[RP] Moment de vie

Ronea

La croisade des enfants

J'm'appelle Rone et j'ai 7 ans.
C'est ce qui tournait dans la tête de l'enfant. Là, sur une petite colline où seule sa bouille encore si enfantine et sa tignasse qui semblait désormais avoir prit sa propre vie, dépassaient des hautes herbes. Du ciel, on aurait pu avoir l'impression qu'elle s'était fait une sorte nid. En tailleur, ses yeux regardaient le port au loin et l'eau qui au fils de ses cauchemars lui était devenu montueuse.
Depuis sa prise de conscience de ce monde, l'enfant n'avait survécu que par les histoires qu'elle s'était racontées. Sa maman fée qui devait l'aimer mais qui avait été obligé de l'abandonner, parce que tout le monde le sait, les Fées ne peuvent pas avoir des enfants. Et la chef des fées l'avait obligé, c'était pas sa faute. C'est donc tout naturellement que les histoires de Gorborenne avait pris leurs places dans le monde de chimère de Rone, ce monde imaginaire qui pour une partie lui faisait peur et de l'autre lui permettait de sourire.
Le Dieu de la mer, les Dragons, l'oiseau de feu, le Serpent Géant, tout cela, elle y croyait comme on peut croire en la vie. C'était son monde menacé par les adultes qui pour certains en rajoutaient et pour d'autre voulaient exploser toutes ses certitudes pour la faire grandir.

La veille, Théo lui avait demandé " Mais que veux tu de moi?" A l’intérieur d'elle, cette question ne trouvait pas de réponse, sa tête ne rencontrait même pas la question. Elle aurait pu répondre, je veux un lait au miel, mais elle savait que ça devait pas être cela. Elle avait répondu "Qu'on retrouve Maman...". Elle aurait pu répondre" qu'on me laisse vivre ma vie d'enfant", mais cela ce sont des mots d'adulte.

La veille, Targus puis Théo l'avaient poussé dans ses retranchements. Ils lui avaient demandé tant d'explication qu'elle avait eu l'impression que ses pieds s'enfonçaient dans le sol, qu'elle était en train de tomber. Alors qu'est ce qui était vrai ou faut dans sa vie? Elle se raccrochait à une chose: J'm'appelle Rone et j'ai 7 ans. Même si il faut l'avouer, elle avait fait avancé le temps et qu'il n'était pas si certain qu'elle ait 7 ans.

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Ronea

[Le Bain]
Même si ces jours étaient plus joyeux et ses nuits moins terribles, l'enfant regardait le monde sans arriver à le comprendre. Mais pourquoi voulait-il absolument qu'elle fasse cela? Pourquoi tant de tentative, pourquoi tant de fois la menace lui était tombée dessus?

J'veux paaaaaaaaaaaassssssssss!

Mais ce jour là elle avait eut beau hurler au secoure, s'être agrippée à tout ce qui lui était passé à porté de main, avoir fait les yeux de petit chat mouillé, se cachée sous une table se cramponnant à un pied, rien n'y avait fait. Théo après avoir fait la grosse voix l'avait chatouillé et elle avait lâché prise.
Quand elle s'était retrouvé face à son destin, elle avait encore le regard à la recherche d'un échappatoire. Se cramponner encore une fois à sa chausse que Théo voulait lui retirer, rien de rien n'y faisait.
Théo avait dit: "c'est pour ce soir! tu ni échapperas pas!"
Mais tout bascula d'un coup, Lou entra. Et là, elle ne pouvait plus hurler comme avant. Lou avait le même âge qu'elle, il était devenu son ami, il était devenu son frère, et son regard ne lui permettait plus d'agir sans contrôler ses peurs. C'était trop la honte.
La frousse elle l'avait. Sa lui prenait dans le ventre, sa lui serrait la gorge, ça l’empêchait de respirer. Rien que d'y penser elle avait les jambes qui tremblotaient.
Comme une envie de vomir. L'ombre allait l'attraper, l’emmener, sûr qu'elle n'allait plus pouvoir respirer, et jamais elle ne pourrait s'en sortir.

Lou, lui disait de ne pas avoir peur. Ils lui disaient tous les deux qu'elle ne coulerait pas, que ça ne durerait pas très longtemps, mais Rone trouvait déjà cela interminable et terrifiant.

J' m'appelle Rone, j'ai 7 ans et j'ai pris un bain...

Elle avait mis un pied dans le baquet, se cramponnant à l'acier, puis le second, puis s'était assise parce qu'elle n'avait plus le choix. Elle frissonnait, mais l'eau était chaude. N'osait plus respirer, trop peur que l'eau s'engouffre dans sa bouche, son nez, et rentre dans sa gorge. Elle avait encore une dernière fois essayer de négocier qu'on ne lui lave pas les cheveux. Mais ça n'avait pas marché.
Sa tignasse après des mois de vie en liberté, été devenue un tas compacte de crasse, de miel, quelques brindilles de paille y avait même prit place.
Théo avait demandé de l'aide à Mathilde, une jeune femme au ventre tout rond.
Et tenant la main de son copain, l'eau avait coulé sur ses cheveux, entrainant tous les mois de désœuvrements avec elle.

J' m'appelle Rone, j'ai 7 ans et je suis propre...

Nouveaux vêtements. Une jupe de fille, une chemise de peau, un cardigan. Tout ça était nouveau pour la gamine. Elle se sentait pas vraiment elle. Elle grimaça dans un sourire pour dire merci, parce qu'au regard de Théo c'était un beau cadeau.
Et Lou, lui dit qu'elle ressemblait à une princesse. Au départ elle savait pas trop si c'était bien, mais Lou la regardait avec un grand sourire et là elle su qu'être une princesse c'était cool.
Alors, d'un coup elle avait bien voulu que Mathilde la coiffe, bien voulu qu'elle lui mettre de l'huile qui sent bon, même si ça lui picotait un peu le nez.

Lou aussi il s'était fait propre et s'était coiffé et lui aussi il était beau.

Il était son chevalier, et elle sa princesse, mais très vite elle décida qu' être une chevalière c'était mieux, quand même.

J'm'appelle Rone, j'ai 7 ans et j'suis une chevalière!
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Ronea

[Les tavernes et une lettre ]

Ce qui est bien dans les villes, se sont les tavernes, on peut bien souvent arriver facilement à se faire offrir un verre de lait, et avec un grand sourire : Moi, j'aime le plus mieux, le lait au miel. Là, une fois sur deux un adulte lui met un pot entier de miel rien que pour elle. Et c'est le bonheur, on peut y tremper le doigt. Le miel qui vient d'être fait c'est le meilleur de tous. Il fait de longs files, ça dégouline de la cuillère, on peut s'en mettre plein les doigts et les lécher avec délectation. Au départ, elle faisait bien attention qu'on ne la regarde pas faire, mais avec le temps, elle s'était aperçu que ça faisait rire les adultes. Alors, elle y allait de bon cœur.

Ce jour là, en fin d'après midi, elle entra en taverne, non pas à la conquête d'un pot de miel, mais pour trouver un adulte pour lui lire sa lettre. Elouen lui avait dit qu'il le ferait, mais elle préférait jouer avec lui.

Elle entra alors en taverne. Ses grand yeux noires à l'affut. Au comptoir, un homme avec une grosse barb. A une autre table, un groupe d'ami qui riait et chantait et ils ne s'arrêteraient jamais pour elle. un peu plus loin, en retrait, un couple se tenaient la main et se chuchotaient à l'oreille. Elle sourit. Eux, c'était bon.
Avec le temps on sait reconnaitre qui peut la faire valser d'un coup, qui ne la verra pas et ceux qui ne pourront pas faire autrement. Les amoureux s'étaient le mieux. Dans sa petite tête, elle avait compris que la femme avait toujours le sourire en la regardant et que l'homme même s'il forçait le sourire, il le faisait et la femme le regardait toujours du coin de l’œil. Elle ne savait pas pourquoi, mais dès que l'homme était gentil avec elle, la femme avait des yeux plein de tendresse vers lui. Et elle arrivait à avoir tout ce qu'elle voulait.

Elle s'assit devant eux, les coudes posés sur la table son petit menton dans ses mains réunies. Là, elle ne dit rien, mais des fois elle disait directement bonjour. Les deux tournèrent leur regard vers elle.

Bonjour jeune fille.
B'jour.

Et comme à chaque fois, il y avait les questions. Qu'est ce que tu fais là? Ou sont tes parents? Et les réponses qui fusaient. Toujours les mêmes, avec souvent les mêmes grimaces aux moments clés, le même petit air de chiens battus quand ça l'attristait. Non quelle jouait quoique ce soit, à chaque fois elle le vivait réellement. Le film de son histoire repassait devant ses yeux, et s'était toujours les mêmes émotions. Peu à peu, elle avait juste décidé de laisser de coté l'histoire de son papa Dragon et devenu de l'anguille parce que les gens n'y comprenaient rien.
Au final, elle eut quand même un verre de lait et du miel, même si c'était pas ça qu'elle voulait aujourd'hui.

Papa il m'a écrit une lettre mais j'ai pas tout bien compris, tu veux bien me la lire?
Avait-elle lancé à la femme en la regardant avec ses grands yeux sombres pleins de "s'il te plait, lis moi, s'il te plait", la lettre déjà tendue vers le couple. En deux secondes, elle avait atterri sur les genoux de la dame qui commença:

"Ronea, ma Fille,"

"Tu me manques tu sais, même s’il ne m’est encore permis de venir te chercher. Chaque jour tu grandis, chaque jour tu apprends. Même si je ne suis pas là pour le voir, sache que chaque jour où tu auras survécu dans ce monde, ma fierté de toi grandira. Sois forte mon enfant, mais ne ferme pas ton cœur. " Oui, elle avait compris qu'il viendrait pas, mais il était fière qu'elle soit en vie. Elle se gratta machinalement la tête.
"Le Temps s’annonce ou se réveillent les Dragons. Les cieux du monde s’obscurcissent, mais ils ne craignent aucun nuage. Ils volent librement d’entre les paysages."
"Il est temps pour celui qui sommeille en toi d’apprendre son nom. Tu es fille des orages et de la Grande Mère, tu portes en toi le sang d’Artemis. Tu es l’insaisissable, tu es le vent qui chasse. Cette Vie est en toi, cette force est la tienne."

"C’est la quête que je t’offre, de me retrouver. Je n’aurai plus grand-chose à t’apprendre le jour où tu y seras arrivée."

"Ton Père,"

Elle grimaça au passage du Dragon. Voyant les yeux du couple s'écarquiller, elle allait surement être en retard pour aller manger avec Théo et Elouen, si elle devait leur expliquer. Elle les regarda sans rien dire, le cœur battant, les grands pourront toujours dire que les dragons n'existent pas. Là elle le savait, ils volent dans les nuage et Toc!

Puis elle demanda à la dame: Tu me relis quand c'est le nom et la maman et le papa? J'ai pas tout compris.
La femme tout doucement lui relu:

"Il est temps pour celui qui sommeille en toi d’apprendre son nom. Tu es fille des orages et de la Grande Mère, tu portes en toi le sang d’Artemis. Tu es l’insaisissable, tu es le vent qui chasse. Cette Vie est en toi, cette force est la tienne."

C'est un peu compliqué la lettre de ton papa. Tu as tout compris Rone?

La gamine resta un moment muette. Elle tournait dans sa tête la phrase, Artemis, la fille des orages et de la Grande Mère. Elle se retint de dire à voix haute: " mince, c'est pas d'une fée alors!" car sinon, c'était certain, elle en aurait eu pour la nuit à tout leur expliquer.

J'crois que papa il veut qu'on fasse un jeu.

Elle devait encore intégrer les choses, mais peut être que son papa ne l'avait pas perdu. Il jouait à cache-cache depuis le début. C'était ça qu'il voulait dire.
Un large sourire se dessina sur son visage. Papa des fois il est difficile à comprendre. Il est très très très grand et maman elle dit qu'il a la tête dans les nuages. Encore une petite bouillie à la sauce Ronea, un peu de souvenir, un peu de chose entendu de-ci de-là, et un tout à peu près cohérent.

Rone avait un grand sourire. Papa, il l'aimait et il jouait à un cache-cache géant. Elle devait le retrouver et c'est là qu'elle aurait gagné et elle saurait tout.

Un bisou collant sur la joue de la dame.

M'ici. Et Rone repartit comme elle était venue avec sa lettre dans la main. Et le couple, derrière elle, de soupirer avec un sourire niais comme à chaque fois qu'elle partait. Et surement que dans pas longtemps, la femme allait poser à son amoureux la question fatidique: "Tu en veux, toi, des enfants?"...

Après avoir mangé, elle avait prit de quoi écrire et lui avait répondu.

Citation:

Papa
C'é Rone
t'avé pas dit chat, j'avé pas compri
j'sui plu triste
moi, j'savé bien que lé dragon sa vole

Rone

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Ronea

[ La mort ]

Y a des jours heureux où toutes les saletés de la vie sont oubliées. Il y a des gens généreux qui peuvent offrir des trésors et des gens qui pensent l'être en apportant leur vérité.

A Sarlat, l'enfant avait eu une journée bien chargée. Elle avait commencé son aventure au détour d'une taverne ou Dbruno lui avait offert un caillou rouge qui brille au soleil. Caillou venant de la mine Uzès. Elle ne savait pas où s'était mais ça devait être une mine magique pour avoir d'aussi beaux cailloux.

On lui a appris à soigner les plaies, étrange apprentissage. Hurlement quand la dame pose la lame rouge de la dague sur la plaie. Impossible de bouger. La dame voulait le soigner mais elle le brulait par dessus. Bruno avait eu beau lui dire que c'était pour son bien, la p'tit avait été chamboulée un moment. Mais la dame passa à l'autre blessure, et voulait lui montrer comment recoudre les plaies. Ronea l'aida du mieux qu'elle pouvait, parce que Bruno il était gentil. Elle dû même faire le nœud de la couture, et couper le file. Elle le fit se retenant de trembler comme quand elle empilait des cailloux.
Elle savait maintenant soigner une plaie mais celle qui va s'ouvrir dans la soirée sera-t-elle la recoudre?

Alors qu'elle entre dans une taverne c'est Arthanagor qu'elle retrouve. Un moment pour être certaine que c'est lui, et un autre pour lui sauter dans les bras. C'était lui, lui qui savait où était sa maman, peut être même qu'elle était là.
Et quand les grands yeux noires de l'enfant fixent les sien et qu'elle pose la question, elle était à mil lieu de s'attendre à la réponse qui lui serait faite. Le sourire se mit à l'envers.
Il lui apprend que sa maman est morte. Aussi morte qu'était Lulu sa souris après le naufrage. Morte sans respirer. Morte qui revient plus.
Pas de papa, pas de Théo pour la serrer fort. Les mensonges sont si beaux par moment, et cette vérité si laide. Elle s'était débattue de leur soutien, de leur vérité qui ne pouvait pas l'être. Elle était partit en courant, car courir quand on est seule et encore la meilleure des choses.
Ce soir du 16 avril, dans les rues de Sarlat on pouvait entendre dans une ruelle une enfant de 7 ans hurler Maman, MAMAN! Mamaaaaaaaaaaaaaaaaaaaannnnnn! comme pour qu'elle apparaisse et fasse que ce cauchemar s'éloigne. Les yeux étaient pleins de larmes, le cœur semblait perdre la raison, sa tête avait si mal, son ventre avait envie de vomir tout ce qu'elle avait mangé.
La douleur parfois prend diverses visages, la baffe fait mal, les coups d'épée t'évanouisses , les coups de couteaux dans le cœur d'une enfant de 7 ans dévastent.

Plus tard dans la soirée, les yeux encore submergés elle se faufila comme un petit chat mouillé près de Dbruno. Le nain était son seul repère dans la ville à ce moment. Elle n'avait pas trouvé Théo et Elouen, surement dans une partie de pêche entre père et fils.
Dbruno il avait caché sa main derrière le dos.

tu vois ma main?
Nan..
Ta moman c'est comme ma main
Tu la vois po mais elle est là.
Faut po le croire.

Elle ne voulait tellement pas croire Arthanagor, qu'elle s'était raccrochée aux paroles de Bruno. Sa mère n'était pas morte parce que la lune se levait toujours et que sa maman lui parler quand elle la regardait. Sa maman n'était pas morte, comme le disait Bruno, parce que Rone la sentait toujours fort dans son cœur. Alors la tristesse s'était un peu envolée, et peu à peu, elle avait reprit pied.

Sur une table de taverne ce soir là, une gamine de 7 ans s'était endormit. Un nain, malgré ses blessures l'avait porté près du feu et déposé sur une cape qu'une femme avait posée à terre.
Ce soir là, une gamine de 7 ans s'était recroquevillée sur elle même comme pour emprisonner tous les souvenirs qu'elle avait de sa maman. Une chemise délicatement posée sur elle.
Ce soir là, une image d'un nain s'était gravé en elle, elle se demanderait durant longtemps s'il n'était pas un ange.
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Gorborenne

« Demain, dès l’Aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends,
J’irai par la Forêt, j’irai par la Montagnes,
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai, les yeux rivés sur mes pensées
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit.
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste ! Et le Jour pour moi sera comme la Nuit.

Je ne regarderai ni l’or du Soir qui tombe,
Ni les voiles, au loin, descendant vers Harfleur.
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert, et de bruyère en fleur... »

(Victor Hugo)

Année 1460, au derniers jours de l'Hiver, à peu près...
Le Poitou, la morosité de ses marais… quelque chose ici, d’un soleil qui ne se montre jamais. Quelque chose, comme une antique malédiction qui demeure… Rien vraiment qui ne vit… rien non plus qui ne meure… Même l’Éternel semble se figer ici, entre nuances de terne et marées de gris…

Longtemps Géant avait chevauché, sans voir passer les nuits, pas plus que les journées. Combien de temps, déjà, qu’il avance dans l’obscurité ? Orion des Dragons, prisonnier de sa cécité… Mais quelque part dans les ténèbres, une sépulture à retrouver… Quelque part oui, son Amour qui repose… entrouverte encore, bientôt la porte en sera close…

Combien de détours, à l’arpente des routes, combien d’erreurs, combien de doutes ? N’écoute les regrets qui le mordent, aucun espoir de rémission ou de miséricorde… Continuera de trainer le poids de ses fautes, à l’errance d’un cœur brisé qui garde tête haute…

Silhouette imposante, qui se découpe au paysage, seule à vaincre l’horizontalité des marécages… Nuages qui passent, lande livide, cape en résiste d’un vent avide… Debout, l’échine à peine courbée par les rides, à l’âme, pourtant, un si grand vide… Pierre large qui se devine au martèlement de la pluie, deux pas à peine, juste devant lui. Douleur au cœur à la confirme de ce qu’il ne voit pas. Il le sait, à ses pieds, la tombe de Cédalia…

Je n’aurai pas eu le courage de te protéger, ma Bien-Aimée, comme je te l’avais promis, de toute éternité… Je me suis caché derrière tes erreurs pour t’abandonner… Et les fruits de nos amours… Ai-je seulement le droit d’encore les revendiquer ?… Je ne mérite plus ta Lumière, ni d’être pardonné…

La pluie s’abat, inlassable, torrentielle, vagues suspendues, entre la terre et le ciel… L’eau qui cascade des failles du tricorne… Quelque chose dans l’instant, à la tristesse de sa forme… Quand ne règnent que la tempête en averse, qui peut encore distinguer les larmes qui se versent…

Envers et contre tout, je t’aime encore, ma Cédalia,
Ni le Temps ni la Vie ne changerons jamais cela…
Puisse ton âme trouver cette paix à laquelle je n’ai plus droit…

Le droit ni au repos, ni à oublier. Traine son amertume pour prix de sa lâcheté… Une croix qu’il gardera sienne, personne pour l’en soulager… Quelque chose qui le ronge dans sa culpabilité, ne pouvoir s’empêcher pourtant, de l’accuser. "Faut-il que nous ayons tant brûlé ?"

Mais toujours la pluie l’inonde, le baptise… l’eau se tisse autour de lui, l’enchemise…
Et cette pierre, qui défie des acres de marécages… ce pays d’entre la mer et le rivage….

Quelque chose au ciel, est-ce un rayon de lumière ? Sensation d’une chaleur qui brièvement l’éclaire.
Dextre qui dépose tricorne déchiré, parsemé de couture, à l’image de leur amour, de leurs blessures. Sourire qui doucement s’esquisse, se lâche un murmure…

Tu as raison Cédalia, tout est accompli… Notre légende continuera de marquer le Monde, mais elle s’arrête ici…

Un parfum doucement qui se répand,
Un souffle nouveau, un battement,

Les Vents de l’Histoire doucement se détournent
Vieux Dragon à l’Orient s’en retourne

Flottent au loin les remous d’une cape sombre
Qui disparait à travers les ans, au-delà des Ombres…

La Fin d'une Geste, dernier Feu de sa Génération,
Ira attiser celui d’où renaîtront les Dragons…

Déjà ils l’attendent, leurs flammes se devinent,
À l’horizon de routes, à l’appel d’errances périgourdines…
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Ronea

[Rebelote et... Dix de der' ?]

Mimizan

Elle était Heureuse d'être à Mimizan, c'était un joli nom, et elle était avec Théo et Elouen qui étaient contents de revoir Kalhhan alors elle était contente.

Elle avait réussit à oublier quelque temps son inquiétude pour ses parents. Elle avait passé deux jours à jouer avec Elouen, et même si la route lui paraissait longue avoir un copain de jeu c'était bien plus agréable.
Mais il faut croire que sa destinée en avait contre elle. Le lendemain de leur arrivée, la gamine qui pensait enfin s'arrêter de voyager eut l'étrange surprise de voir entrer Théo avec une drôle de tête.

Ça va pas?

Quand Théo commença à lui dire qu'il l'aimait très fort, là, elle comprit que non ça n'allait pas.

Elle essaya de son mieux de ne pas montrer ce qu'elle ressentait à l’intérieur.

Il allait rentrer dans l'armée, et " l'armée c'est pas pour les enfants!"

Slach! Pif! Paf! Poum! Pas trop bête la gamine faut pas lui faire longtemps de dessin. Pas pour les enfants, c'est pas pour elle. Au revoir!
Elle savait que Théo aimait Kahhlan et qu'elle brulerait jamais le drapeau, parce qu'elle a pas le courage comme elle. Théo lui avait dit plus d'une fois.
Combien de fois dans sa vie elle avait sentit cette sensation? Pas la peine de compter, Ronea ne savait même pas ce qui se passait en elle. Mais comme un escargot sur lequel on vient de mettre le doigt, elle se mit à l'abri.

Et Théo continua. Elle aurait bien mis ses mains sur ses oreilles en chantant à tue-tête pour ne pas entendre.
Il abat ses cartes. Il ne peut pas la garder avec lui. Elouen va retourner dans le PA parce que ça maison c'est là-bas.

Le temps est à l'orage. La tempête bat dans son cœur, le vent chaloupe son cerveau, le tonnerre envahit ses tempes.
Il ne suffit pas de beaucoup de mot pour qu'un ciel redevenu bleu passe au noir du néant.
Rone n'est pas bête, elle comprend. Elle comprend qu'elle va devoir encore une fois traverser le royaume. Encore une fois dire au revoir. Encore une fois se séparer. Perdre. Mais devant Théo, la gamine souvent si loquasse ne dit plus rien.
Elle sent d'un coup que son énergie débordante est coupé sous ses pieds.

Milles questions l'assaillent.
Pourquoi on reste pas comme ça?
Pourquoi les grands partent tout le temps?
Pourquoi Papa il se cache?
Pourquoi Maman fait pareil?
Pourquoi faut faire l'armée?
Pourquoi on nous dit de venir et on doit repartir?
Pourquoi j'ai que 7 ans?
Pourquoi c'est dangereux la route sans grand et pis que là faut partir tous les deux?

Mais les mots restèrent dans sa gorge.

Elle n'avait même pas fait de bêtise cette fois elle en était certaine. S'échapper, fallait s'échapper, elle est fatiguée! Voilà fatiguée et prit la fuite de son lit, pour une fois elle préféré son lit.
Le petit chat dormit en boule cette nuit là.

Mais cela n'empêche pas le soleil de se lever, rien ne l'empêche lui.
Rone est bien obligé de se lever, attendant l'inévitable, attendant les "au revoir", les promesses, et les futures parties de cache-cache qui n'est que de la triche quand on le fait avec les grands. Elle croit en Théo mais elle avait tellement cru en son père, en sa mère aussi.
Au matin une lettre de Kahhlan mit le couperet.
Théo était parti dans l'armée. Et Elouen partait. Elle les avait cherché toute la journée, et envahit de toute cette tristesse que même les cailloux ne pouvait dissiper, même pas le rouge et le vert, c'est dans les bras d'une inconnue, Ulyne, qu'elle réussit à oublier un instant en piquant du nez.

La journée n'était pas finit. En ouvrant les yeux, On lui dit que Théo était là, à coté. La peur au ventre elle réussit à trouver la force d'y aller.
Heures des "au revoir" avec les larmes qui ne veulent pas lui obéir.
Des mots, des paroles, des bras qui serrent fort et qui se relâchent et puis...encore une question

J'ai pas fait de bêtise, hein? ... non pas cette fois.

Une page se tourne encore, combien de page dans son livre? Combien de fois elle repart? Combien de route? Elle ne sait pas compter jusque là.

Mais elle part avec Elouen et elle doit le surveiller, alors c'est moins triste un peu quand même...presque.

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Ronea

[Quelque part au Limousin]

C'est l'heure de reprendre la route, il faut laisser les nouveaux jeux qu'on vient d'inventer. Au Revoir super tronc d'arbre qui leur avait permis d'inventer ce qui serai bientôt le toboggan si adoré des enfants.
Il faut marcher, avancer, on ne sait trop vers où mais ils y vont. Elouen et Rone fières comme des dieux sur leur cheval. L'animal n'a pas encore de nom. Rone voulait bien Pompom ou GrosDoudou parce qu'il était super doux ou le ToutChaud, ou le GentiGuilli. Elle avait hésiter à dire GrosseLulu mais savait pas si c'était un garçon ou une fille.
Sur le cheval ça papotait dur, pas possible de se promener avec deux gosses de 7 ans sans se faire remarquer au grand désespoir de Théo qui lui savait que les chemins n'étaient pas un terrain de jeu. Mais les enfants eux, arrivaient à se taire 5 minutes puis après oubliaient, partaient à rire avec l’insouciance de leur 7 ans.
Au bout d'un moment, Rone piqua du nez sur le dos de son chevalier. La veille, encore une fois, pendant qu'Elouen et Théo dormait, elle s'était relevée durant la nuit sur la pointe des pieds. Le couché pour Rone était source de peur, les angoisses du passé, les cauchemars remontaient. Alors elle se relevait afin d'aller voit s'il n'y avait pas des gentils en taverne pour lui offrir du lait au miel. Le Lait chaud au miel, elle ne savait pas pourquoi mais ça la rassurait. C'était chaud, c'était doux comme ces parents. En contre partie, le jour par moment elle pionce.

La joue écrasée sur le dos d'Elouen, elle était bien. Bercée par les pas de Cheval, elle rêvait qu'elle était dans les bras de sa mère qui lui manquait, regardée par un père qui au son de son cœur l’apaisait. Bercé par le flot des rêves étoilées, sous le grand manège enchanté, et était bien. Si elle avait était un petit chaton elle ronronnerait. Rone, elle souriait. Petit sourire d'ange.

Mais, pour Rone, il y avait eut comme un sortilège à la naissance. Dès qu'elle s’apaisait, dès qu'elle était bien à sa place d'une petite fille de 7 ans, le sort en décidait autrement. Et c'est en sursaut, projetée dans les airs, qu'elle retrouva la réalité.
Elle entendit le cheval hennir et se mettre à galoper. Mais elle n'était plus dessus. Rone volait. A peine les yeux ouverts elle les referma comme si cela pouvait la protégeait de ne pas voir. Elle eut juste le temps d'entendre des bruits de combats. Heureusement pour elle, le choc fut amorti. Ce n'est pas sur le sol sec qu'elle tomba, non mais sur un corps tout mou. Même qu'il fit un gros OUTCH.
Elle n'était pas bien grosse, mais recevoir une gamine en plein abdomen, ça devait pas faire du bien. La gamine avait quand même réussit à s’assommer en cognant sa tête sur quelque chose de plus dur, un nez?

11-05-2012 04:05 : Vous avez frappé Gloubi. Vous l'avez sérieusement blessé.
11-05-2012 04:05 : Gloubi vous a porté un coup d'épée. Vous avez été légèrement blessé.
11-05-2012 04:05 : Vous avez engagé le combat contre une armée.

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Ronea

[Quand ont est deux copains...à la recherche d'une maman]

Deux enfants. Une petite fille brune, un petit garçon blond, tous deux sur un cheval.
Elliot, le cheval, marche tranquillement, surement qu'il sait qu'il porte deux mini humains et qu'il doit faire attention à eux. Ronea, pense à Autun cette ville qui cache sa maman.
Après la séparation de ses parents, Isa_corleone et Gorborenne elle avait tellement marché, prit de route, qu'elle avait l'impression qu'elle n'arriverait plus jamais à retrouver ses parents.
L'un jouait à cache-cache sur un bateau, l'autre dans le royaume.
Certains avaient même dit à Rone que sa maman était morte. Elle en avait pleuré toutes les larmes de son corps, et puis d'autres l'avaient rassuré.

Installée sur un rocher comme camps de base pour deux petiots, elle regardait la carte. S’apercevant qu'ils avaient fait presque le tour du Royaume. Son doigt suivait les villes dont elle se rappelait. Cosne d'abord, où elle était restée trois mois, puis Bourges, Chinon, puis Guéret, pour descendre vers Mimizan. Après ils avaient du remonter passant par Bordeaux vers Sarlat. Puis repartir jusqu'à Limoge, et repasser par Guéret et enfin ils étaient à Autun. Et là, ses yeux se posèrent sur Cosne, firent un aller-retour sur Autun. Et elle grimaça.
Des mois et des mois à la recherche de ses parents, et sa mère était cachée à deux jours du début de sa galère. Deux jours... cela faisait 7 mois qu'elle allait de ville en ville.
Le monde est parfois cruel, et ce jour là, elle sentit bien qu'on lui avait joué un mauvais tour.

Elle relut la précieuse lettre de sa maman.

*Comme avant, parce qu'elle ne sait pas si sa fille sait lire et écrire, ou pas, un dessin illustre le parchemin. Le dessin, plus sophistiqué et précis qu'auparavant, représente une étoile brillante dans le ciel... et plus bas, assises sur le sol, à gauche, une petite fille qui regarde l'étoile et à droite, une maman debout, carcan et arc au dos, qui elle regarde l'étoile elle aussi. Les deux personnes ne se voient pas car la terre entre elles les en empêche.

En dessous du dessin, un petit texte.

Citation:

Ronea, ma petite fille,

N'oublies pas de regarder les étoiles. Je les regarde chaque soir et si jusqu'ici, je n'avais pas la force de t'écrire, il est temps maintenant que nous nous retrouvions.

Je suis à Autun, ma petite puce. Avec notre famille. J'espère que tu pourras nous y rejoindre.

Ne crois pas tout ce que l'on te dira sur moi. Ce sont souvent les gens qui en savent le moins qui en disent le plus. Moi, je sais que je t'aime et que tu me manques. Et je sais aussi que nous nous reverrons.

Prends soin de toi. Je t'attends si tu veux encore d'une maman qui t'aime, malgré ce si long silence. Mais ne dis à personne que je t'ai écris, ni où je suis. C'est important.

Je t'aime de tout mon coeur

Maman

*avec un petit cœur sous le maman *

C'était bien Autun. Les deux gamins remontent fièrement sur le cheval. encore un peu de marche et les voilà dans la ville.

Lou, on est arrivé. Maman elle est dans cette ville. Mais j'sais po où.
Faut demander à tous les gens.

Ni une, ni deux, la gamine s'était laissée glisser au sol et déjà elle commençait ses recherches.
Première passante, première question.

B'jour, t'as pas vu ma maman, elle est belle et sens bon.
Le femme avait envie de rire face à cette gamine haute comme trois pommes qui pensait que seule sa maman était belle et sentait bon, mais elle garda son sérieux.

Tu sais les mamans, il y en a plein ici, elle s'appelle comment ta maman?

C'est Isa de Corleone, elle a dit qu'elle était ici, mais j'sais pas où. et moi j'ai fait plein plein de route pour venir.

Comment faire comprendre à la dame comme c'était important de la retrouver. Comment lui faire comprendre que le monde tournait à l'envers pour Rone. Chez elle s'était pas les parents qui la cherchaient mais elle. Comment lui expliquer ses jours et jours de galère. Comme lui dire?

Maman, elle a les cheveux comme moi.

Et de lui montrer une mèche de ses cheveux.

Je connais pas mais va voir chez Mam'selle Angele, Elle fait des pantalons,Des jupes et des jupons, et des gilets d'flanelle,elle s'est peut être.
Elle frappe au No 1
Demande Mam'selle Angèle,
La concierge lui répond :
Mais quel métier fait-elle ?
Elle fait des pantalons,
Des jupes et des jupons,
Et des gilets d'flanelle,
Elle fait des pantalons,
Des jupes et des jupons,
Et des bonnets d'coton.
Je ne connais pas ce genre de métier là,
Allez voir à côté.

Et le porte à porte commença. Qui allait la renseigner?
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Moment de vie

Gorborenne

Ronea

Citation:

Papa
C'é Rone
t'avé pas dit chat, j'avé pas compri
j'sui plu triste
moi, j'savé bien que lé dragon sa vole

Rone

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Ronea

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Ronea

Citation:

*avec un petit cœur sous le maman *

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[RP] Moment de vie