromage restant. C’est bien un homme tient, à vouloir lui en mettre plein les mirettes, mais ce n’est pas que ça, c’est la confiance aussi, la confiance qu’il a en elle, eux qui se connaissent depuis si peu, et qu’il lui donne en montrant sa planque, ça c’est bien plus important aux yeux de la rouquine que toutes ces petites pièces qui tournent. Il pourrait y en avoir que quelques unes que ça ne changerait pas la signification du geste. Il tire ses flèches jusqu’à son cœur le brun, il lui fait confiance alors qu’il ne sait rien ou presque d’elle.

D’accord, tu devrais ranger tout ça maintenant….

Un baiser léger sur les lèvres de son Thief* et la rouquine sort de sous la couverture, enjambe le tas , contourne Phyl, pose son verre sur la table et récupère sa chemise avant de s’en couvrir.

Alors on va le faire ce tour ?

Un à un elle reboutonne sa chemise, enfin elle la relace voua avez compris, tout en attendant que Phyl bouge son adorable popotin pile poil dans son champ de vision…
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pas là jusqu'à début juillet
--Phylibert


Voilà un sage conseil, mon joli poussin. Tu imagines ? Être un voleur volé, ce serait vraiment la honte suprême, et je serais obligé de te tuer pour que tu ne le racontes à personne ! ... Espièglerie et tendresse se mêlent dans les prunelles cristallines de l'échalas, qui s'attardent au fond des immenses yeux d'océan de la puce, puis notre Phyl se remet à tripatouiller à l'aveugle sous le plancher vermoulu et dans les crevasses du vieux mur, et la précieuse escarcelle réintègre son invisible cocon de pierre. Voilà, ça y est ! Nos picaillons sont bien rangés !

Il se détourne et surprend les regards que son farfadet pose sur lui. Un sourire, un baiser, un bout de frometon partagé avec son souriceau, est-ce ça le bonheur ? Oui, sans doute. Mais alors pourquoi ressent-il cette sensation angoissante que ce nouveau bonheur sera éphémère ? Ce qui le trouble c'est qu'il ignore toujours ce que sa belle irlandaise fricote à Paris. Elle a éludé la question de maîtresse manière, jusque là il n'a pas insisté, mais en cet instant précis il veut tout savoir. On ne peut bâtir une construction solide sur du sable. On ne peut bâtir une relation solide sur du vent, sur des doutes. Leur histoire sera t-elle une charmante aventure, un gai refrain, une symphonie inachevée, ou bien sera t-elle le fleuve tranquille qui bercera toute leur existence ?

La mignonnette se rhabille, ce qui est un ravissant spectacle pour notre bonhomme, qui ne loupe pas le moindre détail de la scène, qui l'imprime dans chaque parcelle de sa tête de pioche. Bien-sûr qu'il préfère la version effeuillage, celle qui fait apparaître les petits seins de la puce plutôt que de les enfermer sous une vilaine étoffe, mais il contemple son bout d'chou avec attendrissement, avec émotion. Il s'approche d'elle, toujours nu, de plus en plus amoureux, mais cette fois-ci décidé à tout connaître de la brindille. Il ne la laissera pas fuir ses questions.


Oui mon bel ange, on va la faire cette balade. Je m'habille et on y va ! ... dit-il en ouvrant très grand la fenêtre pour aérer leur nid. Mais il ne va pas plus loin. Il pose les fesses sur l'appui de fenêtre, une jambe vers l'intérieur, et l'autre pendouillant vers le terrain vague garni de quelques ruines infâmes qui délimite ce quartier des miracles. Au-delà, c'est un autre monde, au-delà c'est la France. Là ils ne sont nulle part. Il tend les mains, ceinture la puce, et l'attire vers lui. Il l'assied également sur la tablette de la fenêtre, l'enveloppe, la garde prisonnière de ses bras. Il sourit en constatant que cette simple étreinte met en émoi une partie bien précise de son individu, et se retrouve gêné comme un gosse, alors qu'ils viennent pourtant de s'aimer longtemps, sauvagement, comme si leur vie était tributaire de ce moment.

Raconte-moi maintenant ... souffle t-il à l'oreille de son lutin. Et dis-moi. As-tu un passé ? Suis-je ton présent ? Et a t-on un avenir ? ... termine t-il, la gorge soudainement nouée. Que recherche t-il au fond ? A se rassurer ? Oui, sans doute.

Isleen
Assise contre lui, dans ses bras, la rouquine se laisse un instant aller, le regard sur le terrain vague qui s’offre à sa vue, une vue idyllique qui vaudrait qu’on la rende immortelle dans un gravure. Un sourire s’esquisse alors qu’elle devine ce qui contre elle se dresse dans un appel, Phyl semble insatiable. Mais il n’est plus temps pour ce jeu là, son esprit, son cœur peut être souhaite autre chose en témoignent les questions soufflées dans son oreille. Il veut plus, il veut la connaissance de ce qu’elle est, il l’aime, il s’inquiète de ce qu’elle ressent pour lui…elle sent son inquiétude dans sa dernière question. Son grand échalas semble plus fragile qu’à première vue. Elle aurait bien pris les choses entre eux comme elles viennent sans se poser de question, sans chercher à analyser le pourquoi du comment. Les confidences, leurs histoires respectives se seraient livrées simplement par petites touches dans ses moments intimes et délicieux, ou comblé on se laisse aller aux souvenirs et à la confidence. Elle aurait bien fait ainsi, mais il semble que c’est tout de suite qu’il souhaite savoir, et elle, elle voulait être honnête avec lui, éviter d’en parler ne serait pas leur rendre service, s’ils avaient un avenir ensemble.

Si j’ai un passé ? Bien sur que j’en est un Phyl, tout co'mme toi… * Elle s’arrête, un instant, repense à son Irlande à ce qu’elle a laissé là bas, soupire * je suppo'se que tu veux savoir… mon passé c’est l’Ir'lande et je ne pourrais jamais y retourner…ou alors à mes risques et pé'rils… mon père a eu dans son extrême bon'té, la gentillesse de me sortir de pri'son, ou soit dit en passant j’ai eu le malheur de m'trouver par un fâcheux concours de circonstan'ce, il m’a permis en faisant ça, le premier ba'teau qui partait pour l’étranger….avant dans un adi'eu de me renier…,je suis ici et je tiens à ma vie…je ne retou'rnerais jamais là bas à moins d’avoir d’extrêmes rai'sons.

Elle s’interrompt, ça remuait pas mal de chose de se souvenir de ce passé, de son Irlande, ça lui manquait les landes, sa famille nettement moins, mais il fallait dire que ça n’avait jamais été ça entre eux. Elle était la batarde irréfléchie et irrespectueuse du chef de clan, ça expliquait pas mal de choses. Elle l’étonnait même encore aujourd’hui qu’il lui ai donné un minimum d’éducation et qu’il ne l’ait pas renié plus tôt. L’image de ce chef, de ce père sur le port lui restait encore en mémoire, comme un sentiment étrange, une incompréhension…ils ne s’étaient jamais compris, ils ne se comprendraient jamais, ils ne leur étaient plus permis d’essayer de toute manière.

Ne suis je pas avec toi, là main'tenant, n'est ce pas le présent ?

Elles s‘adosse un peu plus à lui, il est bon de sentir des bras aimants, de se sentir en sécurité. La rouquine ferme un instant les yeux, pour profiter, effacer le doute qui s’insinue en elle, l’incertitude de savoir si Phyl supportera que certaines choses de sa vie lui échappe, qu’il ne sache tout, que parfois elle est besoin de solitude. Il n’est pas plus mal qu’elle soit ainsi dans ses bras, qu’il ne voit pas son visage, qu’elle ne voit pas le sien et les sentiments qui doivent s’y peindre

Avons nous un fu'tur ? Je vais être ho'nnête Phyl, je n’en sais rien, cela ne dépend pas que de moi, cela dépend aussi de toi…..j’ai un travail bien particu'lier et je ne suis pas libre de faire forcément tout ce que je veux. Si demain, il veut que j’aille récupérer un objet, n’importe quoi ou qui à l’autre bou't du royaume, j’irais. J’ai accepté le rôle qu’il m’a confié, je ne revien'drais pas dessus…ça me procure une certai'ne protection et à coté, j’ai une certaine liber'té pour faire ce que je sais faire…

Sourire malicieux de l’irlandaise, ha ses poches, elles les avaient désirées a tel point qu’elles l’avaient conduites à agir comme elle ne l'avait jamais fait avant…sa vie avait prit un autre tournant après ça…elle n’avait pourtant aucun regret, à quoi bon en avoir de toute manière.

Après…si tu m’a'cceptes comme je suis, alors oui nous avons su'rement un futur….


Elle laissa les mots flottés entre eux, à lui de savoir ce qu’il voulait, ce qu’il pouvait accepter et pas, s’il la prenait telle qu’elle était avec ses zones d’ombres et son caractère de chieuse, ils auraient une chance d’avoir un futur sinon…
--Phylibert


Non ! Ne me dis pas ça !

Détresse et incompréhensions se mêlent dans son cri ! Douleur aussi. Il s'attendait à tout, sauf à cela ! Ce départ imminent, ce travail mystérieux ! Non ! Les projets de vie commune qui mûrissaient doucement dans sa caboche gisent au sol, les bras en croix. L'échalas n'arrive pas à surmonter le choc. Les derniers mots d'Isleen supplantent tout le reste. Son passé dans son île, si laborieux fut-il, ça ne compte plus. Il en était ému mais il ne le commentera pas, comme il l'aurait fait dans d'autres circonstances. Non, Phylibert est groggy, il hoche la tête de gauche à droite, sans le savoir, sans le vouloir, fixant, de ses yeux hagards, et sans les voir vraiment, les ombres qui dansent sur le mur, entre les vieilles pierres peintes en jaune par le soleil. Des ombres aussi noires que ses pensées.

Non !

Les bras ballants, il se lève, heurtant du genou la hanche de l'Irlandaise, dans sa précipitation, et il se met à déambuler dans la pièce en gesticulant abondamment. Son cri est devenu un cri de colère.

Comment peux-tu croire que je puisse accepter ça ? C'est ça ta vision d'un couple ? C'est ça tout ce que tu m'offres ? Un qui se balade aux quatre coins de la France et l'autre qui l'attend sans rien savoir ! Ahh tu t'es vraiment fichue de moi ! Madame fabrique de belles phrases ! Madame joue les indépendantes ! Madame ne veut appartenir à personne ! Madame a besoin de sa liberté ! Tout ça c'est du vent ! Tout ça c'est parce que tu te fiches pas mal de mes sentiments ! En fait tu lui appartiens à ce « Il » ! Tu es son larbin, tu es son toutou ! Il claque des doigts et Madame file sur les routes, sans me demander ce que j'en pense ! Sans se demander ce que je peux ressentir ! Elle est où ma place dans tout ça ? Alors non, non et non !

Phylibert s'arrête d'arpenter le minuscule grenier et se dresse de toute sa hauteur devant Isleen, le regard noir et intransigeant. Son cri est un cri d'exaspération.

Moi non plus je ne reviendrai pas là-dessus. Je pensais mériter plus qu'un ultimatum ! Tu n'as jamais fait le moindre geste dans ma direction ! Tu n'as même pas hésité une seconde ! Je ne sais même pas si tu m'aimes ! Et voilà, madame me met face à ses exigences et je dois tout encaisser et me taire ! C'est mal me connaître ! Et je te rappelle aussi que tu as accepté de m'épauler dans certains projets, et tu es prête à m'abandonner lâchement ! Tu as la mémoire courte quand il s'agit de moi ! Au moindre signal tu vas fiche le camp et me planter là comme un grand couillon ! Dans ces conditions, c'est terminé ! Cours vite rejoindre ton « Il » et salue le de ma part !

Est-ce vraiment ce qu'il désire ? Il ne sait pas ! Il ne sait plus ! Il se rend compte qu'il mélange un peu tout, mais les mots s'enfuient à tire d'aile, comme un vol d'hirondelles, et surtout comme ses rêves d'avenir. Leurs projets illicites il s'en fiche comme de sa première cuite, mais si elle part sans lui c'est fini ! Et son cri se meurt. Silence. Départ. La tête basse. Il n'a plus rien à lui dire. Il préfère s'isoler, p't'être pour chialer comme un gosse, ou alors pour casser quelque chose. Oui c'est ça, casser du bourgeois, tout seul, quitte à se prendre un poignard dans les tripes. Il s'habille lentement, enfile ses bottes, puis se penche pour ouvrir la trappe qui le mènera où ? Il l'ignore, mais il y va tout droit.

Isleen
Aie ! Elle se frotte la hanche de sa main droite, c’est qu’il lui a fait mal en passant précipitamment, qu’est ce qui lui arrive ? Elle ne comprend pas ce qui le met dans un état pareil. Qu’a-t-elle bien pu lui dire ou ne pas dire pour qu’il réagisse ainsi ? Qu’a-t-elle fait, pas fait pour qu’il se mette dans un état pareil ?

Toujours à la fenêtre, mais cette fois ci, debout et non assise la rouquine écoute, de toute manière à moins de se boucher les oreilles, elle n’a pas le choix, elle écoute donc Phyl, peut être comprendra-t-elle ce qui lui arrive. Ses onyx se font plus noirs aux mots durs qu’ils prononcent, elle encaisse sans broncher la litanie qu’il lui fait, si elle comprend une partie, si elle est touchée par la blessure qu’involontairement elle lui a faite, par les sentiments qu’il a pour elle, ses attentes et aspiration, il n’en reste pas moins que certains mots sont vraiment durs à entendre, certains mots font mal et sont prononcés pour faire mal, c’est blessant, très blessant.

Elle le regarde sans mot dire alors qu’il s’habille, encore légèrement sous le choc de la situation, ce n’est que lorsqu’il se penche pour ouvrir la trappe que la rouquine se précipite pour l’en empêcher, y pose un pied puis toute sa personne pour en empêcher l’ouverture. Toi mon coco, tu ne t’enfuira pas comme cela, sans que l’on est réglé le soucis.

Phylibert !

Le ton est sec, impératif, plus qu’elle ne le voudrait, ses onyx ne quittent pas son échalas, plongent dans son regard, lui dissent « laisse moi t’expliquer, ne part pas comme cela », là laissera-t-il faire ou l’enverra-t-il balader ? Elle ne lui en laissera pas le temps, pas avant de dire ce qu’elle a à lui dire, de tenter de lui expliquer, chose pas du tout aisé à faire pour une fille comme elle.

Comment je n’ai jamais fait le moindre geste dans ta direction ! Je me suis donnée à toi, je t’ai donné ce que je n’avais jamais donné à aucun autre homme avant, parce que tu es le premier à me faire ressentir ce que je ressent, je me suis donnée à toi plus d’une fois cette nuit, je te parle de moi, de mon passé et de ce que je fais, je t’ai même proposé de t’aider dans ton projet et ce n’est pas une parole en l’air ! Et toi tu oses me dire que je n’ai jamais fait de pas vers toi ! Te moques pas de moi Phyl, ne prend pas à la légère ce que je t’ai donné !

Elle qui voulait rester calme, c’est raté, elle sent l’énervement la gagner, il y a un volcan sous ses boucles rousses, il lui en faut peu parfois pour exploser, aussi ferme–t-elle les yeux un moment, pour se calmer, elle sent que rien de bon ne sortira de tout cela si au moins l’un d’eux ne garde pas son sang froid, mais Dieu qu’il bouillonne le sien !

Phyl je ne me mo’que pas de tes sentiments…ils comptent pour moi, et si je ne t’ai pas dit que je t’aime, parce que je ne sais pas si ce que je ressen’s pour toi c’est ce qu’on appelle l’amour….je ne sais pas ce qu’on ressent quand on aime quelqu’un, je ne l’ai jamais éprouvé pour quiconque….ce serait te mentir que de te le dire. Et je ne veux pas te mentir Phyl, j’ai envie d’être honnê’te avec toi !


Elle s’arrête un instant, ses épaules se voutent légèrement, le regard se fait triste, ce qui aurait pu être une belle histoire en devenir semble devenir un beau gâchis. Vat-il comprendre ou vat-il l’envoyer balader, vat-il comprendre qu’il faut écouter le langage de son corps pour connaître ses sentiments, vat-il s’en rendre compte ?

Ais je dit que je voulai’s que tu restes à m’attendre ? Ais je dit que je ne voulais pas de toi dans ma vie ? non …j’aimerais bien que tu m’accom’pagnes…si tu l’veux. J’ai juste un travail, et oui s’il me deman’de de partir à l’autre bout du Royaume, je l’ferrais…peut être suis je son « toutou » ….c’est méchan’t et blessant ce que t’as dis….j’ai un travail, il me fait gagner ma vie, il en vaut bien un autre Phyl ! Je ne vole pas pour me nourrir….tu n’as pas du le compren’dre quand je t’en ai parlé…enfin il arrive que si mais c’est rare, je vole parce que c’est plus fort que moi, et je ne tom’be pas toujours sur de belles bourses rem’plies d’écus….je peu voler une chope cassée en taverne ! Alors oui ce travail, j’y tiens, il me procure une certaine protection’ et une certaine séc’urité, il me per’met de faire ce que je sais faire, et à coté de me laisser aller à ce que mon père appelait ma tare !
J’aurais aimé que t’partages ces mo’ments avec moi Phyl, j’aurais peut être du t’le dire, j’ai eu tort de croire que t’comprendrais que je veuille que tu sois avec moi….


soupire triste de l’irlandaise, les relations avec les hommes, que ça pouvait être compliqué, elle va les lui dire clairement, là il ne pourra pas dire qu’il ne comprend pas. Un souffle pour reprendre un semblant de calme et de contrôle de soi avant de reprendre

…j’aimerais que tu les partages avec moi ces moments…que tu me suives là ou je dois aller.

Elle se recule, laisse la trappe dégagée, il peut partir s’il le veut, elle ne s’y opposera pas, plus… y a une boule au creux de la gorge de l’estomac qui lui nouds le tout, ses onyx se mouillent, mais rien ne coule. Elle a jamais du faire un aussi long discours sur ce qu’elle est et ce qu’elle ressent, c’est une première pour elle, c’est pour lui, mais il est loin de le savoir. Elle sait bien que c’est pas le plus courant qu’un homme suive une femme, que c’est même plutôt l’inverse qui se produit, que la femme suit l’homme là ou il trouve son travail. Oui mais voilà, la rouquine est pas comme toutes les femmes, son métier, son "passe temps" n’est pas courant.

…mo Phléasc

Juste un murmure, un appel triste, vat-il comprendre ou vat-il être comme tous les autres, comme son père et ne rien vouloir comprendre ?
--Phylibert



Un nouvelle bourrasque se met à souffler sous les combles de la forge, et les orages irlandais n'ont rien à envier aux vents glacés venus du Nord. La puce a jailli de l'appui de fenêtre et empêche le départ de Phylibert en immobilisant sous ses pieds nus la trappe qu'il voulait emprunter, et chacun des arguments de l'escogriffe est remis en question, chacune de ses phrases est sujette à controverse. Il l'écoute, même si sa colère et son envie de quitter le grenier ne sont pas calmées. Il n'a pas le choix, il est en rogne, méchamment en rogne, mais il n'ira pas jusqu'à bousculer sa compagne pour disparaître et ne pas l'entendre. Elle aussi l'a écouté, il lui doit bien quelques égards même si elle a tout brisé au fond de son âme, ne serait-ce qu'en raison de ce qu'ils ont été durant une nuit, des amants particulièrement proches et enthousiastes. Les propos de la brindille sont aussi durs que les siens, mais ils ont le pouvoir de le confronter avec lui-même. Ils ont le pouvoir de l'amener à raisonner, à méditer.

Et que lui dit-elle, ou plutôt que lui hurle t-elle ?

Qu'elle s'est donnée à lui, que c'est lui qui a fait d'elle une femme, qu'elle ne lui a rien caché de son passé ! Pas faux, indéniablement ... Et ça fait bigrement cogiter ...

Qu'elle l'aime sans le lui avoir dit, d'une certaine manière, mais qu'elle l'a tu en raison de son inexpérience, en raison du fait qu'elle découvre seulement ce que signifie l'amour ! Mouais, c'est plutôt réjouissant, ça ...

Que ces départs auxquels il doit s'attendre, elle ne les considère que comme une façon de gagner sa vie et d'acquérir une certaine aisance financière, et surtout, oui surtout, elle lui demande de l'accompagner dans ses déplacements, dans ce travail qu'elle apprécie visiblement ! Il n'y a donc pas de « Il » comptant plus que lui, il y a un patron, sans doute, mais, à la réflexion, la question est posée : qui n'est pas sujet à ce genre de contrainte, à part les petits brigands comme lui, sans dieu, ni maître ni attache ? Diantre ! Le voilà sur le cul, l'animal. Il ne s'attendait pas à une telle offre, et elle le réjouit vraiment.

Les prunelles de la puce s'embuent, et pour la première fois Phyl distingue des déchirures, de profondes failles, dans la carapace de ce petit bout de femme qui s'est endurcie à force de se débrouiller seule, à force d'encaisser des coups durs et de devoir se relever sans l'aide d'une main amie, d'une main secourable. Sans doute est-elle bien moins forte qu'elle ne veut le montrer. De toute évidence elle a besoin lui, sa présence lui est précieuse, et ils sont déjà sur les chemins, ensemble, et forts, très forts. Le « mo Phléasc » qu'elle murmure d'un ton si déchirant, presque douloureux, lui arrache les tripes. Il l'émeut à nouveau. Quelle que soit sa signification, c'est pour lui le plus joli mot de la terre. C'est pour lui un mot d'amour. Bon sang comme il l'aime, bon sang comme il aime ses faiblesses, comme il l'aime lorsqu'elle ne lutte pas pour paraître aussi solide qu'un roc, ni aussi intransigeante et imperturbable qu'une statue de marbre. Il n'imaginait pas qu'un tel duel verbal puisse faire à la fois tant de mal et tant de bien, mais sans doute était-ce nécessaire.


La trappe reste fermée, mais ses yeux turquoise se sont ouverts. Pardon ! Pardon d'avoir dit tout ça ! Pardon d'avoir douté ! ... murmure t-il en la serrant contre lui à l'étouffer. Pardon pour tes larmes. Bien-sûr que je te suivrai, c'est ce que je désirais le plus au monde, mon poussin. Ce qu'on peut être idiots de se faire autant de mal ...

Isleen
Serrée à étouffée contre lui, la rouquine passe ses bras autour de sa taille, pose la joue contre son torse et ferme les yeux pour profiter un peu plus de ce contact, de cette chaleur qui se dégage de lui. C’est bon de sentir cet amour qu’il lui porte, depuis le début, il la couvre de mots doux, de caresses, de gestes tendres, et elle elle ne sait pas rendre avec la même ampleur, elle ne sait pas faire, ce n’est pas dans sa nature, et par dessus tout, tant d’attentions ça lui fait peur. Paradoxalement, elle aime, et elle étouffe d’avoir tant d’un coup, elle passe de rien à tout. Elle apprend tout juste, elle ne sait pas faire, elle ne sait pas comment un couple fonctionne, elle ne sait pas, et lui il voudrait déjà tout tout de suite, tout savoir, tout connaître, qu’elle sache, fasse, dise…
Elle se laisse un instant aller, envoie questions et interrogations au loin pour profiter du moment, puis reprend pied avec ce qu’elle est : une chieuse au caractère bien trempée.


J’pleure pas….et c’est toi l’idiot d’abord !

Le tout dit dans un sourire, un petit air taquin, et doublée d’une tape sur les fesses de son échalas, avant de s’en écarter pour prendre ses braies et les enfiler.

On va aller le faire ce petit tour….

On sautille dans un sens, on sautille dans un autre, les braies s’enfilent, une botte, puis l’autre. La voilà prête. Onyx dans les turquoises de l’échalas, si le premier jour d’une relation augure du reste, l’irlandaise est à ce dire que le vent va sacrément souffler chez eux, attention aux alentours, il y aura des cyclones, des ouragans, et de grands moments de calmes et de volupté. Surement qu’un jour ces derniers seront plus nombreux que les premiers.

J’ai deux trois choses à récupérer…

Elle ne dit pas lesquelles, mais il se doutera qu'il s'agit des deux trois choses en sa possession qui lui appartiennent et qu'elle veut voir rapatriées ici avec elle
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pas là jusqu'à début juillet
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