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[RP fermé] Une vieille forge aux murs mangés par le lierre.

Isleen
[Quelques jours plus tard]

Les jours passent, se ressemblent et pas, rouquine et brun mènent des jours paisibles au seing de cette vieille forge…tellement paisibles qu’il ne sert à rien de vous les raconter, passons directement à la conclusion de l’histoire : " ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant" c’est plus vite lu pour vous et pour l’auteur c’est plus vite écrit. Vous y avez cru ? Non, je suis sure que non, vous n’êtes point stupides amis lecteurs. Donc ou en êtes je avant que vous ne m’interrompiez ? Ha oui ! Donc les jours passent, se ressemblent et pas, la rouquine et le brun font désormais Forge commune, les affaires de la rouquine ont, pour certaines, quitter son petit balluchon et font désormais des mamours à celles de l’escogriffe, qui peut se plaindre de voir des bouts de tissus plus câlins entre eux qu’une mini-pouce irlandaise tout en chair avec son échalas.

La rouquine n’est pas démonstrative, c’est là son moindre défaut.* Phyl l’est largement pour deux, peut être même trop au gout de l’irlandaise qui a bien du mal à s’y faire. Tellement de mal que, ce matin là, elle a annoncé à son adorable voleur, qu’elle avait des choses à faire, qu’il ne la reverrait pas avant le soir. Finaude, elle avait choisi son moment pour annoncer ça, elle avait attendu d’être habillée et Phyl encore nu. Ainsi fait, il ne la suivrait pas, n’en aurait pas l’occasion, l’irlandaise avait filé sans demander son reste.

Elle avait passé une journée entière de liberté, une journée entière seule avec elle même, seule. Le bonheur. Une journée entière à flâner entre les étals des marchands, à s’imprégner des lieux, des personnages, à prendre du temps juste pour elle, seule avec elle même ou presque. Bonheur simple qui lui manquait, Phyl voulant toujours être à ses cotés, un bigorneau attaché à sa coquille, une moule à son rocher. Elle se sentait étouffer et pourtant elle était bien avec lui, mais pas constamment. Bilan de sa journée d’escapade : trois écus trouvés par terre, un vieux bout de charbon chiper sur la table d’un écrivain publique, une chope fendue avec laquelle elle était partie de la taverne ou elle avait dégustée une bière, ha si et un morceau de corde subtilisé dans la poche d’un homme.

Arrivée à la forge. Personne. Nul étonnement de la rouquine, son Phyl a du partir faire un tour, tout comme elle, il reviendra bientôt. A moins qu’il soit parti à sa recherche toute la journée, et qu’il fulmine de ne pas l’avoir trouvé. Bah, elle verra bien. En attendant, l’irlandaise sent un brin de fatigue la gagner, elle va se faire un petit somme. Aussitôt dit aussitôt pensé aussitôt fait, le pimousse pose ses trésors de la journée sur la table et s’en va faire son nid dans le bas de l’armoire. Question de prudence, pour dormir seule et en sécurité, se planquer là ou personne n’ira vous chercher ! Elle a quelques années de pratique derrière elle l’irlandaise. Elle va se reposer en attendant sa venue, mais quelques secondes plus tard, c’est Morphée qui l’emporte.


* la fourmi n’est pas prêteuse c’est là son moindre défaut. Phrase originale la cigale et la fourmi. Molière.
--Phylibert



L'est plus futée que lui, sa langoustine. Un vrai poison ! Sûr que l'Irlande est débarrassée d'un grand poids depuis qu'elle a filé par la mer.

Fichtre ! Profiter de ce qu'il a le cul nu pour s'éclipser en douce, c'est fort ! C'est son loustic tout craché, ça, de ne pas lui laisser la moindre chance de lui coller aux fesses – qui d'ailleurs, sont très mignonnes – ! Le bougre n'a pas vu le coup venir, tout à son adoration, tout à son ravissement de l'avoir à lui, et rien qu'à lui, de ne plus l'entendre parler de ce « il » dont il ignore tout mais qu'il méprise car il est synonyme de départ, de danger, de guêpiers. Pour elle et pour lui, d'ailleurs, puisqu'il l'accompagnera, où qu'elle aille, à moins que l'imprévisible puceron n'en décide autrement, en dernière minute, ce qui plongerait notre bonhomme dans les abysses les plus vertigineux de la tristesse et de l'angoisse.

Il s'est vêtu en bougonnant, car il avait d'autres projets, lui. Le voici frustré, notre pot de colle. Il envisageait des plaisirs bien plus coquins, plus charnels, plus intimes, que de se demander où elle se cache et ce qu'elle fabrique ! Quelle chieuse quand-même ! Mais diable, il l'a dans la peau, son asticot, sa princesse.

Alors il a erré, l'âme en déconfiture, le nez au vent, le pas lourd, le dos un peu plus voûté qu'à l'habitude. Sursautant à chaque chevelure rousse voletant dans le vent, au détour des ruelles sales. Difficile de se résigner, même s'il sait qu'elle reviendra. Il n'en doute pas un seul instant, sa souris c'est la reine des enquiquineuses, mais ils s'aiment, à leur manière, composant avec leurs différences. Indépendance et glu. Chaînes et liberté. Un détour par la Seine, qui abrite un soleil à l'envers, mais aucune rousse n'en longe les rives. Chez la Fanchon ? Que nenni ! Pas de farfadet au comptoir ! Envie d'y entrer, pourtant, envie de boire à s'en rendre malade pour calmer cette sourde angoisse qui se développe au fil des minutes, comme un incendie que nul ne peut juguler. Mais non. Inutile d'en rajouter. Il se connaît, notre zigoto. L'alcool le fait chialer.

Le soir tombe déjà. Que faire d'autre que rentrer à la forge ? Il grimpe l'échelle sans entendre le moindre bruit à l'étage. La colombe n'est pas rentrée au pigeonnier. Ah ben si ! Ça saute aux yeux ! Elle a déposé son magot du jour. Trésor dérisoire de bouts de ficelles et de bibelots ébréchés. Pauvre puce, prisonnière de ses menottes.

Bon, la peste n'est pas bien grande, mais si elle dormait entre les coussins du divan, il la verrait quand-même. En y regardant bien. Et là, non. Hé hé, l'armoire ! C'est là qu'elle voulait se réfugier pour échapper à ses premières tentatives de conquête. A ses paluches envahissantes. Avant qu'ils ne s'aiment si fort. L'échalas entrouvre la porte qui couine faiblement, et un mignon lutin roux dort profondément sous les vêtements qui s'entassent ou pendouillent. La réveiller d'un baiser comme dans les fables ? C'est tentant. Mais bon, si l'un d'entre eux est transformé en crapaud ou en grenouille, ça va pas le faire. Notre bonhomme est un cas à part, mais il n'est pas zoophile. Il est Isleenophile, rien d'autre.

Tendrement, il la soulève et la transporte dans le canapé. Il lui enlève ses bottes, sans la réveiller, parce qu'il peut être très doux lorsqu'il le désire vraiment, l'animal. Voilà. La nuque fine sur un coussin épais, une courtepointe posée sur ses formes de gamine menue.

Il la regarde.
Longtemps.
Penché sur elle.
Il n'a pas sommeil.
Dors.
Dors mon amour ...
Un jour sans doute je te comprendrai.

Isleen
Chuttt !

Chuttt elle dort , éteignez tout!

Chuttt son esprit rêve, il est à ce moment crucial ou rêve et réalité se chevauchent, le moment ou un rien vous fait revenir dans le monde des vivants. Sans ce rien, vous replongiez pour un autre tour, un autre cycle, une autre bizarrerie de votre esprit. Avez vous déjà vu la rouquine avec une poitrine taille XXL, tenter de voler avec une paire d’ailes rousses - oui blanches c’est beaucoup trop commun même en rêve faut savoir se distinguer voyons - des jambes interminables, slalomer en vol entre des tours immenses pour éviter des tir de noix ? Non hein, logique puisque c’est impossible et que tout se passe dans la tête de l’irlandaise ! On rêve comme on peut hein, ce n’est pas donné à tout le monde de rêver de choses parfaitement normales ! Isleen rêve en technicolor et en 4D s’il vous plait, version fantastique ! C’est au moment ou Phyl la prend dans ses bras, qu’elle reçoit une noix en pleine figure, réellement un bout de tissu qui pendouille dans l’armoire, pas de quoi faire mal, mais juste ce qu’il faut pour que l’esprit l’intègre au rêve à sa façon et la réveille doucement. Voilà ou se situe le « rien » aujourd‘hui pour la rouquine.

Elle sent bien deux bras qui la portent avec délicatesse, la déposent sur un support bien plus moelleux que le bas d’une armoire, elle se réveille doucement, compte « une botte en moins …la deuxième… » Totalement éveillée, mais les yeux clos, au moment ou la couverture se pose sur elle, la rouquine attend. Phyl, elle sait que c’est lui, cela ne peut être que lui, tout autre n’aurait pas été si doux, tout autre l’aurait surement réveillé d’un coup de pied dans les côtes, elle attend de voir ce qu’il va faire. Rien, rien ne se passe. L’esprit tourne, s’agite, le lutin ne bouge pas….lui en veut-il d’être partie comme cela ? va-t-il lui faire une scène ? Ou tout simplement va-t-il se coucher à ses cotés ? C’est une première, alors elle ne sait trop comment il va réagir. Elle attend et rien.

Alors elle ouvre les yeux, pour les retrouver droit plongés dans les turquoises de son voleur. Il la regardait. Une bouffée d’envie l’assaille, c’est étrange de ressentir cela pour un homme, pour lui, et pas pour le contenu incertain de ses poches, elle a du mal à s'y faire. Esquisse d’un sourire la rouquine se relève sur un coude sans le quitter des yeux.


Tu ne m’en veux pas tro'p ?


Droit au but, directe, pas de détour, autant crever l’abcès dès maintenant, si abcès il y a. Pour autant, elle ne changera pas totalement, elle évoluera certainement, mais elle aura toujours besoin de moment à elle, sans lui, sans personne. Il est bon qu’il le comprenne maintenant, tout de suite, qu’il s’y fasse au plus vite, comme elle essaye de se faire au fait qu’il soit un démonstratif, un tactile, un fusionnel. Ils risquent forts de s’énerver mutuellement, et régulièrement, ça va mettre du piquant et de l'imprévu dans leur relation, dans leurs vies toute raplapla. c'est que c'est d'un terne la vie d'un voleur d'escarcelles et d'une cleptomane, alors il faut bien ça au moins !
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pas là jusqu'à début juillet
--Phylibert



Ce qu'elle est belle quand elle dort, sa femme-enfant, ses trois p'tites pommes d'api. Il ne se lasse pas de contempler ses traits juvéniles et gracieux, sa peau de lys, les cascades cuivrées de sa chevelure qui dessinent autour de sa frimousse un soleil rouge incendiant le coussin blanc où il a posé doucement sa nuque de porcelaine. Il ne sait même pas son âge, mais elle n'a rien de ces vilains farfadets frondeurs auxquels il s'amuse à la comparer. Elle est superbe, ou le sera bientôt. Elle est belle et attendrissante, sa fleur fragile. Mais non, même s'il est fou d'elle, Phyl ne peut oublier cette journée infernale qu'il vient de vivre par sa faute, la cherchant partout, comme un fou, comme un désespéré, imaginant le pire, l'imaginant à la merci de crapules sur lesquels elle aurait voulu exercer ses talents et qui l'auraient surprise. Il ne désire plus endurer de telles angoisses. Il a peur pour elle, bien-sûr, mais ce n'est pas ça la vie dont il rêve, ce n'est pas ça une vie de couple, où bien alors on lui a menti ! On n'abandonne personne ainsi, et surtout pas un amant qui s'efforce d'arrondir les angles. On ne le ferait même pas à un chien.

Et le bougre est sacrément en colère, bien-sûr, lorsque la puce ouvre les yeux. Elle lui sourit, redresse un peu son buste menu, mais aucun geste tendre, aucun regret apparent, juste une question, une question maladroite. La phrase qui hérisse. Peut-être aurait-il réagi différemment sans cette question idiote, dont la réponse lui semble tellement évidente qu'il s'étonne même qu'elle ait osé la poser, mais notre bonhomme a trop cogité pour se contenir. Sa voix tonne dans leur pigeonnier. Ses myosotis s'enflamment.


Tu veux rire, j'espère. Je ne comprends pas que tu puisses me demander ça ! Je me suis fait un sang d'encre toute la journée ! J'ai craint les pires catastrophes à cause de ta petite manie si imprudente ! Je t'ai cherchée partout ! J'ai couru comme un dément à travers les miracles, et même plus loin !

Quitte à le regretter amèrement, il poursuit ! Il est même tenté de la prendre par les épaules et de la secouer comme un prunier pour lui remettre les idées en place, mais il parvient à se maîtriser et va s'asseoir sur l'appui de fenêtre en poussant un long soupir de découragement et d'incompréhension. Son ton se radoucit un peu, juste un peu, mais il ira jusqu'au bout !

Que veux-tu de moi, en définitive ? Je te partage déjà avec un inconnu qui peut bouleverser notre vie par un simple appel ! Je l'ai accepté parce que tu m'as proposé de te suivre, d'accord, je ne reviens pas sur ce sujet ! Mais là je passe après deux bouts de ficelle et un morceau de charbon que tu vas barboter j'sais pas où, sans m'avertir ! Bon sang fais un effort, pense un peu à moi ! Si notre vie doit ressembler à ça, je regrette, je ne suis pas preneur !

Il ramasse la chope ébréchée et la lance violemment contre le mur, où elle éclate en mille fragments minuscules. Voilà ce que j'en fais de ton trésor ! ... ajoute t-il, redevenu rageur. Je te laisse la nuit pour réfléchir, à présent c'est moi qui part ! A chacun son tour !

Phyl rouvre la trappe, et pose un pied sur le premier échelon. Cette fois elle ne l'empêchera pas de s'en aller. Il jette un regard à son Irlandaise et hoche la tête d'un air désolé. Je regrette, mais je ne suis pas un surhomme, et je ne peux pas supporter ça ... A toi de choisir ... De trouver une solution ...

Isleen
Si elle pose la question, c’est bien pour connaître l’intensité de la colère du brun, elle sait bien qu’il lui en veut, et là il lui en veut beaucoup, énormément même. Bon ça ne l’étonne pas, elle s’en doutait un peu aussi avec sa façon de partir. La rouquine s’est redressée dans le canapé, assise en tailleur, la couverture toujours sur les genoux, elle l’écoute, elle laisse passer la tempête sans rien dire, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. Vide ton sac Phyl, dit ce que tu as sur le cœur après nous parlerons, peut être comprendra tu certaines choses, ces choses que tu entends mais que tu refuses de comprendre volontairement ou non. Elle sursaute surprise, un peu effrayé de tant de colère, lorsqu’il balance la chope contre le mur. Elle ne s’attendait pas à ça, ça freine l’esquisse du déplacement dans sa direction qu’elle avait entamé, dès fois qu’il décide de lui en coller une elle reste à sa place.

Elle comprend qu’il se soit inquiété, il tient à elle, alors elle veut bien comprendre, c’est pas courant que l’on se fasse du soucis à son sujet, voir même exceptionnel. La rouquine a toujours vécue sa vie en solitaire ou presque, elle avait bien sa « famille » mais ils ne s’inquiétaient que de ce qu’ « on » dira si jamais un membre du clan fini à l’échafaud, pas vraiment d’elle. Rétrospectivement, la rouquine finira surement par comprendre un jour, que si son paternel lui a donner une éducation, s’il l’a sorti les rares fois du cahot ou elle avait fini, s’il a fait en sorte de lui faire quitter le pays, ce n’est pas que pour éviter les « on dits », mais parce qu’il éprouve de l’amour pour sa fille, peut être même de la fierté qu’elle est autant de caractère. Mais la rouquine est bien trop jeunette pour faire une telle analyse, bien trop innocente des sentiments que son l’amour, l’amitié pour le comprendre. Elle ne sait pas faire, elle apprend avec lui, lui qui veut tout, tout de suite, lui pour qui ça semble si naturel d’aimer. Ne voit-il pas déjà tout ce qu’elle a donner ?

Ils sont en pleine incompréhension mutuelle.

Il ne le sait pas, mais il la blesse dans sa fierté, dans son égo en laissant entendre qu’elle est incapable de s’en sortir seule avec sa petite manie, qu’il faut avoir en gros un œil sur elle, d ès fois qui lui arrive malheur. Comment croit-il qu’elle s’en est sortie jusque là ? Comment croit-il qu’elle a fait jusque là sans lui ? Elle s’est débrouillée toute seule ! Parfois ça lui a réussi, parfois non. Elle n’a pas pour autant attendu pour vivre et faire ce qu’elle a toujours su faire, pour avancer ! Les onyx de l’irlandaise se font noires, plus noires que les nuits sans lune, une colère contenue, rentrée. Il ouvre la trappe, il la quitte sur un ultimatum. La rouquine n’aime pas ça et c’est ce qu’il fait, c’est ce qu’il pose là, en exigeant qu’elle trouve une solution. Il veut la voir plier sous le poids de la femme qu’il veut qu’elle soit. Il veut la faire devenir ce qu’il attend d’elle, il veut la transformer en ce qu’elle n’est pas. Alors elle lui répond, pour ne pas le laisser partir comme ça, dans sa voix tristesse, colère, espoir …espoir qu’ils ne s’arrêtent pas là, mais les mots sont glacés d’une ire froide, et les colères froides de l’irlandaise sont bien les plus dures à surmontées, car elle lui glace le cœur en profondeur, elles sont moins spectaculaires que celles chaudes dans lesquelles elle s’emporte à tout va, mais elles sont bien plus dangereuses car plus longues à partir.


Ce que je veux ?.... Je veux que tu m’acce’ptes pour ce que je suis… avec mes défau’ts. J’ai peux être eu tort de partir ainsi, de te mettre’ devant le fait accompli. J’en suis déso’lée. - Elle le regarde un instant de plus, elle l’est désolée, vraiment, elle ne dit pas ce qu’elle ne pense pas la rouquine, mais elle ne peut revenir sur ce qu’elle a fait et comment elle l’a fait. Elle se dirige vers la fenêtre, et continue - mais c’est la seule sol’ution que j’ai trouvé pour pouvoir être seule. Je t’ai dis dès le départ que parfois j’ai besoin de solitude. Tu aurais voulu’ m’accompagner sinon, tu m’aurais suivi…comme on suit un enfant fra’gile pour lequel on a peur dès que la moin’dre goutte d’eau tombe. Je ne suis pas une gami’ne Phyl, même si parfois j’en ai l’air, même si j’en ai la taille ! Je ne suis pas une mioche ! Alors je n’ai trou’vé que cette solution. Peut être ais je eu tort, peut être ne m’aurais tu pas suivi, aurais tu acce’pté que je parte sans toi, mais tu ne m’en donnais pas l’impre’ssion, alors j’ai agis ainsi… légère pause, soupire, la suivre comme une petite chose fragile, oui parfois elle l’est fragile, mais elle sait être forte, la rouquine se retourne pour lui faire face une dernière fois avant qu’il ne descende totalement les escaliers - Tu aimes de façon na’turelle, moi pas, je ne sais pas comment on aime. J’ai tué ma mère à ma naissance, on me l’a tou’jours reproché sans vrai’ment me le dire. L’am’our, je ne sais pas ce que c’est …peut être est ce que je ressent’ pour toi, je n’en sais rien. Mainte’nant, ça fait plusieurs jours’ que nous sommes en’sembles, tous les deux, que je suis avec toi, nous ne nous sommes pas quittés un seul in’stant ou presque, sauf là. J’essa’ye de t’accepter comme tu es et je ne te deman’de pas de changer. Fais en pareil pour moi.

Une pause, histoire que les mots passent la boite qui lui tient lieu de caboche, qu’il se rende compte de tout ce qu’elle a fait comme pas vers lui, de ce qu’elle lui a dit. Il lui donne l’impression d’attendre le moindre faux pas de sa part, pour exiger d’elle qu’elle change. Elle termine, plus triste qu’en colère.

Vas Phyl….je serais là jusqu’à de’main midi si tu ne reviens’ pas avant….je sau’rais que tu ne veux pas qu’on trouve de solu’tion….de solution en’semble, et je partirais.

Et la rouquine de lui tourner définitivement le dos pour ne pas le voir partir. Il parle de couple, mais il a voulu lui faire quitter son travail, ne comprenant pas qu’elle en est un justement, qu’elle est un boss qui puisse exiger d’elle certaines choses, un métier que peu de femmes ont au final. Là, il ne supporte pas qu’elle le laisse une journée, il voudrait la voir trouver une solution seule, qu’elle plie complètement, mais mince, elle lui a dit qu’elle partait, qu’elle avait quelques petites choses à faire, elle lui à fit « à ce soir » en partant. Il lui faut quoi de plus ? Qu’elle soit toujours avec lui, tout le temps, sans discontinuité ? Qu’elle lui disse qui elle vole, ce qu’elle va chiper le matin avant de partir ? Elle le sait pas elle-même, bon sang ! Ses mains serrent à devenir blanches de trop serrer, le rebords de la fenêtre sur lequel elle s’appui. Mince ! Elle peut pas changer ça, elle peut pas arrêter d’être la proie de sa pulsion, c’est plus fort qu’elle ! Elle comprend qu’il s’inquiète pour elle si elle partait seule pour pister des débiteurs de son boss, sans lui demander de venir, mais pas quand elle va flâner, prendre une journée tranquille et peut être laisser glisser ses mains à droite à gauche. Elle ne mérite pas les mots qu’il a prononcé, elle mérite sa colère, oui, mais pas là façon dont il a balancer la chope à travers la pièce, comme s’il détruisait ce qu’elle est. C’est une larme, une larme qui coule le long de la joue de l’irlandaise et vient s’écraser sur sa main, une larme qu’il ne verra pas.
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pas là jusqu'à début juillet
--Phylibert



Et voilà, c'est reparti pour un tour ! Roulez roulez, petits bolides ! Pourtant, cette fois, pas d'explosion, pas de cataclysme, pas de mur qui se fendille ! C'est un glacier qui répond à Phyl. Mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil ! Comme à chacune de leurs disputes, ils ont tous deux le sentiment de faire plus de concessions que leur compagnon. Et ça se termine par des comptes d'apothicaire, par des ultimatums. Bref, Madame ne sait pas montrer qu'elle aime, comme si c'était compliqué de s'abandonner à la tendresse d'un amant ! Madame est une grande fille, alors qu'en fait c'est juste une crevette, mais elle a des biceps gros comme ça. Si si, c'est ce qu'elle dit ! Elle ne court aucun danger, non, elle est capable d'aligner douze gaillards l'un derrière l'autre et de les étaler d'un seul coup d'index, comme s'il s'agissait d'une rangée de dominos. C'est risible ! Elle ignore tout de la vie aux miracles, de ses dangers, des brutes épaisses qui rôdent dans l'obscurité des venelles. Elle se met le doigt dans l'agathe jusqu'au coude, la rouquine.

Mais cette fois c'est est trop pour Phylibert ! Tout ce qu'il retient de cette nouvelle escarmouche c'est que Madame est partie en douce, sans dire où elle allait, sans dire ce qu'elle combinait derrière le dos de son amant ! Et voilà, comme d'habitude c'est lui le seul coupable ! Il en veut trop, il veut la forger à son image, il veut annihiler sa personnalité ! Ne peut-elle donc comprendre qu'il veut tout simplement l'aimer et vivre à ses côtés, et qu'il n'est plus qu'un zombie lorsqu'elle s'en va ? Mais cette fois, peau de balle et balai de crin, il ne pliera pas ! Pas question qu'il rentre à l'heure que Madame désire imposer ! L'échalas n'est pas le toutou de Madame ! Non mais oh, ça va pas dans ta p'tite tête de piaf, ma rouquine ?

C'est d'en bas qu'il lui crie sa réponse. Et chaque échelon descendu l'a conforté dans ses idées, dans ses choix.


Tu sais faut pas tout confondre ! Moi je suis un sentimental, je suis peut-être possessif et même casse-pieds, mais la tendresse c'est ce qu'il y a de plus joli sur la terre, ma puce ! Ma tendresse ne te causera aucun tort, aucune douleur, aucune écorchure ! Ta disparition c'est tout le contraire, elle m'a anéanti, elle m'a déchiré ! Et si tu ne ressens pas l'envie de venir te couler dans mes bras à chaque instant, c'est que tu ne m'aimes pas, tout simplement ! Aimer ça ne s'apprend pas dans les livres, aimer ça vit au fond de soi et un jour ça s'éveille et ça déploie sa corolle, aimer c'est laisser parler son corps, aimer c'est s'abandonner entièrement à sa compagne ou son compagnon, et ce n'est pas ficher le camp en douce ! Non, ça c'est pas aimer, c'est torturer ! Si tu ne ressens pas ça pour moi maintenant, tu ne le ressentiras pas plus dans une semaine, et d'ailleurs tu ne le ressentiras jamais pour personne ! J'suis pas parfait, mais je t'aime ! Plus que tout ! Alors oui, je te demande une dernière fois de changer ! Et je t'aiderai volontiers à dominer tes pulsions, mais là je ne vois pas ce que je peux faire de plus si tu files trifouiller dans les poches des glandeurs sans que je puisse t'accompagner ! Je n'vais pas t'attacher les mains ou te les couper ! Bon j'sais pas quand je vais revenir, et pas forcément à l'heure que tu fixes ! J'ai besoin de réfléchir !

Puis il se tait ! D'un coup ! Il a encore mille choses à lui dire, mais la colère est mauvaise conseillère, et il ne désire pas prononcer de paroles définitives. Il claque violemment la porte pour ponctuer ses reproches, pour y mettre un point final, ou seulement trois p'tits points de suspension, il l'ignore. Il n'a pas pris d'argent, il a juste assez pour aller ruminer devant un verre de picrate. Le soleil a terminé son indolent déclin, l'obscurité étend sa pelisse fuligineuse sur les abominables miracles, p't'être que notre bonhomme croisera un pignouf dans une ruelle obscure et qu'il pourra lui emprunter gentiment son escarcelle ...

Isleen
Il n’est déjà plus là, c’est d’en bas qu’il lui cri sa vérité, c’est d’en haut, retournée vers la trappe, la larme essuyée qu’elle écoute en serrant des dents pour ne pas lui hurler dessus comme une vulgaire poissonnière, elle en aurait un sous la main qu’elle lui jetterais à la figure pour lui apprendre ! Il a de la chance qu’elle n’est rien sous la main la crevette, parce qu’il verrait qu’elle peut faire des dégâts quand elle s’y met.

Elle s’excuse, lui explique un peu d’elle de son passé, pour qu’il comprenne pourquoi elle est comme ça et il n’entend rien, n’essaye même pas de comprendre qu’elle a toujours agis comme ça, que la vie façonne les être en fonction de ce qu’ils reçoivent, qu’on ne change pas du jour au lendemain, qu’on fait avec le modèle qu’on a eu, avec ce qu’on a ! Bordel, est-il stupide ? Il l’aime et voudrait que là d’un coup tout simplement, elle lui dise « je t’aime Phyl », alors qu’il le dit lui même ça s'éveille et ça déploie sa corolle….ça prend du temps d’aimer, qu’il lui laisse du temps, du temps pour s’éveiller à l’amour ! Il n’est pas donné à tout le monde d’aimer au premier regard ! Elle ressent des choses pour lui, ça papillonne tout au fonds d’elle lorsqu’elle le voit, si elle s’est donné à lui, s’ils sont ensemble maintenant, à s’aimer à corps et à cris, et en ce moment surtout à cris, c’est bien parce qu’elle a écouter son corps, ce qu’elle ressent….mais pourquoi ne peut-il pas lui laisser du temps ?

Et il croit que ça ne s’apprend pas. Idiot. L’amour, on l’apprend tout petit quand votre mère, vous prend dans ses bras tendrement, vous câline, lorsque votre père vous fait sauter dans ses bras et vous rattrape en riant. L’amour commence là, par ce lien filial, sans condition aucune, vos premières amours, les premiers être que vous aimer naturellement, sont vos parents, il en est la base qui détermine le reste de votre existence, il est là l’exemple qui vous fait grandir, vous fait dire « je t’aime ». Et comment vous faites, quand vous n’avez jamais eu de mère, quand votre père s’est contenter simplement de vous donner des ordres, d’être froid et distant avec vous, que vous prenez son comportement pour de l’amour, hein comment ? Vous faites avec les moyens du bords, comme vous pouvez, et vous aimer mal et de travers. Et c’est elle qui confond !


Haaaaaa ! haaaaaa ! Leathcheann ! nozzle triple !*

Mais il est déjà trop tard, quand les mots franchissent ses lèvres, la porte a déjà claquée la laissant seule dans ce grenier devenu trop grand. Il ne reviendra pas. Il veut réfléchir, toute la nuit, la matinée, ne lui suffiront donc pas pour cela. Il ne reviendra pas, même pas pour ensemble trouver une solution. Est ce ça l’amour qu’il dit avoir ? Ne pas revenir alors que celle que vous aimer vous le demande, vous demande de trouver avec elle une solution ?

Il la laissera donc partir ainsi...

Une statut de sel.

Les minutes se passent, elle reste là, debout dans le grenier, à fixer le vide de la trape, dans ce froid glacial qui l’envahi, figée dans sa conscience, dans son corps.

Une statut de sel.

Une heure passe ou plusieurs, rien ne bouge dans le grenier, le sel devient marbre, la nuit est tombée pour de bon. L’esprit de l’irlandaise s’agite, se débat avec elle-même, tente de refaire surface, pour la sortir de cette stupeur qui la fige.

Des larmes, des frissons de froid, la statut se fendillent, le sel se craquelle, l’esprit qui n’a jamais cesser de tourner à tout allure, reprend le contrôle du corps, et c’est un petit bout d’irlandaise attrapant la couverture d’une main qui va se réfugier dans le creux de l’armoire. Il est dur d’aimer, il est dur d’être aimer. L’amour se n’est pas une partie de plaisir, l’amour c’est un combat de tous les instants, l’amour n’est pas simple, il se reconnait dans l’adversité.


[Le lendemain en fin de matinée, la même rouquine dans le même grenier]

La nuit ne fut pas bonne, la nuit ne fut pas reposante, la nuit fut attente, mais la nuit fut propice à la réflexion, à la révélation.

L’aube naissante ne fut pas meilleur pour le moral, mais le soleil, fier astre accroché dans le ciel, grimpant vers son apogée, fut torture, torture ne pas le voir revenir, torture, car elle l’attendait, elle espérait, elle s’inquiétait. Personne n’aime être torturée, pas même la rouquine, qui fort de cette attente, comprenait un peu mieux ce qu’avait pu ressentir Phyl à ne pas savoir ou elle était, à se faire un sang d’encre en craignant le pire.

Elle n’attendrait pas plus longtemps, elle n’attendrai pas l’apogé du soleil, elle allait descendre de ce grenier, le chercher. Elle l’aimait. Elle l’aimait certes mal et pas comme il aimerait, il l’aimait trop et pas comme elle esperait, mais s’ils s’aimaient vraiment, ils trouveraient une solution, ensemble Elle voulait bien faire des efforts pour lui, le prévenir, qui l’accompagne, mais elle ne changerait pas. Elle ne serait plus elle si elle changeait a ce point pour couler dans le moule qu’il lui prépare. S’il l’aimait, il ferrait lui aussi des efforts.

Il n’est pas simple d’aimer, voilà ce qu’elle pensait la rouquine alors qu’elle ferma à son tour la porte de la forge. Ce n’est pas simple, mais l’amour est fait de concessions, si personne n’en fait...


*Imbécile ! triples buse !
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pas là jusqu'à début juillet
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