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[RP fermé] Résurrection

Theos
Deux voix s’insinuent pernicieusement dans la tête de Theos et se soumettent à une bouillonnante discussion. L’une lui dicte de prendre connaissance de ce que renferme le précieux paquet qu’il transporte, l’autre le presse de se résigner et d’abandonner cette vilaine idée. Ce dilemme né d’une outrageante curiosité souille la probité de l’homme qui n’ignore pas que répondre à telle indiscrétion serait attentatoire et que la sagesse est incontestablement à privilégier. Ses doigts crèvent d’envie de violer le papier qui dissimule l’objet de leur arrêt à Avranches. Pourtant, ils demeurent immobiles. Se portant volontaire pour aller déposer le paquet, le Ténébreux pose pied à terre et confie les rênes de son cheval à Odénaiss.

Je m’en charge.

Son regard balaye les alentours et visite l’endroit pour s’assurer qu’ils sont seuls. D’Arenthon s’approche de la porte et y frappe trois coups avant de jeter un furtif coup d’œil vers sa compagne. Du bruit émane de la mystérieuse maison et s’amplifie au fil des secondes. Une voix austère et dédaigneuse brise le calme de la nuit à travers la planche de bois qui a cette prétention de répondre au nom de porte.

Qui est-ce ? A cette heure-ci… On ne peut même plus dormir tranquillement. On ne vous a donc pas appris les bonnes manières ? Même les vaches enragées sont mieux élevées que vous ! Encore des sales gosses, des braillards, des crevards sans doute. Si j’en avais des comme vous, je les revendrai comme esclaves. Et encore, je ne sais pas si quelqu’un en voudrait. Bon alors, qui est-ce ? Vous répondez ou pas ?

Theos écoute la jérémiade, puis répond, sur un ton cinglant.

Et moi, si j’avais une mère comme vous, je la renierais après lui avoir cousu la bouche pour éviter à chacun de devoir supporter ses lamentations, ses propos abjects et toute sa vulgarité. Je transporte en ce moment même un paquet qui vous est adressé. Néanmoins, si vous n’êtes pas disposée à le recevoir, je peux tout à fait repartir et cesser ainsi de vous importuner.

La porte s’ouvre brusquement et laisse apparaître une femme que l’âge n’a pas épargnée comme l’attestent les rides qui se sont encrées sur son visage. Sa coiffure fait concurrence à celle d’un épouvantail. Un sourire intéressé et faussement accueillant atténue quelque peu la malveillance qui semble l’habiter.

Aaaah. Mon garçon… Je t’attendais…

La vieille carcasse se penche et aperçoit la silhouette d’Odénaiss.

C’est qui cette pimbèche ?

Afin de ne pas tomber dans l’antipathie, Theos fait mine de ne pas avoir entendu la question et se retient de lâcher un commentaire qui ne manquerait pas d’être acrimonieux. Il lui tend le paquet en lui disant sobrement :

C’est cent écus la course. Et si vous n’avez pas de quoi payer, je crains de devoir repartir et conserver votre bien.

Je… Sale ingrat ! Tu mériterais d’être pendu pour ta perfidie !


Elle s’exécute pourtant et lui octroie ce caprice en échange du colis. Aucune politesse n’est échangée, aucun remerciement n’est prononcé. La porte se referme non sans brutalité derrière Theos qui s’empresse de sauter sur sa monture, des billets au creux de la poche.

Voilà qui est fait… Allons-y ma belle pimbèche…
Odenaiss
" Je m'en charge..."

Voilà qui n'aurait su l'étonner quant à savoir qui des deux auraient été livrer le paquet. Bien que la question eut été posée, elle avait déjà conscience de la réponse qui lui serait faite et n'avait fait preuve envers Son Autre que d'une pure courtoisie.

Elle, toujours juchée sur le dos de son cheval, les rênes de l'autre canasson en main, reste alors dans la pénombre, spectatrice d'une scène à venir. Le regard se lève brièvement sur un ciel qui laisse de nouveau apparaître l'astre nocturne, pour venir éclairer le sombre de la ruelle de sa lumière cendrée. Déjà la silhouette de Theos prend la direction de la maison laissant traîner derrière lui une ombre qui s'en vient s'ajouter à celles que laisse courir la nuit.
Le regard cogne sur la porte étroite en même temps que le poing de l'amant s'y abat. De derrière une voix... Celle d'une femme qui s'élève et se fait rosse.. Les paroles sont perçues en demi-teintes, mais la réponse de Son Autre qui fuse n'aura su garder longtemps secrète la teneur des propos qu’elle aura tenu.

Puis le bruit assourdi d'une barre que l'on retire se fait entendre, après quoi celui d'une gâche bien graissée qui joue et le battant qui s'écarte sans le moindre grincement. De là où elle est, elle perçoit la ribaude aux allures de vieille macrale, se faisant attentive à la rencontre qui donne lieu à échange.

" Je t'attendais... "

Pour ce qu'il avait à lui remettre ? Ou peut-être même que le transporteur lui plaisait à la bagasse ? Ce qui n'aurait pas manqué l'étonner non plus. Dur était de résister au charme qu'il dégageait. Puis le mot de la désigner : Pimbèche. Qui ça ? Elle ? Si peu.
Mais bien assez pour que son Ténébreux s'en accommode toutefois.
De cet air même elle se joue, avec son joli minois et ses bonnes manières tant elle sait qu'il agace autant qu'il peut plaire. C'est une façon qu'elle a bien à elle. Un atout particulier qu'elle abat sur la table pour éveiller sans scrupule la haine des uns et le désir de l'Autre jusqu'à l'entraîner dans les tréfonds de la crapulerie comme c'est le cas cette nuit ou bien encore une manière de lui suggérer qu'elle l'emmènerait volontiers dans son lit...

Et preuve en est qu'il l'aime sa pimbèche et qu'il l'a trouve à son goût pour le plus grand malheur de certaines. Le sourire naît à son retour et à ses mots. Un léger coup de vent s'engouffre dans la venelle et vient balayer la folie des mèches blondes qui le coiffe. Les frisons s'agitent et avant que les mains ne se détachent des rênes des deux chevaux qu'elle a fermement conservée durant l'absence, elle se penche et attire de sa main restée libre l'amant à ses lèvres avant de venir lorgner le contenu d'une poche pleine à craquer :


-" Je vois que vous n'y perdrez pas au change... Je savais bien que cette petite virée vous serez bénéfique."

Les mains rendirent ce qui avait été confié à leur arrivée avant de claquer de nouveau sur l'encolure des chevaux et de filer dans la nuit profonde. En quelques minutes ils laissèrent derrière eux le morne paysage d'Avranches, direction l'entre deux villes. C'est là qu'elle les mènera avec un but précis ; celui d'exercer et d''initier à sa coupable industrie.
Deux heures au moins d'une folle chevauchée qui les tient séparé d'Avranches et devant eux, reste la moitié d'une nuit durant laquelle ils vont se tapir à l'abri.
Les chevaux sont abandonnés plus loin et la route se termine à pied jusqu'à ce que la Brune juge bon de l'endroit qu'ils visitent.


-"Ici fera parfaitement l‘affaire."


Il n’était pas rare de voir les chemins normands bordés de petits bois et c’est sans tarder qu’elle invita Theos à s’y enfoncer. Le ciel s’était soudainement obscurcit, le feuillage des arbres couvrant leurs têtes sur plusieurs mètres de haut et de large. La marche se faisait silencieuse parmi les fourrés enchevêtrés, prenant précaution de se baisser pour éviter les lourdes branches. Une main cherchait Son Autre pendant que la seconde écartait les ramures sur son passage. Puis un bruit… une voix qui résonna… comme si quelqu’un entretenait monologue.
A pas feutrés, Theos à ses côtés, ils arrivèrent en lisière où elle écarta une branche feuillue qui laissa deviner l’approche du « gibier ».

La chasse allait pouvoir débuter. L’index plaqué contre ses lèvres, elle fit signe à Son Autre, dans un dernier échange murmuré, de ne plus bouger :


-"Chut, maintenant. Ne bougeons plus et voyons un peu quel genre de « gibier » va se présenter…"

Elle espérait vivement qu’il en fussent un bien gros et bien gras, mais dans le pire des cas saurait se contenter d’une petite rapine, voir même de rien…
Cette nuit, de l’appât du gain, elle s’en foutait bien. Ce qu’elle voulait ?
Se souvenir le plaisir de ce qu’un nouveau séisme la replonge dans l’épure sensorielle des toutes premières fois.
Theos
La tempête se lève avec ferveur et exaltation. Elle défie avec panache et violence branches et feuilles et les emporte dans une danse frénétique. La vermine est anéantie d’un souffle, l’endroit est épuré avec une déconcertante vigueur. Et déjà, Theos rabat sa cape mi-visage et fait tomber sa capuche sur sa tignasse ébouriffée. Son regard visite le lieu, le transcende avec assurance n’étant pas impressionné par les inquiétants mystères qui germent dans l’obscurité. Cueillir des écus au détour d’un chemin. L’activité est plaisante et prometteuse. Car bien plus que l’attrait de la richesse, l’aventure est aussi palpitante que trépidante. Un sentiment malsain tient en haleine la sournoiserie et la malveillance de tout brigand, détrousseur, pillard qui se respecte.

La main du Ténébreux se libère de celle d’Odénaiss, son corps s’en écarte et va s’accroupir à quelques mètres d’elle, derrière un monticule de terre que la nature a écumé. D’un signe de la tête, il lui indique qu’il est prêt à l’accompagner dans cette corrosive entreprise. Il lui voue une sincère confiance, celle-ci n’ayant jusqu’à présent jamais été contrariée.

Mais les heures passent. L’acuité des deux complices a tendance à se disperser et l’épuisement les menace. Néanmoins, alors que la lassitude devient terrassante, des mouvements de pas semblent se rapprocher de leur cachette. Theos croise le regard d’Odénaiss qui, comme lui, a perçu des voix humaines. Leurs gestes doivent demeurer circonspects et prudents pour ne pas attiser la méfiance des voyageurs qui sont sur le point de se faire agresser. Enfin, leurs silhouettes apparaissent et se dévoilent sous la lumière lunaire.

Un homme avance péniblement. A ses côtés, une femme tient contre son sein un enfant. L’image est cruellement déconcertante. Elle bouleverserait les âmes les plus tendres. Loin d’avoir un tempérament complaisant, Theos pose sa main sur sa dague et se redresse légèrement, prêt à bondir sur la proie. Un éclair de lucidité s’abat soudain sur lui et son regard se tourne vers son Autre. Aura-t-elle suffisamment de force et d’antipathie pour s’attaquer sans scrupule à la pureté, à l’innocence de cette famille qui tremble de peur dans cette nuit terrifiante ?
Odenaiss
Sombre est la nuit. Aussi sombre que les vêtements qu'elle porte et qui la tienne parfaitement dissimulée dans cette forêt, sous un ciel sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre. Elle se penche, s'avance lentement, le bruit de ses pas restant couverts par le tapis de feuilles mortes lourdes de toute l'humidité qui s'est accumulée sur le sol. Elle épie, quelques instants encore, attendant que vienne le bon moment. Celui de surgir.
De temps en temps, le regard se décroche des silhouettes qui s'approchent pour se diriger sur son complice. Pas de paroles qui s'envolent et qui pourraient venir trahir leur présence. Rien que quelques signes adressés l'un à l'autre afin qu'ils se tiennent prêt.


De nouveau le regard contemple ces silhouettes sans visages mais dont on devine aisément qu'il s'agit d'un couple. Attendre encore... un peu...
Le doute pèse soudainement de tout son poids lorsque d'un dernier regard, son Autre cherche à s'insinuer dans son esprit. Il cherche à savoir.

    Osera... ? Osera pas ?


Regard qui court du partenaire au couple martyr, jusqu'à ne plus se détacher de la silhouette aux contours féminins. Celle-ci n'est pas seule. Elle se mêle à une troisième, ne formant qu'un. Là, sous ses yeux, la mère et l'enfant.

    Alors osera ? Osera pas ?


Dans les secondes qui filent et qui lui valent de réfléchir, elle repense soudain à celui qui durant tant d'années l'aura accueilli. Ces quelques années ou elle suivi sa propédeutique du mal à l'école d'un homme qui l'initia aux rapines et aux détroussages furtifs sur les bords des chemins. Et ces mots, elle s'en souvient : "N'ai de pitié pour personne, car il est fort à parier que personne n'en aura pour toi !"
De la compassion, une fois encore, elle n’en aura pas. Elle garde au milieu de ses crimes un idéal si supérieur d’énergie et de fierté que l’intérêt ne l’abandonne jamais. Toutefois, elle se peut parfois de faire preuve d’indulgence. C'est bien le minimum qu'elle puisse faire. Une chance d'ailleurs pour l'homme que femme et enfant soient là. Une chance encore, mais pour eux cette fois. Plus aisé il sera de lui faire porter les mains à ses poches et de le délester de ce qu'il transporte. Marchandises et écus en échange d'une vie sauve pour la petite famille qu'il traîne dans la nuit. Inconscient misérable...


Le moment est venu. Le flot d'adrénaline qui se répand et l'affole ne tardera plus à atteindre son paroxysme. Un geste. Le dernier ! Celui d'un bras donnant de l'avant et ordonnant qu'il est temps de passer à l'attaque. A lui l'homme, à elle femme et enfant. Le bras retombe et la main enserre la dague à double tranchant pour venir la déloger de son étui. La course commence. La route est vite rejointe. Leur proies encerclées, elle ne tarde pas la brune de brusquer la pauvre femme et l'enfançon qu'elle étouffe de son sein pour l'empêcher de crier.

-" Viens pas là toi !... "

Tenue dans son dos, bras droit l'encerclant et l'immobilisant, sans hésitation, elle la pique de sa dague sous le menton. Son corps serré contre le sien, la bouche portée non loin de son oreille, elle lui souffle ce qui vaudra de conseil :

-"Et si tu bouges, je viendrai de ma lame te labourer la gorge... Je doute que se soit ce que tu veux..."

Monnaie d'échange est maîtrisée, en face son Autre menant duel avec l'homme.
S'en sortirait-il aussi bien qu'elle ?
Theos
L’instinct sauvage de Théos se réveille tandis que sa main s’empare avec fermeté de la dague carnassière qui est accrochée à sa ceinture. Ses gestes sont atrocement habiles et sont dotés d’une surprenante minutie. Le plan du Ténébreux est sommaire mais efficace. L’enseignement militaire qu’il a reçu lors de son apprentissage à Auch s’avère avantageux et profitable à la nouvelle vie qu’il souhaite mener aux côtés de sa compagne. Pour l’heure, il s’agit de bloquer les poignets de la victime derrière son dos et de le ceindre d’un bras pour la priver de sa liberté.

L’altercation est violente et très vite l’inconnu résiste. Malgré l’effet de surprise, ses réflexes sont vifs et c’est avec témérité qu’il s’empare d’une lame similaire à celle de Théos. Les dagues se croisent, s’accrochent et se défient. Les étoffes se froissent et se déchirent, les souffles sont retenus et la tension est palpable. Les deux corps se rapprochent avant de se repousser dans des mouvements belliqueux. Un coup de dague est donné, la joue de Theos est déchirée. Mais la blessure est superficielle et ne fait qu’attiser d’avantage son animosité.

Reprenant le dessus, d’Arenthon parvient à maîtriser son antagoniste et le couche par terre, face enfoncée contre le sol humide. Il colle l’un de ses genoux contre le dos de l’homme et resserre sa main sur son cou pour lui interdire tout mouvement.


Plus coriace que le ragondin… Vous ne devriez pas jouer avec des armes vous savez, vous pourriez vous blesser. Regardez mon visage… Comme vous êtes maladroit ! Et puis évitez de voyager la nuit, les chemins ne sont pas sûrs, on peut faire de bien vilaines rencontre. J’imagine que vous ne voudriez pas qu’il arrive quelque chose à votre petite famille.

La main libre de Théos se promène sur le corps de l’homme à la recherche d’écus ou d’autres richesses. Il parle paisiblement, sur un ton amical, comme si de rien n’était. Mais il ne perd rien à sa concentration et demeure vigilant. Son regard se lève alors vers Odénaiss qui maintient solidement la femme contre elle.

Voilà pourquoi il ne faut pas avoir d’enfant. Cela ne nous poserait que des problèmes et pourrait nous rendre vulnérables. A moins de le vendre ou de le prendre pour esclave. Mais ce serait bien trop humiliant pour un être de notre sang. Donc… Pas de progéniture.

Il découvre une bourse pleine d’écus et la lance à Odénaiss. L’attente n’a finalement pas été vaine. Il trouve également une médaille aristotélicienne et la glisse dans sa poche, d’un air satisfait. Enfin, un brin fétichiste, il coupe prestement une mèche de cheveux de l’homme et la place aux côtés de la médaille.

Simple souvenir…

Sa tête se redresse à nouveau, en direction de sa complice. Il lui adresse un sourire entendu, lui indiquant qu’il a fini de récupérer le bien de sa proie et qu’il est désormais prêt à la suivre pour la suite du détroussage.
Odenaiss
Pour commencer, c'est un regard qui se porte, incrédule et glacé sur le duel qui se déroule devant elle. Puis un front qui se plisse, se creuse. Les mires suivent le moindre mouvement et le combat se fait épreuve. A chaque attaque portée sur son Autre, sa main étreint avec toujours plus de violence la femme sur qui elle garde toute la maîtrise, tandis que de sa lame, elle pointe toujours sa gorge. Les cris de l'enfant restent étouffés par le corps maternel contre lequel il est pressé et dissimulé par le choc des armes et les éclats de voix qui s'élèvent sous l'effort.

Appréhension... Excitation... Ce corps à corps, elle le ressent comme si elle ne faisait qu'un avec lui et soudain une brusque crainte vient lui étreindre la poitrine. Le râle se fait entendre sous le coup de la blessure. La violence se décuple, et l'homme se fait animal. Elle la découvre, l'âme bestiale qui sommeille en son Autre. Elle respecte, elle admire... mais elle a mal aussi.
Douleur qui s'amenuise lorsque la face de l'adversaire se retrouve contre terre et se fait dépouiller de ce qu'il possède. Le sourire qu'elle esquisse et le regard qu'elle porte sur la scène est presque jubilatoire. Presque... Lui reste encore à rendre la pareille à l'inconsciente qu'elle maintient avec virulence. Parce que la lame de l'effronté dans son insolence sera venu abîmer la gueule d'ange de sa Moitié, à elle de leur laisser un souvenir. D'un coup, le tranchant de sa dague vient meurtrir la joue féminine et creusée, déchirant cette dernière de son milieu jusqu'à l'oreille.


-"Un souvenir, un dernier... Il n'est pas tout d'en prendre. Dans mon infini bonté, à moi de leur en laisser. "


Parce que la mèche de cheveux qui aura été coupée repoussera inévitablement leur faisant oublier... au moins, par cette marque là, ils ne les oublieront pas. La lame encore ensanglanté est glissée dans son étui et d'un dernier mouvement, le corps de la bonne femme est repoussé, assez fort pour qu'elle se retrouve à plusieurs pas d'elle mais pas assez pour qu'elle choie à terre, résultat d'une dernière compassion pour l'enfant qu'elle tient dans ses bras.
Ses tourmalines en un éclair viennent se suspendre au regard de l'Autre. Signe de tête entendu.



-"On décampe !"


Déjà les silhouettes se précipitent en lisière du sous-bois et s'y engouffre sous une aube qui ne devrait plus tarder à se présenter. Plusieurs minutes se passent sans qu'ils ne prennent le temps de ralentir le rythme de leur course. Pas avant qu'ils ne franchissent l'orée qui s'offre à eux et ne leur donne vue sur une vaste clairière. Dernier effort où Odénaiss se laisse tomber au sol, saisissant la main de Theos qu'elle attire, leurs dos désormais plaqué contre l'écorce ridée d'un probable centenaire. Sa poitrine que dissimule mante et chemise se soulève, essoufflée et le sourire naît. Au calme retrouvé, elle tourne la tête vers son Ténébreux. D'un oeil détaché, elle examine la déchirure dans la tunique qu'il porte mais qui n'a visiblement pas fait place à blessure et son regard vient se figer sur la joue qui suinte.
Doucement, elle se redresse et vient prendre place à califourchon sur les cuisses amantes. Sa senestre file dans la chevelure humide qu'il arbore avant que les doigts ne termine leur course en une caresse déposée près la meurtrissure.



-" Laisse-moi regarder..."


La blessure est insignifiante et ne laissera bien qu'une légère estafilade.


-" Il n'est rien de grave... elle sera vite oubliée. J'y veillerai une fois que nous s'rons rentrés."


Sur un sourire un premier baiser vient courir sur la joue blessée, un second porté au coin des lèvres avant qu'elle ne vienne en prendre pleinement possession.
Un nouveau corps à corps qui commence...mais cette fois sans effet de violence...
Theos
Les lèvres d’Odénaiss volent le silence de l’homme dans des baisers aux saveurs envoutantes, délétères et délectables. Théos prise et affectionne ardemment les étreintes de la fausse ingénue, de la cruelle rebelle qui dissimule derrière un semblant de puritanisme et d’austérité une fougue et un orgueil éclatants. Il écoute en taiseux les propos de la captive de ses nuits sans vraiment les retenir, ne profitant que du partage charnel qui se profile. Préférant cultiver l’apaisement qui se déploie dans son être, il néglige de lui répondre s’enfonçant allègrement dans un flegme inaltérable et se plongeant entièrement dans les abîmes du plaisir.

Une main inquisitrice se glisse avec quiétude sous les vêtements défaits de cette nuit frénétique où ils ont tous deux flirté avec l’indécence et le mauvais. D’une caresse frivole, il s'approprie le corps féminin et redécouvre avec oisiveté les formes arrondies où sont déjà venus se consumer, avant leur voyage, baisers, pincements et déchirements. Les vêtements tombent, un à un, au pied d’un arbre. Griffures et morsures charnelles sont ancrées dans la peau de la jeune brune qui sait sans le moindre mal attiser le désir brulant de D’Arenthon.

Et c’est abrité par un ciel en éveil qu’il vient l’aimer, jouir et la posséder. Toute sa virilité s'immisce et pénètre dans son intimité, après qu’une main tendre se soit égarée quelques instants sur le carré de peau érogène où s'épanouit une fleur aux contours féminins. La connivence est là, puissante, et les accompagne dans ce partage amoureux, dans leurs balancements de reins, dans leurs mouvements érotiques. Les baisers fusent, les murmures se dispersent, les gémissements s’évaporent dans une profonde allégresse. Les souffles s’épuisent et s’accélèrent pourtant, jusqu’à l’extrême jouissance. Puis Théos s’apaise, sur le lit de feuilles et d’écorce recouverte d’une cape qui a porté leur union corporelle.

Finalement, ses paupières s’entrouvrent, cherchant à dompter l’éclat violent et provoquant de l’astre qui s’épanouit au centre d’un ciel étourdissant. Son regard se pose sur son Autre qui l’accompagne avec ferveur dans ce renouveau, dans cette redécouverte de la vie et de ses ivresses. Il relève doucement, lentement une étoffe sur l’épaule dénudée de la brune. Il pourrait lui dire qu’il l’aime. Il pourrait lui promettre l’avenir qu’elle souhaite voir s’accomplir. Mais il lui dit simplement :


Il ne faut pas que l’on tarde à rentrer. Les autorités vont bientôt être averties de notre présence en ces terres et vont ordonner que l’on parte à notre recherche. A moins que vous souhaitiez visiter les geôles d’Avranches…
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