--Messire_m
[ Calame d'or dans main de terre ]
« Je quitte la Bourgogne. »
L'univers tremble.
Mmmm...
Trop tôt. Mal dormi. Le lit est douillet, une douceur qui ferait rager n'importe quel bambin qui n'a pas eu sa chance. Réponse nette, claire et précise au nuisible à la main foutrement calleuse qui ose l'éveiller : montrer le dos.
Mauvais choix.
EUAH !
Le sol est gelé. Réveil rude. Ses yeux à demi-ouverts crient mille insultes rurales au tenace bonhomme. Journée qui s'annonce merveilleuse au possible, le môme oublie vite ses vengeances envers un domestique qui ne fait que son travail, du moins le temps de s'habiller convenablement à la tâche qui l'attend à chaque chant du coq.
Sur le chemin de la cuisine, le sale gosse élabore différents stratagèmes dignes de la Loi du Talion : Un crottin dans chaque chausse lui semble de bonne augure. Avec un peu de chance, cela fera monter un rire dans la gorge de la matrone.
Héhéhéhéhé... Hé... Ouais. Non.
Plutôt faire lever la main d'un Ouragan pour atterrir sur son sensible séant. Faut pas croire, elle a la main lourde la daronne, du genre assez sèche pour te faire faire un demi-tour sur toi-même si elle vise la joue. Heureusement que cette dernière n'est pas trop bucheronne pour un manège complet. M'enfin avec le compagnon aux yeux d'acier dans les parages, il ferait bien le sale boulot... Grimace. Oublié lil pour il, dent pour dent.
Pomme en guise de petit déjeuner, le minus marche d'un pas nonchalant dans les divers couloirs du domaine de la Violette, finalement loin de prendre la direction des écuries tant côtoyées. L'envie de voir Noisette n'est pas au rendez-vous, même si la jument a toujours été une confidente des plus à l'écoute des diverses histoires qu'il a pu lui conter. Il n'essayait pas de comprendre, mais à chaque fois qu'il avouait ses soucis à l'animal, chaque fin se terminait par un soulagement et un sourire. Alors il avait continué, continué, continué... Jusqu'à ne plus ressentir cet effet si apaisant.
A qui se confier maintenant durant le travail ? Les domestiques sont peu bavards avec lui, la maitresse a assez de ses propres problèmes et ceux soumis par ses compagnons d'armes pour qu'il en rajoute une couche, et les enfants bourguignons sont tous plus ou moins inaccessibles, de classe ou de vie. Parler aux tombes ne lui dit rien. En plus, comment pourrait-il savoir s'ils écoutent les morts hein ? Toque le cercueil une fois pour oui, et deux pour non ?
Puis toutes ces greluches qui glougloutent, ou ces pourris gâtés qui dégueulent leurs cuillères de rubis... Bien heureux est-il loin de tout ça. Enfin, façon de parler...
Mal au torse. Le pourpoint est trop serré. Avec ce calame garni de feuilles dorées en plus...
« Je vais vivre au Languedoc. »
Les deux chiffres sont bizarres. S'il comprend bien, les filles doivent toujours se trouver un parti. Tout le monde s'enjoue ensuite de la nouvelle, des parents aux amis, et grande fête est donnée. Identique pour les garçons.
Parce que... Ne pas avoir le choix, laisser les adultes faire, c'est normal. Et comme le parti est bon, il faut absolument mettre au courant toute la clique... Sinon ce serait tâche, ils se sentiraient délaissés les autres. Des personnes que tu n'as jamais vu, mais que tu dois connaitre.
Est-ce vraiment si différent chez lui ? Non. Où que tu sois, tu n'as pas le droit au choix sur ce point.
« Et toi tu vas te marier bientôt ? »
Il déglutit. Ce n'est pas si bien de grandir comme avaient dit les grands en fait. C'est nul d'avoir dix ans. Il faut faire quelque chose. Le nain ne peut pas tout laisser se dérouler comme prévu. Les petits pieds se pressent sur les pavés. Encre et parchemins sont saisis à une vitesse maladroite. Il ne compte pas les bousculades et s'en contrefiche. Il ne tarde pas à rejoindre sa chambre et de mettre le loquet à la porte.
Princesse Yolanda,
Je sais que vous ne voulez pas vous installer en Languedoc. Thibert ne vaut pas un écu. Je peux et veux vous aider. Donnez moi un lieu, un jour - pas trop tôt quand même, faut que j'arrive - et je viens vous tirer des griffes du dindon qui vous veut comme belle-fille.
Nous ferons ensuite un grand voyage pour que nos poursuivants têtes de nuds perdent nos traces. Après, je vous cacherais dans un endroit très bien pour vos pieds, mains, enfin vous quoi.
Le moche mariage c'est bêtise, et Aristote n'aime que les beaux.
Post Triton : vos animaux seront mis en sureté.
Note belle : il faut répondre par vélin pour le domaine de Marie Alice, en Bourgogne, votre pigeon sera volé en chemin. Je suis un bon chasseur qui troue bien les proies.
Messire M, qui pense à vous, pour vous soutenir. Vous n'êtes pas seule.
L'atelier calame terminé, le petit homme sprinte jusqu'au planton attitré des lettres :
Au domaine d'Actarius d'Euphor, en Languedoc, pour demoiselle Yolanda, urgentissime ! C'est la patronne qu'a dit !
Pourvu qu'elle ne soit pas au courant... Elles a de grandes oreilles ; Des yeux derrière la tête... Bref, pour le marmot issu de la rue cette cheffe est LA Sentinelle.
***Musique : Tomorrow Comes Today de Gorillaz***
« Je quitte la Bourgogne. »
L'univers tremble.
Mmmm...
Trop tôt. Mal dormi. Le lit est douillet, une douceur qui ferait rager n'importe quel bambin qui n'a pas eu sa chance. Réponse nette, claire et précise au nuisible à la main foutrement calleuse qui ose l'éveiller : montrer le dos.
Mauvais choix.
EUAH !
Le sol est gelé. Réveil rude. Ses yeux à demi-ouverts crient mille insultes rurales au tenace bonhomme. Journée qui s'annonce merveilleuse au possible, le môme oublie vite ses vengeances envers un domestique qui ne fait que son travail, du moins le temps de s'habiller convenablement à la tâche qui l'attend à chaque chant du coq.
Sur le chemin de la cuisine, le sale gosse élabore différents stratagèmes dignes de la Loi du Talion : Un crottin dans chaque chausse lui semble de bonne augure. Avec un peu de chance, cela fera monter un rire dans la gorge de la matrone.
Héhéhéhéhé... Hé... Ouais. Non.
Plutôt faire lever la main d'un Ouragan pour atterrir sur son sensible séant. Faut pas croire, elle a la main lourde la daronne, du genre assez sèche pour te faire faire un demi-tour sur toi-même si elle vise la joue. Heureusement que cette dernière n'est pas trop bucheronne pour un manège complet. M'enfin avec le compagnon aux yeux d'acier dans les parages, il ferait bien le sale boulot... Grimace. Oublié lil pour il, dent pour dent.
Pomme en guise de petit déjeuner, le minus marche d'un pas nonchalant dans les divers couloirs du domaine de la Violette, finalement loin de prendre la direction des écuries tant côtoyées. L'envie de voir Noisette n'est pas au rendez-vous, même si la jument a toujours été une confidente des plus à l'écoute des diverses histoires qu'il a pu lui conter. Il n'essayait pas de comprendre, mais à chaque fois qu'il avouait ses soucis à l'animal, chaque fin se terminait par un soulagement et un sourire. Alors il avait continué, continué, continué... Jusqu'à ne plus ressentir cet effet si apaisant.
A qui se confier maintenant durant le travail ? Les domestiques sont peu bavards avec lui, la maitresse a assez de ses propres problèmes et ceux soumis par ses compagnons d'armes pour qu'il en rajoute une couche, et les enfants bourguignons sont tous plus ou moins inaccessibles, de classe ou de vie. Parler aux tombes ne lui dit rien. En plus, comment pourrait-il savoir s'ils écoutent les morts hein ? Toque le cercueil une fois pour oui, et deux pour non ?
Puis toutes ces greluches qui glougloutent, ou ces pourris gâtés qui dégueulent leurs cuillères de rubis... Bien heureux est-il loin de tout ça. Enfin, façon de parler...
Mal au torse. Le pourpoint est trop serré. Avec ce calame garni de feuilles dorées en plus...
« Je vais vivre au Languedoc. »
Les deux chiffres sont bizarres. S'il comprend bien, les filles doivent toujours se trouver un parti. Tout le monde s'enjoue ensuite de la nouvelle, des parents aux amis, et grande fête est donnée. Identique pour les garçons.
Parce que... Ne pas avoir le choix, laisser les adultes faire, c'est normal. Et comme le parti est bon, il faut absolument mettre au courant toute la clique... Sinon ce serait tâche, ils se sentiraient délaissés les autres. Des personnes que tu n'as jamais vu, mais que tu dois connaitre.
Est-ce vraiment si différent chez lui ? Non. Où que tu sois, tu n'as pas le droit au choix sur ce point.
« Et toi tu vas te marier bientôt ? »
Il déglutit. Ce n'est pas si bien de grandir comme avaient dit les grands en fait. C'est nul d'avoir dix ans. Il faut faire quelque chose. Le nain ne peut pas tout laisser se dérouler comme prévu. Les petits pieds se pressent sur les pavés. Encre et parchemins sont saisis à une vitesse maladroite. Il ne compte pas les bousculades et s'en contrefiche. Il ne tarde pas à rejoindre sa chambre et de mettre le loquet à la porte.
Princesse Yolanda,
Je sais que vous ne voulez pas vous installer en Languedoc. Thibert ne vaut pas un écu. Je peux et veux vous aider. Donnez moi un lieu, un jour - pas trop tôt quand même, faut que j'arrive - et je viens vous tirer des griffes du dindon qui vous veut comme belle-fille.
Nous ferons ensuite un grand voyage pour que nos poursuivants têtes de nuds perdent nos traces. Après, je vous cacherais dans un endroit très bien pour vos pieds, mains, enfin vous quoi.
Le moche mariage c'est bêtise, et Aristote n'aime que les beaux.
Post Triton : vos animaux seront mis en sureté.
Note belle : il faut répondre par vélin pour le domaine de Marie Alice, en Bourgogne, votre pigeon sera volé en chemin. Je suis un bon chasseur qui troue bien les proies.
Messire M, qui pense à vous, pour vous soutenir. Vous n'êtes pas seule.
L'atelier calame terminé, le petit homme sprinte jusqu'au planton attitré des lettres :
Au domaine d'Actarius d'Euphor, en Languedoc, pour demoiselle Yolanda, urgentissime ! C'est la patronne qu'a dit !
Pourvu qu'elle ne soit pas au courant... Elles a de grandes oreilles ; Des yeux derrière la tête... Bref, pour le marmot issu de la rue cette cheffe est LA Sentinelle.
***Musique : Tomorrow Comes Today de Gorillaz***