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[RP-IG] La Taverne de La Poutre Flambée.

Paillard
Il était arrivé, le tavernier prodigue ! Emergeant de la poussière, blanchi sous le harnais, la tresse grisâtre. Il lui serra la main avec plaisir, ravi de revoir son vieil ami, après si longtemps, et après les mauvaises nouvelles de l’été.

Effectivement, le cadre a été meilleur… Mais ma foi, pour boire un coup…. Et nous dormirons chez vous avec plaisir, merci de la proposition.

Il lorgna avec gourmandise sur les bouteilles.

Il va falloir veiller tard, vous avez des choses à me raconter… La superbe brune que vous voyez là se nomme Tiamarys, et j’y tiens, ne me l’empoisonnez pas….

Puis il vit apparaitre une femme inconnue, de lui du moins, qui les considéra tous deux avec une curiosité qui n’était pas que de façade. Elle repartit vite, un panier… perçé au bras. Etonnant, mais accessoire.

Allez, buvons, aux retrouvailles !
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Tiamarys


Tiamarys sourit au tavernier, ravie de rencontrer enfin l'ami dont pail lui avait si souvent parlé.

Enchantée messire, nous sommes ravies d'accepter votre invitation à nous loger...Bien du travail vous attend si j'en crois vos paroles, mais je gage que cette auberge retrouvera tout son lustre d'antan.

Elle se blottit dans les bras de son amour qui dégageait à présent un délicat fumet de poissons pas très frais il fallait bien se l'avouer! Mais un sourire vint naitre sur ses lèvres...ce serait l'occasion d'un nouveau bain.

Moi aussi je tiens énormement à toi mon coeur! alors surtout tavernier...
Ne m'empoisonnez pas!!


Elle rit malicieuse et salua la jeune femme qui entra dans la pièce. Elle l'écouta parler, ses sourcils se fronçant imperceptiblement mais surement en entendant les paroles de la donzelle...

Elle leva les yeux vers pail et lui sourit tendrement murmurant un "je t'aime" tendre à son amour

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Jennsen
Comme un soleil de plomb en plein hiver, elle avait atterri là par surprise, celle concoctée par un grognon au mieux de sa forme, enfin!

Elle en aurait sautillé de joie, à l'idée de revoir toutes ces personnes qu'elle avait eu plaisir à retrouver et à connaitre au Puy.
Elle décida d'ailleurs de laisser exploser son enthousiasme pour une fois à autre chose qu'à quelque exploit... sportif.
Elle avait pu croiser Nuit dans la matinée, et cette fois c'est vers "La Poutre" qu'elle cavalait, croisant les doigts dans sa course pour qu'un malencontreux coup de colère n'ait pas repris son propriétaire entre ses deux passages.

Arrêt sur les talons dans un freinage abrupt... Elle était arrivée! L'enseigne, et la bâtisse, étaient toujours là! Yeapaaaahhh!!

Avec un peu de chance, elle y verrait même Laurine, dont le franc parler l'avait séduite, lors de ces quelques jours qui avaient vus la reconstruction des lieux.
Tout allait fort bien donc, elle pourrait revenir faire visiter le tout à l'homme de sa vie sans lui annoncer un évènement obsolète.

La taverne avait pris excellente tournure ; Jenn regrettait de n'avoir pu suivre l'évolution de A à Z, mais se réjouissait à l'avance des moments qu'elle pourrait désormais y passer sans risquer une allergie à la poussière.
Elle esquissa un sourir grimaçant en se remémorant la toise involontaire à coup de planche qu'elle avait reçue à l'époque, et s'assura d'un regard, avant de pousser la porte, que les travaux étaient bel et bien terminés.


Bonjour la compagniiiiiiiiiiiiiie!!

Elle avait prévu d'avoir à se faire entendre, et elle avait bien fait, car c'est les yeux écarquillés qu'elle se rendit compte de la capacité d'accueil réservé à la taverne.
Cependant, seuls deux clients se trouvaient sur place, en dehors du patron, et Jenn se retrouva un peu benête de son salut exalté.

Saluant à nouveau les convives de manière cette fois un peu plus discrète, elle adressa un sourire à Insa avant d'aller se poser dans un coin, essayant de se souvenir d'où elle avait vu les visages de ce qui semblait être des invités du tressé, comme aimait à l'appeler Laurine.
Il y avait ceci étant peu de chance qu'elle les ait vu ailleurs qu'à Polignac, puisque celle-ci s'était faite résidence pendant de bien longues semaines.

Impatiente de connaître les dernières nouvelles, elle profita du calme relatif pour faire un tour d'horizon de cet intérieur auquel elle n'était pas habitué, d'un œil étonné et appréciateur.

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Insanius
Ses deux amis voyageurs servis et maintenant en pleine séance de mamours, le Tressé s'en retourna à ses verres à nettoyer. Une fois de plus sa tavernière qu'il allait bientôt surnommer "courant d'air" délaissait son travail pour d'obscures courses... Il n'avait jamais été gâté avec ses tenancières...
La première, parce qu'il l'aimait comme jamais il n'avait jamais pu le faire, avait été la raison de l'incendie sauvage qui avait transformé la taverne en ruine...
La seconde, n'en faisait qu'à sa tête, il l'aimait peut être elle aussi, d'un amour fraternel, mais elle était parfois imbuvable.
Deux caractères taillés dans le roc brut qui au final avait réussit à s'accorder à une époque qui lui faisait cruellement défaut...

Les yeux fixant le mur face à lui, les mains essuyant mécaniquement les verres, il repensait à cette femme qui se mourait lentement dans son couvent...
Jamais plus ses éclats de rires, ses accès de colère ne raisonneraient entre ces murs.
Jamais plus il n'attendrait le départ des derniers clients, annonciateurs de moments de solitude partagés, avec autant d'impatience...
La vie devait continuer, il lui fallait se redresser, offrir à ses amis la même mauvaise humeur, la même agressivité, sans qu'aucun de puisse se douter de ce qu'il ressentait au fond de lui. Il devait cacher à tous qu'une partie de lui même était morte, peu de temps après être venue au monde...

C'est à cet instant que la vie mena, une fois de plus, les pas d'une voyageuse jusque devant la porte de la taverne. Une nouvelle fois il la vit entrer, plus radieuse que jamais...
Petite femme, pleine de caractère qu'il avait croisé lors d'un voyage. Seule occupante d'une taverne, doté d'un rythme de paroles effréné, ils s'étaient liés d'amitiés au fil des rencontres...

Le Tressé lui sourit, nullement surpris de son entrée fracassante, puis posa les verres, polis plus que de raison attrapa deux verres et une bouteille d'hydromel et se dirigea vers sa tablée. Tirant une chaise et s'y affalant il déboucha la bouteille et lui servit un verre sans même la consulter.

Heureux de te revoir parmi nous...
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Jennsen
L'œil illuminé d'une lueur appréciative autant qu'amusée, Jenn regardait son ami s'avancer avec une bouteille dont la couleur du contenu lui rappelait quelques souvenirs.
Insa s'approchait avec son trésor ; si le sourire qu'il affichait faisait plaisir à voir, elle avait cependant remarqué sur son visage les stigmates d'une nostalgie, voire d'une tristesse dont elle savait la cause.
Navrée qu'il n'ait pas retrouvé l'allant qu'elle lui avait connu, elle l'accueillit sans en faire montre afin de ne pas raviver ses tourments.

Elle attendit qu'il se soit.. installé, et tandis qu'il leur servait une bonne rasade du fameux nectar, et d'une voix malicieuse appuyée dune œillade, lui demanda :


Heureuse, également, d'être de retour!
Je suppose, mon cher, que cette bouteille n'est pas le reliquat de celle qui nous avions entamé il y a... Mhmm il y a bien longtemps!? Ravie de constater que tu aies encore des réserves de ce breuvage qui ma foi m'avait flatté le palais d'une façon inoubliable!
Mais dis-moi, tu n'avais pas une tavernière pour faire le service?
J'ai eu le loisir de l'apprécier il y a quelques semaines... Où est donc passée Laurine?


C'était vraiment pour elle un réel plaisir de pouvoir une fois encore partager quelques moments privilégiés dans une ville qu'elle appréciait pour une partie de ses habitants.
Et c'était toujours une joie renouvelée de discuter avec Insa à bâtons rompus ; ce qu'on pouvait qualifier de conversation n'était pas si courant par delà ce qu'elle connaissait du Royaume.
Privilégier ces instants était donc quelque chose d'important à ses yeux.

L'espace de quelques secondes, elle baissa les paupières pour savourer cette bienfaisante sérénité, avant de porter à ses lèvres ce godet qui n'attendait qu'à être vidé.


Y'a pas à dire Insa, tu sais recevoir tes hôtes!
Dommage qu'une fois de plus mon séjour soit trop court pour faire un sort convenable à ta cave... Mais je ne désespère pas, un jour j'y arriverai!!
Et quoi de neuf, au Puy?


Un nouvelle gorgée plus tard, les entrailles réchauffées par l'alcool, elle portait une attention renouvelée à son vis à vis dans l'attente des dernières nouvelles de sa vie.

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Insanius
Ma tavernière elle fuit encore et toujours! Si elle ne s'enferme pas dans sa cave, elle part acheter des provisions dont je ne vois jamais la couleur!!!
Mais tant qu'elle ne vide pas mes stocks d'hydromel tout va bien...


Levant son verre pour trinquer il lui sourit.


Au hasard qui guide tes pas ici! Et Santat!

Une fois son toast porté il avala son verre d'une traite oubliant que c'était de l'hydromel et non de la bière.
Une petite grimace apparut sur son visage lorsqu'il se rendit compte de son erreur. Il allait devoir se méfier de cet alcool lâche en se levant.


Ma vie? Un voyage, des responsabilités, des engueulades, presque la routine! Je m'ennuie un peu ici, mais je me sens le devoir de rester un minimum... Pour la ville et pour mes amis.
Et bien sur j'ai réouvert mais tu le savais! J'espère juste pourvoir redonner la vie et l'animation qu'il y avait avant dans ces lieux...

Et toi? que me racontes tu?

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Jennsen
Elle avait trinqué, à retardement, avec son ami, l'avait écouté, et aux derniers mots d'Insa, Jenn avait grimacé.

Mais que veux tu que je te raconte? Tu sais, je crois, que je viens de passer un lonnnnnnnnnnnnnnnnng moment dans une ville à piétiner jusqu'au moment d'en partir!
Songeuse, elle ajouta :
Bon, je ne vais pas dire que ça n'a pas présenté quelques avantages...Passer des nuits au chaud, profiter d'un grognon tout faible, ce genre de choses...

Partant d'un éclat de rire, elle ponctua son aveu d'une lampée supplémentaire.


Mhm, allez, je vais être sérieuse... J'ai été ravie de reprendre du service dans une taverne, de récolter un peu des fonds qui se raréfient dès qu'on voyage...de pouvoir faire une incursion ici même...Mais je suis vraiment contente d'avoir repris le chemin de la découverte, pour tout t'avouer.
Même si celles-ci ne sont pas toujours que plaisantes...
En tous cas, j'ai été heureuse d'assister à la réouverture de ces lieux, mais tu le sais déjà!
Et j'espère que je pourrai saluer ton feu follet de tavernière, avant de repartir, puisque ce moment arrivera encore bien vite.


Elle n'était pas étonnée du discours d'Insa, concernant sa "routine", son ennui et son désir de faire ce qu'il pouvait pour la ville et ses amis.
Sous ses dehors de bourru énervé, ceux qui avaient la chance de le connaître un peu savaient qu'il cachait un cœur d'or et que son amitié était indéfectible.
Avec un sourire en coin, elle l'interrogea à nouveau :


Mhm alors, tu restes pour la ville? J'ai pas vu ton nom aux municipales moi, héhé... tu œuvres dans l'ombre, la populace a peur de tes poutres ou quoi?

Mi-sérieuse mi-souriante, elle avait la conviction que sa poigne ne pouvait nuire à l'économie d'un village, bien qu'elle pût comprendre que ce ne soit pas trop sa tasse de thé de se sentir coincé par telles responsabilités.

Tout en portant son verre à ses lèvres, elle ajouta :

Une chose est sûre : ton hydromel...n'a pas changé non plus! Toujours aussi sympathique à boire!!
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Insanius
Œuvrer dans l'ombre? Me faire discret surtout, la populace est loin de m'apprécier ici, une petite poignée qui me supporte, encore un peu moins qui m'apprécie.
Mais je l'assume et je le revendique, j'emmerde ceux qui ont un soucis avec moi, je ne veux pas plaire à tout le monde. Ça serait trop chiant!


Il sourit, attrapa la bouteille pour remplir à nouveau son verre avec ce liquide ambré qui grisait si agréablement les têtes. il le leva une fois de plus, prononçant un "Santat!" enjoué et avala une longue gorgée.

C'est vrai qu'il est bon cet Hydromel... Cuvée spéciale furie!
En parlant de ça, j'espère que la tavernière va se repointer bientôt... Je vais pas me taper tout le boulot non plus! Surtout après avoir bu...

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Laurine.
[Dans la cave]


Laurine pénétra par l’escalier de service dans la sombre cave suivie d’une Zélia quelque peu méfiante sans doute, irrité d’avoir été interrompue dans son projet. Cependant, les propos de la Garçonne semblaient avoir fait mouche pour que son alter égo carcassonnaise ai daigné la suivre.

Laurine fit signe à sa compagne de ne pas faire de bruit le temps qu’elle aille s’assurer qu’elles ne seraient pas entendues ni dérangées. Elle monta en silence les escaliers qu’elle avait appris à connaître, évitant soigneusement les deux marches fatidiques qui par leur grincement auraient trahi la présence de Laurine. Elle écouta attentivement et haussa les épaules. Insa était encore occupé à compter fleurette à une belle.

Mouais au moins celle là pas besoin de tenailles ni de pinces. Bref on s’en fout ! pensa-t-elle.
Elle prit soin de verrouiller la porte du haut avant de rejoindre Zélia une volée de marches plus bas.


Suis moi chuchota-elle

Elle ouvrit sans difficulté la lourde porte métallique qu’elle avait pourtant mis des jours à rendre fonctionnelle. Une porte ne devait pas simplement pouvoir s’ouvrir, il fallait pouvoir la fermer à envie.

Elle laissa Zélia découvrir l’étrange pièce à la lueur de torches crépitantes et s’affaira à leur servir deux verres de calva de sa réserve personnelle cachée dans une petite niche derrière une statuette d’un Cupidon couvert de toiles d’araignées.


Un calva dont tu me diras des nouvelles !

Elle posa les deux verres sur la table

Trinquons d’abord ensuite je t’expliquerai.

En son fort intérieur, Laurine bouillonnait. Pour plusieurs raisons. Ca faisait tellement longtemps qu’elle avait parlé à personne de l’Argenté et Zélia avait été témoin, partielle du moins, de leur dernière rencontre qui commençait à sacrément dater. Elle aurait volontiers porté un toast en son honneur mais ca aurait peut-être détourné la conversation de là où la Garçonne voulait la mener.
Enfin elle entrevoyait une possibilité de mettre ses projets en œuvre. Projets trop longtemps réfrénés pour trente-six mille raisons, trente six mille excuses tout aussi fondées les unes que les autres.
Son secret et surtout tout ce qu’il impliquait, lui brulait les lèvres comme rarement.


On boit à quoi ?
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Supposée libre.. Mai(t)resse du Puy en Velay
Jennsen
L'écouter s'exprimer la confortait dans son opinion... Insa resterait toujours Insa décidément!
La bonne humeur titillée par le gouleyant breuvage, et quelques tintement de verres plus loin, elle se décida à jeter un coup d'œil par la fenêtre.
L'obscurité commençait à envelopper de sa chape les ruelles petit à petit désertifiées.
Sur un petit soupir, elle marmonna :


Bon, va falloir que je bouge, sinon je connais un grognon qui va grognonner à m'en donner malocrâne s'il doit faire le tour des tavernes pour me repêcher.. Encore que.. faut pas être sorti de la cuisse de Jupiter pour deviner où j'peux bien être!

Jenn amorça une remontée direction la station debout, un peu déséquilibrée dans le mouvement par une sorte d'impression de tangage léger, tout en gloussant de sa difficulté.


Ben! J'crois que je ne t'aiderai pas à faire grand chose ce soir non plus, en fait... J'espère que Laurine repassera par là.. Et puis si tu la vois ben donne lui le bonjour de ma part, des fois que je la loupe bel et bien avant de cavaler plus loin dans le Royaume!

Prudemment, elle s'avança pas à pas en direction de la sortie, concentrée à paraître au mieux d'une forme qu'elle aurait dû mieux entretenir ces derniers temps..
Elle commençait à faiblir sur la pratique!

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Zelia.
Dans la cave

Après avoir solidement attaché Topaze à une poutre non flambée, même si elle doutait qu'il bouge sans elle, la perle suivit Laurine dans la pénombre de son antre, une humidité latente, une clarté quasi inexistante, l'endroit lui rappelait étrangement une cellule de moine qu'elle avait longtemps connu plus jeune.
Non sans méfiance Zélia suivit la garçonne dans la pièce, restant à attendre que la demoiselle ait pris toutes les vérifications qui lui étaient nécessaire pour être "tranquille", entendant le cliquetis d'un verrou qui se ferme en haut de l'escalier.

Elle tient pas à ce qu'on nous dérange, c'est rien de le dire...

Lorsqu'elle vit Laurine redescendre de son promontoir de bois grinçant, la perle continua de l'observer tirant une lourde porte somme toute bien huilée, plissant son regard teintée de noir pour mieux apercevoir de quoi il retournait.
Une faible lueur s'échappa alors de la pièce protégée par de lourdes "défenses", mettant un pied après l'autre Zel s'introduisit dans le repère où elle avait été invité, ayant juste le temps de cesser de détailler l'endroit sous toutes ses coutures qu'elle se retrouvait avec un verre sous le nez qu'elle attrapa rapidement à la proposition de trinquer.
Le portant à ses lèvres pour sentir le gout sucré et apre du calva, elle esquissa un sourire.

Je ne sais pas à quoi on boit, ni pourquoi on trinque mais tu sais où trouver de doux breuvages.
Celui là crois moi il n'est pas d'ici, il vient de chez moi.


S'approchant de Laurine, elle la fixa droit dans les yeux, tentant de sonder son âme si elle en avait le pouvoir, avant de poser son fessard sur le bord de la table.

Et toi ? Dis moi donc à quoi on boit qui m'a fait te suivre jusqu'ici ?
Tu me connais à minima, si tu comptes pouvoir me faire rester, ce n'est pas un calva de ferme normand qui y parviendra.
Je t'écoute ma belle.


Le ton était donné et la garçonne savait que Zélia ne plaisantait que rarement et était du genre à ne pas aimer perdre son temps.

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Laurine.
Laurine regarda Zélia quelque peu goguenarde. Bien sur elle ne la connaissait pas énormément mais il était évident qu’un alcool, si rare et raffiné soit-il, ne suffirait pas à la retenir. Elle n’avait d’ailleurs pas l’intention de la retenir pour le plaisir de sa compagnie même si elle n’était pas insensibles au charmes étranges de la carcassonnaises, le souvenir d’un baiser fugace revenait régulièrement la tarauder.

Mais bien sur que je ne vais pas te demander de rester uniquement pour jouer les tastevins, ma belle.

Elle appuya sur les derniers mots pour bien montrer qu’à elle non plus on ne la faisait pas. Elle s’assit désigant de son petit nez retroussé une autre chaise de l’autre côté de la table.

Bon… je vais essayer de faire court mais c’est pas gagné parce que je dois te raconter une partie de ma vie pour que tu comprennes bien.

Elle la regarda faussement désolée et remplit les verres avant de poursuivre.

Je suis née dans une famille aristocratique parisienne.

Elle leva les yeux vers Zélia se doutant que cette entrée en matière ne ferait sans doute que l’exaspérer un peu plus mais elle se devait de passer par cette histoire de peur d’être prise pour plus illuminée qu’elle n’était. Elle continua.

Enfance pas malheureuse mais barbante au possible. Je n’avais de cesse que d’échapper aux précepteurs et quand j’y parvenais, je partais en d’interminables explorations.
Un jour ces baguenaudages me menèrent auprès d’un vieux sénile. Enfin tout le monde le prenait pour sénile si pas fou de longue date. Bien souvent il était la risée des enfants dont certains n’hésitaient pas à lui jeter des pierres même. Mais bon je m’égare déjà…


Elle prit une lampée de calva et poursuivit.

Au fil du temps, le vieux et moi avons sympathisé et peu à peu je me suis intéressée à ce qu’il faisait dans son atelier. Et lui n’eut de cesse que de me transmettre son savoir. Il me disait que je serais la première.

Elle s’approcha de Zélia pour lui conter la suite dans un demi-murmure.

[…]

Lorsqu’elle eut terminé la partie parisienne de son récit, elle se redressa et fit une petite pause.

Or il y a tout ce qu’il faut au Puy et cette cave sera parfaite pour poursuivre mon travail. J’ai par contre besoin de ton aide pour aller le chercher. Seule j’y parviendrai pas d’autant qu’il y a des chiens. La suite pourrait intéresser l’encapuchonné de Carca tu crois pas ?
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Supposée libre.. Mai(t)resse du Puy en Velay
Zelia.
Bonne réponse de la garçonne, elle avait compris que Zélia n'aimait pas à perdre son temps, et c'était tant mieux, dans un geste félin, la perle posa son royal fessier sur la chaise proposée, s'attendant à un récit pas trop long et attrayant.
Lorsqu'elle vit Laurine reverser à boire, Zel su rapidement que ce ne serait sans doute pas le cas malheureusement... s'appuyant dans le fond de la chaise, la perle focalisa son attention sur la donzelle.
Le récit commençait, de manière peu "engageante" faisant hausser à Zélia un sourcil tant de perplexité quand à la "noblesse" de Laurine qu'à l'interet de ce genre d'information.

Sentant la suite tout aussi passionnante, les pieds de la perle vinrent se ficher sur le dessus de la table, prenant un peu plus ses aises pour entendre la suite de ce qui s'avérerait finalement une histoire plutôt intéressante.
Tandis que Zélia songeait au chemin qu'elle allait prendre pour rejoindre Carcassonne, Laurine vint à murmurer attirant par là l'attention de la perle, qui commença à esquisser un fin sourire, replaçant machinalement un colifichet de ses cheveux qui n'avait de cesse de la taquiner.

Le fameux récit achevé et les questions lancées sans vraiment être posées, Zelia reposa les pieds sur le sol, finissant d'engloutir le verre qu'elle avait en main, avant de poser les bras sur la table en fixant la garçonne.
L'observant un moment, sérieuse, pesant probablement le pour et le contre, elle se delectait de ce que la chipie devait se demander si elle allait dire oui ou non.

Bah tu vois quand tu veux...

Reprenant un visage plus "sympathique", Zélia lança un clin d'oeil, léger, à Laurine, se redressant d'un bond de sa chaise.

J'en suis... mais va falloir qu'on se mette au point, je sais ce que je vaut, tu le sais aussi sinon tu m'aurais pas demandé.
Je t'ai vu à l'oeuvre aussi mais j'ai vu le résultat... un bras en vrac...
Donc on part pas au hazard, on planifie, ça te va ?


Ne laissant pas le temps à Laurine de repondre elle ajouta sans un sourire.

Quand à l'autre empaffé, on y songera plus tard, et si tu veux prendre ce risque pour ton balafré, il n'est pas revenu là-bas depuis des mois.

Elle savait qu'elle touchait là une corde sensible, d'autant plus qu'elle n'était pas censée être au courant de la cicatrice, mais la perle ne partait pas dans ce genre d'aventure pour des raisons qui n'étaient pas "valables".
Tout comme elle ne ferait pas appel à certains de ses "amis" dans le vide non plus...

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--Astaroth
Des jours, des nuits, des siècles qu'il n'était pas revenu en Languedoc, juste une escapade de quelques jours qui avait duré des siècles, une sensation oublié réapparue qu'il fallait à tout prix renvoyer au fond de son être, et pourtant...
Milles boissons, milles femmes, milles villes n'y étaient pas parvenues... Il y a des personnes qui laissent des traces indélébiles.

Le sourire charmeur au visage, il s'avançait, une capuche sortant de son long mantel noir pour recouvrir sa tête et dissimuler son visage, plus ou moins...
Il cherchait un terrain de chasse, un endroit où loger pour un temps, pour se nourrir et boire aussi, ses yeux singuliers se levèrent sur une enseigne pour le moins non orthodoxe.

La poutre flambée... voyons-ça.

D'un pas décidé, son étalon noir tenu en bride, il s'approcha de l'auberge, attachant son cheval à un des cercles de fer scellés dans la pierre, replaçant dans le fourreau intégré à son mantel, sa fidèle compagne.
La capuche fut réajustée lorsqu'une goutte lui tomba sur la joue, laissant tout de même quelques longs cheveux blancs s'en échapper.
Le geste assuré, il poussa la porte d'entrée de la taverne, étant accueilli d'une manière des plus agréables par une jeune femme aux traits fins qui semblait bien mal à l'aise sur ses pieds.
Tenant la porte ouverte, il observa la donzelle en lui tendant la main pour l'aider à passer la margelle.

Très chère...

Il avait beau avoir changé, certaines habitudes et le caractère d'Astaroth restait ancré au fond de lui, il y a des natures qu'on ne peut changer...
Laurine.
Dans la cave

Laurine semblait avoir réussi la première épreuve. Elle avait réussi à capter l’attention de Zélia qui, sous des dehors rudes et inaccessible lui décocha même un clin d’œil. Bien entendu rien n’était gagné pour autant. Il y avait encore tant d’étapes à franchir avant de ne pouvoir toucher du bout des doigts le rêve que le vieux avait réussi à insuffler en elle jusqu’à ce qu’elle le fasse sien. Pour cette première étape, la Garçonne ne serait pas seule et un immense sentiment de soulagement la submergea. Si elle n’avait su qui lui faisait fasse, elle lui aurait sauté au cou, mais elle se doutait que ce genre de manifestation ne devait pas être au goût de sa vis-à-vis, quand bien même elles étaient seules dans la pénombre de la cave.

De sa voix inimitable, sombre et chaleureuse, Zélia marqua son accord mais recadra tout de suite la Garçonne qui n’aurait pas manqué de partir à l’aventure sans trop de préparation. Bien que dans le cas présent, l’enjeu était tel qu’elle avait déjà pris le temps de bien analyser la situation. Sa demande d’aide ne venait pas de nulle part. Elle fit une légère grimace lorsque Zélia lui remémora l’attaque de l’Auberge des Promeneurs par les Revenge. Cette fois là, la Garçonne avait fait preuve d’une inconscience toute particulière qui aurait pu lui être fatale et qui la laissa invalide de longues semaines durant.
Il était évident qu’elles allaient planifier mais elle laissa la carcassonnaise continuer sans broncher. La femme avait sans doute besoin d’en imposer un peu mais pourquoi pas. Seul le but comptais, bien que la manière, si c’était en telle compagnie n’était pas négligeable pour autant.

Ce fut cependant la dernière phrase de sa désormais complice qui la laissa en arrêt. Pas lorsqu’elle manifesta un dédain certain à l’endroit du Maître de ce manoir mortel mais bien lorsqu’elle parla de « son » et de « balafré ».

Bien qu’étant à la cave, Laurine sentit le sol s’ouvrir sous elle. Et les images, atroces et douloureuses défilèrent à une allure jamais encore atteinte. Il n’y avait aucun doute sur l’identité de ce balafré, pas plus que sur celle de l’auteure de ladite balafre. Son cœur se serrait. Avec le temps elle avait appris à s’autoriser à nommer ce qu’elle ressentait pour l’Argenté. Cette passion qui fait parler une langue inconnue et qui tisse la clarté au chapitre de la nuit. Cette sensation qui a l'aura du destin sans heure, au truchement de l'Ibis, aux variations de l'incandescence. Ce sentiment qui pèse le poids des mots, ceux là même qui rivent la clarté au socle de la nuit. Cette folie au croisement des astres, au balbutiement de tous les sens. Oui la Garçonne était amoureuse. Un amour aussi impossible qu’elle, forcément…

Elle remua les lèvres sans qu’aucun son ne daigne en sortir. Elle but une grand lampée du calva servi pour l’occasion avant de pouvoir enfin prononcer quelque mots, premièrement inintelligibles.


Le ba… la ba… le balafré dis-tu ? Et ca se voit fort ? Il en dit quoi ? Mais alors ca veut dire que tu l’as revu ? mais où ? et quand ? et avec… non rien…

Au fur et à mesure que ses questions sortaient dans un flux ininterrompu, elle se rendait compte qu’elle était de moins en moins sure d’en connaître les réponses. Jusque là cette relation, si tant est qu’on puisse parler de relation pour un échange de baiser et une simple scarification, cette relation était essentiellement rêvée pour ne pas dire fantasmée. Bien de soirs elle avait tenté de se persuader que rien n’était jamais arrivé, qu’il s’agissait là d’un délire issu d’un manque incommensurable. Mais ce soir là Zélia venait réinjecter de la réalité, nette, tranchante dans les sentiments de la tavernière de la Poutre.

Elle fixa attentivement Zélia, prête à boire ses paroles, prête à les vomir tout aussitôt, prête à tout, une fois de plus…


un tit merci à Denis (Lo'Jo ) pour l'emprunt de mot

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Supposée libre.. Mai(t)resse du Puy en Velay
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